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Editorial du « Monde »
Que peut l’ONU contre « l’enfer sur terre » ? L’expression est de son
secrétaire général, Antonio Guterres ; elle désigne la situation des
300 000 à 400 000 civils piégés sous les bombes dans les immeubles en
ruine de la Ghouta orientale, aux abords de Damas. Première zone à se
rebeller contre la dictature de Bachar Al-Assad en 2011, la Ghouta orientale
est aujourd’hui l’une des rares poches de résistance que le régime syrien,
appuyé par la Russie et l’Iran, n’ait pas encore vaincues. Cible d’attaques
chimiques en 2013, pilonnée sans relâche, elle connaît aujourd’hui, avec le
Yémen, la pire situation humanitaire de la planète. Des enfants y meurent
tous les jours, les hôpitaux y sont systématiquement bombardés. En droit
international, cela s’appelle des crimes de guerre.
Ces exceptions ont immédiatement été mises en avant par Moscou, ainsi
que par Ankara, dont les troupes sont engagées dans la région d’Afrin,
dans le nord de la Syrie. Lundi 26 février au matin, aucune trêve n’était
observée ; selon notre correspondant à Beyrouth, cependant, les
bombardements aériens sur la Ghouta orientale avaient baissé d’intensité
et fait place à des affrontements au sol.