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[MODULE DES TRANSFERTS THERMIQUES]

[ UNIVERSITE ABDELMALEK ESSAADI


FACULTE DES SCIENCES & TECHNIQUES TANGER ]
[Département de Physique]

[ TRANSFERT DE CHALEUR
PAR CONVECTION ]
[ Master en Génie Civil]

Programme
[ coefficient d'échange convectif , Analyse dimensionnelle , théorème de Vaschy-
Buckingham, convection forcée, nombre de Reynolds, nombre de Prandtl:,
nombre de Nusselt, convection naturelle, ]

Pr : J.BEN ABDELOUAHAB
[ Année 2014/2015]
0
1 - Notion de coefficient d'échange convectif
Les phénomènes de convection se rencontrent essentiellement dans les échanges de chaleur entre une
paroi solide et un fluide.
La résolution de ces problèmes est très complexe et dans bien des cas ne peuvent être faite que de
manière approchée.
Nous indiquerons simplement quelques notions
fondamentales permettant un calcul approché des
échanges convectifs pour certains cas types.
Considérons une paroi solide "léchée" par un fluide
en mouvement (fig. l) et supposons, dans un
premier temps, que les transferts radiatifs sont
négligeables.
La densité de flux surfacique conductif, à la paroi
dans le solide S, s'écrit:
 TS 
 S ( x )   S  
 y  y 0 Fig.1: Echanges convectifs le long d'une paroi
Le transfert thermique dans le fluide à la paroi est uniquement conductif puisque la vitesse du fluide en
ce point est nulle."
La densité de flux côté fluide a pour expression:
 T f 
 f ( x )   f  
 y  y 0
Ce flux est ensuite dissipé par convection dans le
fluide en mouvement. Donc, la densité de flux
 f (x ) appelée abusivement flux convectif résulte
Profil réel
d'un phénomène conductif transverse à la paroi
(côté fluide) et d'un Phénomène convectif dans le
sens de l'écoulement. Pour le déterminer, il est
e Profil adopté
nécessaire, en toute rigueur, de résoudre les
problèmes thermiques et mécaniques couplés.
Fig.2: Profil de température
Nous allons, en fait, adopter un modèle simplifié. .
Considérons le profil de température dans le
fluide (fig.2).
Dans une sous-couche d'épaisseur e, le transfert thermique suivant oy est quasiment conductif ce qui
revient à dire que le profil de température est quasiment linéaire si on admet que la conductivité
thermique du fluide est constante.
 T  TS 
D'après le profil de température ainsi adopté, il vient:  f ( x )   f  
 e  y 0
Cette loi est appelée
Cette expression peut être mise sous la forme:  f ( x)  h( x)TS  T 
Loi de Newton
h(x) est appelé coefficient d'échange convectif local. Il s'exprime en W/m2K Si nous supposons connues
les températures de surface de la paroi et celle du fluide au loin, l'évaluation du flux convectif passe par
la détermination de h(x).

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2 - Analyse dimensionnelle
2.1 – Théorème des groupements 
Le théorème des groupements  ou de Vaschy-Buckingham dit que la forme la plus générale de n'importe
quelle équation physique complète, c'est à dire dans la quelle figure toutes les grandeurs qui
interviennent dans le phénomène, F(E1 , ..., En ) = 0 peut se mettre sous la forme: F(1 , ..., p-q ) = 0
Les  désignent des produits sans dimensions indépendants qui peuvent être constitués au moyen des p
grandeurs physiques considérées. Le nombre de ces produits indépendants est égal à p - q, q étant le
nombre des unités fondamentales intervenant dans la mesure des p grandeurs.
Dans nos problèmes, les dimensions fondamentales sont généralement la masse (M), la longueur (L), le
temps (T) et la température ().

2.2 - Application à la convection forcée


Soit une plaque à température Tp "léchée" par un fluide dont
la vitesse et la température loin de la plaque sont Uo et To
(fig. 3).

La densité de flux locale s'exprime par:


 ( x)  h( x)Tp  T0 
On montre que l'épaisseur e considérée pour l'évaluation du
coefficient h(x) dépend de la viscosité dynamique du fluide
(), de la valeur de la vitesse Uo et de la distance x. De plus,
Fig.3: Plaque en convection forcée
h(x) dépend également de la conductivité thermique du
fluide ().
Le flux échangé à la paroi est ensuite dissipé par mélange h(x) W/m2K MT-3-1
dans le fluide en mouvement. La quantité de chaleur dissipée  kg/m3 ML-3
dépend donc de la capacité thermique du fluide. Le phénomène kg/ms ML-1T-1

physique va donc être lié à la masse volumique () du fluide
 W/mK MLT-3-1
ainsi qu à sa chaleur spécifique (Cp).
Cp J/kgK L2T-2-1
Dans un problème de convection forcée, le problème physique
x m L
est donc entièrement déterminé par les 7 grandeurs
Uo m/s LT-1
physiques suivantes (tableau):
Ces grandeurs physiques s'expriment en fonction de quatre dimensions indépendantes fondamentales M,
L, T et .
Le problème thermique peut donc être décrit, d'après le théorème , par 3 produits sans dimensions
indépendants.
Supposons que la solution s'écrit sous la forme d'un produit de puissance de ces groupements:
h(x) a.b.c.Cpd Uoe.xf = A avec A une constante.
Compte tenu des dimensions des différentes grandeurs et pour que A soit une constante, il vient:
en : c=-d-1 en M: b=d-a
en T: e=a en L: f=a+1

2
En remplaçant dans le produit solution et en posant k1 = -a et k2 = -d, nous obtenons:

 U 0 x   Cp 
k1 k2
h( x ) x
 A   
      
Dans cette expression nous pouvons distinguer trois groupements adimensionnels qui sont:
h( x ) x
Nu ( x)  nombre de Nusselt local

U 0 x
Re( x )  nombre de Reynolds local

Cp
Pr  nombre de Prandtl

Remarque: En utilisant a = ./Cp et =/ les nombres de Reynolds et Prandtl s'écrivent:
Re(x) = Uo x /  Pr =  / a
2
avec: a diffusivité thermique du fluide (m /s)  viscosité cinématique (m2/s)
Nous pouvons également considérer le coefficient de transfert moyenné sur la plaque associé à un flux
surfacique moyen:

  h T p  T0 
L
1
L 0
avec: h  h( x)dx ; L : longueur de la plaque.

En substituant L et h à x et h(x), nous obtenons les groupements adimensionnels suivants:


hL
Nu L  . nombre de Nusselt rapporté à L

U 0 L
Re L  nombre de Reynolds rapporté à L

Il est possible de donner une signification physique aux trois groupements adimensionnels:
U 0 2
Le nombre de Reynolds: Re L  L  Forces.d ' inertie
U 0 Forces.de.vis cos ité
2
L
Ce nombre caractérise directement l'écoulement, en particulier la nature du régime (laminaire,
turbulent..).
 vis cos ité.cinématique
Le nombre de Prandtl: Pr  
a diffusivité.thermique
Il compare les deux phénomènes dissipatifs transverses par diffusion (conduction thermique et
dissipation par viscosité). Le nombre de prandtl ne dépend que des propriétés physiques du fluide.
h( x)(T p  T0 ) Flux.convectif
Le nombre de Nusselt local: Nu ( x)  
(T p  T0 ) Flux.conductif .de.référence

x
Ce nombre caractérise le flux convectif échangé à la paroi.
L
hL Nu ( x)
Le nombre de Nusselt moyen: Nu L  D'après la définition de h, il vient: Nu L   dx
 0
x
Il caractérise le flux convectif global échangé à la paroi.
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2.3 - Application à la convection naturelle
Considérons une plaque plane verticale maintenue à la
température Tp et baignant dans un fluide à la température
To au loin et sans vitesse (fig.4).
Au voisinage de la paroi, la température du fluide varie
(continuité entre Tp et To) et donc sa masse volumique. La
loi de variation de la masse volumique est donnée par:
(T)= 0(T0)[1-(T-T0)]
 est le coefficient de dilatation du fluide à pression constante.
 0 (T0 )   (T ) 1
Il est défini par: 
T  T0  0 (T0 )
Pour un gaz parfait nous pouvons écrire: Po = r0T0 Fig.4: Plaque en convection naturelle
P = rT
-1
Ce qui donne  = 1/T (K ) ou  = 1/T0 si on considère que T - T0 << T0 .
La modification de la masse volumique du fluide est à l'origine du phénomène de convection naturelle.
En effet, une particule de masse volumique  et de volume dV au voisinage de la paroi est soumise à son
poids gdV et à la poussée d'Archimède 0gdV. La force résultante sur cette particule est donc: F
= (0 - )gdV
ou encore par unité de volume: f = (0 - )g
La particule est donc soumise à une force motrice volumique 0 (T-T0)g à laquelle s'oppose notamment
une force de frottement visqueux.
Dans le cas de la convection naturelle, le problème de transfert convectif est donc entièrement
déterminé par les 7 grandeurs h(x), 0 ,  ;  ; Cp ; x et le terme moteur 0 g  (Tp-T0)
De la même manière que pour la convection forcée, nous utilisons le théorème . Ainsi, nous faisons
l'hypothèse que la solution du problème peut se mettre sous la forme:
h(x) 0abcCpd (0 g  T)exf=A avec A constante.
Compte tenu des dimensions des différentes grandeurs nous obtenons:
c = -d-1 ; b = d-2e ; e=a ; f= 1+3a
En remplaçant dans le produit solution et en posant k1 = -a et k2 = -d, il vient:
k1
 Cp    0 gTx 
k2 2 3
h( x ) x
 A   
     2 
Nous retrouvons deux des trois groupes adimensionnels obtenus dans le cas de la convection forcée: le
nombre de Nusselt local et le nombre de Prantl. Quant au troisième, il s'écrit:
 02 g Tx 3
Gr ( x) 
2
Ce nombre est appelé nombre de Grashof local. L'expression du nombre de Nusselt local devient alors:
Nu(x) = A Gr(x)k1Prk2
De même, nous pouvons définir un nombre de Nusselt global rapporté à la longueur de la plaque:
NuL = A' GrLk1Prk2
où GrL est le nombre de Grashof rapporté à la longueur L de la plaque.
Ce résultat aurait également pu être obtenu non pas en utilisant le théorème  mais en procédant par
analogie avec la convection forcée. Pour ce faire, il faut trouver une vitesse de référence Ur analogue à
Uo du cas de la convection forcée. Cette vitesse Ur devra s'exprimer en fonction de certaines des 7

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grandeurs et nous pourrons alors substituer Ur à Uo dans les groupements adimensionnels de la
convection forcée.
L'expression de Ur s'obtient en écrivant l'équilibre entre la force motrice volumique maximale
0 g  (Tp-T0) et un ordre de grandeur de la résultante volumique des forces visqueuses qui s'y oppose
2
 0 g (T p  T0 ) L2
Ur/L , d'où: Ur 

 0U r L  0 g (T p  T0 ) L
2 3

En remplaçant Uo par Ur dans l'expression du nombre de Reynolds, il vient: 


 2
Nous retrouvons bien l'expression du nombre de Grashof. Comme pour les autres groupements
adimensionnels, il est également possible de donner une signification physique au nombre de Grashof:
U
 0 g (T p  T0 ) 0 r
GrL  L  Forces.ascentionnellesxForces.d ' inertie
Ur 
2
Forces.de.vis cosité 2
 2 
 L 

On introduit souvent le nombre de Rayleigh noté Ra et défini par: Ra(x) = Gr(x)Pr


ou encore:
g (T p  T0 ) x 3
Ra ( x) 
a
Ce nombre peut être évidemment rapporté à L ou x. Il vient alors: NuL=ARaLk1’Prk2’
Nu(x)= A’Ra(x)k1’Prk2’
3 - Quelques corrélations utilisées en convection
3.1 - Convection forcée interne
Ecoulement turbulent: ReD  _104
Cas des fluides : Pr > 1 NuD = 0.023 ReD0,8 Pr1l3
Cas des gaz: 0.5 < Pr < 1 NuD = 0.021 ReD0,8 Pr0,6
Les propriétés physiques des fluides et des gaz sont évalués à la tempqrature Tf=(Tp + T0)/2
3.2 - Convection forcée externe
Ecoulement laminaire: Re(x) < 3 105 Nu(x) = 0.324 Re(x)0,5 Pr1l3
NuL= 0.628ReL0,5Pr1/3
Ecoulement turbulent: Re(x) > 3 105 Nu(x) = 0.0288 Re(x)4/5 Pr1l3
NUL = 0.035 ReL4/5 Pr1l3
Les propriétés physiques du fluide sont évaluées à la température Tf=(Tp + T0)/2
3.3 - Convection naturelle en espace libre
Ecoulement laminaire: 104 < RaL < 109 Nu(x) = 0.39 Ra(x)1/4
NuL = 0.59 RaL1/4
Ecoulement turbulent: 109 < RaL < 1012 Nu(x) = 0.12 Ra(x)1/3
NuL = 0.13 RaL1/3

Les propriétés physiques du fluide sont évaluées à la température Tf=(Tp + T0)/2

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Références bibliographiques

H.S. Carslaw, J.C. Jaeger


Conduction of heat in solids ;Oxford University Press, 1959

N. Osisik
Heat conduction ;John Wiley and sons, New-York, 1980

J.F. Saccadura
Initiation aux transferts thermiques Technique Documentation, Paris, 1978

R. Siegel, J.R. Howel


Thermal radiation heat transfer ; Hemisphere publishing coorporation, New-York, 1981

E.M. Sparrow, R.D. Cess


Radiation heat transfer ; Brooks-Cole publishing company, Belmont, California, 1970

J. Taine, J.P. Petit


Transferts thermiques: mécanique des fluides anisothermes Dunod université, Paris, 1989

J.Padet
Fluides en écoulements: méthodes et modèles Masson, Paris, 1990

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