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Chapitre 1 . INTRODUCTION ALA LIAISON COUCHE-TROU Pour paradoxal que cela puisse paraitre, alors que Y'on fore bien entendu tous les sondages A panir de la surface, la réalité oblige & dire qu'en fait : «Un puits se construit a partir du fond » Cest-Adire la couche, la pay zone comme l'appellent les Anglo-Saxons. A ce niveau il importe de ne pas se tromper de cible ear c'est le réservoir qui, avant tout, commande. Dans ce contexte, importance de la communication entre celui-ci et le puits, la couche-trou et sa productivité associée, est fondamentale. ‘Avant daborder fa liaison couche-trou proprement dite, il convient de bien la situer pparmi les nombreuses operations effectuées dans les puits et tout d'abord a Tintérieur de la complétion elle-méme dont elle est en quelque sorte le pivot. Suite A ces courts rappels et apres avoir souligné divers paramétres susceptibles de les affecter, nous terminerons cette entrée en matire par quelques notions de géologie et différentes relations utiles de réser- voir et d'écoulement, tant il est vrai que Ton ne saurait faire l'économie des unes et des autres avant daller plus loin, 1.1 DEFINIR ET SITUER LA COMPLETION 1.1.1 Qu'est-ce que la complétion ? La complétion, de l'anglais : 1o complete, signifie achvement, dans le cas présent celvi des puits qui ont été forés. C'est en quelque sorte un maillon de la chaine qui va de Yex- ploration large dans un permis de recherche jusqu'a exploitation d'un gisement qui aura été découvert. Plus précisément, ce maillon peut s'appeler mise en service des puits. Mais cen réalité, tout autant qu'un maillon, 1a complétion est surtout un véritable carrefour entre les trois métiers de base de a production d'hydrocarbures : le forage, le gisement et exploitation, D. VEILLON 1 On peut résumer ces notions ainsi : « Transformation d'un produit brat de forage en un produit fini d'exploitation » ‘ou, d'une fagon plus précise ta plupart du temps « Obtenir la meilleure productivité (injectivité) possible d'un effluent donné sur un ou plusieurs réservoirs @ partir d'un ouvrage préalablement réalisé dans un certain environnement. » Différents facteurs apparaissent qui sont autant de problémes & résoudre, méme sils sont parfois a moduler selon le type de puits : exploration, appréciation ou développement. Ces problémes s'appellent : * productivité/injectivité, cest-A-dire écoulement tant dans le miliew poreux que dans Jes matériels tubulaires et autres équipements spécifiques de fond et de surface ; + réservoir et effluent, donc: minéralogie, perméabilité, propriéiés mécaniques, pour Tun ; composition chimique, viscosité, tendance & émulsion/dépots pour V'autre ; pression et température pour les deux. etc. * puits foré, donc : diamtre, longueur, profil, possible endommagement au droit du réservoir + sécurité: affaire de tous les instants dans chaque phase des opérations. La notion environnement prend ici toute son importance et chacun sait qu'en la matiére elle ‘couvre une gamme de plus en plus large. Cette liste nest pas exhaustive. Notons aussi que plusieurs facteurs énumérés ci-dessus sont susceptibles d'nterférer entre eux. Nous reviendrons sur certains dans le paragraphe 1.2. Précisons ici ce que 'on attend plus 5 tif peut étre tres différent * Puits dexploration: La priorité va aux renseignements. La complétion est parfois temporaire, par exemple pour mener a bien des essais de couches. Ces puits pourront ensuite faire Fobjet d'un abandon provisoire ou définitif. On ne leur demande pas nécessairement détre les meilleurs producteurs des champs... + Puits d'appréciation : Ils sont complémentaires a lexploration initiale. Liobjectit sera souvent une connaissance précise des diverses possibilités de Ia découverte, une delimitation du champ ou encore 'appréciation <'éventuelles variations géologiques, pétrophysiques ou autres. + Puits de développement : Ils sont la plupart du temps synonymes de productivité et sont réalisés selon un projet prenant en compte les acquis des deux phases précédentes. L'expression de « mise en service » prend ici tout son sens, On aura toutefois différentes catégories de puits lors d'un développement : + Les puits de production : En fait les plus nombreux, de performances variables et ‘00 on sefforcera d'optimiser le rapport productivité/prix. ialement des divers types de puits dont lobjec- + Les puits d'injection: Beaucoup moins nombreux que les précédents, mais importance souvent trés grande, fonction de leur buts spécifiques. On pourra avoir des puits destings & un maintien de pression (injection wells) ou & la réinjection des effluents dont on veut se débarrasser (disposal wells) « Les puits d'observation ; Trés peu nombreux proportionnellement et complétés pour suivre des variations éventuelles d'interfaces, de pression, etc. 1.1.2 Quand commence la complétion ? 11 faut distinguer Fesprit et la lettre. A Ia lettre, on peut dire que 1a complétion commence lorsque le forage & proprement par- ler dun puits est terminé, tubage de production en place et cimenté, ou encore quand un autre objectif, objet d'une reconnaissance particuligre, a éé reconnu puis abandonné par bouchons de ciment. Avant tout, il sagit 1d davantage dune répartition des tiches issue d'un organigramme que de la réalité des choses et une telle interprétation n'a qu'un sens Timité, Dans son esprit, qui correspond d‘illeurs aux faits, la complétion est tellement dépen- dante des phases qui la précédent au sens strict, quil est plus exact de dire qu’elle com- ‘mence en réalité beaucoup plus tt, « dis le premier coup de trépan » sclon lexpression courante, voire dés Nimplantation méme des puits tant sont réels les facteurs qui la concer- nent dés cet instant, ne serait-ce que Venvironnement, pour commencer... Ceest ainsi que, quelle que soit dans les compagnies pétrolitres Fentité chargée de la complétion, elle est concemée directement par la fagon dont rouvrage (le puits) a été réa~ lisé. Les compléteurs auront donc & travailler trs étroitement avec les foreurs, et ce en liai- son avec le service gisement et les géologues, du moins au départ, pour le plus grand bien du résultat final. 1.1.3 Déroulement de la complétion Dans la pratique, on distingue de fagon chronologique quatre phases répondant 2 ta solu- tion des diverses questions qui se posent et & leur possible évolution dans le temps : * la liaison couche-trou ; + la Tiaison fond-surface ; + Vactivation ; + les interventions sur puits. 1.1.3.1 La liaison couche-trou Elle consiste A concevoir le mode de complétion pour produire/injecter le réservoir dans les meilleures conditions, essentiellement de fond. D'une manitre générale cette partic se D.VEILLON 3 apporte & tout ce qui touche au réservoir proprement dit et aux effluents qui y sont conte- nus, Leur éventuel endommagement pour quelque cause que ce soit, de méme que la pré- sence d'une matrice médiocre ou inconsolidée, sont parmi les problémes les plus épineux résoudre, Des traitements de couches sont & adapter pour répondre aux multiples cas Pouvant se poser, ce qui fait dire qu’a ce niveau Ie responsable de la complétion est un peu «le médecin des puits ». 1.3.2 La liaison fond-surface Lien tangible entre le fond et les matériels de transport et de traitement des effluents une fois ceux-ci remontés en surface, elle consiste & bitir larchitecture de 1a complétion, dimensionner les équipements et & établir les procédures opérationnelles de mise en place. Cette partie est non seulement concemnée par la productivité et la nature des effluents, mai aussi par la place disponible dans ouvrage réalisé et les conditions de pression et tempéra- ture qui y regnent. 1.1.3.3 L'activation Cette troisitme phase peut prendre place dés l'équipement initial des puits ou tre étudiée tultéricurement selon que le besoin s'en fera sentir, Elle consiste & fournir aux puits concer- ‘és un apport c'énergie pour pallier une éruptivité plus ou moins défaillante compte tenu des effluents a produire, de l'évolution de la pression du réservoir et de ’quipement mis en place entre le fond et la surface, entre autres. Diverses méthodes sont 2 étudier pour choisir la meilleure, ou le moins mauvais compromis, en tenant compte également de la longueur réelle des puits, de leur profil ct de lénergie disponible a l'échelle industrielle en surface. 1.1.3.4 Les interventions sur puits Tout puits, méme sil a été congu dans les éapes précédentes pour durer tel quel le plus longtemps possible, fait 'objet d'un entretien courant, nettoyage par exemple, voire dinter- ‘ventions plus conséquentes nécessitant ou non de le neutraliser pour remonter T'équipement et le re-compléter au besoin. Cette quatriéme et dernitre phase est trés lie & tout son histo- rique ainsi qu’ certains facteurs sensibles évoqués plus haut (1.1.1) dont ta productivité mest pas le moindre. Liimportance de ces interventions est done loin d'étre secondaire, comme il est encore coutume de la considérer ici et ft tout & fait & tort. Les moyens néces- saires seront décrits en 2.5 car ils concernent autant la complétion initiale que les interven- tions ultérieures en cours dexploitation. 1.2 PARAMETRES AFFECTANT LA COMPLETION 1.2.1 Paramétres liés au Forage Tis sont nécessairement nombreux. Nous en évoquerons cing qui nous paraissent peser d'un poids notable. Ce sont : * le diam@tre du trou; + le fluide utilisé pour la traversée de la couche ; * le profil du puits ; + la réalisation effective du programme de forage ; 1.2.1.1 Diamétre du trou I sagit du diamétre intérieur effectivement utilisable dans un puits une fois les phases de forage et cuvelage terminées. Ses conséquences sont nombreuses : mise en place des équi- pements, pertes de charge, méthodes d'activation, et peuvent se révéler tres limitatives en ‘cas de diamétres insuffisants. Cette question de la place disponible dans le puits reviendrs Urs souvent par la suite (fig. 1.1). 1.2.1.2 Fluide de traversée de couche Cest un point souvent capital et dont les effets peuvent étre iméversibles, ce qui est grave. La filtration est & prendre en compte non seulement sous angle quantitatif mais aussi et surtout qualitatif. On ne saurait trop insister sur ce point, en particulier dans les réservoirs. gréseux susceptibles de cumuler les problémes dds A la formation elle-méme et aux effluents qu'elle contient. Ces notions seront reprises et détaillées au chapitre 6 ; une simple représentation sché- ‘matique des diverses zones autour du puits apres traversée d'un réservoir poreux et per- méable étant donnée pour l'instant en figure 1.2. On y verra qu'un endommagement assez peu profond est susceptible de provoquer des réductions importantes de débit (fig. 6.11). Une augmentation du diamétre de forage, concrétisée par une perméabilité infinie aux abords du puits, n'apportera pas grand-chose & moins d'étre énorme, ce qui est matériclle~ ment et économiquement impensable. En fait, un plus grand diamétre n'est réellement fié que si davantage de place dans le puis est nécessaire (paragraphe précédent) car la relation logarithmique qui relie Vindex de productivité au diam@tre du puits réduit forte- ment l'influence de ce demier (1.4.1.7) Notons encore que les effets de colmatage dis au fluide de traversée des couches se superposent, le cas échéant, & ceux provoqués par le cuvelage du puits et sa cimentation D. VEILLON 5 ‘Cuvelago technique 2500 m Fig. 1.1 Programme de forage. Diamttre = Place (Référence : ENSPM). Aire de drainage du puits Puits de rayon fw Zone altérée de perméabilité kg el de rayon fa Fig. 1.2 Représentation schématique des diverses zones autour du puits apres traversée d'un réservoir poreux et perméable (Référence : ENSPM). (filtrat élevé) dans la phase suivante. En fait Vendommagement d'une formation pourra revétir de nombreuses formes dont on relévera au stade actuel : * un aspect « mécanique » d0 aux particules solides ayant pénétré dans la formation ; ‘+ un aspect physico-chimique da A Yaction du filtrat sur la formation elle-méme evou sur les effluents qui y sont contenus ; + un aspect organique da & action du filtrat, ow de HCI lors des traitements, sur les fractions lourdes de certains bruts. Etant donné que ces diverses formes d'endommagement peuvent intervenir en méme temps et que certaines ont un caractére irréversible, on congoit 1a possibilité d'une réduction ts forte du potentiel des puits allant, dans certains cas, jusqu’d la formation d'une véritable « barritre» & leurs abords immédiats. Ceci se rencontre effec- tivement sur champ et n'est pas le résultat d'une simple analyse théorique des phénoménes.... On voit done toute importance de la prévention qui est bien souvent la seule solution réelle car la résorption du colmatage n'est pas toujours possible, sans parler des facteurs risque et coat. D. VEILLON 7 1.2.1.3 Profil du puits L'adaptation des opsrations dans des puits plus ow moins dévigs (fig. 1.3), et les limitations ‘qui en résultent, influencent leur complétion ainsi que leur mode exploitation ultéricure. ‘Cela peut méme conduire a des impossibilités de choix d’équipement ou de méthodes d'ac- tivation, De méme les techniques de travail au cable et de traitement des couches sont directement concernées. Dévié et rectligne ‘Sub vertical Vers rhortzontale Dévié et partillement rodressé Fig. 1.3 Quelques profils de puits. Leur incidence sur la complétion peut ire primondiale (Reference : EAP), Le développement trés important des forages en mer oblige néanmoins 3 dévier volon- tairement les puits & partir d'un méme endroit pour des raisons évidentes. Il sera done obligatoire de trouver un compromis qui donnera suffisamment satisfaction & chaque partie, ou de procéder & des arbitrages parfois difficiles. .1.4 Réalisation effective du programme de forage La réalisation effective du forage par rapport au programme prévu, sans constituer en soi un paramétre particulier, n’en est pas moins & prendre en compte de fagon impérative car elle va définir un ensemble duquel dépendra la mise en service ultérieure du puits. Parmi les points & considérer plus spécialement en dehors des trois précédents, on notera : les pertes ou les venues soudaines lors de Ia traversée de la couche, ainsi que la fagon dont elles auront été traitées, les paramétres de forage lors de cette traversée ainsi que les manceuvres dans le puits, les caractéristiques exactes du cuvelage éventuel (grade, épaisseur, drift) ainsi que sa cimentation, opération particuligrement opérations ultérieures. Ces divers renseignements, non exhaustifs, sont tout & fait i sables pour pouvoir tra 8 D. VEILLON 1.2.1.5 Environnement TI va sans dire quil sagit 8 dun point d'une importance particulidre et parfois source de limitations sérieuses si une bonne planification n'est pas de regle & tous les niveaux. Bien entendu un environnement difficile aura une répercussion plus ou moins forte sur les coits. Parmi les principaux facteurs on peut noter = + la situation en mer ou a terre, pays concerné, zone habitée ou non (montagnes, marécage, désert) ; * les conditions climatiques et océanographiques : température, vent, profondeur deau, houle : * un possible isolement : en lui-méme et/ou par rapport aux moyens acces. Les retombées pourront se situer au niveau ; + de la sécurité * des approvisionnements ; *+ des commodités sur site : place disponible, stocks ; * de la faisabilité de certaines opérations. Ici plus quiilleurs : « ce qui est souhaitable ne sera pas toujours faisable », 1.2.2 Paramétres liés au Gisement Is sont, eux aussi, nombreux. Nous retiendrons Jes facteurs suivants = + pression statique de couche et son évolution ; * interfaces effluents et leur évolution ; + nombre de couches & exploiter ; ‘+ nature des effluents & produire ou a injeeter ; *+ caractéristiques des réservoirs. 1.2.2.1 Pression statique de couche et son évolution Cest 1'élément moteur par excellence d'od découlent nombre de consequences pour la vie et la productivité des puits, La figure 1.4 illustre diverses possibilités. On voit en parti culier que, selon importance de 1a déplétion, un maintien de pression ow un procédé adapté d'activation pourra étre nécessaire avec le temps. Dans le cas od ces demnitres hypotheses seraient prévisibles au moment de la complétion initiale des puits, il devra en tre tenu compte lors de leur équipement afin d'éviter une reprise ultérieure uniquement pour cela. On distinguera par ailleurs un maintien de pression proprement dit, par injection d'eau (en général) ou de gaz afin de conserver une certaine énergie au gisement, d'avec Tinjection de fluides dans les puits, soit pour s‘en débarrasser (disposal wells), soit dans le but d'amé- liorer le balayage de l'hydrocarbure en place et donc sa récupération, D. VEILLON % réserves produites 1 Water drive efficace 2 Expansion du gas cap 3 Expansion du gaz dissous 4 Expansion d'hulle monophasique Eau Cone crea. Contact initial Huile-Eau Mur Cas assez souvent résolu par uno diminution du debit afin o'éviter que le « céne » formé n’atteigne le passage vers fe puits (ici des perforations). Dans le cas. contraire, il faudrait assumer \"évacuation de l'eau ainsi produite et son incidence sur la productivité effective en huile. Fig. 1.5 Phénoméne de « coning » d'eau (Référence : EAP). 1.2.2.2 Interfaces d'effluents et leur évolution ‘Avec le point précédent, Fexistence ou non d'interface(s) deffluents dans les puits, au départ ‘ou ultéricurement, est de toute évidence un point capital et devra étre traité comme tel. Les figures 1.5 4 1.9 illustrent une assez grande varigté de cas couramment rencontrés. CCeriains dentre eux, comme on le verra, sont susceptibles d'étre résolus ; d'autres beaucoup ‘moins voire pas du tout. Iy adone des dispositions bien précises & respecter ds la complétion initiale des puits, fa suite d'une étude suffisamment approfondie des problemes spécifiques & chacun deux. ‘On se rappellera ds maintenant qu’ici comme ailleurs, « mieux vaut prévenir que guérir Cela rejoint le vaste domaine de la prévention, particuligrement en ce qui conceme la réalisation correcte des cimentations primaires des colonnes de production, Tétat des équi- ements ct la connaissance du réservoir concemé ainsi que celle des formations adjacentes susceptibles d'interférer avec la zone & produire En tout état de cause, si elle n'est pas étroitement contrOlée, la présence d'interface def fluents ne pourra que provoquer une diminution de la productivité de celui que Yon veut ‘exploiter en méme temps qu'une augmentation de Yeffluent indésirable qu'il faudra de toute fagon évacuer (eau en particulier). On congoit la valeur de Venjeu, 1.2.2.3 Nombre de couches 4 exploiter La possibilité de rencontrer divers réservoirs dans un méme puits conditionne 1a complé- tion a adopter en fonction du projet de développement d'ensemble retenu, 1 faut avoir bien présent a Vesprit l'interdépendance qui existe avec les paramétres ligs ‘au forage, et tout spécialement la place disponible dans les puits. Le fait de souhaiter pro- duire plusieurs zones ensemble ou séparément dans un puits a cn effet des implications gisement et forage directes. De méme, en matitre de complétion, tout n'est pas toujours réalisable, sinon a quel prix et en fonction de quels risques ! On rappeliera enfin qui est nécessaire de prévoir la possibilité deffectuer des reprises ultérieures. 1.2.2.4 Nature des eMuents Ce point, assez curieusement, est parfois relativement occulté alors que des exemples per- ‘manents nous en montrent les effets nocifs, Il Sagit selon les cas, et de fagon éventuellement combinge, de : * corrosion (CO, en milieu aqueux) ; *+ Erosion (particules solides, vitesse de transport): fragitisation (HS): toxicité (H,S); vviscosité importante (réduction de ITP) ; D. VEILLON u Lleau est produite par un drain Eau Particuliérement perméable (2) qui court-circuite en fait la matrice du reservoir. (1) ‘Crest un cas critique ot les moyens action sont minimes (fractures). Lieau peut étre produite = + Soit par une fuite due au matériel (1) = Soit par communication due a une cimontation insutfisamment étanche (2). Crest un cas trés classique qui doit étre écelé et restaure, Fig. 1.6 et 1.7 Exemples de possible production d'eau (Référence : EAP). D. VEILLON Contact GM initial Proximité trop grande des perforations par rapport au niveau GH. Cest une question de positionnement qui peut se révéler difficile dans certains cas (réservoir « sandwich » par exemple). Se rappeler la tres grande mobilité du gaz par rapport aux autres effluents et son écoulement préférentiel qui en résulte... Passage de Ia pression de fond en débit sous la pression de bulle. Il peut résulter de ce cas particulier une forte augmentation du GOR (avec risque de fermeture du puits) ou encore un gas cap secondaire. Fig. 1.8 et 1.9 Exemples de possible production de gaz (Référence : EAP). D. VEILLON 13 * formation d’émulsion ; + dépéts dans les puits (carbonates, paraffines, soufre, etc.). ‘Tous ces points sont a examiner séricusement, en particulier au moyen d'études de labo- ratoire qui, dans bon nombre de cas, donneront des informations indispensables ct des solu- tions. L'expérience est également un ues précieux auxiliaire. Le choix des matériels et certains traitements sont & adapter pour faire face aux problémes rencontrés. 1.2.2.5 Caractéristiques des réservoirs Les caractéristiques propres des réservoirs vont influencer directement la complétion par le biais de : * la perméabilité matricielle ; type de traitement + les propriétés mécaniques des parois; J de couche & envisager + la température, aux multiples incidences. Ces facteurs agissent en liaison avec le nombre de couches a exploiter, ce qui peut com- pliquer sensiblement les choses dans certains cas limites. 1.2.3 Paramétres liés a I'Exploitation On distingue essentiellement les phases : * éruption naturelle ; + activation, 1.2.3.1 Phase d'éruption naturelle Comme on I'a vu, la pression initiale d'un réservoir en est le moteur essentiel auquel divers paramétres comme I'expansion du gas cap, celle du gaz dissous, action éventuelle du plan cau, peuvent l'un ou Fautre venir s‘ajouter, En fait, pour qu'un puits soit éruptif, il faut qu’a I'époque considérée sa pression statique de gisement soit supérieure & l'ensemble des pertes de charge depuis le réservoir jusqu'aux installations de surface comprises, & moins qu'un relais en surface ne vienne prendre cn compte leffluent aprés la téte de puits. La figure 1.10 explicite les différentes étapes de ce circuit qui constitue, rappelons-le, un ensemble interconnecté. On peut alors écrire : PS> Py. + PtP, avec : PS pression statique de gisement ; P.,,__pertes de charge dans l'ensemble du puits ; Py, pression hydrostatique de la colonne de fluide dans le puits ; P, pression en téte nécessaire pour faire face aux différentes pertes de charge et contre-pressions en surface. 14 D. VEILLON P refoulement ‘Colonne effluent produit Fig. 1.10 Ensemble interconnecté d'un puits (Référe On remarquera que la pression hydrostatique Py, est un terme dont l'influence est notoire dans cette inéquation. Elle peut en effet étre trés différente, toutes choses égales, selon que Feffluent est de huile ou du gaz et avoir de ce fait un effet déterminant quant & éruptivité d'un puits. Dans le méme ordre didées, le simple GOR dune huile aura, mais dans une moindre mesure, une importance certaine quant a la durée de la phase éruptive, D.VEILLON 15 considérant que la PS aura tendance malgré tout 4 diminuer avec le temps tandis que le WOR augmentera dans la majorité des cas. Alors que la Py, des puits & huile est pénalisante pour leur éruptivité par rapport aux puits gaz, par contre ces derniers ont des pertes de charge dans le tubing supérieures aux premiers du fait des débits volumiques élevés auxquels ils sont généralement produits, sans que les puits soient surdimensionnés pour cela (coat). Quant 2 Ja pression en téte, elle doit au moins faire face a la perte de charge dans la col- lecte de surface, en général assez faible car sans réelle contrainte de dimensionnement, et & la pression de séparation. Selon que cette derniére se suffit & elle-méme ou nécessite une pression résiduelle non négligeable pour expédition immédiate de 'effluent, il se peut que le puits n'ait plus alors lénergie suffisante pour y parvenir. D’oit l'appoint d'un relais en sur- face (compresseur par exemple) comme évoqué plus haut. Enfin, il va sans dire que l'examen des différentes consommations d’énergie dans un puits inclut son index de productivité, lui-méme fonction de la perméabilité (vierge ou alté- réc) du réservoir ét de la viscosité de Veffluent (1.4.1.7). Ceci est du vaste domaine du trai- tement des couches, abordé aux chapitres 6 49. 1.2.3.2 Phase d'activation Comme les statistiques le montrent, nombreux sont les puits que l'on doit « assister » de par le monde un jour ou l'autre, On pourra définir l'activation comme un apport payant d’énergie : + se situant dans la récupération primaire des effluents ; # destiné & compenser une certaine perte de pression des réservoirs dans la trés grande majorité des cas ; + ayant un caractére le plus souvent permanent apres démarrage ; * pouvant étre couplé avec un maintien de pression. Les procédés d'activation sont divers (fig. 1.11). La décision de pouvoir en installer un est prise tts 101, ne serait-ce que pour prévoir la place nécessaire (installations offshore) pour l'heure oi! la mise en ceuvre en sera effectivement venue. On notera que |'activation peut étre aussi envisagée pour augmenter la production naturelle qui dispose toujours de l'énergie nécessaire. De toute évidence, la complétion des puits devra tenir compte du procédé d'activation retenu et y étre bien adaptée afin que l'ensemble soit fiable. On remarquera limbrication qui existe avec certains paramétres vus précédemment tels que : place disponible dans les puits (diametres), profil des puits (coudes), nature des effluents produits (érosion), ete. II convien- dra d’en tirer les conséquences lorsque la décision de développer un champ sera prise. 16 Fig. 1.11 Représentation schématique chématique des principaux procédés dactivation (Référence : EAP). 1.2.4 Conclusion Dans la majorité des cas passés en revue, la liaison couche-trou se trouve concernée tout autant que la complétion proprement dite et c'est pourquoi l'une ne peut étre abordée sans Yautre. La plupart des facteurs évoqiés vont désormais revenir de fagon constante : place disponible, fluide de traversée, déviation, réalisation effective (cimentation), pression de fond, interfaces, nature des effluents, éruptivité... Ils doivent maintenant nous étre fami- licrs, sauf & risquer de fréquentes confusions et des erreurs. Cest également le cas des notions et relations explicitées dans les deux prochaines rubriques car, répétons-le, c'est le réservoir qui commande avant tout. Autant s‘efforcer d'en connaitre dés le départ les aspects essentiels. 1.3 NOTIONS DE GEOLOGIE ; MINERAUX ET ROCHES 1.3.1 Les minéraux. Définition Un minéral est un cristal existant dans la nature (solide homogene 4 échelle atomique, de composition chimique donnée) et caractérisé 4 l'ecil nu par des formes géométriques réguligres. La répétition dans l'espace d'un motif géométrique défini ; arrangement jonnel périodique des atomes. ions et groupements plus complexes, forme un état Ceci n'est pas le cas des corps amorphes qui n’ont pas de forme cristalline propre (consolidation d'un gel colloidal). Pour mémoire, et sans entrer ici dans les détails, notons que sept systemes cristallins ont &1é définis en leur associant les éléments de symétrie qui les caractérisent. De Ia symé- tric la plus simple & la plus élevée on trouve dans l'ordre les systtmes : trielinique, mono- clinique, orthorhombique, quadratique, hexagonal, rhomboédrique et cubique. 1.3.2 L'écorce terrestre. Composition chimique moyenne Liécorce terrestre, encore appelée « crodite », a une épaisseur comprise entre 10 et plus de 60 km. Les continents immergés ont une superficie supérieure 4 70% de la surface totale du globe, Parmi tous les éléments connus a la surface de la terre, plus de quatre-vingts, seul un nombre restreint participe de fagon notable & sa constitution. En effet, huit seulement, d'une proportion en poids supérieure 4 1 %, constituent 98,5 % du poids et 99,9 % du volume de I'écorce terrestre (d'aprés Mason, 1966). 18 D. VEILLON Eléments 9% en poids % en volume ° 46.6 938 Si a7 08 Al 81 05 Fe 5,0 o4 Ca 36 10 Na 2,8 13 K 26 18 Mg 21 03 Total 98,5 99 1.3.3 Les minéraux essentiels Les minéraux s'associent dans des conditions thermodynamiquement stables. On peut les répartir en cing principales catégories. 1.3.3.1 La silice La silice SiO, est le plus souvent a l'état anhydre et cristallisé, en particulier le quartz. Celui-ci, formé de tétraddres SiO,, est tres répandu. II est tres dur et raye le verre et Tacier (dureté 7 dans échelle de Mohs). Il est peu soluble dans l'eau et seul acide fluorhydrique peut Fattaquer. 1.3.3.2 Les silicates Leur composition chimique est variée mais |'élément de base du réseau cristallin est le tétratdre SiO, @ quatre valences libres. Par ailleurs la silice et l'alumine se combinent fré- quemment. En définitive, on rencontrera de nombreux silicates et aluminosilicates sous dif- férentes variétés selon leurs associations avec le fer, le calcium, le sodium, le potassium et Je magnésium. On notera encore que les silicates sont beaucoup plus facilement altérés que le quartz (hydrolyse), ce qui ne les empéche pas d’étre présents tant dans les roches érup- tives que sédimentaires. Plusieurs familles de silicates peuvent étre identifiées. Nous n’en retiendrons que deux pour les besoins de ce document. A. Les feldspaths Ce sont des aluminosilicates anhydres contenant, en proportion variable mais progres des éléments K, Na, Ca, ce qui différencie leurs propriété. D. VEILLON 19 Les tétraddres sont associés dans les trois plans de lespace (tectosilicates) ce qui donne une structure tridimensionnelle. Les feldspaths constituent un groupe particulitrement abondant dans l'écorce terrestre et leur nature sert grandement 2 la classification de certaines roches (éruptives). Leur alté- ration donne naissance & des mingraux argileux qui different selon les conditions du miliew daltération, On notera particuligrement = * Les feldspaths potassiques = « Torthose et la microline : K Al Si, Og; + Les feldspaths calco-sodiques, ou plagioclases : « Talbite : Na AISi, O,. = anorthite : Ca Al, Si, Oy. Pour mémoire, notons que l'on appelle feldspathoides des siticoaluminates alealins plus pauvres en silice que les feldspaths proprement dits. B. Les argiles et micas Ce sont les principaux minéraux caractérisés par une structure en feuillets tres minces empilés les uns sur les autres (phyllosilicates). La constitution de ces demiers, Ia périodi- cité de leur empilement ainsi que la nature de leurs ions caractérisent le minéral. Les micas peuvent atteindre une tres grande dimension, jusqu’d décimétrique voire métrique, et sont courants dans les roches éruptives. Ils le sont moins dans les roches sédi- mentaires car ils s'alt@rent facilement en argiles. Par contre, les argiles sont toujours trés petites, de un & quelques microns, et ne sont bien visibles qu'au microscope électronique. La diffraction X est nécessaire pour les identi- fier. Elles sont courantes dans toutes les roches sédimentaires. On notera particuligrement : * Micas : - la muscovite, biotite, chlorite : (Mg Al Fe),, (Si Al), O,y (OH),,: * Argiles : « Inkaolinite : Al, Si, O,, (OH), (fig. 1.12), « Villte (fig. 1.13), «les smectites : montmorillonite, bentonite, - lachlorite. Les argiles, solubles dans 'acide fluorhydrique, sont soit des minéraux constitutifs des roches, soit des constituants des boues de forage. Pour les premiers, il y a corrélation entre Tage géologique des formations et la nature de largile. En effet, alors que dans le secon- daire et le tertiaire la montmorillonite est généralement dominante, dans le primaire par contre ce sont plutot la kaolinite, lillite et la chlorite. 20 D. VEILLON Fig. 1.12 Kaolinite (Référence : d’aprés le document Fluid Selection Guide for Matrix Treatmenis, Dowell Schlumberger, 1986), Fig. 1.13 Illite fibreuse (Référence: R.F. Krueger, An Overview of Formation Damage and Well Productivity in Oilfield Operations, SPE 10029, JPT février 1986. Copyright SPE). D.VEILLON Concernant les boues de forage, c'est 1a bentonite (montmorillonite sodique) qui est la plus utilisée pour ses propriétés de gonflement. Elle est remplacée en milieu salé par l'atta- pulgite dont le gonflement. bien que moyen, persiste contrairement A la précédente. Les argiles peuvent étre définies par leur « sensibilité », ou réactivité, en fonction de : + leur « capacité d'échange de cations », cette C.E.C.! étant variable selon leur nature 5 par ordre croissant on a : la kaolinite (2 10 meq/100 g), Villite (20 & 40 meq/100 g), la montmorillonite (80 & 100 meq/100 g) qui sera done la plus sensible ; * la nature des cations adsorbés, par exemple une montmorillo-sodique est beaucoup plus sensible en présence d'eau douce que la méme argile calcique ; * la nature de la phase aqueuse amenée au contact, & savoir la force et Ia valence des Electrolytes. Cette notion sera utile pour comprendre le mécanisme de colmatage potentiel des réser- voirs (6.2.2.1.0). C. Autres silicates ‘Simplement pour mémoire, on notera : * Les ferro-magnésiens, abondants dans les roches éruptives et métamorphiques mais rares dans les roches sédimentaires car susceptibles d'étre hydrolysés et altérés. Is renferment des ions métalliques. Citons : « les amphiboles, « les pyroxtnes (caleiques), « les péridots (basiques) ; + Autres silicates, nombreux mais accessoires quant a Ja constitution des roches. Certains sont lourds, stables et peuvent donc étre retrouvés dans les roches sédimentaires (marqueurs). D’autres peuvent présenter un intérét industriel ou de pierres précieuses. 1.3.3.3 Les carbonates Ces minéraux sont nombreux et d'une importance capitale dans les roches sédimentaires. Ils ont la particularité d'étre tres sensibles aux variations, méme faibles, de leurs conditions de dép6t, On retiendra essentiellement : A, La calcite : CaCO, Minéral parfois unique des roches calcaires, la calcite est soluble a froid dans acide chlor- hydrique dilué et provoque un dégagement de gaz carbonique. Cette caractéristique est ut lisée pour sa reconnaissance, son dosage sur chantiers (calcimétrie) et dans le traitement des réservoirs carbonatés. Elle est soluble dans les eaux chargées de gaz carbonique, dou 1. LaCE.C. est définie comme la quantité totale d'ions (en milliGquivalents par 100 g dargile) qui peuvent étre Gchangés sur les surfaces plates des feuillets d'argle. Elle est déterminge par chimie analytique. 22 D. VEILLON sa facilité & étre déplacée, et se trouve de fagon notable dans la composition du squelette dorganismes animaux ou végétaux. Enfin, elle n'est pas tres dure (dureté 3 dans |'échelle de Mohs) et est rayée par lacier. De méme formule cl nite est moins répandue et tend a se transformer en calcite. B. La dolomite : CaMg (CO,), ique, mais assez instable aux températures ordinaires, l'arago- Minéral parfois unique des roches dites dolomies, la dolomite est en général mélangée & de la calcite. Elle est peu soluble & froid dans l'acide chlorhydrique dilué ct est stable dans les eaux de diverses salinités. 1.3.3.4 Les évaporites Comme leur nom lindique, il s'agit de minéraux formés par précipitation de sels contenus dans eau de mer (lacs, lagunes) suite A une évaporation intense. Ce sont surtout des sul- fates et des chlorures, Par ordre de cristallisation, on a: A, Les carbonates * La dolomite, la globertite : MgCO, : * Lanhydrite : CaSO, anhydre. B. Les sulfates * Le gypse : CaSO, (H,O),. Il est soluble dans l'eau. Sa déshydratation partielle, par chauffage un peu au-dessus de 100°C, donne du phitre, Sa déshydratation totale donne l'anhydrite. C. Les chlorures NaCl, ou sel gemme, Tres soluble dans Teau, Est exploitée pour le sel de KCI. Tiés soluble dans Feau, Principal minerai de potass. 1.3.3.5 Autres minéraux en existe une grande quanti. Leur re est généralement de peu importance au plan des roches. Toutefois, dans des eas précis, ces minéraux ont un réel iniérét économique. On ¥ trouve des éléments naif (or. soulte), des sulfures, des fluorues, des oxyes métalliques ‘etdes phosphates. [Nous ne mentionnerons ici que = + Lapyrite:FeS,,sulfure le plus courant des roches séimentaires D.VEILLON 2B + Lihématite : Fe,O, et la limonite : 2 Fe,O,, 3 HO, les plus courants des oxydes, sont présentes de fagon diffuse dans les roches sédimentaires. Ce sont des constituants cessentiels des minerais de fer. 1.3.4 Les roches Les roches sont des assemblages de mingraux. Alors que certaines n’en contiennent presque qu'un seul, la majorité en renferme plusieurs, plus ou moins imbriqués. L'état des roches est ds variable et va de état dur & celui de... gazeux a la limite, On retient généralement la classification suivante : roches éruptives, roches sédimentaires et roches métamorphiques. Nous les aborderons de fagon trés inégale et seulement en rapport avec leur intérét pétrolier. Rappelons que celui-ci peut se manifester de trois fagons, sous forme de : + Roche mére oit les hydrocarbures ont pris naissance et ont été protégés. C'est essentiellement une roche imperméable (cas fréquent des argiles) ; + Roche réservoir oi les hydrocarbures se sont accumulés apres expulsion de la roche mre, surtout & cause de la compaction. Cette roche doit étre poreuse et perméable ; *+ Roche couverture qui arréte le déplacement des hydrocarbures. Cest done une roche imperméable et assez plastique tectoniques. Son caractére d'étanct Femporte sur celui de l'épaisseur. 1.3.4.1 Les roches éruptives Encore appelées magmatiques ou cristallines, de nombreuses roches sont regroupées sous ce vocable. Elles ont pour point commun une origine profonde, sont essentiellement silicatées a quelques exceptions prés et résultent de la cristallisation de magmas en fusion (1200-1500 °C). Si Ia fluidité de ceux-ci leur permet de traverser rapidement l'écorce terrestre (magmas hyposiliceux), 1a consolidation des roches a pratiquement lieu a air libre et donne des laves. On a alors des roches volcaniques. Si au contraire leur viscosité est importante (magmas hypersiliceux), leur progression & travers la crofite est lente et la cristallisation s'effectue sans venir au jour, Ces roches sont dites plutoniques et on y trouve beaucoup de granites. Liintérét pétrolier direct des roches éruptives est faible et elles ne constituent des réservoirs hydrocarbures qu’asse7 rarement apres altération ou fracturation. Malgré cet aspect négatif, leur connaissance générale est toutefois souhaitable car elles forment une grande partie du socle des bassin sédimentaires et sont & lorigine de nombreuses roches qui les remplissent. La classification des roches éruptives est basée fla fois sur leur composition mingralo- gique, silicatée, et leur texture. La richesse en silice est un élément important de distinction m4 D. VEILLON ‘ontinue pour faire face & des déformations des familles de roches comme on peut le voir sur Ie tableau 1.1, volontairement simplifié et oit les séparations ne doivent pas étre considérées comme rigides. Familles > | __Avides | Plus de 66 % Teneur cn silice Minéraux Quartz essentiels Orthoses Plagioclase Na Amphiboles Grenues Granite Microgrenues [fae —[ ie [ae [J Obsidienne Microlithiques (Référence : J. Guillemot, Eléments de géologie, Editions Technip, 1986). * Texture grenue : uniquement des grands cristaux (mm, cm) suite & un refroidissement lent en profondeur ; * Texture microgrenue : quelques grands cristaux dans un ensemble de plus petits ; refroidissement plus rapide & moindre profondeur ; * Texture microlithique : quelques grands cristaux et beaucoup de tres petits dans une Pate vitreuse ; refroidissement en trois temps : en profondeur, en cours d'ascension, en surface ; + Texture vitreuse : aucun cristal, refroidissement trés brutal (volcan). 1.3.4.2 Les roches sédimentaires Contrairement aux roches éruptives qui ont une origine profonde, les roches sédimentaires se sont formées a la surface de la terre dont elles couvrent les trois quarts de la superficie bien que leur volume n’atteigne que le vingtitme de celui de I'écorce terrestre, océans compris. De nombreux facteurs, parfois imbriqués, régissent leur formation, mais une de leurs caractéris- tiques est leur disposition stratifiée en couches successives du fait de leur mode de dépét. On notera qu'aprés sédimentation, ces dép6ts vont précisément faire l'objet de modifications phy- siques et chimiques trés complexes, appelées diagenése (hors phénoméne volcanique), qui vont progressivement les transformer en roches. On y trouve l'action de la pression, de la tem- pérature, des circulations d'eau, des bactéries, Les résultats ont pour noms : compaction, dis- solution, transformation minéralogique, recristallisation, cimentation, fracturation, et sont 4 méme de modifier parfois profondément le réseau poreux de ces roches. D. VEILLON 25 L'intérét pétrolier des roches sédimentaires est maximum puisque, & quelques exceptions prés mentionnées plus haut (1.3.4.1), les hydrocarbures sont toujours liés A ce type de roches depuis leur formation initiale, leur déplacement et enfin leur accumulation en gisements. ‘On distingue trois principaux types de roches sédimentaires : * les roches salines ; + les roches carbonatées ; * les roches détritiques. A. Les roches salines Ce sont les moins fréquentes. Elles résultent de la précipitation de sels suite 4 évaporation de l'eau en milieu hypersalin, d’od leur autre dénomination d'évaporites ; gypse, anhydrite, halite, sylvite (1.3.3.4). Toutefois, leur impact est important en géologie pétrolitre pour deux raisons : + Etant A la fois compactes, c’est-d-dire imperméables, et plastiques, done non cassantes, elles constituent d'excellentes roches couvertures pour les réscrvoirs. C'est en particulier le cas de l'anhydrite. * Leur grande plasticité est source de déformations tectoniques importantes de nature & créer diverses sortes de pidges A hydrocarbures, par exemple via les domes de sel. B. les roches carbonatées Elles sont minéralogiquement simples et comportent essentiellement de la calcite (roches calcaires) et de la dolomite (roches dolomitiques si plus de 50 % de cette dernigre). Dans certains cas, des éléments détritiques peuvent s'y trouver, tels que quartz et argiles. Les roches calcaires ont une double origine : + Chimique : par précipitation du carbonate de calcium présent sous forme d'ions dans les eaux courantes ou marines, dont I’équilibre est modifié lorsque la teneur en CO, diminue (température, agitation des eaux). * Biochimique : par fixation de CaCO, dans des squelettes d'organismes animaux ou végétaux, par photosynthése des algues qui fixent du CO, ou encore par action de bactéries anaérobies. De leur cété les roches dolomitiques ont également une double origine : + Primaire : par précipitation de sels magnésiens suite & 6vaporation de eau : c'est la minorité. + Diagénétique : par transformation des calcaires suite & une circulation d'eaux chargées en magnésium, ce qui est le cas le plus fréquent. Nous n'entrerons pas dans le domaine de identification et du classement des roches carbonatées, inutiles 4 ce niveau. Rappelons simplement que la nomenclature utilisée dans la profession pétrolitre pour cette famille de roches est celle de Dunham. 26 D. VEILLON Par contre il importe de mentionner que les phénoménes de diagentse peuvent prendre ici une importance considérable. Parmi ceux-ci : * La dissolution > accroissement de porosité, avec éventuellement un remplacement minéralogique de calcite par de la dolomite (dolomitisation) — porosité secondaire. + La cimentation (précipitation d'un minéral) et 1a recristallisation > diminution de porosité. * La fracturation (effets tectoniques, subsidence) —> faible gain de porosité mais fort accroissement de perméabilité. Enfin, Vintérét pétrolier des roches carbonatées est tres grand puisque celles-ci peuvent étre, selon les cas : * Roches méres : dolomies ou calcaires fins plus ou moins argileux et compacts ; * Roches réservoirs ; carbonates poreux et perméables, ces caractéristiques étant toutefois moins élevées qu'en milieu détritique sauf cas d'origine récifale (la porosité peut atteindre 25 & 30 %) et de perméabilité de fracture ; + Roches couvertures : calcaires plus ou moins argileux et compacts ou des craies, mais sculement dans des zones a tectonique trés calme car ces roches ne sont guére plastiques. On notera qu'il n'y a pas de relation trés nette entre porosité et perméabilité, ce qui s'ex- plique assez bien au vu des conditions dans lesquelles ces caractéristiques ont parfois été obtenues. C. Les roches détritiques Ces roches sont formées par l'accumulation de débris arrachés par l'érosion aux affleure- ‘ments existants et transportés par l'eau ou le vent a des distances variables avant de se déposer. Leur composition minéralogique est de ce fait trés diverse car fonction de la nature de la roche érodée ct des conditions de transport et de sédimentation, Elles peuvent étre réparties en trois groupes principaux sclon leur granulométric. Par ordre croissant on aura: * les argiles et les silts (Iutites), visibles au microscope ; * les sables et les grés (arénites), visibles a la loupe de naturaliste ; * les conglomérats (rudites), visibles 4 Tccil nu. a. Argiles et silts Les argiles : granulométrie inférieure 4 4 jum. On trouve essentiellement de Ja kaolinite (riche en Al), de T'illite (riche en K), de la chlorite (riche en Mg et en Fe), de la montmo- rillonite. Elles sont imperméables. Précisons au passage que sous le terme de mames on désigne en principe des roches argileuses renfermant entre 35 et 65 % de CaCO,. En fait, par extension, on entend par mame toute roche contenant des carbonates mais qui s‘altére comme une argile. D. VEILLON 27 Les silts : granulométrie allant de 4 a 62,5 um. On y trouve notamment clu quartz, Dans les silts les grains sont simplement juxtaposés. Lorsqu’ils sont pris dans un ciment (argile, calcaire, etc.) on leur donne le nom de siltstones. b. Sables et grés Granulométrie allant de 1/16 mm (62,5 tm) A 2mm, Ils sont majoritairement formés de quartz mais comportent aussi d'autres minéraux, accessoires, tels que feldspaths et micas. Dans les sables proprement dits les grains sont simplement juxtaposés. Lorsqu'ils sont réunis par un ciment on a alors des grés. Ce ciment, plus ou moins développé. est de nature variable telle que : argile, calcaire, anhydrite. Un gres, roche essentielle dans 1a production dhydrocarbures comme on le verra pew apres, est done moins simple qu'une roche carbona- tée au plan minéralogique. Selon sa teneur en argiles on parlera de grés propre (faible pour- centage) ou de grés plus ow moins sale dans le cas contraire. Pour le producteur, aspect qualitatif de ces argiles est de premigre importance compte tenu de leur éventuel gonflement dans certaines conditions. c. Conglomérats Granulométrie supérieure & 2 mm et pouvant atteindre plusieurs dizaines de centimetres. A ce niveau on a affaire A des assemblages plus ou moins cimentés de débris de grosse taille ct plus souvent a des roches qu’a des minéraux isolés. ‘Tableau 1.2 7m Drees: 1/256 (4 pm) Sils-si 1/16 (62.5 um) 1s Sables Fins a ou Moyens in Gres Grossiers ‘ Tres grossiers ; Granules i Conglomérats Graviers x Cailloux (Références; Waprés J. Guillemot, Elémenis de Géologie, Editions ‘Technip, 1986, et des documents ENSPM Formation Industrie), 28 D. VEILLON Les granulométries ci-dessus, généralement utilisées dans la profession, relévent de la classification faite par Wentworth, Nous les retrouverons au chapitre 8 relatif au controle des venues de sable dans les puits, Llensemble est résumé dans le tableau 1.2. Dans un autre domaine, on retrouve bien entendu les phénoménes de diagenése pour les roches détritiques, mais ceux-ci ont globalement beaucoup moins d'importance qu’en milieu carbonaté, Mentionnons toutefois : * lacompaction > diminution de porosité ; * lacimentation > diminution de porosité ; ‘et notons que le phénomeéne de fracturation n'est pas courant. Enfin, lintérét pétrolier des roches détritiques est énorme si l'on songe que les subles et les grés représentent environ 60% des réservoirs producteurs au monde. D'une facon plus générale, on pourra rencontrer des : + Roches meres : essentiellement des argiles ; + Roches réservoirs : silts, sables et grés, de porosité és variable allant de moins de 10% a plus de 30 % (sables propres) et de perméabilité allant de quelques mD & plusieurs darcys. Permeabilité (mD) D, VEILLON 0 2 4 6 8 0 12 14 16 18 2 22 @ 2 28 90 32 4 36 Porosité (%) Fig. 1.14 Corrélation porosité-perméabilité dans un réservoir détritique. Statistique établie sur 610 échantillons de grés (Référence : d'aprés Chilingar). 29 * Roches couvertures : essentiellement des argiles, imperméables et plastiques, done étanches méme en zones fortement déformées (plissements, etc.). Dans certains cas, une corrélation entre porosité et perméabilité peut étre établie pour un sédiment donné (fig. 1.14), se rapprochant d'une relation du type : logk = ag + b 1.3.4.3 Les roches métamorphiques Nous ne les citerons que pour mémoire. Le métamorphisme en effet, somme des transfor mations subvenant a des roches solides préexistantes mais soumises & des pressions ct températures élevées, concerne aussi bien les roches sédimentaires que volcaniques. En fait, l'action des seules contraintes mécaniques (tassement, plissements) provoquera de simples réarrangements, voire une certaine déformation des minéraux, alors que V'addition de fortes températures a ces contraintes fera apparaitre des minéraux nouveaux. Ta crodte terrestre Fig. 1.15 Cycle des roches dans écorce terrestre (Référence : J. Guillemot, Eléments de géologie, Editions Technip. 1986). 30 D. VEILLON Finalement, on obtiendra des roches & structure schisteuse et des minéraux tels que : schistes, ardoises, gneiss granitisé. En conclusion, le cycle qu’effectue a |'échelle terrestre la matitre composant les roches, avec les divers facteurs auxquels elle est soumise, peut étre résumé schématiquement comme sur fa figure 1.15. 1.4 RELATIONS UTILES DE RESERVOIR ET D'ECOULEMENT 1.4.1 Notions de base 1.4.1.1 Porosité Définie comme le rapport du « volume libre » (volume des pores occupé en fait par les fluides : gaz, huile, cau) au volume (otal considéré, simple échantillon ou gisement en vraie grandeur : Vr Ne. Vr Porosité = avec : V, volume total ; Vg volume solide de roche ; V,,_ volume des pores. On notera que la porosité d'une formation est la somme de la porosité interconnectée, ou porosité effective/utile, et de la porosité isolée (fig. 1.16a). Le diametre des pores, variable, fait en général au maximum quelques dizaines de microns. Ces pores peuvent cependant, dans des cas précis (carbonates), étre us gros ou méme se présenter pour une large part sous forme d'une porosité de fracture dans des réservoirs largement fissurés. La porosité est exprimée en pourcentage du volume total. 14.1.2 Saturation Définie, pour un fluide donné, comme le rapport du volume de ce fluide au volume des pores considéré. On sait que Ion peut trouver dans les pores a la fois des hydrocarbures et de leau, Cette derniére est restée piégée aprés mise en place des hydrocarbures lors de leur migration vers la surface, arrétée par une couverture imperméable. L'eau a en général été repoussée contre les parois des pores c¥ou dans les petits pores (roche mouillable & l'eau) et constitue « l'eau interstitielle ». Celle-ci, qui n'a pu étre déplacée lors de la mise en place des hydrocarbures, n'est en principe pas mobile et ne participe effectivement pas la pro- duction d'un hydrocarbure présent dans une zone exploitée (fig. 1.16b). D. VEILLON 31 Eau intorstitiollo << Fig, 1.16 (a) Porosité ; (b) saturation en eau interstitielle (Référence: EAP). On pourra avoir : * saturation en eau avec V,, : volume de l'eau + saturation en huile §,=%* — avec V, : volume de Ihuile * saturation en gaz <£ avec V, : volume de gaz Vp & avec: S,+S,+S,=1 ct V+V,+V,=V, La saturation est done exprimée en pourcentage du volume des pores. On notera par ailleurs que dans un réservoir & huile avec un interface huile-cau, cet interface n'est généralement pas trés tranché ct quil existe une zone de transition dans laquelle les saturations respectives évoluent. Cette zone sera variable selon les réservoirs, mais oblige de prendre une garde de sécurité quant & la cote des perforations a effectuer sur la partie & huile afin d'éviter une venue d'eau intempestive. Cette sécurité concerne 32 D. VEILLON également le phénomene de coning en cours de production et s'applique aussi au gaz. Bien entendu, ce que l'on appelle le « plan d'eau » sera susceptible de se déplacer avec le temps. 1.4.1.3 Pression On a pu dire «qu'un gisement d'hydrocarbures n'est en fait qu'une anomalie tres localisée dans un immense gisement d'eau qui se retrouve souvent trés loin en affleurement en sur- face ». Grice a Ia connexion des pores, la phase liquide est continue et la pression peut se transmettre. Assez souvent donc, la pression des fluides dans les pores d'un réservoir est équivalente la pression hydrostatique d'une colonne d'eau de gisement, selon le principe des vases communiquants, Des exceptions existent. Ce sera par exemple le cas d'une «lentille » poreuse et per- méable, isolée dans un environnement imperméable, On aura alors une pression de gise- ment en correspondance avec la pression géostatique et sa valeur sera sensiblement plus Elevée que dans le cas précédent. Rappelons pour mémoire qu'il existe une relation tres simple pour calculer la pression d'une colonne H (profondeur verticale) de fluide de densité d dans un puits, & savoir : Hxd 10,2 (ee?) P 1.4.1.4 Perméabilité Elle est caractérisée par l'aptitude a |'écoulement des fluides a travers les pores interconnec- tés d'un réservoir supposé isotrope. Pour un fluide monophasique, incompressible, de vis- cosité 1, en écoulement laminaire et en régime permanent, la perméabilité k est le coefficient de proportionnalité qui relie le débit Q de ce fluide, & travers la surface $ d'un échantillon de longueur dL, a la perte de charge AP nécessaire a cet écoulement. On a alors la loi de Darcy en écoulement linéaire : SAP =k—— Q HdL _, SAP Ook aL Si Féchantillon est entigrement saturé par un fluide monophasique utilisé pour mesurer la perméabilité, celle-ci est appelée perméabilité absolue et nest pas fonction du fluide Si, par contre, la saturation de l'échantillon résulte de plusieurs phases Muides, la per- méabilité a Tun de ces fluids est appelée perméabilité effective. Elle est alors inféricure A la perméabilité absolue et varie selon les variations de saturation de ce fluide. ‘On obtient expérimentalement le rapport de la perméabilité effective & la perméabilité absolve pour une saturation donnée : c'est la perméabilité relative. Les courbes de Ia figure 1.17 illustrent les changements de perméabilité & 'eau et & Yhuile en fonction des . VEILLON 33 10 08 . | O48 Perméabilité relative —> 02 | oO o2 O4 06 08 1,0 — Saturation en eau - Fraction du volume de pore Fig. 1.17 Exemple de perméabilité relative (Référence : EAP). saturations respectives de chacune de ces deux phases pour un échantillon donné. On notera que la somme des perméabilités relatives 4 Feau, & I'huile et au gaz est inférieure a 100 % car les effluents se génent mutuellement et on ne retrouve pas la perméabilité totale. Les retombées pratiques des perméabilités relatives sur I'endommagement des roches peuvent étre importantes si les pertes dans les couches en cours d'opérations le sont elles- mémes (6.2.2.1.C). La perméabilité d'une formation varie avec la direction considérée. On distingue les perméabilités verticale et horizontale (k, 0 indique un endommagement du réservoir aux abords du puits et S. <0 une amélioration de la perméabilité proche. ‘ou d'amélioration si négatif ; b eh ret i S=-(37] -(ee) «205 avec c angle du puits par rapport la normale au pendage a Arcig (tga Vk /k,), exprimé en degrés hn nv —— Vigiky et 0 < a’ < 75° pour ivr, > 40 Fig. 1.19 Effet de déviation d’un puits (Références: EAP et ENSPM Formation Industrie, d’aprés les travaux de Cinco, Miller et Ramey référencés). Enfin, en écoulement stabilisé, la loi de Darcy permet encore d'écrire (fig. 1.20) : tw 2 S.>0 > k, endommagement S.=0 + k,=k, > aucun changement S.<0 + k,>k, — amélioration et Ton voit que si S, peut prendre toutes les valeurs positives possibles, un skin infini se rapportant & un blocage total, il ne peut par contre pas prendre toutes les valeurs néga- tives sans attirer attention car la zone améliorée serait alors trés grande... En pratique, on considére que si S, est < ~4, ily a une raison particulidre quelque part qu’il convient de déterminer. +40 10 +30 7E +20 : ww +10 © Bo 4,0_| Kelha “3 05 Al -4 -6 40 80 120 160 200 tlw se=( Ms )in — k,: Perméabilté vierge Ka Perméabilité modifiée aux abords du puits re: Rayon de drainage : Rayon de la zone modifige autour du puits ty: Rayon du puits Fig. 1.20 Ilustration et valeur de leffet de skin (Référence : EAP), 1.4.1.9 Rendement de I'écoulement Encore appelé damage ratio, le rendement de I'écoulement J est caractérisé par le rapport de I'IP réel, avec skin effect éventuel, & lTP théorique sans S. TP TPipdorique En utilisant la loi de Darcy et en prenant comme précédemment la valeur 7,7 comme moyenne approchée de Ln r./ry, le rendement de l'écoulement peut s'écrire sous différentes autres formes, & savoir (fig. 1.21): fe AP, ee AP pvorique+4Puin Ln 2 +S Nw 77 17+S8 ‘Jen régime permanent === Jen régime psoudo-permanent +s 20 cy 30 4 4 I | | r t 4 6 8 10 15 Fig. 1.21 Rendement de I'écoulement en fonction du skin effect (Référence : ENSPM Formation Industrie). 41 D. VEILLON 10 Pertes de charge des liquides dans les conduites A, En écoulement laminaire Dans les conduites horizontales, les pertes de charge sont calculées & partir de la relation de Poiscuille et on obtient, avec AP (bar), 4 (cP), L et D (m), Q (m¥s) : 1,28 h LQ x Dt B. En écoulement turbulent Dans les conduites horizontales, si on néglige la variation du coefficient de frottement, lequel dépend du nombre de Reynolds, on a en premiere approche (avec ot comme coeffi- cient dépendant des unités choisies et de la formule utilisée pour le facteur de friction) : 2 ap = og PEO En pratique, on utilise fréquemment les valeurs tirges des travaux de Lefebvre ou de Hazen et Williams, les formules des pertes de charge étant relativement compliquées. Nota : Dans les conduites inclinges on doit tenir compte, en supplément, de la dénivelée correspondant fi une certaine énergie de pression. 1.4.L.11 Pertes de charge des liquides dans les duses On obtient une relation simple dont celle t2s connue donnée par Otis, avec AP (bar). p (kel, Qtmp,C (coefficient orifice = 0,8 en général), D (mmm) Ceite formule, comme celle de la Continental Oil Co, peut étre uilisée pour ealculer les pertes de charge au droit des perforations d'un cuvelage. 1.4.2 Intérét des essais de puits Les mesures faites dans les puits conduisent aux remarques suivantes + En écoulement radial circulaire en débit, presque toutes les pertes de charge sont localisées pris du puits. Or, la partie de lessai correspondant & "écoulement permanent ou pseudo-permanent rend précisément compte de ce qui se passe aun bords du trou. Elle comprend donc les effets éventuels de colmatage. 2 .VEILLON + En écoulement transitoire au contraire (ouverture, variations de débit, fermetures), 1'évolution de la pression dans Ia formation n'est plus affectée, apres un temps tres court, que par les zones lointaines, donc exemptes de colmatage, et qui représentent de ce fait la formation vierge. Par conséquent, Finterprétation des écoulements permanents et transitoires,réalisés au cours d'un essai bien congu, permet de se rendre compte de Fensemble des phénoménes. Des corrections sont apportées dans le eas des puits & gaz ou des gisements & hue fissurés pour tenir compte de Fécartement a la loi de Darcy (vtesses élevées pres du trou), ainsi que dans le cas écoulement polyphasiques (compressbilitéimobilité composites), Le résultat final est quun essai de puts bien conduit et bien interprété permet dobvenir a moins quatre valeurs essentelles parmi celles qui ont été rappelées dans les paragraphes précédents, savoir : * le skin effect total $ et, par déduction, le colmatage S, + Iapression statique du réservoir puts ferme; + index de productvitérél et donc le rendement de Pécoulement; + Ia perméabilité dite lointaine, ou perméabilité vierge in sifu, en fait k effective & effluent compte tenu de Feau interstitille. ‘Au départ, ces résultats essenticls& Vingénicur de réservoir le sont tout autant pour le responsable de la liaison couche-troa. Ensuite, Févolution de certaines caractéistiques des couches nécessite le recours aux essais de puits de fagon fréquente au début de leur exploi- tation. Méme de courte durée, ils son «juges et arbitres » des situations présentes dans les réservoirs et, par suite, absolument incontournables au méme ttre que la connaissance rmingralogique des roches comme celle dela nature des effluents. essai de puits est donc un élément premier indispensable tout travail sérieux sur son couchetrou, faute de quoi les décsions ne pourront dire prises caveugle. D. VEILLON 43

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