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LA PLACE RECONNUE AUX FEMMES DANS NOTRE SOCIETE.

QU’ONT FAIT
ET QUE PEUVENT FAIRE LES POUVOIRS PUBLICS ?

Entrée en matière : « L’homme est le maître, l’époux est le maître de l’homme car l’homme
est par nature plus apte à commander que la femme (Aristote, Politiques) » ou « Dans la
famille, l'homme est le bourgeois, la femme joue le rôle du prolétariat. » (Friedrich Engels,
L'origine de la famille, de la propriété privée et de l'Etat)

Rappeler que le statut des femmes a longtemps été en France inférieur à celui des hommes, le
droit de vote, notamment, ne leur ayant été accordé qu'en 1944 (ordonnance du 21 avril pour
saluer le rôle des femmes dans la résistance et raisons politiques, vote longtemps très
conservateur) et que les progrès réalisés l'ont toujours été par la lutte. Rappel droit de vote en
Finlande 1906, Espagne 1931 …/…

Dès la révolution, contradiction entre les idéaux des droits de l’homme et la persistance de
l’infériorité sociale de la femme : citer Olympe de Gouges et la déclaration des droits de la
femme « Si la femme peut monter à l’échafaud, elle peut monter à la Tribune » mais vision
masculine des droits de l’homme, suppression des clubs de femmes en 1793, entrée en
vigueur du code civil 1804 : incapacité juridique de la femme mariée …/…

Dimension du sujet (historique-géo) : Depuis une cinquantaine d’années, on assiste à une


évolution notable de la place des femmes dans la société française : ouverture de la plupart
des corps de métiers aux femmes (Ecole Polytechnique, Inspection des finances en 1974,
armées ...), création d'un secrétariat d’Etat à la condition féminine en 1974 (Françoise
Giroud) …/…

Mais c'est en fait le rythme de l'évolution qui s'accélère car le phénomène est ancien:
rétablissement du divorce en 1884 (accordé sous la Révolution, aboli en 1816 par la chambre
ultra royaliste), suffragettes à la fin du XIXème siècle, mouvement féministe dans la France
des années soixante (MLF)

Au plan politique, la question de la parité rappelle l'actualité du sujet car il existe encore une
différence notable entre la théorie et la pratique: se référer à la représentation politique mais
aussi aux différences de salaires hommes femmes.

Définitions : Noter qu'il s'agit de la "place" des femmes et non de leur "statut". Celui-ci doit
être mis en perspective mais ne saurait suffire. Il faut donc faire se confronter la théorie et la
pratique. Le terme "reconnu" est important car il renvoie à l'idée des droits théoriques
accordés par la société et donc par les pouvoirs publics. Le sujet n'est pas restreint au plan
historique « qu’ont fait les pouvoirs publics …/… » et on pourra donc faire référence au
passé.

Problème posé, idée générale : Il y a eu une évolution constante dans le statut réservé aux
femmes dans la société française sans pour autant que ceci se traduise toujours concrètement.
On a passé l'étape de la reconnaissance purement théorique et il est maintenant nécessaire de
s'interroger sur ce qui peut réellement changer la vie des femmes dans l'avenir.

Annonce de plan : L’inégalité entre les hommes et les femmes n’a laissé place de fait
qu’à l’affirmation d’une égalité toute théorique.
C’est pourquoi, doit être recherchée une amélioration continue du statut social des
femmes dans notre société qui passera par l'éducation et la réglementation, laquelle
doit s’inscrire dans un contexte international.

Phrase titre I / et "Chapeau" 2 sous-parties (A et B) : On est passé de l'inégalité à l'égalité


théorique. En effet, les transformations économiques et sociales de la société française au
cours du dernier siècle ont mis en évidence l'inégalité profonde existant entre les hommes et
les femmes et entraîné une affirmation de l'égalité dont on peut constater dans la plupart des
cas l'aspect encore trop théorique.

Phrase titre 1ère sous-partie (I/A/) et annonce structure sous-partie : Traditionnellement,


la société française avait aménagé un statut social inférieur pour les femmes. En France, les
droits des femmes ont ainsi longtemps été conçus comme distincts de ceux des hommes.

Développement I/A/ : L'inégalité entre hommes et femmes est déterminée très largement par
les traditions, les croyances et les préjugés. On peut citer Simone de Beauvoir, « on ne naît
pas femme, on le devient », dans le deuxième sexe en 1949. De nombreuses raisons
particulières à la France ont ainsi longtemps expliqué l'existence d'un statut social inégal pour
les femmes: caractère rural de la société française, influence de l'Eglise catholique (le débat
sur l’âme des femmes), désintérêt pour cette question de la part des Lumières (l’Encyclopédie
de D’Alembert et Diderot définit la femme comme la « femelle de l’homme »), de la
démocratie républicaine (modèle bourgeois) comme du mouvement ouvrier même si le terme
« féminisme » apparaît au cours du XIXème siècle. Différence entre les cultures protestantes
et catholiques (femme pasteur par exemple)

Il a donc fallu du temps pour que certains droits soient reconnus aux femmes :
- on l’a dit droit de vote.
- droit à l'emploi et affirmation de l'égalité de traitement.
- droits égaux à ceux du mari sur les enfants, autorité parentale.
- maîtrise de la fécondité
…/…

Conclusion partielle + transition : Toutefois, au-delà de cette reconnaissance tardive,


l'application concrète de ces droits laisse apparaître un décalage sensible avec les principes.

Phrase titre 2ème sous-partie (I/B/) et annonce structure sous-partie: En dépit de leur
affirmation récente, de nombreux droits conservent un caractère théorique. De nombreuses
inégalités persistent, tant au plan social que dans le développement personnel des femmes.

Développement I/B/ : De nombreux aspects de la vie sociale restent marqués par l'inégalité :
- le statut professionnel : inégalité des salaires hommes femmes (rappeler la théorie du
« plafond de verre » frein implicite aux carrières. A qualification égale, une femme gagne 20
à 30 % de moins qu’un homme), excepté dans la fonction publique.
- mais dans la fonction publique également, inégalité de carrière et d'avancement, d'où
inégalité de salaires, sous-représentation de fait des femmes dans les fonctions de direction et
dans la haute fonction publique (une dizaine de « préfètes » par exemple aujourd’hui)
- à l'inverse, sur-représentation des femmes dans certaines fonctions très « féminisées »
comme l'enseignement.
- vie politique et représentation. D'où la loi sur la parité mais les dernières élections
législatives ont révélé les limites de la loi avec une fois encore, une sous- représentation des
femmes à l'Assemblée Nationale (environ 20 % du personnel politique depuis 1945, 50 %
dans les pays du nord de l’Europe ou en Espagne par exemple)
Au plan personnel, les femmes ont certes bénéficié sur les quarante dernières années d'un
certain nombre d'avancées fondamentales, comme le droit de disposer de leur corps, mais la
pratique révèle encore beaucoup de discriminations :
- dans l'image de la femme objet, encore très présente notamment dans la publicité.
- dans la réalité de la double journée de travail.
- face à la violence ordinaire, phénomène qui semble même en recrudescence (voir « la cité
du mâle » reportage retiré provisoirement ? de la programmation d’Arte)

Conclusion partielle + transition : Traditions de la société française et décalage entre la


réalité et la théorie des droits des femmes nous conduisent donc à dresser un tableau
préoccupant de la situation. Aussi, il est sans doute temps que notre société se dote des outils
nécessaires pour concrétiser cette évolution indispensable et inéluctable.

***

Phrase titre II/ et "Chapeau" 2 sous-parties ( A et B ) : S'il reste beaucoup à faire au plan
législatif et réglementaire, c'est sans doute surtout sur le plan des mentalités que doit être
porté l'accent. En effet, au-delà de la seule et bien sûr nécessaire recherche de l'égalité
systématique par le droit y compris international, lequel doit plutôt d'ailleurs tendre vers
l'égalisation des chances, le rôle de l'éducation apparaît comme fondamental dans cette
évolution.

Phrase titre 1ère sous-partie (II/A/) et annonce structure sous-partie : L’amélioration du


statut social des femmes grâce à l’intervention du législateur se traduit par le passage d’une
situation subie à un choix dont les conséquences sont librement assumées. L’évolution de la
situation sociale des femmes la plus récente s’est ainsi nettement affirmée dans les domaines
professionnel et familial.

Développement II/A/ : Développer l’idée que l’on est passé du travail nécessité au travail
facteur d’épanouissement, en fonction de données économiques générales et personnelles
mais aussi en raison des efforts récents de la législation et de la réglementation tendant à
supprimer ou à alléger les obstacles au choix d’une activité professionnelle en essayant d’en
atténuer les contraintes (rappeler le rôle joué par l’élévation du niveau des études et la
qualification professionnelle croissante mais aussi la loi sur le congé parental, le
développement du travail à temps partiel …/… ) Toutefois et à l’inverse, rappelons que ce
sont d’abord les femmes (ainsi que les jeunes notamment) qui sont touchées par la précarité
de l’emploi en période de crise.

Dans le domaine de la vie familiale, relever le développement, certes encore insuffisant, des
infrastructures destinées à faciliter la vie des couples travaillant à deux : crèches, transports
scolaires, services ménagers …/…

Conclusion partielle + transition : Le passage du travail subi au travail choisi est


psychologiquement et symboliquement important mais il doit s’accompagner d’une évolution
des mœurs, surtout dans les pays latins (voir plus haut l’influence de l’Eglise)

Phrase titre 2ème sous-partie (II/B/) et annonce structure sous-partie : Pour que la place
des femmes dans notre société soit mieux affirmée, l’éducation doit être un des outils à
privilégier. Au demeurant, la question se pose désormais également au plan international.
Développement II/B/ : Insister sur le rôle que joue l’éducation et l’habitude de vivre
ensemble prise dans le système scolaire français ainsi que sur l’importance que revêt à cet
égard la notion de laïcité au sein de l’école républicaine. L’éducation civique doit d’ailleurs
servir cette cause par le rappel de l’égalité des droits entre hommes et femmes. Mais hors du
champ institutionnel, la famille est ou devrait être, bien entendu, le lieu privilégié du rappel
de ces bases de la vie en société.

La question se pose également désormais en termes internationaux. Le respect nécessaire


mais en outre aujourd’hui imposé, des différents traités internationaux ratifiés par la France
font que la place et le statut des femmes dans notre société seront de plus en plus et de mieux
en mieux respectés à défaut de l’être dans bien d’autres pays (affaire Sakineh) : Conventions
de l’ONU en 1952 sur les droits politiques de la femme, résolution de 1967 et convention de
1979 condamnant les discriminations entre hommes et femmes, protocole de 1999, directive
européenne du 9 février 1976 sur l’égalité des sexes en matière d’emploi, article 14 de la
CEDH, charte sociale européenne …/…

Conclusion partielle : Il apparaît donc clairement que, en raison de facteurs divers et


notamment sociologique, la reconnaissance de la place de la femme dans notre société ne va
pas de soi et dépend grandement de la volonté politique.

***

Conclusion et ouverture : Il existe donc, sur la question de la place reconnue aux femmes
dans notre société de tradition latine, entre théorie et pratique, une différence notable. Seule
l’action volontariste des pouvoirs publics mais à son origine celle des femmes elles-même, à
su et pu faire bouger les choses. Désormais et alors qu’au plan du droit, l’égalité des
conditions semble à peu prés acquise, il convient peut-être de faire porter l’accent sur
l’éducation afin que l’égalité des chances le soit aussi. Ouvrir sur la condition faite à la
femme dans le monde.

Un ouvrage sur le sujet : Michèle Riot-Sarcey. "Histoire du féminisme" (Repères. La


Découverte)

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