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S
du praticien en matière édentement de moyenne ou
de conception d’une PAPM ? grande étendue pour lequel l’in-
Comment gérer rationnellement dication de restauration par
l’élaboration d’un châssis prothèse amovible est posée,
métallique au laboratoire ? différents points de vue sont à prendre en
compte pour une intégration et une accep-
Quelles données cliniques doivent
tation de la prothèse par le patient :
être transmises au prothésiste • d’un point de vue biologique, le respect
par le praticien ? des tissus de soutien,
Quelles sont les indications • d’un point de vue psychologique, le
des alliages en PAPM ? maximum de stabilité et de confort,
• d’un point de vue esthétique, l’absence
de visibilité des moyens de rétention
(dans les limites des impératifs bioméca-
niques) et la réduction des surcontours.
1 2 3
collaboration clinique-labo-
ratoire est indispensable
pour mener à bien un trai-
tement prothétique mais
peu nombreux sont les
praticiens conscients des
difficultés et des aléas du
travail de laboratoire
proprement dit (4, 6).
C’est pourquoi l’objet de
cet article est de mettre
l‘accent sur un certain
nombre d’impératifs tech-
niques pouvant influer sur
la réussite clinique.
4 5
TRAITEMENT DE L’EMPREINTE
L’empreinte secondaire en PAPM peut
être réalisée avec divers matériaux en
L‘examen clinique permet au praticien de fonction du cas clinique. Quel que soit ce
Fig. 1 Le tracé est effec-
faire la synthèse des informations matériau, une précaution indispensable
tué, selon les indications
du praticien, sur le modèle recueillies afin de poser un diagnostic, est de procéder à la désinfection de l’em-
issu de l’empreinte secon- d’instituer et planifier un traitement adap- preinte avec un produit adapté au
daire (dans ce cas, les té et évaluer le pronostic. matériau, par pulvérisation ou par spray :
couronnes fraisées ont été L’analyse préprothétique (étude des la technique importe peu à condition de
emportées dans l’emprein- modèles sur articulateur et sur paralléli- respecter les indications et les temps
te). seur) permet d’établir des guides d’application des produits désinfectants
Fig. 2 Report de l’axe d’in- indispensables à une bonne intégration pour ne pas provoquer une éventuelle
sertion sur les dents en
prothétique : la recherche de l’axe d’in- distorsion de surface de l’empreinte.
rapport avec la prothèse.
sertion le plus favorable en faisant la
Fig. 3 Le comblement des
balance entre les impératifs de guidage, COULÉE DU MODÈLE
contre-dépouilles est réali-
sé selon l’axe d’insertion de rétention, de stabilisation, la nécessité ET PRÉPARATION
grâce à une lame coupante de cires de diagnostic et de montage La coulée en plâtre extra dur est ensuite
ou chauffante montée sur directeur lorsque des modifications de réalisée après malaxage sous vide du
le paralléliseur. schéma occlusal et/ou de dimension plâtre prédosé. Cette procédure est
Fig. 4 La coulée de la géla- verticale sont envisagées et doivent être nécessaire à l’obtention d’un modèle de
tine est faite ici dans un validées par des prothèses transitoires, le qualité.
moule en métal, plus résis- tracé prospectif du châssis. Selon le type et l’étendue de l’édente-
tant à la déformation. Le praticien a l’entière responsabilité ment enregistré par l’empreinte (classe I
Fig. 5 La gélatine a ici un de la conception et le résultat ne peut ou II de grande étendue par exemple), le
aspect bulleux dû à un être satisfaisant que s’il a clairement défi- prothésiste devra souvent procéder au
malaxage qui n’a pas été
effectué sous vide.
ni les modalités de réalisation. Tout le coffrage de l’empreinte, comme cela se
monde s’accorde à dire qu’une étroite fait en prothèse complète, car l’emprein-
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Le modèle est fixé au centre de la base • Coulée de l’élastomère dans une cuvet-
Fig. 6 On note la présence du moule (ou cuvette de duplication). te de duplication : les deux composants
de fêlures au niveau de la Celui-ci peut être en plastique ou en (base et catalyseur) doivent être parfaite-
zone édentée la plus métal : il disperse alors mieux la chaleur ment mélangés jusqu’à l’obtention d’une
“longue” comme c’est
souvent le cas lorsqu’il y a et est plus rigide. La réutilisation de la couleur homogène. Des résidus non
eu choc thermique à l’in- gélatine détériore le matériau et nuit à mélangés seront source d’erreurs. La
sertion ou à la sortie du ses propriétés mécaniques. Ce problème coulée se fait lentement à 30 cm au-
modèle du four, ou encore se manifeste quand la gélatine s’émiette dessus du moufle.
plongée dans un durcisseur lors du démoulage. • Durcissement en vingt minutes envi-
trop froid. Ces fêlures ou • Refroidissement lent : le temps de prise ron. Le respect des recommandations du
fractures du modèle seront
est d’environ 15 minutes à l’air ambiant fabricant est, ici aussi, primordial.
source d’erreurs.
puis on peut pratiquer une immersion • Désolidarisation élastomère/plâtre : utili-
Fig. 7 Report du tracé sur
dans l’eau d’environ 15 minutes supplé- sation d’un souffle d’air.
le modèle en réfractaire.
mentaires. Il faut éviter de forcer avec des spatules
La base caoutchoutée de la cuvette de ou instruments pour ne pas déformer le
duplication peut être trempée dans l’eau moulage et toujours laisser le moule dans
froide de façon à solidifier la gélatine de le cylindre de duplication afin d’éviter les
bas en haut. déformations.
• Désolidarisation gélatine-plâtre : avec un Coulée du matériau de revêtement
souffle d’air. Toutes les précautions Les différents matériaux de revêtement
doivent être prises afin de ne pas déchi- On distingue deux types de revêtements :
rer les parties fines et fragiles de gélatine à base d’eau et à base d’alcool.
(un bon positionnement du modèle au Les revêtements à base d’eau sont obte-
centre de la cuvette évite des déchire- nus par mélange de poudre (cristobalite
ments périphériques). La coulée du et silice) avec de l’eau et un liquide d’ex-
revêtement n’interviendra que 30 pansion qui confère au matériau une
minutes après démoulage afin de per- inertie totale à condition de la conserver à
mettre le relâchement des contraintes. une température inférieure à la tempéra-
Le moulage devra être nettoyé et rincé ture ambiante.Ce sont les plus employés,
afin d’éliminer d’éventuels résidus. mais ils provoquent une oxydation de
Avec utilisation d’élastomères surface de l’alliage.
• Dégraisser et sécher le modèle à dupli- Ceux à base d’alcool n’ont pas ce problè-
quer : il est conseillé de dégraisser avec me, mais ils dégagent des vapeurs
un produit solvant de type acétone, d’alcool toxiques.
surtout en cas de fraisage. A la différen- Protocole de coulée
ce de la gélatine, le modèle doit être Chaque revêtement commercialisé pos-
parfaitement sec. sédant ses propres caractéristiques et
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14 15
température suffisamment élevée pour Pour la fusion de ces alliages, deux prin-
permettre la coulée (fig. 15). cipes peuvent être utilisés (9) :
Cette chauffe est assurée par des fours • la fusion par combustion qui nécessite
électroniques programmables qui suivent des torches, délicates d’emploi (gaz-air
des courbes de montée en température ou gaz-oxygène) ou des chalumeaux
spécifiques aux revêtements utilisés (9). (acétylène-air ou oxyacétylène) plus
Le respect des paliers de température rapides,
est fondamental afin d’éviter les chocs • la fusion électrique, par résistance,
thermiques, les variations dimension- induction ou arc électrique.
nelles et une altération des propriétés Chaque fabricant indique le procédé de
mécaniques. fonte à utiliser, la composition de l’alliage
En prothèse amovible partielle, trois étant étudiée en fonction de celui-ci. Pour
familles d’alliages sont utilisées : les les alliages chrome-cobalt, la fronde à
alliages chrome-cobalt, les alliages induction généralement couplée à une
précieux (or de type IV) et le titane centrifugeuse est la plus utilisée par les
commercialement pur (2). laboratoires. Elle est rapide, précise et ne
Chrome- cobalt pollue pas les alliages. La fronde à arc
Tout d’abord employés dans l’industrie électrique peut également être employée
aéronautique, les alliages chrome-cobalt mais elle ne permet pas un contrôle
(Stellite®) légers et de faible coût sont de rigoureux de la température (16). La
loin les plus utilisés en prothèse adjointe faible masse volumique de ces alliages
partielle. implique la prévision d’une quantité plus
En raison du risque d’allergie chez les importante que nécessaire, pour obtenir
patients sensibilisés, ceux contenant de lors de la centrifugation une pression
grandes quantités de nickel doivent être d’injection suffisante et une meilleure
proscris (20). coulabilité. Les masselottes peuvent être
Leur module d’élasticité, leur limite élas- réutilisées pour une coulée ultérieure, en
tique et leur résistance à la rupture sont association avec des plots d’alliage neuf,
les plus élevés de tous les alliages utili- sous réserve de ne pas dépasser le ratio
sés en odontologie (2). Cela limite de 1 pour 1.
fortement les déformations plastiques Alliages d’ors de type IV
permanentes au niveau des barres et Bien que leur emploi soit devenu rare en
surtout des crochets. Toutefois, du fait de raison des contraintes économiques,
leur faible pourcentage d’allongement, la historiquement, ces alliages furent les
rupture fragile reste possible, en particu- premiers employés en prothèse adjointe
lier lors des rectifications brutales à la partielle.
pince. Lorsqu’elle survient, les soudures Ces alliages parfaitement tolérés en
bien que réalisables restent délicates et bouche présentent une masse volumique
précaires. élevée qui facilite les coulées mais qui les
16 17
rend lourds et peut les contre-indiquer indique donc les torches pour sa fusion
pour la confection d’une prothèse maxil- qui se fait par induction ou par arc élec- Fig. 16 Le métal est dispo-
sé dans le creuset avant
laire étendue. Leur module d’élasticité, trique. d’être porté à température
leur limite élastique et leur résistance à la La faible masse volumique du titane est de fusion.
rupture sont inférieurs à ceux des alliages un atout mais elle peut rendre délicat le Fig. 17 Coulée de l’alliage.
chrome-cobalt. Cela favorise, d’une part, remplissage parfait du moule qui néces-
la rétention des bras élastiques des site l’utilisation de frondes spécifiques ou
crochets, mais implique, d’autre part, l’uti- de procédés de coulée par pression-
lisation de préformes spécifiques dépression en présence de gaz inerte
surdimensionnées lors de la confection (Argon).
des châssis, des barres, des crochets ou Les revêtements compensateurs soumis
des taquets. En cas de fracture ou d’ad- à de fortes températures devront égale-
jonction d’un élément, ces alliages ment être spécifiques (substrats à base
précieux sont faciles à souder ou à braser. de magnésie et d’alumine comme le
La température minimum de fusion de Titavest CB – Morita) (5).
ces alliages est de 870°C ce qui permet
l’utilisation de revêtement compensateur COULÉE DES ALLIAGES
à liant plâtre. La fusion par résistance (fig. 16 et 17)
électrique est généralement utilisée car La qualité de coulée d’un alliage dépend
elle permet un contrôle précis de la de nombreux paramètres tels que son
température et du déclenchement de la intervalle de fusion, sa densité ou la force
coulée. qui lui est appliquée par la machine de
Titane coulée lorsqu’il est en fusion.
Le module d’élasticité de ces alliages La fronde est le système le plus utilisé
équivaut à la moitié de celui des alliages dans l’ensemble des laboratoires.
chrome-cobalt. Par conséquent, pour Le refroidissement des pièces coulées
obtenir une rigidité équivalente, comme s’effectue à température ambiante et
pour les alliages précieux, il faut augmen- jamais par immersion dans l’eau.
ter les épaisseurs de 1,4 à 2 fois, ce qui Même si toutes les précautions sont
limite l’avantage de leur faible densité. prises, il peut arriver que les prothèses
Comme pour les alliages précieux, la limi- présentent certains défauts. Parmi ceux-
te élastique est très favorable à la ci nous pouvons distinguer les porosités,
réalisation du bras élastique des crochets. les retassures, les manques, les erreurs
La technique de coulée du titane présen- dues à la conception des tiges de coulée,
te des problèmes technologiques la disposition erronée dans la fronde, la
spécifiques en rapport avec son point de mauvaise fusion et la coulée incomplète
fusion élevé (1720° C), sa force (10). La du métal, l’imprécision de la reproduc-
présence d’air ou d’oxygène contre- tion, etc. (11).
18 19
20 21
22a 22b
Fig. 18 Le châssis est dégagé précautionneusement du revê- Fig. 21 Les ébarbures de métal sont éliminées et le châssis
tement... gratté à l’aide de pointes montées.
Fig. 19 ... puis sablé. Fig. 22
Fig. 20 Polissage dans un bain électrolytique, le châssis étant a La pièce prothétique est polie ...
relié à une tige de cuivre. b ... et lustrée
ÉTAPES DE FINITION
Une fois le moule en revêtement refroidi,
il est fractionné au maillet en prenant
garde de ne pas déformer la pièce brute
de coulée. Cette dernière est ensuite
complètement dégagée à la pince (fig.
18) puis sablée à l’alumine (250 µm)
après section des tiges de coulée au
disque (fig. 19). Au terme de ce dégros-
sissage, il ne doit persister aucune trace
d’oxydation qui rendrait défectueux à cet
endroit le traitement électrolytique ulté-
rieur. L’examen minutieux de la pièce
coulée permet alors de mettre en éviden-
ce d’éventuelles porosités ou manques
de coulée qui impliqueraient sa réfection
totale.
Une fois dégraissée, la pièce subit un trai-
tement par électrolyse. Ce polissage 23a
s’effectue dans des cuves contenant un
soluté électrolytique acide (fig. 20). Cette
électrolyse qui dure entre 20 et 30
minutes se déroule par bains successifs
de 5 minutes et entre chaque étape, la
pièce est dégraissée, passée sous l’eau
et séchée. L’électrolyse ne doit cepen-
dant pas altérer la pièce (temps de
trempage trop long).
Une fois cette étape achevée, les fini-
tions visant à éliminer les aspérités
résiduelles sont entreprises (19). Les
parties lisses sont finies à l’aide de
pointes montées. La finition se termine
par un lustrage à l’aide d’une pâte abrasi-
ve (fig. 21, 22 a et b).
L’adaptation de l’armature sur le modèle
terminal nettoyé des cires d’espacement
est alors effectuée par retouches succes-
sives fines au niveau des zones de
frottement (vernis coloré).
Après finition, l’armature métallique et le 23b
modèle sont décontaminés dans une
solution antiseptique puis sont retournés
au cabinet dentaire pour essayage avant
montage des dents (fig. 23 a et b). (praticiens d’autres spécialités éventuel-
lement mais aussi et surtout les Fig. 23a et b ... et enfin
vérifiée sur le modèle
CONCLUSION prothésistes de laboratoire) doivent être
secondaire avant d’être
Toute réalisation prothétique nécessite définis précisément, faute de quoi le envoyée au praticien pour
un plan de traitement global où la chrono- risque d’erreurs peut devenir difficile- validation clinique.
logie et le rôle des différents intervenants ment prévisible.
GLOSSAIRE
AXE D'INSERTION : n.m. Axe selon lequel une prothèse fixe ou RETASSURE : n.f. Défaut de fonderie, constitué par une paille,
amovible partielle est mise en place sur les dents supports. En une faille ou une cavité dans un alliage. Elle est due à la contrac-
prothèse fixée, l'axe d'insertion est déterminé mentalement avant tion anormale des métaux alliés pendant le refroidissement. Ang :
la préparation de la dent support. En P.A.P l'axe d'insertion est resetting
déterminé sur le modèle d'étude, à l'aide d'un paralléliseur. En
P.A.C. l'axe d'insertion peut être oblique pour respecter un TITANE : n.m. Corps simple, métal blanc, très dur et résistant à
obstacle anatomique (tubérosité, crête...). l’oxydation et aux acides. Elément atomique N° 22. Masse
Ang : path of insertion, insertion axis atomique 47,9. Se rapproche du silicium et entre dans la compo-
sition des alliages à grande résistance pour l’instrumentation. Le
COBALT-CHROME : n.m. Alliage utilisé principalement pour ses titane pur ou son alliage TiAl6V4 sont les constituants principaux
qualités de rigidité et de pérennité dans la réalisation des arma- des implants dentaires dont la biocompatibilité est remarquable.
tures de P.A.P. Ang : cobalt chrome Ang : titanium
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