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Définition : Le droit civil marocain est l'ensemble des règles juridiques qui organisent les rapports

privés des particuliers et leurs obligations réciproques. C'est la discipline la plus ancienne et la plus
importante du droit privé en particulier et du Droit en général.

D'ailleurs toutes les autres branches du droit sont nées à partir du droit civil et se sont éloignées de lui
pour devenir autonomes.

Le droit civil comprend traditionnellement :

-Le statut personnel : C'est l'ensemble des règles juridiques qui régissent la situation personnelle des
individus.

- Les obligations et contrats : L'autre volet important du droit civil comprend les obligations et les
contrats.

I. On distingue cependant entre trois catégories d'obligations :

1) L'obligation de faire, par laquelle le débiteur s'engage à accomplir un fait ou une prestation
exemple l'obligation pour un salarié d'accomplir un travail au profit de l'employeur.
2) L'obligation de ne pas faire, qui oblige le débiteur à ne pas accomplir un fait, à s'abstenir de
faire tel ou tel fait ou acte : exemple l'obligation de non concurrence ou l'abstention de sous
location,
3) L'obligation de donner, elle a pour objet de transférer la propriété d'une chose ou un droit
réel exemple : promesse de vente. Le droit des obligations détermine les sources des
obligations ou créances en distinguant essentiellement entre les actes juridiques et les faits
juridiques ainsi que leurs effets.
II. Le Droit civil comprend un domaine très vaste que l'on peut schématiquement ramener à trois
secteurs correspondants à trois séries de règles :
1) Les règles régissant la famille c'est à dire les règles régissant le mariage, divorce, Succession.
etc.
2) Le régime des biens Les règles gouvernant les échanges de biens et services. L'objet primordial
est l'étude des règles générales relatives à toutes les obligations aussi bien celles résultant des
actes juridiques que celles engendrées par des faits juridiques.
III. Les différentes branches du droit

Elles sont déterminées en fonction de l’objet ou de la spécificité de la branche. Deux manières de


classer le droit :

- Le droit public et droit privé : Il s’intéresse aux relations d’ordre public, c’est le droit qui régit
les collectivités publiques, l’Etat et les démembrements de l’Etat.
- Il est composé de : Le droit Constitutionnel, le droit Administratif et le droit des Finances
Publiques, Le droit interne et droit international

IV. Les sources du droit sont diverses : La loi renvoie aux sources écrites mais il existe également
la coutume, la constitution, les usages, la jurisprudence, les ordonnances, les règlements...Une
juridiction de droit commun est en principe compétente pour tout litige qui n’est pas
spécialement attribué par la loi à une autre juridiction. L’ordre judiciaire marocain comprend
à la base des juridictions dites de première instance (premier degré) et des juridictions de
second degré (les cours d’appel) et, au sommet de cette organisation, on trouve la Cour de
cassation. À côté de juridictions de droit commun, il y a des juridictions spécialisées et d’autres
dites juridictions « exceptionnelles ».
V. La personnalité juridique Les personnes physiques acquièrent la personnalité juridique par
leur naissance, avec l'établissement d'un acte de naissance par un officier d'état civil. Elles
perdent la personnalité juridique lors de leur décès, médicalement constaté et déclaré en
mairie ou après un jugement en cas de disparition ou après une absence de plus de dix ans.
Les personnes morales acquièrent la personnalité juridique après enregistrement auprès de
l'administration compétente : pour une société par leur immatriculation au Registre du
commerce et des sociétés, ainsi pour une association par leur déclaration en Préfecture.
VI. Le droit patrimonial et droit extrapatrimonial Les règles du droit reconnaissent aux individus
des prérogatives dont ils vont jouir sous la protection de l'État : ce sont les droits subjectifs. Il
existe deux catégories de droits subjectifs : les droits patrimoniaux et les droits
extrapatrimoniaux.
1) Les droits extrapatrimoniaux Ils n’ont pas de valeur pécuniaire. Ils échappent au champ de
l’échange, du commerce et sont extrêmement divers.
- Le droit de vote qu’on ne peut céder.
-La plupart des libertés (d’expression, d’aller et venir).
-Les droits-fonctions qui sont pour la personne qui en est titulaire le pouvoir et le devoir de
faire, d’exiger quelque chose dans l’intérêt d’une personne ou d’un groupe de personnes.
Comme l’autorité parentale.
2) Les droits de la personnalité, comme le droit à la vie privée, à l’image, à l’honneur, au respect
des morts etc. Ils sont liés à la personnalité et n’ont pas de traduction monétaire bien que le
dommage lié à l’atteinte faite à ce droit soit quantifiable.

VII. Les biens et leur classification un bien désigne une chose quelconque, c’est-à-dire un objet
matériel. Dans le langage juridique, le bien signifie non seulement objet matériel, mais aussi
un droit ayant une valeur pécuniaire. On distingue ainsi les biens corporels des biens
incorporels.
Les biens corporels sont des objets matériels qui servent à l’usage de l’homme et ont pour lui
une valeur appréciable en argent : voiture, machine, maison, par exemple. Mais toute chose
du langage courant n’est pas un bien : les choses communes, telles l’air, l’eau de la mer, la
lumière du soleil, ne sont pas des biens, car elles ne peuvent appartenir à personne en
particulier.
Les biens incorporels sont abstraits, ce sont les droits représentant eux-mêmes une valeur
pécuniaire car ils permettent d’utiliser des choses ou d’obtenir certains avantages sur d’autres
personnes. Ce sont essentiellement les droits réels accessoires, les droits personnels et les
droits intellectuels.

VIII. Le droit de propriété est le droit réel par l’excellence car il est à la fois le plus complet et celui
qui renferme tous les autres. La propriété comme le droit de jouir et de disposer des choses
de la manière la plus absolue, pourvu qu’on n’en fasse pas un usage prohibé par la loi ou les
règlements.
IX. Les obligations : Une obligation est un contrat qui donne droit à des paiements périodiques,
les coupons (les paiements d’intérêt contractuels), en plus du remboursement de la valeur
nominale à la date d’échéance. CARACTÉRISTIQUES : Taux du coupon ; Émission au pair, à
prime ou à escompte et Obligation court terme (<3ans), moyen terme et long terme (>10ans)
X. Les contrats notions générales : Définition de Contrat : accord de volonté destiné à créer des
obligations. L'objectif du contrat est de créer des obligations juridiques. Le vrai contrat
juridique se vérifie par la contrainte qu'il génère à l'égard des parties. Distinction
contrat/convention : La convention, c'est le genre ; le contrat, c'est l'espèce. Le contrat, c'est
une sorte de convention. Il existe d'autres conventions que le contrat (ex : la cession de
créance est une convention qui transfère des obligations). La remise de dettes a pour but
d'annuler la dette. Tout contrat est une convention, mais toute convention n'est pas un
contrat.
XI. Les conditions de formation des contrats le contrat ne tient lieu de loi des parties et n'a de
force obligatoire que s'il est légalement formé. Le contrat obéit à certaines conditions de
formation de validité qui sont définit par la loi. Si ces conditions sont remplies il en résulte
que le contrat est valable. Si l'une de ces conditions fait défaut le contrat n'est pas valable.
On dit encore que le contrat est nul. Il y a 4 conditions de validité du contrat :
- Le consentement de la partie qui s'oblige : La capacité de contracter, La cause de
l'engagement, L'objet de l'engagement.
XII. La responsabilité civile Le principe général est prévu et décrit dans le Code civil. Il est une
obligation légale qui impose à toute personne de réparer les dommages causés à une victime
de son fait, de celui des personnes dont elle doit répondre ou des choses dont elle a la charge.Il
faut bien distinguer la responsabilité civile de la responsabilité pénale. Pour cette dernière, la
sanction (prévue par des lois et des règlements) est proportionnelle à la gravité de la faute
commise.
De plus, il n'est pas possible de s'assurer contre d'éventuelles sanctions pénales, par exemple
une amende.

XIII. L'INEXECUTION DU CONTRAT Compte tenu de la force obligatoire du contrat, les parties au
contrat sont tenus de l'exécuter. Il s'agit de l'exécution des obligations résultant du contrat,
qu'elles soient expressément prévues dans les clauses contractuelles ou que ce soit des
obligations que la jurisprudence a ajoutées, comme l'obligation de sécurité ou l'obligation de
sécurité ou l'obligation d'information ou de conseil.

XIV. La responsabilité est contractuelle dès lors que le dommage résulte de l’inexécution d’un
contrat et porte atteinte l’une des parties à ce contrat. Dans tous les autres cas, la
responsabilité est délictuelle. Ainsi, à partir du moment où il existe un contrat entre la victime
et la personne dont on cherche à engager la responsabilité, cette responsabilité est
nécessairement contractuelle, c’est le principe de non cumul des responsabilités.

QUATRE CONDITIONS : Un dommage ; L’existence d’un contrat valable ; Un manquement à


une obligation contractuelle et Un lien de causalité.

XV. Le droit de gage des créanciers C’est le droit minimal que dispose chaque créancier envers
chaque débiteur. Cela signifie qu’en présence d’une créance le créancier dispose du droit de
se désintéresser sur n’importe quel bien et valeur dans le patrimoine du propriétaire. Aucun
rapport avec le gage.
On a le sentiment qu’il confère au créancier un pouvoir très important. Mais tel n’est pas le
cas en réalité, en réalité ce droit est peu efficace. Trois raisons :
a- aucun droit de préférence n’est attaché à ce droit de gage général. Cela signifie que le
créancier pourra se voir devancer par un autre créancier qui dispose d’un droit plus
privilégié, c'est-à-dire qui dispose d’une garantie ou d’une sûreté particulière. On l’appelle
le créancier chirographaire.
b- b- Le créancier chirographaire n’a pas de droit de suite. Cela signifie qu’il ne peut pas aller
récupérer les biens de débiteur qu’il a cédés à des tiers.
c- c- le créancier peut également se heurter au fait que certains biens sont insaisissables (p.
ex. dettes alimentaires, biens nécessaires à la vie).

XVI. Les modalités des obligations sont, d'une part, le terme et la condition qui affecte l'exigibilité
et l'exécution des obligations et, d'autre part, la présence de plusieurs créanciers et/ou
débiteurs pour une même obligation.Le terme est un événement futur et certain qui soit
suspend l'exigibilité d'une obligation jusqu'à son échéance, soit éteint cette obligation à son
échéance.
La condition produit des effets similaires mais avec quelques différences. Tout d'abord, la
condition est bien un événement futur mais dont la survenance est incertaine. Ensuite, la
réalisation de la condition, contrairement à l'échéance du terme, produit des effets rétroactifs.
En cas de pluralité de débiteurs et/ou de créanciers, la règle veut que la dette et/ou la créance
soient divisées entre tous ces sujets de l'obligation conjointe. Une exception à cette règle est
la solidarité. Celle-ci peut être active lorsque chacun des créanciers peut exiger l'exécution
totale de l'obligation en cause ou passive si chacun des débiteurs peut être tenu d'exécuter
entièrement l'obligation. Une autre exception est l'indivisibilité qui désigne l'obligation dont
l'objet ne peut être divisé entre les créanciers et entre les débiteurs. Même lorsque les
conditions de la solidarité et de l'indivisibilité ne sont pas réunies, les circonstances de la
situation peuvent justifier que plusieurs personnes puissent être tenues de l'intégralité du
paiement d'une obligation. C'est le cas de l'obligation in solidus.
Enfin, il peut arriver qu'une même obligation porte sur plusieurs objets. Dans pareil cas, le
débiteur peut être tenu par tous ces objets ou un seul.

XVII. La preuve des obligations la preuve était auparavant traitée dans un titre du Code civil intitulé
« Des contrats ou des obligations conventionnelles en général ». la création d’un titre dédié
au droit de la preuve des obligations permet de le détacher du droit des contrats, dans lequel
sont formellement enfermées les dispositions relatives à la preuve dans le code civil actuel,
alors que la doctrine et la jurisprudence, appelant de leurs vœux l’élaboration d’un droit
général de la preuve, s’accordent pour faire application de ces règles à toute preuve civile, et
pas seulement à la preuve des obligations nées d’un contrat.

XVIII. La transmission des obligations En règle, le créancier d'une obligation peut la céder à une
tierce personne. Par l'effet de cette cession de créance, le cessionnaire devient le nouveau
créancier de l'obligation alors que le cédant devient tiers à cette obligation. Par contre, le
débiteur demeure le même mais doit s'exécuter envers une autre personne, le cessionnaire.

XIX. L’extinction des obligation les obligations s'éteignent par le paiement ou renonciation (fait
pour un créancier de renoncer à réclamer le paiement), la novation, la remise volontaire, la
compensation, la confusion, par la perte de la chose, par la nullité ou la rescision, par l'effet
de la condition résolutoire, par la prescription extinctive ou libératoire (une dette s'éteint
parce que le délai est échu, forclos). La cession est considérée comme une convention par
laquelle un créancier appelé le cédant transmet à une autre personne appelée le cessionnaire,
la créance dont il dispose à l'égard de son débiteur.
Juridiquement la délégation est une opération par laquelle une personne appelée le
déléguant, ordonne à une autre personne appelée le délégué, de faire ou d'engager de faire
une prestation à l'égard d'une autre personne appelée le délégataire. On considère que dans
la délégation parfaite, le délégant est libéré immédiatement envers le délégataire. Entre le
délégué et le délégataire, la loi considère qu'il y a création d'un lien de droit qui devra être
respecté entre les parties.

Les suretés

XX. Le gage

1- Le gage des meubles corporels

« le gage de meuble corporel est une convention par laquelle le constituant accorde à un créancier
le droit de se faire payer par préférence à ses autres créanciers sur un bien mobilier ou un
ensemble de biens mobiliers, corporels, présents ou futurs ». le mot gage désigne ainsi une
convention. Il convient de ne pas confondre ce gage (convention qui crée une sûreté réelle) avec
le mot gage général (qui est le patrimoine dont dispose le créancier chirographaire c'est à dire le
pouvoir de saisir un bien quelconque dans le patrimoine du débiteur).

Le gage c’est donc la convention de gage mais le gage c’est aussi la chose donnée en gage (le
meuble corporel que l’on donne en gage) et enfin, la convention que l’on appelle gage crée un
droit réel accessoire (le droit de se faire payer par préférence) s’appelle aussi gage.

2- Les effets du gage

Le contrat de gage est un contrat qui fait naître des obligations. Normalement ces obligations
pesaient sur le créancier gagiste qui recevait la chose. Mais depuis que la dépossession n’est plus
un élément nécessaire du gage, si le gage reste entre les mains du débiteur, il se trouve que c’est
le débiteur qui peut avoir des obligations de conservation du gage.

Ce contrat de gage fait naître une sûreté réelle, un droit réel accessoire au profit du créancier
gagiste.

XXI. Hypothèque : Sûreté constituée sur un bien immeuble affecté au paiement d'une obligation.
Elle confère au créancier un droit de préférence et un droit de suite lui permettant d'en
poursuivre la vente en quelque main que le bien se trouve. Voir aussi "Suite (droit de)".
Outre les hypothèques conventionnelles concédées par le débiteur dans un contrat, la loi a
institué des hypothèques légales qui résultent d'une disposition et des hypothèques judiciaires
qui résultent d'un jugement

XXII. Les Privilèges : Un privilège est un droit que la loi reconnait un créancier, en raison de la
qualité de la créance, d’être préféré aux autres créanciers sur l'ensemble des biens de son
débiteur ou sur certains d'entre eux seulement Le privilège est un droit que la qualité de la
créance donne à un créancier d’être préféré aux autres créanciers, même hypothécaire ».
Il s’agit d’une sureté légale, sans dépossession conférant à son titulaire le droit d’être payé par
préférence aux autres créanciers du même débiteur. L’origine légale du privilège ne lui donne
pas son caractère de suretés : il s’agit de l’accessoire d’une créance qui va l’accompagner
lorsque cette dernière sera transmise.
Les fondements sont multiples : Fondements sociaux, économiques mais cela peut être aussi
un souci d’équité. En toute hypothèse la jurisprudence décide que les privilèges sont
d’interprétation stricte. Il n’est donc pas possible d’étendre le champ d’application des
privilèges à d’autres créances que celles qui sont expressément garanties. Les privilèges
peuvent être généraux ou particulier à certains biens, les privilèges généraux figuraient dans
la version originaire du code civil, puis au fur du temps leur nombre n’a cessé d’augmenté.
Cette augmentation s’est révélée néfaste pour le crédit du débiteur qui voyant son actif
absorbé quasi complètement par les créances importantes.

Etude pratique de contrats

XXIII. Le contrat de vente :

La vente est un contrat consensuel. Le principe est le même en matière de vente internationale. Mais
le consensualisme dans cette Convention est étendu jusqu’à la preuve. Mais la pratique établit
quasiment toujours des écrits. Par exception, le droit exige des écrits, soit pour la validité de la vente
soit pour l’opposabilité de la vente.

a) Les formalités nécessaires à la validité de la vente : La loi peut solenniser la vente, mais
les parties peuvent aussi le faire. Concernant les ventes solennisées par la loi, il y a
différent motifs comme, La protection du consommateur. Tout irrespect de ces
obligations entraine la nullité de plein droit, le juge n’a aucun pouvoir d’appréciation. Ce
formalisme est tellement protecteur qu’il permet au consommateur de mauvaise foi de
sévir facilement.
b) Les formalités nécessaires à l'opposabilité de la vente : Les droits de propriété industrielle (brevet,
marque, dessins et modèles) doivent être publiés afin d’être opposable aux tiers.Il en est de
même pour les cessions de fonds de commerce, mais dans ce cas la publication rend la cession
opposable au créancier du cédant. En revanche une telle publicité n’assure pas l’opposabilité de
la cession à l’égard d’un autre tiers. Les ventes immobilières sont en revanche opposables à tous
les tiers titulaires d’un droit réel sur l’immeuble. Sera opposable aux tiers la première vente
publiée (et non conclu). Le transfert de propriété n’est pas opposable aux tiers tant qu’il n’est pas
publié. Il n’y a pas de propriété en l’absence de publicité car non opposable aux tiers. Deviendra
propriétaire le premier acquéreur ayant publié et non le premier acquéreur ayant conclu. Le
mécanisme d’opposabilité a été instauré pour des motifs de sécurité, évitant de ce fait la vente
masquée, mais peu favoriser le vendeur de mauvaise foi. Cette logique a été infléchie par la
jurisprudence. Dans cette hypothèse-là, le second acquéreur, ayant acheté en connaissance de
cause, commet une faute civile (engagement de sa responsabilité délictuelle) et sera puni en
nature : publication de la deuxième vente, inopposable au 1er acquéreur.

XXIV. Le contrat de mandat :

Le mandat ou procuration est un acte par lequel une personne donne à une autre le pouvoir de faire
quelque chose pour le mandant et en son nom ». Cette définition est insatisfaisante en raison des
termes « faire quelque chose » car cette notion est proche de celle de la définition du contrat
d’entreprise.

Le contrat de mandat est un contrat classique, synallagmatique, en principe consensuel, la spécialité


provient du fait qu’elle fait intervenir une troisième personne : le tiers concluant le contrat avec le
mandataire. Il est conclu avec le mandataire mais est lié au mandant. Il permet de réaliser un
dédoublement de la personnalité juridique et permet au mandant d’avoir un certain pouvoir
d’ubiquité. Il est très utile, ne serait-ce qu’en matière de mandataires sociaux, représentation de la
personne morale, fondant ainsi la quasi-totalité du droit des sociétés.

Ce contrat est dangereux car une personne peut exprimer la volonté juridique d’une autre à sa place,
avec les engagements que cela implique. Seuls certains contrats ne peuvent pas faire l’objet d’une
procuration : ex le mariage. Le mandat doit donc être marqué du signe de la confiance.

Il est aussi soumis à un fort intuitu personae, ce qui explique le régime lors de la révocation. Ce
caractère a plus ou moins disparu avec la professionnalisation du mandat. Nombre de lois spéciales
dérogent donc à ce critère d’intuitu personae

XXV. Le louage de chose

Le bail ou contrat de louage est comme une convention par laquelle l’une des parties (le bailleur)
s’oblige à faire jouir l’autre (le preneur) d’une chose pendant un certain temps et moyennant un certain
prix que celle-ci s’oblige de lui payer.

2 catégories de louage : le louage des choses et le louage d’ouvrage.

le louage d’ouvrage, c’est un contrat de prestation de service puisque l’une des parties s’engage à faire
quelque chose pour l’autre moyennant un prix, il s’agit de faire jouir de quelque chose contre un prix.

Le louage des choses : contrat de mise à disposition, le bénéficiaire en a la jouissance temporaire ce


qui veut dire qu’il peut utiliser la chose et qu’il doit la restituer à l’expiration du délai contractuel. Le
texte mentionne la contrepartie de cette mise à disposition --> règlement d’un prix (appelé parfois
redevance). A partir de ces caractères, le contrat de bail ou contrat de location est devenu un contrat
très utile dans la pratique compte tenu de ses diverses utilisations possibles ; dans la vie sociale, il
permet de fournir un logement à une personne non titulaire d’un immeuble.

Le contrat de bail a été utilisé comme instrument de politique pour mettre en œuvre le droit au
logement en réglementant le contrat de bail de manière à protéger le locataire contre le bailleur.

Le bail est aussi utilisé dans les relations d’affaires pour permettre à des propriétaires de certain bien
d’une certaine valeur économique, de mettre ces biens à la disposition d’autrui qui vont les exploiter
et ainsi, le professionnel titulaire de la chose comme l’exploitant peuvent tirer concurremment des
revenus de la chose puisque l’exploitant va payer une redevance au titulaire en utilisant la chose pour
en tirer lui-même ses revenus exemple : le fonds de commerce, les droits sociaux…

Cette diversité dans l’instrumentation du bail donne lieu à une diversité du régime juridique, il est
variable en fonction du but visé par le bail. Face à cette diversification, les dispositions du Code Civil
devraient servir de droit commun mais seulement sur des points non régis par la réglementation
particulière.
XXVI. Le prêt : Prêt à l’usage et prêt de consommation. Le Code civil commence ces dispositions par
en dissocier 2 sans en donner de définition générale : « Convention par laquelle le préteur
remet une chose à l’emprunteur en vue qu’il s’en serve ». La définition est plus vague car
regroupe deux types de prêts, elle porte sur des biens différents. Il n’existe pas un seul régime
juridique du prêt.
1) Le prêt à usage : usage ou commodat est un contrat par lequel l'une des parties livre une chose
à l'autre pour s'en servir, à la charge par le preneur de la rendre après s'en être servi ». Ce
prêt est essentiellement gratuit, permettant ainsi de distinguer le commodat du bail. Cette
gratuité n’est pas toujours facile à distinguer, dans l’hypothèse où ce prêt à l’usage s’inscrit
dans un ensemble contractuel, ce dernier étant onéreux. Le prêt à usage n’opère aucun
transfert de propriété, les risques continuent donc à peser sur le préteur, sauf
méconnaissance de l’usage conventionnel, lequel doit être personnel et opéré de manière
gratuite.
La restitution de la chose est l’obligation essentielle de l’emprunteur car participe de la
définition du prêt à usage. La restitution in specie, c’est le bien même qui a été prêté que l’on
doit restituer (parfois assimilé à la restitution en nature, ce qui est faux car la restitution en
nature peut correspondre à la restitution d’une chose comparable).

2) La durée du prêt à usage : Le prêteur ne peut retirer la chose prêtée qu'après le terme
convenu, ou, à défaut de convention, qu'après qu'elle a servi à l'usage pour lequel elle a été
empruntée

Le dépôt : Le dépôt, en général, est un acte par lequel on reçoit la chose d'autrui, à la charge de la
garder et de la restituer en nature ».Il s’agit des petits contrats, il prend sa revanche de part sa
professionnalisation actuelle, se qui explique que le dépôt soit salarié (terme maladroit, cela signifie
rémunéré).

Le dépôt proprement dit est un contrat essentiellement gratuit ». Cet article voulait simplement dire
que le dépôt était présumé gratuit. Aujourd’hui c’est l’inverse, il est présumé onéreux lorsque le
mandataire est un professionnel. De même, on considérait que le dépôt était conclu exclusivement à
l’intérêt du déposant, d’où la révocation ad nutum. Aujourd’hui le dépôt concerne l’intérêt des deux
parties (cf. notion de dépôt d’intérêt commun). Ce contrat a fait l’objet d’une spécialisation mais ce
n’est pas une exclusivité contemporaine. le Code civil en prévoyait 4 : Le dépôt nécessaire (droit
commun), Le dépôt volontaire, Le dépôt hôtelier, Le dépôt séquestre Puis furent créés le dépôt
hospitalier et le dépôt irrégulier.

En matière de qualification, il faut distinguer le dépôt d’autre contrat. Comment le distinguer du prêt,
qu’il soit rémunéré ou pas ? Le dépositaire n’a pas le droit d’utiliser le bien. Avec l’obligation de garde,
le distinguant d’autres contrat pourtant aussi marqué par l’obligation de conservation (prêt bail
entreprise mandat… Obligations de résultats atténués). Pour le dépôt l’objet essentiel est la garde. En
termes de régime juridique, garde et conservation sont identiques. L’objet du dépôt ne peut porter
que sur des choses mobilières, excluant ainsi les immeubles Les effets du dépôt : Obligation de garde
obligation de résultats atténués.

Le dépositaire doit restituer la chose au déposant et non nécessairement au propriétaire. La


jurisprudence a considéré que le dépôt de la chose d’autrui est valable. Le régime qui s’applique est
proche de celui de mandat, la restitution doit se faire ad nutum et ce, même si le dépôt est conclu a
durée déterminée. En revanche un dépôt est considéré d’intérêt commun, il n’y a pas obstacle à la
révocation ad nutum, mais des dommages et intérêts pourront être prévus. Les clauses d’un dépôt
faisant obstacle à une révocation ad nutum sont VALABLES.

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