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14 - Love Exposure - Croire À La Croix Du Sexe.
14 - Love Exposure - Croire À La Croix Du Sexe.
Croire à la croix
du sexe.
Film de tous les excès (script de 350 pages, 300 scènes à tourner, 3h57 au
final, etc.), film tourné dans lʼurgence (deux mois, avec un budget restreint), film
réalisé dans la souffrance (Sion Sono sʼest mis en “danger” comme jamais; les
acteurs ont dû rechercher lʼintensité maximale de lʼémotion), Love Exposure est
considéré comme lʼœuvre la plus importante du cinéaste anarchiste nippon. En
effet, elle noue tous ses thèmes de prédilections en une gigantesque
problématique, artistique parce que politique et vice-versa : de quelles manières
le site du sexe peut-il désactiver les dispositifs spectaculaires et la scène de
lʼamour peut-elle profaner les normes capitalistes ? comment le cinéma nous le
fait-il éprouver et expérimenter ?
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- Aurélien Marion - - Séminaire “Art & Politique” -
“[…] peut-être quʼen effet une profanation totale, une démultiplication violente
de profanations, par surprise, par miracle, ouvrirait le champ dʼun authentique
événement” (Mehdi Belhaj Kacem). Cet événement, cʼest lʼamour, et le miracle,
cʼest lʼérection (“miracle au quotidien” écrit Ehnuel).
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- Aurélien Marion - - Séminaire “Art & Politique” -
Yoko devient punk en plus dʼêtre une féministe nihiliste lorsquʼelle rencontre
Kaori. De son père violeur, elle en retient une haine des hommes (Kurt Cobain
mis à part) et des multiples mères-temporaires quʼelle a connu, elle retient une
haine de la famille : deux principes opposés à tout monothéisme et au
patriarcat. Mais Kaori lui révèle lʼexistence dʼune star encore plus “cool” que
Kurt Cobain, espèce dʼartiste de lʼamour connu par le biais du père de Yu, un
nommé “Christ”. Dès lors, Yoko prie en pensant à lʼamour libre quʼun tel artiste
pourrait lui faire connaître. Elle se tatoue même une croix, fétiche à même sa
peau, pour conjurer sa solitude. Yu reconnaîtra en elle sa Maria, il connaîtra le
miracle de lʼérection et le film pourra commencer (arrivée du titre), après une
heure dʼun compte à rebours père-vers déconstruisant le christianisme avec
enjouement. Hélas, Yoko ne sʼapercevra pas que Yu érige sa virilité par amour
(quʼil est son Christ, lʼélu) mystique (déguisé en fille), et la rencontre tant
attendue -le climax où sexe et amour (incarnés en baiser) semblent nouer
toutes promesses- ne débouchera que sur un point dʼachoppement autrement
plus dangereux : le Spectacle (patriarcat et capitalisme exhibés).
Pour le Père, lʼamour est perversion; pour Kaori il est conjugal, pour Yoko il est
mystique et libre, pour Yu il est transgenre. Dans les quatre cas, contrairement
au monothéisme, il sʼincarne dans le toucher qui trouve son site dans le sexe.
Kaori avoue avoir “violer” le prêtre, Yoko se masturbe en pensant à son sauveur
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- Aurélien Marion - - Séminaire “Art & Politique” -
(quʼelle croit être une femme) et Yu bande à chaque fois quʼil voit la culotte de
sa Maria (Yoko). Mais ce nʼest quʼaprès avoir vaincu les dangers de lʼimaginaire
que Yoko pourra comprendre en lʼérection la croix du sexe (croix insupportable
pour Tetsu et fondamentale pour Kaori), symbole cristallisant la série de
profanations : événement de lʼamour mis en scène par la répétition du sexe.
Pour désigner au Japon le vol dʼintimité, on dit tôsatsu. Agnès Giard explique :
“C'est une forme de perversion qui consiste à photographier les filles par en-
dessous, sous la corolle de leur jupe plissée ou dans lʼentre-deux dʼune légère
enjambée. Tout lʼart du tôsatsu consiste à capter lʼérotisme qui se dégage de
cette vision : une culotte moirée ou plissée, plaquée par la chaleur contre une
vulve que le tissu souligne de plis suggestifs et dʼombres moites. Le tissu qui
moule deux fesses potelées. Le tissu qui se tend sur le mont de Venus, rond et
bombé comme un fruit fendu… Pour obtenir le cliché qui tue, les hommes sont
prêts à tout au Japon, y compris sʼassocier en bandes de voyeurs […] Se
comparant à des ninjas, les adeptes de tôsatsu sʼentraînent à “espionner” les
filles sans que celles-ci sʼen aperçoivent, afin quʼelles restent pures. Il sʼagit de
préserver leur innocence. De lʼimmortaliser, en photo. Le tôsatsu relève du
culte.” Yu et ses potes font de ce culte érotique un art : photographiant les
culottes pour mettre à nu lʼamour dans le dérobé du sexe, ils détournent le
semblant dʼinnocence des filles inconnues.
En public, elles ne sʼaperçoivent de rien car lʼart est discret, se passe de
publicité (échappe ainsi au Spectacle). Cʼest aussi ainsi un art martial
(techniques de “kung fu”). Mais les publications des photos sont plus que des
clichés : ils mettent à nu lʼamour, montrant à quel point il est hanté par le sexe.
Croire en cette croix, cʼest réaliser les puissances virtuelles du voyeurisme : les
clichés de nos visions habituelles sont profanés par la saisie -par sérendipité-
de lʼinstant crucifiant les normes. Lʼimage volée se trouve librement partagée.
Illustration donnée par Sion Sono de lʼart profanateur du Tôsatsu : la photo
victorieuse de Takahiro (à 52ʼ50), avec contre-plongée dans escalator, reflets
variés, flous colorés, regard-camera en arrière, sourire érogène, culotte à motifs
symboliques, etc. La photo révèle dans le film la profanation du Spectacle.
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Le critique Dimitri Ianni lie lʼobsession des vols dʼimages de culottes à la post-
modernité japonaise : “Cʼest en réaction à la désaffection paternelle quʼil
éprouve, que [Yu] va se mettre à commettre de plus en plus de pêchés, jusquʼà
ce quʼil fasse le choix de se spécialiser dans celui le plus stigmatisé par son
éducation catholique : le pêché dʼobscénité. Mais en véritable Otaku, symbole
de la génération postmoderne à laquelle lʼauteur sʼadresse, ce nʼest pas en
séduisant le plus de filles possible quʼil sʼépanouit, mais en pratiquant le
[Tôsatsu], arpentant le bitume tokyoïte au grand jour, flanqué de ses trois
acolytes pour photographier le plus possible de petites culottes dans les lieux
publics.” Art post-historique, développé en obsession qui enferme dans une
fétichisation de lʼobscénité de la culotte, le tôsatsu est pour lʼOtaku une père-
version monomorphe redonnant un repère et une histoire après la perte de la
croyance en un monde continu et en une distinction franche entre imaginaire et
réel. LʼOtaku est soit un solitaire (enfermé) soit un artiste (en bandes).
La publication comme mise à nu des profanations, cʼest-à-dire la diffusion et le
partage des photos (ici dans un film) est lʼinstallation dʼun jeu par une bande, ce
qui sʼoppose en tous points aux Grands Récits du Patriarcat : la famille, lʼamour
conjugal, le sexe privé. Tous les jeunes du film sont en rupture familiale et
cherchent un rapport à lʼautre sexe différent. Il sʼagit de créer une communauté
pouvant installer le jeu dʼoù la croix du sexe naîtra (ex. du squat).
Mais sʼil faut tant insister sur le rapport entre la croix du sexe (érection-amour),
et la culotte, cʼest parce quʼelle signifie bien plus quʼune peau détournant le
voyeurisme en art profanateur, au Japon : “la culotte cristallise bien plus que
des fantasmes. Elle symbolise le traumatisme dʼune nation, la profonde
blessure narcissique que ce pays ne parvient pas encore à cicatriser : lorsque,
après 250 ans dʼisolationnisme, le Japon féodal est contraint dʼouvrir ses ports
aux navires américains, français, anglais ou hollandais, il subit le regard
étranger comme un viol. Les “barbares” occidentaux débarquent avec leur
mépris et leurs préjugés, sʼoffusquant de voir que dans les sanctuaires shinto
on vénère les organes génitaux, que des phallus et des vagins se dressent à la
croisée des chemins, quʼhommes et femmes se baignent nus, librement, dans
le même bain et –sainte horreur– que les femmes ne portent pas de culotte
sous leur kimono. / Empruntée à lʼoccident vers le début du XXe siècle, la
culotte est adoptée par les Japonaises en même temps que les moeurs
occidentales. Elle incarne à la fois la modernité, la pudeur et ses corollaires… la
frustration, la honte, le voyeurisme. En elle se mélangent le goût typiquement
japonais pour lʼinvisible et le goût typiquement judéo-islamo-chrétien pour le
pêché. La culotte n'a donc rien d'anecdotique. Elle occupe au contraire une
place centrale dans la réflexion que Sono Sion aborde -l'air de rien- sur le
rapport entre le corps et le sacré. Entre le désir et ce qui est caché. Ne peut-on
avoir envie que de ce qui reste inaccessible ? Notre libido se nourrit-elle de
tabous ? L'amour peut-il être mis à nu, sans danger ?” (Agnès Giard). La fin de
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lʼhistoire au Japon, cʼest une communauté violée par les assauts impérialistes
des capitalistes européens. Cʼest cela, le “pêché originel”. Profaner ce sacré qui
vient du patriarcat européen, cela revient à en détourner les normes par lʼart et
le sexe (les deux se joignant dans la scène de lʼamour mis à nu). Fétiche
Otaku conjurateur des traumas et incarnation du toucher anormal (dépassant la
vision), le jeu de la culotte permettra de désactiver le dispositif du Spectacle
patriarcal. Mais au risque de certaines confusions sexuelles. Suite à un pari
perdu avec ses potes, Yu doit se travestir, parler comme une fille et en
embrasser une. Ce sera Yoko, qui croira alors être lesbienne, donc père-verse,
une espèce de punk féministe Hentaï, aveuglée paradoxalement par les
apparats des normes du féminin.
[Yu] devient “Miss Scorpion” (Sasori, du film éponyme de Shunya Ito, 1972).
Dimitri Ianni en éclaire les conséquences dans toutes leurs complexités :
“Comme le démontre Hiroki Azuma, lʼOtaku à tendance à ʻvaloriser lʼimaginaire
au détriment du réelʼ. Ce fonctionnement particulier déterminant ainsi ses
relations interpersonnelles, dʼoù lʼincapacité de Yu et sa maladresse à avouer
son amour pour Yoko autrement quʼen se parant dʼun masque : son
travestissement en Sasori. Yu est un être qui sʼest construit affectivement et
sexuellement à partir dʼune image fantasmée, celle de la Vierge Marie, dont sa
mère lui a symboliquement légué une statuette lorsquʼil était enfant. Cette
statuette quʼil porte toujours sur lui peut également se voir comme une
métaphore des figurines fétichisées par les Otakus de tous bords. […] Sono, en
jouant de ces ʻéléments dʼattractionʼ souligne la primauté du ʻsimulacreʼ tel que
lʼentendait Baudrillard, dans la construction identitaire de la jeunesse
contemporaine. Ainsi chacun des deux personnages vit lʼautre à travers sa
propre perception dʼun imaginaire quʼil sʼest construit, et devient incapable
dʼaccepter lʼautre pour ce quʼil est réellement. Le cinéaste refuse pourtant de
stigmatiser la perversion de Yu, même sʼil sʼen amuse avec dérision, comme lʼa
longtemps fait la société japonaise à lʼégard des Otakus. Il montre au contraire
la nécessité dʼune ouverture de soi à lʼautre, dʼune nécessaire ʻexposition de
soiʼ et de ses faiblesses, pour accepter ses différences et dépasser les
schémas formatés imposés par la société. Prenant le contrepoint des J-dorama
mièvres traitant du ʻjun-aiʼ où la noblesse du cœur invite à la pudeur du
sentiment, Sono invite la jeunesse à sʼexprimer, à sʼextérioriser, à crier, à hurler
ses sentiments et sa douleur aux yeux du monde, comme ce dernier avait pu le
faire en sortant dans les rues, à lʼépoque du collectif Tokyo GaGaGa [groupe de
performeurs poétiques]. Plus lyrique quʼà son habitude, lʼémotion en devient
touchante par la naïveté maladroite de ses jeunes acteurs. Lʼauteur montrant
également au passage que lorsque le simulacre disparaît, lʼidentité sʼefface ou
vole en éclat.” Lʼart profanateur ne suffit pas toujours à désactiver le spectacle
car ce dernier a semé une confusion dans la croix du sexe : lʼEmpire des
simulacres capture la scène de lʼamour, la séparant du site dʼérection,
nécessitant un détour du jeu par lʼincarnation du toucher. Cʼest-à-dire une
désorganisation de la vie par les métamorphoses identitaires dues aux
événements répétés sexuellement.
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Même Yoko est prisonnière des images. Elle ne tombe pas amoureuse de Yu,
mais de lʼimage de Sasori derrière laquelle il se dissimule, trop angoissé pour
lui avouer son amour. “De même Jesus nʼest pour elle quʼun substitut au
personnage ʻcoolʼ de Kurt Cobain, le seul homme quʼelle vénère. Et lorsque le
jeune homme se décide enfin à tomber le masque, il est malheureusement trop
tard. Incapable de percevoir le réel, elle ne peut accepter la perversité du jeune
homme, malgré la sincérité de son amour. Yoko sera alors la victime idéale
dʼune autre illusion, tombant dans les griffes manipulatrices dʼAya” (Dimitri
Ianni). Aya Koike, vendeuse dealeuse assassin tortionnaire, bref en un mot : un
monstre (créé par un père violeur, barbare et hygiéniste). Strictement aliénée
au pouvoir de Church 0, elle en devient la figure trash, la Parque anti-sexe de
lʼEmpire des simulacres, lʼincarnation saignante du vampirisme spectaculaire.
Parques : divinités maîtresses de la destinée humaine, de la naissance à la
mort, surveillent la vie afin de pouvoir lʼévider (par le pouvoir). Cʼest ainsi que
Koike sʼinsinue entre Yu et Yoko. Spécialisée dans la surveillance des affects,
elle se trouve en croisade contre lʼamour et cherche à créer de lʼimprofanable.
Forcés par le spectacle patriarcal (famille) à jouer les frères et soeurs, Yu et
Yoko sont ensuite obligés à ne plus se comprendre, médiés par voix
téléphonique et malentendus pervers. Lʼarrivée de Koike comme incarnation
autonome du non-vivant (illustration symptomatique dans la salle de classe :
elle sʼassoit entre eux) parachève la séparation normative (ce que Sono traduit
dans le film par la séparation des images en plusieurs écrans). Yoko,
particulièrement clairvoyante politiquement jusquʼalors, ayant un sens
“surcritique” du monde (voyant les balles voler), se trouve neutralisée par ce
quʼelle croit être une histoire dʼamour lesbienne avec Koike, rendu
parodiquement obscène dans le film, pour en montrer la vulgarité spectaculaire.
Cela permet à Koike de neutraliser la famille Tetsu-Kaori-Yoko et de les amener
aux camps de “Church Zero”, lieux typiques du Biopouvoir de lʼEmpire,
métonymisé ici en une Eglise kitsch sans Un : pas de Dieu, juste un “Lord”
hypothétique et vide, représentation du saint Marché et de ses normes.
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Yu voit ses efforts artistiques puis transgenres annulés par la disparition de ses
proches, bande de potes mis à part. Justement, ce sont ces derniers qui, par
leur amitié et la communauté vivante quʼils forment, vont le sauver du
Spectacle, réinstallant du jeu (aventure Bukakke-Sha) et profanant le
capitalisme par le toucher pornographique de lʼart.
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Non, la bible ne peut être suivie ici entièrement pour lier à nouveau le monde,
en une croyance de lʼimpensable et insoutenable croix du sexe car lʼenfance ne
se désactive pas, elle reste dans la père-version, il y a une part irréductible de
“Hentaï” en chacun, et cʼest précisément cela que montre Yu, dans sa
viralisation de lʼindustrie capitaliste du porno (Bukkake-Sha). Mais ces
publications artistiques sont surtout soutenues par Sono dans ses techniques
filmiques, rendant les désactivations possibles aussi pour nous, désactivations
non de notre enfance lorsquʼil y a lʼamour à veiller, mais de lʼEmpire qui voudrait
nous faire lʼoublier. Chez Sono, nous remarquons rapidement cette opposition
deleuzienne : Histoire des clichés (représentations, projections, prévisibilité,
surveillance) qui enchaînent les images comme en un circuit continu vs.
Devenirs artistiques (cristal, image-temps, catharsis, veille, croyance) qui
déchaînent les images en lignes de fuites. Ces devenirs se cristallisent dans les
intervalles vidéos, que ce soit via les ellipses, les clips pixellisés, les torsions
des sons, ou la saturation des références (hommages) : “Le jeune Yu rejoint un
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groupe de petits délinquants avec lesquels il gagne ses premiers galons, avant
dʼaller suivre lʼenseignement dʼun authentique ʻsenseiʼ en perversité, interprété
par Hiroshi Ohguchi (le père incestueux de Strange Circus). Ce qui devient
alors un enchaînement de scènes gags et de séquences loufoques hommages,
parodiant les films de kung-fu hongkongais dans lesquels lʼappareil photo
devient une arme perfectionnée, se transformant tantôt en yo-yo ou en bâton
articulé, pour déjouer la vigilance des demoiselles en jupes courtes. Basculant
ainsi vers le film dʼaction, loin du ridicule, puisque ce nʼest autre que Tak
Sakaguchi (Versus, Battlefield Baseball, Death Trance) en personne qui en
chorégraphie les séquences. A cela, lʼauteur ajoute ses propres références,
telles quʼun hommage appuyé à Sasori, figure rebelle emblématique de la Toei
avec ses tenues pop extravagantes, sans oublier les poses singeant les
héroïnes façon Sukeban Deka et autres avatars, ou encore une Yoko
bagarreuse dont le costume lors de la rencontre fatale, et le visage mutin ne
sont pas sans rappeler la mythique Hiroko Yakushimaru dans le cultissime
Sailor Suit and Machine Gun (1981) de Shinji Somai.” (Dimitri Ianni).
Intervalles cristallisant des vides protégeant les images imprévisibles, les
vacuoles sont aussi dans le film par le changement à chaque temps de
narrateur donc de focale et de voix off et puis par le mix de ces focales et voix :
identifications impossibles rendues parfois inanalysables par la richesse des
variations de montage et des traversées de genres (“alternant le comique
burlesque, lʼhumour graveleux, lʼérotisme soft, le drame sombre, la chronique
familiale, le film dʼapprentissage, la bleuette adolescente ou encore le gore le
plus grotesque” - Ianni). Sono maintient la tension permanente en arrachant
des vacuoles de lʼimprobable et de lʼincompréhensible. Ce sont ces dilatations
qui désactivent le Biopouvoir en nous émouvant : installation du jeu entre Sono
et nous + toucher incarnant nos affects.
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