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Rec Siac97
Rec Siac97
Recommandations pour le
CALCUL AUX ETATS-LIMITES
DES OUVRAGES EN SITE AQUATIQUE
SITUATIONS ET
COMBINAISONS
D’ACTIONS
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Situations et combinaisons d’actions page 1
Extrait de ROSA 2000 édition n°1 – © METL / CETMEF
RECOMMANDATIONS
POUR LE CALCUL AUX ETATS-LIMITES
DES OUVRAGES EN SITE AQUATIQUE
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1. OBJET _____________________________________________________________________________ 4
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Extrait de ROSA 2000 édition n°1 – © METL / CETMEF
RECOMMANDATIONS
POUR LE CALCUL AUX ETATS-LIMITES
DES OUVRAGES EN SITE AQUATIQUE
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1. OBJET
Le présent fascicule traite des situations de projet et des combinaisons d’actions pour la mise en
œuvre du format semi-probabiliste aux états-limites décrit dans les Directives Communes de 1979
relatives au calcul des constructions et dans les Eurocodes.
Il a pour objet :
♦ de donner les recommandations utiles à la détermination des situations de projet les plus
fréquemment rencontrées pour les ouvrages maritimes et fluviaux (voir la section 2 de ce
fascicule),
♦ de donner les recommandations utiles à l’écriture des cas de charge et des combinaisons
d’actions qui en découlent (voir la section 3 de ce fascicule),
La prise de connaissance des listes de ce fascicule ne saurait dispenser le projeteur d’une analyse
propre à son projet.
Ce fascicule ne doit pas être utilisé séparément des autres fascicules qui forment l’ensemble des
Recommandations pour le calcul aux états-limites des ouvrages en site aquatique.
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2. DETERMINATION DES SITUATIONS DE PROJET
2.1 PRINCIPE
Les situations de projet sont définies au cas par cas en liaison avec la démarche de conception de
l’ouvrage. La détermination des situations procède d’une analyse des conditions dans lesquelles sera
placé l’ouvrage, depuis sa construction, pendant toute sa vie de service. On pourra se guider par :
♦ des valeurs de certains paramètres naturellement variables, fixés a priori, qui seront
considérés comme « permanents » dans la situation en question.
Compte-tenu de la diversité des cas de figure, les listes qui suivent ne sont pas exhaustives. Les
éléments communs aux situations doivent être définis et combinés entre eux en tant que de besoin.
Il convient d’insister sur la pertinence de l’eau dans la définition des situations de projet. Il y a souvent
lieu de considérer des situations de niveau haut et des situations de niveau bas.
+ Voir les fascicules Actions quasi-statiques des niveaux d’eau et Écoulement des eaux.
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2.2.2 COMPORTEMENT DES SOLS
Il est indispensable de clarifier la distinction entre plusieurs concepts qui sont couramment utilisés
dans la suite :
Les notions de « court terme » et de « long terme » font référence au phénomène de dissipation des
pressions interstitielles dans les sols, commandé par la perméabilité et la vitesse de consolidation. Ce
phénomène permet de définir deux situations de court terme et de long terme qui se distinguent par :
♦ les valeurs de propriétés des sols à prendre en compte (voir le fascicule Valeurs
représentatives des propriétés de base des matériaux),
♦ les schémas de pression interstitielle à considérer (voir les fascicules Actions quasi-
statiques des niveaux d’eau et Actions du terrain).
La distinction entre calcul en contraintes totales et en contraintes effectives porte sur la modélisation
du complexe [squelette granulaire + eau interstitielle] :
♦ le calcul en contraintes totales suppose que l’eau et les grains du sol ne forment qu’une
seule « phase » (au sens thermodynamique) ce qui revient à considérer dans leur
ensemble l’action ou la résistance du squelette granulaire et de l’eau. Un calcul en
contraintes totales est en général pertinent dans les situations de court terme, mais pas
dans les situations de long terme, principalement parce que dans ce cas, la résistance du
squelette granulaire intervient seule ;
♦ le calcul en contraintes effectives suppose que l’eau et les grains du sol forment deux
« phases » (au sens thermodynamique), ce qui revient à séparer l’action ou la résistance
du squelette granulaire de celle de l’eau. Un calcul en contraintes effectives est en général
pertinent dans les situations de long terme ; cependant, rien n’empêcherait en théorie de le
mener dans les situations de court terme, la difficulté tenant dans l’estimation des
pressions interstitielles.
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2.2.4 COTES EN PIED D’OUVRAGE
♦ situation affouillée,
♦ configuration mécanique des vannes d’un barrage mobile ou d’une porte d’écluse,
♦ etc.
Dans les cas les plus courants, il est suffisant de définir une seule situation durable correspondant aux
conditions d’exploitation ou de service normal de l’ouvrage.
Pour les ouvrages dont la « configuration mécanique » évolue dans le temps en suivant des règles
d’exploitation (écluses, barrages, ouvrages soumis à l’action d’un outillage spécialisé...), on peut être
amené à définir plusieurs situations d’exploitation dont la durée, prise individuellement, est courte. On
conviendra, pour des raisons de simplicité, de les classer dans la catégorie des situations durables
plutôt que transitoires.
Il en est de même des ouvrages dont les cas de charge pertinents dépendent des conditions
climatiques ou météo-océaniques. Le plus souvent, les règles d’exploitation sont définies par référence
à des valeurs limites de ces paramètres environnementaux. En situation de service, les valeurs
caractéristiques des paramètres ainsi limités sont identifiées à ces valeurs limites prescrites.
Pour les ouvrages supportant un outillage spécialisé, les situations sont généralement définies d’après
la vitesse du vent.
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Pour les ouvrages recevant des navires, l’autorité portuaire et les avis compétents du pilotage suffiront
souvent à préciser les situations de projet pour des ouvrages existants ; pour de nouveaux projets en
revanche, le recours à des études spécifiques peut être nécessaire afin d’éclairer la décision sur les
niveaux de sécurité à retenir.
Les situations en service correspondent à l’exploitation normale du quai et des terre-pleins sous une
vitesse de vent inférieure à la vitesse limite d’exploitation de l’outillage.
En général, la vitesse limite d’exploitation de l’outillage, varie de 72 km/h (20 m/s) à 83 km/h (23 m/s).
Les situations hors service correspondent à l’exploitation du quai sous une vitesse du vent supérieure
à la limite d’exploitation de l’outillage.
Selon l’outillage, plusieurs étapes de mise en sécurité sont introduites dans les consignes
d’exploitation. On définit alors des vitesses de vent limites pour la mise en place de freins spéciaux,
pour la mise en place de dispositifs de sécurité (ancrages, brochage, etc.).
+ Le projeteur est invité à se référer au fascicule Outillage portuaire pour une présentation plus
complète de ce cas de figure.
Dans certains cas, les conditions d’exposition aux éléments tels que la houle, le vent, voire le courant,
sont limitées pour des raisons de sécurité (équipement d’amarrage, maîtrise des manœuvres).
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2.3.3.3 Situation « hors service », sans navire
Cette situation correspond à l’exposition aux éléments naturels, sans navire ni utilisation de l’outillage.
Les valeurs représentatives des paramètres environnementaux relèvent donc uniquement de la
climatologie du site.
Les situations générales concernent l’ouvrage dans sa globalité ; ce sont par exemple les hauteurs
d’eau. Les situations particulières de la vantellerie se distinguent des situations générales par les
positions particulières différentes que peut prendre la partie mobile dans une même situation globale ;
ce sont par exemple, des positions différentes de la porte pour une même hauteur d’eau. S’agissant
d’équipements mobiles, on peut, au choix :
Ces situations peuvent être dimensionnantes (ex. le ferraillage de blocs de béton peut être déterminé
par les conditions de leur manutention...).
La stabilité des ouvrages provisoires doit être examinée avec attention (ex. éléments transportés par
flottaison, soutènements provisoires...).
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Exemples :
♦ havage (caissons),
♦ etc.
Les situations transitoires en période d’exploitation peuvent être mises à profit pour adapter les règles
de sécurité et tenir compte du fait que l’exploitant possède, par rapport à la situation permanente
d’exploitation « de base », une meilleure maîtrise :
Une situation transitoire en période d’exploitation peut aussi être définie pour un niveau exceptionnel
de l’eau, correspondant par exemple à une période de retour fixée.
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Exemples :
♦ circulation et position fixe d’un engin d’exploitation : il s’agit par exemple d’une grue sur le
terre-plein d’une écluse aux abords d’un bajoyer pour la mise en place ou la dépose d’un
élément de porte, d’une vanne, d’un bollard flottant...
♦ etc.
Les situations transitoires en cours de maintenance sont définies lorsque les phases de maintenance
définissent des cas de charges ou des configurations particulières dans lesquelles il n’apparaît pas a
priori que la sécurité de l’ouvrage soit « couverte » par les vérifications effectuées en situations
permanentes d’exploitation.
Exemples :
♦ stationnement d’engins spéciaux pour l’entretien d’un outillage lourd (vérinage d’un pied de
portique),
♦ mise en chômage des canaux avec vidange d’un bief, l’ouvrage de vantellerie pouvant alors
servir de batardeau amont,
♦ etc.
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2.4.4 SITUATIONS TRANSITOIRES POST-ACCIDENTELLES
Les situations transitoires post-accidentelles sont définies en liaison avec les situations accidentelles
(voir aussi le fascicule Actions et configurations accidentelles) pour lesquelles des désordres limités
sont tolérés. La période qui sépare la survenance de l’action accidentelle de la remise en état
complète de l’ouvrage définit une situation transitoire dont il y a lieu de préciser :
♦ les cas de charge et les configurations appliqués lors des opérations de réparation,
♦ etc.
Si la situation accidentelle qui en est à l’origine est causée par la défaillance d’un organe de
manœuvre parmi l’ensemble des équipements de l’ouvrage, le fonctionnement des organes restants
doit être précisé en situation dégradée. Plusieurs solutions peuvent être envisagées :
♦ etc.
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2.5 SITUATIONS ACCIDENTELLES
Les situations accidentelles à prendre en compte sont prescrites par les règlements en vigueur, ou
déterminées par le Maître d’Ouvrage en liaison avec le Maître d’Œuvre.
Une situation accidentelle résulte en général d’une succession d’événements défavorables. Le choix
des scénarios accidentels à prendre en compte est souvent tiré de l’expérience. Selon le caractère du
phénomène (rapidité de la détection, possibilité d’adaptation des consignes d’exploitation, rapidité
d’intervention pour rétablir une configuration normale...), le phénomène accidentel sera pris en
compte :
♦ par l’intermédiaire d’une situation accidentelle (cas général des situations accidentelles
liées à des actions accidentelles) ;
Les situations accidentelles liées à des actions accidentelles prévisibles (cyclone annoncé...)
supposent que sont effectivement réalisées les précautions de mise en sécurité prévues dans les
règles d’exploitation.
Exemples :
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2.5.3 SITUATIONS ACCIDENTELLES LIEES A UNE ACTION ACCIDENTELLE
Exemples :
♦ séisme,
♦ tsunami,
♦ accostage accidentel,
♦ choc de bateau,
♦ chute de colis,
♦ rupture d’une liaison entre une passerelle RoRo et le quai ou un appui isolé.
Exemples :
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2.5.4.2 Situations accidentelles (ou post accidentelles) liées à la défaillance d’un
organe de manœuvre
Un organe de manœuvre est susceptible d’atteindre son « état-limite ultime » (rupture d’un élément,
blocage d’un galet, panne électrique, etc.) qui se manifestera par une redistribution des efforts dans
les diverses parties de la structure, ou par des intensités accidentelles des efforts directement
appliqués.
En cas d’utilisation d’un couple d’organes de manœuvre synchronisés, la défaillance de l’un des deux
est aussi à considérer.
Généralement la valeur de l’effort exercé est limitée à la valeur de déclenchement d’un appareil de
sécurité ou d’un fusible : soupape, limiteur de couple... selon ce qui a été prévu dans le programme
des équipements.
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3. FORMATION DES COMBINAISONS D’ACTIONS
sous-pressions U
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3.1.2 ACTIONS VARIABLES (Q)
accostage AC
amarrage AM
houle HOU
courant COU
vent VE
neige NE
température TE
glace GL
efforts dynamiques MG
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3.1.3 ACTIONS ACCIDENTELLES (A)
CLI
CLI
EXP
EXP
NAV
GS et GW
PP
MAR
E ou ACC
Une action est une force volumique, surfacique, linéique ou ponctuelle qui provient de l’extérieur du
système, une déformation imposée ou entravée, une accélération imposée ou une énergie à
reprendre.
L’effet résultant des actions est une force, une contrainte ou un déplacement interne au système
étudié : dans la Résistance des matériaux, on l’appelle sollicitation.
Dans l’étude de la stabilité externe ou globale, les actions sont principalement les forces volumiques
appliquées au sol, à l’eau, à l’ouvrage, ainsi que les charges d’exploitation appliquées sur l’ouvrage, et
à la surface du terre-plein. Les effets des actions sont principalement les forces ou les contraintes aux
interfaces sol-ouvrage.
Dans l’étude de la stabilité interne, les actions sont principalement les forces ou les contraintes aux
interfaces sol-ouvrage, ainsi que les charges d’exploitation directement appliquées sur l’ouvrage
(actions extérieures). Les effets des actions sont principalement les sollicitations dans les sections de
l’ouvrage (effort normal, effort tranchant, moment de flexion, moment de torsion), et plus généralement
les contraintes en tout point de l’ouvrage.
La distinction classique entre action et réaction fait référence à la notion de système mécanique à
étudier. Les règles relatives à l’application des coefficients partiels font implicitement référence à cette
distinction.
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Le cas des pressions du sol mérite un commentaire :
Le coefficient d’accompagnement ψ0 est défini pour une action variable dite « d’accompagnement »
par référence à une autre action variable dite « de base ». Les valeurs ψ0 . Qk et γq . ψ0 . Qk sont les
deux valeurs d’accompagnement d’une action variable Q utilisées respectivement dans la combinaison
rare (ELS) et la combinaison fondamentale (ELU).
Lorsqu’une action accidentelle figure dans un cas de charge, elle est toujours action dominante (de
base), et conformément aux combinaisons accidentelles, les actions variables sont prises à leurs
valeurs fréquentes ou quasi-permanentes. Ceci revient à considérer les coefficients ψ1 et ψ2 eux-
mêmes comme des coefficients de combinaison avec des actions accidentelles dont on sait que la
probabilité d’occurrence est beaucoup plus faible que celle des actions variables.
♦ Pour deux actions variables incompatibles dont l’une figure en base, on affecte ψ0 = 0 à
l’action qui figure en accompagnement : plus simplement, ces actions ne figurent pas
ensemble dans un même cas de charge.
♦ Pour deux actions variables entièrement liées dont l’une figure en base, on affecte
ψ0 = 1,00 à l’action qui figure en accompagnement ; si les deux actions figurent en
accompagnement, on leur affecte un même coefficient ψ0 dont la valeur dépend de l’action
de base. Cela revient à considérer que les deux actions proviennent d’une source unique :
plus simplement, ces actions sont toutes les deux soit en base, soit en accompagnement.
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♦ Lorsqu’il y a compatibilité et indépendance statistique entre deux actions variables qui
figurent en base et en accompagnement, le coefficient de combinaison ψ0 est
forfaitairement pris égal à 0,77 pour l’une comme pour l’autre. Cette valeur ne résulte pas
d’un calcul statistique mais d’une simplification qui consiste à faire figurer, dans la
combinaison fondamentale, les actions variables d’accompagnement avec leur valeur
caractéristique : de l’équation γq . ψ0 = 1,00 avec γq pris égal à une valeur « pivot »
généralement observée dans les règlements de 1,30 , il vient ψ0 = 0,77 (fascicule 62
titre V).
♦ Dès lors, pour les cas difficiles, la valeur de combinaison de calcul (pour la combinaison
fondamentale) peut être prise égale à la valeur caractéristique.
Dans le cas des actions marines, maritimes, fluviales et portuaires, le nombre important d’actions
variables nécessite de préciser au cas par cas les règles de combinaison et de simplifier les règles
d’application des coefficients ψ0 .
Une approche simplifiée et sécuritaire consiste à prendre ψ0 = 1,00 pour toutes les actions compatibles
entre elles.
Lorsque les descentes de charge de l’outillage portuaire fixe ou sur rails sont décomposées en poids
propre (PP), charge manutentionnée (CO) et effet du vent (VE), il est convenu de considérer l’action
CO (composante horizontale et verticale) comme une action permanente dans les situations de
service, c’est-à-dire que ψ0 = 1,00 (= ψ1 = ψ2).
Lorsque les descentes de charge de l’outillage portuaire fixe ou sur rails ne sont pas décomposées
comme précédemment, c’est la totalité de la descente de charge qui est, par sécurité, considérée
comme permanente dans les situations de service où elle est présente, avec ψ0 = 1,00 (≠ ψ1 ≠ ψ2).
Cette assimilation formelle à une action permanente pour ce qui est des coefficients ψ ne porte pas
préjudice à la prise en compte de la variabilité spatiale de l’action : si cette dernière est favorable, elle
est éliminée ipso facto du cas de charge.
Les charges TP, CRO et CRP sont en général indépendantes les unes des autres ainsi que des autres
actions. On leur attribue un coefficient ψ0 égal à la plus grande des valeurs de 0,77 et du ψ1 retenu (on
doit avoir ψ0 ≥ ψ1), quelle que soit l’action variable de base.
En zone portuaire les vitesses sont limitées. Pour les cas où se poserait la question de la combinaison
des forces de freinage et des forces centrifuges, il y a lieu d’appliquer les règles en vigueur pour les
ponts-routes.
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3.3.4 ACTIONS METEO-OCEANIQUES OU ACTIONS MARINES
Par actions météo-océaniques ou marines, on entend l’action de la houle, du courant, des niveaux
d’eau et, dans une moindre mesure car celui-ci peut agir indépendamment (via l’outillage portuaire), le
vent. Ces différentes actions, tant statiques que dynamiques, peuvent être considérées comme un
groupe d’actions. Pour ce groupe d’actions, à la différence du cas général, plutôt que de considérer
tour à tour chaque action de base avec les autres en accompagnement, on met en œuvre une
approche plus simple :
Les conditions représentatives pour le groupe des actions marines sont fondées sur la définition des
valeurs représentatives des paramètres météo-océaniques de base.
Deux cas de figure se présentent selon le type d’ouvrage, les conditions hydrauliques du bassin et la
climatologie du site :
♦ exposition hydrodynamique rapidement variée voire alternée, dans les sites soumis à la
houle ou à d’autres ondes de gravité : on combine niveaux d’eau et houle ; il faut alors
souvent définir plusieurs jeux de paramètres de base par condition représentative.
L’expertise du projeteur peut cependant en limiter le nombre, notamment en tenant compte
de la relation entre la cinématique de la houle et la profondeur d’eau.
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3.3.4.2 Appréciation des corrélations
Dans nombre de cas, niveaux d’eau et courants variables se trouvent naturellement corrélés du fait de
la marée ou du régime hydraulique fluvial par exemple. L’examen détaillé des conditions locales met
en évidence l’étendue de cette corrélation (voir le fascicule Courant pour plus de détails).
Pour un port fluvio-maritime, deux régimes de corrélation indépendants peuvent s’imposer, l’un lié à la
marée, l’autre à l’hydrologie.
Les efforts dus à la houle dépendent de la profondeur d’eau qui régit la propagation, et notamment la
répartition verticale de l’énergie propagée. Le principe de cohérence doit être respecté pour
l’estimation de l’action de la houle compatible avec un niveau d’eau donné.
Houle et courant :
Vent et courant :
Un vent établi pendant une durée suffisante (quelques jours) est responsable des courants de dérive.
Il n’y a généralement pas de corrélation bien établie entre le vent local et le niveau d’eau local, sinon
sur un faible terme de surcote/décote très locale.
Des valeurs limites des paramètres météo-océaniques sont prescrites dans certaines situations en
tant que conditions de service. Pour de telles situations, ces valeurs s’assimilent aux valeurs
représentatives (valeurs caractéristiques, identiques aux valeurs de calcul). Comme elles sont
considérées comme permanentes dans ces situations, elles ne doivent pas être combinées avec les
autres actions variables.
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3.3.4.4 Situations où les valeurs représentatives des paramètres météo-océaniques
sont déterminées par des considérations climatiques seulement
Dans le cas d’une combinaison limitée à la houle et au niveau de la mer, on peut définir les conditions
représentatives de la manière suivante :
Pour les ouvrages extérieurs soumis à l’action de la houle, on peut avoir à considérer, en plus, un
niveau d’eau intermédiaire critique correspondant au déferlement de la houle.
Lorsqu’un courant de marée intervient, ses paramètres (vitesse, direction) sont déterminés en
cohérence avec les hypothèses faites sur les conditions marégraphiques. Pour les autres courants, on
pourra en combiner directement les valeurs caractéristiques et de calcul, selon la combinaison type
d’actions, avec les paramètres de houle et de niveau d’eau décrits ci-dessus.
En cas de fort marnage, ces choix peuvent nécessiter une étude relativement détaillée pour limiter
judicieusement les conditions représentatives : études climatiques du site, propagation intra-portuaire.
3.3.5 ACCOSTAGE
Certaines conditions météo-océaniques peuvent être imposées pour des trafics donnés (fenêtre
d’accessibilité pour les transbordeurs occupant des postes à marée par exemple). Certaines
configurations peuvent être aussi a priori exclues par le pilotage (limite de houle pour embarquement
du pilote au large, limite de vent selon la direction pour les navires à fort fardage...).
Les vents, les courants et l’agitation portuaire, mais également la nature des fronts d’accostage (quais
pleins ou évidés), la procédure d’approche (parallèle ou oblique), sont pris en compte dans
l’appréciation de l’énergie d’accostage des divers scénarios représentatifs.
1
voir le fascicule Houle.
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Comme les scénarios d’accostage sont déterminés en cohérence avec les paramètres météo-
océaniques de base, on affecte un ψ0 de 1,00 à l’action de l’accostage.
3.3.6 AMARRAGE
En cas de poste exposé (agitation, seiche) et de plan d’amarrage seulement réglé « en moyenne »,
une étude de comportement (modélisation dynamique du navire amarré) est recommandée pour
identifier les combinaisons d’actions dimensionnantes.
♦ des résonances en cas de seiche si le poste est situé en zone nodale (forte composante du
courant alterné) et si l’amarrage est souple.
♦ du fardage dû au vent,
La valeur caractéristique des paramètres météo-océaniques limités est prise égale à la valeur limite.
Si l’action d’amarrage est déterminée en mettant en œuvre un modèle d’action dont les paramètres
d’entrée comprennent les paramètres météo-océaniques limités, on applique le principe de cohérence.
On lui affecte un ψ0 de 1,00 car la valeur caractéristique de l’amarrage est déterminée spécifiquement
pour la situation de projet.
Si l’action d’amarrage est évaluée indépendamment d’un modèle d’action mais de façon spécifique
pour la situation de projet, on se retrouve dans le cas précédent, et par conséquent, on retient
ψ0 = 1,00.
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Si, en revanche, la valeur caractéristique de l’amarrage est déterminée de façon plus générale sans
tenir compte des spécificités de la situation de projet, et dans la mesure où ceci a comme
conséquence d’augmenter la valeur caractéristique par rapport à une détermination ajustée sur la
situation, on retiendra ψ0 = 0,77. La non prise en compte des corrélations sera, de façon très
approximative, compensée par une valeur caractéristique élevée multipliée par un coefficient ψ0 plus
faible.
Si l’action d’amarrage est déterminée en mettant en œuvre un modèle d’action dont les paramètres
d’entrée comprennent les paramètres météo-océaniques, on applique le principe de cohérence avec
un ψ0 de 1,00 car la valeur caractéristique de l’amarrage est déterminée spécifiquement pour la
situation de projet.
Si l’action d’amarrage est évaluée indépendamment d’un modèle d’action, on affecte l’action
d’amarrage d’un coefficient ψ0 de 0,77.
Parmi les actions fluviales, on entend l’action du courant fluvial, des niveaux d’eau et du vent. Ces
différentes actions, tant statiques que dynamiques, peuvent être considérées comme un groupe
d’actions. Pour celui-ci, comme dans le cas maritime, on privilégie la détermination conjointe des
paramètres pour identifier des événements extrêmes de rareté croissante, définis par des conditions
fluviales représentatives, plutôt que de considérer tour à tour chaque action de base avec les autres
en accompagnement.
Dans le cas fluvial, l’action la plus importante est le débit, qui commande les niveaux et le courant, et
sert souvent à définir les situations de projet : les conditions fluviales sont donc désignées par
référence aux valeurs représentatives des débits. Dans certains cas, un autre paramètre doit être
considéré, celui lié aux évolutions morphodynamiques globales de la rivière : en fonction des
évolutions constatées et prévues du lit du cours d’eau, on associe aux débits représentatifs un « état
du lit », soit l’état actuel si le lit est en équilibre, soit un état futur d’équilibre si le lit est en évolution
(exemple : abaissement du lit dû aux extractions passées de matériaux alluvionnaires).
Les débits représentatifs à prendre en compte dans les combinaisons d’actions dépendent du type de
combinaison :
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Dans les combinaisons accidentelles qui ne sont pas liées à des débits accidentels (crues ou étiages),
et plus particulièrement celles qui sont formées en situation de fermeture accidentelle d’une passe de
barrage, le débit à considérer est évalué selon les niveaux de sécurité requis. A titre d’ordre de
grandeur :
Pour les autres situations accidentelles (séisme...), on peut considérer le débit fréquent, de période de
retour compris entre 2 et 5 ans.
Dans le cas des ouvrages situés sur les fleuves et les rivières, il y a lieu d’apprécier les corrélations
entre :
♦ les niveaux d’eau (ou le débit) et le vent : le phénomène de surcote / décote évoqué ci-
dessus se manifeste aussi sur les eaux intérieures suffisamment étendues,
♦ les niveaux d’eau et la glace : l’action de la glace ne sera pas considérée en situation de
crue,
♦ les courants et ondes de batillage et les autres agents générateurs d’effets hydrauliques
de même nature : marée (pour les fleuves soumis à ce phénomène), courant fluvial
naturel, clapot levé par le vent.
Enfin, le calcul de crues extrêmes dans les sections de fleuves et rivières possédant des affluents en
amont pose la question de la concomitance de leurs crues : pour cela, seule la méthode de type « crue
maximale possible » (probable maximum flood, ou PMF) analysant toutes les composantes du risque
(météorologie, morphologie des bassins versants, relations pluie-crue, événements historiques
observés...) doit être mise en œuvre.
♦ des résistances de frottement qui apparaissent lors des mouvements à l’endroit des
appareils d’appui et des étanchéités,
♦ des actions des écoulements hydrauliques commandés par les niveaux d’eau ou les débits,
et par la configuration géométrique des organes mobiles,
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Dans les situations de projet et pour les cas de charge où les ouvrages sont en mouvement, les
valeurs caractéristiques des efforts de manœuvre étant calculés en cohérence avec les efforts ci-
dessus, il y a lieu de retenir ψ0 = 1,00.
Les règles de cumul du frottement négatif sur un élément de fondation profonde et des charges
verticales variables sont indiquées dans le fascicule 62 titre V du C.C.T.G..
Pour les états-limites vis-à-vis desquels l’effort normal est défavorable, l’effort normal de calcul Fd est
égal à :
Fd = max { Gsn, d ; Qd } + Gd
où :
• travail d’analyse aussi exhaustive que possible des situations de projet, outre qu’il
s’intègre particulièrement bien dans une démarche d’assurance-qualité, reste une
étape indispensable à la bonne maîtrise des incertitudes.
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Situations et combinaisons d’actions page 27
Extrait de ROSA 2000 édition n°1 – © METL / CETMEF
♦ Analyse du caractère dominant ou d’accompagnement des actions variables, selon
l’état-limite en cause :
• élimination des charges qui sont couvertes par d’autres, soit en raison de l’intensité
de leurs valeurs caractéristiques, soit en raison des valeurs des coefficients partiels
qui seront appliqués ;
oOo
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