You are on page 1of 24

La Voûte Nubienne

Adaptation et développement d’une


technique ancestrale en Afrique sahélienne

Semestre Automne 2009


GE12 – Géographie et Économie des Territoires
Professeur responsable : A. JM. Bernard

Hager Ben Lakhal – Richard Cailleux – Nicole Soultanov – Gaëlle Talandier


TABLE DES MATIÈRES
INTRODUCTION ........................................................................................................... 3

I – Historiques.................................................................................................................... 4

1) Origines de la technique ......................................................................................... 4

2) Arrivée de la voûte nubienne au Sahel.................................................................. 5

II – Caractéristiques techniques et architecturales des Voûtes Nubiennes ................ 8

1) Les voûtes sans coffrage ......................................................................................... 8

III – L’intégration d’un modèle technique, culturel et économique .......................... 16

1) Aspects économiques de la VN ........................................................................... 16

2) Stratégie de diffusion et suivi du développement de la technique « Voûte

Nubienne » .................................................................................................................... 18

3) Perspectives d’assimilation culturelle et économique ....................................... 20

CONLUSION.................................................................................................................. 22

BIBLIOGRAPHIE ......................................................................................................... 23

ANNEXES ....................................................................................................................... 24

Annexe 1 : Schéma de production de l’adobe .......................................................... 24

2
INTRODUCTION
« Plus de 70% de la population sahélienne n’a pas accès à des conditions d’habitat durables et décentes ».
(UN-Habitat, World Ressources Institute, 2006)

Le Sahel est défini comme la zone comprise entre les domaines saharien et soudanien. Le
climat y est humide en été et sec en hiver. Il fait chaud la journée tandis que la nuit, la
température se rafraîchit. La déforestation a fait disparaître une grande partie du bois utilisé dans
les techniques traditionnelles de construction de toitures. Les populations se voient alors obligées
d’avoir recours à la tôle pour couvrir leur maison. La tôle est un matériau d’importation cher. Les
villageois s’endettent, l’économie familiale, locale et nationale est spoliée de part l’importation,
dans les maisons les conditions climatiques sont amplifiées (chaleur et froid), s’ajoute aussi une
forte nuisance sonore lors des fortes pluies. Enfin, l’esthétique traditionnelle de l’habitat est
dénaturée.
A cette situation, le programme de l’association Voûte Nubienne tente d’apporter une
alternative technique du même nom, voûte nubienne, basée sur l’usage de toits de terre voutés
construits sans coffrage. Cette technique égyptienne ancestrale comporte des avantages a priori
certains : les maisons ainsi bâties sont mieux isolées de la chaleur et du bruit, plus saines, plus
durables, l’usage du toit terrasse est restauré. De plus, en valorisant la main d’œuvre et les
matériaux locaux, cette technique favorise les économies locales et l’autonomie des populations.
Mais d’où vient précisément cette technique ? Comment est-elle arrivée en Afrique
sahélienne ? Dans quelle économie s’inscrit-elle ? Comment les populations l’intègrent-elles ?

3
I – Historiques
1) Origines de la technique

La voûte nubienne est une technique ancestrale originaire de la Nubie, région au Sud de
l’Egypte, d’où le terme éponyme désignant cette technique qui consiste à utiliser de la terre
comme le faisaient les égyptiens vers 1300 avant JC sous le règne de Ramsès II.

Deux paysans-maçons égyptiens ajustant la Les trois premières couches


forme de la voûte constituant la voûte

La technique nubienne a été reprise et développée par l’architecte égyptien Hassan Fathy,
qui a fait renaître les constructions en arcs, voûtes et dômes. En effet, dès les années 1930,
Hassan Fathy s’intéresse aux traditions indigènes de son pays, à l’authenticité culturelle du monde
rural. Il jugeait peu adapté les modèles de l’Occident aux pays en développement, c’est pourquoi
il a défendu très tôt le principe de l’auto construction avec la participation active des populations
pauvres à l’édification de leur village. En 1941, il découvre la technique des maçons nubiens qui
permet de monter voûtes et coupoles sans coffrage. Cette technique sera modernisée et appliquée
dans toutes les réalisations de Hassan Fathy. En 1942, il met en œuvre ses idées en construisant
en terre la maison de Hamed Saïd près du Caire. A partir de 1946, il réalise plusieurs
constructions (mosquée, théâtre, maisons…) en utilisant de la brique de boue et forme sur le
chantier des paysans-maçons. Il réalise entre autres, par la suite, un village rural dans le delta du
Nil, deux écoles, une maison et tout ceci en terre. En 1981, Hassan Fathy réalise à Abiquiu, au
cœur du Nouveau Mexique, un village avec sa mosquée et sa madrasa, le tout en adobe.

Madrasa à Abiquiu
4
2) Arrivée de la voûte nubienne au Sahel

C’est suite au constat suivant, effectué en 1997 : les habitats sahéliens sont inadaptés au
climat et aux moyens financiers de la population locale ; que Thomas GRANIER et Séri
YOULOU décident de créer en 1998 l’association « Voûte Nubienne »1.

En 1999 a débuté le programme « Dissémination des techniques de construction de


toitures économiques et non consommatrices de bois au Burkina Faso », à partir d’une
initiative privée. L’association Voûte Nubienne en est alors devenue un acteur principal. En 2002,
ce programme a bénéficié d’un cofinancement du Ministère français des Affaires Étrangères
(MAE) pour une durée de 3 ans afin d’augmenter le nombre de maçons formés et de bâtiments
réalisés, et de démontrer la validité du choix de la technique Voûte Nubienne, notamment par sa
bonne adaptation au contexte sahélien.

Un des objectifs de l’association est en effet de diffuser la technique « voûte nubienne »


inspirée de l’Egypte ancienne et d’atteindre le seuil des 5% de la population Sahélienne vivant
dans ou par les voûtes. Dans ce but, elle organise depuis 2000 des campagnes de vulgarisation
durant la saison sèche de l’année2 au Burkina Faso. Ces campagnes consistent à former des
apprentis au métier de maçonnerie, donc à la technique « voûte nubienne », mais aussi les former
à toutes les stratégies de démarchages auprès du client.

Financements et partenariats

Toutes ces campagnes nécessitent des financements. Dans un premier temps,


l’association s’est développée et a entrepris son programme grâce à des initiatives privées et des
moyens limités. Ce n’est qu’en 2002 qu’elle reçoit le soutien financier du Ministère des Affaires
Etrangères pour une durée de 3 ans dans le but de promouvoir le programme « Dissémination
des techniques de construction de toitures économiques et non consommatrices de bois
au Burkina Faso ».

En 2005, l’AVN met en place un levé de fonds de soutien auprès de particuliers et


d’entreprises. De plus, l’association multiplie les partenariats avec d’autres organismes européens.
Le premier d’entre eux a lieu en 2002 avec
ACROTERRE, une ONG de laquelle Thomas
GRANIER fait également partie. En 2007, des
partenariats avec des ONG espagnoles et italiennes sont
lancés, de même qu’avec la fondation d’entreprise Veolia
Environnement. La dernière association en date
concerne Arquitectos sin fronteras afin de développer la
technique au Mali.

1
L’AVN (association Voûte Nubienne) est une association régie par la loi du 1er juillet 1901 et dont les statuts ont été
modifiés par décision prise en Assemblée Générale Extraordinaire en date du 15 décembre 2008.
2
Période de novembre à mai durant laquelle les cultivateurs sont traditionnellement disponibles pour effectuer des
travaux de construction.
5
Il faut noter ici que c’est seulement après avoir formé un minimum de maçon qu’il y aura
un renouvellement autonome du cadre professionnel et que l’objectif de vulgarisation de la
technique sera atteint.

Bilan fin 2009

Les résultats globaux fournis fin 2009 par l’association « La Voûte Nubienne » sur son
3
site annoncent :
- 70 artisans-entrepreneurs et 80 maçons formés,
- 230 apprentis en formation,
- 800 VN bâties,
- 8000 bénéficiaires,
- 350 000 € de salaires locaux générés,
- 70% de croissance annuelle moyenne.

Non seulement l’AVN présente des résultats encourageants mais la technique qu’elle
diffuse intéresse de plus en plus de pays Africains, si bien qu’il existe à l’heure actuelle une AVN-
Burkina Faso (BF), une AVN-Mali et qu’un premier bâtiment a même été construit au Togo.
Même si l’objectif des 5% est loin d’être atteint, il semblerait que le processus de diffusion de la
technique ait démarré et présente un futur prometteur.

Système d’Acteurs Concrets de l’Association Voûte Nubienne (AVN)


3 www.lavoutenubienne.org
6
Commentaires : l’AVN a tissé un réseau s’étendant de l’Afrique à l’Europe en passant par des organismes
internationaux reconnaissant l’engagement social, environnemental et économique de l’association. L’association
reçoit également de l’Europe un soutien technique et financier. Grâce aux études réalisées par différents acteurs
européens (ACROTERRE, universités, etc.) l’association bénéficie d’un support technologique garanti.

7
II – Caractéristiques techniques et architecturales des
Voûtes Nubiennes
1) Les voûtes sans coffrage

Dans les pays méditerranéens, des voûtes en berceau sont réalisées de manière courante,
cependant ces voûtes sont systématiquement réalisées avec coffrage ou étaiement. Dans notre
cas, on doit s’affranchir de l’utilisation d’un coffrage pour maçonner la voûte pour des raisons
d’approvisionnement trop limité en bois. Ainsi, de nouvelles contraintes apparaissent : les
matériaux de modules doivent être réguliers (briques de terre cuite, taillées ou non), les mortiers
bien étudiés (adhérence aux briques, rapidité de prise, ...) et surtout : la méthode de pose
particulière.

Répartition de la voûte en berceau dans le bassin méditerranéen

Voûtes méditerranéennes basées sur le coffrage

La Voûte Nubienne importée au Burkina Faso a donc nécessité une adaptation des
savoirs faire traditionnels en matière de voûte en berceau dans un environnement ne disposant
pas des mêmes ressources. Comprenons d’abord comment la structure d’une Voûte Nubienne
s’échafaude pour ensuite découvrir les étapes et les qualités de cette construction.

8
La structure
Les voûtes nubiennes se construisent sur la base de murs porteurs soumis à certaines
contraintes. Pour dresser la voûte, on doit s’appuyer sur des murs ayant une portée inférieure ou
égale à 3.25m. Ces murs porteurs doivent avoir une hauteur située entre 1.10m et 1.70m.

Ces murs pourront être percés afin de créer les ouvertures servant de portes, de fenêtres
et de rangements. Mais il faut veiller à ce que la largeur totale des ouvertures ne dépasse pas la
longueur totale de mur porteur.

Au final, on peut distinguer deux familles dans les dimensions de l’ouvrage.

Dimensions bloquées :
La portée entre les murs porteurs est de 3.25m au maximum (éloignement maximal entre
les deux murs les plus épais.)
La largeur totale des ouvertures est inférieure à la longueur des murs porteurs non-
creusés.

Dimensions libres :
Variation de la hauteur de la voûte : il est possible de faire varier la hauteur des murs
porteurs (entre 1.10m et 1.70m), la profondeur du décaissement (niveau du sol intérieur
au niveau du sol extérieur) et le rayon de la voûte (un rayon faible équivaut à une
courbure forte ce qui permet plus de hauteur).
Variation de la longueur de la voûte
Variation du nombre de voûtes accolées
Variation de la hauteur des portes, qui suit la hauteur des murs porteurs
Variation de la largeur des ouvertures dans le respect de la règle énoncée au deuxième alinéa des
dimensions bloquées.

Portée et hauteur maximales des murs porteurs

9
On essaie, en général, de créer un maximum d’ouvertures pour avoir de la lumière et pour
disposer de rangements.
Pour utiliser le toit en terrasse, on élève les murs porteurs de 6 à 8 rangs supplémentaires et
on complète le creux aux flancs de la voûte avec du mortier et les restes du chantier. Il est à noter
qu’une voûte laissée nue est soumise à une érosion plus forte.

Voûte Nubienne avec toit terrasse Voûte Nubienne avec toit non utilisé

Outre les dimensions, l’extension est un paramètre qui demeure également libre. On peut
accoler des voûtes latéralement les unes à côté des autres. Les ouvertures réalisées lors de la
première construction permettent alors de relier les voûtes entre-elles créant ainsi un unique
bâtiment.

Esquisse d’un habitat en VN, caractère modulaire ; Association « la Voûte Nubienne »

10
Etapes de la construction

Les fondations en pierres


Les adobes sont les
sauvages, soigneusement
briquettes utilisées pour
empilées et liées avec un
tirer la voûte. Elles sont
mortier de terre ordinaire
compressées dans des
(béton cyclopéen),
matrices servant de moule
dépassent le pied externe du
et séchées au soleil.
mur de 20 cm. Ceci afin de
Voir en annexe le schéma
garantir que la ligne de force
de production de l’adobe
à laquelle sont soumis les
(schéma généralisé).
pieds droits (murs portants
la voûte) reste, dans le tiers
central de l'ouvrage. Elles
sont profondes de 40 à 50
cm.

Les murs porteurs sont


faits de briques de terre
cuite traditionnelles de
dimensions légèrement
variables selon l’endroit.
Ils sont les éléments les
plus épais de la
construction avec 60 cm.

Les murs pignons sont montés avec des briques posées


dans leur longueur et sont épais d’à peu près 40cm. Ils
sont bâtis très légèrement penchés vers l’intérieur de la
construction (fruit d’à peu près 1 cm par mètre).

Les ouvertures doivent être faites avant de tirer la voûte. On en


Commencement de la voûte en appui contre le mur pignon.
fait un maximum pour les transformer ensuite en porte, en
fenêtres ou en renfoncements dédiés au rangement.

11
La finition du toit est très importante pour une utilisation en
terrasse et pour la prévention de l’érosion. Il est ainsi conseillé de
poser une bâche plastique et si possible une chape de béton.
Guidage par le câble central pendant le tirage de la voûte.
Contre les fissures, il est recommandé de badigeonner les zones
fragilisées de goudron.

Les possibilités de finitions intérieures et extérieures sont très Agrandissement de l’habitation par construction d’étage. La
nombreuses et à la guise du client. En choisissant, par exemple, voûte nubienne permet l’ajout de modules successifs.
de blanchir les parois, on obtient un bon éclairage par réflexion
de la lumière naturelle entrant par les ouvertures.

Note technique sur la forme de la voûte et l’usage du câble central


« La transformation en ogive du plein cintre permet d’approcher la forme de la chaînette inversée,
tracé idéal pour une voûte en compression. Il ne s’agit donc pas d’une Voûte Nubienne originale. «L'ogive» se fait
de la façon la plus simple. En fait, une règle a été introduite : « à partir de 70° (angle déterminé par le câble
central), chaque brique de voûte sera posée avec «un doigt» de plus que la précédente ». De cette manière, la brique
à 70° se positionne à une distance égale au rayon plus «un doigt» du centre de la voûte, la prochaine brique à une
distance égale au rayon plus «deux doigts» et ainsi de suite. Pour les maçons, cette démarche, purement empirique,
est très facile à comprendre et le résultat est un tracé proche de la chaînette inversée, statiquement stable.»4

La technique du guidage par câble central a été développée par Thomas Granier et Séri Youlou. Elle a permis une
accélération de la transmission du savoir faire en apportant une forte simplification des constructions en terre.

4 Rapport de financement MAE, octobre 2005, la Voûte Nubienne, p18.

12
Avantages et contraintes d’une voûte nubienne

Technique souple
Chaque voûte nubienne est réalisée en fonction du besoin et s’adapte donc à une forme et des
volumes propres aux usages prévus pour le bâtiment. Une voûte peut venir se coller à une plus
ancienne. La modularité est un avantage fort permettant aux familles qui s’agrandissent de
profiter de plus d’espace. Le toit peut être utilisé ou non pour servir de terrasse ou de surface de
séchage.

Isolation de la chaleur et régulation thermique


Les parois minérales épaisses jouent un rôle très fort dans l’inertie thermique d’un bâtiment. Cette
inertie est ce qui permet de garder la fraîcheur des nuits entre les murs pendant la journée et,
inversement, de restituer, la nuit, la chaleur emmagasinée par les murs durant la journée. Plus la
structure est lourde, plus l’inertie est forte, donc plus les espaces intérieurs sont insensibles aux
oscillations de la température extérieure. Les murs porteurs jouent ainsi deux rôles essentiels dans
l’ensemble des qualités d’une voûte nubienne : supporter le poids de la voûte et les forces de
poussées qu’elle leur transmet, mais aussi réguler la température intérieure grâce à l’inertie
thermique (épaisseur du mur importante). La porosité naturelle permet de réguler le dégrée
d’humidité de l’air ambiant. Cet argument de confort est très populaire dans la communication
des clients avec leur entourage.

Agréments divers
La décoration, l’espace, la lumière, les qualités acoustiques sont autant d’avantage en matière de
confort qu’on ne trouve qu’avec les voûtes nubiennes.

Sécurité
Contrairement aux toitures en tôle ni le vent, ni les voleurs ne peuvent emporter la toiture.
Les risques d’effondrement sont aujourd’hui

Technique écologique
Très peu de bois est utilisé pour dresser une voûte nubienne, les matériaux sont tous locaux et
l’énergie employée est essentiellement humaine.

Mise en garde pour les protections contre les intempéries


On rencontre des contraintes dues aux conditions climatiques et au vieillissement.
« Le contrôle des infiltrations d'eau est important dans le cas des voûtes ; au-delà de la dissolution
des mortiers il faut noter l'érosion directe qui peut se produire sur les mortiers de hourdage. »5
- La pose d’une bâche plastique en toiture, sous la dernière couche de crépissage est obligatoire.
La bâche ne doit jamais être laissée à nu sous le soleil et doit toujours être recouverte de terre de
crépissage ;
- Il ne faut pas négliger les crépissages d’entretien, surtout ceux de la toiture. Les crépissages
doivent être contrôlés annuellement et obligatoirement entretenus.

5 Les voûtes en berceau dans l’espace méditerranéen. Projet financé par le programme MEDA de l’UE p.4
13
Contraintes techniques
D’autres contraintes sont propres à la technique elle-même. « Les voûtes produisent des poussées
latérales, qui sont faibles dans le cas des voûtes en berceau. Cependant, la non-prise en compte de
ces efforts pour le dimensionnement des murs supports conduit à de fréquentes fissurations des
voûtes, voire à leur écroulement. »6

- Pour construire une maison VN on doit rechercher un maçon expérimenté et ayant déjà
participé à la construction de plusieurs voûtes ;
- Il ne faut pas faire d’économie sur la largeur des murs, sur la qualité des fondations et sur la
qualité des terres ;
- Il ne faut pas augmenter la largeur maximum de 3,2 m des bâtiments.7

Gain économique

Le prix total de revient du mètre linéaire d’une Voûte nubienne est d’environ 39 000 Francs CFA,
soit 60 €, soit environ 18 € par mètre carré (en divisant par la largeur maximal d’une voûte
(3,25 m).

Pour réaliser une habitation standard d’une surface habitable d’environ 75 m2, les matériaux
nécessaires sont :
- 30 charrettes de cailloux sauvages
- 4222 grosses briques (environ 38 cm de longueur, 18 cm de largeur et 18 cm de
hauteur)
- 69 charrettes de terre de qualité pour les petites briques et le mortier des voûtes
- 147 barriques d’eau (une barrique = env. 200 L)
La main d’œuvre se répartit entre 2 maçons 2 apprentis et 5 manoeuvres qui travaillent au total 25
jours et demi. Le prix de revient de la maison est alors de 765000 Francs CFA, soit environ 1200
euros.

Plan de l'habitation standard réalisée en Voûte Nubienne

6 ibid
7 Rapport de financement MAE, octobre 2005, la Voûte Nubienne, p29.
14
Pour couvrir une telle surface avec des tôles, il faudrait 43 unités. Il est difficile de
connaître le prix exact des tôles. Cependant, l’acier, comme de nombreuses matières premières,
est victime de la hausse des prix. Entre 2002 et 2007 le prix de la tôle d’acier a augmenté de
100%8.
Cependant, on peut lire qu’une habitation en voûte nubienne est 30% moins chère qu’une
construction similaire avec « toiture en tôle ondulée et murs en adobe ». Elle est, par contre, plus
chère qu’une construction traditionnelle réalisée avec du bois de mauvaise qualité.9

Elargissement de la conception
Restreindre l’écart entre les murs de refend à 3.25m pose un certain nombre de problèmes
lorsque l’on s’adresse à des clients autres que les particuliers. Dans le cas d’une école, d’une église
ou une salle publique, on ne peut se contenter d’une largeur de 3.25m. L’ouvrage construit
revient évidemment plus cher au mètre carré, mais il étend le procédé vers une clientèle plus large
et permet de cibler davantage le milieu urbain. Un compromis entre méthode traditionnelle et
technologie a été nécessaire pour pallier ce besoin. La conjonction des toitures en voûte nubienne
et du système poteaux-poutre en béton armé, tout en permettant des volumes intérieurs
importants (portée de 7 mètres de large), apporte aux bâtiments construits de grandes qualités :
- une économie de 25% sur le coût global de la construction en comparaison aux
bâtiments à toiture de tôle
- une importante participation des populations bénéficiaires au coût de la construction,
sous forme de main d’oeuvre non qualifiée
- une réinjection du coût de la construction dans l’économie locale (main d’oeuvre) et des
achats de matériaux d’importation largement diminués
- des qualités de durabilité et de confort accrues

Solution Voûte Nubienne et Béton armé

L’augmentation du coût de construction n’est pas précisée, mais une étude comparative sera
bientôt mise en ligne sur le site Internet de l’association de la Voûte Nubienne.

8
swissmem.com – politique stratégique des matières premières, p.4
9
Rapport de financement MAE, octobre 2005, la Voûte Nubienne, p.7
15
III – L’intégration d’un modèle technique, culturel et
économique
De nombreuses techniques de construction, dites appropriées, se sont en réalité révélées
être non accessibles pour la population. Les exigences relatives à la matière première, aux outils
ou au savoir-faire conduisent fréquemment à des obstacles insurmontables lors de la vulgarisation
des techniques. Qu’en est-il de la technique de la Voute Nubienne ? Est-ce une technique
économiquement viable ? Quels sont les facteurs déterminants quant à son intégration et à son
assimilation par les populations sahéliennes ? Quelle perspective laisse entrevoir l’état actuel des
choses ?

1) Aspects économiques de la VN
Les coûts de mise en œuvre d’une VN participent exclusivement d’une économie locale. La technique génère des
revenus au niveau local. De par son indépendance vis à vis des matériaux importés, elle renforce le tissu économique
local. La technique n’est cependant pas obligatoirement « moins chère ».

a) Accessibilité à la matière première


La disponibilité de la terre est garantie en quantité et qualité dans la plupart des régions
rurales du pays. Il n’y a pas donc pratiquement pas de pénurie possible pour la technique VN.
On trouve très facilement les différentes qualités de terre, nécessaire à la confection de briques
ordinaires, de briques de voûtes et servant aux enduits. Ceci n’est cependant pas forcément
valable dans les zones fortement urbanisées en raison du transport de la terre par camion, qui
augmente les frais de construction.

Parallèlement, l'indisponibilité croissante des ressources ligneuses (bois et chaume) de


bonne qualité et à des prix abordables est un argument à la faveur de l’utilisation de la terre pour
les toitures. Cependant, le changement de technique n’est pas spontané car le bois et la chaume
sont les éléments principaux des toitures traditionnelles.

b) Accessibilité de la formation
Schumacher notait ceci : « Si l’on introduit de nouvelles stratégies économiques qui dépendent d’une
éducation spéciale, d’une organisation spéciale, et d’une discipline spéciale, dont ne dispose nullement la société
réceptive, toute activité de cette sorte, loin de favoriser un développement sain, lui fera vraisemblablement obstacle
».10

La technique de la VN respecte ces exigences fondamentales, car, contrairement à beaucoup


d’autres techniques modernes, il n’est besoin que de peu d’outils ou d’équipements pour
réaliser un bâtiment VN. Ces outils, peuvent être trouvés sur les marchés locaux, fabriqués par
des artisans locaux ou sont issus de la récupération. Il n’est pas nécessaire d’avoir des outils
10 Ernst Friedrich Schumacher, « Small is beautifull », Edition du Seuil, 1980, p. 175
16
manufacturés. Par ailleurs ils sont légers et peuvent être transportés sans difficulté. Leur prix est
tout à fait abordable et ne fait pas obstacle à l’entrée en activité d’un apprenti.

Par ailleurs, la formation permet à un apprenti de gagner un salaire rapidement. En effet,


l’apprenti n’a pas à payer pour sa formation ou à la compenser par du travail gratuit. Ceci rend
alors l’accès au travail plus aisé pour les populations pauvres. Par ailleurs les salaires sont attractifs
puisqu’un maçon formé perçoit plus qu’un fonctionnaire ou un enseignant. Les espoirs
d’indépendance sont ainsi permis. On peut citer ici l’exemple d’un maçon de Pâ, Gué Kamin, qui
a quitté l’association VN et évolue maintenant à son propre compte : il a suivi la formation en
2000 et était de 2001 à 2003 responsable pour la région de Pâ où il a réalisé 11 voûtes comme
chef de chantier. S’ajoutent 2 voûtes à Houndé, 2 à Bonzin, le début du chantier de 3 voûtes à
l’église de Petit Balé. Depuis 2004, il est actif sur un chantier à Samandéni où il a réalisé 13
voûtes. Ce maçon vit aujourd’hui de son savoir-faire, acquis dans le cadre du programme VN.
Notons enfin que la technique n’est pas discriminatoire sur le plan social car
l’apprentissage n’exige pas de niveau scolaire, il est ouvert à tous.

c) Compétitivité économique
Le coût d’une VN n’est pas forcément l’argument essentiel pour mesurer son
potentiel économique.
En effet, si la terre est généralement disponible en quantité et qualité suffisantes pour réaliser des
briques, l’eau ne l’est pas forcément.

En fait, l’approvisionnement en eau est une des contraintes majeures de la technique


VN et peut considérablement pénaliser sa diffusion, car deux problèmes se posent
simultanément :
- le manque d’eau fait augmenter le prix de la brique, voire ne permet pas de mouler
suffisamment de briques ;
- si la récolte n’est pas bonne, rien ne peut être vendu ou troqué, les familles n’ont donc pas les
moyens de rémunérer le maçon et les manœuvres nécessaires pour la construction.

Par ailleurs, la construction d’une VN nécessite nettement plus de briques adobe


qu’une réalisation ordinaire : les coûts de confection des briques et leur acheminement sur le
chantier sont ainsi plus élevé pour la construction en VN. Parallèlement la toiture en VN est
nettement moins chère que la toiture alternative (en tôle). La VN devient très intéressante dans
le cas où les matériaux peuvent êtres fournis par le client en dehors d’un système commercial
formel.

Ainsi, l’avantage de la technique de la Voûte Nubienne ne réside pas explicitement dans


un caractère « meilleur marché », mais plutôt dans sa souplesse d’adaptation et dans la
combinaison de différents aspects « hors comptabilité » :
- les matériaux utilisés peuvent être extraits, produits et transportés à l’intérieur des circuits
localement les mieux appropriés ;
- le travail peut intégrer de la main-d’œuvre fournie par le client ;

17
- la rémunération de ces services se fait selon les modes les plus appropriés, par du travail
compensatoire, des biens physiques comme par exemple des sacs de mil ou encore par de
l’argent.
Le « prix » devient une mesure très peu précise du potentiel économique de cette
technique. Cependant il est important de souligner que l’argent reste effectivement dans le circuit
local.

d) Existence d’un marché potentiel


Le milieu rural a connu au début des années 2000 des taux de croissance démographique
annuels de l’ordre de 3%, induisant une demande croissante d’habitations. Cela pourrait-il
correspondre à une augmentation de la demande d’habitation en VN ?

Une étude de marché11 révèle que la contrainte principale de la terre en tant que matériel
de construction est d’ordre psychologique car elle est considérée comme un matériau exprimant
la pauvreté. On constate ainsi que, indépendamment du milieu, la majeure partie de la population
rêve d’un habitat en parpaing ou d’un de ses produits de substitution.

De cette étude ressortent cependant d’autres nuances : alors que seulement 2 à 3% de la


population rurale et 0 à 8% des populations urbaines souhaitent construire leur future maison
avec des murs en terre, la ville de Boromo, où ont été construites 22 voutes nubiennes entre 2000
et 2005, ressort de façon nette avec 12% : 80% des habitants de Boromo connaissent les VN.

Actuellement, les clients, simples cultivateurs ou « autorités locales » sont « relativement »


12
aisés , ce qui leur permet de fournir les briques et la main-d’œuvre nécessaire et de rémunérer les
maçons, même dans une année de faible pluviométrie. La technique deviendrait accessible aux
couches moins «fortunées » de la population rurale à partir du au moment où le nombre de
maçons dans les villages serait réellement significatif.

En conclusion, le potentiel actuel de développement d’un marché autour de la VN est


donc limité à la fois par la demande de la population, et par l’offre en VN (nombre de maçons
disponibles faible, professionnalisation en cours). Cependant les perspectives d’intégration sont
relativement positives.

2) Stratégie de diffusion et suivi du développement de la


technique « Voûte Nubienne »
L’Association Voute Nubienne a développé une stratégie de diffusion importante afin de
favoriser l’intégration de la technique dans les habitudes des habitants du Sahel. Cette diffusion
est en effet confrontée à deux contraintes : le mode de propagation de la technologie, et la
disponibilité en eau.

11 TAMSI Consult « Étude de marché sur la diffusion et l’utilisation des matériaux locaux dans la construction
d’habitat au Burkina Faso » - Coopération Suisse, Ouagadougou, 2005.
12 Selon Urs Wyss dans Rapport MAE-IV, rapport d’évaluation de la dissémination des techniques de construction de toitures

économiques et non consommatrices de bois au Burkina Faso, 2005.


18
Le mode principal de propagation de la technologie est le bouche à oreille : on construit une
maison en VN parce qu’on connaît le maçon qui peut être un membre de la famille, un ami ou
encore un voisin. Il s’agit d’un mode de diffusion lent mais puissant que l’Association Voute
Nubienne encourage via deux axes majeurs :

La stimulation de la demande :
- Les populations sahéliennes reçoivent des sensibilisations pédagogiques au concept de
Voûte Nubienne et à sa mise en œuvre opérationnelle
- La mise en place de partenaires-terrain afin de fournir un appui opérationnel au
déploiement local du programme

La formation de l’offre :
- Les maçons sont formés directement sur des chantiers réels par des maçons déjà
opérationnels
- Les apprentis ne doivent rien verser pour accéder à cette formation sur le terrain
- Les artisans-maçons formés sont indépendants de l’AVN, ils ne sont donc pas salariés
de l’association : leurs salaires sont couverts par les chantiers dont ils ont la charge
- Le maçon une fois formé devient un artisan-entrepreneur à part entière qui développe
son marché et forme ses apprentis
- L’AVN fournit des missions d’expertise aux maçons entrepreneurs souhaitant se
perfectionner

NB : La formation s’intègre parfaitement dans le cycle de vie rurale, à la saison sèche, saison des
travaux constructifs. Elle s’inspire du mode pratiqué sur tout chantier ordinaire et informel au
Burkina Faso avec un système endogène de transmission du savoir-faire, passant du maçon à
l’apprenti à travers l’exercice pratique. Chaque réalisation en VN est en même temps un chantier
école. Parallèlement, ces chantiers favorisent l’établissement de relations professionnelles directes
entre les maçons formés et leur client.

Autre moyen de diffusion : l’écrit


Des documents de sensibilisation et de promotion sont distribués aux maçons formés et à de
futurs clients ou sympathisants. De plus, chaque maçon reçoit un exemplaire des règles de
construction. Enfin, l’association VN a développé un site internet complet.

La stimulation de la demande et la formation de l’offre se développent aussi à travers


l’ouverture de nouvelles zones d’intervention avec l’installation de maçons formateurs.
L’ouverture de nouvelles zones renvoie à des moyens logistiques et financiers que promeut
l’AVN (promotion, installation, moyens de communication, suivi des chantiers et des maçons,
etc.).

Il est ici important de souligner qu’une stratégie d’expansion optimale n’agit pas à
partir d’îlots complètement isolés. Elle grandit plutôt de façon compacte à partir de pôles qui
ont déjà trouvé une certaine affinité avec les pôles existants (partage des externalités), comme
l’illustre les schémas suivants (Wyss, 2005) :

19
Expansion par îlots proches Expansion compacte

Il faut noter aussi que le niveau de gestion, de logistique et du contrôle du programme se


trouve alors considérablement élevé face aux défis importants posés par cette stratégie globale qui
associe :
- le renforcement des capacités dans la zone de Boromo,
- l’ouverture de nouvelles zones rurales,
- la satisfaction de la demande urbaine.
À ce propos Urs Wyss souligne dans son rapport (cf. note de bas de page précédente)
l’importance d’améliorer les compétences des responsables locaux ainsi que la recherche et
le renforcement de partenariats stratégiques.

3) Perspectives d’assimilation culturelle et économique


a) État des lieux de l’intégration de la technique VN

NB : Chiffres et données datant de 2005 et relatifs au Burkina Faso, sauf mention contraire 13

En zone rurale :
200 personnes habitent ou profitent directement des voûtes. Autour de Boromo, ville berceau du
programme, 20 000 personnes ont pris connaissance de la technique. Cependant, sur les 22
localités rurales, seules 6 comptent plus d’un client. Ce constat met en évidence la jeunesse du
programme et son impact encore limité. En 2005, seule la ville de Boromo propose un choix
entre différents maçons, mais la tendance démontrait alors une évolution très positive dans une
douzaine de villages.

En zone urbaine :
En zone urbaine, les populations sont moins enclines à opter pour le choix d’une construction en
VN. Cependant, en octobre 2004, la réalisation d’une maison témoin sur le site du SIAO à
Ouagadougou a suscité un grand intérêt auprès des visiteurs qui ont ainsi pris connaissance de
l’existence du projet. Suite à cette réalisation, une nouvelle clientèle s’est manifestée, intéressée
par des ouvrages servant des fins autres que l’habitat.

13 Chiffres et données issus du rapport produit en 2005 par Urs Wyss, intitulé Rapport MAE-IV, rapport d’évaluation de
la dissémination des techniques de construction de toitures économiques et non consommatrices de bois au Burkina Faso
20
b) Quelques données culturelles à prendre en compte

La technique de la Voûte Nubienne se heurte à quelques facteurs limitant son acceptation :


- Les toitures voûtées sont inconnues dans la construction traditionnelle en Afrique de
l’Ouest. Cette méconnaissance engendre une certaine crainte par rapport à la durabilité de
la voûte.
- La construction en terre est considérée comme archaïque et véhicule une connotation de
pauvreté. Elle doit faire face à des matériaux comme le ciment et la tôle, considérés
comme modernes et signe ostentatoire de richesse.
- La nécessité d’un entretien régulier et les efforts intensifs en main-d’œuvre lors de la
réalisation de l’ouvrage sont aussi perçus comme une contrainte.

Cependant, on constate aujourd’hui que la Voûte Nubienne gagne du terrain : les


propriétaires expriment leur fierté d’y habiter. Les biens estimés, comme les télévisions, sont
systématiquement abrités sous les voûtes. Les arguments de refus perdent leur importance devant
le confort climatique et acoustique, l’esthétique des formes et les avantages sanitaires, reconnus
de manière très importante par bon nombre d'usagers.

21
CONLUSION
Les constructions en voûte nubienne ont réalisé un bond à travers le temps et l’espace
depuis 1300 av. JC en Égypte, jusqu’au 21e siècle au Sahel.

Néanmoins, le redéploiement de cette technique au Sahel n’a pas été immédiat. Cette
région est en effet passée par l’usage de techniques traditionnelles (à base de terre et de bois)
avant de se tourner vers des techniques dites modernes (parpaings et tôle). Un retour à
l’utilisation de la terre comme matière première a ainsi pu provoquer de la réticence de la part des
populations sahéliennes. Cependant, malgré les obstacles culturels, les populations se sont laissé
peu à peu convaincre que la solution de la voûte nubienne présente des avantages non
négligeables améliorant leurs conditions de vie (hygiène, confort, qualité de vie).
Par ailleurs, la voûte nubienne renforce l’économie locale : les matériaux locaux sont favorisés au
détriment des matériaux importés, les pays concernés se trouvent donc moins dépendants des
industries étrangères, valorisant ainsi les échanges internes.

Outre l’aspect économique, la possibilité d’autonomie qu’offre cette solution met en


perspective des enjeux culturels et identitaires, non négligeables dans le contexte mondial de
bilatéralisme Nord/Sud.

22
BIBLIOGRAPHIE
Supports écrits :
- Page Internet d’Auroville Earth Institute – http://www.earth-auroville.com/?nav=
menu&pg=vault&id1=28&lang_code=en, consulté le 14 décembre 2009
- AVN, présentation – Association Voûte Nubienne – publié le 9 Mars 2002 –
http://lavoutenubienne.org/depot/PresentationsAVN/PPT-presentations/09-03-
02_AVN__Presentation.pdf, consulté le 2 novembre 2009
- Evaluation du programme pour les années 2003/2005. Clôture du cofinancement MAE - Urs Wyss,
ingénieur civil Suisse – publié en 2005 –
http://lavoutenubienne.org/IMG/pdf/Rapport_MAE-IV_final.pdf, consulté le 7
novembre 2009

Supports vidéo :
- La Voûte Nubienne – Antoine Horellou via Youtube – 17 août 2007 -
http://www.youtube.com/watch?v=ubJXb_R79dc , consulté le 23 novembre 2009

- Les origines de l’aventure – Jean François Naud – 1998 - http://lavoutenubienne.org/-


Videos-Photos-Sons - consultée le 14 décembre 2009

- Centre culturel de Pelengana en VN – Martine Girault et Igor Lahondes de Arhome – mars


2008 - http://lavoutenubienne.org/-Videos-Photos-Sons - consultée le 14 décembre
2009

- Reportage des cadres "haut potentiel" du groupe PPR – auteur et date inconnus –
http://lavoutenubienne.org/-Videos-Photos-Sons - consultée le 14 décembre 2009

23
ANNEXES
Annexe 1 : Schéma de production de l’adobe

Sources : www.misereor.org

24

You might also like