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Formation : Eurocode 4
Leçon 9 : Assemblages mixtes
Résumé :
Objectifs :
L'étudiant devra :
Comprendre le concept des assemblages articulés
Comprendre et savoir manipuler le comportement des assemblages structuraux en vue d'une analyse
globale
Être capable de caractériser et d'idéaliser le comportement des assemblages poutre-poteau
Références :
[1] EN 1994-1-1 : Design of composite steel and concrete structures Part 1.1
General rules and rules for buildings ; Draft No. 2 ; April 2000
[2] prEN 1993-1-8 : Eurocode 3 : Design of steel structures
Part 1.8 : Design of joints ; Draft No.1 ; 26. February 2000
[3] SSEDTA (1) : Structural Steelwork Eurocodes Development of A Trans-national Approach
Module 5 : Structural Joints
[4] Gerald Huber : Non linear calculations of composite sections and semi-continuous joints
Doctoral Thesis, Verlag Ernst & Sohn, December1999
[5] COST C1 : Composite steel-concrete joints in frames for buildings : Design provisions
Brussels, Luxembourg 1999
[6] COST C1 : Control of the semi-rigid behaviour of civil engineering structural connections
Proceedings of the international conference Liège, 17 to 19 September 1998
[7] COST C1 : Composite steel-concrete joints in braced frames for buildings
Brussels, Luxembourg 1996
[8] Teaching Modules of A-MBT,1999/2000
Application Centre Mixed Building Technology , Innsbruck -Austria,
[9] ESDEP : European Steel Design Education Programme ; CD-ROM 1996
[10] EN 1992-1 : Design of concrete structures
[11] EN 1993-1 : Design of steel structures ; April 1992
4. Résumé
4.1. Généralités
4.2. Champ d'application des procédures de calcul
4.3. Résumé des étapes clé
4.4. Conclusions
1. Introduction
Cette leçon s'applique aux ossatures de bâtiment comprenant des poutres mixtes acier-béton.
Son objectif est d'expliquer comment concevoir des assemblages fonctionnant comme des
éléments mixtes sous moment de flexion négatifs
Assemblage poutre-poteau
la continuité de la dalle assurée par les armatures tendues constitue l'élément clé de ces
assemblages. Elle augmente sensiblement à la fois la résistance et la rigidité des assemblages
De manière conventionnelle, les assemblages ont été traités comme articulés sans rigidité et
résistance ou comme rigides pleinement résistants et donc les ossatures comme simplement
appuyées ou continues. Les différences entre cette conception conventionnelle et une
conception semi-continue sont illustrées de la Figure 2 à la Figure 4. Les types d'ossature
dépendent des caractéristiques des assemblages, en particulier de la rigidité initiale et du
moment résistant en comparaison à ceux des membres associés. L'approche semi-continue
donne plus de liberté, permettant à l'ingénieur de choisir les assemblages rencontrant les
besoins particuliers de la structure.
De nos jours, les systèmes d'assemblages mixtes évolués sont intégrés dans le plancher (Figure
5), ce qui conduit à des rigidités et des résistances plus élevées. Cette solution très efficace est
devenue possible grâce à l'étude et la compréhension des problèmes d'interaction entre la dalle
et le poteau.
Généralement, il est nécessaire de distinguer les poutres situées sous la dalle (planchers
conventionnels) et les poutres intégrées dans les planchers (slim-floors). Une distinction
supplémentaire doit être faite selon le type d'attache existant avant le bétonnage de la dalle.
Dans les cas où une attache semi-rigide est déjà présente (attaches soudées, par cornières ou
avec une platine d'extrémité non débordante ou de hauteur limitée), la dalle apporte, après
bétonnage, une rigidité et une résistance supplémentaires. Pour le cas particulièrement
économique des assemblages métalliques articulés durant la phase d'érection, l'addition de
pièces de contact et l'intégration de la dalle dans l'assemblage permettent d'obtenir une grande
capacité de résistance et une grande rigidité sans boulonnage ou soudage supplémentaire sur
site (assemblages avec tasseau et plaque de contact supplémentaire pour transmettre la
compression ou assemblages métalliques articulés avec cornière ou ailette, Figure 5). Pour les
planchers slim-floor, les auteurs recommandent, dans tous les cas, de concevoir les
assemblages comme articulés. En effet, grâce au bétonnage, ceux-ci seront alors ensuite
automatiquement transformés en assemblages mixtes semi-rigides et présenteront une grande
capacité de rotation et de résistance.
Assemblages simples
articulé
Assemblage continu
M
M
Résistance
Rigidité
Capacité de rotation
rigide ou semi-rigide,
totalement ou partiellement résistant,
capacité de rotation définie
espace espace
espace
A
sse
m b
lag
epo
utrep
ote
au
Cela permet des constructions plus efficientes mais l'influence des assemblages sur le
comportement global est telle que l'ancienne philosophie considérant les assemblages comme
des rotules parfaites ou comme pleinement continus ne décrit pas le comportement réel d'un
assemblage semi-continu (Figure 7)
Bien que le comportement structural soit tridimensionnel, la présence d'une dalle de plancher
rigide permet de négliger les déformations hors-plan et torsionnelles de l'assemblage. Dès lors,
la caractérisation de l'assemblage se présente sous la forme d'une courbe moment - rotation
(Figure 7).
Selon cette nouvelle approche, le comportement des assemblages est considéré au travers des
trois caractéristiques principales suivantes.
est plus grande que la résistance ultime des éléments qu'il assemble est appelé un assemblage
pleinement résistant. Un assemblage partiellement résistant se situe de nouveau entre ces deux
extrêmes. (Pour simplifier, le terme "résistant" fera référence aux valeurs de résistance ultime).
M moment résistant
M
capacité de
rotation
Le nombre de paramètres déterminant le comportement des assemblages est tel que ceux-ci ne
peuvent être étudiés globalement. Dès lors, la "méthode des composantes" est acceptée
universellement et est considérée comme la meilleure méthode pour décrire analytiquement le
comportement des assemblages. Au contraire de la méthode des éléments finis (FEM), qui
souvent échoue pour considérer les problèmes d'introduction de charges locales, les
assemblages sont divisés en parties logiques soumises à des efforts internes. Alors que la FEM
travaille sur les niveaux de déformation et de contraintes, la méthode des composantes se
concentre sur les efforts internes et les déformation des ressorts de composante.
Ces dernières années, partout dans le monde, des programmes d'essais intensifs ont eu lieu
pour étudier le comportement non-linéaire des composantes individuelles et leur assemblage
afin d'obtenir les courbes de comportement non-linéaires de moment - rotation des
assemblages constitués de ces composantes.
La majorité des assemblages des ossatures mixtes sont généralement considérés comme
articulés et donc, les ossatures sont considérées comme simplement appuyées. La structure
étant statiquement déterminée, l'analyse globale de la structure est immédiate, ce qui constitue
un avantage.
Les assemblages articulés sont économiques à fabriquer et simples à construire. Cela peut être
la meilleure solution lorsque des tassements d'appui significatifs sont susceptibles de se
produire. Toutefois, des sections de poutre plus hautes en comparaison à d'autres formes de
construction seront nécessaires, ce qui mènera à une hauteur de construction plus grande ainsi
qu'à des coûts plus élevés de revêtement. De plus suite aux rotations d'extrémité des poutres,
une fissuration importante peut se produire à proximité des assemblages si la dalle est continue
sur des appuis intermédiaires.
L'assemblage doit être conçu pour transférer en sécurité les charges verticales et les efforts
axiaux. La résistance de la dalle au cisaillement vertical est faible et négligeable. Comme toute
continuité dans la dalle est également négligée, un assemblage articulé d'une poutre mixte est
donc calculé de la même façon qu'un assemblage métallique articulé.
Si la dalle est construite comme continue, une absence de contrôle de la fissuration est permise
par l'Eurocode 2 si les conditions d'exposition sont de classe 1. Selon l'EN 1992-1 [10],
l'intérieur de la plupart des immeubles de bureau ou d'habitation sont de cette classe ce qui
implique une absence de risque de corrosion des armatures. L'apparence impose une finition de
sol avec un comportement ductile ou l'utilisation d'un revêtement même si des aires minimales
d'armature sont prévues pour empêcher la rupture des barres ou l'ouverture trop grande de
fissures sous charge de service. Quand les fissures sont évitées par différents moyens tels que
des joints dans la dalle, ceux-ci ne doivent pas nuire au bon comportement de la structure ou
causer une apparence inacceptable.
Dans les bâtiments industriels, aucun revêtement ou finition additionnel ne doit être prévu et la
dalle constitue elle-même la surface de sol. Dans ces cas, la construction continue ou semi-
continue est préférable de telle manière que la fissuration puisse être contrôlée de façon
adéquate.
Bien que la ductilité des assemblages soit essentielle en construction simplement appuyée, il
n'est pas commun pour les ingénieurs de calculer tant la capacité de rotation requise que celle
qui est disponible. Pour les assemblages métalliques, il est suffisant de se fier au comportement
observé des composantes de l'assemblage.
La capacité de rotation peut être due au glissement des boulons ou à un dimensionnement des
composantes de telle façon qu'elles se comportent de manière ductile ; ainsi une plastification
locale de minces platines d'extrémité et un espacement transversal des boulons important sont
deux exemples de conception ductile. La rupture des boulons ou des soudures ne doivent pas
être le mode de ruine. L'armature de la dalle devant être indépendante du comportement à
l'état limite ultime, sa rupture ne limite pas la capacité de rotation de l'assemblage .
l'attache métallique se combine avec l'armature de la dalle pour former un assemblage mixte
présentant une résistance et une rigidité substantielles.
Les attaches sans boulons sont un type particulièrement intéressant de attache métallique. En
phase mixte, l'entièreté de la résistance à la traction est supporté par l'armature de la dalle et
aucun boulon n'agît en traction. La compression agît au travers d'une plaque ou d'une cale
inséré entre l'extrémité de la semelle inférieure de la poutre et la face du poteau pour tenir
compte des tolérances de construction. Des moyens supplémentaires pour résister au
cisaillement vertical sont également installés, comme par exemple, une chaise pour la poutre.
Ces assemblages mixtes présentent l'intérêt de réduire les hauteurs et poids des poutres, de
mieux contrôler le comportement en service (y compris la fissuration) ainsi que de disposer
d'une plus grande robustesse. En plus de la nécessité de méthodes de calcul plus avancées et du
placement d'armatures, le principal désavantage est la possible nécessité de raidisseurs
transversaux dans l'âme du poteau au niveau de la semelle inférieure de la poutre. Ceux-ci
peuvent être rendus nécessaires si la compression à ce niveau est supérieure à la résistance de
l'âme du poteau non raidi. Alternativement, ces raidisseurs peuvent être remplacés par un
enrobage de béton.
1.4. Objet
Dans ce qui suit, des recommandations détaillées sont données pour :
les assemblages avec platine d'extrémité non débordante ou de hauteur limitée ;
les assemblages avec attache sans boulon et plaque de contact.
Les assemblages sont supposés assembler des poutres mixtes courantes où l'acier structurel se
situe sous la dalle. Les assemblages sont considérés comme soumis à un moment de flexion
négatif dû à un chargement statique ou quasi statique. De la tôle profilée métallique peut être
utilisée à la fois comme coffrage du béton frais lors du chantier et comme armature de traction
en service, constituant alors un plancher mixte ; d'autre part, la dalle de plancher peut être
réalisée en béton armé coulé sur site ou des éléments préfabriqués peuvent également être
utilisés.
Les sections de poteau acier peuvent être des H ou des I et peuvent agir en combinaison mixte
avec du béton.
Les premières découvertes sur l'importance de la représentation des assemblages ont été
l'origine d'une véritable explosion de l'innovation sur ce sujet qui s'est traduite de manière
visible par un grand nombre d'activités de recherches à travers le monde.
Les projets de recherche pour représenter et dimensionner des assemblages acier et mixtes et
comprendre leur effet sur la réponse des ossatures ont été coordonnés par la “European Co-
Les assemblages résistants à la flexion doivent transmettre des moments de flexion et des
efforts entre des membres avec un niveau de sécurité suffisant. Leur comportement influence
de manière évidente la distribution des moments et des efforts dans la structure. Dès lors, les
assemblages doivent être rajoutés à la liste des éléments de la construction tout comme les
poutres, les planchers et les poteaux. Une prise en compte complète du comportement des
assemblages nécessiterait de prendre en compte l'aspect tridimensionnel de ceux-ci.
Cependant, la présence de dalles de planchers continues et relativement rigides permet de
négliger le comportement hors plan ainsi que les déformations torsionnelles de l'assemblage.
C'est pourquoi la description du comportement des assemblages peut être limitée à celle de leur
comportement en plan. Au contraire des hypothèses d'idéalisation des assemblages poutre-
poteau les considérant comme des rotules ou des encastrements et où l'attention est portée sur
la résistance, l'intérêt des activités de recherche actuelles réside dans la prise en compte de la
réponse non-linéaire de l'ensemble de la courbe M- à l'aide des trois caractéristiques
suivantes :
Rigidité initiale en rotation
Moment résistant
Capacité de rotation
Il est vrai que les structures considérées conventionnellement comme continues ou articulées
présentent l'avantage de calculs très simples mais la réalité se situe une fois encore entre ces
cas limites, ce qui est particulièrement important pour l'état limite de service et la stabilité de
la structure dans son ensemble.
La représentation des assemblages couvre l'ensemble des actions nécessaires pour, partant d'un
type de configuration donné, l'utiliser lors de l'analyse de la structure. Ces actions sont :
La caractérisation : détermination de la réponse des assemblages sous la forme de
courbes M-φ reflétant le comportement de l'assemblage soumis à flexion et cisaillement
(en cas de moments non symétriques).
La classification : elle vise à modéliser conventionnellement le comportement réel de
l'assemblage en comparant certaines de ses caractéristiques à des limites de classification
pour la rigidité, la résistance et la capacité de rotation ; si les conditions y afférentes sont
respectées, un assemblage peut être modélisé comme articulé ou continu.
Idéalisation : pour un assemblage semi-continu, la modélisation du comportement M-φ
doit être étudiée ; suivant la précision recherchée et le type d'analyse globale, les courbes
non-linéaires peuvent être simplifiées en des courbes bi- ou tri-linéaires.
Modélisation : reproduction (sous une forme informatique) du comportement M-φ de
l'assemblage pour la modélisation de la structure lors de l'analyse globale.
La Figure 8 montre comment le comportement moment - rotation des assemblages peut être
représenté lors de l'analyse globale de manière pratique.
CONFIGURATION D'ASSEMBLAGE
REELLE
REPRESENTATION DE ML MS
L'ASSEMBLAGE L S
CARACTERISATION DE
attache cisaillement
L'ASSEMBLAGE L S
Essais d'assemblage
Calculs Eléments finis
Tables
Logiciels
(CLASSIFICATION )
IDEALISATION
réaliste simplifiée
MODÉLISATION DES C
ASSEMBLAGES
Une description du comportement en rotation d'un assemblage doit prendre en compte toutes
les sources de déformabilité se situant dans la zone d'assemblage. Toutes les sources
potentielles de déformation plastique et d'instabilité locales doivent également être couvertes
par un tel modèle analytique. Le grand nombre de paramètres d'influence explique pourquoi
les premières tentatives pour développer une méthode des composantes directement à partir
d'essais d'assemblage en vraie grandeur ont été des échecs. L'autre tendance de recherche qui
utilisait les éléments finis n'a pas réellement réussi à cause des problèmes locaux. Les études
divisant l'assemblage, complexe, de taille finie en simple "composantes" ont montré leur
efficacité pour déterminer analytiquement la réponse non-linéaire d'un assemblage. A l'opposé
de la méthode des éléments finis (FEM), les composantes – comme sous-systèmes logiques de
l'assemblage – sont soumises à des efforts internes et des moments et non à des contraintes.
Comme cela sera décrit plus tard en détail, ces composantes peuvent être vues comme des
ressorts de translation avec un comportement force-déplacement non-linéaire. Toutes les
composantes peuvent être testées séparément à l'aide d'essais peu coûteux sur la base
desquelles des modèles théoriques peuvent être développés. Finalement, la réponse totale de
l'assemblage (reproduite dans "la modélisation des assemblages pour l'analyse globale de la
structure") peut être dérivée en assemblant toutes les composantes ayant une influence de
manière adéquate suivant le "modèle de composantes". Cette méthode offre les avantages de
présenter des essais au coût minimal , des modèles de calcul physiques clairs pour les
composantes et une flexibilité maximale pour l'ingénieur qui est capable de combiner une
multitude des composantes disponibles en vue d'une configuration d'assemblage la plus
économique. De nombreux essais en vraie grandeur confirme cette approche.
bj
Assemblage Transformation
S S
C
hj
L C L L C L C C
S S
Pour aller plus loin, il est nécessaire de définir trois zones différentes dans la zone finie de
l'assemblage :
C représente le point central de l'assemblage situé à l'intersection des axes des poutres et
des poteaux.
L est le point de chargement situé au centre de rotation au bord de la semelle du poteau
(pour simplifier L peut être considéré comme situé au niveau de l'axe de la poutre).
S est le point de cisaillement situé aux extrémités supérieure et inférieure du bras de levier
z le long de l'axe du poteau.
Dans la troisième étape, les composantes sont assemblées en ressorts de rotation en L et S pour
former le modèle d'assemblage fini qui peut être utilisé dans une analyse globale avancée. Dès
lors, la zone de l'assemblage (bj, hj) est considérée infiniment rigide et toutes les déformations
sont concentrées aux ressorts flexionnels situés aux extrémités de l'assemblage (L et S). Une
possibilité supplémentaire lors d'une analyse globale avancée est de concentrer l'entièreté de la
flexibilité de l'assemblage (séparément pour l'attache gauche et droite) dans des ressorts
flexionnels au point C, intersection des axes des poutres et des poteaux. Procédant de cette
manière, l'assemblage est encore réduit à un point infiniment petit lors de l'analyse globale
bien que cela demande une transformation du modèle d'assemblage fini pour obtenir cette
modélisation d'assemblage concentrée.
Une description analytique du comportement d'un assemblage doit couvrir toutes les sources de
déformabilité, les plastifications locales, les redistributions plastiques au sein de l'assemblage
et les instabilités locales. A cause de la multitude de paramètres d'influence, l'étude
Les modèles de composantes des assemblages métalliques et ensuite des assemblages mixtes
ont été développés en considérant la manière adéquate de diviser un assemblage de taille finie
complexe en parties logiques exposées à des efforts internes et des moments de flexion et étant
dès lors des sources de déformation. Suivant l'axe horizontal on peut distinguer les zones
d'attache et de panneau et suivant l'axe vertical les zones de traction, de compression et de
cisaillement, toutes ces zones formant ensemble six groupes comme le montre la Figure 11.
régions
traction 4 1 1 4
5 2 5
compression
6 3 3 6
cisaillement
1 panneau en traction
2 panneau en cisaillement
3 panneau en compression
4 attache en traction
5 attache au cisaillement
6 attache en compression
Selon la prEN 1993-1-8 [2], une composante de base d'un assemblage est une partie spécifique
de celui-ci dépendante du type de chargement et contribuant de manière identifiée à une ou
plusieurs des propriétés structurales de cet assemblage. Lors de l'identification des
composantes d'un assemblage, il est nécessaire de distinguer les composantes en traction (ou
en flexion), en compression et en cisaillement. A côté du type de chargement, il faut également
distinguer les composantes d'assemblage, celles liées à l'introduction de charge dans le
panneau d'âme du poteau (les deux sont situées au niveau de l'attache) et le panneau d 'âme en
cisaillement. La subdivision du cas le plus général d'un assemblage poutre-poteau mène à un
modèle de composantes sophistiqué tel que celui développé à Innsbruck (Figure 12). Dans
celui-ci, l'interaction de plusieurs composantes est modélisée de façon réaliste. Tous les
assemblages mixtes (poutre - poteau, poutre - poutre ou poutre bout à bout) et même les
assemblages métalliques peuvent être considérés comme un cas particulier de ce modèle
général. Le modèle de composante sophistiqué mène à une interaction complexe des
composantes et dès lors à une procédure itérative lors de la caractérisation de l'assemblage lui-
même. Pour simplifier l'interaction entre composantes, un modèle simplifié a été développé
(Figure 12).
Sophistiqué Simplifié
(Modèle d'Innsbruck) EUROCODES
ASSEMBLAGE
Introduction de Attache
charge
13 C 6 8,9,10
15
zt 7
C z 14 hj
16
L L
zc 13 5
2 4
S S
i COMPOSANTE GROUPE
1 panneau d'âme acier intérieur
2 enrobage de béton
panneau d'âme métallique extérieur ( semelle de poteau
3
et effet s locaux)
4 effet de l'enrobage de béton sur le ressort extérieur
semelle de la poutre (effets locaux), plaque de contact et
Fi,R
5
platine d'extrémité
6 panneau d'âme métallique y compris partie de la semelle Fi,Rd
et rayon de gorge
7 raidisseur en traction
8 semelle de poteau raidie rigide semi rigide
platine d'extrémité en flexion et âme de la poutre en
9
traction
10 traction ci,Rd
boulons en traction
11 armatures (dans le panneau) en traction wi,R
articulé wi,Rd
Glissement de la poutre mixte (due à l'interaction
12
incomplète)
13 redirection des efforts non symétriques
14 panneau d'âme acier en cisaillement
15 Cisaille-
panneau d'âme acier en flexion
ment
16 enrobage de béton en cisaillement
Des essais en vraie grandeur ont montré que les courbes de comportement moment - rotation
mesurées correspondaient bien aux courbes calculées en utilisant ces modèles de composantes.
Riche de cette expérience, la méthode des composantes a été étendue aux assemblages mixtes
où seules les composantes supplémentaires dues au béton devaient être étudiées. Le modèle de
composantes peut donc être vu comme l'outil le plus général pour couvrir l'ensemble
considérable des types d'assemblages. Ainsi, les assemblages métalliques ou les assemblages
particuliers comme les poutres bout à bout, les assemblages poutre - poutre ou les assemblages
d'axe faible peuvent être vus comme des cas particuliers de ce modèle général (Figure 14).
Assemblage poutre-poteau
ACIER
Assemblage Modèle de
réel composantes
MIXTE Modèle de
Assemblage
réel composantes
Assemblages
particuliers
ACIER
Assemblage Modèle de
réel bout à composantes
bout 8,9,10 8,9,10
8,9,10 8,9,10
5 5
MIXTE
Assemblage Modèle de
réel Assemblage
composantes
poutre-poutre
8,9,10 8,9,10
8,9,10 8,9,10
5 5
Comme cela a déjà été dit, l'assemblage dans le modèle de composantes sophistiqué nécessite
des boucles itératives suite à l'interaction complexe existant entre les composantes.
Pour simplifier, ces itérations peuvent être évitées en utilisant le modèle simplifié de
composantes utilisé dans les Eurocodes où la somme des ressorts de composantes de base est
déduite en additionnant successivement les ressorts agissant en parallèle ou en série (Figure 15
et Figure 16)
1
ressorts parallèles
F 2
F1 + F2 augmentation de la résistance F = F1 + F2
F2 Augmentation de la rigidité C = C 1+ C2
minimum de la capacité de w u= min ( wu1 , wu2 )
F1 déformation
C
w u2 w u1
w
wu
ressorts en série 1 2
F
F1
minimum de la résistance F = min ( F1 , F2 )
F2 Diminution de la rigidité 1/C = 1/C1 + 1/C2
augmentation de la capacité de wu = w1 + w2
déformation
C
w1 w2 w1 + w2
w
M Rd F Lt ,i , Rd hi (0)
où la somme s'applique sur toutes les rangées d'armatures longitudinales et les rangées de
boulons situées dans la zone tendue.
En pratique cependant, la résistance de l'attache en compression ou du panneau d'âme en
cisaillement peut être inférieure à celle du groupe de composantes en traction. Par équilibre,
l'effort total de traction FLt ,i , Rd ne peut excéder la résistance de calcul du groupe de
composantes comprimées FLc,Rd et la résistance de calcul au cisaillement V S,Rd / β. Si cette
condition est atteinte pour une rangée i, la contribution au moment résistant des autres rangées
tendues situées en dessous de cette rangée est négligée.
2.1.7. Rigidité
Transformation de la rigidité de rotation
En assemblant les composantes appropriées, les rigidités de rotation sont obtenues pour
représenter l'introduction de charge et l'attache en L et la déformation de cisaillement en S.
Celles-ci sont alors transformées séparément de L à C et de S à C en prenant en compte les
tronçons de poutre et de poteau introduits par le modèle simplifié. Les rigidités transformées
Transformation de S à C :
f
S column 2 E Ic (0)
z
avec :
f=1 pour un assemblage au sommet du poteau ;
f=2 pour un assemblage situé le long du poteau ;
Ic l'inertie de la section du poteau ;
z le bras de levier de l'assemblage.
Transformation de L à C :
E Ib
S beam (0)
Lj
avec :
Ib l'inertie de la section de poutre en flexion négative ;
Lj moitié de la hauteur du poteau.
Une attache mixte poutre-poteau d'axe fort est faite d'une combinaison des composantes citées
ci-dessus à l'exception du panneau d'âme du poteau en cisaillement. En particulier, elle
comprend toujours :
L'âme du poteau en compression
Les armatures longitudinales de la dalle en traction
Les méthodes pour déterminer les propriétés des composantes de base d'un assemblage sont [1] 8.1.2
données : [1] 8.3.3
Pour la résistance en 3.3 [1] 8.4.2
Pour la rigidité en 3.4
Les relations entre les propriétés des composantes de base d'un assemblage et les propriétés
structurelles d'une assemblages sont données
Pour le moment résistant en 3.2 [1] 8.3.4
Pour la rigidité de rotation en 3.4 [1] 8.4.1
[1] 8.5
Pour la capacité de rotation 3.5
La construction semi-continue demande une définition plus précise du comportement de [2] 7.2.2
l'assemblage. La prEN 1993-1-8 [2] propose un système de classification basé sur la résistance [2] 7.2.3
et la rigidité de l'assemblage. Le Tableau 2 montre les relations entre les différents types de
modélisation d'assemblage, leur classification et les méthodes d'analyse globale.
Méthode d'analyse
Classification de l'assemblage
globale
élastique articulé Rigide semi-rigide
où :
Les critères de dimensionnement des assemblages sont influencés par la classification de ceux-
ci. Ainsi, dans le cas d'assemblages partiellement résistants ou articulés, c'est l'assemblage
plutôt que la section de poutre ou de poteau qui devra présenter une capacité de rotation. Des
essais ont montré que cette capacité de rotation peut être limitée.
Mj
1
2
3
Figure 17 Limites de rigidité de classification des assemblages
poutre-poteau
E Ib
Zone 1 : rigide, si Sj,ini ≥ 8
Lb
(0)
Zone 2 : semi-rigide, tous les assemblages en zone 2 sont classés comme semi-rigides.
Plus précisément, les assemblages en zones 1 et 3 peuvent aussi être traités
comme semi-rigides.
E Ib
Zone 3 : articulé, si Sj,ini ≤ 0,5 (0)
Lb
avec : E Ib Rigidité flexionnelle de section de poutre mixte non fissurée ;
Lb Portée de la poutre (distance entre centres de poteaux)
2.3. Idéalisation
Dans la prEN 1993-1-8 [2], la courbe M-φ complètement non linéaire donnée comprend trois
parties comme le représente la Figure 18. Jusqu'à 2/3 du moment résistant de calcul (M j,Rd), la
courbe est considérée comme élastique linéaire. La rigidité correspondante est la rigidité
initiale Sj,ini. Entre 2(Mj,Rd)/3 et (Mj,Rd), La courbe est non linéaire. Lorsque le moment atteint
Mj,Rd, un plateau plastique peut apparaître. L'extrémité de cette courbe M-φ définit la capacité
de rotation (φCd) de l'assemblage.
Moment
Mj,Rd
M j,Sd
2/3 M j,Rd
S à M
S j j,Rd
j
S
j,ini Rotation
Cd
La caractérisation adoptée par l'Eurocode 3 considère un rapport fixe entre la rigidité initiale
Sj,ini et la rigidité sécante à l'intersection entre la partie non-linéaire et le plateau de plasticité
(Sj au niveau de Mj,Rd, voir Figure 18). Pour les assemblages mixtes avec des platines
d'extrémité boulonnées, ce rapport est pris égal à 3,0. Les assemblages avec plaque de contact
présentent une perte de rigidité plus faible et le rapport est pris égal à 2,0.
La forme de la partie non linéaire de la courbe lorsque le moment sollicitant M j,Sd est compris [1] 8.4.1(2)
entre 2(Mj,Rd)/3 et Mj,Rd est donnée par la formule suivante :
S j,ini
Sj
1,5 M j,Sd (0)
M j,Rd
où = 2,7 pour les assemblages avec platine d'extrémité boulonnées non débordantes et 1,7
pour les assemblages avec platine de contact. Dans cette formule, la valeur de S j est dépendante
de Mj,Sd.
S S S j,ini
j,ini j,ini
Cd Cd Cd
a) b) c)
Le comportement moment - rotation des assemblages est généralement décrit à l'aide d'une
courbe non-linéaire (Figure 19a). Cependant, l'utilisation de ces courbes non-linéaires
demande des programmes d'analyse de structures sophistiqués. Afin de permettre un calcul
linéaire (plus simple) c'est-à-dire une analyse élastique globale de structure (qui est toujours
la pratique la plus courante dans la plupart des pays européens), la courbe non-linéaire peut
être simplifiée à l'aide de lignes droites. En général, on se place du côté de la sécurité en
prenant une courbe simplifiée se situant sous la courbe non-linéaire. Par exemple, une courbe
trilinéaire est représentée à la Figure 19c. La courbe la plus simple est une courbe bi-linéaire.
De manière à utiliser une courbe bi-linéaire qui présente la solution la plus efficiente (c'est-à-
dire la rigidité la plus élevée), des études comparatives ont été réalisées pour calibrer la rigidité
idéalisée d'un assemblage Sj*. La rigidité idéalisée Sj* d'un 'assemblage est constante pour
tous les moments de flexion inférieurs au moment résistant de calcul. La prEN 1993-1-8 [2]
explique comment obtenir cette courbe bi-linéaire simplifiée montrée à la Figure 19b. Cette
rigidité Sj* est obtenue aisément en divisant Sj,ini par un facteur de modification η :
Le facteur de modification de la rigidité η dépend du type d'attache (plaque de contact, platine [1] 8.2.1.2 Tableau 8.1
d'extrémité boulonnée) (Tableau 2).
Lorsqu'on utilise une analyse élastique globale, les assemblages doivent être classifiés selon
leurs rigidités. En cas d'assemblage semi-rigide, la rigidité de rotation S j utilisée lors de
l'analyse globale doit généralement être prise égale à la valeur de S j correspondant au moment
de flexion Mj,Sd.
Lorsque le moment Mj,Sd excède 2/3 Mj,Rd , la rigidité en rotation doit être prise égale à S j,ini/η,
où η est le coefficient de modification donné dans le Tableau 8.1 de l'EN 1994-1-1 [1] ou dans
le Tableau 2 ci-dessous.
Comme simplification supplémentaire, la rigidité en rotation peut être prise égale à S j,ini/η lors
de l'analyse globale quelle que soit le moment Mj,Sd (Figure 20).
Mj Mj
M M
j,Rd j,Rd
2/3 M 2/3 M
j,Rd j,Rd
M M
j,Sd j,Sd
M
j,Sd
S j,ini
Lorsqu'une analyse rigide plastique globale est utilisée, les assemblages sont classifiés [1] 8.2.2.2
suivant leur résistance.
Lorsqu'une analyse élastique-plastique globale est utilisée, les assemblages sont classifiés à la
fois suivant leur rigidité et leur résistance.
La prEN 1993-1-8 [2] fournit déjà des expressions servant à la détermination de la résistance
de calcul et de la rigidité initiale des composantes suivantes :
Zone de compression
âme du poteau en compression
semelle et âme de poutre en compression
Zone de traction
semelle de poutre en flexion
âme du poteau en traction
plat d'about en flexion
âme de poutre en traction
boulons en traction
Zone de cisaillement
panneau d'âme en cisaillement
Pour les assemblages mixtes, les composantes de base supplémentaires suivantes doivent être
considérées :
Bien qu'il ne soit pas considéré comme une composante de base distincte, il faut également
tenir compte de l'enrobage du poteau traité comme une forme de raidissage.
Les expressions des résistances de calcul et des raideurs initiales sont données en 3.3. Les
coefficients de rigidité ki des composantes influencées par l'enrobage de béton sont transformés
en valeurs équivalentes de composantes tout acier à l'aide du rapport des modules d'élasticité.
Cette approche permet d'utiliser la seule valeur du module de Young de l'acier E pour la
détermination de la rigidité en rotation de l'assemblage de la même manière que dans la prEN
1993-1-8 [2] pour les assemblages métalliques. Une transformation similaire permet au
module d'élasticité de l'armature de présenter une valeur différente de celle de l'acier structural.
Ces phénomènes sont pris en compte soit à l'aide de dispositions constructives qui excluent
leur influence soit (comme pour le glissement) à l'aide de facteurs de réduction de la rigidité.
FRd
z
FRd
Pour les assemblages avec plaque de contact, le centre de compression est considéré comme
situé à mi-épaisseur de la semelle comprimée de la poutre.
Pour les attaches avec plaque de contact comprenant deux rangées d'armatures en traction, le
bras de levier z doit être pris comme la distance entre le centre de compression et le point situé
à mi-distance de ces deux rangées si ces deux rangées présentent les mêmes sections
résistantes (Figure 23).
z z
Pour les assemblages présentant d'autres types d'attache métallique, le bras de levier z est égal
à zeq défini à l'aide de la méthode donnée en 5.3.3.1 dans la prEN 1993-1-8 [2]. [2]5.3.3.1
Pour être correct, les détails constructifs doivent assurer que sous chargement non symétrique,
la ruine ne se produise pas par écrasement du béton contre le poteau.
Ft1,Rd
Ft2,Rd
z
Fc,Rd
[1] 8.3.3
3.3. Résistance des composantes de base
3.3.1. Généralités
Une liste des composantes couvertes par la prEN 1993-1-8 [2] est donnée dans le Tableau 3.
Pour des assemblages mixtes, les composantes de base supplémentaires sont nécessaires :
Armatures longitudinales de la dalle en traction
Plaque de contact en compression
[3] Module 15
N° Composante [2] 5.2.6
1 Panneau d'âme du poteau V Sd
en cisaillement
V Sd
2 Ame du poteau en
compression
F c.Sd
4 Semelle du poteau en
flexion F t.Sd
5 Ame du poteau en
traction F t.Sd
F c.Sd
Ea z2
Sj
1
i
k i
(0)
avec :
Ea module d'élasticité de l'acier ;
ki coefficient de rigidité de la composante de base i de l'assemblage ;
z bras de levier (Figure 23) ;
μ rapport de rigidité Sj,ini / S j , voir ci-dessous ;
Sj,ini rigidité initiale en rotation de l'assemblage, définie par l'expression ci-dessus
dans laquelle μ=1,0.
(0)
où le coefficient ψ est défini dans le Tableau 8.2 de l'EN 1994-1-1 [1] ou dans le Tableau 4 ci-
dessous.
Tableau 4 Coefficients ψ
Fi = E ki wi (0)
Des rigidités de rotation distinctes peuvent être déterminées pour l'attache et le panneau d'âme.
Dans la modélisation simplifiée, une seule valeur définit la rigidité de l'ensemble de
l'assemblage. Son calcul est expliqué dans ce qui suit.
k13
FRd
z j
FRd k1 k2 Mj
k1 représente ici l'âme du poteau en cisaillement, k2 l'âme non raidie du poteau soumise à de la
compression de la part de la plaque de contact et k13 les barres d'armature longitudinales de
traction. La plaque de contact est considérée comme présentant une rigidité infinie.
L'effort agissant dans chaque ressort est égal à F. Le moment M j agissant dans le modèle de
ressorts est égal F.z, où z est la distance entre le centre de gravité de l'armature de traction et le
centre de compression (considéré comme situé au centre de la semelle inférieure). La rotation
j de l'assemblage est égale à (w1 + w2 + w13) / z. En d'autres mots :
M Fz F z2 E z2
S j, ini
j wi F 1 1 (0)
z E ki ki
Il n'est pas habituel pour les ingénieurs de calculer la capacité de rotation demandée ou
disponible des éléments structuraux. Cependant la capacité de rotation est essentielle si lors de
l'analyse globale, on effectue une redistribution des moments de flexion. Pour les poutres et
poteaux, les systèmes de classification sont bien connus et utilisés pour s'assurer que la
capacité de rotation nécessaire est disponible.
En construction semi-continue, une capacité de rotation peut être requise plus pour les
assemblages que pour les membres assemblés. Dès lors, la prEN 1993-1-8 [2] donne quelques
conseils concernant la ductilité des assemblages.
Les modèles de composantes peuvent être utilisés pour calculer la capacité de rotation d'un
assemblage si les capacités de déformation limites de chacune des composantes actives sont
connues. Cependant, pour les assemblages métalliques, il est souvent suffisant de considérer le
comportement observé des composantes critiques de l'assemblage. La prEN 1993-1-8 [2]
permet donc à l'ingénieur de considérer la capacité de rotation suffisante pour l'analyse
plastique si le moment résistant de l'assemblage est défini par la résistance d'une des
composantes suivantes :
L'âme du poteau en cisaillement
La semelle du poteau en flexion
La platine d'extrémité de la poutre en flexion
Dans ces deux derniers cas, l'épaisseur de la semelle ou de la platine d'extrémité doit
également être limitée pour éviter une rupture des boulons.
Pour les assemblages mixtes , la plastification de l'armature en traction est la source principale
de capacité de déformation prédictible. La capacité de rotation correspondant à ce mode de
ruine peut être calculée à l'aide d'un modèle de composante simplifié.
Si on utilise une analyse globale plastique, les assemblages partiellement résistants doivent [1] 8.5 (1)
présenter une capacité de rotation suffisante. Là ou cela est nécessaire, (voir l'EN 1994-1-1 [1] [1] 8.2.3.3
8.2.3.3), les assemblage pleinement résistants doivent également présenter une capacité de
rotation suffisante.
Si on utilise une analyse élastique, les assemblages doivent présenter une capacité de rotation [1] 8.5 (2)
suffisante si les conditions données dans l' EN 1994-1-1 [1] 8.2.3.2 ne sont pas satisfaites. [1] 8.2.3.2
Un assemblage présentant une attache boulonnée dans laquelle le moment résistant M j,Rd est
dominé par la résistance des boulons en cisaillement ne doit pas être considéré comme
présentant une capacité de rotation suffisante pour l'analyse globale plastique.
Dans le cas de membres métalliques de qualité S235, S275 et S355, les règles données ci-
dessous peuvent être utilisées pour les assemblages dans laquelle l'effort axial N Sd dans le
membre assemblé n'excède pas 10% de sa résistance plastique N pl.Rd Cependant ces règles ne
s'appliquent pas aux membres de qualité S420 et S460.
Un assemblage poutre-poteau dans lequel le moment résistant de l'assemblage M j,Rd est dominé [1] 8.5 (3)
par la résistance de l'âme du poteau en cisaillement peut être considéré comme présentant une
capacité de rotation suffisante pour l'analyse globale plastique.
Les parties métalliques d'un assemblage mixte avec attache boulonnée avec platine d'extrémité
peuvent être considérés comme présentant une capacité de rotation suffisante pour l'analyse [1] 8.5 (4)
plastique si les deux conditions suivantes sont remplies :
Le moment résistant de l'attache métallique est défini soit par :
La semelle du poteau en flexion ;
La platine d'extrémité en flexion
L'épaisseur t de la semelle du poteau et de la platine d'extrémité obéit à :
f ub
t 0,36 d (0)
fy
avec :
d diamètre nominal des boulons ;
fub contrainte ultime des boulons ;
fy limite élastique de la composante de base considérée.
La capacité de rotation d'un assemblage mixte peut être définie par des essais. De manière [1] 8.5 (5)
alternative, des modèles de calculs appropriés peuvent être utilisés.
Les capacités de rotation de calcul déterminées à partir d'essais de structure ou d'élément [1] 8.5 (6)
doivent être ajustées en prenant en compte les variations possibles des propriétés des matériaux
par rapport aux valeurs caractéristiques spécifiées.
4. Résumé
4.1. Généralités
La rigidité (ki) et la résistance de calcul (F Rd,i) de chaque composante sont évaluées à partir de
modèles analytiques. L'assemblage se réalise comme suit :
Rigidité initiale :
Ea z2
S j,ini
1
k
i 1, n i
(0)
avec :
z bras de levier ;
n nombre de composantes concernées ;
Ea module élastique de l'acier.
Rigidité nominale
S j,ini
Sj pour un assemblage poutre-poteau avec plaque de contact
1,5
S j,ini
Sj pour un assemblage poutre-poteau avec platine d'extrémité
2,0
non débordante
4.4. Conclusions
De manière conventionnelle, les assemblages ont été traités soit comme articulés sans rigidité
et résistance ou comme pleinement rigides et résistants à cause du manque de guidance réaliste
pour représenter leur comportement. En réalité, ces deux hypothèses peuvent être inadéquates
et non économiques et représentent seulement les cas limites des courbes moment - rotation
réelles. Ces hypothèses peuvent mener à une interprétation erronée du comportement structurel
en terme de résistance et de flèche. Alors que jusqu'à maintenant, la construction des
assemblages s'est faite de manière coûteuse pour respecter ces hypothèses adaptées aux
possibilités de calcul, la nouvelle approche est d'abord de développer des types d'assemblages
efficients et ensuite de prendre en compte leur comportement réaliste en considération lors de
l'analyse de la structure.
Le comportement moment - rotation des assemblage peut être représenté lors de l'analyse
structurelle de manière pratique :
La représentation des assemblages couvre l'ensemble des actions nécessaires pour, partant d'un
type de configuration donné, l'utiliser lors de l'analyse de la structure. Ces actions sont :
La caractérisation : détermination de la réponse des assemblages sous la forme de
courbes M-φ reflétant le comportement de l'assemblage soumis à flexion et cisaillement
(en cas de moments non symétriques)
La classification : elle vise à modéliser conventionnellement le comportement réel de
l'assemblage en comparant certaines de ses caractéristiques à des limites de classification
pour la rigidité, la résistance et la capacité de rotation ; si les conditions y afférentes sont
respectées, un assemblage peut être modélisé comme articulé ou continu.
Idéalisation : pour un assemblage semi-continu, la modélisation du comportement M-φ
doit être étudiée ; suivant la précision recherchée et le type d'analyse globale, les courbes
non-linéaires peuvent être simplifiées en des courbes bi- ou tri-linéaires.
Modélisation : reproduction (sous une forme informatique) du comportement M-φ de
l'assemblage pour la modélisation de la structure lors de l'analyse globale.
Une description analytique du comportement d'un assemblage doit couvrir toutes les sources de
déformabilité, les plastifications locales, les redistributions plastiques au sein de l'assemblage
et les instabilités locales. A cause de la multitude de paramètres d'influence, l'étude
macroscopique des assemblages complexes réalisée en les divisant en leurs "composantes" a
montré qu'elle constituait la solution la plus appropriée. A l'inverse de la méthode des éléments
finis, ces composantes, qui peuvent être modélisées comme des ressorts de translation à l'aide
d'un comportement force-déplacement non-linéaire, sont soumises à des efforts internes et non
à des contraintes.
La procédure de la MÉTHODE DES COMPOSANTES comprend trois étapes :
Les composantes de base d'un assemblage sont décrites et des recommandations détaillées sur
le calcul de la résistance et de la rigidité de rotation sont données.