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La procédure Pénale

INTRODUCTION GENERALE :

I- Approche et importance de la procédure pénale

La procédure pénale est définie comme l’ensemble des dispositions juridiques qui organisent le procès
pénal du moment de la commission d’une infraction au prononcé d’une décision, qui peut être
l’acquittement, la relaxe ou l’absolution.

Les règles de la P.P s’intéressent à l’autorité et aux effets des jugements et leurs voies de recours, au post
jugement (l’instauration d juge d’application des peines)

En outre, la P.P fixe l’organisation et la compétence des tribunaux répressifs et des différents corps et
administration qui interviennent en matière de crime, ainsi que les règles et formes qi doivent être
respectées dans la recherche et la constatation des infractions, l’établissement des preuves, le jugements
des délinquants et les effets des peines sur le condamné≠ le rôle de la police administrative est la
prophylaxie sociale.

L’importance de la P.P s’apprécie : - pour la société, les règles de P.P lui permettent de se protéger en
organisant les poursuites et en prononçant les peines. Nul ne peut être poursuivi et condamné injustement
ou sous une obligation nécessaire de condamnation.

II- La procédure pénale et les autres matières de droit

A- la procédure pénale et les matières de droit criminel

Procédure pénal Droit pénal (général et spécial)


-ensemble de règle de forme -ensemble de règle de fond
-c’est la procédure pénale qui donne -général : s’intéresse aux principes généraux d phénomène
l’occasion au droit pénal de s’exercer et criminel (la responsabilité pénale, le délinquant,…) pose les
s’appliquer. principes élémentaires et les théories d’incriminations et de
-ses règles sont nécessaires pour répression
l’application du d.p -spécial : la personnalisation pratique de l’infraction, l’étude
-peut avoir des liens avec la pénologie et de ses éléments constitutifs et au peines applicables, et
la science pénitentiaire ; qui s‘intéresse analyse les conditions de l’incrimination des infractions et
aux problèmes posés par l’exécution des peines
peines devenues définitives. -droit judiciaire nécessite un procès et l’intervention du juge
Règles de fond et règles de forme sont soumis chacun d’eux à un régime spécial en ce qui concerne
l’interprétation et l’application des règles
B- procédure pénale et autres procédures

1-Procédure pénale et procédure civile

Procédure pénale Procédure civile

Yousra Elidrissi-Dafali
-Intérêt public - elle est dominée par la
-le procès pénal met en jeu d’un côté la paix, l’ordre et la sécurité de la sauvegarde d’intérêts
société comme un ensemble, et d’un autre le patrimoine, l’honneur, la privés et égoïstes.
liberté et la vie du condamné ou de l’accusé -réglementaire
la présence du juge d’instruction, le juge d’application des peines et les
juridictions d’exception (FAR)
la réintroduction du juge unique en tpi pour les infractions ne dépassants pas
2ans d’emprisonnement ou une amande(art 374 du CPP)
-des règles propre à elle : une conception aigue de la légalité et de l’ordre
public
-liberté de preuve
-L’unité de juridictions : se sont les mêmes organes, institués par l’Etat et représentant l’autorité judiciaire
qui rendent la justice civile et pénale ; elles relèvent de l’ordre judiciaire mais n’ont pas les mêmes
aptitudes et méthodes.
-la collégialité : récente en TPI, elle consiste à rendre un jugement par un collège de juge, théoriquement
on trouve une meilleure qualité des jugements,… alors qu’en théorie il se peut que ça soit l’inverse, la
collégialité est devenue à tous les niveaux sauf en ce qui concerne les t . communaux et d’arrondissements
-l’instauration de différents degrés de juridictions= la limitation des erreurs et la possibilité de leur révision
2- Procédure pénale et procédure administrative

Procédure pénale Procédure administrative


-origine exclusivement légale -origine hybride ; faite d’emprunts à la P.C, aux
-le juge pénal essaie de saisir la personnalité du principes généraux de droit et aux solutions
délinquant. jurisprudentielles
-déclenchement par le ministère public, même -le juge administratif statue sur les dossiers de la
contre la volonté des parties et la victime. procédure écrite = J.C
-l’inexistence d’une transaction que ce soit pour -rôle de défenseur d’une bonne application de la loi
l’exercice des voies de recours ou l’acquiescement à et du droit
une décision juridictionnelle. -la transaction est admise
-l’oralité et la publicité - écrite et secrète ; le J.A statue sur le vu d’un
rapport établit par écrit

-les intérêts en jeu sont rapprochés dans les 2 procédures, ils sont publics dans un cas, e purement civils
dans l’autre.
-les juges sont des magistrats alors qu’en France le contentieux administratif relève des rouages spécialisés
-elles ont toutes les 2 un principe du contradictoire= principe égalitaire fondamental
- rôle actif du juge (met en cause les parties, fixe les délais de réponses,…)
-le principe de la liberté de preuves par opposition au principe de la preuve légale.
3- Procédure pénale et procédure disciplinaire

L’existence d’instituions de natures différentes (Etats, associations privées,…) qui détiennent un pouvoir
disciplinaire ; ce dernier vise à sanctionner les manquements, les fautes commises à l’encontre des règles.

La procédure disciplinaire est contrôlé par le pouvoir juridictionnel, et contrairement à la P.P, elle a un
certains nombre de caractères propres :

C’est un droit assez récent, un droit qui ignore, en matière d’incrimination, le principe de la légalité. Il
appartient dès lors aux autorités investies du pouvoir disciplinaire de prendre la décision qui convient.

Yousra Elidrissi-Dafali
L’action publique est indépendante de l’action disciplinaire, et les délais de prescriptions ne sont pas les
mêmes

Première Partie : Les principes fondamentaux de la procédure pénale et


structure l’appareil répressif
Chapitre I : principes et règles organisationnelles en matière pénale

Section I : De certains principes qui particularisent la procédure pénale

Pénal= la légalité. L’ordre public et sur la collégialité avec l’existence ou non d’un élément populaire
dans la comparaison.

&I- la force de la légalité en matière pénale

Que ce soit au fond (qualification, énumération,…) ou sur le plan de la forme (organisation, des
tribunaux), la légalité est de rigueur. Son application est différente, dans le temps tout comme
l’interprétation de ces lois diffère selon la nature de celles-ci.

I- application des lois de procédure dans le temps

Ces lois ne connaissent pas le principe de la rétroactivité qui est la règle pour les lois de fond.

En ce qui concerne l’organisation judiciaire et les règles de compétence, les lois nouvelles régissent
le jugement des infractions commises avant leur entrée en vigueur et qui n’ont pas été poursuivies ou qui
sont en cours d’instance. Ce principe s’applique aussi aux lois nouvelles de procédure estimées, meilleures
que les anciennes.

Cette règle connait cependant 2 exceptions :

-la loi nouvelle ne s’applique pas immédiatement quand elle supprime un droit acquis au profit de
l’inculpé, ou une voie de recours, ou qui modifierait les délais d’exercice de celles-ci.

-la nouvelle loi ne peut entrainer la nullité des actes régulièrement accomplis sous l’emprise de la loi
antérieure

La rétroactivité concerne les lois organisant la prescription ; celles qui peuvent allonger ou abréger les
délais, modifier les causes d’interruption ou de suspension de la prescription.

II- L’interprétation des lois pénales de procédure

Contrairement aux lois de fond qui reçoivent une interprétation restrictive, les lois de forme s’interprètent
largement et toujours en faveur de ce même accusé. => le juge pénal peut, contrairement au principes
admis en la matière, recourir à l’analogie notamment quand l’interprétation lare est à l’encontre des
intérêts de l’accusé.

&II- l’importance de la notion d’ordre public

Cette notion d’ordre public est exorbitante en procédure pénale d’une manière particulière (général en
pénal), elle se manifeste de plusieurs façons
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- les procès pénaux sont de la compétence exclusive des tribunaux répressifs et le recours à une autre
institution est en principe exclu. La transaction est strictement réglementée.

-le respect rigoureux des règles de procédure par les juridictions et les parties.

-cette notion apparait aussi, au niveau de la poursuite, et rarement elle revient au ministère public comme
représentant des intérêts de la société. Le procès n’est pas un procès privé même si la victime est une
personne physique ordinaire. Les cas où la poursuite est conditionnée par une plainte de la victime et les
cas où une transaction peut intervenir sont dictés par des considérations supérieures au droit supérieures
au droit de poursuite du ministère public.

La notion se répercute sur l’appareil répressif comme un ensemble. La réaction sociale que provoque
l’infraction doit être une réaction raisonnée, neutre et ferme, et soumise à des règles de procédure
précises ; parmi les règles qui dominent : la séparation des phases du procès avec interdiction absolue
faite à ces autorités de s’interférer dans un même procès.

&III- collégialité et présence ou non d’un élément populaire (jury)

I-Position à l’égard du jury

Les adversaires : - incompétence des jurés qui est non seulement juridique mais également technique

- l’incapacité à résoudre les problèmes permettant la saisie de la personnalité réelle de


celui qu’il juge, l’inaptitude de résoudre les problèmes scientifiques que pose entre autre la preuve.

- le caractère impressionnable et sensible du jury

Les partisans : -le jury est plus incompétent que les juges professionnels pour tout ce qui est scientifique et
technique

- leurs indépendance vis-à-vis des pouvoirs publics que le sont les magistrats

-Ils représentent l’’opinion public et sa conscience et symbolise une démocratisation.

-contribuent à diminuer un fossé entre la justice en sens technique, celle des professionnels
et la justice telle que la population la ressent.

II- le jury au Maroc

La présence de l’élément populaire, au Maroc, est attestée dans l’histoire de l’organisation judiciaire
marocaine non au niveau de la justice pachalique, ou makhzénienne, mais au niveau de la justice
coutumière de certaines tribus.

Ils finirent par disparaître et une loi du 17 août 011 instaura des juges professionnels (de proximité) qui
héritèrent des compétences du juge communal et d’arrondissements.

Section II : Les hommes de la justice pénale

Yousra Elidrissi-Dafali
La procédure pénale s’exerce dans le cadre d’institutions chargées de fonctions diverses : poursuite,
instruction, jugement et application des peines qui sont animés par un personnels hétéroclite avec des
rôles divers.

&I- les juges :

Y en ceux qui intègrent le corps de la magistrature proprement dite, et ceux qui appartiennent au corps
administratif.

I- Principes et règles communs à la fonction de juge

Ils ne concernent que les juges professionnels à l’exclusion des juges rattachés à l’administration centrale
et les juges stagiaires.

1- Accès à la fonction et indépendance des magistrats

Le magistrat doit être : -de nationalité marocaine, jouir d’une bonne moralité, de droits civiques,
d’aptitudes morales et physiques et ne dépasse pas l’âge de 45ans, et avoir un diplôme universitaire.

Les candidats suivent une formation à l’institut supérieur de la magistrature et passent un stage dans
diverses administrations et tribunaux.

L’attaché de justice peut intégrer la magistrature comme juge de 1er grade.

L’indépendance de la fonction du juge est liée à la notion première de la démocratie ; la constitution de


2011 (107) dispose que le pouvoir judiciaire est indépendant du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif. Le
roi est le garant de l’indépendance du pouvoir judiciaire.

Le juge ne peut recevoir ni instruction, ni injonction, ni pression quand il traite une affaire. La seule
pression est celle de sa conscience et l’application de la loi. La gravité de cette charge est associée à la
garantie de l’inamovibilité des magistrats. Les juges du ministère public échappent de la règle et reçoivent
des instructions écrites, de leurs supérieurs hiérarchiques seulement.

2- le principe du professionnalisme

Au Maroc, la règle est l’instauration de juges professionnels jugés comme garantie donnée aux justiciables
face à la complexité des procès et au degré de technicité qu’exige l’application des lois et la spécificité du
procès pénal. Dans l’état actuel, on consacre le principe du professionnalisme.

3- La spécialisation

Au Maroc, le principe est la non spécialisme, mais il existe des chambres spécialisées au niveau du TPI, des
cours d’appel, et la C.C

En 1ère instance, l’instruction est confiée au juge, en appel on trouve le conseiller de la c.a désigné par
arrêté ministériel pour 3ans. Les affaires de mineur sont confiées à un juge de 1 ère instance et au conseiller
de la c.a.

4- la collégialité

Yousra Elidrissi-Dafali
Les juridictions du royaume sont partagées entre juge unique et collégialité réservée aux affaires les plus
graves.

Le code de procédure pénale de 200-2003 a réintroduit l’institution du juge unique mais pour des délits
dont la peine ne dépasse pas 2 années d’emprisonnement et/ou amende.

En 2011 : l’instauration du juge de proximité qui statue comme juge unique et sans la présence du
ministère public.

Les décisions sont généralement rendues par un collège de magistrats variant entre 3 et 5.

B- des devoirs communs à tous les magistrats

Le droit de réserve imposée à la fonction de juger, est parmi les devoirs les plus importants. Il consiste à
l’interdiction des juges de constituer un parti politique ou un syndicat ou d’y adhérer pour ne pas
déteindre sur l’impartialité de son rendement. L’art 38 du statut de la magistrature et 111 de la
constitution 2011 lui donne droit d’adhérer à des associations légalement constituées et poursuivant des
buts licites, et créer des associations professionnelles tout en tenant compte du devoir de réserve et de la
déontologie judiciaire. Ils ont également la liberté d’expression qui est limitée par le droit de réserve et
l’éthique judiciaire. Le magistrat doit préserver sa réputation, son prestige et garder son indépendance de
la justice.

Le droit de réserve s’étend à la vie privée du magistrat, à ses fréquentation et habitudes. Il ne peut
effectuer un travail rémunéré ou non, mais après autorisation du président délégué du conseil supérieur
du pouvoir judiciaire, enseigner et avoir une production littérale, scientifique et même artistique sous une
autre qualité.

Le juge doit déclarer les fonctions et revenus de son conjoint ainsi que leurs biens et de leurs enfants
mineurs dans les 3mois de sa nomination ou de la publication du dahir sur le statut des magistrats.

Le ministre de la justice dans le statut de la magistrature de 1977 avait des pouvoirs importants pour
contrôler et faire évaluer les biens du magistrat en cas de soupçons. Cette mention n’existe plus dans le nv
statut de 201

La loi organise un suivi de carrière du magistrat où sont mentionnées des informations concernant son état
civil et ses états de carrières sans mentionner les opinions politique ou confessionnelles.

Le juge doit prêter serment avant la prie de fonction, et résider dans la ville où il exerce sauf dérogation et
porter la robe lors des audiences. Il ne doit recevoir ni injonction ni instruction de quelque part. les
proches ne peuvent être juges au même tribunal sauf autorisation spéciale et les avocats proches ne
peuvent plaider dans les affaires soumises au juge. Ils doivent garder le secret professionnel.

=> En cas de non respect de ses obligations le juge sera évincé ou attaqué pour suspicion légitime ou pour
des raisons d’ordre public. Les juges du ministère public ne peuvent être évincés. Ils sont inamovible
indépendant et irrévocables et sont protégés contre les menaces attaques injures ou diffamations,…

II- les juge de fond = juges assis ou les juges des siège

≠ les juges de ministère public doivent se mettre debout ou sur le parquer pour présenter leur réquisitoire.
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Les juges d’instruction ne sont pas spécialisés pour le jugement.

A- les juges d’instruction

1- considérations générales

Le code de procédure pénale 2002-2003 a réinstallé un juge d’instruction au niveau du TPI et l’a maintenu
au niveau de la cour d’appel.

Ils sont désignés par un arrêté du ministre de la justice pour une durée de 3ans prorogeable sur
proposition des présidents de leurs juridictions respectives.

L’ouverture de l’instruction se fait pas un réquisitoire du ministère public ou par constitution de partie
civile de la part de la victime de l’infraction. Le juge d’instruction doit saisir le ministère public des faits
qu’il découvre et qui ne sont pas mentionnés dans le réquisitoire. Le magistrat a un pouvoir étendu en
matière de personnalité et de réinsertion sociale.

En cas de présence que d’un seul juge d’instruction dans la juridiction, incapable d’exercer ses fonctions, le
président du tribunal et sur demande du parquer peut nommer un juge pour effectuer cette tâche. En cas
de pluralité, le ministère public a le droit de désigner celui qui instruira chaque affaire sans qu’ils soient
confondus avec les situations de la commission rogatoire. Le juge d’instruction applique une procédure
inquisitoire écrite, secrète et non contradictoire, et ne peut juger ou être membre d’une instance de
jugement pour les affaires qu’il a instruites. Ses décisions peuvent s’annuler ou être attaquées en appel
devant la chambre correctionnelle, et peut même retirer l’affaire à un juge d’instruction et la confier à un
autre à la demande du ministère public.

Les J.I sont coiffés par la chambre correctionnelle qui est présidées par le 1er président ou son délégué,
assisté de 2 conseillers, et le parquet est représenté par le procureur général du roi ou un substitut
général. Le greffe est tenu par un greffier de la cour.

2- l’indépendance du juge d’instruction

Il est indépendant vis-à-vis des institutions chargées du jugement et de poursuite, mais il est aussi soumis à
un contrôle attendu que le représentant du ministère public peut demander le dossier d’instruction et le
garder pour une durée max de 24h. le procureur du roi peut aussi lui demander d’accomplir un acte dans
l’intérêt de l’affaire ou l’ouverture d’une instruction provisoire en cas d’insuffisance de preuves. Le
ministère public peut interjeter appel contre les décisions du juge devant la chambre correctionnelle de la
cour d’appel. Les pouvoirs conférés au ministère. P doivent être circonscris pour garder son indépendance
de la justice vis-à-vis des autres pouvoirs et au sein de la juridiction.

Le juge d’instruction ne peut entamer une instruction sans la requête du ministère public, la chambre
correctionnelle est habilitée à régler le litige dans les 10jours de sa saisine. Ses décisions sont
inattaquables.

Le juge d’instruction rend des ordonnances de renvois devant la juridiction compétente (tpi ou c.
criminelle) ou de non lieu. Ces ordonnances peuvent faire l’objet de recours devant la chambre
correctionnelle.

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B- les juges de fond proprement dits

Ils se caractérisent par la spécificité des tâches pratiques quotidiennes qu’ils doivent accomplir ; ils sont
chargés de dire le droit, d’établir la responsabilité et de décider de la sanction à appliquer. Leur conviction
est basée sur le droit et sur les faits, et en cas de doute, ils doivent relaxer ou acquitter. Seul le juge qui a
été saisi de l’affaire ou au début doit statuer sur elle. Contrairement aux juges du parquet, les juges de
fond ne peuvent pas s’interférer dans une même affaire. Le juge du ministère public désigné pour juger
une affaire ne peut le faire dans les affaires qu’il a eu à connaitre en tant que membre du parquet.

Si l’un des juges ne peut pas assister, la juridiction se recompose et l’affaire doit être discutée du début à
nouveau. Le président de l’audience dirige les débats, cherche la vérité, et garantie les droits de la défense
tout en ayant le pouvoir de refuser ou d’arrêter les plaidoiries inutiles ou tous ce qui peut perturber
l’audience.

Les juges peuvent se répartir les tâches en fonction des disciplines juridiques. Le juge des mineurs est
désigné par arrêté du ministre de la justice sur proposition du président de la juridiction pour une période
de 3ans.

III- les juges du ministère public

Le ministère public est une composante des juridictions marocaines qui existe au niveau des TPI,
des cours et de la cour suprême. Le ministère public existe au niveau es juridictions d’exception et il est
dénommée parfois commissaire du gouvernement.

Leurs fonctions se caractérisent par le contrôle administratif direct exercé par le ministre de la
justice et les supérieurs hiérarchiques, ils sont soumis à la hiérarchie administrative. Le ministère public
apparait comme un service public chargé de déclenchement des poursuites, de l’exercice des voies de
recours et de l’exécution des décisions de justice. Il est le supérieur hiérarchique de la police judiciaire qui
travaille étroitement avec lui, il le fait au non de l’intérêt général et ne doit en aucun cas suivre un intérêt
personnel. Sa compétence territorial ressemble à celle du juge d’instruction.

&II- les auxiliaires de justices

Certains intègrent l’appareil judiciaire et jouent un rôle important dans les phases du procès, et d’autres
ont un rôle important mais leurs fonctions sont libérales = la police judiciaire, des services de greffe, des
avocats, experts, huissiers de justice.

I- la police judiciaire et le greffe

La recherche des délinquants et des preuves travail administratif au sein de la juridiction

A- la police judiciaire

Son rôle est très important en matière pénale et le procès pénal.

1- Définition ou approche de la police judiciaire

Yousra Elidrissi-Dafali
C’est une institution administrative obéissant au chef du gouvernement et au ministre de l’intérieur.
Réglementé par le dahir du 16-05-1956 qui a repris l’organisation de l’institution de la direction de
l’intérieur au moment du protectorat.

L’article 18 du C.P.P définit la police judiciaire à travers ses fonctions qui sont ; la constatation des
infractions, le rassemblement des preuves et indices et la recherche de leurs auteurs. Alors que le police
administrative a un rôle plus général de prévention avant la commission d’infraction, elle veille au respect
de la loi et des règlements et ses interventions sont multiple (lutte contre les situations criminogènes.

2- les membres de la police judiciaire

L’art 16 du C.P.P énumère les catégories de membres qui interviennent dans cette fonction : les juges, les
officiers, certains fonctionnaires. Ils exercent leurs fonctions sous les ordres du procureur du roi ou du
procureur général du roi et sous le contrôle de la chambre correctionnelle de la cour d’appel.

La police judiciaire se scinde en 5 catégories :

 Officier supérieurs : procureur général du roi, procureur du roi, leurs substituts et le juge
d’instruction. Ils ont un rôle de plus en cas d’absence juge d’instruction: la supervision des
opérations au niveau de l’enquête préliminaire
 Les officiers : le directeur général de la sûreté nationale, les préfets de police, les contrôleurs
généraux de police, les commissaires de polices, les officiers de police, les commissaires, les
officiers de police, les officiers et gradés de la gendarmerie royale, les commandant de brigade, les
pachas, le directeur général de la DST, les préfets de police, les contrôleurs. Cette qualité peut être
octroyée par arrêté conjoint les ministres de l’intérieur et de la justice, aux inspecteurs de la police
de la sûreté nationale ayant au moins 3ans d’ancienneté et les gendarmes ayant la même
ancienneté.
 Les officiers chargés des mineurs sont spécialisés dans la délinquance juvénile et contre les
mineurs.
Leurs compétences d’attribution s’étend à la constatation des infractions, le rassemblement des
preuves et des indices et la recherche des délinquants, ils reçoivent les plaintes et les
dénonciations, effectuent les enquêtes préliminaires, il peut se faire aider par un traducteur si
l’officier ne parle bien la langue ou le dialecte de la personne appréhendée. En cas de flagrant délit,
ils peuvent effectuer les actes nécessaires au bon déroulement de l’enquête et informer, sans délai,
le procureur. Ils peuvent demander l’intervention de la force publique.
 Les agents : khalifat de pacha ou du caid, les fonctionnaires des services actifs de la police et les
gendarmes n’ayant pas la qualité d’officiers de P.J. Ils assistent les officiers de P.J et les informent
des infractions parvenues à leur connaissance outre la constatation de celles-ci et la recherche de
leurs auteurs toujours sous le contrôle des officiers de P.J
 Les fonctionnaires : ils ont des fonctions de police judiciaire dans l’exercice de leurs propres
fonctions, ils peuvent être en contacte avec des infractions à la loi pénale. Les ingénieurs des
travaux publics, les inspecteurs du contrôle et les agents de surveillance, les agents assermentés de
l’administration des douanes, les inspecteurs et sous inspecteurs de travail,…

Le nouveau code confie toujours des pouvoirs judiciaires au wali ou gouverneur, il a des pouvoirs de la
police judiciaire mais s’accordent mal avec ses pouvoirs administratifs.

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3- le régime de la police judiciaire

La police judiciaire est mise sous l’autorité du procureur du roi, qui peut faire ouvrir une enquête, saisir
et dessaisir un officier de la police judiciaire et avoir toutes les informations de l’enquête, elle est aussi
sous le contrôle de la chambre correctionnelle de la cour d’appel, qui actionnée par le procureur
général, qui cordonne leurs actions, tient un dossier pour chaque O.P.J et adresse des avertissements
et saisi la chambre correctionnelle, cette dernière contrôle l’activité des O.P.J, et leur interdit d’exercer
leurs fonctions pendant une durée inférieure à 1année, ainsi, elle procède par la responsabilité de
l’enquête et l’O.P.J est grave (infractions) elle transmet son dossier au procureur général du roi.

Les fonctions de la police judiciaire sont graves, mais elles n’engagent la responsabilité des membres de
la police judiciaire que si elles dépassent les limites du droit. La victime peut demander une réparation
civile du dommage qu’elle a subi.

B- le greffe ou le secrétariat-greffe

Régi par un décret du 14 septembre 2011. Sa fonction de greffier est scindée en 3 volets : préposé à la
justice, rédacteur judiciaire et greffier.

Les greffiers sont des fonctionnaires qui sont sous l’autorité du chef de l’administration ( ministère de
la justice et des libéralités, il intègre la fonction avec un diplôme de fin d’études secondaire (ta’hili), un
diplôme de formation professionnel ou un baccalauréat ou diplôme équivalent selon qu’il intègre le
grade 4 ou 3. Ils effectuent leurs taches sous l’ordre du greffier en chef, qui consistent à épauler le juge
en effectuant une série de travaux nécessaires à la justice : enregistrement des actions en justice,
rédaction d’actes divers, transcription des débats,… le greffier est aussi témoin et garant de la
procédure

II- Autres auxiliaires de la justice

Se sont les auxiliaires indépendants composés d’avocats, d’experts, les huissiers de justice.

A- les avocats

Leurs professions est réglementé par le dahir du 20 octobre 2008 organisant l’exercice de la profession
d’avocat. L’accès est ouvert au marocain, et aux ressortissants des Etas ayant une convention avec le
Maroc. Titulaire d’une licence en droit, du certificat d’aptitude à l’exercice de la profession d’avocat,
jouir de ses droits civils et politiques, et être en position régulière à l’égard du service militaire ou civil
ainsi qu’à l’égard du casier judiciaire.

L’avocat peut exercer individuellement ou en association, et dans ce dernier cas, ils ne peuvent
défendre des intérêts contradictoires. Leur responsabilité est solidaire vis-à-vis des clients.

1- Fonction d’avocat

L’art 29 du dahir de 1993 édicte les rôles de l’avocat comme suit : plaider, assister, défendre et
représenter les parties devants les juridictions du royaume et devant les organismes juridictionnels et
disciplinaires des administrations de l’Etat, des collectivités et établissement publics. Ils sont habilités à
exercer toutes les voix de recours dans toute action ou procédure contre les ordonnances, jugements

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et arrêts. La rédaction des actes sous seing privé, la représentation légales des parties dans des
contrats,… l’avocat doit aussi défendre les droits de son client par l’exigence d’une application stricte
du droit et d’une interprétation saine de ce même droit, il doit être indépendant dans ses rapports avec
la juridiction qui n’a pas à lui donner aucun ordre ou consigne, et avec son client qui n’intervient pas
dans les moyens de défense ni dans la tactique choisi.

L’assistance d’un avocat vis à faire éclater la vérité loin de toute considération subjective. Il peut aussi
demander toute étape de procès, une expertise, l’intervention d’un médecin, le report,…. Elle est
nécessaire et vient aider le juge à voir plus clair et à rendre une décision conséquente.

L’avocat peut refuser ses services à un client car c’est une fonction libérale, mais d’un autre côté,
l’exclusivité de l’assistance des plaideurs réservée aux avocats, les obliges moralement à cette
assistance. L’avocat ne peut renoncer à une affaire dont il est chargé sans raison valable, il doit par
lettre recommandée avec accusée de réception, en informer son client, la partie adverse ou son avocat
et le greffier en chef de la juridiction saisie. L’avocat ne peut pas refuser l’assistance quand le président
de l’audience le désigne d’office sauf excuse valable.

Quant à la représentation des parties devant les juridictions, il est habilité à engager des procédures,
effectuer tous les actes nécessaires à la cause ; présenter des demandes ou des mémoires, intervenir
au niveau de l’instruction, exercer des voies de recours, sauf que cette représentation doit être
autorisée par la juridiction compétente sauf en matière de crime où la collaboration de l’avocat est
obligatoire.

Pour une partie de doctrine : il ne s’ait que d’une assistance avant pendant et après le procès, ce n’est
pas un contrat. Pour une autre, il y a louage d’industrie et même la nature peut être considérée comme
un contrat innomé ou un contrat sui-generis.

2- responsabilité de l’avocat

L’avocat peut engager sa responsabilité, les obligations qui pèsent suis lui sont multiples et variées.

Il doit respect aux institutions judiciaires : porter la robe professionnelle à tous les stades de la
procédure, manifester la courtoisie aux juges, être prêt à aider la justice, contribuer à l’ordre et à la
tranquillité de l’audience, les plaidoiries doivent rester raisonnables et éviter tout glissement du verbe
ou propos injurieux. L’impossibilité de faire des actes de démarchages et de sollicitation et des actes
de publicités. Le respect du secret professionnel est obligatoire ; il doit s’abstenir de communiquer tout
renseignement pris des dossiers ou de publier des pièces documents ou lettre intéressant un
information en cours.

Devant les instances judiciaires 2 situations se présentent :

-l’instruction préparatoire où l’avocat ne doit rien laisser sortir

-l’audience caractérisée par la publicité : le prévenu autorise l’avocat à divulguer le secret ou ne


l’autorise pas. L’avocat doit respecter l’attitude de son client sauf quand le devoir d’assistance va
contre la conservation du secret.

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Seul un avocat non engagé par l’une des parties et qui a des informations susceptible d’aider la justice
peut être témoin comme toute autres personnes.

B- les experts

Ils peuvent avoir un rôle déterminant dans un procès au regard des liens étroits qu’elle peut avoir avec
les droits et libertés des plaideurs. d’après le dahir du juin 2001, il est définit comme étant un spécialiste
qui est chargé par les juridictions d’instruire des points à caractère technique. Il lui est interdit de donner
son avis sur tous points de droits, leurs avis sont reçus par les juridictions à titre de simples
renseignements

L’expertise a une influence sur les droits et libertés des parties au procès

1- exercice de la fonction et désignation des experts

Il faut être inscrit sur le tableau des experts judiciaires des experts judiciaires, auprès d’une cour d’appel ou
au niveau national, par arrêté du ministre de la justice sur proposition d’une commission instituée. Il peut
demander l’inscription au tableau national après 5ans d’exercice. Le refus de la candidature doit être
motivé et ne s’oppose pas à la présentation de candidature l’année suivante.

La mission de l’expert doit être précisée et limitée, aux aspects techniques du procès. Le juge d’instruction
qui ne donne pas suite à une demande d’expertise doit motiver sa décision qui reste susceptible d’appel
dans des délais assez courte. La désignation et l’ordonnance par le juge d’instruction est obligatoire,

En présence du juge d’instruction, les experts peuvent entendre les déclarations de personnes autres que
l’accusé, sauf le cas des médecins qui peuvent être interrogés à l’absence du juge d’instruction et des
avocats. Les parties, peuvent demander au juge d’instruction que l’expertise s’étende à des actes ou à des
personnes à même d’apporter quelques éclaircissements.

La mission de l’expert prend fin avec l’établissement d’un rapport signé par lui et décrivant les opérations
et leurs résultats. Le rapport de l’expertise est déposé au greffe de la juridiction qui l’a demandé contre
récépissé, et une copie peut être remise aux parties.

Les parties sont convoquée par le juge d’instruction ou le juge chargé du contrôle de l’expertise pour être
informées des résultats de l’expertise et pour qu’elles fassent des déclarations.

2- Droits et obligations des experts

La protection de l’expert contre les menaces des parties englobe les deux facettes de la personne comme
expert ou témoin à l’instar des victimes, des témoins ou dénonciateur.

L’expert personne physique prête serment et doit suivre les sessions d’études organisées par le ministère
de la justice sous peine de non renouvellement de son inscription au tableau. Il doit établir son rapport
dans les délais impartis par la décision du juge, les prorogations de délais sont prévues et peuvent se
justifier par des difficultés diverses que l’expert doit communiquer à la juridiction qui a diligenté
l’expertise.

Les véritables chargés du contrôle de l’activité des experts sont le 1er président et le procureur général du
roi près de la cour d’appel pour les experts inscrits au tableau de ladite cour, et ceux près de la cour
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suprême pour les experts inscrits au tableau national. Ils effectuent des enquêtes, ou chargent les
présidents des TPI et les procureurs près de ces tribunaux, de les effectuer. Le 1er président ou le procureur
général lors de manquements à se obligations, peut ordonner l’audition de l’expert en question et
communique le procès verbal d’audition au ministre de la justice qui le transmet à la commission.

L’expert est exposé à des sanctions disciplinaires et pénales (relèvent des juridictions pénales). Il est
convoqué devant la commission pour être entendu, il peut être assisté d’un avocat , avoir communication
du dossier et en faire copie à l’exception du rapport du 1er président et du procureur général près de la
cour d’appel. En cas de condamnation, un arrêté motivé est pris par le ministre de la justice et une série
d’informations et d’affichage est organisée au niveau national ou régional, la décision est susceptible de
recours devant les tribunaux administratifs pour excès de pouvoir.

L’expert est justiciable pénalement en cas de corruption, faux témoignage, et de fausse qualité.

C- les huissiers de justice.

La loi énonce le caractère libéral ; l’incompatibilité avec toute fonction publique, commerciale ou judiciaire.

Il doit être titulaire d’une licence en droit ou un diplôme équivalent. Leur attributions sont fixées par l’art
15 du dahir organisant la profession : il procède à toutes les notifications, à l’exécution des jugements,
mandats et décisions ainsi que les effets et contras ayant force exécutoire avec recours à la justice. Il ne
peut procéder aux actes d’exécution concernant l’évacuation des lieux et des ventes des immeubles, des
navires, et des fonds de commerce. Il délivre les convocations du juge conformément aux règles de la
procédure civile et aux autre règles, notifie des mises en demeure à la demande de l’une des parties,
procède à la constatation matérielle pure à la demande de la juridiction ou l’une des parties.

L’huissier e justice peut être remplacé par un secrétaire assermenté pour notification et reste sous
responsabilité. Il effectue ses fonctions conformément aux règles générales de l’exécution sous le contrôle
de président du tribunal ou son délégué. Il peut recourir à la force publique après autorisation du ministère
public, il établit ses actes, notification, et les pv en 3 exemplaires. Il est responsable de ses fautes
professionnelles et doit s’assurer pour cela. Il garde les dossiers pendant 5ans à partir de la fin des actes de
procédure et doit les remettre à l’expiration de cette date au greffe du tribunal contre récépissé.

Aucun acte ne peut être effectué à son propre bénéfice, celui e son conjoint, ascendants, descendants,
collatéraux ou proches jusqu’au 3ème degré.

Le président du tribunal contrôle les activités de l’huissier de justice, et le ministère public d’effectuer une
inspection dans les bureaux des huissiers de justice, il peut suspendre son activité pour une durée ne
dépassant pas 2 mois. Les mesures disciplinaires peuvent aller d’un avertissement, au retrait définitif de
l’autorisation.

Section III : les institutions de la justice

Ils intègrent l’organisation judiciaire qui est l’ensemble de juridictions de droit commun ou d’exception.

&I- Aperçu sur l’organisation judiciaire du royaume

I- les juridictions de droit commun

Yousra Elidrissi-Dafali
Elles ont vocation à connaitre de toutes les infractions sauf celles attribuées par un texte spécial à une
autre juridiction.

Se sont les juridictions de 1ère instance, les cours d’appels, et la cour suprême.

A- les TPI

Ils sont composés de juges sous l’autorité d’un président, d’un parquet et d’un secrétariat-greffe.

Le tribunal tient ses audiences avec 3 magistrats ou un juge unique qui statut dans certaines affaires dont
la peine ne dépasse pas 2 années d’emprisonnement ou une amende.

Les tribunaux communaux siègent à juge unique et ne connaissent que les contraventions.

Le parquet est composé d’un procureur du roi, de substituts et d’un secrétariat.

Un greffe s’occupe de l’administration et des aspects techniques des procédures.

B- la cour d’appel

Elle est composée d’1er président, de présidents de chambres et de conseillers. La cour répartie les tâches,
et elle est divisée en chambres.

La cour est divisée en chambre des appels correctionnels et en chambre correctionnelle près de la cour
d’appel. A son tour, la chambre correctionnelle est scindée en 2 chambres : - l’ancienne chambre et la
chambre des appels criminelles. Elle est composée d’un président et de 2 conseillers et non de 5
magistrats, elle peut s’adjoindre à un ou plusieurs conseillers désigné par le président de la cour d’appel
qui participe à des actes de poursuite.

Le parquet est dirigé par un procureur général du roi assisté de substitues généraux. Et le secrétaire du
parquer gère les tâches administratives.

C- la cour suprême

Composée d’un 1er président et de 5 présidents de chambres. Elle tient ses audiences avec 5 magistrats
assistés d’un greffier, un procureur général du roi assisté d’avocats généraux compose le parquet. Elle
comprend une chambre criminelle, mais ses attribution sont de cassation.

II- les juridictions d’exception

Ces juridictions sapent la règle de l’uniformité de la règle de droit. Elles se justifient par le statut spécial des
personnes qu’elle juge.

Au Maroc, on en trouve que la juridiction des militaires, et la juridiction des mineurs au sein des
juridictions pénales de droit commun, et sont devenues des juridiction spécialisées.

A- les juridictions de mineurs

Parmi les modifications rapportées : l’instauration d’un juge des mineur au TPI (peines ne dépassent pas 2
années d’emprisonnement commis par le mineur)

Yousra Elidrissi-Dafali
Une chambre de mineur au TPI présidée par le juge des mineurs
assisté de 2 assesseurs.

Au niv de la cour d’appel : un conseiller et une chambre correctionnelle des mineurs s’occupent de cette
catégorie de délinquant. Leurs décisions peuvent faire l’objet d’appel devant la chambre des appels
correctionnels pour mineurs.

Au niv des crimes, une chambre criminelle est prévue avec un appel possible de ses décisions devant la
chambre des appels criminels des mineurs.

Elles se caractérisent par des mesures visant la sauvegarde de ce qui peut l’être dans la d’un enfant.

A- le tribunal militaire

Institué et réglementé par un dahir du 10 novembre 1956 formant le code de justice militaire. Siégé à
rabat, mais peut sur décision royale, tenir audience ailleurs.

Sa composition est différente selon le grade du militaire jugé, en cas de pluralité de grade, c’est le grade le
plus élevé qui est tenu en compte. Les fonctions du ministère public sont assurée par un juge assisté par
des substituts, et assurée par des officiers militaires.

&II- de la compétence des juridictions

L’aptitude à juger est une compétence est envisagée dans 3 sens :

 Point de vue matières : les juridictions ont la capacité de juger


 Point de vue espace ou territoire : la juridiction a un droit de regard
 Point de vue des personnes à juger : concerne pratiquement les juridictions d’exception

I- compétence d’attribution

La compétence matérielle, d’attribution, impose une double distinction. Le tribunal compétent est
déterminé selon la nature de l’infraction (politique, militaire, ou de droit commun). L’art 11 du CP distingue
entre les crimes, les délits, et les contraventions.

La compétence concerne non seulement les juridictions de jugement mais aussi les juges d’instructions.

A- les règles générales

1- En matière de l’instruction

Elle est obligatoire pour tous les crimes à 2 degrés : celui du juge d’instruction et celui de la chambre
d’accusation de la cour d’appel, et quand le crime était le fait d’un mineur. Et facultative en matière
délictuelle sauf texte spécifique.

L’instruction est obligatoire : =>en matière de crime passible de la peine de mort ou de la réclusion à
perpétuité ou d’une sanction max de 30ans.

=> les crimes commis par les mineurs et les délits en vertu d’un texte spécial.

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Elle est facultative dans les autres matières sauf pour les crimes et délits commis par les mineurs et pour
les délits dont la sanction est de min 5ans.

La chambre d’accusation comme la chambre correctionnelle, connaissaient des appels contre les décisions
du juge d’instruction, mais la chambre d’accusation était un 2eme degré d’instruction obligatoire ;
l’ordonnance du juge d’instruction fait l’objet d’un 2eme examen par la chambre d’accusation quand il
termine une instruction qui ordonne le renvoi devant la juridiction criminelle régionale. Elle pourra donner
une autre qualification aux faits, et décider la poursuite ou non contrairement à l’ordonnance du juge
d’instruction et renvoyait devant la juridiction compétente.

-pour atténuer le risque de dysfonctionnement de l’instruction au 1er degré, le dossier passe directement
du ministère public au juge du fond qui en cas de besoin recoure à une enquête complémentaire puis à
une instruction complémentaire.

Le président établit un rapport annuel sur l’état de l’instruction dans le ressort de la cour d’appel et envoie
un exemplaire au procureur général près de la cour d’appel.

2- en matière de jugement

* compétence du juge de proximité

La juridiction de proximité est venue remplacer le juge communal et d’arrondissement. La procédure est
orale, gratuite, et exempte de toutes taxes judiciaires, les audiences sont publiques. Il siège à juge unique
assisté d’un greffier et sans la présence du ministère public.

Le juge de proximité peut prononcer que des amendes et statuer sur l’action civile dans les limites de la
compétence de 5000 dh.

Ces décisions sont susceptibles d’annulation devant le président du TPI. Compétents à l’égard des
personnes majeures. L’autorité administrative locale est chargée de l’exécution des décisions du juge de
proximité.

*compétence du tribunal de 1ère instance

Juridiction de droit commun, il connaît de toutes les infractions dont l’attribution n’a pas été confiée à une
autre juridiction. Les crimes sont hors sa compétence. Il est compétent pour tous les délits et
contraventions sauf attribution expresse, à l’égard de toute personne même les mineurs de 18ans, et pour
juger les militaires ayant commis des infractions de droit commun. Il statut définitivement ou à charge
d’appel.

Le juge prononce par ordonnance, une amende ne dépassant pas la moitié du maximum légalement prévu
quand il s’git d’un délit dont l’amende ne dépasse pas 5000dh.

* compétence de la cour d’appel

2 chambres intéressent la matière pénale :

La chambre correctionnelle comporte :

Yousra Elidrissi-Dafali
 une chambre des appels correctionnels, s’occupe des appels interjetés contre les jugements en 1 er
ressort des tribunaux de 1ère instance.
 La chambre correctionnelle près de la cour d’appel, intervient dans 4 domaines (art 231) :
- demande de libération provisoire et des mesures de mise sous contrôle judiciaire
-demande d’annulation des actes d’instruction
-appels contre les ordonnances du juge d’instruction
-manquements attribués à un officier de la police judiciaire dans l’exercice de ses fonctions.

La chambre criminelle est divisée :

 Chambre criminelle près la cour d’appel : garde ses fonctions d’antan à savoir juger les infractions
prévues à l’art 416, et les infractions attachés aux crimes, elle statut impérativement sur les délits
de police et les contraventions qui lui sont déférés par erreur de qualification.
 Chambre des appels criminels : instaure un appel contre les arrêts de la chambre criminelle
* compétence de la cour de cassation

Ses attributions sont celle de la cassation des jugements et arrêts devenus définitifs pour des vices de
forme ou dans l’intérêt de la loi.

La chambre criminelle de la cour de cassation a hérité des compétences notamment de la haute cour

b- compétence des juridictions spécialisées

* juridictions des mineurs

Le législateur a instauré, au sein du TPI : une juridiction des mineurs composée d’un juge des mineurs et
d’une chambre de mineurs. Et au niveau de l’appel : un conseiller, une chambre correctionnelle des
mineurs, chambre des appels des mineurs, chambre criminelle des mineurs, et d’une chambre des appels
criminels pour les mineurs.

Le ministère public est chargé de la poursuite, ainsi que, l’action ne peut être introduite par constitution de
partie civile. Il vise la protection du mineur. Lors de l’existence d’un coauteur ou complice majeurs avec le
mineur, le m.p doit constituer un dossier uniquement pour ce dernier, et qui doit être communiqué au
juge des mineurs ou au conseiller chargé des mineurs. Il peut même après l’engagement de l’action et
avant un jugement définitif, requérir l’arrêt des poursuites si la victime accepte de retirer sa plainte. Le
ministère public reprend l’action publique en cas d’appariations des événements quand l’affaire n’ait pas
pris fin par prescription ou autre motif.

 En matière de contravention : le mineur est soumis aux dispositions de la loi pénale. Le mineur - de
12ans est remis à ceux ayant l’autorité sur lui. En cas de nécessité d’instruction, le ministère public
envoie le dossier au juge des mineurs, et le mineur est renvoyé soit devant le juge des mineurs soit
devant la chambre des mineurs près du TPI, qui applique la protection de mineur. La présence du
conseil est obligatoire, avec la séparation du mineur, des coauteurs majeurs lors du jugement.
 En matière délictuelle, le juge ordonne une ou plusieurs mesures concernant le régime de la garde
surveillée comme le fait de remettre le mineur à ses parents, ou à toute institution prévue pour
recueillir des mineurs en difficultés,… le code ne distingue pas entre les mineurs de + ou – de
12ans. La chambre délictuelle a les mêmes pouvoirs, sauf qu’elle apporte une distinction en

Yousra Elidrissi-Dafali
fonction de l’âge de l’enfant : -12ans : il doit être remis aux personnes qui s’en occupent ou aux
institutions prévues à cet effet, s’il s’avère que cet enfant a été négligé, ou délaissé…, elle peut
aussi décider de le mettre sous le régime de la liberté surveillée d’une manière provisoire et d’une
manière définitive. +12ans : elle peut décider, outre les mesures de protection et de correction, le
prononcé de sanction prévu à l’article 482 (emprisonnement ou une amende). L’emprisonnement
ne doit pas arrêter ses soins = recours, contre la décision de la chambre.

La chambre qui constate que les faits représentent un crime doit déclarer son incompétence et se
prononcer sur la liberté surveillée et sur la continuité du dépôt en prison.

 A un niv sup, la cour d’appel se trouve un conseiller chargé des affaires des mineurs, la chambre
correctionnelle des mineurs près de la cour d’appel et la chambre des appels correctionnels des
mineurs. Le conseiller en qualifiant les faits, renvoie devant la chambre criminelle des mineurs, le
tribunal de 1ère instance ou décide la non poursuite=> ses décisions sont passibles d’appel devant la
chambre correctionnelle près de la cour d’appel car elles s’apparentent à des mesures d’instruction
et non de jugement

La chambre des appels correctionnels : consacre la plupart de ses activités à l’analyse, une 2ème fois, des
jugements de la chambre des mineurs ou du juge des mineurs.

La chambre criminelle se compose d’un conseiller pour mineurs comme président et de 2 conseillers :
la présence du ministère public et d’un greffier est obligatoire, et statue de manière secrète. Elle ne peut
prononcer qu’une sanction d’emprisonnement allant de 10à15ans. Ses décisions sont susceptible de
l’appel devant la chambre des appels criminels qui se compose de président et 4 conseillers, elle est aussi
passible de cassation = décision de la chambre correctionnelle des mineurs.

L’art 466 interdit tout publication, le jugement peut être publié la condition d’enlever l’indentité du
mineur même avec les 1ère initiales du nom.

Le juge effectue une enquête approfondie sur la situation sociale et matérielle du mineur, son
caractère et ses antécédents, son comportement scolaire, professionnel avec ses amis et ses conditions de
vie. Il peut aussi demander un examen médical, psychiatre et psychologique à l’administration chargée des
affaires sociales, aux associations spécialisées et aux assistants sociales compétents.

* tribunal permanent des forces armées royales

C’est une juridiction devenue spécialisée au lieu d’exception. Elle ne juge plus les civils sauf en cas
d’infraction pendant la guerre, les militaires ayant commis des infractions de droit commun, le personnel
de la police judiciaire militaire dans l’exercice de ses fonctions.

B- conflits de juridictions et dérogations à la compétence d’attribution

1er cas : la volonté des juridictions de connaitre ou pas une même affaire

2ème cas : le tribunal compétent ne connaitra pas l’affaire pour des raisons politique judiciare

1- conflits de juridictions ou règlement de juge

Yousra Elidrissi-Dafali
- plusieurs juridictions vont vouloir connaitre d’une même affaire ou se déclarer incompétentes vis-à-vis de
cette même affaire.

D’après l’art 261 : il y a lieu à règlement de juges lorsque :

-Des cours, tribunaux ou juges -l’incompétence de plusieurs -la juridiction du jugement


d’instruction sont saisis de la juridiction à propos du même s’est déclarée incompétente
connaissance d’un même fait fait par décision devenue après renvoi ordonné par un
punissable. définitive. juge d’instruction.

Parmi les décisions que supposent ces conflits : les décisions en question doivent concerner cette question
de compétence, être définitives, et avoir un aspect judiciaire et non administratif.

Le C.P.P donne les solutions suivantes :

-entre 2 juridictions relevant du ressort judiciaire -entre 2 juridictions n’ayant pas une cour d’appel
d’une cour d’appel, le conflit est porté devant la comme juridiction supérieur commune, le conflit
chambre des appels correctionnels est porté devant la chambre criminelle de la cour
suprême. Elle est applicable aux cours d’appel, et
pour les juridictions n’ayant pas une supérieure
commune.

 La chambre des appels correctionnels intervient chaque fois que le conflit oppose une juridiction
de jugement à une autre, ou bien entre les juridictions d’instruction entre elles.
 La chambre criminelle de la cour suprême intervient quand le conflit oppose une juridiction
ordinaire à une autre exceptionnelle, en cas d’autres conflits.

Le ministère public, l’accusé, ou la partie civile, introduisent la demande sous forme de requête déposée
au greffe de la juridiction, et qui doit être notifiée dans 5 jours aux parties. La juridiction a 2mois pour
statuer.

La requête et l’instance à laquelle elle donne lieu n’ont pas d’effet suspensif. La décision de la juridiction
n’est pas susceptible ni d’opposition ni d’appel.

2- dérogations aux règles de compétence

Se sont des situation pénales où la juridiction compétente ne sera pas saisie de l’affaire qui reste de la
compétence de la juridiction saisi intialement.

Le droit marocain prévoit 3 situations :

-les questions préjudicielles -les cas de -les cas d’indivisibilité et les


correctionnalisation infractions d’audience
a- les questions préjudicielles

Se sont des difficultés civiles, administratives, ou pénales, soulevées avant le procès et qui doivent être
résolus avant le jugement de ce procès.

Yousra Elidrissi-Dafali
Le juge pénal est compétent pour trancher l’exception sauf les cas où la loi en décide autrement ou lorsque
l’accusé argue un droit réel immobilier. Dans le cas d’exception, le juge désigne à l’intéressé la juridiction
compétente en lui fixant n délai pour introduire sa demande faute de quoi il est procédé au jugement.

L’art 258 du CPP ne distingue pas entre l’exception préjudicielle à l’action publique et celle relative au
jugement. Quant à l’exception préjudicielle liée à un droit réel immobilier, tranché par le juge civil, elle ne
présente d’intérêt que pour le droit applicable. Quant à l’exception administrative et pénale, le juge pénal
a un grand pouvoir d’appréciation en fonction du sérieux de l’exception alléguée.

b- la correctionnalisation

C’est quand une infraction qualifiée par la loi comme un crime soit jugée comme délit correctionnel ≠
(n’est pas possible). Elle sape les règles de compétence d’attribution, la classification des infractions et le
principe légal. L’interprétation doit être en faveur de l’accusé mais avec l’avantage d’assurer une sanction.

La correctionnalisation pouvait avoir lieu tant qu’un jugement sur le fond n’a pas été rendu, mais pas après
au regard de l’autorité de la chose jugée.

c- cas d’extension de compétence

* infraction connexes et indivisible

Le texte des infractions connexes et indivisibles énumère 3 situations de connexité

/1/ consiste dans l’unicité d’exécution /2/3/ visent la commission d’un même fait
délictueux
L’indivisibilité est définit : comme étant les infractions liées entre elles par un lien fort au point que
l’existence de certaines ne se conçoit pas sans l’existence des autres, ou quand elles découlent d’une
même cause et du même mobile et commises en même temps et dans un même lieu.

A ne pas confondre avec la pluralité d’infractions où la juridiction compétent connait l’infraction la plus
sévère dans le CP.

L’extension intéresse l’instruction et le jugement. Le juge d’instruction ne peut procéder à une instruction
que sur le réquisitoire du procureur du roi même en cas de flagrant délit, il se limite aux énonciations du
réquisitoire ou de la plainte et s’étend aux coauteurs et complices des faits incriminés.

Contrairement au pouvoir du juge d’instruction, la chambre correctionnelle est plus étendu ; elle peut
ordonner une autre information s’étendant aux personnes et faits ayant échappé à l’instruction du juge.

* infraction d’audience

Elles peuvent être de simples perturbations ; le juge à l’audience ou dans tout lieu où s’effectue une
instruction judiciaire peut expulser le perturbateur, ou bien des infractions proprement dites.

 Dans le cas où le perturbateur est incarcéré : il est transporté à l’établissement pénitentiaire où le


greffier se déplace pour faire un compte rendu des discussions, réquisitoires du ministère public,
des jugements,…

Yousra Elidrissi-Dafali
 Si l’accusé n’est pas incarcéré, il est gardé sous surveillance de la fore publique à la disposition de la
juridiction
II- compétence territoriale
A- règles générales

Pour l’établissement de la compétence on prend en considération : le lieu de commission de l’infraction, la


résidence du prévenu et celui de son arrestation.

1- en matière d’instruction

La compétence territoriale de ce magistrat s’étend à toutes les infractions commises dans le ressosrt de la
cour d’appel où il exerce. Le juge d’instruction est compétent chaque fois qu’un élément de l’infraction a
été commis au Maroc même si les autres éléments l’ont été ailleurs.

2- en matière de jugement

a- tribunal de 1ère instance

* juge de proximité

Il est institué des juridictions de proximité dans le ressort des tribunaux de 1 ère instance dont la
compétence territoriale se répartit comme suit :

- les sections des juridictions de proximité au sein des tribunaux de 1 ère instance ; la compétence
territoriale englobe les collectivités locales situées dans le ressort de ces tribunaux.

- les sections des juridictions de proximité au sein des centres du juge siégeant : la compétence. T englobe
les collectivités locales situées dans le ressort du centre de juge résident.

*compétence territoriale du TPI

La juridiction. C.T est soit celle du lieu de :

- La commission de l’infraction -La résidence de l’auteur -lieu de l’arrestation

Pour les mineurs : le juge compétent est soit celui du lieu de :

-commission de l’infra -résidence du mineur -ceux ayant autorité sur lui -où le mineur a été retrouvé

b- cour d’appel = même termes que le TPI

la chambre criminelle est compétente pour juger tous les crimes commis dans ou en dehors de son ressort
dès le moment où le renvoi est fait par le juge d’instruction. Et incompétente dans le cas où le crime est du
ressort du tribunal permanent des FAAR.

c- cour de cassation

est compétente dans toutes les juridictions ordinaires ou non et quelque soit leur degré.

B- dérogations aux règles de compétence territoriale.

Yousra Elidrissi-Dafali
1- dérogations liées à la qualité de certaines personnes

Le CPP organise une instruction et un jugement en fonction de la qualité du prévenu.

La chambre criminelle de la cour de cassation d’ordonner, sur réquisition du procureur général à ladite
cour, une instruction, qui peut aboutir à une décision de non poursuite ou à un renvoi devant la chambre
criminelle de la cour suprême. Cette dernière statue et sa décision est susceptible d’appel dans les 8jrs
devant la cour suprême. Aucune demande de partie civile n’est recevable devant la cour suprême. Aucune
demande de partie civile n’est recevable devant la cour.

La procédure est déclenchée pas le procureur général du roi près de la cour suprême qui saisit la chambre
criminelle de ladite cour, qui décide s’il y a lieu ou non d’instruction.

=> Si oui, elle désigne une cour d’appel autre que celle où s’exerce le poursuivi. Le 1 er président désigne un
juge d’instruction ou un conseiller qui transmet le dossier, au procureur général pour présenter ses
réquisitions

=>en cas de crime, l’affaire est renvoyée devant la chambre criminelle de la cour d’appel, ou bien la
chambre des appels correctionnels, en cas de délit. Toutes décisions concernant l’instruction sont
susceptibles de cassation

-Si les poursuites concernent un juge de TPI ordinaire ou spécialisé, le procureur général près de la cour
d’appel renvoie l’affaire devant le 1er président de ladite cour qui décide s’il y a instruction ou pas.

-si les faits concernent un pacha, le 1er khalifat du gouverneur, chef de cercle, caid,… le procureur général
près de la cour d’appel déclenche la procédure auprès du 1er président de la cour d’appel.

-La partie civile peut intervenir devant la juridiction du jugement.

2- dérogation liées à un élément d’extranéité

D’après le CPP, le juge marocain est compétent à l’égard de toute personne ayant commis une infraction,
un élément de l’infraction, ou une de ses suites sur le territoire marocain.

a- Etendu et limites de la compétence du juge marocain

=>en territoire : c’est l’étendu géographique où s’exerce la souveraineté effective de l’Etat marocain, il
s’agit aussi des navires et des aéronefs marocain quelque soit l’endroit où ils se trouvent, sauf s’ils sont
soumis en vertu du droit international, à une loi étrangère.

Chaque infraction commise sur un navire ou un avion marchand en stationnement au Maroc, ou par un
marocain sur un navire marocain mais en stationnement dans un port étranger, relève des autorités
judiciaires marocaines.

- la juridiction compétente est celle où se trouve le port ou celle où le délinquant a été arrêté. Pour les
infractions dans les avions, la juridiction compétente est celle où l’avion a atterri ou du lieu de l’arrestation
du délinquant.

Yousra Elidrissi-Dafali
-une infraction commise par un marocain à l’étranger peut relever de la compétence des juridictions
marocaines, sous certaines conditions.

Seul le ministère public du lieu de résidence du délinquant ou du lieu de son arrestation a droit de
poursuite.

Pour les étrangers, les juridictions marocaines sont compétentes à leur égard dans 2 situations :

-si la victime est de nationalité marocaine, peu importe que l’étranger soit l’auteur principal coauteur ou
complice

-quand les agissements ont lésé des intérêts de l’Etat marocain ; l’infraction touche à la sécurité de l’Etat
(contrefaçon de sceaux,…)

b- l’extradition

Elle consiste pour un pays étranger à demander, de l’Etat marocain, la remise d’un accusé ou d’un
condamné qui se trouve sur le territoire du Maroc. La poursuite ou la condamnation doivent être au nom
de l’Etat requérant.

*Condition de l’extradition personne

L’infraction

La personne dot être un national ou un étranger ayant commis l’infraction soit sur, ou en dehors du
territoire de l’Etat requérant. L’infraction commise par étranger doit être celle où la législation marocaine
autorise les poursuites même pour l’infraction commise à l’étranger par un étranger.

Un marocain de nationalité ne peut faire l’objet d’extradition contrairement au marins et militaires si


l’infraction n’est pas propre au domaine militaire.

Ainsi, l’infraction doit être de celle sanctionné par une peine privative de liberté dont le minimum est 1
année d’emprisonnement. Et si l’accusé a été condamné, la peine prononcée contre lui doit être > ou = à
4mois d’emprisonnement. Ces règles sont applicables aux cas de coaction et de complicité.

-> en cas de pluralité d’infractions : l’extradition a lieu si le totale des peines de toutes ces infractions est =
au moins à 2 années d’emprisonnement.

L’extradition n’est accordée que si l’Etat requérant s’oblige à ne poursuivre l’accusé que pour les faits
mentionnés dans la demande et si la nouvelle qualification donne aux faits le caractère d’un délit ou d’un
crime.

=> l’infraction politique ne peut faire l’objet d’extradition. Est exclu de cette interdiction ;

-si l’infraction consiste dans une agression contre le chef de l’Etat, un membre de sa famille ou un
membre du gouvernement,

-les actes commis à l’occasion d’une révolte ou d’une émeute

- elle n’est pas accordée :

Yousra Elidrissi-Dafali
-en cas de crimes liés aux impôts, aux droits douaniers et à l’échange n’exposent pas leurs auteurs à
l’extradition sauf accord de réciproque.

-si l’infraction est commise sur le territoire marocain ou quand des poursuites ont été entamées au
Maroc.

*la procédure

La demande est faite aux autorités marocaines par voie diplomatique, accompagnée d’un dossier
comprenant l’original ou l’équivalent de la décision privative de liberté, l’ordre d’arrêter,… elle doit
comprendre une description minutieuse de la personne demandée et l’engagement à ne le poursuivre
pour autres faits que ceux faisant l’objet de l’extradition.

Le ministre des affaires étrangères adresse le dossier à celui de la justice qui lui donner la suite nécessaire.

Le procureur de roi près du TPI de rabat peut ordonner l’arrestation d’une personne étrangère, en cas
d’urgence et sur demande directe des autorités judiciaires de l’Etat requérant ou de l’Interpol. En cas
d’arrestation : le procureur du roi près du TPI de Rabat doit informer immédiatement le ministère de
justice et l’avocat général près de la cour suprême. La personne arrêtée est soumise à un interrogatoire du
ministère public dans les 24h après l’arrestation, le M.P doit s’enquérir de son identité et de l’informer du
titre exécutoire émis à son encontre. Un pv est dressé et la personne est transportée dans une prison du
ressort e la cour de cassation qui statue sur la demande d’extradition et sur les demandes de liberté
provisoire.

En cas de refus : pour erreur ou manque d’une condition, sa décision devient définitive et l’accusé est
remis en liberté, son dossier est envoyé au ministre de la justice dans les 8jrs après l’information des
autorités diplomatiques. En cas d’accepte : elle envoie le dossier et des extraits de la décision, dans la
huitaine au ministre de justice qui peut provoquer un décret d’autorisation d’extradition.

Chapitre II : Principes et règles relatives à la complexité du procès pénal

Ils intéressent 2 domaines : l’action publique (1)

L’action civile (2)

-(1) est l’œuvre d’un organe à qui la loi a confié en priorité le déclenchement de cette action et la oursuite
de l’accusé.

-(2) reste un souvenir de la procédure accusatoire- elle revient à la victime d’une infraction que demande
réparation du dommage causé par cette même infraction, et déclenche l’action publique.

Une infraction à la loi pénale entraine souvent une action publique. La victime civile peut demander une
réparation du dommage par voie de l’action civile.

Section I : l’action publique : exercice et extinction

L’action publique suppose l’existence de parties qui l’exercent et contre lesquelles elle s’exerce, elle dure
jusqu’à ce que le jugement soit devenu définitif et après épuisement des voies de recours. Le ministère

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public et le juge d’application des peines veillent à l’exécution des décisions judiciaires. L’action publique
doit être : Objective

Impartiale ne peut être arrêtée ou interrompue par désistement ou transaction (sauf cas d’exc)

&I- les parties à l’action publique

I- les demandeurs de l’action publique le ministère public (A)

Certaines personnes et institutions désignées par la loi (B)

A- le ministère public

C’est l’organe étatique auquel la loi a confié le déclenchement des poursuites et leur contrôle
jusqu’au prononcé d’une mesure pénale, et qu’elle devienne définitive. Il se trouve dans
toutes les juridictions du royaume sauf au niv des tribunaux communaux et
d’arrondissement. Il existe tant au niveau des juridictions de droit commun que des
juridictions d’exception.

Les membres du ministère public ont un caractère bicéphale : ils sont à la fois des
fonctionnaires sous l’autorité du ministre de la justice et des magistrats ≠ aux autres
magistrats.

1- le ministère public au niveau des juridictions

a- Au niveau des tribunaux de droit commun

-Les juridictions de proximité ne siègent pas avec un ministère public

-Au niv des TPI : le M.P est représenté par un procureur du roi assisté de substituts du
procureur et d’un secrétariat. Et si le P.R déclenche les poursuites et reste une partie au
procès, il accomplit es tâches multiples que le nouveau code énumère dans les art 39 à 47 :

-le déclenchement des poursuites -le contrôle de l’enquête préliminaire

-notation des membres de la police judiciaire -saisie des juridictions d’instruction ou de


jugement

-demandes de l’application du droit pénal -exercice des voies de recours

Yousra Elidrissi-Dafali
-remise des choses à leurs propriétaires en cas de litige futilité -l’applic des décisions du
juge d’instru et ,
juge des mineurs

-information du procureur général des crimes dont il a eu connaissance -surveillance


du déroulement ,
de la garde à vue

Et en étant de la juridiction debout, il ne doit pas participer au prononcé des jugements ni


assister aux délibérations, mais il peut procéder à des conciliations dans des cas bien précis.

D’après le CPP, la victime ou l’accusé, pour des infractions dont la sanction de dépasse pas
2ans d’emprisonnement ou une amende ≤ 5000dh , peut demander au représentant du
ministère public de consigner la transaction convenue entre eux dans un PV, dressé en
présence des parties et de leurs conseils et comporte la date de l’audience en chambre de
conseil et la signature du procureur et des parties, pour l’envoyer au président du tribunal
afin de le notifier sous forme d’une ordonnance judiciaire, en présence du ministère public,
des parties ou de leurs conseils.

Dans les cours d’appel, le ministère public est représenté par un procureur général du roi
assisté de substituts généraux. Cet organe déclenche également les poursuites en matière
criminelle d’une manière principale et dans les délits d’une manière exceptionnelle, et est
partie au procès.

Le ministère public existe aussi au niv de la cour suprême (procureur général du roi et
avocats généraux), et ne juge pas au fond, il propose ses conclusions pour une bonne
application de la loi et défend les interprétations légales les plus conforme. D’un point de vue
administratif : le procureur génral du roi a un pouvoir de contrôle sur les membres du
ministère public de ladite cour, et adresse ses remarques et orientation aux procureurs
généraux près des cours d’appel et aux procureurs du roi près des TPI.

b- le ministère public au niveau des juridictions d’exceptions

Yousra Elidrissi-Dafali
Auprès du T. permanant des Forces Armées Royales, le ministère est représenté par un
procureur ou procureur général, désigné parmi les juges militaires. Il siégeait à la cour
spéciale de justice assisté de 2 juges de la cour d’appel. L’institution du parquet restait sous
le contrôle direct du ministre de la justice.

Le parquet de la haute cour de justice, est composé des membres désignés par l’assemblée
nationale.

2- le statut spécial des juges du ministère public

Le statut du ministère public auprès des tribunaux se caractérise par un dédoublement des
fonctions ; la défense des intérêts de la société, et les origines historiques. Il est la fois le
représentant de l’exécutif des t et une partie obligatoire dans le procès à caractère pénal.

a- le ministère public

Les membres du ministère public restent sous l’autorité du ministre de la justice. Ce dernier
n’est pas un membre du ministère public car n’est pas un magistrat, il détient un pouvoir
disciplinaire allant jusqu’à la révocation en passant par un rappel à l’ordre, déplacement,
dégradation, …

Le procureur général près de la cour suprême peut donner des instructions et émettre ses
observations à tous les membres du parquet sous son autorité, il informe également le
ministre de la justice de leurs comportements déviationnistes. Les chefs du parquet doivent
rendre compte à leurs supérieurs de l’état des affaires importantes dans leurs ressorts
respectifs.

Les membres doivent suivre les instructions dans la procédure écrite et sont libres de
développer oralement leurs propres opinions, qui doit être guidée par le principe de justice et
de conscience individuelle de représentant du ministère public. Le procureur général de
défense sociale/ moderne essaye de trouver la peine qui puisse aider un homme à retrouver
sa place dans la société.

b- le ministère public : composante obligatoire des juridictions


répressives

Yousra Elidrissi-Dafali
le représentant du ministère public est un magistrat dont les fonctions sont dominées par
certains principes particulier. Le magistrat dans ses rapports avec la juridiction répressive,
l’administration publique, et l’exécutif, le ministère public est indépendant de la magistrature
de jugement et de l’instruction. = la séparation des fonctions de poursuite, d’instruction et de
jugement.

La même indépendance s’observe à l’égard du juge d’instruction, il peut ouvrir une enquête
que sur demande du parquet sauf cas d’urgence ou de flagrance. Dans ce dernier cas, il le fait
à titre d’officier supérieur de la police judiciaire habilité à procéder aux actes nécessités par
l’urgence ou la flagrance.

Le ministère public est aussi indépendant dans ses rapports avec les parties au procès, qu’elle
soit l’accusé, la victime de l’infraction ou la partie civile, et tout ce qui peut intervenir entre
les parties au procès : désistement, retrait de plainte au profit de l’accusé, transaction sauf cas
spécifiques par la loi.

Les membres du ministère public peuvent se rétracter et revenir sur leurs décisions, par appel
ou cassation, chaque fois qu’ils s’aperçoivent qu’ils se sont trompés ou qu’ils ont demandé,
par erreur ou par méconnaissance de certains faits, une application donnée du droit. Cette
rétractation s’applique devant les décisions du juge de l’instruction et celles des juridictions
de jugement. => l’acte accompli par un des magistrats du siège engage tous les membres du
ministère public, et qu’au long d’un même procès, ils peuvent se remplacer les uns les autres
(règle de l’unité) ≠ magistrats du siège.

Le supérieur hiérarchique peut :

=>retirer le dossier à un de ses membres : ouvre un droit à un recours en annulation

=>le sanctionner par une mesure disciplinaire : cette sanction exige une faute au sens
administratif et sollicite l’intervention de l’autorité suprême, et doit être prise par Dahir.

c- dans l’exercice de ses fonctions, le ministère public peut engager sa


responsabilité

Yousra Elidrissi-Dafali
le principe est l’irresponsabilité des membres du ministère public qui ne sont pas tenus aux
frais de l’instance ou à des dommages intérêts en cas de non-lieu, relaxe ou acquittement,
ainsi des propos qu’ils peuvent tenir à l’audience. Sauf que le représentant du ministère
public peut engager sa responsabilité pénal/ civile selon la procédure de prise à partie :

=> Pénalement : dans l’exercice de ses fonctions, il se rend coupable de dol, vol, corruption,
concussion, trafic d’influence : par ex : viole des droits personnels ou nationaux d’un
individu, déclenchement des poursuites contre des personnes jouissant de l’immunité
juridique,…

=> Civilement : les dommages qui peuvent résulter de ses infractions. La demande en
réparation doit se faire devant la juridiction de droit commun

B- Autres sujets actifs de l’action publique

-la victime a le droit de déclencher l’action publique.

-les tribunaux d’audience ont aussi ce monopole pour toutes les infractions touchant la police des
audiences. L’administration des douanes, des impôts et des eaux et forêt peuvent aussi déclencher l’action
publique, elles peuvent aussi l’exercer sans recours obligatoire au ministère public.

L’exercice concomitant de l’action publique par le ministère public et l’administration a lieu chaque fois
que la peine encourue est l’emprisonnement et l’amende. L’administration peut toute seule exercer
l’action publique dans le cas où seule une peine d’amende ou de confiscation est prévue. La transaction
peut avoir lieu, et l’administration supporte les frais du procès en cas de perte.

II- les défenseurs à l’action publique

Se sont les auteurs, coauteurs et complices des infractions. Le DPM reconnait dans des limites, la
responsabilité pénale du fait d’autrui t avec des nuances, celles des personnes morales

=> la responsabilité du fait d’autrui vise la protection de l’individu, et celle de la société la sanction frappe
le responsable bénéficiaire de l’activité incriminée. L’action publique s’exerce contre des défendeurs
déterminés et pénalement responsables, et ne s’exerce pas contre l’auteur d’un délit civil où la victime ne
demande que réparation suit à un trouble privé, et contre les tiers civilement responsables de prévenu, ses
débiteurs ou ses héritiers.

Quant aux personnes morales de droit privé, leur responsabilité ou celle de leurs dirigeants peut être
engagée : fermeture d’établissement, amende, emprisonnement, liquidation,…

Pour les personnes morales de droit public, leur nature s’oppose théoriquement, à l’idée d’une action
publique ; elle est inconcevable qu’elle se trouble elle-même.. le fonctionnaire est potentiellement passible

Yousra Elidrissi-Dafali
des poursuites pénales. Et le droit administratif prévoit l’hypothèse de la responsabilité subsidiaire de
l’Etat.

&II- modalités et moyens de l’action publique

I- le principe de l’opportunité des poursuites

A- sens et contenu

Le principe de l’opportunité des poursuites s’oppose à celui de légalité des poursuites ; le ministère public
poursuit chaque fois qu’il est informé d’une infraction à la loi pénale.

Le droit marocain opte pour le principe de l’opportunité des poursuites, et ne rejette pas celui de la légalité
des poursuites en ce qui concerne l’exercice de l’action publique.

Le CPP pose le principe que le parquet reçoit les procès-verbaux, plaintes, et dénonciations et apprécie la
suite à leur donner= cette liberté n’est pas totale : elle se manifeste à l’égard de : l’administration et des
ordres de l’autorité centrale qui ne concernent que les formalités écrite, du pouvoir judiciaire en raison de
la séparation des pouvoirs, et de la partie civile.

Le parquet peut demander et concentrer toutes les informations, et se permettre de décider de


l’opportunité ou non des poursuites

= cette liberté du ministère public reste tributaire de plusieurs considérations dont l’ampleur de
l’infraction, le dommage causé à l’ordre public et aux intérêts des tiers.

Si le parquet décide de poursuivre son acte à un caractère juridictionnel, dans le cas inverse (classement
sans suite), son acte reste une mesure administrative non susceptible d’aucune voie de recours et n’a pas
l’autorité de la chose jugée, il reste archivé avec toutes ses pièces, le parquet peut à tout moment le
reprendre et déclencher des poursuites. Le ministère public transmet les pv, plaines et dénonciations aux
autorités chargées de l’instruction ou du jugement o les conserve par décision toujours révocable.

B- portée ou restrictions au principe de l’opportunité des poursuites

La loi prévoit des où le parquet ne pas poursuivre et d’autres où il est obligé de le faire.

1- les limites à la poursuite définitives

Temporaires

a- les empêchements définitifs

ils sont justifiés par la réalisation d’une finalité sociale ; en cas d’amnistie, de prescription ou du décès du
délinquant, d’immunités. L’immunité est une incompatibilité et peut concerner les nationaux et les
étrangers.

=> L’immunité concernant les nationaux : peut être juridictionnelle, général ou spécifique ; cas de SM le
roi, et sa famille. Elle concerne aussi les parlementaires pour les opinions exprimées en assemblée ou en
commission sauf quand les propos portent atteinte à la forme monarchique du régime, à la religion ou au

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respect dû au roi. En dehors de son mandat, le parlementaire peut être poursuivi et a fortiori en cas de
flagrant délit.

On en trouve aussi parmi les empêchements définitifs :

- les compétences du ministère public,

-les infractions commises par les membres du gouvernement où seule la chambre des députés est habilitée
à engager des poursuites, l’accusation se fait par vote secret et à majorité des 2/3 de la chambre à
l’exclusion des membres chargés de l’instruction et jugement.

-les infractions commises par des fonctionnaires ou par des fonctionnaires ayant un statut spécial.

Au niveau d’immunités diplomatiques : les chefs d’Etats étrangers, les ambassadeurs et leurs familles ; e
cas d’infraction, le ministère public s’adresse au ministre de la justice qui transmet au ministre des affaires
étrangères qui informe son homologue étranger. Cette immunité ne s’étend pas au coauteur et aux
complices de la personnalité étrangère.

b- les empêchements temporaires

=>les cas où la poursuite du ministère public est soumise à une autorisation du ministre de la justice :

 les affaires relevant de la compétence de la cour spéciale de justice où le ministre donnait l’ordre
par écrit,
 demande de révision du procès pénal où un ordre écrit doit être formulé par la chambre criminelle
de la cour suprême.

=>les cas où l’autorisation de la levée de l’immunité à la chambre des représentant est nécessaire avant la
poursuite :

 Les parlementaires ayant commis des infractions des sessions

=> les cas où la demande doit être formulées :

 Cas d’insultes à l’encontre de certains corps constitués, qui délibèrent et décident de la poursuite
ou non
 Cas d’atteinte à l’honneur et d’insultes dirigés contre les chefs d’Etats et leurs représentants
diplomatiques

=> les empêchements occasionnés par la nécessité d’une plainte de la victime : dans ces cas le préjudices
est privé :

 Les infractions commises entre parents : adultère, vols, recel

2- l’obligation de poursuivre

Le parquet peut recevoir des ordres de poursuivre émanant du ministre de la justice ou des supérieurs
hiérarchiques. Il garde tout de même la liberté de développer, oralement et d’une manière libre ses
opinions.

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La chambre correctionnelle peut de son côté demander un complément d’information et même
l’ouverture d’une information contre des personnes non mentionnées dans le réquisitoire du parquet.

Le parqué est obligé de poursuivre en cas de constitution de partie civile et celui de l’intervention de
l’administration publique.

II- les moyens de poursuite (modalités et exercices)

La citation directe, la réquisitoire introductif, la constitution de partie civile

A- la citation directe

C’est un acte solennel établi par le ministère public et notifié au délinquant pour assister à l’audience. Elle
employée dans le cas où une instruction préparatoire n‘est pas engagée, elle réalise une économie de
temps et de moyens et rend inutile bien des formalités.

1- le formalisme de la citation directe

-Elle comporte : - le jour, l’heure et le lieu de l’audience

-énonce le genre d’infraction, et lieu de sa commission, et les textes applicables.

L’omission de ses mentions rend la citation nulle.

-Sa notification au délinquant en suivant les règles de la P.C : envoie par service des plis et notifications des
juridictions au domicile du délinquant ou celui de son mandataire.

-la date de l’audience doit respecter les délais min au déplacement 15 jrs pour les résidents au Maroc, 2
mois pour les résidents d’Afrique,…

2-conséquence de la citation directe : saisine du tribunal afin de se prononcer sur la


responsabilité d’un prévenu

La présence du prévenu à l’audience est obligatoire. Dans le cas échéant, le jugement sera prononcé par
défaut, et n’est pas susceptible d’opposition en cas de non justification. = la présence du prévenu à un
jugement préparatoire ou d’une question incidente en déclarant qu’il entend être considéré comme
absent dans l’avenir.

B- le réquisitoire introductif d’instance

C’est un acte par lequel un membre du ministère public saisit le juge d’instruction afin d’informer dans les
cas de crime ou délits soumis à instruction.

Sa réglementation : un dossier écrit contenant des renseignements sur la personne et les faits incriminés,
et comporte une qualification juridique des faits reprochés au prévenu. La désignation expresse du
prévenu n’est pas obligatoire. Il doit être signé et daté pour qu’il soit authentique et faire courir le délai de
prescription.

Le juge d’instruction informe à propos des faits, peut aboutir à l’inculpation, et découvre les personnes
impliquées dans l’infraction s’il y en a. Dans ce dernier cas, elles doivent être impliquées par le réquisitoire.

Yousra Elidrissi-Dafali
C- constitution de partie civile

La victime peut déclencher l’action publique en se constituant partie civile. Celle-ci est l’acte par lequel, la
victime saisit le juge d’instruction ou la juridiction du jugement en exposant les faits préjudiciables, les
éléments de preuve, les témoins et en réclamant réparation. Elle peut être formulée contre une personne
déterminée ou inconnue et à tout moment de l’instruction.

Plainte avec La simple plainte La demande de réparation


constitution
de partie -ne déclenche pas automatiquement -ne fait aucune allusion aucune allusion au
civile l’action publique fondement criminel de la demande

Le juge d’instruction saisi communique le dossier au parquer pour présenter ses réquisitions. Et s’il prend
une position différente de celle du parquer, il doit prendre une ordonnance motivée. Et le parquet peut
demander l’ouverture d’une instruction provisoire en cas de plaintes non appuyées de motifs suffisants
=>le juge d’instruction peut entendre toute personne, mais comme témoins

La recevabilité définitive d’une constitution de partie civiles est soumise à 2 conditions ;

-dépôt d’une caution pour couvrir les frais du procès ; c’est le juge qui décide la somme au regard des
moyens matériels du plaignant

-élection d’un domicile dans le ressort de compétence du juge d’instruction ; en cas de non élection du
domicile, la partie civile ne pourra pas invoquer la non notification comme moyen de défense

=> la partie civile, le parquet ou l’accusé peuvent contester toute autre demande de partie civile et le uge
d’instruction qui s’aperçoit de son incompétence, doit après réquisitions du ministère public, rendre une
ordonnance de renvoi de l’intéressé devant la juridiction compétente.

&III- Extinction des poursuites ou les causes d’extinction de l’action publique

Le décès de l’accusé la prescription l’amnistie l’abrogation des dispositions incriminant


les faits et la chose irrévocablement jugée la transaction le retrait de la plainte

I- le décès du prévenu

En cas de décès de l’accusé, le ministère public doit renoncer aux poursuites.

=> le décès avant le déclenchement de la poursuite ; oblige le ministère public à conserver et à classer le
dossier et si une juridiction était saisie, elle doit lui opposer l’irrecevabilité.

=>si le décès intervient après que le procès a commencé, la juridiction saisie doit déclarer l’action publique
éteinte quelque soit le rang de la juridiction saisie. Les héritiers sont recevable à défendre leurs intérêts
contre la partie civile durant le renvoie.

=< si le décès intervient alors qu’aucune décision au fond n’est intervenue, la juridiction d’appel
(correctionnelle) ne peut connaitre l’action civile.

Le complice ou le coauteur, n’échappe pas aux poursuites du fait du décès de l’auteur de l’infraction et
l’action civile existante subsiste contre les héritiers et les civilement responsables.

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II- retrait de la plainte

La poursuite est conditionnée par la plainte de la victime.

En cas d’adultère : c’est le conjoint qui doit déposer une plainte sauf quand il est en dehors du territoire
national auquel cas le ministère public, qui pourra le faire à sa place. Il doit la présenter sous forme de PV
dressé par un officier de la police judiciaire, aveux contenus dans des documents émanant du prévenu ou
aveu judiciaire.

III- la transaction

Elle n’est possible que quand la loi le permet :

-dans les affaires ne dépassant pas 2 années d’emprisonnement ou une amende de 5000dh et quand la
victime n’apparait pas.

La transaction ne doit pas léser d’autres intérêts ni avoir des incidences sur eux, elle ne doit pas limiter
l’exercice de l’action publique à l’encontre des coauteurs et complices.

Elle ne peut avoir lieu quand il s’agit de question d’état, d’ordre public ou quand la question touche aux
droits personnels ne rentrant dans le commerce. Elle doit être bien précise et ne s’applique qu’aux
éléments sur lesquels elle a été conclue. Elle peut être aussi partielle.

Les personnes physiques et morale peuvent transiger, l’Etat ne le fera pas que quand les administrations
mettent en mouvement l’action publique (douane,…)

IV- la grâce et l’amnistie

A- la grâce

Exercée par le roi, elle fait tomber les poursuites et rend sans effet la peine prononcée. C’est une mesure
administrative, elle peut être individuelle ou collective, et demandée avant ou pendant l’exercice de
l’action publique et même quand la décision est devenue définitive, ainsi elle peut intervenir devant la
cour de cassation, et consister dans une commutation ou remise partielle ou totale de la peine et abolir les
effets de la peine partiellement ou radicalement Son étude et son examen se font par une commission
composée du ministre de la justice et du :

-Directeur du cabinet royal ou son représ -1er président de la cour de cassation ou rep

-Procureur général près de la cour de cassation/représ -Directeur de l’administration pénitentiaire/ repré

-Directeur des affaires criminelles et des grâces/ rep -officier de l’Etat-major si la peine est prononcée
par le tribunal permanent des forces armées

La grâce ne peut toutefois toucher les amendes prononcées à la requête des administrations publiques, les
frais de justice, les sanctions disciplinaires et les mesures éducatives prononcés en faveur des enfants
mineurs, les mesures réelles et les confiscations.

B- l’amnistie

Yousra Elidrissi-Dafali
C’est le sens du pardon et prend la forme d’une mesure collective contrairement à la grâce. C’est une
attitude qui s’oriente cers l’effacement du caractère délictueux des faits, elle est souvent décidée pour des
raisons d’opportunité politique.

Elle prend effet à partir de la promulgation de la loi la consacrant. Elle a un caractère collectif.

V- l’abrogation de la loi pénale

C’est l’annulation qui entraîne la dépénalisation des faits incriminés. Elle peut être expresse ou implicite,
elle ne joue que sur une décision de fond qui n’a pas été rendue d’une manière définitive. Les intérêts civils
subsistent et leur réclamation doit se faire devant la juridiction civile.

VI- l’autorité de la chose jugée

Tout prévenu acquitté ou absous ne peut plus être poursuivi à raison des mêmes faits, même sous une
qualification juridique différente. Un élément nouveau susceptible de changer la qualification des faits
ouvre droit à une action publique.

L’apparition des charges nouvelles ; déclarations de témoins, pièces et PV qui n’ont pas été soumis à
l’examen du juge d’instruction et qui sont de nature à fortifier les charges qui auraient été trouvés trop
faibles permet la réouverture d’un procès sous conditions suivantes :

-Le jugement doit avoir été rendu par une juridiction de l’ordre judiciaire et l’autorité de la chose jugée ne
couvre pas les mesures disciplinaires

-Le jugement ne doit pas être susceptible d’opposition d’appel ou de cassation, et il doit porter sur les
mêmes faits et situations.

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