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DROIT DES ASSURANCES

INTRODUCTION

L’Ace est définie comme l’opération par laquelle une partie (l’Ar) s’engage
moyennant une rémunération (prime ou cotisation) à payer une prestation (indemnité,
capital, rente) à une autre partie (l’Aé ou le bénéficiaire convenu) en cas de réalisation
d’un risque déterminé (le sinistre).

Cette opération n’a pas de caractère spéculatif car elle ne se borne pas à déplacer le
risque d’une partie sur l’autre ; elle tend à combattre l’aléa puisque l’assuré par cet
acte de prévoyance  se met à l’abri du risque redouté et que l’assureur cherche à
réduire l’effet du hasard en regroupant toutes les personnes désirant faire face à ce
même risque.

Cette opération réalise ainsi une mise en commun des risques par la contribution
proportionnelle de chacun ; les sommes versées par tous permettent d’attribuer à ceux
qui ont été victimes du sort les prestations convenues.

L’assurance requiert une entreprise relativement évoluée, ce qui n’a pu se faire qu’à
une époque relativement récente.

L’EVOLUTION HISTORIQUE DE L’ASSURANCE

L’assurance était inconnue dans l’antiquité, ms on trouve cependant quelques traces


qui annoncent par certains aspects ce contrat actuel.

Ex : les chameliers de Mésopotamie répartissaient entre eux le dommage lorsqu’un


des membres perdait un chameau dans le désert.

Les légionnaires romains bénéficiaient d’une sorte de mutuel leur permettant de


couvrir les frais de changement de garnison.

Les navigateurs phéniciens avaient organisé le régime des avaries communes, que
connaît notre droit actuel. Cette perte était répartie entre les proprios des
marchandises perdues, des marchandises sauvées et le proprio du navire. L’idée de
mutualité était à l’origine de ce système.

Il a fallu attendre le Moyen Âge pour voir apparaître une forme de pré-assurance avec
le prêt à la grosse aventure : le bailleur de fonds finançant une opération maritime
n'avait pas droit au remboursement cas de perte du navire, ce qui préfigure avec actuel
contrat maritime, sauf que la survenance du risque, au lieu d'entraîner le paiement
d'une indemnité, privé le prêteur de son droit au remboursement. Mais c'est opération
avait un caractère spéculatif dans l'hypothèse le navire arrivé à bon port, car le
bailleur de fonds en plus d'être remboursé participer au profit de opération. L'église
jugea cette pratique du suaire et ne tarda pas à la condamner en interdisant les clauses
permettant la prise d'intérêt.

L'assurance maritime se dégagea au XIVe siècle en Italie qui avait activé commerciale
intense, lorsque l'une des parties se borne à garantir la cargaison et le navire contre le
paiement préalable d'une somme déterminée.

L'assurance terrestre ne fit son apparition que trois siècles plus tard en Angleterre à la
suite de l'incendie de 1666 qui détruisit la plus grande partie de Londres. Les
compagnies d'assurances furent alors créées à partir de 1680 pour couvrir ses sinistres
tandis que les compagnies maritimes étendirent leur champ d'action à l'assurance
terrestre contre l'incendie. Cette nouvelle formule d’assurance se développa ensuite en
Allemagne et dans les pays scandinaves.

En France l'assurance marquée par la création en 1717 à Paris du premier bureau des
incendies (caisse de secours), et par la fondation en 1750 de la chambre générale des
assurances de Paris qui était la première société d'assurance contre les incendies qui
devint par la suite de la chambre royale des assurances. Le développement des
assurances fut brisé par la révolution qui refusait les sociétés par actions. L'assurance
française s'est réellement développée à partir du XIXe siècle ; c'est la restauration qui
les renaître les sociétés d'assurances : le phénix, assurances générales qui se sont
regroupées dans les AGF. Ces sociétés se multiplièrent grâce à l'initiative privée :
mutuelles ou sociétés par actions. Leur développement fut favorisé par l'apparition de
nouvelles formes d'assurances s'ajoutant à l'assurance maritime, contre les incendies,
sur la vie : l'assurance contre les incendies et spécialement les assurances
responsabilité à raison d'accidents causés aux tiers par des chevaux ainsi que les
assurances contre les accidents du travail.

La fortune qu'a connue le début du XXe siècle dans ce secteur est considérable.
L'extension du machinisme, de la circulation automobile, joint au renforcement de la
jurisprudence ont accru les formes responsabilité déjà connues auparavant, et ont eu
tendances à rendre obligatoire ces assurances afin de protéger les victimes
éventuelles. Les assurances sur la vie, basée sur les statistiques et l'amélioration du
niveau de vie, ont elle aussi connus une forte progression. D'autre part, l'évolution de
la vie économique et sociale a conduit à la création de nouvelles formes d'assurances :
contre le vol, la grêle, les bris de machines, les accidents corporels, les assurances
contre les risques de procès, l'assurance aérienne, sportive, de crédit, de risque
atomique. Les compagnies d'assurances n'avaient pas été en mesure effectuer un tel
accroissement d'activité sans informatique dont la découverte a fortement modifié leur
structure interne.

L'intérêt social que représente l'assurance quand elle couvre les risques qui menacent
l'individu dans sa personne comme la maladie, la validité, la vieillesse, a conduit
éteint à imposer à tous les salariés, avec la participation de leur employeur, la
couverture de tels risques. La loi du 5 avril 1928 a donné naissance aux assurances
sociales réalisées par des caisses spéciales relevant d'un statut autonome et qui par
principe échappent au secteur privé. Elles furent intégrées en 1945 par l'institution de
la sécurité sociale qui intégrait l'assurance contre les accidents du travail, avant de
créer des assurances complémentaires et de nouveaux régimes sociaux. Compte tenu
de son statut particulier, aspiré par des idées sociopolitiques, ce type d'assurances
ressemble plus aujourd'hui au droit social ou droit de la sécurité sociale qu'on droit
des assurances.

LES SOURCES DU DROIT DES ASSURANCES.

L'antériorité de l'assurance maritime sur l'assurance terrestre a été marquée par la


législation napoléonienne. Le second livre du code de commerce consacré au
commerce maritime comportait en 1807 une soixantaine d'articles concernant les
assurances, en réalité inspirée de l'ordonnance de la marine de 1681 (Colbert) tandis
que le Code civil mentionnait seulement le contrat d'assurances parmi les contrats
aléatoires se bornant à faire référence aux lois maritimes renvoyant code de
commerce.

Jusqu'en 1930, l'assurance terrestre s'organisa pas la seule liberté des conventions sous
le contrôle de la jurisprudence qui appliquées à la matière par le biais de
l'interprétation de la volonté des parties certaines règles appliquées à l'assurance
maritime. Mais les assureurs, rédacteur des contrats, ne tarda pas abuser de cette
liberté pour imposer des clauses préjudiciables assurées comme le désistement. Aussi
le législateur est-il intervenu pour protéger les assurés en rétablissant l'équilibre
contractuel tout en rétablissant un certain nombre d'usages dégagés par la pratique.
Cela fait dégager par une commission dirigée par CAPITANT par une loi du 30 juillet
1930 relatif au contrat d’assurance terrestre. Il s'agit de la première loi consumériste
(pour protéger les assurés) : « rétablir l'égalité entre les parties contractantes en
améliorant la situation de l'assuré afin qu'il ne soit plus livré sans défense aux
volontés de l'assureur ». D’où le caractère impératif de cette loi : interdiction générale
de déroger à ces dispositions sous peine de nullité absolue sauve pour les articles
accordant une simple faculté énumérée par la loi (article 2). L'assuré est aussi soumis
à des obligations comme celle de loyauté sous peine de sanctions.

Le législateur à imposer un statut aux entreprises d'assurances. Un décret-loi du 14


juin 1938 a soumis ces entreprises au contrôle de l'état et leur imposa la constitution
de réserve spéciale et une comptabilité particulière. Puis une loi du 25 avril 1946 vers
organisa l'industrie des assurances par la création d'un conseil national des assurances
et d'une caisse centrale de réassurance et nationalisa les plus importantes entreprises
d'assurances par transfert à l'état de toutes leurs actions. Ensuite, de nombreux décrets
ou arrêtés rendirent souvent l'assurance obligatoire, si bien que l'abondance de ses
textes imposer une codification prévue par la loi du 8 novembre 1955 qui ne fut
accomplie que vingt ans plus tard grâce à des directives européennes de 1973 relative
à la liberté d'établissement en matière de responsabilité de dommages. La direction
des assurances a mis à profit cette obligation pour mettre en oeuvre codification et ce
là conduisit au code des assurances réalisées par deux décrets et un arrêté du 16 juillet
1976. Ce code qui constitue la source de notre droit des assurances a repris les textes
et dispositions antérieures et notamment des lois du 11 juillet 1930 et du 3 juillet 1967
sur les assurances maritimes. Ce code a aussi permis d’apporter à notre législation un
certain nombre de d’amélioration à cause de l’Europe et dues à des critiques
antérieures. Ce code est divisé en 3 parties : législative, règlementaire, arrêtés.

LA TECHNIQUE DES ASSURANCES.

L’assurance ne peut être envisagée dans les seuls rapports contractuels entre
l’assureur et l’assuré car elle exige une entreprise scientifiquement organisée mettant
en œuvre une technique particulière. C’est ce qu’exprimait il y a plus de sentant un
auteur : « la compensation des effets du hasard sur le patrimoine de l’homme par la
mutualité organisée suivant les lois de la statistique ». On n’a cessé de souligner ce
rôle de l’assureur de distribution des primes recueillies entre les victimes. Sous cet
aspect, l’assureur est un répartiteur. Il gère une mutualité car la vieille idée de
mutualité est à la base même de cette technique : un groupement de personne met en
commun les risques susceptibles de les atteindre, réparties d’une façon insensible. En
effet, si tous contribuent au règlement du sinistre, la participation de chacun est
réduite. Le risque est réduit car la mutualité crée une sécurité. Toute assurance
s’inspire de la mutualité : pas assurances mutuelles ou le groupement provient de
l’initiative des assurés émettant qu’à répartir les sinistres, sans bénéfice. La mutualité
est aussi présente dans l’assurance à prime fixe ou l’assureur qui apparaît comme un
tiers poursuit la réalisation de bénéfice entre des assurés qui s’ignorent. Seules les
primes permettent de régler les sinistres. La mutualité permettra d’autant mieux de
réduire les effets du hasard par la compensation des risques si elle est très nombreuse.
La masse de cotisation réduira la charge des risques supportés par chacun et les frais
généraux de l’entreprise seront également diminués. Encore faut-il organiser cette
mutualité en évaluant l’avance le nombre le coût moyen des sinistres dont alors à la
charge à fin de demander aux assurer une prime correspondante. Ce calcul des
probabilités est aujourd’hui possible par le recours à la statistique qui permet de
déterminer les chances de réalisation d’un risque grâce à l’un de ses fondements : la
loi des grands nombres les observations faites sur un grand nombre de cas produisent
toujours des résultats à peu près identiques. Il apparaît donc possible de dégager des
probabilités de survenances qui se vérifieront en principe dans de nouveaux groupes
présentant les mêmes caractères que celui qui ait été étudié. En dépit de son caractère
approximatif, certains écarts pouvant se produire entre la loi dégagée et la réalité, ce
calcul donne assurance une base scientifique sûr.

Pour mettre l’assureur en mesure d’apprécier ces risques pris en charge, les
statistiques doivent être établies de manière à traduire le jeu normal de la loi des grand
nombre c’est-à-dire que c’est statistiques doivent répondre à certains critères :

         Porter sur une multitude de risques déterminés afin que leur réalisation ne
frappe pas à la fois un nombre élevé d’assuré, ce qui procurerait une accumulation de
sinistre. Ex : le risque d’incendie cessera d’être dispersé en cas de bombardement.
Ex : les risques de tremblement de terre, dans les pays soumis à ces accidents, sont
déclarés inassurable par le législateur mais l’Etat prend le relais.

         Porter sur des risques suffisamment homogènes présentant une commune
mesure pour faire l’objet d’une interprétation correcte : semblable quant à nature
(incendie simple ou naturel), quant à leur objet (chalet en bois ou maison en brique),
quant à la valeur, quant à la durée.

         Porter sur des risques dont la réalisation est assez fréquente pour dégager une
loi de probabilité. Seule une certaine régularité permet de considérer le hasard comme
une certitude relative. Mais une réalisation trop fréquente permettant une évaluation
des risques entraînerait des primes excessives et donc rendrait l’entreprise d’assurance
inefficace.

Les statistiques constitueront pour les assurances une base rationnelle, même si elles
demeurent empreintes d’une certaine imperfection. Cela ne doit pas conduire
l’assureur à accepter toutes les affaires, il doit opérer une sélection des risques
retenant ceux qui lui paraissent aussi dispersés et homogènes que possible afin de
trouver la qualité et la répartition du groupe où les statistiques ont été élaborées. S’il
parait impossible de prévoir a priori les conséquences du risque, parce que le sinistre
peut avoir une ampleur considérable, l’assureur peut établir un maximum de
couverture au-delà duquel sa garantie ne sera pas due. Il peut aussi avoir recours à la
co-assurance avec d’autres compagnies, chacune prenant une quote part du risque qui
exige cependant le consentement de l’assuré.

La réassurance sera la technique utilisée en cas de refus de l’assuré : l’assureur va


s’assurer contre le risque de subir des sinistre trop lourd. Ce système réalise la
meilleure division et dispersion des risques en donnant à l’assurance une dimension
internationale.

La prévention elle même n’est pas étrangère à la technique de l’assurance. L’assureur


a intérêt à éviter les sinistres. Les compagnies d’assurance ont créé un bureau spécial
de prévention avant de constituer en commun un centre national de prévention et de
protection (CNPP).

Dans le domaine des accidents de la circulation les compagnies d’assurance financent


une partie de la sécurité routière.

Il y a des mesures de prévention plus concrète :

         En imposant l’assuré l’emploi de matériaux ignifugé contre les incendies, la


disposition d’extincteurs…

         En intéressant l’assuré à la normalisation des risques, surtout dans les


domaines où la part de l’homme est jugée prépondérante, d’où la pratique fréquente
de la franchise. Une part du dommage est à la charge l’assuré.

         Il y a aussi le découvert obligatoire imposé par le législateur. Il y a là


également une part du dommage qu’est à la charge de l’assuré.
Dans tous les contrats d’assurance auto, le système de bonus malus a pour objectif de
réduire la fréquence des sinistres en invitant l’assuré à plus de vigilance.

ROLE DE L’ASSURANCE.

La mission essentielle de l’assurance d’apporter aux hommes la sécurité dont ils


ressentent le besoin. Elle les protège contre les risques du hasard, contre leurs
personnes ou leurs biens et leur donne ainsi confiance dans l’avenir. En ce sens, on a
défini l’assurance comme une vente de sécurité au profit de l’action.

D’un point de vue individuel, l’assurance a une valeur morale indéniable, c’est en
effet un acte de prévoyance donnant à son auteur conscience de ses responsabilités, lui
permettant d’accroître son indépendance et sa liberté et même d’accomplir parfois
lorsqu’il a un caractère désintéressé un devoir moral envers autrui (envers ses héritiers
en cas de décès).

D’un point de vue général, elle joue le rôle important dans la vie sociale et
économique.

         Le rôle social de l’assurance.

C’est un facteur de sécurité car elle garantit la réparation et favorise la création. Il y a


donc une fonction réparatrice de l’assurance. Elle permet d’indemniser les préjudices
résultant de la réalisation des risques. La dette de responsabilité sera couverte par
l’indemnité. Elle permet de conserver l’équilibre du patrimoine de l’assuré. Elle est de
plus en plus souvent utilisée par le législateur pour garantir aux tiers la réparation du
préjudice dont ils sont victimes. C’est le but des assurances responsabilité
obligatoires. La loi du 27 février 1958 en imposant ce type d’assurance à tout
automobiliste à moins désiré protéger ce dernier que de donner aux victimes un
recours en indemnisation contre l’assureur. L’assuré mis à l’abri de ces recours sera
en mesure de supporter les risques de ces actions.

En apportant ainsi la sécurité, l’assurance implique la création de nouvelles activités


que l’homme n’oserait pas entreprendre de manière individuelle collective.
Nombreuses sont aujourd’hui celles qui présentant des risques ne sont entreprises sans
soutien (transports, énergie…). L’assurance est ainsi devenue une nécessité pour
l’homme d’action, elle doit donc s’adapter à ses besoins et s’étendre sans cesse à des
besoins nouveaux et par cela, à l’encourager l’innovation. C’est un facteur de progrès
social et économique.

         Le rôle économique de l’assurance.

Au plat économique, elle est un moyen de crédit et une méthode d’épargne et un


mode d’investissement.
Moyen de crédit : aspect moderne de l’assurance qui vient relayer les formes
classiques du crédit. Elle permet à l’assuré d’obtenir des crédits en renforçant les
garanties contre les créanciers. Exemple : assurance en cas de décès souscrit au profit
de l’organisme prêteur. Elle permet aussi à l’assuré de consentir du crédit à ses
clients. Il s’agit de l’assurance-crédit. Cela favorise la conclusion de nouveaux
marchés. Elle remplit une fonction de crédit au profit de l’économie générale car ces
réserves contribuent à soutenir l’économie générale du pays

Moyen d’épargne : l’accumulation des primes permet la constitution de capitaux


importants surtout dans les assurances sur la vie où les prestations de l’assureur se
font sur le long terme. C’est donc une méthode particulière de formation de l’épargne.
Lorsque le versement du capital par l’assureur est certain, mais de l’incertitude du
moment, la fonction d’épargne de l’assurance emporte sur celle de couverture du
risque. Le législateur tend, aujourd’hui, à privilégier cette forme d’épargne en
accordant souscripteurs des avantages fiscaux car cela facilite les investissements.

Mode d’investissements : les sommes considérables dépriment doit être placées pour
la sécurité des ailes sur et puisqu’elles garantissent l’obligation de l’assureur, c’est
pourquoi elles sont soumises à des règles strictes. Cela est aussi justifié par la masse
de ses capitaux qui rapportent à l’état et aux collectivités locales des ressources et
permettent de couvrir une part importante des emprunts publics.

PARTIE I :
L’ORGANISATION DE L’ASSURANCE.
 

Cette opération ne peut être organisée que par des entreprise soumise à une
organisation particulière soumise à un rôle de production et par des intermédiaires
chargés de placer les contrats auprès du public, ayant un rôle de distribution.

Chapitre 1 : Les entreprises d’assurance.


Elles doivent répondre à certaines exigences concernant leur forme juridique. Elles
sont l'objet d'un contrôle étatique justifié par l'affectation spécifique et utilisation
économique des capitaux collectés.
Elles nouent entre elles des relations multiples lors de la coassurance et de la
réassurance.

Section 1 : Les formes juridiques des entreprises


d'assurance.
Le législateur a limité le nombre des formes juridiques ouvertes aux sociétés
d'assurance afin d'offrir aux créanciers des garanties suffisantes.

Il s'agit pour les sociétés commerciales de la SA et pour la société civile de l'union des
mutuelles et les sociétés d'assurances mutuelles.

A. Les sociétés anonymes.

Ce sont les seuls parmi les sociétés commerciales d'assurer les opérations d'assurance
exception faite de la réassurance pouvant être faites par des sociétés en commandite
par actions.

En principe, les règles générales de constitution et de fonctionnement des sociétés


anonymes sont applicables aux entreprises d'assurance. Cependant le code des
assurances, dérogeant au droit commun, fixe le capital social minimum plus élevé
pour les sociétés des anonymes d'assurance. Il impose à chaque actionnaire le
versement de la moitié au moins des actions souscrites avant la constitution définitive
de la société et il apporte quelques assouplissements aux règles des contrats passés
avec la société.

B. Les sociétés d’assurance mutuelle.

Il s'agit de société civile. Leur définition est donnée par l'article L. 322 – 26 – 1 du
code des assurances : « les sociétés d’assurances mutuelle ont un objet non
commercial. Elles sont constituées pour assurer les risques apportés par leurs
sociétaires. Moyennant le paiement d’une cotisation fixes ou variable, elles
garantissent à ces derniers le règlement intégral des engagements qu’elles
contractent. Toutefois, les sociétés d’assurances mutuelles pratiquant les
opérations d’assurance sur la vie ou de capitalisation ne peuvent recevoir de
cotisation variable.

Ces sociétés fonctionnent sans capital social, … »

Ces sociétés ont comme les sociétés anonymes des organes délibérants, de gestion et
de direction, de contrôle. Les adhérents, au moins 500, sont à la fois sociétaires et
assurer puisque l’assuré créancier de la garantie prévue au contrat est ici en même
temps assureurs en tant que sociétaires membres de l’assurance générale. Si cette
société ne pratique que les branches de l’assurance-vie, les cotisations sont fixées.
Mais cette pratique d’autres branches, les cotisations sont fixes ou variables.

Les sociétés à cotisations fixes ne peuvent en aucun cas procéder à des rappels de
cotisations. Le montant des cotisations est alors calculé pour faire face à toutes les
indemnités, les excédents devant constituer des réserves pour le règlement des
sinistres ultérieures.

Les sociétés à cotisations variables sont autorisées à opérer des rappellent lorsque les
cotisations perçues se révèlent insuffisantes pour régler les sinistres.

Ces sociétés peuvent être classées selon les modalités de distribution : avec
intermédiaire (agent, courtier) ou sans intermédiaire.

C. Les unions de mutuelles.

Les sociétés d’assurances mutuelles pratiques des assurances de même nature pouvant
établir des unions de mutuelles ayant pour objet de réassurer le contrat souscrit par les
compagnies et de leur donner leur caution solidaire. Ainsi, ces unions permettent de
faciliter la constitution et le fonctionnement des petites sociétés d’assurances
mutuelles dans les emplacements sont faibles et les risques insuffisamment
compensés.

Section 2 : Le contrôle de l’Etat.


L’état exerce un contrôle financier, économique, juridique.

Le contrôle financier a pour but de garantir la solidarité de ces entreprises à l’égard


des souscripteurs et bénéficiaires des contrats et des tiers créanciers d’indemnités dans
les assurances responsabilité.

Le contrôle juridique vise à apporter aux assurés la protection qu’impose pour la


partie faible qui souscrit un contrat d’adhésion. La conformité des actes souscrits est
vérifiée par l’administration qui s’est vue conférer le pouvoir d’imposer l’usage des
clauses type.

Le contrat économique est justifié par la place de l’industrie des assurances dans
l’économie générale du pays.

Paragraphe 1 : Les organes de contrôle.

Le contrôle de l’état est exercé par la direction du trésor avec le concours du CNPP et
de la commission de contrôle des assurances.
 

A. La direction du trésor.

La direction des assurances du ministère des finances et de l’économie a été


supprimée en 1991. Ces attributions ont été dévolues à la direction du trésor. Elle est
rattachée au ministère des finances, elle est chargée du contrôle des entreprises
françaises et étrangères exerçant sur le territoire français. Elle participe à
l’établissement des lois et règlements de l’industrie des assurances sur le plan national
et communautaire, européen. Elle contrôle les contrats d’assurance mis sur le marché
par sondage a fin de vérifier la licéité de leur disposition. Le ministre peut exiger le
retrait des dispositions non-conformes. L’obligation pour les sociétés d’assurances de
produire chaque année au ministre le compte-rendu détaillé de leurs opérations et de
lui remettre tous les documents permettant de vérifier la situation financière, facilite le
contrôle tant financier qu’économique exercé par la direction du trésor.

B. La commission de contrôle des assurances.

Sa mission de contrats et larges puisqu’elle veille respect des dispositions législatives


et réglementaires. En fait, ce sera un contrôle de solvabilité et financier. La
commission était sait seulement composer des membres du conseil d’état, la cour de
cassation et de la cour des comptes. Elle dispose de larges pouvoirs d’investigation,
elle peut demander la communication des rapports des commissaires aux comptes, et
peut porter à la connaissance du public toutes les informations qu’elle juge nécessaire.

Les commissaires contre leur affirmant et peuvent vérifier au siège des sociétés les
documents comptables et les opérations effectuées. Les mesures coercitives vont de la
mise en garde et de l’injonction à prendre les mesures nécessaires à l’avertissement,
au blâme, à l’interdiction d’effectuer certaines opérations, à la suspension temporaire
de certains dirigeants jusqu’au retrait total aux parcelles d’agrément aux transferts
d’office de tout ou partie du portefeuille de contrat.

Elle peut prononcer des sanctions pécuniaires en vue des infractions constatées. La
procédure contradictoire et les dirigeants peuvent être assistés de conseiller. Les
recours contre ses décisions sont des recours en pleine juridiction devant le conseil
d’état.

C. Le conseil national des assurances.

Cet organisme est placé sous le contrôle du ministère des finances et comprend une
quarantaine de membres. Il est consulté sur toutes les questions relatives à
l’assurance. Il est saisi pour avis de tout projet de loi avant son examen par le conseil
d’Etat, de tout projet de décret relevant de sa compétence. Au sein de ce conseil, sont
créées 3 commissions :
         Commission des entreprises d’assurance : consultée préalablement
avant la délivrance ou le refus des agréments relevant du ministre

         Commission de la réglementation : émet  des avis pour le compte du


conseil national des assurances sur les projets de décret dont est saisi le
conseil.

         Commission consultative : inspirée du comité des usagés, composé de


représentants des assureurs et des assurés, chargée d’étudier les problèmes
généraux liés aux relations entre les sociétés d’assurance et leur clientèle et de
proposer toutes mesures appropriées notamment sous forme d’avis ou de
recommandation d’ordre général. Sa mission rappelle celle de la commission
des clauses abusives avec un éventuel partage des compétences.

Paragraphe 2 : La mise en œuvre du contrôle.

A. A  la création.

Toute société d’assurance ne peut exercer son activité sans avoir obtenu un agrément
ministériel par lequel le ministre de l’économie l’autorise à entreprendre ses
opérations sur le territoire français, après avoir contrôler les garanties qu’elle présente
sur le plan financier et juridique. Pour l’octroi de cet agrément, les opérations
d’assurance sont classées en 27 branches avec des sous branches (cf. : art R. 321-1 du
code des assurances). Ce classement permet d’affecter l’agrément d’une spécialité et
d’attribution à chaque société une spécialisation.

B. Durant l’exercice.

Les sociétés d’assurance sont au cours de leurs activités l’objet d’un contrôle constant
de l’Etat qui veille au maintien de leur solvabilité par certaines dispositions comme
notamment sur les provisions techniques, la constitution d’une réserve de garantie
alimentée par un prélèvement sur les primes encaissées, marge de solvabilité
applicable aux sociétés pratiquant les branches gérées en répartition et celles soumises
à la création d’un fond de garantie (un 1/3 du montant de la marge de solvabilité)

Le non respect par ces sociétés des exigences liées au contrôle de leur solvabilité peut
entraîner des mesures de redressement et de sauvegarde (cf. art R. 323-1 et suivant du
code des assurances).

C. A l’extinction de l’activité.
Les sociétés d'assurances restent encore sous le contrôle de l'état car la protection des
assurés est plus nécessaire que jamais. La décision du ministre de la commission de
contrôle prononçant le retrait total de l'agrément emporte de plein droit, adapte sa
publication journal officielle la dissolution de l'entreprise ou pour les entreprises
étrangères la liquidation de l'actif du passif spécifique de ses opérations en France.
Dans les deux cas, la liquidation est effectuée par un mandataire de justice désignée
par ordonnance rendue par le président du tribunal compétent. Le redressement
judiciaire ne peut être ouvert à l'égard d'une société d'assurance qu'à l'avocat de la
commission de contrôle des assurances. Le tribunal peut aussi saisir d'office ou être
saisi par le procureur de la république d'une demande d'ouverture de la procédure
après avis conforme de la commission de contrôle. De même, président du tribunal ne
peut être saisi d'une demande d'ouverture de règlement amiable à l'égard d'une société
d'assurance qu'après avis conforme de la commission. Le code des assurances précise
les conditions dans lesquelles le liquidateur nommé par le président du tribunal et le
juge commissionnaire, assisté par un ou plusieurs commissaires contrôleurs désignés
par la commission de contrôle, procèdent à cette liquidation (article L. 326 - 1 à L.
326 -- 19). Après que le tribunal ait prononcé la clôture, les opérations de liquidation
judiciaire peuvent être poursuivies dans les conditions prévues par la loi du 25 janvier
1985 concernant la liquidation judiciaire des entreprises.

Section 3 : Les relations entre les entreprises d'assurance.


Elle montrait le délai à travers les organisations qui les regroupent : fédération
française des sociétés d'assurances qui a pour but de défendre leurs intérêts
professionnels.

Le principe de la division du risque l'a conduit à se décharger sur d'autres d'une part
de ses risques dès qu'ils excèdent la valeur maximum au-delà de laquelle elle a décidé
de ne plus s'engager afin de rester dans la somme de ses prévisions statistiques.

L'entreprise assurance peut adopter soit la coassurance soit la réassurance.

Paragraphe 1 : La coassurance

Elle implique toujours une concentration des assureurs intéressés. C'est le moyen
utilisé pour opérer dès la conclusion du contrat de répartition consciente des risques.
Les coassureurs couvrent en commun le même risque, chacun limitant son obligation
à une quotité ou un pourcentage de celui ci sans que le total dépasse unité. Ainsi les
assureurs garantissant contre l'incendie d'un immeuble pour un cas prennent chacun
une partie du risque, leur engagement sont indépendantes car il n'y a pas de solidarité
entre coassureurs.

Le risque étant divisé, sa souscription est rendue plus facile. La multiplicité des
assureurs peut causer des problèmes pratiques aux assurés mais ces difficultés seront
évitées par la souscription d'une police unique ou collective dans laquelle chaque
assureur signe sa participation en indiquant le montant de la prime qui lui est propre et
par la désignation d'un appariteur qui a reçu des divers assureurs un certain mandat de
gestion.

La société apparitrice est chargée des relations avec l’assuré : contrat, prime,
règlement des sinistres. C’est un intermédiaire et ne peut être donc tenu au-delà de sa
part. Certains assureurs souscrivent parfois entre eux un contrat de coassurance
obligatoire par lequel ils acceptent dans des conditions et selon des quotités
déterminées de s’engager ensemble sur des conditions générales. Ainsi, un consortium
est formé entre ces assureurs qui couvre certains risques exceptionnels : manifestation
sportives, transport aérien ou maritime.

Ce mode de répartition est utilisé à très grande échelle par le Lloyd’s de Londres (très
vieille institution qui est une organisation de coassurance). Ces associations
d'assureurs individuels admis après enquête du Lloyd’s et dépôt d'un important
cautionnement (environ 3 MF). Les Names donne comme garantie toute leur fortune,
pas de responsabilité en plus du dépôt.

Grâce à l'entremise des courtiers agréés qui disposent d'un réseau de correspondants,
les contrats sont souscrits par des assureurs ou groupes assureurs, chacun s'engageant
pour une quotité déterminée et sans solidarité sur la police qui circule ; l'un de se
présentant comme le chef.  

Paragraphe 2 : La réassurance.

Tout assureur ne désirant à limiter son activité à la seule garantie des petits risques 
s'expose à voir ses résultats compromis par des écarts dû, au cours d'une période
donnée, à une certaine catégorie de risque.

Il parviendra à atténuer irrégularité de ces écarts par la réassurance qu'il opérations


par laquelle assureurs (cédant) se décharger sur un autre (cédeur) des risques qu'il a
personnellement souscrits et qui demande à rester l'interlocuteur de l'assuré.

Le cessionnaire peut céder cette garantie à 1/3. Il devient rétrocédant. Cela permet la
répartition des risques sur un nombre considérable d'assureurs. Le nom de « traité de
réassurance » est adapté à la dimension internationale de ce mode de répartition.

Elle, issue d'un nouveau contrat greffé sur le contrat d'assurance, est qualifié
d'assurance au second degré. Tous les contrats de réassurance ne produisent d’effet
qu'entre les deux parties. Ils demeurent étrangers aux assurés du degré inférieur qui
n'ont d'action que contre leurs propres assureurs. Les relations entre assureurs et
réassureurs fondés sur une communauté sont basés sur une bonne foi réciproque.
Faute de réglementation spéciale, elles sont régies par des règles coutumières et
notamment par « l'identité de fortune » c'est-à-dire que le réassureur doit suivre le sort
du réassuré et donc subir selon les modalités du traité les vicissitudes du traité
original. Les modifications, les annulations, les aggravations de risque, les règlements
des sinistres peuvent être opposés par le cédant au cessionnaire. C'est le risque
originel que le réassureur doit supporter.
L'opération de réassurance se développant dans le cadre des compagnies ne
concernent jamais les assurés eux-mêmes qui en ignorent l'existence. Le livre Ier du
code des assurances ne s'applique pas au traité de réassurance. Les entreprises ne
pratiquant que ces opérations sont depuis 1994 soumise au contrôle de l'état et depuis
2001 doivent solliciter une autorisation (article L. 321 – 1 – 1).

Chapitre 2 : Les intermédiaires d'assurance.


Ceux sont les personnes chargées de la présentation au public des opérations diverses.
Cette présentation étant définie par l'article R. 511 – 1  comme « le fait pour toute
personne physique ou morale de solliciter ou de recueillir la souscription d'un
contrat d'assurance ou de capitalisation ou l'adhésion à un tel contrat ou
d'exposer oralement ou par écrit à un souscripteur ou adhérent éventuel en vue
de cette souscription ou adhésion, les conditions de garantie d'un tel contrat »

Ces personnes doivent réunir des conditions d'habilitation. Leur activité est
susceptible d'engager dans les termes de l'article 1384 alinéa 5 du Code civil la
responsabilité des entreprises mandantes. Les mandataires (assimilé au préposé) et les
mandants (commettants) seront donc tenus de réparer les préjudices causés aux tiers.

Section 1 : Les agents généraux d'assurance (AGA).


Les AGA sont au nombre d'environ 15 000. Leur rôle est considérable (environ 40 %
du chiffre d'affaires des assurances). Ils ont obtenu après la seconde guerre mondiale
un statut particulier. Ils sont liés à leur société par un contrat d'agence et se sont vus
reconnaître des droits sur leur clientèle.

Paragraphe 1 : Les  dispositions réglementaires classiques.

A. Le statut des AGA

Le législateur de 1946 avait décidé en nationalisant d'attribuer aux AGA un statut


définitif se substituant au régime provisoire les régissant alors. Mais deux statuts ont
vu le jour :

         Les AGA – IARD (incendies accidents et risques divers) par décret du
5 mars 1949

         Les AGA sur la vie par décret du 28 décembre 1950.


Ces deux statuts institut des règles voisines mais différentes quant à l'exclusivité
territoriale mais réservée aux AGA – IARD. Aux conditions généralement requises,
l’AGA doit ajouter celle de ne pas exercer une profession incompatible avec celle-ci.
Il n'est pas commerçant. Il remplit ses fonctions de façon indépendante et donc il a la
qualification de profession libérale. L’AGA c'est souvent appel aux services de sous
AGA qui résident diverses localités et qu'ils rémunèrent pas rétrocession d'une partie
des commissions.

B. Le contrat d’agence.

C'est un contrat complexe qui a donné lieu à des analyses divergentes. Mais on
considère qu'il fait de l'AGA  un mandataire et locataire de services. Il est mandataire
à titre principal car il accomplit des actes juridiques. Il est locataire car il peut
accomplir des actes matériels, de gestion.

Le traité de nominations détermine notamment la circonscription de l'AGA, le taux


des commissions et les travaux confiés à l’AGA. Il peut restreindre son activité par la
transmission à la société des contrats des assurés. La rémunération de l'agent dépend
de son activité, il peut s'ajouter une commission de gestion.

Tout agent général d'assurance est lié à la société qui l’a mandatée par la règle
d'exclusivité de production. Il ne doit ni directement mis par personne interposée
accepter la représentation d'autres sociétés pratiquant la même catégorie d'assurance.
Mais il peut représenter plusieurs sociétés pratiquant des branches différentes et peut
faire souscrire par d'autres assureurs les risques que sa compagnie n'assure pas ou des
risques qu'elle n'a accepté que pour partie ou des risques qui ont fait l'objet d'une
résiliation. En contrepartie, l’AGA- IARD bénéficie d'une exclusivité territoriale de
souscription des contrats portant sur les risques situés dans la circonscription donnée
dans le contrat d'agence. Ce principe de territorialité interdit à la société de modifier
l'étendue de sa circonscription de façon unilatérale. Mais le statut de l'agent général
d'assurance vie n'applique pas la règle d'exclusivité territoriale, celle-ci ayant apparu
inadapté au vu des relations personnelles. Cependant, le bénéfice de la territorialité
pourrait être accordé par le traité de nominations mais ce n'est pas le cas.

C. La cessation des fonctions d’AGA.

Elle résulte soit de la démission, soit du décès, soit de la révocation que celle-ci soit
liée directement à son insuffisance ou d'une faute professionnelle ou indirectement de
la suppression de l'agence. Il est alors admis à faire valoir ses droits sur sa clientèle.
En cas de cession de son portefeuille, il exerce son droit de présentation, ce qui lui
permet d'obtenir la valeur patrimoniale de sa clientèle. Mais la compagnie, étant
maître du choix de ses mandataires, peut toujours refuser. Si la compagnie refuse le
successeur proposé ou s'il n'y a pas de successeur proposé, elle devra verser une
indemnité représentant la valeur de ce droit de présentation dont elle peut demander le
remboursement au successeur qu'elle aura choisi. En contrepartie, il aura interdiction
de faire dans son ancienne circonscription des opérations d'assurance de même
catégorie.

Ces statuts n'étaient pas respectés. En pratique, il y avait une fréquente violation de
l'exclusivité territoriale par les compagnies et une violation par les AGA de leur
exclusivité de production, ces exclusivités étant trop contraignantes. Le système de
rémunération paraissait antiéconomique quelquefois le risque qu'ils apportaient. Il y
eut donc négociations entre la FNSAGA et la FFSA. Le 22 février 1996, 2 projets
d'accord fixant les modalités de statuts furent signées et ratifiés en avril. Puis il fut
ratifié par les pouvoirs publics par deux décrets du 15 octobre 1996 :

         le 1er : 96 – 901 modifie le livre 5 du code des assurances et adapte les
dispositions du code pour permettre l'exercice de cette activité en société. Depuis, le
mandat peut être délivré à des personnes morales sous la forme de sociétés anonymes,
en commandite par actions ou en SARL.

         Le 2ème : 96 – 902 porte approbation du statut des AGA par trois articles :

- article 1 : la définition de l'agent général d'assurance tient compte qu'il peut s'agir
d'une personne morale.

- article 2 : concerne le traité de nominations, l'exclusivité territoriale n’existe plus


mais l'exclusivité de production demeure et les règles applicables du traité sont
définies par les accords conclus entre les compagnies et les syndicats.

- article 3 : concerne les dispositions transitoires. Les traités nouveaux peuvent être
signés à compter du 1er janvier 97. Les dispositions antérieures demeurent pour les
traités signés avant cette date sauf disposition contraire.

Section 2 : Les courtiers.


Ils sont moins nombreux (de 10 à 12 000) ils sont représentés essentiellement dans les
grandes places de courtage (Lyon, Paris, Marseille, Bordeaux). C'est un commerçant
inscrit au registre du commerce et soumis à toutes les règles du droit commercial. Ils
sont rémunérés par des commissions versées par les sociétés d’assurance et sont
assujettis aux impôts commerciaux et à la TVA. Ils peuvent être des personnes
morales. Ils sont propriétaires de leur portefeuille de clientèle qu’ils peuvent céder en
toute indépendance.

Il recherche pour le compte d’assuré la conclusion de contrat d’assurance ou de


réassurance auprès des sociétés de son choix.

Ce sont des techniciens professionnels, souvent spécialisé dans une branche


d’assurance, il détermine la garantie la mieux adaptée et prend souvent le nom
d’assureur conseil.
Alors que l’AGA est mandataire de la compagnie d’assurance, le courtier est
« mandataire de l’assuré », il fait un acte d’entremise. Il n’est qu’un entremetteur. Il
est responsable vis-à-vis de l’assuré quand il commet une faute comme la mauvaise
exécution de son devoir de conseil.

Inversement, l’assuré engage sa responsabilité envers le courtier s’il révoque


intempestivement le mandat.

Mais le courtier peut être parfois mandataire de l’assureur pour l’accomplissement de


certains actes. Ex : attestation d’assurance.

Les clients ignorent souvent que leur assureur est un courtier. Pour qu’ils le sachent, il
aurait fallu qu’ils le rémunèrent directement et que le courtier vers une commission à
la compagnie d’assurance.

L’exercice de courtage demeure libre, il n’est pas réglementé par un statut particulier.
Le syndicat national des courtiers d’assurance a pris soin de rédiger les principaux
usages professionnels. Bien qu’officieuse, cette constatation s’impose dans la mesure
où les usages ont fait l’objet d’une consécration jurisprudentielle.

PARTIE II :
LES DIVERS TYPES D’ASSURANCE
 

Les opérations d'assurances sont très diverses.


Une première classification peut être fondée sur le domaine naturel des risques et
donc en 4 catégories :

         l'assurance maritime qui est appliquée au risque de transport par maire de
marchandises (assurances sur faculté) ou sur le navire lui-même (assurances sur
corps). Elle ne garantit pas les personnes. Elle obéit à des règles spéciales et n'est pas
applicables aux transports de plaisance.

         Les assurance fluviale et lacustre : concernent les marchandises transportées


et les bateaux cf. : article L. 171 – 1.

         Les assurances aériennes : risque de l'aéronef et les marchandises (règle des
assurances terrestres qui reçoit application)

         les assurances terrestres : constitue le droit commun des assurances car
couvrent tous les risques autres que s'est exclue par l'assurance maritime et filiale qui
ne concerne que les biens. Mais il faut écarter les assurances sociales et accidents du
travail qui depuis 1945 obéissent à un régime propre. Par conséquence, on évoque des
assurances terrestres privées dont le domaine fêtera toutes les assurances de personnes
et aux assurances dommages non maritimes et fluviales.

                                                                                      

La deuxième classification peut être fondée sur la forme d'entreprise assurances. Elle
permet de distinguer les assurances à prime fixe et les mutuelles :

         prime fixe : entreprise ayant la forme de société par action  qui par principe
poursuivent la réalisation de bénéfices et engagent envers chaque assuré une prime
fixe de manière invariable.

         Assurance mutuelle : pratiquée par des sociétés d’assurance mutuelle. Les
primes sont des cotisations dues par chaque assuré et dépendent du nombre et de
l’importance du sinistre pour l’exercice et sont en principe variable. Mais en pratique,
cette variabilité disparaît car les sociétés mutuelles ont pris l’habitude de fixer des
cotisations larges et de constituer en cas d’excédents des remises importantes. Ce qui
réduit l’intérêt de cette distinction.

La troisième classification est fondée sur le mode de gestion des risques d'assurance.
Afin de mieux contrôler la gestion des fonds des entreprises assurances, la
réglementation établit une distinction entre l'assurance de répartition et l'assurance de
capitalisation :

         l'assurance de répartition est gérée selon une technique de redistributions aux
assurés victime d'un sinistre des sommes encaissées par l'assureur sous forme de
primes. Ces primes payées par les assurés n'ont victimes du sinistre sont perdues par
ces derniers (primes à fonds perdus). Les branches ainsi gérer son toutes les des
assurances dommages choses et responsabilités et parmi les assurances de personnes
l'accident corporel et la maladie.

         L'assurance par capitalisation : les primes sont capitalisées selon la méthode
des intérêts composés. En effet, ces primes ne sont pas versées seulement en
prévisions du risque mais également destiné à la constitution du capital promis au
contrat. Il s'agit d'assurance souscrite à long terme et ses branches sont
essentiellement les assurances – vie.

La quatrième classification est fondée sur les caractères les prestations dues par
l'assureur. Cette classification différencie les assurances dans lesquelles l’assureur
doit indemniser l'assuré ou la victime des conséquences d'un sinistre, son obligation
étant alors en fonction du préjudice et celle dans lesquelles il doit une somme
forfaitaire dont le montant a été déterminée au moment de la conclusion du contrat.
C'est la grande distinction des assurances de dommages et des personnes. Il s'agit
d'une distinction juridique et légale. Juridiques carats s'attachent aux obligations nées
du contrat plus qu'à la situation naturelle des risques, à leur mode de gestion ou à la
forme des assurances. Légale car consacrée par la loi du 13 juillet 1930 et maintenu
par le code des assurances 1973.

Chapitre 1 : Les assurances de dommages.


 

Section 1 : Leur domaine.


Elle recouvre les assurances de choses et de responsabilité. La différence essentielle
provient que dans les premiers, le sinistre équivaut à une atteint immédiat ou bien de
l'assuré alors que dans le second cette atteinte est médicale. Elle résulte d'un
dommage causé aux biens ou à la personne d'autrui qui engendre une dette de
responsabilité civile.

A. Les assurances de choses ou assurances de biens.

Ces assurances correspondent aux formes les plus classiques de l'assurance. Parmi les
assurances protégeant les biens contre la perte matérielle :

         assurance de dommages des marchandises, véhicules qui les transportent dans
tous les domaines.

         Incendies

         Les événements naturels


         contre la mortalité du bétail

         contre le vol et les détournements

         contre le dégât des eaux

         bridées machine.

Il y a aussi les assurances contre les risques de pertes pécuniaires énumérées dans les
branches 14 à 16 de l'article R. 321 – 1 :

         assurance-crédit

         assurances caution

         assurance départ d'exploitation, loyer, revenus

         perte de la valeur vénale d'un fonds de commerce

         contre l'insuffisance de recettes.

B. L’assurance de responsabilité.

Elle garantit l'assuré contre les recours exercés par des tiers à son encontre en raison
de son préjudice dont il lui impute la responsabilité. Elles ont la particularité de
toujours mettre une troisième personne en plus de l'assuré de l'assureur : la victime ou
le tiers lésé dont l'action contre l'assuré crée le droit à indemnité.

Ces assurances peuvent garantir l'assuré contre toutes les causes possibles de sa
responsabilité civile exceptée contre les conséquences de sa faute intentionnelle. Mais
les polices ne prévoient souvent que des responsabilités particulières et déterminées.

Cette assurance joue souvent un rôle si considérable que le législateur intervient


souvent pour la rendre obligatoire. Il y a aujourd'hui une centaine d'assurances
obligatoires dans notre législation, elles concernent essentiellement trois catégories :
les risques des moyens de transport, l'exercice d'une profession, les activités sportives
et de loisirs.

Section 2 : Les règles générales des assurances de dommages.


Un grand principe : le principe indemnitaire. Ces assurances donnent lieu à
l'application d'une règle proportionnelle en cas de sous assurances. Elles exigent un
intérêt assurable.
 

Paragraphe 1 : Le principe indemnitaire.

Le législateur a affirmé ce principal article L. 121 – 1 alinéa 1 : « l'assurance relative


aux biens est un contrat d'indemnité ; l'indemnité due par l'assureur à l'assuré
ne peut pas dépasser le montant de la valeur de la chose assurée au moment du
sinistre. »

S'oppose ainsi à ce que l'assurance de dommages puisse devenir une cause


d'enrichissement pour l'assuré, ce qui transformerait l'opération de prévoyance en
opération de spéculation. Il en résulte des règles applicables dès la conclusion de ce
contrat d'indemnité. Le principe indemnitaire trouve son application la plus évidente
après le sinistre lorsqu'il s'agit de déterminer le montant de l'indemnité mais il
emporte des conséquences dès la conclusion du contrat.

A. L’évaluation et la preuve du dommage.

Puisque le dommage est en principe égal à la valeur de la chose au moment du


sinistre, c'est au jour du sinistre que le dommage doit être évalué. Donc, en assurance
de choses, l'assuré a droit à la valeur appréciée à ce jour ainsi que les dommages
intérêts moratoires et éventuellement de dommages intérêts compensatoires en cas de
retard abusif de l'assureur.

En assurance de responsabilité, la dette de l'assureur est en fonction de la dette de


responsabilité de l'assuré fixé au jour où les juges statuent.

La valeur de la chose est appréciée différemment ciel était ou non destinée à la vente.
Dans le premier cas, c'est la valeur vénale (commercial) qui est pris en considération.
Il s'agira pour le producteur de la somme qu'il aurait obtenue s'il avait vendu le bien :
la valeur marchande et déterminée par le cours habituel.

Pour le commerçant ce sera la valeur d'achat au jour du sinistre et pour un fabricant


c'est le prix de revient.

Dans le cas où la chose n'était pas destinée à la vente, c'est la valeur d'usage qui est
pris en considération : c'est-à-dire l'utilité que la chose détruit procurer à l'assuré. Il
devra recevoir une somme de ce que nécessiterait sa reconstruction ou l'achat d'une
chose semblable, déduction faite de la vétusté de la chose sinistrée, faute de quoi il
recevrait une somme correspondant à l'amortissement de sa chose. Ainsi, le dommage
subi par le propriétaire d'un bâtiment revient à la construction d'un bâtiment moins sa
vétusté.

Cette déduction peut être écartée dans l'assurance valeur à neuf ou assurances de
vétusté qui peut être souscrite en complément de la valeur d'usage. Seule cette valeur
à neuf permettra à l'assuré de reconstruire l'immeuble ou de remplacer le bien meuble
détruit.
Mais pour éviter que cette évaluation ne porte atteinte au principe indemnitaire, le
montant de la différence entre ces deux indemnités (usage / valeur à neuf) ne sera
payé quatre justifications de la reconstruction ou du remplacement, lesquels devront
intervenir dans un délai de deux ans ; sinon ne sera remboursé que la valeur d’usage.

C'est l'assuré demandeur en indemnité qui doit établir l’obligation de garantie de


l'assureur, l'existence du bien et la valeur même de ce bien, car la preuve de leur
valeur variera selon qu’il les aura assurés en valeur déclarée ou agréée, du moins pour
les assurances de choses puisque pour les assurances responsabilité, la somme assurée
ne peut servir à déterminer la valeur du dommage.

Dans l'assurance en valeur déclarée, la somme assurée librement arrêtée par le


souscripteur sert à fixer la prix et non approuvé ni même à présumer la valeur du
dommage. Si la somme assurée servait à établir le sinistre, s'il en était différemment si
cette somme était dès l'origine ou  deviendrait en cours de contrat supérieur à la valeur
de la chose, l'assuré s'enrichirait.

Cette somme qu'il appartient à l’assuré de fixer aussi exactement que possible ne
constitue pas la limite maximum de l'engagement de l'assureur. La valeur réelle de
cette chose dont dépend le montant ferait l'objet d'une estimation commune et
contradictoire au moyen d'une expertise et en cas de désaccord il y aura expertise du
juge judiciaire.

Dans le système de la valeur agréée (pratiquée surtout dans le dommage industriel), la


somme est fixée contradictoirement entre les parties lors de la signature du contrat
après expertise préalable de la chose assurée. Le contrat initial de l'assureur sur la
valeur de cette chose facilitera la preuve que devra faire l’assuré de la valeur qu'elle
avait au moment du sinistre. La valeur agréée servira à sa demande d'indemnité.
Cependant, l'assureur en invoquant le principe indemnitaire pourra toujours prouver
que l’estimation convenue est excessive soit parce qu'elle ne correspondait pas alors à
la valeur réelle de la chose, soit qu'elle n'y correspond plus, la valeur de la chose ayant
entre-temps baissé. Mais cette valeur agréée en faisant présumer la valeur de la chose
au jour du sinistre opérera un renversement de la charge de la preuve, faute pour
l'assureur de démontrer qu'elle est supérieure ; la valeur agréée fondera la valeur de
l'indemnisation.

B. L’excès d’assurance.

Le principe indemnitaire s'oppose à ce que l'assuré puisse se ménager une couverture


excessive soit en exagérant la valeur assurée dans le contrat unique qu'il conclut, soit
en souscrivant plusieurs contrats auprès de différent assureur afin que le total des
valeurs assurées dépasse la valeur assurable. Il y a alors à excès d'assurance soit par
sur assurance soit par assurances multiples.

 
1. La sur assurance

elle suppose que la somme assurée excède la valeur de la chose assurée, elle ne peut
exister que dans les assurances ayant pour objet d'une chose dont la valeur est
déterminable ou déterminer. Elle n’est pas applicable aux assurances responsabilité
indéterminées comme les assurances accidents automobiles. La loi distingue si la sur
assurance est frauduleuse ou si elle n'est pas frauduleuse :

         frauduleuse : sanctionnée par la nullité entraînant l'anéantissement rétroactif


du contrat et voire des dommages et intérêts au profit des parties n'ayant pas commis
de faute car cette sanction peut être invoquée par l'assureur ou l'assuré. L'assureur
devra établir que la majoration par son client de la valeur ne procède pas d'une
exagération mais de l'intention d'obtenir un profit illicite. La fraude de l'assuré lui
fera perdre tout droit indemnité.

Pour invoquer la nullité, l'assuré doit faire la preuve que l'assureur à majorer la valeur
pour encaisser des primes plus élevées et donc faire un bénéfice supérieur. C'est un
cas rare car l'assureur se borne à enregistrer la valeur déclarée par son client. Si
l'assuré découvre la fraude avant un sinistre, il demandera la nullité du contrat mais si
c’est à l'occasion d'un sinistre, il se contentera de demander l'exécution du contrat et la
restitution de l'excédent des primes indûment payées. 

         Non frauduleuse : entraîne seulement lorsqu'elle est invoquée la réduction du


contrat. Ce dernier demeure valable mais la somme assurée est ramenée à la valeur
exacte de la somme assurée et corrélativement, les primes à échoir sont réduites dans
la même proportion.

Cette réduction est rétroactive, l'assureur conserve intégralement les primes échues.
C'est le cas lorsque l'exagération a été commise de bonne foi lors de la souscription de
la police, lorsque la valeur de la chose a, en cours de contrat, diminué par usure ou
vétusté.

2. Les assurances multiples.

Elles apparaissent lorsque deux ou plusieurs assurances couvrent en même temps un


même risque. Cette pluralité d'assurance n'est pas toujours volontaire. Elle l'est
lorsque l'assuré s'adresse à plusieurs assureurs afin que chacun prenne en charge une
partie de la garantie. Elle est involontaire lorsqu'une personne tel un expéditeur ayant
souscrit une assurance sur la marchandise expédiée se trouve à bénéficier d'un contrat
souscrit par une autre personne comme le transporteur.

L'assurance multiple suppose plusieurs conditions :

         pluralité d'assureur

         identité d'objets

         identité de risque


         identité d'intérêt

         simultanéité des assurances

         caractère conjoint des garanties (pas subsidiaire)

La loi ses obligations à celui qui s'assure ainsi auprès de plusieurs assureurs de donner
à chaque assureur connaissance des autres assureurs (nom + montant). Cette
obligation légale est assortie d'aucune sanction directe, sans doute la preuve de la
fraude de l'assuré se trouvera facilitée par le défaut de déclaration mais aucune
conséquence ne pourra résulter d'une telle omission à l'encontre de l'assuré de
mauvaise foi, si l'existence des sommes assurées n’excède pas la valeur de l'objet car
il y a ici concours d'assurance. Mais si les sommes assurées excèdent à la valeur de
l'objet, il y a assurance cumulative qui détermine les règles visant à rétablir le principe
indemnitaire. Ces assurances cumulatives ont un régime différent si elles sont ou non
frauduleuses. La loi prévoit que les non frauduleuses sont toutes valables mais que
chacune produit ces effets en proportion de la somme à laquelle elles s'appliquent
jusqu'à concurrence de l'entière valeur de la somme assurée : réduction
proportionnelle de chaque assureur afin que l'assuré ne puisse recevoir une
indemnisation supérieure au préjudice effectivement subi. L'indemnité sera réduite si
l’excès est découvert après le sinistre. S'il est découvert avant, la réduction
s'appliquera aux primes futures.

Le législateur n'ayant pas établi de règles propres aux assurances cumulatives


frauduleuses, on leur applique par analogie les sanctions de la sur assurance
frauduleuse c'est-à-dire la nullité des contrats mêmes souscrits successivement et la
possibilité pour les assureurs d'obtenir des dommages et intérêts.

3. La part de dommage laissée à la charge de l'assuré.

Si en vertu du principe indemnitaire, l'assuré ne peut pas recevoir une indemnité


supérieure au montant du dommage subi, il est possible de prévoir qu'il recevra une
somme inférieure, l'assureur ne couvrant pas la totalité du préjudice que le sinistre
peut causer à l'assuré.

Le législateur précise qu'il peut être stipulé que l'assuré reste l'obligé de son propre
assureur pour une somme ou une quotité déterminée ou qu'il supporte une déduction
fixée d'avance sur l'indemnité du sinistre (article L. 121 – 1 alinéa 2).

Ainsi le législateur évoque la pratique des découverts obligatoires et des franchises :

         le découvert obligatoire contraint l'assuré de garder à sa charge personnelle


une part du dommage fixé par une fraction constante ou par une somme déterminée. Il
intéresse l'assuré à la non réalisation du risque et joue ainsi un rôle de prévention.
L'assuré ne peut se faire garantir par un tiers cette part étant obligatoirement mise à sa
charge.
         La franchise conduit à laisser une part du dommage à l'assuré. Il s'agit de
réaliser une saine gestion de la mutualité en laissant les petits sinistres alourdissant les
charges de l'assureur. Il existe deux sortes de franchise. La franchise simple qui
permet à l'assureur de ne pas payer les dommages inférieurs à la limite fixée mais
oblige à garantir ce qui la dépasse. C'est une fin de non-recevoir qui écarte les petites
réclamations, l'assuré peut être tenté d'exagérer les dommages subis pour contrer la
franchise simple. La franchise absolue est toujours déduite de l'indemnité quelle que
soit le montant du sinistre. Elle se distingue du découvert obligatoire car elle est
facultative. Il s'agit en fait d'un découvert facultatif.

4. Recours de l’assureur contre le tiers responsable.

Le principe indemnitaire s'oppose à ce que l'assuré à indemniser par l'assureur exerce


dans la limite de ce qu'il aperçut un recours contre le tiers responsable. Ce qui
permettrait un enrichissement de l'assuré. Par ailleurs, le tiers ne doit pas échapper
aux conséquences de sa responsabilité. La loi a accordé à l'assureur ayant payé
l'indemnité, une subrogation jusqu'à concurrence de cette indemnité dans les droits et
actions de l'assuré contre le tiers responsable. Il ne peut jamais réclamer plus qu'il n’a
payé. La subrogation n'est pas une opération spéculative. Le recours subrogatoires est
limité au montant même de l'indemnité que l'assureur aura préalablement versée à son
assuré et ne pourra être exercé que dans la mesure d'une action en responsabilité de
l'assuré contre le tiers.

La subrogation ne pourra plus jouer si elle est éteinte par prescription ou la


renonciation de l'assuré ou par le paiement du tiers à la victime. Si le tiers a payé à la
victime cela permet à l'assureur de se retourner en répétition contre son assuré.

Paragraphe 2 : la sous assurance et la règle proportionnelle.

Il y a sous assurance lorsque la valeur assurée est inférieure à la valeur assurable.


Cette situation, à l'inverse de celle de la sur assurance, ne présente aucun danger
d'enrichissement puisque quelle que soit la solution admise, le droit à indemnité sera
toujours limitée par la valeur du dommage. Cette sous assurance ne se rattachent pas
au principe indemnitaire.

La sous assurance suppose un contrat comprenant une valeur d'assurance déterminée.


L'assuré peut s'assurer que partiellement pour éviter une prime trop onéreuse. Comme
l'assureur établissait primes en considération de la valeur assurée en apportant les
risques, il limitera au sinistre total l’indemnité qu'elle devra verser. En cas de sinistre
partiel, il limitera l'indemnité en fonction de la valeur assurée et la valeur assurable.

Ex : un immeuble a une valeur d'un million d'euros et il est assuré pour 500 000 euros.
L'immeuble est partiellement détruit. L'assureur versera 250 000 EUR.

 
Maintien de l'équivalence des prestations : article L. 121 – 5 « s'il résulte des
estimations que la valeur de la chose assurée excède au jour du sinistre la somme
garantie, l'assuré est considéré comme restant son propre assureur pour
l'excédent, et supporte en conséquence, une part proportionnelle du dommage,
sauf convention contraire ».

Le montant du dommage est multiplié par la somme assurée et divisée par celle qui
aurait dû être.

Indemnité = dommage × valeur assurée

                             Valeur assurable

Cette règle proportionnelle de valeur est souvent mal accepté par ‘assuré surtout
lorsque c’est involontaire (dû à une mauvaise appréciation ou à l’augmentation de
l’objet assuré au cours du contrat.).

Or, les conséquences de cette règle peuvent être évité  par l’application des règles
conventionnelles. Le législateur a laissé aux parties la faculté d’adopter des
dispositions contraires à cette règle. Pour une renonciation totale ou partielle,
l’assureur devra recevoir une majoration de primes. Pour corriger une erreur
d’appréciation, il est possible d’insérer une clause de tolérance.

Section 3 : Les règles propres aux assurances de


responsabilité.
La place particulière des assurances responsabilité est due à l'originalité des
dommages couverts qui regroupent les indemnités réclamées par des tiers et les
intérêts de cette indemnité. Les dépens résultant de la poursuite en responsabilité et
les frais de défense peuvent y être joints par stipulation expresse au contrat. Mais elle
est aussi justifié par le particularisme de la notion de sinistre. Selon l'article L. 121 4 –
1 du code des assurances : « dans les assurances de responsabilité, l’assureur n’est
tenu que si, à la suite du fait dommageable prévu au contrat, une réclamation
amiable ou judiciaire est faite à l’assurée par le tiers lésé ». C’est la réclamation
qui importe. Mais en pratique, le sinistre est le fait générateur du dommage subi par la
victime car c’est ce fait, s’il est apparemment susceptible de causer un dommage, que
les polices obligent de signaler dans un délai de cinq jours sous peine de déchéance.

Dans cette assurance, le législateur donne à la victime la possibilité de réclamer soit à


l’assuré soit à l’assureur.

Paragraphe 1 : L’action en responsabilité de la victime contre l’assuré et


la garantie due par l’assureur.
Face à cette action, c’est généralement l’assureur qui défendra les intérêts de l’assuré
car c’est lui qui supportera les dettes de ce dernier.

A. La défense par l’assureur des intérêts de l’assuré.

L’assureur a quelque raison de craindre que l’assuré se désintéresse du procès civil.


L’assureur insert souvent un certain nombre de clauses qui tendent à le substituer à
l’assuré.

Il interdit à l’assuré de reconnaître sa responsabilité c’est-à-dire de tirer lui-même les


conséquences juridiques de l’accident. Cette reconnaissance est sanctionnée par son
inopposabilité à assureur. Il est également interdit à l’assuré (sous peine de la même
sanction) de transiger avec la victime, se réservant le droit de le faire seul.

Il impose à l’assuré la transmission de toutes les pièces du dossier sous peine de


dommages et intérêts pour le préjudice que le simple retard a causé, voire de
déchéance pour le cas de non transmission ou pour un retard tel qu’il a rendu la pièce
inutilisable. L’assureur se réserve la possibilité de diriger le procès en responsabilité
sous le nom de l’assuré y compris pour les voies de recours.

B. La garantie due à l’assuré responsable par son assureur.

Lorsque la victime intente une action en responsabilité contre l’assuré, celui-ci peut
mettre en cause son assureur en garantie de responsabilité.

L’assureur peut intervenir de lui-même dans cette instance. Mais l’assuré a la


possibilité d’intenter contre son assureur une action principale en garantie
indépendante de celle exercée contre lui par la victime devant le tribunal de son
domicile ou devant celui du lieu du fait dommageable.

Pour mettre en jeu la garantie de l’assureur il devra prouver sa dette envers la victime,
et l’obligation de garantie de l’assureur résultant du contrat l’assurance.

Paragraphe 2 : L’action directe de la victime contre l’assureur.

A l’action en responsabilité contre l’auteur de son dommage, la victime préfère une


action directe contre l’assureur du responsable pour une raison de solvabilité. Cette
action directe n’est pas expressément reconnue par le législateur mais l’article 53 de
la loi de 1930 (article L. 124 – 3 « l’assureur ne peut payer à un autre que le tiers
lésé tout ou partie de la somme due par lui, tant que ce tiers n’a pas été
désintéressé, jusqu’à concurrence de ladite somme, des conséquences pécuniaires
du fait dommageable ayant entraîné la responsabilité de l’assuré».) ayant édicté
l’immobilisation de l’indemnité entre les mains de l’assureur, ce qui implique
l’attribution exclusive à la victime de la créance de l’assuré à l’assureur. La
jurisprudence en a déduit qu’elle disposait d’un droit propre sur cette indemnité et de
ce fait d’une action directe contre l’assureur du responsable.

A. Les conditions d’exercice.

L’action directe ne peut être exercée que par les personnes pouvant agir en
responsabilité :

         Les victimes et les ayants droits

         Les personnes subrogées aux victimes ou ayants droits comme


l’assureur de choses qui après avoir indemniser son assuré agit par subrogation

         Les caisses de sécurité sociale.

L’exercice suppose que la responsabilité de l’assuré soit établie et que la victime n’est
pas été totalement indemnisée par l’assuré (pas de cumul d’indemnisation). Si elle n’a
reçu qu’une indemnisation partielle, elle peut par l’action directe réclamée à
l’assureur le surplus jusqu’au montant de la garantie. Si l’indemnisation partielle de
l’assureur est justifiée par le montant de la garantie, la victime peut agir contre
l’assuré responsable pour obtenir le solde.

B. Les effets.

L’action directe permet à la victime d’obtenir le paiement direct d’une somme


bloquée entre les mains de l’assureur. En vertu de cette action, la victime dispose
d’une créance avec les garanties attachées. L’assureur peut en principe lui opposer
toutes les exceptions qu’il aurait pu opposées à l’assuré lui-même qu’elles soient
fondées sur l’existence ou la validité du contrat ou qu’elles soient fondées sur
l’existence ou l’étendue de la garantie de l’assureur (ex : suspension pour non-
paiement de primes ou exclusions de risque).

Cependant, puisque le droit de créances de la victime née le jour du dommage, il ne


saurait être affecté dans son existence ou dans son objet par aucune cause de
déchéance encourue par l’assuré pour inobservation de clause de la police. Ex :
inobservation du délai de prévenance du dommage.

L’assureur, tenue d’acquitter une dette de son assuré, dispose contre son assuré d’un
recours après le paiement de l’indemnisation à la victime (action récursoire).

 
Chapitre 2 : Les assurances de personnes.
Elles couvrent les risques pouvant atteindre la personne de l’assuré. Elles n’ont pas
pour but de réparer un préjudice. Elles sont caractérisées par le caractère forfaitaire
des sommes assurées. L’assureur n’a pas la possibilité de discuter le préjudice réel
subi par le bénéficiaire. Il ne peut y avoir d’excès d’assurance, plusieurs assurances
peuvent être cumulées et peuvent s’ajouter à une indemnité de réparation.

L’assureur n’a aucun recours contre le tiers éventuellement responsable du sinistre car
la somme versée trouve sa cause dans la seule obligation née du contrat.

Elles comprennent essentiellement :

         L’assurance-vie

         L’assurance corporelle

         L’assurance contre la maladie

Elles peuvent être gérées en répartition ou en capitalisation par les sociétés


d’assurances selon la nature de l’opération réalisée.

Les assurances contre les accidents corporels et contre la maladie sont gérées en
répartition. Certaines assurances réalisent à la fois une opération d’assurance par la
recherche d’une sécurité et une opération d’épargne par la constitution d’un capital
devant être payé par l’assureur à l’échéance. Ce sont les assurances-vie gérées en
capitalisation.

Section 1 : Les types d’assurances de personnes.


Paragraphe 1 : L’assurance-vie : l’assurance de capitalisation.

L’assurance sur la vie est un contrat par lequel l’assureur s’engage à verser aux
souscripteurs ou à un tiers désigné une somme déterminée en cas de décès de la
personne assurée ou de survie de celle-ci après une époque donnée. Ce contrat met en
présence au maximum 4 personnes différentes :

         L’assureur

         Le souscripteur : il signe la police, il est débiteur de la prime. Il est lui-même


assuré lorsqu’il souscrit l’assurance sur sa propre tête.

         L’assuré : personne dont la vie émise en risque et dont la mort ou la vie
permettra l’ouverture du contrat. Le souscripteur peut contracter une assurance-vie sur
la tête de quelqu’un d’autre avec consentement écrit de celui-ci plus le montant de la
somme assurée. Mais ce n’est pas une obligation.
         Le bénéficiaire : il peut être assuré lui-même ou un tiers.

S’il y a constitution d’un capital, l’assureur prélève une prime de risque et une prime
épargne dont l’accumulation et la capitalisation se traduise par une provision
mathématique sur laquelle le souscripteur dispose d’un droit de créance. L’exercice de
ce droit lui permet de demander une avance sur sa police, de mettre engage celle-ci
met surtout de demander la réduction ou le rachat. Le souscripteur qui cesse de payer
ne perd pas pour autant les droits aux primes déjà versées, il encourt la réduction du
contrat si au moins deux primes ont été payées. Le capital réduit à une somme
correspondant au capital que devra l’assureur en contrepartie d’une prime unique dont
le montant équivaut à la provision mathématique constituée par les primes
antérieurement payées.

Si le contrat ne présente plus d’intérêt pour lui, le souscripteur peut obtenir de


l’assureur le remboursement de la provision mathématique c’est-à-dire la provision
constituée des primes déjà versées.

Ce paiement anticipé est qualifié de rachat, l’assureur rachète sa dette.

Paragraphe 2 : Les assurances de répartition.

A. Les assurances contre les accidents corporels.

C’est un contrat par lequel l’assureur s’engage en contrepartie du versement d’une


prime à verser une somme déterminée à l’assuré ou à son bénéficiaire en cas
d’accident corporel survenu pendant la période de garantie et provoquant une
incapacité ou une infirmité totale ou partielle ou la mort de l’assuré.

L’assureur peut accessoirement étendre sa garantie aux frais médicaux et


pharmaceutiques. Il s’agit d’une assurance de dommages sujette au principe
indemnitaire. L’assuré ou le bénéficiaire ne saurait recevoir une somme supérieure
aux dépenses d’ordre médical effectivement engagé.

B. Les assurances contre la maladie.

C’est un contrat par lequel l’assureur s’engage à verser une somme déterminée à
l’assuré au cas où il serait atteint par une maladie durant la période de garantie. Elle
prévoit aussi le remboursement de tout ou partie des frais médicaux. Il s’agit donc
d’une assurance de dommages soumis au principe indemnitaire.

Il s’agit de garanties complétant la garantie fournie par les régimes légaux et


prévoyant le versement d’indemnités journalières ou de capitaux. Certains contrats
limitent la garantie aux seuls remboursements des frais médicaux soit pour toutes les
maladies soit pour certaines maladies graves soit pour les actes chirurgicaux.
Les contrats d’assurance maladie prévoient de délai de carence pour éliminer des
risques dans la cause pouvait déjà exister avant la souscription (délai qui court lors de
la conclusion du contrat).

Section 2 : Les assurances de personnes à forme collective.


L’assurance est conclue sur une multitude de têtes par un contrat unique. La pratique
la désigne sous le nom d’assurance de groupe

Paragraphe 1 : Notion.

Article L. 140 – 1  du code des assurances : « est un contrat d’assurance de groupe


le contrat souscrit par une personne morale ou un chef d’entreprise en vue de
l’adhésion d’un ensemble de personnes répondant à des conditions définies au
contrat, pour la couverture des risques dépendants de la durée de la vie
humaine, des risques portants atteinte à l’intégrité physique de la personne ou
liés à la maternité,  des risques d’incapacité de travail ou d’invalidité ou du
risque de chômage. Les adhérents doivent avoir un lien de même nature avec le
souscripteur».

L’assurance collective des membres du personnel d’une entreprise qui fut la première
forme des assurances de groupe demain la plus usitée. Elle permet d’offrir aux
salariés des garanties supplémentaires. C’est encore utilisé par les organismes de
crédit pour se prémunir de la carence de leur débiteur. Ces organismes souscrivent
une assurance collective garantissant le remboursement des prêts en cas de décès ou
d’invalidité des emprunteurs et subordonnent l’attribution de ces prêts à l’adhésion
préalable à ce contrat pour les emprunteurs.

 Paragraphe 2 : Le  régime.

 L’assurance de groupe souscrite globalement sur la tête des membres d’une


collectivité par une personne habilitée à agir  pour celles-ci  ne devient effective que
par l’adhésion individuelle de chacun de ses membres. Ces derniers doivent remplir
un bulletin d’adhésion en y faisant leur déclaration de risque et en précisant le
bénéficiaire de leur choix. Pour les organismes de crédit, le bénéficiaire et
l’organisme prêteur.

 L’adhérent reçoit une notice définissant les garanties les modalités d’entrée en
vigueur remise par le souscripteur. Le souscripteur est tenu informer par écrit les
adhérents des modifications qui  peut être apporté leurs droits et obligations.  Dans ce
cas la modification lui sera opposable.
La prime qui est en fonction du nombre et de l’âge moyen des assurés est dû par le
souscripteur seul. En pratique celui-ci obtient le versement préalable des assurés avant
d’effectuer ce paiement. Dans l’assurance de groupe des entreprises, l’employeur
souscripteur peut retenir une certaine part de leur salaire avec leur accord.

 Le contrat d’assurance groupe étant par nature une sorte de cadre général destiné à
contenir de multiples garanties, ce contrat ne pourrait fonctionner sans la
collaboration entre le souscripteur et l’assureur. Les informations données par le
souscripteur permettront à l’assureur de déterminer le montant de la prime due.

Le souscripteur ne peut exclure un adhérent que si le lien qui les unit est rompu ou si
l’adhérent cesse de payer la prime. L’exclusion : intervenir qu’au terme d’un délai de
40 jours après l’envoi d’une lettre en recommandé du souscripteur d’une mise en
demeure. Elle ne peut faire obstacle au paiement des prestations acquises en
contrepartie des primes versées antérieurement par l’assuré.

PARTIE III :
LES CONTRATS D’ASSURANCE.
 

En vertu du contrat d’assurance, l’assureur s’engage à exécuter une prestation


déterminée soit à l’égard du souscripteur du contrat soit au tiers désigné par lui dans
le cas où tel événement futur et incertain se réaliserait.

Le contrat d’assurance n’est pas un contrat solennel mais un contrat consensuel car si
la loi exige certaines formes particulières, ces formes sont demandées pour faire
preuve. C’est un contrat aléatoire, synallagmatique, à exécution successive, à titre
onéreux et d’adhésion.

         Aléatoire : article 1964 du code civil : « le contrat aléatoire est une
convention réciproque dont les effets, quant aux avantages et aux pertes, soit
pour toutes les parties, soit pour l’une ou plusieurs d’entre elles, dépendent d’un
événement incertain ». La réalisation du risque dans ces contrats doit être la
conséquence du hasard et non de la volonté de l’assuré (exception notamment en cas
de suicide dans les assurances-vie).
          Synallagmatique : le contrat entraînera des obligations pour chacune des
parties ; l’essentiel de ces obligations étant pour l’assuré le paiement des primes et
pour l’assureur le règlement de l’indemnité.

         Exécution successive : ce contrat ne s’exécute pas de manière instantanée.


Mais il s’étale sur une certaine durée et prévoir la résiliation et non la résolution en
cas de non exécution.

         A titre onéreux : il n’y a pas d’intention libérale. Le caractère aléatoire montre
que chacun compte réaliser un profit dans l’opération. L’assureur vend une sécurité
dont l’assuré doit payer le prix. Toutefois, il y a souvent une intention libérale dans
les relations assuré – tiers bénéficiaire et notamment dans les assurances-vie.

         Adhésion : il est souvent donné comme l’exemple du contrat d’adhésion car il
est élaboré et rédigé uniquement par l’assureur dont l’assuré ne discute pas les
conditions. Il y eut de ce fait des abus. La loi du 13 juillet 1930 a voulu réduire ces
abus par des dispositions impératives. Les assureurs demeurent le pré-redacteur des
polices. C’est pourquoi les tribunaux continuent d’interpréter les clauses ambiguës en
faveur des assurés.

TITRE 1 : La formation du contrat d’assurance.


 

Chapitre 1 : La conclusion du contrat d’assurance.


Le problème se présente différemment selon qu’il s’agit d’un contrat nouveau ou de la
conclusion d’une convention modifiant un contrat antérieur.

Section 1 : Convention créant une assurance nouvelle.


Il y a un échange des consentement, une prise d’effet et un problème de preuve.

Paragraphe 1 : L’échange des consentements.

Le contrat d'assurance peut être conclu après une longue phase de pourparlers.

S'il y a des pourparlers c'est que l'assureur a besoin de s'informer des risques et
d'informer l'assuré. La loi du 31 décembre 1989, dite loi Bérégovoy, à modifier
l'article L. 112 – 2 « l'assureur doit obligatoirement fournir une fiche
d'informations sur le prix et les garanties avant la conclusion du contrat. Avant
la conclusion du contrat, l'assureur remet à l'assuré un exemplaire du projet de
contrat et de ses pièces annexes ou une notice d'informations sur le contrat qui
décrit précisément les garanties assorties des exclusions, ainsi que les obligations
de l'assuré ». 

Ces pourparlers conduits à l'établissement d'une proposition d'assurance : le futur


assuré devra faire mention d'un certain nombre d'informations. Ce questionnaire
permettra à l'assureur d'être renseigné grâce aux réponses de l'assuré. C'est sur ces
réponses que l'assureur opère la sélection des risques.

Si la proposition d'assurance émane de l'assureur, on l'analyse comme une offre faite


par le futur assuré à l'assureur. L'assureur peut accepter ou refuser.

Si dans sa réponse, l'assureur apporte des modifications, on parle de contre-


proposition soumise à l'assuré.

La proposition n'est qu'un acte préparatoire quand elle n'a pas été acceptée, ce qui
engage ni l’assuré ni l'assureur. Pour qu'il y ait engagement, il faut un contrat signé
entre les parties.

L'assuré n'est pas obligé de maintenir son offre dans un certain délai et pourra la
retirer à n'importe quel moment (article L. 112 – 2). Cette disposition est contraire au
droit commun où il y a une exigence du maintien de l'offre par la jurisprudence
pendant le temps nécessaire à la vente.

En l'absence de révocation de l'offre, il n'y a pas de délai légal où l'offre serait


caduque, bien que le pollicitant pourrait sans craindre accompagner son offre de date
limite d'acceptation.

L'assureur n'est pas obligé d'accepter dans un délai déterminé et son silence n’engage
pas sa responsabilité.

L'acceptation n'est soumise à aucune formalité particulière mais elle doit être exprès.

Lors de l'accord des volontés, l'assureur retardera le moment de la conclusion en la


soumettant à des conditions supplémentaires. Il est souvent stipulé que le contrat est
formé qu'après la signature ou le paiement de la première prime. Si l'assuré souhaite
être couvert plus rapidement, il va lui demander une note de couverture qui est une
police provisoire remise à l'assuré avant la rédaction définitive du contrat. C'est donc
un avant contrat d'assurance qui doit être interprétée aux conditions générales de la
police type de l'assureur.

Paragraphe 2 : La prise d’effet du contrat.

C'est le moment où le contrat déjà conclu s'appliquera quant aux obligations des
parties. En principe, le contrat produit un effet immédiat. Il y a donc concomitance
entre la prise d'effet et la conclusion du contrat.
Dès l'intervention de l'accord des parties, l'assureur est obligé de garantir les risques et
l'assuré est obligé de payer la prime. Mais certaines clauses peuvent établir que le
contrat prendra effet plus tard, alors que le contrat est déjà conclu. La prise d'effet
peut être subordonnée au paiement de la première prime ou à la signature de la police
par l'assuré. Des difficultés se présenteront s’il y a un sinistre lors de la conclusion du
contrat car la détermination de l’heure sera difficile car elle n'est pas indiquée. Les
assureurs ont pris l’habitude d'insérer une clause prévoyant la prise d'effet que le
lendemain à 12 heures de la conclusion du contrat. Les compagnies ont l'habitude de
subordonner la prise d'effet au paiement de la première prime et prévoit aussi que la
garantie ne sera due que le lendemain du paiement à midi.

Si l'assuré établit un chèque sans provision, la garantie se trouve subordonnée à


l'encaissement du chèque. L'assureur est tenu sous condition résolutoire du non
encaissement.

Paragraphe 3 : La preuve du contrat d'assurance.

A. Exigence d’un écrit

L'article L. 112 – 3 précise que « le contrat d'assurance et les informations


transmises par l'assureur au souscripteur mentionnées dans le présent code sont
rédigés par écrit, en français, en caractère apparents ». Par ce texte de 1930, la loi
a entendu écarter la jurisprudence antérieure à 1930 où la validité du contrat n'était
pas subordonnée à la rédaction d'un écrit. Il n’y a plus reconnaissance de l'assurance
verbale. Les tribunaux ont refusé la possibilité de prouver par témoin.

Cette exigence est d'ordre public mais la loi n'a pas voulu faire du contrat d'assurance
un contrat solennel. La police doit être rédigée par écrit sans fixer une forme
sacramentelle. Le contrat pourra être prouvé en rapprochant la proposition écrite de
l'assuré et l'acceptation par fax de l'assureur donnant son accord à cette proposition.

Sous réserve de cette distinction entre la formation du contrat et la preuve, la seule


preuve admise sera la preuve littérale. La preuve testimoniale sera admissible lorsqu'il
y a commencement de la preuve par écrit.

B. Exigence de certaines mentions.

La police doit contenir les engagements, elle doit être rédigée en plusieurs
exemplaires. C'est un document qui porte le nom et la raison sociale de l'assureur et
qui comporte deux catégories de clause : les conditions générales et les classes
dactylographiées qui sont des conditions particulières (stipulation spéciale du contrat).

En plus, il y a des intercalaires, qui font corps avec la police, et qui ont la même force
obligatoire.
En cas de contradiction entre les deux catégories, ce sont les conditions particulières
qui doivent s’appliquer car il s’agit de la volonté réelle des parties.

Le contrat doit être rédigé en caractères apparents, ce qui a pour but de faire échec à la
pratique. La police doit être lue sans effort, si une clause est écrite non clairement elle
est inopposable à l’assuré.

Les clauses édictant des nullités et des déchéances ou des exclusions doivent être
mentionnées en caractère très apparent.

Section 2 : La convention modifiant une assurance


préexistante.
Les parties peuvent être amenées à apporter des modifications à leur convention par
suite de changements. Elles peuvent aussi vouloir rectifier une erreur, voire interpréter
une des clauses ambiguës ou douteuses. Il y a donc rédaction d’un acte nouveau
appelé avenant car il s’ajoute à la police. L’article L. 112 – 3 alinéa 5 précisé que «
toute addition ou modification du contrat d’assurance primitif doit être constaté
par un avenant signé des parties». La police ne peut être modifiée que par un
document de la même forme. L’avenant fait partie intégrante de la police faisant un
tout indivisible. La rédaction de l’avenant n’est requise qu’à titre probatoire. Mais
cette exigeant s’est écarté par le législateur quand l’assureur a accepté par le silence
une modification du contrat. Selon l’article L. 112 – 2 alinéa 5 « est considérée
comme acceptée la proposition, faite par lettre recommandée, de prolonger ou de
modifier un contrat ou de remettre en vigueur en contrat suspendu, si l’assureur
ne refuse pas cette proposition dans les dix jours après qu’elle lui est parvenue».
Après ce délai, il y a acceptation tacite de l’assureur sauf en cas d’assurance-vie.
L’assuré doit être lié, si le contrat a été résilié, l’article L. 112 – 2 ne pourra pas
intervenir car il faut une modification du contrat. Pour que le silence de l’assureur
entraîne une modification, il faut que la proposition soit suffisamment claire et précise
la portée des modifications qu’il souhaite et ne constitue pas l’amorce de pourparlers.

Est-il possible d’admettre le jeu de l’article L. 212 – 2 si la proposition ne donne pas


d’indication sur le montant de la prime ? La jurisprudence fait jouer le silence de
l’assureur dans l’hypothèse où l’assuré demande la garantie d’un nouveau risque :
cour de cassation 7 juillet 1992.

La loi vise la proposition faite par lettre recommandée. Mais les tribunaux ont affirmé
que l’envoi de la lettre recommandée n’avait qu’un caractère probatoire.

Le délai court le lendemain du jour de réception de la proposition de modification.

Pour faire échec à la proposition, l’assureur doit émettre son refus dans ce délai (qui
paraît trop court).

Le silence ne joue pas pour l’assuré.


 

Chapitre 2 : Le contenu du contrat d’assurance.


Au stade de sa formation, le contrat contient 2 éléments essentiels : le risque qui est la
base de l’obligation de l’assureur et la prime qui est la base de l’obligation de l’assuré.

Section 1 : Le risque dans le contrat d’assurance.


 

Paragraphe 1 : La notion de risque.

A. Les caractères du risque assurable.

Le risque est le fondement même du contrat car il permet le paiement de la prime. Il


doit répondre aux caractères inhérents de sa nature, faute de quoi l’assurance n’est pas
valable.

Définition du risque : événement préjudiciable futur et incertain ou d’un terme


indéterminé en dehors de la volonté des parties contre lequel assuré de se prémunir.

1. Un risque réel.

Le caractère réel ces exigences que sa réalisation par le sinistre soit possible. Or cette
réalisation ne sera possible que s’il s’agit d’un événement incertain et futur.

a. événement incertain.

Il n’y aura aucune incertitude si l’événement ne peut se réaliser selon les règles
surnaturelles. L’exigence de l’incertitude n’est pas absolue, elle peut ne porter que sur
la date de réalisation et non sur le fait de sa réalisation.

b. événement futur.

Si l’événement est passé, s’il est déjà réalisé, l’assurance est nulle même si les parties
ignoraient cette réalisation. C’est le refus du risque putatif dans les assurances
terrestre. Mais exceptionnellement, il est admis la validité du contrat dans l’assurance
maritime dans l’article L. 172 – 4 à condition que ni l’assureur ni l’assuré ne sache la
vérité.
Le code prévoit que la partie qui savait doit payer à l’autre une somme égal au double
d’une prime annuelle. On admet exceptionnellement la validité de l’assurance de
responsabilité des fautes professionnelles antérieures à la conclusion du contrat.

c. événement indépendant de la volonté des parties.

Il y aurait plus d'aléas si le risque dépendait de la volonté des parties. Cela ne veut pas
dire que le risque n'est pas assurable s'il y a faute de l'assuré. Le risque sera admis si
l'influence de la volonté n'est pas exclusive. Toutes les fautes non intentionnelles
peuvent faire l'objet d'assurance et celles-ci sont fort nombreuses.

2. Un risque licite.

Le caractère réel du risque est la première condition nécessaire mais elle est
insuffisante. Il faut que le risque soit licite. Les condamnations pénales et amendes
pénales ou fiscales ne sont pas assurables même si l'infraction est non intentionnelle.
Seules les conséquences civiles des infractions pénales peuvent être assurées.

B. Détermination des risques non assurés.

Certains risques sont exclus soit par la loi soit par la volonté des contractants eux-
mêmes.

1. Pour les risques de guerre.

L'article L. 121 – 8 précise que « l'assureur ne répond pas, sauf convention


contraire, des pertes et dommages occasionnés soit par la guerre étrangère, soit
par la guerre civile, soit par des émeutes ou par des mouvements populaires ».
Les risques sont trop concentrés pour en effectuer une prévision statistique.

a. La guerre étrangère.

Le code établit une présomption de risque de guerre pour tous sinistres intervenus
durant l'état de guerre. La charge de la preuve contraire appartient à l'assuré s'il
prétend à une indemnité. Il faut qu'il prouve qu'il n'y a aucun lien de cause à effet
entre le sinistre et la guerre. On lui demande la preuve négative avec le fait de guerre.
« Lorsque ces risques ne sont pas couverts par le contrat, l'assuré doit prouver
que le sinistre résulte d'un fait autre que le fait de guerre étrangère ».

Les parties peuvent restreindre ou supprimer l'exclusion légale et garantir certains


faits de guerre. Elles peuvent élargir l'exclusion légale soit en suspendant le contrat
pendant la guerre soit en écartant les dommage résultant même indirectement de la
guerre.
b. La guerre civile, les émeutes et mouvements populaire.

Il y a perturbation de l'ordre établi. Le seul fait que le sinistre ait lieu durant cette
période ne suffit pas exclure. « Il appartient à l'assureur de prouver que le sinistre
résulte de la guerre civile, d’émeutes ou de mouvements populaires ». L'assureur
doit prouver le lien de cause à effet.

2. Les fautes intentionnelles.

La faute dolosive de l'assuré n'est jamais couverte malgré toute convention contraire.
Cette disposition se justifie par le fait que les sinistres sont dangereux pour l'ordre
public et la réalisation volontaire du sinistre est incompatible avec la notion de risque
assurable. Elle apparaîtra quand celui qui agit veut réaliser le dommage garanti et
provoque le sinistre.

a. Faute commise par l’assuré.

Selon l'article L. 113 – 1 « les pertes et les dommages occasionnés par des cas
fortuits ou causés par la faute de l'assuré sont à la charge de l'assureur sauf
exclusion formelle et limitée contenu dans la police. Toutefois l'assureur ne
répond pas des pertes et dommages provenant d'une faute intentionnelle ou
dolosive de l'assuré ». Il faut que l'assuré ait connaissance de son action pour que la
faute soit intentionnelle.

b. Faute intentionnelle des personnes dont l’assuré est responsable.

Ici, selon l'article L. 121 – 2 « l'assureur est garant des pertes et dommages causés
par des personnes dont l'assuré est civilement responsable en vertu de l'article
1384 du Code civil, quelles que soit la nature et la gravité des fautes de ces
personnes ». Il s'agit d'un texte d'ordre public. Mais cela ne signifie pas pour autant
que l'assureur court automatiquement le fait d'autrui. Mais à chaque fois qu'il le
couvre, peu importe sa gravité.

Même lorsque la police couvre la responsabilité du fait d'autrui, l'assureur reste libre
de subordonner sa garantie à certaines limites à condition que ces limites soient
valables pour tous.

Si le sinistre est un fait volontaire d'un préposé, l'assureur est engagé mais il peut se
retourner contre le préposé. Ce record est interdit dans les autres cas.

En ce qui concerne l’assurance de personne et notamment le suicide de l’assuré,


l’article L. 132 – 7 (qui a subi plusieurs remaniements depuis 1930) précise que «
l’assurance en cas de décès est de nul effet si l’assuré se donne volontairement et
« consciemment » la mort au cours de la première année du contrat ».
Aujourd’hui, l’assureur n’a pas le droit d’exclure sa garantie si le suicide intervient
après la première année depuis la loi du 3 décembre 2001.

De plus, cet article dispose que « l'assurance en cas de décès doit couvrir le risque
de suicide à compter de la deuxième année du contrat. En cas d'augmentation
des garanties au cours de contrat, le risque de suicide, pour les garanties
supplémentaires, est couvert à compter de la deuxième année qui suit cette
augmentation ».

Mais une protection a été apportée par la pression des veuves et le législateur a prévu
que les dispositions ne sont applicables au contrat d'assurance groupe souscrit pour
garantir le remboursement d'un logement. Dans ce cas, l'assurance doit couvrir de la
souscription dans la limite d'un plafond. Ce plafond est fixé par décret du 28 mars
2002, il est de 120 000 euros. Tous les prêts à hauteur de ce plafond seront
remboursés.

3. Les risques formellement exclus.

Les parties au contrat vont délimiter leurs rapports contractuels en réduisant le


contenu du contrat par des clauses négatives d’exclusions ou par des clauses positives
déterminant les risques assurés.

Selon l'article L. 113 – 1 précité, il ne pourra être fait échec à ce principe de liberté
d'exclusions qu'en vertu d'une exclusion formelle et limitée contenu dans la police.

Trois conditions de validité pour l'exclusion :

         l'exclusion doit être contenue dans la police comme un avenant et avec
l'accord de l'assuré.

         L'exclusion doit être formelle. On considère que cette exigence est satisfaite
s'il est clairement exprimé et en caractère très apparent.

         Elle doit être limitée c'est-à-dire que l'assuré doit pouvoir connaître avec
précision le risque qui par exception à la règle de principe est exclu de la garantie.

Cela conduit à écarter comme nulle car trop générale exclusion des cas fortuits, de
toutes les facteurs ou les fautes pénales ou les fautes lourdes. On considère que
l'exclusion n'est pas limitée dans l'assureur donné des exemples avec l'adverbe
notamment.

La preuve que le sinistre ne fait pas l'objet d'une exclusion incombe depuis 1980 à
l'assureur.

Paragraphe 2 : La déclaration du risque.


Il s'agit d'une obligation fondamentale de l'assuré spécifique de ce contrat. L'assureur
doit s'en remettre déclaration du preneur d'assurance. Mais le contrat d'assurance est
un contrat à exécution successive qui sera amené à s'adapter et donc l’assuré doit
procéder non seulement à la déclaration initiale du risque mais aussi à la déclaration
ultérieure des variations de risque.

A.    La déclaration initiale du risque.

Selon l'article L. 113 – 2, l'assuré est obligé « de répondre exactement aux


questions posées par l'assureur, notamment dans le formulaire de déclaration du
risque par lequel l’assureur l’interroge lors de la conclusion du contrat, sur les
circonstances qui sont de nature à faire apprécier par l'assureur les risques qu’il
prend en charge ». Cette obligation était déjà imposée par la jurisprudence avant
1930. La loi n'impose pas le questionnaire mais constate cette pratique.

L'article L. 113 – 8 dispose que « le contrat d'assurance est nul en cas de réticences
de fausse déclaration intentionnelle de la part de l'assuré, quand cette réticence
ou cette fausse déclaration change l'objet du risque ou en diminue l'opinion pour
l'assureur, alors même que le risque omis ou dénaturé par l'assuré a été sans
influence sur le sinistre ».

Si la mauvaise foi de l'assuré n'est pas établie, la sanction sera moindre : article L. 113
– 9 alinéa 1 « l'omission la déclaration inexacte de la part de l'assuré dont la
mauvaise foi n'est pas établie n'entraîne pas la nullité de l'assurance ».

1        .L’obligation de déclaration du risque.

Avant la loi du 31 décembre 1989, le code des assurances précisées que l'assuré n’est
tenu de déclarer que les circonstances connues de lui. Dans les textes nouveaux, la
solution demeure. Si une circonstance est inconnue de l'assuré, celui-ci ne commet
aucune faute en ne la déclarant pas. Il est donc valablement garanti même si la
circonstance peut changer l'opinion de l'assureur sur le risque. L'assureur couvre un
risque qu'il n'a pas pu apprécier correctement.

Il ne faut pas confondre ici ignorance et bonne foi. La bonne foi entraîne une
modération de la sanction. L'ignorance décharge l'assuré.

2. Les modalités de la déclaration.

a. Avant la loi de 1989

Déclaration spontanée qui consiste à laisser à l'assuré le soin de formuler une


proposition d'assurance en remplissant le formulaire remis. Mais inconvénients car
l'assuré connaît mal la technique d'assurance et détermine mal les circonstances
intéressant l'assureur.

C'est pour ça que l'assureur indique les points sur lesquels doivent porter la
déclaration et donc il leur donne un questionnaire détaillé.

Se questionnaire est rempli et signé par l'assuré et il constitue la base de l'assurance. Il


permet de déterminer la commune intention des parties en cas de conflit. Mais il est
incomplet. Ainsi on affirmait que ce questionnaire faciliter la tâche de l'assuré mais
n'entraîner pas renonciation par l'assureur de toute déclaration spontanée par l'assuré.

Dans un arrêt du 7 décembre 1982, cette solution a été remise en cause par la cour de
cassation dans un sens favorable à l'assuré.

La commission des clauses abusives dans 2 recommandations à condamner ce type de


questionnaire.

b. Depuis la loi de 1989.

La loi de 1989 a écarté la déclaration spontanée au profit d'un questionnaire limitatif


et précis.

Limitatif car si l'assureur a remis une question sur un aspect important du risque,
l'assuré ne sera pas responsable. Donc il y a obligation pour les assureurs de présenter
des questionnaires les plus complets possibles.

Précis car l'article L. 112 – 3 alinéa 2 donne une mise en garde à l'assureur lorsque
avant la conclusion du contrat l'assureur a posé des questions par écrit à l'assuré et
notamment par un formulaire ; il ne peut se prévaloir du fait qu'une question exprimée
en termes trop généraux n'a reçu qu’une réponse imprécise.

Si la consécration de la jurisprudence. Les réponses partielles sont imputables à


l'assureur. Il est donc nécessaire d'avoir un questionnaire fermé.

B. Les sanctions.

S'il y a mauvaise foi, il y a nullité du contrat. Mais si l'assuré est de bonne foi, il y a
modification ou résiliation du contrat.

Si cela était constaté après le sinistre, le contrat ne produira que des effets réduits.
C'est à l'assureur de prouver par tout moyen que l'assuré a violé son obligation de
déclaration. Il doit apporter cette preuve par trois moyens :

         la circonstance non déclarée était de nature à influer sur l'opinion du risque.

         La circonstance était connue de l'assuré.

         L'assuré n'a pas fait cette déclaration ou qu’elle n'est pas conforme à la réalité.
La sanction sera différente selon le cas.

1. L’assuré de mauvaise foi.

L'article L. 113 – 8 dispose que « le contrat d'assurance est nul en cas de réticences
de fausse déclaration intentionnelle de la part de l'assuré, quand cette réticence
ou cette fausse déclaration change l'objet du risque ou en diminue l'opinion pour
l'assureur, alors même que le risque omis ou dénaturé par l'assuré a été sans
influence sur le sinistre ». Peu importe qu'elle ait été découverte avant ou après la
survenance du sinistre ou que la circonstance omise ait eu une influence sur la
réalisation du sinistre. Elle doit avoir été intentionnelle de la part de l'assuré. Mais la
seule connaissance n'est pas suffisante. Il faut l’ « intentio dolis ».

La nullité efface rétroactivement les effets du contrat. L'assureur pourra demander le


remboursement de toutes les indemnités déjà versées pour régler les sinistres
antérieurs avec les intérêts de ces indemnités depuis le jour où il les a touchés.

La nullité n'oblige à l'assureur à restituer les primes déjà versées. La rétroactivité de la


nullité est écartée pour les primes. L'assureur a droit à toutes les primes échues et celle
de l'année en cours. C'est une pénalité très lourde pour l'assuré.

Cette sanction est opposable aux bénéficiaires du contrat et aux victimes qui agissent
par action directe.

2. L’assuré de bonne foi.

Le manquement est sanctionné moins sévèrement dans le contrat dont la prime est
inférieure à celle qu'elle aurait dû être. La sanction de l'article L. 113 – 9 n'est
applicable que si la circonstance omise était connue de l'assuré, si elle était inconnue,
l'assuré est totalement garanti.

Le législateur prévoit de situation différente suivant le moment du sinistre (article L.


113 – 9):

         si le manquement est constaté avant tout sinistre, l'assureur dispose d'une
action. Il peut proposer à l'assuré le maintien du contrat avec une augmentation de
prime. Cette surprime proposée est acceptée le contrat se trouve modifier à compter
du nouvel accord si elle est refusée, l'assureur peut résilier le contrat. L'assureur peut
également choisir directement la résiliation de l'assurance dès la découverte du
manquement et notifiera cette résiliation par une lettre recommandée qui prendra effet
dix jours après la notification. Mais l'assureur dispose aussi de la faculté de maintenir
le contrat sans augmentation de prime c'est-à-dire qu'il renonce à la sanction prévue ;
cette renonciation peut résulter d'une lettre ou d'un avenant mais peut également être
tacite.
         Si le manquement est constaté après le sinistre : si l'omission est constatée
après, l'indemnité réduit en proportion. C'est le cas le plus fréquent. L'irrégularité est
découverte en pratique à l’occasion d'un sinistre. C'est l'application du principe de
proportionnalité des primes au risque. La réduction s'applique même lorsque le risque
omis a été sans influence sur la survenance du risque, du sinistre.

L'obligation de déclaration se maintient au cours du contrat.

Paragraphe 2 : La déclaration ultérieure du risque.

A.    Le risque aggravé.

Le contrat doit s’adapter aux circonstances nouvelles. Le plus souvent, ces


modifications se ramèneront à une question de primes (primes nouvelles pour risque
nouveau).

Mais cette adaptation ne pouvant être imposée à l'assureur, la faculté de résilier devra
lui être réservée sauf dans les assurances sur la vie (article L. 113 – 4 in fine), dans ce
cas l'assureur prend charge tous les cas d'aggravation.

L'article L. 113 – 2 troisièmement obligé l'assuré a déclaré en cours de contrat les


circonstances nouvelles qui ont pour conséquence soient aggravés les risques soient
d'en créer de nouveaux et rendent de ce fait inexact ou caduc les réponses faites à
l'assureur de questionnaire initial.

Par définition de l'aggravation, l'article L. 113 – 4 précise que « en cas d'aggravation


du risque en cours de contrat, telles que, si les circonstances nouvelles avaient été
déclarées lors de la conclusion ou du renouvellement du contrat, l'assureur
n'aurait pas contracté ou l'aurait fait moyennant une prime plus élevée,
l'assureur à la faculté soit de dénoncer le contrat, soit de proposer un nouveau
montant de prime ».

L'article L. 113 – 2 précise que « l'assuré doit, par lettre recommandée, déclarer
ces circonstances à l'assureur dans un délai de quinze jours à partir du moment
où il en a eu connaissance ».

Cette déclaration permettra à l'assuré de prendre parti entre la continuation du contrat


avec ou sans augmentation de prime ou sa résiliation. Mais elle produit un effet
provisoire qui est la couverture du risque aggravé provisoirement. Cette garantie ne
jouera que dans les limites de la somme assurée et sur l'indemnité l'assureur serait
endroit de retenir le montant de la prime augmenter qui est donc due rétroactivement
depuis le jour de l'aggravation du risque.

Saisi par la déclaration de l'assuré, l'assureur à trois solutions :


         la résiliation : l'assureur exercera si le risque dépasse désormais les limites de
la garantie. Elle ne peut prendre effet que dix jours après notification.

         le maintien avec augmentation de prime : elle est prévue à l'article L. 113 – 4,
le contrat de poursuivra mais il sera adapté au risque adapté. Un nouvel accord est
nécessaire car l'assureur ne peut imposer unilatéralement une augmentation de prime.
L'assuré est libre d'accepter ou de refuser et en attendant, ils demeurent couverts. S'il
accepte l'accord nouveau est réalisé et l'assuré devra la prime nouvelle depuis la
déclaration. Si le refuge de ne pas suite à la proposition dans un délai de 30 jours à
compter de la proposition, l'assureur pourra résilier le contrat au terme de ce délai s'il
a informé l’assuré de sa faculté dans la lettre de proposition.

         le maintien sans augmentation de prime : l'assureur peut être d'accord pour
maintenir la garantie aux conditions antérieures. Le consentement peut être exprès ou
résulter d'une lettre ou d'un avenant. Mais par application de l'article L. 112 – 2 alinéa
5 il peut aussi résulter du silence pendant dix jours de l'assureur si l'assuré avait joint
une proposition de maintien du contrat sans augmentation de prime avec les
déclarations de risque aggravé. Le consentement tacite pourra résulter d'une
renonciation implicite à résilier et à augmenter le contrat surtout s'il a continué à
recevoir les primes ou s’il a payé après un sinistre en ayant connaissance de
l'aggravation.

Le code ne prévoit pas de sanctions en cas d'aggravation non déclarée. C'est donc la
jurisprudence qui a dû prévoir la sanction, il s'agira de la sanction des fautes
commises à la déclaration initiale. La cour de cassation par un arrêt du 8 juillet 1953
(toutes chambres réunies) a utilisé l'article L. 113 – 8 et la sanction de la nullité qu’il
prévoit à l'encontre de l'assuré qui ne déclare pas l'aggravation du risque alors que sa
réticence prolongée révèle sa mauvaise foi. En cas de bonne foi, on appliquait l'article
L. 113 – 9 mais la sanction est adaptée, la nullité du contrat ne produira d’effet
rétroactif que jusqu'au jour où l'assuré a effectivement eu connaissance de
l'aggravation.

Si auparavant l'assuré a perçu des indemnités, celles-ci sont dues et il peut les
conserver.

Le législateur a ajouté en 1989 une nouvelle fonction (article L. 113 – 2 alinéa 9) :


lorsqu'elle est prévue par une clause du contrat la déchéance par déclaration tardive ne
peut être opposée à l'assuré que si l'assureur établit que le retard dans la déclaration a
causé un préjudice.

B.     Le risque diminué.

Selon l'article L. 113 – 4 alinéa 4 « l'assuré a droit en cas de diminution du risque


en cours de contrat à une diminution du montant de la prime. Si l'assureur n'y
consent pas, l'assuré peut dénoncer le contrat. La résiliation prend alors effets 30
jours après la dénonciation. L'assureur doit alors rembourser à l'assuré la
portion de prime ou de cotisation afférente à la période pendant laquelle le
risque n'a pas couru ».

L'assuré peut utiliser la procédure de l'article L. 112 – 2 alinéa 5. Si l'assureur refuse,


l'assuré peut résilier le contrat par simple lettre recommandée, aucun délai de préavis
n’est ici nécessaire.

Si l'assuré désir ne pas être à découvert, il lui appartient de souscrire un autre contrat
d'assurance. L'assureur devra lui restituer le remboursement de la prime déjà versée.

Section 2 : La prime d’assurance.


 

Paragraphe 1 : Définition.

C'est le terme générique de la somme payée à la compagnie d'assurances. Elle prend


le nom de cotisation dans les sociétés d'assurances mutuelles. C'est la représentation
pécuniaire du risque. C'est pourquoi elle est en principe proportionnelle au risque
qu'elle représente.

Le montant de la prime pure et déterminée par le taux de prime multiplié par les
capitaux assurés. La proportionnalité de la prime au risque joue à la conclusion du
contrat et pendant la durée de celui-ci. Si en raison d'une erreur dans la déclaration du
risque l'assureur a sous tarifer le risque, il pourra rétablir le contrat au jour du sinistre
par une réduction de l'indemnité proportionnelle au rapport à l'indemnité payée et
celle qui auraient dû être. La prime pure calculée est majorée de l'ensemble des frais
généraux et de gestion exigée pour le fonctionnement des compagnies (le
chargement).

Chargement + prime pure = prime nette ou prime commerciale.

Paragraphe 2 : La divisibilité de la prime.

La prime est elle ou non divisible ?

Si l’assureur n’a plus de risque à sa charge avant l’expiration de la période


d’assurance peut il prétendre cependant à l’intégralité de la prime pendant cette
période ?

La jurisprudence et la pratique ont longtemps répondu oui consacrant l’indivisibilité


de la prime annuelle. Puis les tribunaux, appuyés par la doctrine, finirent par
condamner cette règle ne l’admettant que dans la mesure où la cessation du contrat, au
cours d’une période d’assurance, était imputable à l’assuré. Cette solution a été
consacrée par le législateur en 1930. Aucun texte n’affirme expressément le principe
de l’indivisibilité mais la loi en a fait de nombreuses applications directe ou indirecte
dans des textes d’ordre public :

         En cas de redressement ou de liquidation judiciaire de l’assuré ou de


l’assureur.

         En cas de résiliation par l’assureur pour omission ou fausse déclaration du


risque.

         Aggravation ou perte de la chose.

         Résiliation de l’assurance suite à la réalisation du sinistre.

Dans tous ces cas, la loi consacre le principe d’indivisibilité et a un caractère d’ordre
public.

Mais dans les autres hypothèses où la loi n’a pas statué le principe de la indivisibilité
de la prime qui s’applique en raison de la cause peut être écarté par clause exprès du
contrat notamment chaque fois que la résiliation est imputable à l’assuré et que
l’assureur a droit à une indemnité de résiliation.

Quand il y a sinistre total et que le contrat prend fin par la survenance du sinistre,
l’assurance a droit à l’intégralité de la prime correspondant à la période pendant
laquelle le risque s’est réalisé car le contrat a produit son plein effet et que la prime
est la contre partie du risque.

TITRE 2 : L’exécution du contrat d’assurance.


 

Le contrat d’assurance va faire naître des obligations à la charge des parties comme le
paiement de la prime par l’assuré et le paiement de l’indemnité par l’assureur. Mais
l’exécution du contrat présente des difficultés particulières liées à la compétence et à
la prescription.

 
Chapitre 1 : Le paiement de la prime.
 

Section 1 : Condition du paiement.


         Débiteur : c’est le souscripteur ou son mandant. Mais tout intéressé peut se
substituer au contractant pour payer la prime.

         Créancier : l’assureur pour être libératoire. Le paiement doit être effectué
entre ses mains ou celles de son mandataire. L’AGA a la qualité pour recevoir le
paiement alors que le courtier, en principe, ne l’a pas. Mais le mandataire a parfois
reçu mandat pour percevoir les primes.

         Date de paiement : elle est librement fixée par les parties. La prime est
payable aux époques convenues d’après le contrat. Elle peut être unique ou multiple.
Elle est souvent annuelle mais elle peut être fractionnée. La police prévoit
généralement que la prime est payable d’avance. Mais l’assureur peut être tenu à
garantie en dépit du non paiement.

         Lieu de paiement : c’est en principe le siège social ou le domicile de


l’assureur ou de son mandataire. La prime est portable c’est-à-dire que l’assureur peut
établir sans frais le défaut de paiement.

         Moyen de paiement : espèces, chèque ou virement. Dans l'hypothèse d'un


virement, le paiement est considéré comme effectué le jour où le compte de l'assureur
est crédité et non le jour où celui-ci en a été avisé. Pour les chèques, la dette n'est
éteinte qu'au jour où les fonds sont remis par le tiré ou remis au crédit du bénéficiaire.
Mais il importe de protéger le souscripteur contre la négligence de l'assureur a
présenté le chèque à l’encaissements lorsque la prise d'effet dépend du paiement de la
prime. La jurisprudence a admis en matière d'assurance que la remise du chèque vaut
paiement sous condition résolutoire du non encaissement. Pour les primes payées par
compensation, l'assureur est autorisé à prélever sur l'indemnité due à l'assuré après un
sinistre les primes impayées.

Section 2 : Les sanctions du non paiement.


L'assureur impayé à la possibilité de poursuivre son débiteur en justice. Il aura recours
à la procédure d'injonction de payer. Mais ce droit lui refuser dans les assurances sur
la vie n'ayant alors d'action pour le paiement des primes. Dans ce cas, il sera réduit à
adresser une mise en demeure et à mettre en oeuvre dans l'hypothèse où celle-ci serait
infructueuse les sanctions prévues par le code des assurances qui diffèrent selon que
le contrat comporte ou non une valeur de rachat (article L. 132 – 20). Il peut aussi,
après avoir mis en demeure et suspendue à garantie, choisir la résiliation qui est une
cause d'extinction du contrat.
 

Paragraphe 1 : La mise en demeure.

Le débiteur doit avoir été préalablement informé de son échéance. L'assureur à


l'obligation de lui adresser un avis d’échéance périodique lui indiquant la date de
paiement et la somme due. L'assureur doit laisser s'écouler un délai de 10 jours après
l'échéance de la prime pour mettre en demeure le débiteur. Il lui adressera une lettre
recommandée rappelant la date d'échéance et le montant de la prime est reproduisant
le texte L. 113 – 3 qui informe l'assuré des sanctions encourues.

Aucun délai n'est imposé pour cet envoi, mais il doit intervenir dans les 2 ans pour
éviter les effets de la prescription.

La mise en demeure fait courir les intérêts moratoires et le délai de 30 jours à


l’expiration duquel la garantie peut être suspendue.

Paragraphe 2 : La suspension de la garantie.

Cette sanction a pour effet de dégager l'assureur pour l'avenir de son obligation de
garantie tout en maintenant le souscripteur de son obligation de payer la prime. Elle
est opposable au tiers bénéficiaire comme à la victime.

La suspension ainsi annoncée prendra effet le 31e jour après l'envoi de la mise en
demeure et prendra fin avec le paiement intégral de la prime arriérée ainsi que des
frais de poursuites et de recouvrement le lendemain midi.

Le report à cette date de la reprise de la garantie a été imposé par la loi pour éviter la
fraude. La suspension, ne pouvant se prolonger indéfiniment, cessera encore avec
l’échéance d'une nouvelle prime. Lors de cette échéance, l'assureur doit recommencer
la procédure de mise en demeure. Afin de limiter les inconvénients de cette règle,
lorsque la prime annuelle est fractionnée (ce qui donne peu de temps assureur), le
législateur a précisé que la suspension produit ces effets jusqu'à l'expiration de la
période annuelle considérée. À cette date, l'assuré bénéficiera à nouveau de la
garantie, encore que la prime n’est toujours pas été payé et si l'assureur n'a pas exercé
entre-temps son droit de résiliation.

Chapitre 2 : La survenance du sinistre.


C'est le deuxième événement dont la survenance marque l'exécution du contrat
d'assurance.

Le sinistré la réalisation du risque prévu au contrat de nature a entraîné la garantie de


l'assureur.
C'est à l'assuré d'établir que le sinistre invoqué correspond au risque pris en charge par
l'assureur. L'assuré peut faire la preuve par tout moyen.

Section 1 : Obligations de l’assuré.


 

Paragraphe 1 : Obligation de prévention et de sauvetage.

Certaines législations ont pris soin d'imposer à l'assuré l'obligation de faire tout son
possible pour prévenir le sinistre. La loi de 1930 a exprimé ce souci.

L'article L. 113 – 1 prévoit seulement l'exonération de l'assureur en cas de faute


intentionnelle. Il est toujours possible à l'assureur d'imposer cette obligation dans la
police à condition que la clause soit suffisamment précise. Ces clauses varient selon la
branche d'assurance. Ex : les polices d'assurance incendie font à l'assurer l’obligation
de mesures de sauvetage des objets assurés.

Ce sont des clauses type : obligation de l'assuré de prendre immédiatement toutes les
mesures nécessaires pour en limiter l'importance et en sauvegarder les biens garantis.

L'article L. 122 – 3 prévoit que « sont assimilées aux dommages matériels et


directs des dommages matériels occasionnés aux objets compris dans l'assurance
par les secours et par les mesures de sauvetage ».

La jurisprudence a une occasion de sanctionner des assurés qui n’avaient pris aucune
précaution pour limiter les dommages du sinistre.

Paragraphe 2 : Obligation de déclaration.

C’est la seule obligation générale imposée à l'assuré en cas de réalisation du risque.

L'article L. 113 – 2  4° oblige l'assuré à « donner avis à l'assureur, dès qu’il en a eu


connaissance et au plus tard dans un délai fixé par le contrat, de tout sinistre de
nature a entraîné la garantie de l'assureur. Ce délai ne peut être inférieur à 5
jours ouvrés. »

Il s'agit d'un délai minimal de droit commun. Il peut être conventionnellement allongé
par les parties car ayant été institué dans un but de protection de l'assuré celui-ci
s'oppose à ce qu'il soit réduit. Mais il est parfois réduit par le législateur lui-même car
il y a des exceptions, l'article L. 113 – 2 précisé qu'il est ramené à 2 jours ouvrés en
cas de vol et à 24 heures en cas de mortalité du bétail. Dans le régime antérieur, en
l'absence de délai légal, les assureurs prévoyaient des délais très courts ; ce qui n'était
pas justifié et était critiqué par la commission des clauses abusives. En ce qui
concerne le délai en cas de mortalité du bétail, la loi de 89 n'a apporté aucune
modification à ce délai car ce délai est justifié.

Dans l'assurance sur la vie, le délai de cinq jours est considéré comme trop court. Le
législateur a donc préféré ne pas prévoir de délai. Mais le délai minimum de cinq
jours doit être en tout état de cause respecté. Généralement les assureurs se contentent
exiger une déclaration dans le plus bref délai sans prévoir de déchéance, ce qui donne
aux intéressés toute latitude pour agir.

A. Les modalités de la déclaration.

Ce délai commence à courir en principe le lendemain du jour où l'assuré a eu


connaissance du sinistre. Il en est différemment dans l'assurance en cas de mortalité
du bétail où le délai se compte d’heure à heure : le jour de la connaissance du sinistre.
La déclaration doit être effectuée au cours de ce délai peu importe qu'elle ne
parvienne à l'assureur qu'après le délai.

La forme de la déclaration demeure libre. Les tribunaux admettent que l'assuré ou le


bénéficiaire puissent avertir l'assureur par tout moyen. Ils ont refusé le droit à
l'assureur de restreindre cette liberté.

B. Sanction de défaut de déclaration : la déchéance.

La loi n'a prévu aucune sanction. Mais elle autorise les parties à prévoir dans la
police, à condition que les clauses soient en caractère très apparent, la déchéance de
l'assuré. Il s'agit d'une sanction grave entraînant pour l'assuré la perte de son droit à
garantie pour le sinistre non déclaré sans le dégager de son obligation de payer la
prime. Le contrat subsiste dans le passé comme dans l’avenir. La déchéance est une
sanction originale se distinguant de la nullité comme de la résiliation. Elle diffère
également de l’exclusion de risque et de la non assurance qui ne sont que des
absences de droit alors qu’elle engendre un retrait de droit, l’assuré étant privé d’une
garantie à laquelle il aurait pu prétendre. Elle ne saurait être assimilée à une
suspension de garantie laquelle est opposable tiers car elle sanctionne une faute
postérieure au sinistre c’est-à-dire apparue après la naissance des droits des tiers.

Par la loi de 1989, le législateur a  atténué la sévérité de cette sanction. L’assureur ne


pourra opposer cette déchéance que s’il peut établir le préjudice causé par ce retard.
De plus, le législateur admet que l’assuré puisse échapper à cette sanction s’il établit
qu’il a été empêché d’établir la déclaration dans le délai requis par suite d’un cas de
force majeure  (accident corporel avec perte de mémoire). De toute façon, la force
majeure n’a qu’un caractère temporaire.

L’assuré peut encore échapper à cette sanction s’il établit que l’assureur a entendu
renoncer à son application. Cette renonciation est généralement tacite et résulte de
l’attitude de l’assureur qui participe à la désignation de l’expert qui dirige le procès
intenté à l’assuré qui fait des offres de règlement. Mais le seul fait pour l’assureur
d’accuser réception d’une déclaration tardive ne relève pas suffisamment son
intention de renonciation.

 Cette déchéance est opposable aux bénéficiaires du contrat au même titre que le
souscripteur. Mais elle ne l’est pas pour les tiers auxquels la loi a attribuée une action
directe contre l’assureur, qu’il s’agisse des victimes de l’assurance de responsabilité
ou des créanciers titulaires de sûretés réelles dans les assurances de choses qui
disposent d’un droit propre sur l’indemnité d’assurances représentant le bien grevé
par cette sûreté point

 L’assureur dispose d’une action récursoire contre le véritable débiteur c’est-à-dire


contre son assuré déchu au lieu et place duquel il a dû verser l’indemnité.

Section 2 : Obligations de l’assureur.


 

Paragraphe 1 : le paiement de la prestation.

L’assureur doit, à la suite du sinistre, exécuter l’obligation de payer la prestation telle


qu’elle est prévue au contrat. Il s’agit d’une prestation pécuniaire.

Cependant dans les assurances de dommages, le contrat peut réserver la faculté de


réparer en nature.

 Le bénéficiaire de la prestation est l’assuré dans les assurances de choses. Mais si ce
dernier a stipulé pour autrui, le bénéficiaire sera celui pour lequel le contrat a été
souscrit ; il s’agira en cas d’aliénation d’une chose assurée du nouveau propriétaire de
celle-ci.  En l’absence d’un tel transfert, ce seront les créanciers titulaires d’une sûreté
réelle ou de la victime apte à exercer une action directe contre l’assureur  du
responsable.

 Dans l’assurance en cas de décès, le bénéficiaire sera autre que l’assuré.

Paragraphe 2 : indemnisation en cas de paiement tardif.

L’assureur devra, selon le droit commun, réparer par le versement d’intérêts


moratoires le dommage causé au créancier.  Les intérêts ne courront qu’à partir du
jour de la sommation de payer par huissier ou du jour de la lettre recommandée qui lui
est adressée.

Ces règles n’étant pas d’ordre public, la police peut cependant les modifier.
De plus, le retard injustifié donne au créancier le droit d’obtenir des dommages et
intérêts si ce dernier établi conformément à la règle de l’article 1153 du Code civil
que l’assureur lui a ainsi causé par sa mauvaise foi un préjudice indépendant du
simple retard (intérêts compensatoires).

Les sommes pourraient donc dépasser les sommes assurées.

Chapitre 3 : Les difficultés d’exécution du contrat.


 Des difficultés survenant dans l’exécution du contrat obligeant de porter le litige
devant le juge, des règles particulières seront mises en place.

 Section 1 : La compétence.


 Le particularisme des contrats d’assurance apparaît notamment pour la compétence
territoriale.

Paragraphe 1 : Compétence d’attribution.

Les litiges sont, en matière d’assurances, de la compétence exclusive des juridictions


civiles commerciales. Les juridictions administratives sont incompétentes même pour
statuer sur l’action directe de la victime contre une responsabilité administrative.
L’obligation de l’assureur est de droit privé. Il en est de même pour les juridictions
d’exceptions comme le tribunal paritaire des baux ruraux.  Les juridictions répressives
sont également incompétentes car ce n’est pas dans le fait délictueux commis par
l’assuré que réside la cause de l’obligation de l’assureur mais dans le contrat
d’assurance de responsabilité. La qualité du défendeur qui permettra de déterminer la
compétence civile commerciale se fait en application du droit commun.

Si le défenseur n’est pas commerçant comme dans une société mutuelle d’assurance,
le demandeur devra l’assigner devant une juridiction civile. Si le défendeur à la
qualité de commerçants, le demandeur pourra toujours l’assigner devant une
juridiction commerciale, ce dernier n’étant pas lui-même commerçant. Cependant les
tribunaux commerciaux sont incompétentes pour les actions délictuelles pour les
dommages causés par un véhicule quelconque.

La compétence du tribunal d’instance ou du tribunal de grande instance sera fonction


du montant de l’indemnisation. Depuis 1998, le tribunal d’instance statue en dernier
ressort jusqu’à la valeur de 3800 euros  et à charge d’appel jusqu’à 7500 euros.

Les moyens de défense visant à repousser les prétentions du demandeur ne modifient


pas les textes de compétence. Pour le paiement des primes, la compétence est fonction
du total des primes.
 

 Paragraphe 2 : La compétence territoriale.

 Le législateur déroge au droit commun et à imposer la compétence du tribunal du


domicile de l’assuré mais il existe deux exceptions.

A. Le principe.

Selon l’article R. 114 – 1 « dans toutes les instances relatives à la fixation et au


règlement des indemnités dues, le défenseur  (assureur ou assuré) est assigné
devant le tribunal du domicile de l’assuré, de quelque espèce d’assurance qu’il
s’agisse, sauf en matière d’immeubles ou de meubles par nature, auquel cas le
défendeur est assigné devant le tribunal de la situation des objets assurés.
Toutefois, s’il s’agit d’assurance contre les accidents de toute nature, l’assuré
peut assigner l’assureur devant le tribunal du lieu où s’est produit le fait
dommageable ».

Cette compétence à un caractère impératif. Elle ne concerne sans doute que les actions
en règlement de sinistre. Les règles du droit commun retrouve leur empire dans les
autres questions.

 Mais la jurisprudence fait une large application de ce principe car elle admet la
compétence du tribunal lorsque l’existence même ou la validité du contrat est mise en
cause et lorsque c’est la victime qui par une action directe assigne l’assureur de
responsabilité du dommage.

B. Les exceptions.

          En matière d’immeubles ou de meubles par nature : le tribunal de la situation


des objets assurés c’est-à-dire celui du sinistre car il est mieux placé pour apprécier
les dommages.

          Assurance contre accidents de toute nature : concerne la faculté à l’assuré


d’assigner l’assureur devant le tribunal où s’est passé le fait dommageable. Elle
s’applique aux accidents survenus aux personnes et aux animaux et concernent aussi
bien les accidents de l’assuré lui-même que ceux causés à des tiers. Ce qui permet
d’inclure l’action directe de la victime aux assureurs de responsabilité.

Section 2 : La prescription biennale.


Le délai de prescription de droit commun s’étant révélé trop long, la loi de 1930 à
imposer une  prescription biennale.  L’article L. 114 – 1  affirme que «  toutes actions
dérivant d’un contrat d’assurance sont prescrites par deux ans à compter de
l’événement qui y donne naissance ».  Ce texte a un caractère d’ordre public. Mais les
parties peuvent renoncer au bénéfice de la prescription quand elle est déjà acquise.

 La loi de 1989 a porté à 10 ans la prescription en matière d’assurance-vie lorsque le


bénéficiaire est différent du souscripteur ainsi que dans les contrats contre les
accidents de personnes lorsque les bénéficiaires sont les ayants droits de l’assuré.

 Paragraphe 1 : Le domaine d’application.

 La généralité des termes permet d’attribuer un vaste domaine à la prescription. Elle
joue pour les actions :

         en règlement des primes

          en nullité

          en règlement des sinistres

          en répétition  des sommes indûment versées

          De l’assureur contre l’assuré  déchu en remboursement des sommes payées
aux victimes.

Elle n’est pas applicable à l’action directe de la victime car cette action trouve son
fondement dans le droit réparation du préjudice causé.

Paragraphe 2 : Le point de départ.

 En principe, la prescription commence à courir à compter du jour de l’événement qui


y donne naissance. Pour l’action de paiement de l’indemnité, elle commence à courir
au jour du sinistre.  Pour l’action en résiliation, c’est le jour où s’est produit le fait
donnant ouverture à la résiliation. Pour le recours de l’assureur contre l’assuré, c’est
le jour où l’assureur à indemniser la victime.

Mais le point de départ est retardé dans trois cas :

         Lorsque l’action est fondée sur la réticence, l’omission, la déclaration fausse
ou inexacte sur le risque couru, la prescription court à compter du jour où l’assureur a
eu connaissance de ces faits.

          Lorsque l’assuré ou le bénéficiaire ont ignoré le sinistre.


          Lorsque l’action de l’assuré contre l’assureur a pour cause le recours d’un
tiers, le délai court à compter du jour où ce tiers a engagé une action en justice contre
l’assuré ou au jour où il a été indemnisé par ce dernier.

Paragraphe 3 : L’interruption.

 La prescription biennale peut être interrompue (ce qui fait courir un nouveau délai de
deux ans) selon les procédés du droit commun : un commandement, une saisie, une
citation en justice, ou la reconnaissance du débiteur du droit du créancier peuvent
interrompre la prescription.

 De plus, il existe deux procédés propres à l’assurance :

         La désignation d’experts à la suite d’un sinistre.

         L’envoi d’une lettre recommandée émanant de l’assureur pour l’action en


paiement de la prime ou de l’assuré pour le paiement de l’indemnité.

Paragraphe 4 : La suspension.

 Il y a suspension lorsque le cours de ce délai est arrêté.

 Cette suspension joue au profit de tous ceux qui établissent avoir été mis dans
l’impossibilité d’agir. Telle est la situation de l’assuré dans l’assurance de
responsabilité lorsque l’assureur dirige le procès de la victime intentée contre lui, il
est dans l’impossibilité morale d’agir contre celui qui le défend. Tel est la situation de
l’assureur en cas de litige sur la validité du contrat, aucune prescription concernant le
paiement des primes ne pouvant courir contre l’assureur.

 Lorsqu’une action en justice a été intentée, la jurisprudence considère que


l’interruption de la prescription qui en résulte continue à jouer tant que l’instance se
poursuit.  Le délai de prescription ne recommence à courir qu’à la fin du procès.

TITRE 3 : L’extinction du contrat d’assurance.


 Elle intervient souvent au terme de sa durée. Mais les parties peuvent mettre fin au
contrat de manière anticipée. Par suite de divers événements, l’extinction peut
intervenir de plein droit
 

Chapitre 1 : La durée du contrat d’assurance.


 Elle est fixée conventionnellement par les parties mais peut être prolongée par la
reconduction du contrat arrivé à expiration.

Section 1 : Détermination par les parties.


 Elles ont, en principe, toute liberté pour fixer la durée du contrat. Si la loi  a prévu
des possibilités périodiques de résiliation, elle n’a pas fixé de délai maximum. Mais
afin d’éviter certains abus, le législateur a imposé certaines conditions de forme et de
fond.

 Paragraphe 1 : Les conditions de formes.

La durée du contrat doit être fixée par la police et être mentionné en caractères très
apparents.

Cette disposition légale est assortie d'aucune sanction, la jurisprudence refuse de voir
dans sa violation une cause de nullité. Mais elle considère que la durée
irrégulièrement mentionnée est inopposable à l'assuré et donc le contrat est résiliable
annuellement.

Lorsque la durée est supérieure à 3 ans, les sociétés d'assurances ont l’obligation de
rappeler cette durée par une mention en caractères très apparents figurant juste au-
dessus de la signature du souscripteur. À défaut de souscripteur pourra résilier le
contrat chaque année à la date d'anniversaire de la prise d’effet avec un préavis d'un
mois.

Paragraphe 2 : Les conditions de fond.

La durée est déterminée quand la police précise un terme fixe. Elle peut être
déterminable quand elle est en fonction du déroulement d'une opération précisée par
les parties (voyage d'une personne, transport de marchandises). Elle peut être
déterminée quand elle se trouve liée à la durée de la compagnie elle-même ; le terme
statutaire qualifie alors celui de durée.

La jurisprudence a tendance à reprocher cette durée et donc comme la durée n'est pas
claire, elle est inopposable et le contrat pourra être résilié chaque année.

 
Paragraphe 3 : Les effets.

À l'expiration de la durée, le contrat prend fin automatiquement mais les parties


peuvent toujours mettre fin au contrat par anticipation avant le terme prévu ou
décider de proroger se contrat pour une nouvelle durée par un accord exprès
intervenu avant son expiration normale.

Les parties ont pu prévoir dès le contrat initial cette faculté de prolongation par une
clause de « tacite reconduction ». Le danger de cette clause justifie une
réglementation rigoureuse.

Section 2 : La tacite reconduction.


 

Paragraphe 1 : Définition.

Cette clause est celle qui prévoit qu'à l’expiration du contrat celui ci sera renouvelé si
l'une des parties n'exprime pas son intention dans un certain délai de s'opposer à ce
renouvellement. Elle est insérée dans l'intérêt de l'assureur. Mais elle a l'avantage de
protéger l'assuré de ne pas se retrouver à découvert. La reconduction est
improprement dénommée de tacite car elle est prévue dans le contrat. Il s'agit en
réalité d'une confirmation tacite de l’accord initialement conclue par les parties.

Paragraphe 2 : Conditions.

Elle ne peut jouer que dans la mesure où elle a été prévue par une clause exprès dans
un contrat à durée déterminée arrivé à expiration alors qu'aucune des parties n'a
manifesté sa volonté de résilier.

La loi du 28 janvier 2005 (loi CHATEL), tendant à conforter la confiance du


consommateur, à insérer un nouvel article L. 113 – 15 – 1 concernant les contrats à
tacite reconduction couvrant les personnes physiques en dehors de leurs activités
professionnelles. Elle impose à l'assureur de rappeler avec chaque échéance annuelle
la date limite de dénonciation. Si cet avis est adressé moins de 15 jours avant cette
date ou après cette date, l'assuré est informé qu'il dispose d'un délai de 20 jours
suivant la date d'envoi de cet avis pour dénoncer la reconduction du contrat.

En l'absence d'une telle information, l'assuré peut mettre un terme contrat à tout
moment en envoyant une lettre à l'assureur. La résiliation prend effet le lendemain de
la date figurant sur le cachet de la poste.

Paragraphe 3 : Les effets de la tacite reconduction.


Si aucun obstacle ne s'est opposé au jeu de la tacite reconduction, le contrat continu
encore que la prime nouvelle n'est pas été payée pour une durée ne pouvant être
supérieur à un an, ce que la police doit obligatoirement mentionner.

Il peut être ainsi prolongé indéfiniment d'année en année.

Pour la jurisprudence, un contrat nouveau se forme à chaque tacite reconduction. La


validité de ce contrat s'apprécie à cette date. Toute loi nouvelle lui est donc applicable
dès lors qu'elle est entrée en vigueur après sa reconduction.

Chapitre 2 : La résiliation du contrat.


C'est l'extinction anticipée du contrat qui cesse pour l'avenir, à l'initiative des parties
ou de l’une d’elles. Les contractants peuvent par un nouvel accord mettre fin à leurs
rapports contractuels mais dans certaines circonstances, chaque partie à la possibilité
de provoquer cette extinction sans que l'autre donne son consentement.

Section 1 : La résiliation périodique.


Sous le régime de la loi de 1930, les contrats de longue durée ou de durée
indéterminée ne pouvaient être résiliés que tous les dix ans. Cette période, jugée trop
longue, a été ramenée à 3 ans par la loi du 11 juillet 1972 puis à 1 an par la loi du 31
décembre 1989.

Paragraphe 1 : Régime de la résiliation triennale depuis annuelle de la loi


de 1972.

Les deux parties, dans ce régime, ont la faculté de résilier le contrat moyennant un
préavis de trois mois à l'expiration de la première période de trois ans et (si ça n'a pas
été exercé) puis à l'expiration de la deuxième période de trois ans. À partir de la
septième année, le contrat devient résiliable annuellement comme si le contrat
contenait une clause de résiliation annuelle.

Ce régime était applicable à la plupart des assurances de dommages à l'exception de


l'assurance automobile et de l'assurance grêle (tous les 10 ans).

Ce régime ne concernait pas les assurances de personne car elles sont résiliables à tout
moment pour les assurances-vie et tous les 5 ans pour les assurance-maladie et
accident corporel.

 
Pour formuler sa demande de résiliation, le souscripteur peut faire sa formulation au
siège social, devant l'agent, ou envoyer un acte extrajudiciaire ou une lettre
recommandée simple.

En ce qui concerne le préavis, le délai de 3 mois doit être respecté par l'auteur de la
résiliation. Celui-ci doit prévenir l'autre partie avant que ce délai, qui se calcule par
rapport à la date d'anniversaire du contrat, ne commence à courir.

Paragraphe 2 : Régime de la résiliation annuelle de la loi de 1989.

Le législateur, du 31 décembre 1989, à modifier l'article L. 113 – 12 pour donner aux


deux parties le droit de résilier le contrat à l'expiration du délai d'un an. Il devient le
régime de droit commun. Ce régime de résiliation est imposé par la loi que pour les
risques de masse c'est-à-dire les polices souscrites par les consommateurs. Il y a des
dérogations possibles pour la couverture des risques autres que ceux des particuliers.
Ainsi les risques industriels et agricoles pourront conserver un régime plus
contraignant pour le souscripteur.

Pourquoi cette différence ? Car elle répond aux vœux  des assureurs français qui ont
vu s'ouvrir à partir de 1993 la libre concurrence en matière d'assurance alors que
certains marchés étrangers (notamment allemands) ne demeuraient qu’entre ouvert en
raison d'un régime de résiliation décennale.

Une dérogation est possible pour les contrats individuels assurance-maladie.

Quant aux assurances sur la vie, elles demeurent à l'écart de ce régime car elles sont
résiliables à tout moment (article L. 113 – 12 alinéa 3).

Quant à la forme, ce droit de résiliation doit être rappelé dans chaque police et ne peut
être exercé que par l'envoi d'une lettre recommandée avec un préavis de deux mois
avant la date d'échéance. Mais il suffit désormais que la lettre recommandée soit
envoyée avant le début de ce préavis, peu importe qu'elle parvienne à l'autre partie au
cours de ce délai (théorie de l'expédition et non de la réception).

Paragraphe 3 : Effets de la résiliation.

Elle entraîne l'extinction du contrat à la date d'anniversaire de sa prise d'effet. Elle ne


donne pas lieu, généralement, à la restitution par l'assureur d'une portion de la prime,
le contrat prenant fin au terme d'une année de garantie.

Le souscripteur, ayant en résiliant fait usage d'un droit, ne saurait se voir imposer le
versement d'une indemnité de résiliation.
 

Section 2 : La résiliation pour non paiement de la prime.


 

Paragraphe 1 : Conditions.

Le non-paiement de la prime donne à l'assureur, et à lui seul, le droit de résilier le


contrat d'assurance. La résiliation ne peut intervenir que 10 jours après l'expiration du
délai de 30 jours donnés par la mise en demeure au souscripteur pour la suspension de
la garantie. La suspension doit se poursuivre un minimum de 10 jours avant
qu'intervienne la résiliation.

L'assureur perd ce droit s'il ne l'exerce pas avant la prochaine échéance de primes et
n'ayant alors que la possibilité de poursuivre l'exécution justice.

Paragraphe 2 : Les formes.

À la différence du droit commun, cette résiliation n'a pas besoin d'être judiciaire, elles
résultent de l'envoi d'une lettre recommandée par l'assureur. Il s'agit, aujourd'hui,
d'une deuxième lettre adressée par l'assureur au moins 10 jours après la suspension de
la garantie.

│_10J_│___________│_________30J________│_10J__│____________________
_____│

1er janv                                         mise en demeure                                                                 suspension de la


garantie                               31déc

                                                                                                                                                 Lettre de résiliation

                       

Paragraphe 3 : Les effets.

La résiliation pour non paiement n’exige aucun délai de préavis. Elle produit un effet
immédiat et prend effet à la date d’envoi de la lettre. La garantie ayant été retiré
pendant la suspension, la lettre rend définitive une situation jusqu’alors provisoire.

L'assureur peut ensuite, sauf en cas d'assurance-vie, assigner le souscripteur en justice


pour lui réclamer le paiement de la portion de primes ainsi que le remboursement des
frais exposés ainsi que le versement de dommages et intérêts en réparation du
préjudice que lui cause cette résiliation.

Section 3 : Résiliation en cas d'aliénation de la chose assurée


ou du décès de l'assuré.
Dans les assurances de dommages, en cas d'aliénation de la chose assurée ou du décès
de l'assuré, le contrat est de plein droit transmis à l'acquéreur ou l'héritier sauf en cas
d'aliénation d'un véhicule terrestre à moteur, d'un navire ou d’un bateau de plaisance,
l'assurance étant de plein droit suspendu. Mais l'assureur et l'acquéreur ou l'héritier
peuvent résilier le contrat.

Paragraphe 1 : La résiliation par l'assureur.

La loi donne le droit de résilier à l’assureur par lettre recommandée dès l'aliénation ou
le décès jusqu'à l'expiration d'un délai de trois mois commençant à courir le jour où
l’attributaire a demandé le transfert de la police à son nom. La résiliation prend effet
10 jours après l'envoi de cette lettre.

Paragraphe 2 : La résiliation par l'acquéreur ou l'héritier.

Ils peuvent résiliable contrat d'assurance par l'envoi d'une lettre recommandée sans
qu’un délai ne leur soit imposé pour le faire. En l'absence de manifestation de volonté
contraire, la résiliation prendra un effet immédiat.

Section 4 : La résiliation en cas de changement dans la situation de l'assuré.

Paragraphe 1 : Les changements visés par le législateur de 1972.

La loi du 11 juillet 1972 a permis à l'assuré souscripteur d'un contrat de longue durée
qui ne présenter plus d'intérêt pour lui de le résilier. La loi a aussi attribué ce droit à
l'assureur.

L'article L. 113 – 16 énumère limitativement les circonstances pouvant engendrer la


résiliation du contrat :

         changement de domicile

         changement de situation matrimoniale


         changement de régime matrimonial

         changement de profession

         en cas de retraite professionnelle ou d'une cessation définitive d'activité


professionnelle.

Pour que l'un de ces événements autorise la résiliation, il faut nécessairement qu'ils
soient liés à la garantie. La loi dispose que le contrat ait « pour objet la garantie de
risques en relation directe avec la situation nouvelle ».

C'était à celui qui désire résilier qu'il convient d'établir la survenance de l'événement
et le lien direct avec la garantie.

L'assureur comme l'assuré doivent adresser une lettre recommandée indiquant la date
et la nature de l'événement ainsi que son lien avec le contrat. L'assuré doit joindre une
pièce justificative de cet événement. La résiliation ne peut intervenir que dans les trois
mois suivant la date de l'événement. Cependant lorsqu’elle est demandée par
l'assureur, le délai court du jour où il en a reçu notification par l'envoi de la lettre
recommandée. Mais l’assureur qui aurait eu connaissance de l'événement pourra
résilier le contrat (semble-t-il).

La résiliation prendra effet un mois après que l’autre partie aura reçu la notification.
L'assureur devra restituer la fraction de prime correspondant à la période où le risque
n'a plus été couvert.

La loi interdit à l'assureur de prévoir dans la police le paiement d'une indemnité à la


charge de l'assuré (prohibition de cette indemnité par la loi du 31 décembre 1989).

Paragraphe 2 : Le redressement et la liquidation judiciaire de l'assuré.

La loi de 1930 dans son article 18 prévoyait qu'en cas de faillite ou de liquidation, la
masse et l'assureur avait le droit de résilier le contrat pendant un délai de trois mois.
Le code des assurances de 1976 avait repris ces dispositions dans l'article L. 113 – 6
ayant substitué à ces termes ceux de liquidation de biens et de redressement judiciaire.

Ce texte a été modifié par la loi du 25 janvier 1985 qui évoque désormais le
redressement judiciaire de l'assuré et la loi de 1989 y a ajouté sa liquidation.

Ainsi la résiliation est facultative pour les deux parties au contrat. En principe,
l'assurance subsiste. Mais soit l'administrateur ou le débiteur autorisé par le juge ou le
liquidateur soit l'assureur peuvent résilier le contrat pendant un délai de trois mois à
partir du jugement de redressement de liquidation.

Elle n’est soumise à aucune forme spéciale.

En l'absence de dispositions légales contraires, la résiliation produit effet dès sa


notification, à moins que celle-ci n'ait fixée un délai de préavis.
 

Chapitre 3 : L’extinction de plein droit du contrat


d’assurance.
Le contrat d'assurance cesse de produire ces effets à l'échéance du terme prévu par les
parties si elles ne conviennent pas par un accord exprès de prolonger pour une
nouvelle période ou si elles n'ont pas prévu à l'avance sa continuation par une clause
de tacite reconduction.

Indépendamment de l'échéance du terme, le contrat peut cesser de plein droit en


raison de la survenance de diverses causes, telles que pour les assurances de
dommages la perte de la réquisition de la chose assurée et pour tous types d'assurance,
le redressement et la liquidation judiciaire de la société d'assurance ou son retrait
d'agrément.

Section 1 : La perte de la chose assurée.


Le risque constituant l'un des éléments essentiels du contrat, on conçoit que ce contrat
puisse être maintenu lorsque sa résiliation apparaît impossible, qu'elle soit relative ou
absolu.

Tel est le cas de la perte totale de la chose assurée par suite d'un événement non prévu
par la police (article L. 121 – 9). Exemple : destruction par incendie de marchandises
assurées contre le vol.

Le législateur précise que, dans ce cas, l'assurance prend fin de plein droit et que
l'assureur doit restituer la portion de prime payée d'avances afférentes aux temps où le
risque n'est plus couvert. Ainsi le contrat est automatiquement résilié et la prime cesse
d'être due pour l'avenir sans que l'assureur puisse réclamer le paiement de la moindre
indemnité.

Section 2 : La réquisition de la chose assurée.


C'est l'ordonnance du 6 janvier 1959 relative à la réquisition de biens et de service qui
a précisé les effets de la réquisition dans les contrats d'assurance. Ces dispositions ont
été reprises dans les articles L. 160 – 6 à L. 160 – 9.

Ces dispositions s'appliquent à toutes les assurances de choses et de responsabilité. La


réquisition de la propriété ne concerne que les biens mobiliers car les immeubles
soumis à la procédure d'expropriation ne peuvent être requis (la garantie etant
transmise de plein droit à la collectivité expropriante). Elle entraîne la résiliation ou la
réduction du contrat d'assurance. Cependant l'assuré a le droit d'obtenir de l'assureur
qu'à la résiliation soit substitué la simple suspension des effets du contrat en vue de le
remettre ultérieurement en vigueur sur les mêmes risques ou sur les risques similaires.
La réquisition de l'usage de tout ou partie d'un bien mobilier ou immobilier n'entraîne
que la suspension du contrat d'assurance. Le souscripteur doit aviser l'assureur par
lettre recommandée dans un délai d'un mois à compter du jour où il a eu connaissance
de la dépossession. À défaut, l'assureur aurait droit au titre de dommages et intérêts à
la portion de la prime équivalente au temps écoulé entre la connaissance de la
dépossession et le moment où l'assureur en a été avisé.

Section 3 : Le redressement et la liquidation judiciaire de la


société d'assurance.
Dans cette hypothèse, les contrats détenus sont, à compter de l'arrêté ou de la décision
prononçant le retrait de l'agrément administratif, soumis aux dispositions de l'article
L. 326 – 12 et L. 326 – 13. Cela signifie que les contrats d'assurance de dommages
cessent de plein droit d'avoir effets le 40e jour à midi à compter de la publication au
journal officiel de la décision du ministère de l'économie et des finances ou de la
commission de contrôle des assurances annonçant le retrait.

Pour les contrats d'assurance-vie, la commission de contrôle, à la demande du


liquidateur et sur le rapport du juge commissionnaire, peut fixer la date à laquelle les
contrats cessent d'avoir effets, autoriser leur transfert en tout ou partie à une ou
plusieurs entreprises, proroger leur échéance, décider la réduction des sommes
payables en cas de vie ou de décès ainsi que des bénéfices attribuer et des valeurs de
rachat, de manière à ramener la valeur des engagements de l'entreprise au montant et
la situation de la liquidation permet de couvrir (article L. 126 – 13 alinéa 2).

En cas de redressement, le code des assurances prévoyait que le contrat prenait fin un
mois après le jugement d'ouverture (article L. 113 – 6 alinéa 2 ; loi du 25 janvier 85).
La loi de 1989 à supprimer cette disposition qui en ordonnant ainsi l'extinction des
contrats allait à l'encontre du but recherché avec le redressement judiciaire car il
privait l'entreprise des recettes liées à son portefeuille.

En raison des conséquences importantes, le décret du 14 juin 1938 a apporté ici des
règles dérogatoires au droit commun dans ses articles 17 et 25 devenus les articles L.
326 – 1 et L. 326 – 11. L'article L. 326 – 1 précise que le redressement judiciaire ne
peut être ouverte à l'égard d'une entreprise d'assurance qu'à la requête de la
commission de contrôle des assurances. Il prévoit aussi que le tribunal peut se saisir
d'office ou être saisi par la procureur de la république d'une demande d'ouverture mais
il ajoute après avis conforme de la commission de contrôle des assurances.

Section 4 : Le retrait d'agrément de la société d'assurance.


Lorsque l'agrément est retiré définitivement à une société, celle-ci n'a plus d'objet
puisque la concession de l'Etat n'existe plus. Il y a donc lieu à résiliation des contrats
d'assurance dans les conditions prévues pour la liquidation (article L. 326 – 2 et
suivants).

La décision du ministère ou de la commission prononçant le retrait total de l'agrément


emporte de plein droit la résiliation à dater de sa publication au journal officiel, s'il
concerne une entreprise française la dissolution de l'entreprise ou s'il conserve une
entreprise étrangère (non européenne) la liquidation de l'actif et du passif du bilan
spécial de ces opérations en France.

La liquidation est effectuée par un mandataire de justice par requête de la commission


par ordonnance du président du tribunal compétent. Ce président normal juge charger
de contrôler les opérations de liquidation et est assistée par un ou plusieurs
commissaires contrôleurs désignés par la commission.

Le retrait d'agrément entraînant liquidation, le sort des contrats est réglé comme dans
l'hypothèse des difficultés financières de la société : pour les assurances de
dommages, le 40e jour à midi ; en ce qui concerne les assurance-vie, elles font
généralement l'objet d'un transfert de portefeuille ou de réduction.

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