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Le lundi 15 septembre 2008, à 01H45, Lehman Brothers dépose le bilan, prenant le monde par
surprise après un week-end d’ultimes tractations au sommet. Faute d’avoir trouvé des
repreneurs pour le géant bancaire aux abois, plombé par les crédits immobiliers à risque
(subprimes), les autorités américaines ont en effet lâché l’institution plus que centenaire. La
banque laisse une ardoise de 691 milliards de dollars et 25.000 employés sur le carreau.
C’est la plus grosse faillite de l’histoire américaine. A Wall Street, le Dow Jones plonge de 500
points, sa plus forte chute depuis les attaques des tours jumelles en 2001. Cartons sous les bras,
les traders sidérés quittent le jour même le siège de la banque, sous les objectifs des paparazzis.
« On n’a rien vu venir ! », assurera un employé du groupe à Londres.
La direction « nous a fait foncer à 250 km/h droit vers le plus gros iceberg »
Mais pour d’autres, comme Lawrence McDonald, un ancien trader, co-auteur d’un livre paru en
2009 sur la chute de la banque (A colossal Failure of Common Sens - « Un monumental échec
du bon sens »), les patrons de Lehman étaient depuis longtemps alertés des risques excessifs
qu’ils prenaient pour accroître leurs profits à court terme.
La direction « nous a fait foncer à 250 km/h droit vers le plus gros iceberg de subprimes »,
affirme-t-il à l’époque. Elle « avait misé la maison, les meubles et la vaisselle » sur ces crédits
immobiliers toxiques alors que dès 2005 au 31e étage de la banque - celui de la direction -, on
était averti d’un risque d’effondrement du marché immobilier, assurait cet ancien courtier.