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d’urbanisme
Etude des Editions législatives
PRESENTATION
Déroge aux règles générales de procédure : livre spécial dans le code de l’urba (L600-1 et suiv)
En matière de permis de construire, les autorisations de construire sont délivrées sous réserve
du droit des tiers : règle qui rend inopérants tous moyens ayant trait à des questions de droit
privé.
1° Questions préjudicielles
Le juge administratif peut poser une question préjudicielle au juge judiciaire dès lors que la
question présente un caractère sérieux et de droit privé. Le juge sursoit à statuer.
Le juge administratif demeure compétent pour interpréter les actes de droit privé.
2° Voie de fait
La compétence administrative cesse lorsque commence la voie de fait :
Quand l’administration a procédé à l’exécution forcée d’une décision (même régulière)
dans des conditions irrégulières portant une atteinte à une liberté individuelle ou
aboutissant à l’extinction du droit de propriété ;
Quand l’administration a pris une décision qui produit l’un de ces effets à la condition
que cette décision n’est pas susceptible d’être rattachée à un pouvoir appartenant à
l’autorité administrative.
T. Confl 17 juin 2013 : Restreint la possibilité de constater une voie de fait : les atteintes au
droit de propriété ne constituent des voies de fait que lorsqu’elles aboutissent à une extinction
pure et simple du droit.
2° Possibilité d’interjeter appel des jugements portant sur les déclarations préalables
et rendus depuis le 1er janvier 2014
Avant non : voir ancien article R. 811-1.
Recours devant la juridiction adm -> délai de validité de l’autorisation suspendu jusqu’au
prononcé de la décision juridictionnelle irrévocable.
De même pour :
recours devant juridiction civile sous L. 480-13 ;
recours contre une décision prise pour une autorisation ou enregistrement ICPE
La suspension intervient dès la notification du recours au pétitionnaire jusqu’à la date de la
notification de la décision juridictionnelle irrévocable à ce même pétitionnaire.
Si l’intérêt n’est pas suffisamment démontré, le juge administratif peut rejeter la requête par
ordonnance, comme manifestement irrecevable.
1Exemple : un propriétaire éloigné d'environ 1 km d'un immeuble haut de 34 mètres ne peut être regardé comme placé dans
son voisinage immédiat. Il doit justifier des atteintes prévues par l'articleL. 600-1-2 du code de l'urbanisme (CAA Douai,
1re ch., 1er juin 2017, n° 15DA01923).
Sous-Section 2 Recours engagé contre les autorisations délivrées avant le 19/08/2013
(et exceptions – voir 8)
21 Date d’appréciation de l’intérêt à agir
Au jour de l’introduction de la requête mais peut faire l’objet d’une régularisation en cours
d’instance.
29 Cas de l’entreprise voisine concurrente : l’exigence d’un intérêt fondé sur les
considérations urbanistiques
Un intérêt purement commercial ne peut être retenu.
30 Cas dans lesquels l’intérêt à agir d’un voisin n’est pas reconnu (exemples)
32 Intérêt à agir de la commune concernant les projets implantés sur son territoire
Exigence traditionnel d’un intérêt personnel et direct, distinct de celui des habitants.
Le juge doit inviter le requérant à régulariser, sauf la partie adverse l’a déjà fait.
51 Mesures préparatoires
Elles échappent au contrôle du juge administratif également. Leu légalité ne peut être mise en
cause qu’à l’occasion du recours formé contre la décision qui en procède. Tout recours
directement présenté contre une mesure préparatoire est déclaré irrecevable, même s’il est
présenté à raison de vices propres.
52 Autorisation superfétatoire
Les décisions inutiles ne peuvent être contestées devant le juge administratif (ex : permis de
construire délivré là où il n’était pas nécessaire).
Dans les 8 jours de la notification de la décision, le maire doit procéder à l’affichage en mairie
d’un extrait de l’acte ou de la déclaration pendant 2 mois. Mention de l’affichage est faite
dans le registre chronologique des actes de publication et de notification des arrêtés du maire.
68 Contenu de l’affichage
- Nom, raison sociale ou dénomination sociale du bénéficiaire
- Date et numéro du permis
- Nature du projet et superficie du terrain
- Adresse de la mairie où le dossier peut être consulté
- Constructions -> la surface de plancher autorisée ainsi que la hauteur de la ou des
constructions, exprimée en mètres par rapport au sol naturel ;
- Lotissement -> le nombre maximum de lots prévus ;
- terrain de camping ou un parc résidentiel de loisirs -> le nombre total d'emplacements
et, s'il y a lieu, le nombre d'emplacements réservés à des habitations légères de loisirs
- Démolitions -> la surface du ou des bâtiments à démolir ;
- Nom de l’architecte auteur du projet architectural (depuis le 1er juillet 2017)
- Mention de l’obligation de notifier tout recours administratif ou tout recours
contentieux à l’auteur de la décision et au bénéficiaire du permis. (voir A 424-17 c urb)
L’omission de cette mention rend inopposable l’irrecevabilité tirée du défaut de
notification mais n’affecte pas le déclenchement du délai de recours.
L’introduction d’un recours contentieux avant le rejet du recours gracieux fait obstacle à ce
que les intéressés puissent se prévaloir de la prorogation (d’ailleurs, l’autorité reste saisi et
peut retirer la décision tant que le délai de retrait n’est pas expiré.
Recours sur recours ne vaut : si après un rejet de recours gracieux, on représente exactement
la même demande de permis ; s’analyse comme un second recours gracieux, toujours sans effet
sur le délai de recours juridictionnel.
101 Obligation de notification des recours dans les TOM et en Nouvelle Calédonie
§1 Destinataires
107 Destinataires de la notification de recours
- Bénéficiaire de l’autorisation : titulaire désigné par l’acte attaqué, à l’adresse qui y
est mentionnée. A une autre adresse : possible mais doit démontrer que le destinataire
a effectivement réceptionné le pli. Peut être faite au conjoint, à la personne pour le
compte de l’autorisation est sollicitée, à l’adresse de l’architecte du projet si c’est
l’adresse mentionnée.
Une notification aux avocats n’est pas régulière.
- ET Auteur de l’acte contesté : Le requérant ne peut valablement se retrancher
derrière l’obligation pour un service indûment saisi de transmettre à l’autorité
compétente.
108 Cas d’une pluralité de bénéficiaire
Recours contre Transfert : notification au niveau titulaire et à lui seul.
Recours contre permis puis existence d’un transfert : n’a pas à être notifié au nouveau titulaire.
110 Cas d’un permis de construire délivré par le maire au nom de l’Etat
Contestation peut être adressée :
- au maire qui devra en informer sans délai le préfet ;
- au préfet.
Exception : si une fin de non-recevoir a été opposée sur le fondement de R. 600-1, les juges
ne sont pas tenus d’inviter. Toutefois, le rejet par ordonnance n’est possible que si l’auteur
avait été invité à régulariser.
§4 Charge de la preuve
118 Preuve de la notification
A la charge du requérant. Preuve du dépôt suffit, même si on n’a pas l’AR.
Fait naître une présomption simple d’accomplissement de la formalité. Si le destinataire
entend remettre en cause son contenu, sa contestation doit être prouvée.
121 Défendeur
Pour les communes disposant d’un document d’urbanisme en vigueur ou d’un
document en tenant lieu = la commune
Dans le cas contraire = l’Etat (donc le préfet du département et non la commune)
La commune n’a alors pas la qualité de parties même si le recours lui est communiqué
à l’initiative du juge. Elle ne peut pas, ainsi, prétendre à l’indemnisation de ses propres
frais. Elle est sans qualité pour faire appel. Le maire peut toutefois être entendu.
125 Tierce-opposition
Les tiers à l'instance peuvent également estimer, une fois le jugement rendu, qu'ils auraient dû
être invités à y prendre part. Ils formeront alors une tierce opposition si ce jugement a
préjudicié à leurs droits, s'ils ne peuvent être regardés comme ayant été représentés à l'instance
(ex : bénéficiaire du permis).
Section 2 : Conclusions
126 Conclusions principales et accessoires
Conclusions en annulation (car essentiellement contentieux de l’excès de pouvoir)
Eventuellement conclusions à fin d’injonction (avec éventuellement astreinte)
132 Délicate distinction entre légalité interne (manière dont l’acte est élaboré) et légalité
externe (contenu)
La distinction n’est pas toujours aisée. Ex : composition irrégulière du dossier de demande de
permis de construire (légalité interne).
135 Moyen de légalité externe tiré de la méconnaissance des exigences liées à la qualité
du demandeur (R. 423-1)
Sous réserve de fraude : le pétitionnaire qui fournit l’attestation prévue à l’article R. 423-1 doit
être regardé comme ayant qualité pour présenter sa demande.
Les tiers ne sauraient utilement invoquer la circonstance que l’administration n’en aurait pas
vérifié l’exactitude.
§1 Droit commun
146 Exciper de l’illégalité d’une mesure d’instruction pour contester le refus de permis
de construire
Sont inopposable au requérant lorsque le document contesté par voie d’exception fait l’objet
d’un recours encore pendant.
§3 Opérations complexes
159 Définition de la notion d’opération complexe
Opération complexe = Chaîne de décisions qui, susceptibles de recours autonomes, sont unies
par un lien tel que l’illégalité de l’une rejaillit sur les autres décisions.
L’exception d’illégalité devient une arme redoutable : peut être invoquée sans condition de
délai, de manière utile, même à l’encontre des décisions individuelles.
160 Rares applications de la théorie des opérations complexes pour les décisions
individuelles
Il peut aussi obtenir l'annulation du refus s'il parvient à démontrer que de simples
prescriptions auraient pu accompagner la délivrance d'un permis de construire pour rendre
son projet conforme.
184 Mise en œuvre de l’article L. 600-5-1 du Code urba par un jugement avant dire droit
Après avoir identifié les vices susceptibles d'être régularisés, le juge doit pouvoir constater
que les autres moyens ne sont pas fondés. Dans ce cas, il peut surseoir à statuer par un
jugement avant-dire droit en invitant l'administration à régulariser, pour se prononcer, in fine,
sur le permis modifié. La logique est la même en appel.
Une fois le permis modificatif délivré, il appartient au juge qui a décidé de surseoir à statuer
aux fins de régularisation de se prononcer directement sur sa légalité
199 Possibilité d’annulation partielle d’un refus de permis de construire portant sur
projet divisible
Section 5 : Jugement
Sous-section 1 : Motivation du jugement
204 Obligation pour le juge de se prononcer sur l’ensemble des moyens (L. 600-4-1Urb)
Pour l’annulation ou la suspension en REP d’un acte intervenu en matière d’urbanisme.
218 Effets des dispositions de l’article L. 600-2 sur la stabilisation des règles
d’urbanisme
Le pétitionnaire évincé par un refus ou une opposition ne se voit pas opposer des dispositions
intervenues postérieurement à la décision annulée (PLU, PPR, inscription monuments
historiques…)
224 Annulation des effets dont le permis de construire est le fait générateur