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ee ae ent fae seo ak oe nee Gm eae
SUR
LA FORCE DES COLONNES.
par M. EULER.
L
Qa je dévelopai dans le fiapplément de mon Traité far les Ifo-
périmerres les courbes des lames dlaftiques, j’en ai tiré une ré-
gle pour juger de la force des colonnes, qui me parut dabord fort
remarquable, I] s‘agit de déterminer le poids qu'une colonne peut
fourenir, fans étre fujette 4 fe plicr. La Régle que j’ei trouvée, re-
garde les colonnes, qui font également fortes par toute leur longueur ;
& fi l'on nomme lahauteur d'une telle colonne = a, & le moment de
fon reffort = EA#s, dont j'ai expliqué tant la fignification, que les
moyens pour en trouver la jufte valeur en chaque cas; le poids que
cette colonne eft capable de foutenir fans fe plier, eft mae i,
od # marque la circonference d'un cercle dont le diametre eft = 1 :
dod Ton voir que ce poids frit la raifon renverfée du quarré de Ia
haureur de la colonne. Mais pour faire ufage de cette régic, il eft
bon que je rapporte ici ce qu’il faut entendre par 'exprefion EAR,
que je viens de nommer Moment du Refort.
Tl. D'sbord je dois. remarquer, que ce moment n’eft pas uni-
quement attaché aux corps élaftiques , parmi lesquels on pourroit
douter avec raifon, fi les colonnes y étoient comprifes. Il regarde
proprement la force, dont un corps queleonque s’oppofé a l'inflexion,
& il eft cour a fair indifférenr, fi le corps aprés l'inflexion eft doué
d'une force de retablir ou non? Par cette raifon on pourroir plu-
tét nommer ce moment celui de roideur, puisqu’il a effectivement
lieu& 53
lieu dans tous les corps qui s‘oppofent alinflexion, foir qu’ils foient
élaftiques ov non. Cesrecherches peuvent done étre appliquées a tou-
tes les colonnes, dont Ja force dépend de leur roideur, & qui font
capables de fourenir des fardeaux, entant qu’elles réfiftent a Pinflexion.
Si cette idée paroit moins convenir aux colonnes de pierre ou de mar-
bre, elle {era fans contredit appliquable i celles de bois; & c’eft fous
cette vue, que je me propofe d’ examiner leur force,
I. Pour dérerminer ledit moment de reffort, ou plutot de roi-
deur, exprimé par Ja formule E£4, qui convient a une colonne quel-
conque, que je fappof ici comme également épaiffe par route {4 lon-
gueur; ic ABCD lacolonne propofée, non feulement pole ver-
ticalement, mais auffi fermement enchaflée au fond AB, qu’elle ne
puiffe sbandonner cette fituation verticale, qu’en f@ pliant. Mainte-
nant qu’on Jui applique en haut une force horizontale CF, qui foir—=F,
& qui plie tant foir peu la colonne , cn Ja forgant dans la firuation
ABed, Qu’on mefure exactement tant la hauteur de la colonne AC,
que Vefpace D4, par lequel la force a fait avancer le haut de la colon-
-~ 3fAc
ne, & l'expreflion F. AC 3be
roideur EX&. Or puisque Dd eft extrémement petit par rapport
F.AC# La raife
3 D d 4 raion
de cette détermination { trouve expofée dans le §. 39. du fupplé-
ment allegué.
1
+) donnera le moment de
a AC, on peur fappofer fans erreur E&A
IV. Cette quantiré E&& exprimant le moment de roideur
dans chaque endroit de la colonne, elle dépend uniquement de I’épais-
feur de la colonne, & de la roideur de la matiere, donr elle eft com-
pote, Donc I’épaiffeur & la matiere demeurant les mémes, l’expérien-
ce rapportée fournira toujours la méme valeur pour E&k, quelle que
foit la hauteur de la colonne AC, & la force F. D'ott !’on voit, que
fila force F demeure la méme, lefpace de Dd doic fe trouver pro-
li 3 por-SB se
portionnel au cube de la hauteur de la colonne : mais fila force F va-
ric, la hareur AC demeurant la méme, lefpace Dd fera propor-
fionnel ala fore: PT: or en général fi tant la haureur de la colonne
quis Ja force varie, Velpace Dd (era proportionnel 4 F.AC3. On
pourra done varier @ l'infini les expériences pour découvrir Ja valeur
Lek, & en faifane plufieurs telles expériences, on s’aflurera avec
daurant plus de certiumde de la véritable quantiré du moment de
roideur Lk Fé.
VY. Apres avoir déterminé ce moment de roideur EX{ pour
une certuine épaiffeur & masicre, il feroit bon de faire de femblables
expériences pour en connoitre la valeur, fi tant !'¢paifleur que Ja matie-
re dela colonne étoit différente. Or pour l¢paiffeur, a moins qu'elle
ne foit ronde ou cicculaire, il la faut confiderer dans un double (ns ;
ow bien il y faue diftinguer la largeur & Pépaiffeur proprement ainfi
nomnée. Si Ia colonne a Ia forme d'un prifine reétangulaire , la di-
imenfion exprimée dans la figure par la ligne AB fera Y'épaiffeur, fui-
vant laquelle la force tend & rompre la colonne: & fi le reétangle
ABab marque la bale de ta colonne, ladimenfion Aa en fera la lar-
geur. Pour celle-cy il eft affcz évident, que le moment de roideur
Jui eft proportionnel ; mais pour l’épaiffeur, puisqu’elle s'oppofe davan-
tage iVinflesion, il femble que le moment de roideur en fuive fa rai-
fon doublée , ou méme triplée: d’olt Yon pourroit conclare, que fi !a
colonne eft un cylindre, fon moment de roideur feroir proportionnel
au cube, ou peut érre plurét auquarré quarré du diamétre de fa bafe.
‘VI. Cependant il feroit a fouhaiter, qu’on fit pluficurs expé-
riences fur pluticurs figures différentes, & qu'on les pliat par la force
F en pluficurs fens différens, pour connoitre plus exattement, com-
bien rant la largeur que P’épaiffeur contribuent 4 augmenter le mo-
ment de roideur. On pourroit enfaire étendre ces recherches 4 plu-
fieurs matieres différentes, & enfuite par le fecours de quelque Théo-
tie on découvrira peur érre une régle, par laquelle on fera en érar de
dérerminer d'abord lemoment de roideur d'une colonne propofée quel-
con-a 25
conque, tant par rapport 4 la maticre dont elle eft compofée, que
par rapport a {a largeur & épaiffeur. Alors, quand méme la colonne
ne feroit pas cylindrique ou prismarique, mais que fon épaiffeur feroit
variable, on en pourroit affigner pour chaque endroit le vrai moment
de roideur.
VII. Connoiffant ce moment de roideur, il eft facile de déter-
miner la courbure, que l'action d'une force quelconque doit produire:
car une force n'y agiffant qu’en vertu de fon moment rapporté a J’en-
droit of f fait la courbure, fi nous pofons cc moment de force
= Pf le moment de roideur érant = LAA, le rayon de courbure
imprimée au corps au méme endroit, fera — ald Ceft la raifon,
que le moment de roideur eft le produit d’une force par le quarré Wu-
ne ligne, & quil eft femblable aux expreifions qui marquent le mo-
ment dinertie des corps. Done réciproquement, file rayon de cour-
bure eft pofé =r, le moment de force requis 4 produire cette cour-
Ekk
bure eft = >? & ceft fur ce principe qu’eft fondée toute la
Théorie, quifert 4 déterminer l'inflexion de tous les corps tant élafti-
ques que fimplement roides : car, rant qu’on ne regarde que V'infle-
xion, fans fe foucier fi le corps aprés 1a ceffation de la force fe retablit
ou non, lélafticité n’entre point en confidération.
VIS. Ayant établi ce principe, ileft aifé d’en déduire ta regle
que je viens d’expofer, pour décerminer par des expéricnces le mo-
ment de roideur. Car, pofons pour un point quclconque M dela co-
lonne cy-deffus les coordonnéces BP = x, & PM =y, & confidé-
rant que l'appliquée PM eft quafi infinimenr petite, le rayon de cour-
2
bure en M eft = = prenant I'élément ¢dx pour conftant. Donc
le moment de la force CFF, a caufe de A Cm a, érant = F (a—x)
pourB 16 B
7 dxt Ekk
pour le point M, nous aurons PE = Fos)’ pofint E& k
pour le moment de roideur par toute Tétendue de ta colonne.
. . ddy _ F(a—ax)dx i
De |i nous tirons k= Ete » & en intégrant
dy _F @ax—x2)
ax 2k kk
, fans y ajourer de conftante, puisque par
Vhypothefe il faur que 4 évanouiffe au point A. La feconde inté-
F(garx— x?)
gration donne y = EEE done pofant +a, puis-
F a3
que y devient = Dd, nous urons Dd = SER dot découle
3 3
jarégle donnée EkA a = a favoir pour les cas ob
Dé eft extrémement petit par rapport 4 AC.
IX. Nous voyons done que, quelque perire que {oir la force F, qui
eft fuppofée agir horizontalemenr, elle doit toujours produire quelque
inflexion, puisque l’efpace Dé eft proportionnel A la force F méme.
Mais il n’en eft pas de méme lorsque Ia force agit verticalement, ou
que la colonne a a foutenir un poids, dont elle eft preffée par en haut.
Or dabord il femble, qu'une telle force, quelque grande qu'elle foir,
ne favroit plier la colonne : puisqu’il n'y auroir point de raifon, pour-
quoi la colonne fe plieroir dans un fens plutét que dans un autre.
Mais Ia moindre inégaliré dans les parties de la colonne, ou le moin-
dre effort qurelle éprouve par quelque cdré, fournit bientét la raifon
fuffifinte, pour Ja faire plier dans un certain’ fens. Cepenclant je dis,
gue rant que la force, ou le fardeau, que la colonne fourient; ne far-
ER
pafle point la quanticé en Ae, iln’y a point a craindre que la co-
JonneBe 357 BB
lonne fubiffe la moindre inflexion: mais un fardeau plus pefant ne
manquera pas de la faire plier, & cela d’autant plus, plus le fardeau
furpaffe la quantcé marquéee wea. PAE
X. Cette différence entre |'aétion d'une force horizontale &
verticale ne paroitra pas peu paradoxe : & il femble que, fi une gran-
de force fair plier une colonne, une moindre devroit roujours pro-
duire un femblable effer, quoiqu’ll fur peur-érre imperceptible. Cela
femble exiger le principe de continuiré: car, quel que foir le rapport
entre la force & Vinfiexion produire, il eft difficile 4 concevoir, com-
ment des forces, qui fe trouvent au deffons d'une certaine quantité,
ne puillene produire abfolument aucune inflexion, tandis que de plus
grandes en produifent inconteftablement. Mais ce raifonnement n’eft
que précipité, puisqu’on pourroir produire une infinité de cas embla-
bles dans les lignes courbes, ott nonobftant le principe de continuiré
il arrive, quill ne répond aucune appliquée aux abiciffes, rant qu’el-
les font au deffous d'un certain terme, lequel étant paflé les appliquées
deviennent réelles,
XI Done, pour expliquer ce paradoxe, on n’a qu’a dire, que
tant que le poids fourenu par la colonne eft moindre que la quantité
aa, Vinflexion eft imaginaire, & qu'elle devient =o, lors-
que le poids arccint certe limite, & que paffant cerre limite l’inflexion
devienne réelle & croiffe avec la force. Comme cela eft conforme aux
principes du calcul, lequel étant fondé far le principe de continuité,
ne fauroit rien donner de contraire ace principe; on eft fans doute
obligé d'acquiefter a cette explication, & on peut érablir pour prir-
cipe général, que les réfulrats du calcul fourniffene roujours les plus
fures régles, que nous devons fuivre dans nos raifonnemens far le
principe de continuité. Or on ne fiuroit reftraindre cete maxime a
la feule Géomerrie, ou aux fpéculations purement théoriques. Aprés
Mém, de l'Acad, Tom, XIII. Kk que258 86g
gue je viens de montrer, qu'un cas femblable a aftuellement lieu dans
kes colonnes , qui ne font plus du refforr d'une Théorie purement
fpéculative.
kk
nous fournit des conféquences aufli
XIL La formule 7.
aa
importantes que curieufés far ln force des colonnes. D'sbord nous
voyons, que plus une colonne eft haute, & moins eft elle capable de
foutenir , ce qui trouve fuffifimment conftaré par l'expérience :
mais nous voyons de plus, que la force qu'une coloane peut foure-
nir, eft réciproquement comme le quarré de fa hauteur. Done deux
colonnes cylindriques de Ja méme maricre & d'une égale épaiffeur
& dont lune (oir deux fois plus haure que Vaurre, érant propofées, on
peur prononcer, que la plus longue ne fapporcera que le quart du
poids, que la plus courte eft capable de foutenir. Enfaire, fi Je mo-
ment de roideur eft proportionnel au cube du diamerre, les colonnes
rant cylindriques, & qu'une colonne dont Ja haureur eft —a, & le
diametre —= 7, puiffe foutenir un poids =p; une autre colonne de
la méme matiere, dont la hauteur = A, & le diametve = D, fou-
tiendra le poids = P, en forte qu'il (oir
a? D3 aaD3
peP Sigg & partant Poaag
D’ot l'on peut comparer enfemble les forces de différentes colonnes
tant par rapport a leur haureur qu’a leur épaiffeur.
XID. Pour juger mieux du poids abfolu, qu'une colonne
cylindrique peur Gutenir, fuppofons qu'une force égale a ce poids
wr. Ee foir appliquée horizontalement en haut 4 la méme colonne,
sprés lavoir affermie en bas, en forte qu'elle ne puiffe pas étre ren-
verfée, & nous aurons pour le cas de l'expérience dévelopé cy-des-
eka
fas §. VIL Frm. mae, or, cette valeur y éranr fubfticuée, nous
qu-ge aso dh
aurons Dg — =. a: donc, puisque xa eft’ peu prés — ro, il
y auroit D’— 34 #34. AC; ce qui eft fans doute impoffible.
Mais il faut obférver, que dans ce calcul nous avons fuppofé 'infle-
xion quafi infiniment petite, & qu'il ne peut pas par conféquent étre
appliqué aucas préfenr, pour lequel fi l’on achevoit le calcul felon toute
la rigueur, ou trouveroit l'elpace 1) ¢ beaucoup plus petit. Cepen-
dant il eft affez évident, que cette force érant appliquée horizontale-
ment Ja colonne, y produiroit une inflexion énorme, d’od Ton peut
juger, combien grande doit éure ia force qu'une colonne eft capable
defourenir verticalement.
XIV. Aprés ces réflexions je paffe ala démonftration de cerve
régle, ou plurde aT'analyfe qui y conduit : car, puisque celle dont je
me fais fervi aurre‘is, eft principalement appliquée aux lames élas-
tiques, ob j'ai cu Aexaminer plufieurs autres objers ala fois, il fera
bon de donner ici une analyfe qui y foit uniquement attachéc, afin
qu'on foi d’autant plus affuré , que la confidération du reflort oe
change rien dans la courbe qu'une colonne forme en pliant. Je
reftraindrai certe recherche d’abord, comme j'ai fair autrefois, uni
quement aux colonnes cylindriques, ou qui ayenr par coure: leur lon-
gueur le méme moment de roideur ; & enfiite je ticherai de pouffe-
ces mémes recherches aux colonnes dont Pépaiffeur eft variable. Or
on verra que ce probltme tant généralement propofé farpaffe les
bornes de lanalyfe, ce qui m'oblige de n’en déveloper que quelques
eas pacticuliers, mais qui ne ‘aifleront pas cependant de répandre
beaucoup de lumiere fur cette matiere, & qui fourniront des, réfie-
xions aflez importantes, tant fur le fujet méme doar il-s'agit, que fir
Vanalyfe en général,
XV. Concevons donc une colonne cylindrique chargée d'un
poids fi grand, qui la fafle plier tant fic peu, & foir AMC Ja figure
infiniment peu courbe, qu'elle aura prife. Pofons la haurear de 1a
: Kk co-
Vig. 2.ge 260
colonne = a, qui ne différera pas de la corde AC, que je fuppofe
verticale , le poids du fardeau, dont elle eft chargée en Di=P, &
le moment de roideur en chaque endroit M=—= Ets. Maintenant la
colonne eft fappofée repofer librement far fon piddettal par In bate
AB, fans y tre affermie comme auparavanr, od il s'agiffoir de
découvrir fon moment de roideur, ob un tel affermiffement écoit né-
ceffaire. La ligne verticale CA exprime donc Ja direction de Ja for-
ce P, qui produit cette inflexion : laquelle érant fappofée infiniment
petite, on pourra négliger le propre poids de Ia colonne, puisqu'il
ne fauroit presque rien contribuer a l'inflexion: du moins je fais ici
abftraction de fon effer, pour rendre la queftion plus fimple : me pro-
pofant d’cxaminer dans la fuite, combicn le propre poids de la colon-
ne influe fur fa force.
XVI. Prenant mainrenant far Ja verticale une abfciffe quelcon-
que CA==x, a haguelle réponde T'appliquée PM —y, qui érant
infiniment petite, Pab{cifle x examinera en méme tems Pare CM; &
Partant. prenant V'élément dx conttant le rayon de courbe en M
fera eee » Puisque la courbe rourne fa concavité vers l'axe CA.
Or la force P agiffane dans la direétion CA, fon moment pour pro-
duire cette courbe en M fera—= Py: done, en verru du principe éra-
—dx? Ekk
bli cy - defflus (§. 7.) nous aurons ae Py? ou bien
zu ddy—-ydx* 0. Multiplions par 2¢y & Minrégrale fera
Ee i A eos « — 4yVEkk
= dy? ype? = Cdx*?; on dx PPC’ Pur
tsetminet la conftante C, foi § la tangente de l'angle infiniment
petit PCM, & pofant yo, il faur quill devienne 2 =6, done
=
7 oye de forte que CPEAK6§. ‘Par conféquent
¥CP ayantge 261 ae
“9 se dyVERE ni : Bee
ayant dx = VCEIFGG—P yy)? Vintégration fournir :
2S VEE A fin wa Tp ol ilne Fane pes sjoter de conftante
puisque Vabfeiffe x doit évanouir en pofant yo.
ave Par le seaverfemnere de cette équation nous tirons
¥. i i eman-
a’ Eee aD = = final Mais la nature de Ja queftion deman.
se, qu'il devienne encore p= » @n prenant x —CA=a, il
faut done que langle iors foit égal 4 deux droits, & partant po-
Ekk
fant E rapport du diametre a Ja circonférence — 1:-7, nous aurons
— ar Eh 9
ay, ta=* & par conféquenr Paz. id D’ot nous ap.
prenons que, pour faire plier infiniment peu Ja colonne, il faut que le
E&
poids dont elle eft chargée foit — a x. —: & de la il stenfuit, que
tant que le fardeau eft moindre, la olan ne fera affujettic 4 aucune
inflexion, pas méme infiniment patie. Or fi Ton dévelope plus ate
ment le calcul, fans négliger la perire différence enrre l'abfcifle CP —
& are CM, on trouvera que pour que la tangente de 'angle POM
devienne — 4, il faur que le poids P foit = x 7. = Vu+t6),
cependant cetre expreffion n'a lieu que tandis que § ‘et exurémement
petit.
XVI Voila done le denotiement complet du paradoxe rap-
porté cy-deffus : car puisqu’une inflexion qui répond 4 langle PCM,
dont Ia tangente cft fuppofée <4, demande un fardeau , dont le
poids elt Paz. eyo 06), il eft évidenr, que cette force
Kk 3 doit& 262 a
: Ekt
doit étre plus grande que 77. Te de forte que, tant qu'elle eft
plus petite , elle ne Guroit produire aucune inflexion, ou bien, fi
Pers. et You voit que la quanticé 4, qui dérermine la grandeur
de Vinflexion, deviendroit imaginaire, comme j'ai remarqué ey - des-
fas. Au reite on voit, que la courbe CMA elt li trechoide infini-
ment allonzéc, ou bien la ligne des flaws ; quoique notre deffein n’e-
xige pas la connoiffance de cette courbe. Cependanr il auroir éré im-
pollible de parvenir notre coaclufion, fans le fecours de Péquation
qui exprime Ia nature de cette courbe,
XIX. Tl ne fera pas plus difficile de parvenir 4 une équation
pour ces courbes, lorsque la colonne n’a pas partour la méme épais-
feur, mais qu’elle varie @une manicre quelzonque ; on la pourra con-
fidérer comme une ecertaine function de Pare CM, ou bien de Vab(tifle
CP = x. Soit donc le moment de reideur en M = E&AX, ob X
~ marque une fonction quelconque de x; & au licu de l'équation trou-
vée pour Ie cas préccdent, nous aurons, celle-cy :
—dx? EkLX i GAR
Bayt = “pp? ou bien > -Xddy—--ydx?0,
d.
qui pofint y = J Bae i change en celle-cy:
du +- unde +
Or on frit quil ct impoifible de refoudre celle Equation en général,
ce qui m’oblige de borner mes recherches i des eas particuliers, dont
la réMlurion eft connuc: qui font, lorsque X elt une puiflance de x,
ou bien de a 4~ 64 dont lexpofant eft compris dans cette (erie ;
4 3 8 is 12 16 316
Ong Bee st od i i id
ag at st ei rts
ceae 363
oe a ex\t
XX. Suppofons done premitrement X = (e+) > de
‘
i(e+Sy,, &
forte que le moment de roidcur ea M. foi
Véquation peur Ia courb.
EER -
> a ddy + ydax?
er
Pofons pour abréger a += s, & &
nous surons : s4dey —- auyley ce, of Melement ds cit conftant.
7 d * Bice
Sot pms if? % pour obtenir cette équation :
duteunds ae? oly
dont Tintégrale complete eft w — " = cot (e+ =
2 ~~ s $s s
ob ¢ eft la conftante arbitraire. Maintenant ayant
fuds—ls4-ifin (e+ =), on obticndra yd sfin G+) ,
na
ou bien y= Serbs) fin(e wie.
XXL. Puisque pofant x =o, & =a, il faut que y éva-
"
nouiffe, nous en déerminerons d’abord la conftante ¢ = ra
4 — wbx r
de fe - in —_—.— : =
forte que = (aa +-Ex) fi oRee) of il faur re
marquer qu'il eftindifférent de prendre » pofitivement ounégativement,
puisque dans léquation différcntio- différenticlle il ne & tro e que le
quarré 77: d’ailleurs on pourroit autii donner 4 J une valeur néga-
tive. Mais, pourque y évanouifle en pofant x — a, ileft clair qu'il
doitnOa _ Ta(a--s)
TeePej—*— aeray
Or note foppofition donne P = at -EkA, & partant
Pen PESMeE eR EE,
aa
doir étre
4
le moment de roideur en M étant <= Ek ik oe 7
Done une telle colonne demeurera ferme tant que le fardeau qu'elle
2
foutient, eft moindre que er eh those -Eeé: fia,
& €==0, nows avons le cas, ot la colonne eft par toute fa lon-
gueur également épaiffe,
XM. Certe formule nous donne iconnoitre, que fi a =t0,
ou €—=—a, ildevient Po: dans le premier cas le moment de
roideur ¢vanouit cn haur, & dans Fautre en bas; d’oti nous voyons
qu'une colonne pointe rant en haur qu’en bas n'a aucune force, Mais
fuppofons Yépaiffeur en haut relle, quill lui réponde le moment de
roideur EX&; & nous aurons @—1, & le moment de roi-
deur en bas fera = Ek (a4-6)*+— Ek (1+-6)4 3 & partant
2
Snes pep
aa
plus grand: or lacharge decette colonne ¢tant —
on voit que cet dhrgiflement en bas contribue confidérablement 4 aug:
menter la force dela colonne. Si le diamétre de la bafe d’en haut eft
=f, & decelle d'en bas = A, a caufe de f3:4§ m1: (1-6)4;
vi
nous aurons (1-+-6)* =P & partane s'il y avoit 4 = 2f,
la force de la colomne feroit 2/2, ou bien 3 fois plus grande,
que fi Pépaifeur étoir partour égale 4 celle d’en haut.
XXII.=] 265 Eg
- 6x Pia
XXII Laiffons ay & En?" & foit
plus généralement le moment de roideur en M = pAb.
ce qui nous fournit cette équation: s**ddy 4+ anyds?— 0,
od ® foitun tel nombre, qui rende Péquation intégrable. Or, pour
découvrir cette intégrale, mettons — sam pour 77, puisque fins
cela nous tomberions en des exprelfions imaginaires: & pofons
2h—-1r
—m:(2k—1)s r
y= ¢ % — , pour avoir cette ¢quation transformée :
amdsda 2h msds?
3 a pate = @
s
pour laquelle fuppofons:
aA EB TE CIS D3 BONA he,
& Ja fubfticution fournira les déterminations fuivantes
po AA=DA, c=+ A(A=1)(3A—1)(3A—2) A
2 ym” 2.4(2h—1)? mm
p—— AGH) GA—1) CGR 2) (FA) (SATA A
2.4.6 (2h—1)) wd
XXIV. Puisque m <= wY¥—1, tant I'expreffion exponen-
—m poeaAde
teed * que tes colfficiens B, D, F, &c. front
— : om
imaginaires. Done, pofant pour abréger (2A —1) Pty 5
—nV—1
nous aur e = of 2 Sy ifn ityi i
ons ¢ = o> s—fin= . Enityite’ fit
Mim, de CAcad. Tom, Xi, Li an
yA ey
266 ee
)— gy. (52-2)5A—3)
5 6 (2h
& notre intégrale fera :
te 2) aE v1 sh} AB sh—2 ABCV—1 3g.)
nn a
Or, puisque nous pouvons prendre avec aurane de raifon m négatif,
il y aura également :
pot yr (ABV a8 a et 3a.)
y=
‘Mais il eft aif de voir, que fi chacune de ces deux formules fatisfair
feparement aPéquation différentio-différentielle propofée, leur fomme
lui doit farisfaire également. Donc leur fomme fournira Pintégrale
complete de notre équation, puisqu’elle renferme deux conftantes ar-
bitraires A & A’. ~
XXV. Mais, pour délivrer cette expreffion des imaginaires, il
faut donner aux conftantes A & A’ des valeurs imaginaires : foit
done A=M-+NY—1, & A’=M—NY—1,
par ce moyén la fomme des deux expreffions rrouvées, & partant l'in-
tégrale complerte, {era exprimée en forte :
“+a(Meot® 4:N fin”) ‘ce a jh BRED BH &)
—2(Neor®—Min®) Ge abe iam) + 2BEDE, HS a)
v v4 \n-
a
Sot Mamibfing, & weal, pour avoir
a = Sh, UBED gh 4g.
a GeO nF —&e.)
niet(¢+2) ) Ce ihemns WBE p73, BBEDE Hams a )
Qu'onGS 267 BB
Qu’on pofé de plus pour abréger
pans oS f ree 4 ABES pt —&=R
M shor ABET ve73 14 SUEDE FS ame Q,
” Be
& qu’on introduife 'angle @, dont tang @ = 2, & on aura enfin
—IV/(RR-+QQ) -fin(¢-+2—¢).
XXXVI Maincenant la folution de notre probléme, par lequel
nous cherchons la force P capable de faire plier Ja colonne, dont la
hauteur AC == a, & le moment de roideur dans un endroit quel-
conqu MEK (a Sibel nommant CP — x, s'achevera
en forte. Premitrement on pofe « —o, ou sa, & ayant dé
terminé pour ce cas les quantités v & @, on déterminera l'angle con-
ftant é=0—=. Enfuite on mettra x =a, & sat 6,
& aprés avoir conformément déterminé les quantités » & @, il frur
que Tangle e+ — devienne =, d'od [on tirera la va-
aout LER Si
leur dew; & de 1a enfin la force cherchée P —
Ton pofe A o9, ce quieft.le cas des colonnes egplement pales,
; dong R= &
ona er o, B
=e— ns. Done
par conféquent @—o, & é+2—
ie a o& gt rte A) wT, & patient —E— 9
Li: dodge 46268
dod il s’enfuit comme cy- deffias Ia force P= * Eke Siac,
on gura le cas déja dévelopé , ob le moment de roideur étoir
4
xEKAla +2) ; & pour quelques autres ajotitons les exem-
ples fuivans
I ENEMPLE
XXVIL Lahaureur dela colonne AC érant =a, & |e mo-
+
ment de roideur en MEKk aft > acau de A171,
nous aurons ys; Yo, Bo, &e. donc Ros & Q>=0,
& partant rang @ = p= 0, ou @—o. Norre angle +20
fera done =e+2 > & partane ¢=- » Faifons maintenant
saa+é, & pofons —is =a 3
@ou nous tirons 26 —=—wa(a+-6). Par conféquent la force
amar (a6)? | Eke
aa 7
capable de faire plier la colanne fera P—
tour comme nous layons trouvée cy-deffus.
2 EXEMPLE
XXVUHEL Soir A = 4, & Ja hauteur de Ja colonne étanr
$
AC =a, Je moment de roideur en M fera = Eee = é
Pour ce cas nous aurons mn ES, & Y=}, Bro,
-done R= &Q=;
1
> = partant 08 0 = Te?
é bien269 B
bien @ = A rang —. Fes a Maintenant notre angle tant
Et OR e— gaps — A tng.
xo, ou sa pour le point C, iis aurons satiate conftant
€=32Va-+-Atng. ain - Soit 4 préfene pour Vaurre bout
A, sta-+ 6, & note angle doit devenir = 7, ce qui donne
, fi nous pofons
nPa-b Atang.—3—— sna 6) —Atg—y——
3eVa-t aia arya é)— Belay
dod lon dost alien In valeur du nombre #, & alors Je poids
cherché P, qui eft capable de faire plier Ia colonne, {era
P= suet -Ek&, Puisqu'il eft difficile de trouver en général Ia
valeur de n, foit a1, & & extrémement petit’, & puisque alors
Va+esi+bse, & 7
1 sabot6)— 3 a
Ane — Amey Tate) =A tang. ; Thonnpacat ey’
a6 o_o
nous aurons: Ab Anang sa pq gen?
@ou lon voit que le nombre w eft extrémement grand : & partant
{fez prés — 2€— ae fh a GEN Ekk
affez prés ni +S > de forte que P= ar a:
Mais, en pourfaivant plus srilleacre les approximations, on aura
P=en(r +4)" at ou Parr (+2 é ze, le
moment deroideur érant en C = EAE, & oA=(1+-46).pa
Ll3S270 SB
XXIX. Puisque nous voyons, que fi € eft un nombre fort
petic par rapport a a, le nombre # devient erés grand, les ares fe-
ront 4 pet prés égaux a leur tangenres, & partant nous aurons
ana 32) (OB ot aad
dol nous tivons aflez prts # — — & par-
WeELoon
37 (a+b) — sya’
webs Ess
o(pe@te—ypal* aa’
cette formule tremperoir: cependant lerreur ne fera pas confidérable,
tant que 6 n’excede pas confidérablement a. Pour prouver cela, foit
* ceernet sorte 89
Fae “ya
Orfaifant le calcul ontrouve »==— — &P=16,406 saya.- ae
rant P= Or, fi € étoit plus grand,
€ =a, & felon cette régle on auroit » —
Done fi a1, & le moment de roideur en m=(i42) Eee,
a
le poids, que cette colonne peur fourenir fera P— 16, 4065 A,
4
Or, file moment de roideur éroit = (: +) +Ekk, ce poids & trou.
a
Esk F
ve P= 39, 478447 + mais pour Ie cas dumoment de roideur
conftant — E&s, ona P = 9,86961.248 |
3. EXEMPLE
XXX. Soir A, ow la haureur de la colonne érant AC — a,
+ §
la'moivne daiteideur en a — (a+ ) At, & pour o¢ cas nous
* au-U=-—4, Bro, done Ropes;
3,
s, & partant =Ee=— a par conféquent no-
tre angle st jet amet Soit s = a, & nous au-
a Va =
rons @—= a = De plus pofant s=a-+-6,
il faut qu’ll devienne :
3a 3” og Vet®) +6) __
me 37 ee Aang A tan, =F
fat are) oe 3A ;
oii il eft encore evident, que fi ¢ as fort petit par rapport 4 a, le
nombre # fera fort etd & parrant il y aura fort exactement
fet donc le poids que la colonne eft ¢a-
ay a a2
. p—zreeyaa(ate)* Eke
pable de fourenir feras P= 3REtO— pat Tr:
Mais, quand 6 farpaffe a, il faur déterminer plus exactement le
nombre 2.
4 EXEMPLE.
XXX. Les autres cas otf notre équation peur-étre refolué, con-
duiroient a des formules trop compliquées. Mais il y a encore un
cas bien remarquable, quand A — 7, od le moment de roideur en
x? sau’ i ifttrenri
M= a) "Eee puisqu’slors notre équation différentio-
différentielle pofant_ a —~ & <=s devient homogene ssddy —-
anyds?—=o,4a ee oie fatisfaire une certaine puiffance de s.
Pofons dane y= Am Fexpofant « fe déterminera par cette équa-
tion w(u@—1)—--a2 0, dot lontire p=} + V(¥—anm),
&& 272
& cere double valeur nous fouric lintégrale complete :
= Ast TV G— a) wh Bri VG)
lei il elt clair, que fi V(GJ—m™) elt réél, ou mm <4, ilest im-
poflible que y évanouiffe dans les deux cas sa, & sta+é.
D’ou il s'enfuir que fi va-<4, une force P— wnbe, ese > elt
r
pas capable de faire plier la colonne. Il en eft encore de méme @
zu f, anquel cas Vintégrale eft y —(A-+-B/s) Vs.
XXXIL Soir donc wn > £& V(ne—4) =, ou ne —wh,
S¬re intégrale étant y = (as Vee aay ey vs,
les expofans imaginaires f@ réduiftnr en cette forme :
y= [CA++ B) cof. v's + (AB) ¥— 1. inv) 7s,
& changeant les conftantes nous aurons: = y —d fin (vss). Vs.
Or la pofition s =a donne § =—v/a, & pofint s=a+-é,
il faut quil ir —yla-v/(a+ )me=u(s+§) 5
done v= — & une zr.
eo
1+) cee Sy)
& cette valeur de am étant la force cherchée fera
Eke
p= (44+—% Nee.
6
G C4 2) we
eu toute force moindre que celle -cy ne produira aucune in-
flexion,
XXXOL& a3 &
XXNIT. Ces cas peuvent fiflire pour juger de la force des co-
lonnes non cylindriques, pourvu que lcur figure ne s’écarte pas trés
confidérablement de celles qui répondenc aux cas dévclopés, Si la
figure ne différe pas beaucoup d'un eylindre, tous ces cas aboutis-
e refulrac: car foi le moment de roideur en haut en
& celui d'en bas en ASS wm Ekk, ob w (oir un nom-
nt de l'unité ; & nous aurons dans tous nos exemples
e—1. Or fila figure répond au _promicr exemple, nous aurons
a+é)}i am, done (1-+6)*== m, Done cette colonne pourra
Eke k
foutenir fans & plicr un poids P = eam.——~ = 9,86961 m.——.
Mhis, fi clle convient avec Ie fecond exemple, & caufe de (4mm
14€—m", ce poids fera
ERE E
ena aa bam (mt Vm +1)?
& partunt, fi a = 1—--w, de forte que w foit fort petit , on aura
Ekk
Porr(1-+-4) Tie méme accord fe rrouve auili dans les au-
fa
tres exemples, Mais, fim n’elt pas fi pres de lunieé, le premier exem-
ple demeure dans fon cntier, mais le quatritme donne
E&E
(may (E+ ar) » dcaufe de 14-6 =m.
XXXTV. Sila colonne ala figure d'un cone tronqué; & que le
diametre de la ba d’en haut foie =f, & de celle den bas =f, le
iametre de fon paiffeur en M fora — f—-+- ean. Dens ne:
fant le moment de roideur en haut — E44, fi le moment de roideur
éroit comme le quarré-quarré du diametre de I’ épaiffeur, nous au-
rions le cas du premier exemple, & le poids, que la colonne peut
Mérn,del"Acad. ‘Tom, Xill. Mm fou-@ 174 &
fourenir fans fe plier feroir P = mekt . Mais, fi le moment
de roideur étoit comme le cube du Eaves: é Tépaiffeur, le moment
a
de roideur en M fora = E Lk ( =) » auquel cas notre
caleul ne peur pas étre appliqué. Mais, fi 4 différe fort peu de f,
puisqu'il y aura fort a peu prés
(+49 fx pp ahte fe =(+24
f 4
Le premier exemple, acaufe de ai=1,
f)e\'
& ex 2tD,
donne le poids, que cerre colonne peut encore foutenir fans {¢ plier
am (34+)? Ekk
Pes ier ar” Or ce cas étant pareillement appliqué
au quatriéme exemple, ob l'on auroit € =i, ‘on trouve-
9Ch—f)*
roit ce poids P—
e 4f
la lettre @ marquant la hauteur de Ia colonne.
XXXV. Quoique ces deux expreffions deviennent d’accord fi
Ja différence A—f eft extrémement petite, clles s'écartent fenfi-
blemenr, lorsque cette difference 4 —/f eft confidérable, la dernicre
donnanc une valeur plus petire Pour P. Cependant, comme la véri-
table formule (4-2)
repondent a nos deux exemples, il eft certain que la valeur de P tirée
du premier exemple eft trop grande, & Vautre trop petite, de forte
qu’en prenant en chaque cas un milieu, on approchera fort de la vé-
rire
» ent un milieu entre celles qui& +75 B
Ainfi, sil doit 4 —= 2f Ia premiere formule donneroit
bh
jO11H6.—, done
aa
reece Ekk
prenant un milicu il y aura fort & peu prés P = 284. ar Or Ia
a
BS joyzasoa. eet, & la feconde P—
pratique ne demande jamais un tel degré de précifion,
XXVI._ Examinons enfin aufli, combien Je propre poids d'une
colonne contribue ala plier: dans ectte recherche je contidérerai la
colonne comme cylindrique, dont la hauteur foit, comme jusquiici,
AC—a, & foi Q le poids de toure Ia colonne, P éant celui du
fardeau dont elle eft charuée. Rapporrons Pinflexion qui en naic
celle de Paxe de la colonne, puisqu'il paffe par les centres de gravieé
de routes les fections. Soit donc CMA la figure de cet axe courbé,
dont la courbure foit infiniment petite, & le moment de roideur par-
tout = Efé, Nommant maintenant CP—x & PM=y, le
dxt
rayon de courbure en M {era —=— i prenant 2x pour conftant;
& le moment de Ia force P pour produite cette inflexion fera — Py,
auquel il faut ajouter le moment qui réfulte du poids de la partie CM,
Orla longueur CM érant — x, le poids de la partie CM fera = Qe
«
Iequel doit éme congu ramaflé au centre de gravité de la partie CM,
mais cette confidération meneroit aun caleul trop ennuyant.
XXXVIL Envifageons pour un moment le point M comme
fixe, par rapport auquel le point Y foit variable, & nommons
CX=CY=X & XYY. Mhainrenant, quel que foit le moment
du poids de Pare CY far le poinr M, fon différentiel fera égal au
dX
poids de élément Yy = a par y—Y, cet a dire
— Qix el@, ray
= W-¥) yk — s¥ax,
Avan-
Fig. 5.276 BB
Avangons 4 préfent le point ¥ jusqu'en M, & a caufe de X= x
& Yi y, le moment du poids de la partie, qui répond a lare
CM fera = Qery—syar) = Qi dy,
qui étant codté au moment déji trouvé Py, donne le moment total
= Pye Qyx dy, dod nous tirons pour la courbe cette équa-
tion : Ebt=— 27 (Pay-+Q/ed3),
oubien Ekkaddy+- Payd e+Qdxtfrdyo,
laquelle étant encore différenti¢e pour la dégager de Pintégral fx dy
donne Ekkad? y-+-Padx*dy-+Qedx*dymo,
XXXVI Pofons pour abréger Bn, & élément
Pads
ds era maintenant conftant. Done, 4 caufe de dx = Q? notre
équation prendra cette forme :
ae Eh aay + sdstdy =
Soit Ae = wds, & A cou de Nes = dsddu nous surons
Le BM cay camsaies 6
Jaquelle £ peut ‘bien réduire 4 une équation fimplemenr différentielle
d
en pofant ae” , & on parviendra 4 celle-cy :
Paa
dv + veds + rr stds,
qui eft un tel cas de l’équation de Riccati, geen s'eft donné j jusquiici
en vain Ia peine de Vintégrer: & partant on n’en attendra pas ici le
dénoutment.
XXXIX.o i]
XNXIX. Cependant, quand le poids Q_ cft trés petit par rap-
port au poids P, ce qui arvivera presque toujours, puisgu’une eolon-
he peut toujours porter un poids, qui furpaffe plafieurs fois fon pro-
pre poids, avant que de plier: dans ees cas il ne (era pas difficile Wap.
2 divia Bintion: Cary piisques— 2-4. Qe différe fort peu
prox
de Puniré, & que cette quantiré eft presque conftante ; cette confidé-
Fation nous fournit 'pproximation fuivante. Pofons pour abréger :
P
mm =m & Q == m, nombre trés petit, & notre équation
3
donnant fxd y =! — ce fera une condition &
remplir dans les intégrations fuivantes, que /rdy évanouiff cn po-
fant a =e. Or différentiant encore nous aurons :
Geanmap DO as
OY ndet = 9
& faifane dy mudx celle-cy:
- aiddu
(a+ me )a + nade?
XL, S'il_dtoit mo, Pintégrale complette feroit « ——
@ fin (e+ as), Mais, puisque m eit rds petit, on pourra envifiger
’ \-4
1 comme érant = (2 » deforte qu'on air
a
4
nawdx* baaddu(i—"*) =0,
4a
dont lintégrale complete eft
mx 16an _ 4
«=e(:—™) fin (¢-> et — Gx?
Mm 3 &du a in(zs
de dx? gt m(4i—mx)) | me
& portant
ddy 16ar_\ | 4nG wilt ran
m(4yi— mx)
Mais en’ intégrant
y= Ss(aa—me) de fin (a
ce quill faur déterminer par approximation.
160%
mix),
XL D'sbord , pain m eft més petit, on aura
16Ha mn ee
44 st = Sue 4n__,.
ii(qa— mx) — qua Done pofant tS 65
es ax pial dl
rele sia (45 ry
_ : mare, _ay
w=c(:—™*) fin G4-)+ ot =
& en différentiane
de_ddy___ ax) nC aay ( 2)
ded? fn G42 +5 =t wad bot a
man xx nx
ee fn 0+2
asasii Fano 55 addy ;
Mais, puisque y ¢vanouit au cas =o, il faut gue Te évanouifle
auffi: ce qui donne
8
~ 7 fin§ --2coff—=o, done tng g 42”.
En-Be ao
Enfuire nous trouverons :
Ci
resi aa) ae Ps Hin (+2)
+ 2S fa (42 dele Scot) + 22S! tnd,
ayant ajotiré une telle conftante, que y évanouiffe quand on met
power <
XLIL Maintenant, pofant x — a, il faut qu'il devienne en-
core y , Pod Yon parvient a cette équation :
om TED AS colt 2% cof (8 +0) —32 fin 8 +9)
+ 2 find += fin (G+),
Wot il s'agit de trouver Ja valeur de #. Pour cet effer cherchons en-
core la valeur de tang §, qui fera:
4n colm — 4n— 3mncofe—- 3m finn—mnnfine 4%
tang § — = ___-__2 es,
2 4a fina — 307 fin x — 3 col n—- 3m + mancola
dod Von trouve, en négligeant les rermes, ot m monte a la fe-
conde dimenfion :
47 fin 2 — 327 fin n — gm cola + gm man cola
Puisque nous favons que, s'il étoir_ = 0, il feroit m=, pofons
nm #e—, de forte que fina —=w, & cofu=—1, & notre
équation devenant: = 47) — gmww —+- 4m—mr7 =o
donne w= (re | donc ame ATO m
4a 4m
Parge tho
Par conféquent le poids P qui commence a faire plier la colonne fera:
eet Gere. |
aa 225
XLIT. Par 14 nous apprenons, que le poids que Ia colonne
eft capable de fourenir, eft un peu diminué par le propre poids de la
colonne, celui-cy contribuant quglque chofe ala faire plier. Cepen-
dant cet effer eft trés petit, & puisque 7 = 10 fort 4 peu pres?
il ne vaut qu’enviren la dixitme partie du poids entier de la colonne.
Ayant done fait voir que ce poids eft fort petit par rapport 4 celui
qui eft capable de faire plier la colonne, il eft certain que dans Telti-
me de la force des colonnes on peut hardiment négliger leur propre
poids, pourvu qu’elles ne foient faites d'une matiere extrémement fia-
gile, ou qu’clics ne foient rrés haures par rapport a leur épaiffeur.
Aurefte, pour ce qui regarde les colonnes, ou cylindriques, ou qui
‘ont Ia figure d'un cone tronqué, Ja matiere érant laméme, tant la
Théorie que quelques expériences faites fur la roiceur des corps, nous
affurent que le moment de roideur en chaque endroit eft affez exacte-
ment proportionnel au quarré-quarré dy diamezre de lépaiffeur, ou
au quarré de la {ection faire au méme endroir.
XLIV. De ce que je viens d’expofer, on peut tirer les conft-
quences fuivantes fur la force des colonnes. D’abord on peut fuppo-
fer, qu'on git une colonne cylindrique quelque petite qu'elle (oir, faire
de laméme maticre, & qu’on ait dérerminé par quelques expériences
le poids quelle eft capable de foutenir fans { plicr. Soit a la hau-
teur de certe colonne ¢ le diametre de l'une de fes bafes, & p le poids
qu'elle peur (outer Maintenant ayant une autre colonne cylindri-
que faire dela méme mariere, done In hauteur foir = A, & le dia-
metre de Pune de (es bafes —= D ; on trouvera le poids qu'elle peur
aaDt
ada‘?
foutenie P = Mais fi la colonne a la figure d'un cone
tron-B 281 sb
tronqué dela hauteur —= A, & que le diametre de fa bafe d’en haut
foir = D, & de celle d’en bas = E, le poids qu’elle fera capable de
aeDDEE
AAd*
res d'une autre matiere, il faut & procurer un modele de la méme ma-
tere, pouy fervir de fondement a ces conclufions.
foutenir fra P— ‘p. Si Fon veut juger des colonnes fai-
XLY. Confidérons deux colonnes parfaitement femblables, &
faites de la méme matiere, les mefures de la premiere érant a celles de
Vautre comme 1:7, & il eft clair, que les poids fourenus par ces
colonnes feroient entr’eux comme 1:4”, ou bien une colonne, dont
la hauteur feroit double, & partant aufli le diametre de fon epaiffeur,
ne (eroit capable de porter qu'un poids quadruple, quoique fon poids
foit 8 fois plus grand. Or, fi les batimens fourenus par les colon-
nes font femblables , il faudroit que les colonnes , dont Ia hauteur
c(t double, porcaffent un poids huic fois plus grand, & en général
les poids foucenus par les colonnes devroient re proportionnels
aux cubes de leurs hauteurs. A’ cet égard donc, on peut dire que les
colonnes plus hautes font moins fortes; entant qu’on les conftruit fut
le méme modele, comme les Architeétes ont courume de faire. Er
parrant fi les poids que les colonnes doivent fourenir, fuivenc Ia raifon
cubique de leur hauteur, leur épaiffeur doit étre augmentée dans une
plus grande raifon que leur hauteur, & on ne fauroir plus les for-
mer {ir le méme modele.
XLVI. Car, pofant Ia haureur d’une petite colonne — a, le
diametre de fon épaiffeur — ¢, & le poids qu'elle eft capable de fou-
tenir — jp ; s'il faut conftruire une colonne de la hauteur va, qui
doive porter le poids = n3p, le diametre de l'épaiffeur de cette co-
Jonne ne doit pas érre pris — 2d, mais il faur qu'il foi —nd}n;
dod lon tire cette table
Mim, de l'Acad, Tom, XUL, Na hau.e = 8
hauteur | diametre | poids || hautcur | diamerre | poids
delaco- | dePépais- fou- delaco- | dePépais- fou-
Jonne | feur | tena lonne feur | renu
a | s 00004 | p 7a | rysesoal 343?
aa | 2,3784d 8p ga | tp4sa3/ si2p
34 | 3,9528d a7p 94 1 15,5885d1 7290p
4a | 5,65680 Gap yoa | 17,3828d] 1000p
54 | 747670) r25p
Ina | 20,0337) 1331p
6a |y,3905d| ar6p|| 124 | 22533454 | 1728p
XLVIL Peut-étre que ces proportions ferviroient mieux 4
émablir les ordres & les régles pour la conftredtion des colonnes, fi
nous cn exceptions ce qui regarde uniquement leurs ornemens. Mais,
puisque le poids 4 foutenir n’cit pas toujours proportionne! au cube
de la hauteur des colonnes, il conviendra de donner 4 nou régle une
plus grande érendue. Soir la hauteur dune colonne, qui nous fert
de modele — a, le diametre de fon épaiffeur — a, & le poids, qu'elle
eft capable de foutenir =p, & qu'il faille conftruire une colonne de
la méme matiere, dont la hauteur fuir = 2a, & qui doive fovrenir
un poids — mp. Alors il faudra que le diametre de l'épaiffeur de
cette colonne foit = dma 5 & de 13 on tirera iment pour tous
Jes cas Ja jutte épaiffeur des colonnes qu'on veut employer ; dont le
diametre doit foivre la raifon compofée de fa racine quarrée de {a hau-
teur, & de la racine quarré-quarrée du poids qu'elle doit foutenir,
RE-