You are on page 1of 12

Hydrological Sciences Journal

ISSN: 0262-6667 (Print) 2150-3435 (Online) Journal homepage: http://www.tandfonline.com/loi/thsj20

Modélisation statistique du transport solide du


bassin versant de l'Oued Mekerra (Algérie) en zone
semi-aride méditerranéenne

EL AMINE CHERIF , MOHAMED ERRIH & HAYET MADANI CHERIF

To cite this article: EL AMINE CHERIF , MOHAMED ERRIH & HAYET MADANI CHERIF (2009)
Modélisation statistique du transport solide du bassin versant de l'Oued Mekerra (Algérie) en
zone semi-aride méditerranéenne , Hydrological Sciences Journal, 54:2, 338-348, DOI: 10.1623/
hysj.54.2.338

To link to this article: https://doi.org/10.1623/hysj.54.2.338

Published online: 21 Dec 2009.

Submit your article to this journal

Article views: 3518

View related articles

Citing articles: 9 View citing articles

Full Terms & Conditions of access and use can be found at


http://www.tandfonline.com/action/journalInformation?journalCode=thsj20
338 Hydrological Sciences–Journal–des Sciences Hydrologiques, 54(2) Avril 2009

Modélisation statistique du transport solide du bassin versant


de l’Oued Mekerra (Algérie) en zone semi-aride
méditerranéenne

EL AMINE CHERIF, MOHAMED ERRIH & HAYET MADANI CHERIF


Laboratoire d’hydrologie et de gestion des ressources en eau, Département d'Hydraulique, Faculté d’Architecture et de
Génie Civil, Université des Sciences et de la Technologie d’Oran, BP 1505, El-M’Naouer, Oran 31000, Algérie
cherif_ea@yahoo.fr

Résumé L’ampleur de l’érosion et du transport solide dans les bassins versants des zones semi-arides
méditerranéennes a suscité l’intérêt d’un grand nombre de chercheurs, qui ont multiplié cette dernière
décennie les études pour comprendre et expliquer les mécanismes, leurs causes et leurs conséquences. Dans
ce contexte, on tentera de montrer à partir de mesures in situ la relation entre débits liquides et solides. Un
modèle basé sur des statistiques des échantillons a été réalisé à partir des débits liquides des crues
sélectionnées. Les résultats obtenus par l’application de ce modèle sur la station de Mekerra (Sidi Ali
Benyoub, Algérie) sont très encourageants car les coefficients de corrélation débits liquides–débits solides
annuels et saisonniers varient de 0.90 à 0.91.
Mots clefs débit liquide; transport solide; crue; modèle statistique; bassin versant de l’Oued Mekerra; zone semi-aride;
Algérie

Statistical modelling of the solid transport in the Wadi Mekerra basin (Algeria) in the
Mediterranean semi-arid zone
Abstract Erosion and solid transport processes in the basins of Mediterranean semi-arid zones have
interested a great number of hydrologists, whose studies have increased in the last ten years with the aim of
understanding and explaining the mechanisms, their causes and their consequences. In this context, we
attempt to show, by means of in situ measurements, the relationship between water discharge and sediment
discharge. A statistical model was developed using water discharge data of selected floods. The results
obtained at Mekerra station (Sidi Ali Benyoub, Algeria) are very encouraging, as the coefficients of correla-
tion of both annual and seasonal water discharge to sediment discharge vary from 0.90 to 0.91.
Key words water discharge; bed load, flood; statistical model; Wadi Mekerra basin; semi-arid zone; Algeria

INTRODUCTION
En Algérie septentrionale, les conditions physiques, géomorphologiques, hydroclimatiques et
socioéconomiques sont particulièrement favorables au déclenchement et à l’accélération du
phénomène de transport solide. Demmak (1982) démontre qu’il existe une corrélation entre la
lithologie et les formes d’érosion, et qu’à chaque forme d’érosion peut être associée une
concentration moyenne des charges en suspension. Les apports solides ont lieu essentiellement au
printemps lors des crues généralisées sur sol saturé, la contribution des crues d’automne, dues à
des précipitations intenses et localisées étant négligeable. Enfin, une étude factorielle séparée du
ruissellement et de la turbidité améliore la compréhension des phénomènes et permet l’élaboration
d’un outil efficace de prévision des apports solides. Walling (1984) estime les dégradations
spécifiques dans les régions du Maghreb septentrional entre 1000 et 5000 t km-2 par an. Probst &
Amiotte Suchet (1992) montrent que ces dégradations sont très variables d’un bassin à un autre et
peuvent atteindre comme pour le cas de l’Oued Agrioun en Algérie 7200 t km-2 par an. Cette
estimation est obtenue en se basant sur les données observées, durant la période de 1972 à 1979,
sur le bassin très dégradé de l’Oued Agrioun qui alimente le Barrage d’Irhil Emda. Comme
conséquence de ces dégradations, la part des sédiments qui se déversent annuellement dans la Mer
Méditerranée est estimée à 100 u 106 t (Probst & Amiotte Suchet, 1992).
Le processus du transport des matières solides en suspension dans les bassins versants est
complexe. Il se fait principalement en période de crue et il est étroitement lié à l’intensité des
précipitations, à la configuration du bassin versant et aux caractéristiques hydrauliques du cours
d’eau. Dans ce contexte et pour mieux comprendre l’influence de ces facteurs sur le transport des

La discussion concernant cet article est ouverte jusqu’au 1er Octobre 2009 Copyright ” 2009 IAHS Press
Modélisation statistique du transport solide du bassin versant de l’Oued Mekerra 339

particules en suspension dans les cours d’eau, sous climat Méditerranéen et semi-aride, on
s’intéresse au bassin versant de l’Oued Mekerra situé au nord-ouest algérien.
Pour ce faire, on étudie, à partir de l’observation de différents épisodes de crue, la relation
entre les débits solides, Qs, et les débits liquides, Ql. Ce genre d’étude a été introduit initialement
par Wood (1977) puis Williams (1989) pour étudier les événements de crues dans un bassin
versant.

PRESENTATION DE LA REGION D’ETUDE


Le sous-bassin versant de l’Oued Mekerra fait partie du grand bassin versant de la Macta (Fig. 1)
qui est situé au nord-ouest de l’Algérie. Les deux principaux cours d’eau, l’Oued Mekkera à
l’ouest et l’Oued El Hammam à l’est, se rejoignent non loin de la cote Méditerranéenne pour
former la Macta (Fig. 2). Le bassin versant de l’Oued Mekerra est limité au nord par les marais de
la Macta, au sud par le Chott Chergui, à l’est par le sous-bassin de Oued El Hammam (Macta) et à
l’ouest par le bassin côtier Oranais Central (Fig. 3). Ce bassin occupe une superficie de 4102 km2
(28.5% de la superficie du bassin de la Macta).
Le bassin de l’Oued Mekerra s’étend entre les longitudes 0°40c–1°O et les latitudes 34°30c–
35°40cN. Le régime de la Mekerra est la résultante du climat semi-aride avec une moyenne pluvio-
métrique interannuelle de 350 à 450 mm/an, caractérisé par l’irrégularité des pluies, un relief fort
différencié, donnant une pente faible et irrégulière, et la prédominance de terrains perméables. Du
point de vue du couvert végétal, le bassin versant de l’Oued Mekerra est moyennement boisé, la
zone forestière couvre la partie moyenne du bassin, du Haçaiba à Sidi Ali Benyoub (Fig. 4(a)).
Cependant la partie sud du bassin est recouverte d’alfa et de broussailles. Selon la carte des sols
(Fig. 4(b)), les sols calcaires humifères sont prédominants. Cette croûte calcaire est perméable et

Code des bassins versants:


LEGENDE
1 Chélif 10 Kabir Rhumel
Limite géographique Algérienne 2 Côtier Algérois 11 Macta
3 Côtier Constantinois 12 Medjerdah
4 Côtier Oranais 13 Sahara
Limite géographique des bassins versants 5 Chott Hodna 14 Seybouse
6 Chott Melghir 15 Soummam
Bassin étudié 7 Hauts Plateaux Constantinois 16 Tafna
8 Chott Chergui 17 Zahrez
9 Isser
Fig. 1 Situation du bassin de la Macta, Algérie.

Copyright ” 2009 IAHS Press


340 El Amine Cherif et al.

LEGENDE:

Limite du bassin de la Macta

16 Limite des sous-bassins de la Macta

01. Sous-bassin de l’Oued Mekerra amont


15 02. Sous-bassin de l’Oued Mekerra moyen
04 03. Sous-bassin de la plaine de Sidi Bel Abbés
14 04. Sous-bassin de l’Oued Mebtouh
05. Sous-bassin de l’Oued Louza
03 13 06. Sous-bassin de l’Oued Melrhir
06
10 12 07. Sous-bassin de l’Oued Mezoua
11 08. Sous-bassin de l’Oued Sefioun
05 08 09. Sous-bassin de l’Oued Berbour
02 10. Sous-bassin de l’Oued Hounet
09
11. Sous-bassin de l’Oued Saida
07 12. Sous-bassin de l’Oued Taria
13. Sous-bassin de l’Oued Sahouat
01 14. Sous-bassin de la plaine de Ghriss
15. Sous-bassin de l’Oued El Hammam
16. Sous-bassin de l’Oued Macta maritime

Fig. 2 Carte des sous-bassins de la Macta.

Bassin côtier
Oranais central
1103
S/B Mekerra sarno

Bassin de
la Tafna 1102
S/B Mekerra moyen Sous-bassin de
Oued El Hammam

1101
S/B Mekerra Amont

Bassin Chott
Chergui

Fig. 3 Carte hydrographique du bassin de la Mekerra.

Copyright ” 2009 IAHS Press


Modélisation statistique du transport solide du bassin versant de l’Oued Mekerra 341

(a) (b)
Fig. 4 Bassin de l’Oued Mekerra: (a) couvert végétal à Sidi Ali Benyoub; et (b) carte pédologique.

joue un rôle important lors de la montée des crues. Le nord-est du bassin versant est couvert d’une
mosaïque de sols alluviaux et calciques. Le ruissellement torrentiel laisse apparaître dans quelques
endroits la roche mère à nu (haute Mekerra). La température moyenne annuelle est de 17°C.
Globalement, le bassin versant peut être subdivisé en trois sous-bassins selon les stations
d’observations hydrométriques que sont: Haçaiba, Sidi Ali Benyoub et Sidi Bel Abbés (Fig. 4). La
station d’étude de Sidi Ali Benyoub se situe aux coordonnées Lambert (X: 186.5, Y: 192.2) et
contrôle le sous-bassin de Mekerra moyen d’une superficie de 1890 km2 (Tableau 1). Elle a été
mise en service en 1949, et possède un déversoir en Col de Cygne où se font les jaugeages d’étiage
plus un téléphérique pour les jaugeages de crues importantes. Un limnigraphe et une échelle
limnimétrique ont été emportés en 1971 par une crue, en plus d’une batterie d’échelle en rive
droite (Agence de Bassin de l’Oranie–Chott Chergui, 1998).
L’utilisation des différents types de paramètres morphométriques (Tableau 1) a pour but la
quantification des facteurs caractéristiques du milieu physique du bassin versant. La valeur de
l’indice de compacité de Gravelius, Kc, indique que le bassin a une forme assez allongée, elle
implique par conséquent un temps de concentration, Tc, lent. Les altitudes caractéristiques et la
dénivelée sont déduites de la courbe hypsométrique du bassin versant. L’objet de l’indice de pente
de Roche, Ip, est de caractériser la pente moyenne avec les données réelles du basin versant.
L’indice Ip représente la moyenne de la racine carrée des pentes mesurées sur le rectangle
équivalent (défini comme étant un rectangle de longueur, L et de largeur, l), et pondérées par les
surfaces.
L’indice de pente globale, Ig, est un indice qui caractérise l’influence de la pente sur le régime
hydrologique du bassin. Il sert aussi à classer le relief du bassin et cela en calculant la dénivelée
spécifique, Dg. Le bassin versant couvre une superficie, S = 1890 km2 et se caractérise par son
relief modéré.
La densité de drainage, Dd (en km/km2) renseigne sur l’importance du drainage du bassin et
son aptitude au ruissellement superficiel. Au vu de la valeur de ce paramètre, on conçoit que le

Copyright ” 2009 IAHS Press


342 El Amine Cherif et al.

Tableau 1 Caractéristiques morphométriques du sous-bassin de Mekerra moyen.


Caractéristiques Valeurs Caractéristiques Valeurs
Surface du bassin versant, S 1890 km2 Indice de pente de roche, Ip 0.0936%
Périmètre du bassin versant, P 200 km Indice de pente globale, Ig 12.16 m/km
Longueur équivalente, L 74.70 km Dénivelée, D 908.50 m
Largeur équivalente, l 25.30 km Dénivelée spécifique, Ds 517.30 m
Indice de compacité, KC² 1.29 Longueur de l’Oued, L 92.00 km
Hauteurs caractéristiques, Hmax 1715 m Densité de drainage, Dd 0.050 km/km2
Hmin 635 m Coefficient de torrentialité, CT 31.25
Hmoy 1148 m Temps de concentration moyen, Tc 10 h 33 min

bassin draine bien sa superficie. Le coefficient de torrentialité, CT, est le produit de la densité de
drainage par la fréquence des talwegs élémentaires. Le temps de concentration a été calculé selon
plusieurs formules empiriques (Kirpich, Bramby Williams, Giandotti, Basso Kennedy-Bath, etc.).
La valeur de Tc choisie est la moyenne arithmétique des estimations obtenues.

DONNEES ET METHODOLOGIE
Pour les besoins de cette étude, nous avons procédé au dépouillement, tracé et calculé des
paramètres statistiques des événements de crues observés dans la station hydrométrique Sidi Ali
Benyoub (bassin de l’Oued Mekerra, Algérie).
Les débits liquides instantanés ainsi que les concentrations des sédiments en suspension ont
été obtenus via l’Agence Nationale des Ressources Hydrauliques algérienne. Ils couvrent la
période allant de Janvier 1950 à Août 2001, et 7042 observations. Ces derniers sont effectués un
jour sur deux et intensifiés jusqu’au quart d’heure en période de crue. Vingt huit (28) crues ont été
sélectionnées et sont présentées dans le Tableau 2. Le principe de sélection est basé sur des critères
suivants:
(a) la réalisation d’un hydrogramme complet;
(b) une crue non complexe;
(c) un échantillon comportant des crues fortes et faibles; et
(d) une fréquence d’échantillonnage de la crue suffisante (turbidigramme bien suivi).
La méthode d’échantillonnage systématique du transport solide sur la plupart des cours d’eau
algériens est l’échantillonnage uni-ponctuel. Le prélèvement d’un échantillon se fait par
l’observateur à l’aide de bouteilles de 0.5 à 1 litre de contenance. Les échantillons prélevés sont
analysés par les procédés classiques (filtrage sur filtre millipore et la charge en suspension est
mesurée par pesée des filtres). Pour les débits liquides, les lectures de hauteur d’eau effectuées
sont transformées en débits liquides grâce aux courbes d’étalonnage établies par les services de

Tableau 2 Chronologie des crues sélectionnées.


No. Date Nombre d’observations No. Date Nombre d’observations
1 6–8 Mai 1950 52 13 30 Avril–2 Mai 1990 59
2 18–19 Septembre 1950 48 14 15–17 Mars 1991 95
3 30–2 Juillet 1951 51 15 28 Septembre 1994 27
4 24–25 Septembre 1951 38 16 12–14 Mars 1996 77
5 26–27 Septembre 1961 48 17 10 Juin 1996 12
6 24 Septembre 1971 22 18 23–26 Août 1997 69
7 9–11 Novembre 1971 27 19 15–16 Septembre 1997 65
8 5–7 Mars 1980 49 20 27 Septembre 1997 33
9 04 Octobre 1986 50 21 23–28 Octobre 1997 96
10 17 Octobre 1986 31 22 27–28 Septembre 1999 43
11 19–20 Mai 1988 35 23 29–30 Juillet 2000 47
12 1–3 Octobre 1989 38 24 23–25 Octobre 2000 36

Copyright ” 2009 IAHS Press


Modélisation statistique du transport solide du bassin versant de l’Oued Mekerra 343

l’Agence Nationale des Ressources Hydrauliques. Ces courbes sont valables pour une période
donnée dite période de validité.
Quant au transport solide, l’évaluation durant une crue est effectuée de la même façon que
pour les débits liquides, sur la base d’un dépouillement des lectures. Avant le tracé du
turbidigramme, l’opération de report sur le limnigramme est nécessaire. Les valeurs de
concentration en temps et date sont positionnées sur le limnigramme. Le nombre de prélèvements
et leur échelonnement correct dans le temps conditionnent la fiabilité et la précision des graphes
temporels de la concentration des sédiments en suspension (Touat, 1989). La fréquence des
prélèvements effectués dépendait de la variation de la hauteur d’eau. En période de crue, à chaque
variation de 10 cm de hauteur d’eau, on prélevait un échantillon. En période normale on prélevait
une fois tous les deux jours. Le tracé des graphes temporels est donné en Fig. 5(a)–(e).
Le Tableau 3 donne les caractéristiques statistiques des crues traitées pour les variables Q et
C, donnant d’une part l’écart type, la moyenne, le mode, la médiane, le coefficient de variation et
l’asymétrie, d’autre part le temps de base, le temps de montée, ainsi que le volume écoulé. Les
intervalles de variation des estimations des paramètres statistiques des échantillons analysés (en les

300 35 250 25
Q C Q C
250 30
200 20
Concentration (g/L)

Concentration (g/L)
25
200
Débit (m3/s)

Débit (m3/s)

20 150 15
150
15
100 10
100
10
50 50 5
5

0 0 0 0
00
30
00
30
00
30

10 0
12 0
13 0
15 0
16 0
18 0
19 0
21 0
22 0
0

01
30
00
30
00
30
00
30
00
30
00
30
00
30
00
30
0
:3
:0
:3
:0
:3
:0
:3
:0
:3
0:
1:
3:
4:
6:
7:
9:

00
01
03
04
06
07
09
10
12
13
15
16
18
19
21
22
(a)(a) Temps (h) (b)
(b) Temps (h)

200 45 140 60
Q C Q C
180 40
120 50
160 35
Concentration (g/L)

Concentration (g/L)
140 100
30 40
Débit (m3/s)

Débit (m3/s)

120 80
25
100 30
20 60
80
15 20
60 40
40 10
20 10
20 5
0 0 0 0
30

00

30

00

30

00

30

01
00

30

00

30

00

30

00

00

30
00
30
00
30
00
30
00
30
00
30
00
30
00
30
02

04

05

07

08

10

11

00
13

14

16

17

19

20

22

23

01
03
04
06
07
09
10
12
13
15
16
18
19
21
22

(c)
(c) Temps (h) (d)(d) Temps (h)

700 70
Q C
600 60
Concentration (g/L)

500 50
Débit (m3/s)

400 40

300 30

200 20

100 10

0 0

0 0 30 900 030 200 330 430 600 730 900 030 200
06 07 0 1 1 1 1 1 1 1 2 2
(e)
(e) Temps (h)

Fig. 5 Echantillon des graphes temporels des débits et concentrations sur l’Oued Mekerra durant les
crues: (a) 23 Octobre 1997; (b) 27 Octobre 1997; (c) 27 Septembre 1999; (d) 27 Juillet 2000; et
(e) 23 Octobre 2000.

Copyright ” 2009 IAHS Press


344 El Amine Cherif et al.

Tableau 3 Statistiques par événement.


Crue Variables Ecart type Moyenne Mode Médiane Cv Asymétrie
1 Q 3.01 87.23 6.50 0.04 2.28 2.66
C - - - - - -
2 Q 3.00 144.82 0.01 0.04 2.66 3.18
C - - - - - -
3 Q 1.62 71.38 0.02 0.05 3.21 4.51
C - - - - - -
4 Q 2.11 46.01 0.06 0.06 2.90 4.05
C - - - - - -
5 Q 1.35 41.58 0.02 0.06 2.04 2.61
C - - - - - -
6 Q 5.88 61.43 11.52 4.53 0.97 0.81
C - - - - - -
7 Q 1.57 27.93 4.04 0.64 1.06 0.72
C - - - - - -
8 Q 0.97 48.07 0.01 0.13 2.03 3.25
C - - - - - -
9 Q 4.97 212.99 0.06 0.49 1.72 1.95
C - - - - - -
10 Q 10.00 113.74 0.03 3.82 1.27 1.62
C - - - - - -
11 Q 2.73 54.14 0.41 0.71 1.41 1.66
C 0.45 14.71 0.77 0.72 0.61 0.36
12 Q 3.02 56.74 0.02 0.04 3.43 5.21
C - - - - - -
13 Q 1.52 58.05 0.01 0.06 1.77 1.92
C 0.42 18.96 0.03 0.24 1.14 1.79
14 Q 0.65 57.05 0.02 0.06 1.48 1.64
C 0.07 10.09 0.00 0.05 1.00 0.86
15 Q 2.74 67.32 0.06 0.34 1.64 1.75
C - - - - - -
16 Q 0.72 49.59 0.14 0.14 1.44 1.56
C - - - - - -
17 Q 6.99 55.45 0.83 0.59 2.50 3.29
C 1.07 14.21 - 1.63 0.60 0.52
18 Q 4.59 55.90 0.00 0.08 2.71 3.04
C 1.46 29.63 0.01 0.05 2.14 3.00
19 Q 2.45 119.73 0.16 0.39 1.39 2.26
C 0.29 18.80 0.00 0.41 0.71 0.23
20 Q 5.68 81.51 0.47 1.46 1.36 1.69
C - - - - - -
21 Q 1.48 60.12 0.00 0.06 2.18 2.70
C 0.16 15.44 0.03 0.04 1.23 1.65
22 Q 1.57 47.39 1.61 0.57 1.38 3.00
C 0.58 19.76 0.39 0.78 0.60 0.33
23 Q 1.69 34.09 0.07 0.09 2.75 3.44
C 0.81 12.14 0.09 0.35 1.16 1.80
24 Q 14.69 184.52 - 3.31 1.28 1.11
C 1.50 26.52 4.14 1.24 0.87 0.75
Cv: coefficient de variation; Q en m3 s-1; C en g L-1.

considérant une à une) sont assez importants, témoignant de l’irrégularité de l’écoulement du


régime hydrologique de l’Oued Mekerra.

Etablissement de régressions entre débits solides et débits liquides


L’étude porte sur les valeurs instantanées des débits liquides en m3/s et des débits solides en kg/s.
Pour l’étude de la station, de la période 1950–2001, on sélectionne les journées de crues pour

Copyright ” 2009 IAHS Press


Modélisation statistique du transport solide du bassin versant de l’Oued Mekerra 345

100000 100000
Débit solide mesuré

Débit solide mesuré


10000
10000
1000
(Kg/s)

1000

(Kg/s)
100
100
10
1 Débit liquide (m3/s) 10 Débit liquide (m3/s)
0.1 1
0.1 1 10 100 1000 1 10 100 1000
(a) Annuel (b) Automne
100000

Débit solide mesuré (Kg/s)


100000
10000
Débit solide mesuré

10000
1000 1000
(Kg/s)

100
100
10
10
1
Débit liquide (m3/s)
0.1 Débit liquide (m3/s)
1
0.1 1 10 100 1000 1 10 100 1000

(c) Hiver (d) Printemps


100000
Débit solide m esuré

10000
1000
(Kg/s)

100
10
1
Débit liquide (m3/s)
0.1
0.1 1 10 100 1000
(d) Eté
Fig. 6 Relation débit solide mesuré en fonction du débit liquide avec la courbe de tendance pour
différentes périodes.

lesquelles un nombre suffisant et représentatif de prélèvements a été effectué permettant une bonne
reconstitution du turbidigramme. Les couples de valeurs sélectionnées sont reportés sur une
échelle log–log. Généralement les tracés graphiques démontrent une dispersion considérable,
même en coordonnées logarithmiques.
Pour les données de la station étudiée, les regroupements ont été effectués suivant quatre
saisons: automne (Septembre–Novembre), hiver (Décembre–Février), printemps (Mars–Mai) et
été (Juin–Août). Ainsi, les valeurs maximales de la turbidité sur la station du bassin s’observent au
début de l’automne et à la fin du printemps. La relation liant les débits liquides aux débits solides
en suspension pour notre sous-bassin est de type puissance de forme générale Q s a ˜ Qlb

Tableau 4 Modèles de régression ajustés par saison.


Période Nombre de points Coefficient b Coefficient a Coef. corrélation Relation
Annuel 435 1.3089 5.7191 0.88 Qs = 5.7191Ql1.3089
Automne 130 1.3487 4.8774 0.92 Qs = 4.8774Ql1.3487
Hiver 93 1.3097 2.7581 0.90 Qs = 2.7581Ql1.3097
Printemps 128 1.257 9.1856 0.91 Qs = 9.1856Ql1.257
Eté 84 1.1779 12.739 0.91 Qs = 12.739Ql1.1779
Ql: débits liquides (m3/s); Qs débits solides (kg/s).

Copyright ” 2009 IAHS Press


346 El Amine Cherif et al.

Les graphes de la Fig. 6 illustrent ces relations pour les données annuelles et saisonnières. Les
corrélations obtenues sont toutes significatives et varient dans l’intervalle (0.88–0.92), ce qui
permet de conclure que ces régressions ont donné des résultats acceptables. Le Tableau 4 résume
les résultats obtenus pour la station de Sidi Ali Benyoub. Dans la période d’étude, les crues les
plus importantes et les mieux suivies ont été sélectionnées (nombre important de prélèvements
durant l’événement) et utilisées dans l’estimation.

Calcul des apports solides totaux


Le flux annuel des matières solides en suspension exporté par l’oued étudié est calculé par la
formule:
N
As ¦ t j 1  t j Q j C j (1)
1

oú Cj est la concentration mesurée à l’instant tj; Qj correspond au débit liquide à l’instant tj ; N est
le nombre de prélèvements effectués sur l’année considérée; et tj+1 – tj est le pas de temps séparant
deux prélèvements consécutifs. Le Tableau 5 présente les apports liquides, solides et les
dégradations spécifiques au niveau du bassin versant de l’Oued Mekerra aux différentes périodes
de mesure.

Tableau 5 Apport solide annuel de la station de Sidi Ali Benyoub.


Année Cmoy Apport liquide Ts suspension Ts charriage Ts total Abrasion
(kg/m3) (Hm3) (103 t/an) (103 t/an) (103 t/an) (t km-2an-1)
1988/89 13.31 11.73 156.15 31.23 187.39 99.15
1989/90 15.22 30.66 466.52 93.30 559.82 296.20
1990/91 6.20 37.13 230.32 46.06 276.38 146.23
1991/92 4.90 10.47 51.30 10.26 61.56 32.57
1992/93 5.39 7.40 39.88 7.98 47.85 25.32
1993/94 10.02 5.83 58.44 11.69 70.13 37.11
1995/96 6.38 34.81 222.07 44.41 266.48 140.99
1996/97 20.11 10.74 215.93 43.19 259.12 137.10
1997/98 10.12 27.27 275.93 55.19 331.12 175.19
1998/99 5.74 4.09 23.47 4.69 28.16 14.90
1999/2000 14.87 8.47 125.98 25.20 151.17 79.98
2000/01 13.40 17.51 234.68 46.94 281.61 149.00
Moyenne 10.47 17.18 175.06 35.01 210.07 111.15
Ts: transport solide (t/an).

DISCUSSION
Les résultats des modèles d’ajustement: débit solide–débit liquide (Tableau 4) sont assez
significatifs, puisque le coefficient de corrélation varie entre 0.88 et 0.92 pour toutes les
applications. Cela reste à confirmer d’après l’étude de l’indépendance. En ce qui concerne la
relation liant les débits liquides aux débits solides en suspension qui est de type puissance de
forme Qs a ˜ Qlb , le coefficient de corrélation pour le modèle annuel est largement significatif: il
est de 0.88. Par contre à l’échelle saisonnière, le coefficient de corrélation est beaucoup plus
important pour les saisons automne, hiver, printemps et été puisqu’il vaut respectivement 0.92,
0.90, 0.91 et 0.91. Ceci peut s’expliquer par la régularité des apports durant les saisons.
Le modèle annuel montre que les paramètres à l’échelle des crues, a = 5.7 et b = 1.3, sont
proches de ceux trouvés par bon nombre de chercheurs ayant travaillé dans des régions semi-arides
ou non. En effet, les valeurs de ces paramètres a et b de la relation Qs a ˜ Qlb (Tableau 4) varient
peu d’un bassin à l’autre. Ces valeurs sont proches de celles trouvées à Oued Mouilah et Oued
Sebdou (Bouanani, 2004), à Oued Mina (Touaibia et al., 2001), à Oued Wahrane (Benkhaled &

Copyright ” 2009 IAHS Press


Modélisation statistique du transport solide du bassin versant de l’Oued Mekerra 347

60 1
Apport liquide (Hm3) 0.9

Apport solide (MT)


50 apport liquide 0.8
40 apport solide 0.7
0.6
30 0.5
0.4
20 0.3
10 0.2
0.1
0 0
1988/89

1989/90

1990/91

1991/92

1992/93

1993/94

1995/96

1995/97

1997/98

1998/99

1999/00

2000/01
Année
Fig. 7 Apports liquides et solides annuels de l’Oued Mekerra.

Remini, 2003) et sur la Rivière Arbucies dans le nord-est de la Péninsule Ibérique (Battala & Sala,
1992).
Les modèles saisonniers, donnent pour l’automne, l’hiver et le printemps des valeurs de b
proches de celle du modèle annuel et sont comprises entre 1.26 et 1.35. Pour l’été b est inférieur ou
égal à 1.18. Le paramètre a est proche de celui du modèle annuel pour l’automne et faible pendant
l’hiver.
La station de Sidi Ali Benyoub, contrôlant un bassin versant caractérisé par une forte pente et
drainant un volume important de matériaux solides, admet un apport annuel moyen égal à
210 000 t (Tableau 5). Le tracé de cette chronologie reconstituée est donné à la Fig. 7. Le cours
d’eau apporte annuellement en moyenne 17.2 u 106 de m3 d’eau. Ces quantités d’eau apportent
175 000 t de sédiments fins en suspension et 35 000 t de sédiments grossiers en charriage.
Ce transport est favorisé par une érosion active qui se manifeste par une dégradation
spécifique assez élevée de l’ordre 111.146 t km-2 an-1 (Tableau 5), dont la grande fraction a été
enregistrée en 1989/90.
La moyenne annuelle de la charge solide en suspension est assez élevée, elle est de l’ordre de
10.5 g/L. Il est à noter aussi que les apports liquides et solides sont très variables d’une année à
une autre (Tableau 5).

CONCLUSIONS
Ce travail constitue une première contribution à l’analyse des phénomènes hydrologiques, du
transport solide et de la modélisation du bassin versant de la Mekerra (nord-ouest de l’Algérie). Il
apporte beaucoup d’éléments de base à une recherche de modèles hydrologiques, régissant
l’écoulement superficiel et le transport solide en suspension dans ce bassin.
Sur la base des mesures continues réalisées dans la station de Sidi Ali Benyoub (Janvier
1950–Août 2001), nous avons calculé les différentes valeurs des paramètres de l’écoulement
liquide et du transport solide.
On peut dire que la station de Sidi Ali Benyoub apparaît être le principal foyer sédimentogène,
fournissant la grande partie des matériaux transportés par l’oued. Ceci tient surtout aux fortes
pentes des versants et à l’état du couvert végétal très faible dans cette partie du bassin versant de la
Mekerra. En automne, le sol est encore dénudé, alors qu’au printemps la couverture herbacée est
déjà développée et réduit considérablement la mobilisation des matériaux fins.
Concernant les relations statistiques de forme Qs a ˜ Qlb , les analyses mettent en évidence
que le modèle puissance peut être utilisé pour obtenir des relations acceptables.

Copyright ” 2009 IAHS Press


348 El Amine Cherif et al.

REFERENCES
Agence de Bassin de l’Oranie-Chott Chergui (1998) Présentation du bassin de la Mekerra dans son espace hydrographique.
Raport Proj. TEC 01/Sous bassin Mekerra HYD1 /12/98. ABH, Algérie.
Battala, R. & Sala, M. (1992) Temporal variability of suspended sediment in a Mediterranean river. In: Variability in Stream
Erosion and Sediment Transport (ed. by L. J. Olive, R. J. Loughran & J. A. Kesby) (Proc. Canberra Conf., December
1994), 229–305. IAHS Publ. 224. IAHS Press, Wallingford, UK. Available at: http://iahs.info/redbooks/224.htm.
Benkhaled, A. & Remini, B. (2003) Variabilité temporelle de la concentration en sédiments et phénomène d’hystérésis dans le
bassin de l’Oued Wahrane (Algérie). Hydrol. Sci. J. 48(2), 243–255.
Bouanani, A. (2004) Hydrologie, transport solide et modélisation. Etude de quelques sous bassins de la Tafna (NW Algérie).
Thèse de Doctorat d’Etat, Univ Abou Bekr Belkaid, Tlemcen, Algérie.
Demmak, A. (1982) Contribution à l’étude de l’érosion et des transports solides en Algérie septentrionale. Thèse Université
Pierre et Marie Curie, Paris VI, France.
Probst, J. L. & Amiotte Suchet, P. (1992) Fluvial suspended sediment transport and mechanical erosion in the Maghreb (North
Africa). Hydrol. Sci. J. 37(6), 621–637.
Touat, S. (1989) Contrôle de la représentativité de l’échantillon des transports solides en suspension. Rev. Eaux et Sols
d’Algérie 3, 48–54.
Touaibia, B., Gomer, D., Aidaoui, A. & Achite, M. (2001) Quantification et variabilité temporelles de l’écoulement solide en
zone semi-aride, de l’Algérie du Nord. Hydrol. Sci. J. 46(1), 41–53.
Walling, D. E. (1984) The sediment yields of African rivers. In: Challenges in African Hydrology and Water Resources (Proc.
Harare Symp., July 1984), 265–283. IAHS Publ. 144. IAHS Press, Wallingford, UK. Available at:
http://iahs.info/redbooks/144.htm.
Williams, G. P. (1989) Sediment concentration versus water discharge during single hydrologic events in rivers. J. Hydrol. 111,
89–106.
Wood, P. A. (1977) Sediment transport in the Hope River, Jamaica: a tropical drainage basin characterized by seasonal flow. In:
Erosion and Solid Matter Transport in Inland Waters (Proc. Paris Symp., July 1977), 149–156. IAHS Publ. 122. IAHS
Press, Wallingford, UK. Available at: http://iahs.info/redbooks/122.htm.

Reçu le 5 Décembre 2005; accepté le 21 Décembre 2008

Copyright ” 2009 IAHS Press

You might also like