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Les 10 facteurs

de pénibilité
en pratique

Le dispositif pénibilité se présente comme un ensemble de


textes d’une complexité inégalée avec un nombre important
d’incertitudes. Les derniers décrets sont parus au Journal officiel
du 31 décembre 2015 pour application au 1er janvier 2016. La
nouvelle instruction interprétative, datée du 20 juin 2016, vient tout
juste de paraître au moment où le présent document est rédigé.
Depuis le 1er juillet 2016, l’ensemble des 10 facteurs de
pénibilité sont en vigueur.
Le présent « tiré à part » se focalise sur l’analyse pratique des
facteurs de pénibilité et de leurs seuils. L’UIMM a publié un guide
complet qui rentre dans le détail (Guide Conseil de l’UIMM « La
pénibilité en question(s) ? ») et un « vademecum » qui présente un
aperçu global du dispositif.

UIMM JUILLET 2016 LES 10 FACTEURS DE PÉNIBILITÉ EN PRATIQUE | 1


I. Le travail de nuit
(Facteur entré en vigueur depuis le 1er janvier 2015)

A. Définition du facteur
Seuil
Facteur de risques professionnels
Action ou situation Intensité minimale Durée minimale
Travail de nuit dans les conditions
Une heure de travail 120 nuits
fixées aux articles L. 3122-29 à
entre 24 heures et 5 heures par an
L. 3122-31 du Code du travail

B. Mise en œuvre pratique


Le seuil réglementaire est atteint dès lors La réglementation (article D. 4161-3 du Code
que l’entreprise fait le constat que le salarié a du travail) prévoit que, lorsque « l’employeur
travaillé au moins une heure entre 24 heures apprécie l’exposition d’un travailleur au travail
et 5 heures du matin, au moins 120 nuits dans de nuit, il ne prend pas en compte les nuits
l’année civile considérée. effectuées dans les conditions du travail
en équipes successives alternantes », mais
Ainsi, un salarié effectuant 120 fois une heure de
uniquement les nuits fixes. Autrement dit, il n’y
travail sur cette plage horaire est tout autant en
a pas cumul d’une même nuit de travail au titre
pénibilité qu’un salarié travaillant exclusivement
du « travail de nuit » et du « travail en équipes
de nuit toute l’année.
successives alternantes » : une même nuit ne
Seul est pris en compte le travail effectif lors de peut être comptabilisée qu’au titre de l’un ou
cette période de la nuit. Une simple astreinte de l’autre de ces facteurs.
nuit, sans intervention, ne doit pas être prise en
compte.

REMARQUE
La définition du seuil de pénibilité
« travail de nuit » est plus restrictive
que les définitions légales et
conventionnelles du travail de nuit
pour la durée du travail.

2 | LES 10 FACTEURS DE PÉNIBILITÉ EN PRATIQUE UIMM JUILLET 2016


C. Logigramme
Travail la nuit NON

OUI

Au moins 120 nuits par an NON

OUI

Au moins 1 h de travail effectif NON


entre 24 h et 5 h du matin
OUI

PÉNIBLE PAS PÉNIBLE

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II. Le travail en équipes
successives alternantes
(Facteur entré en vigueur depuis le 1er janvier 2015)

A. Définition du facteur
Seuil
Facteur de risques professionnels
Action ou situation Intensité minimale Durée minimale
Travail en équipes successives
Travail en équipes successives alternantes impliquant au minimum 50 nuits
alternantes une heure de travail par an
entre 24 heures et 5 heures

B. Mise en œuvre pratique


On peut définir le travail en équipes successives des droits au compte pénibilité, implique
alternantes comme étant une modalité l’existence d’équipes organisées et ne vise
d’organisation du travail, selon laquelle des pas le travail alternant matin/après-midi (en
salariés sont occupés successivement sur les 2 x 8), n’impliquant pas une heure de travail
mêmes postes, selon un certain rythme, y entre 24 h et 5 h, puisqu’il ne répond pas à la
compris rotatif, de type continu ou discontinu, définition de l’intensité requise.
entraînant pour les salariés la nécessité
En revanche, les modes de travail en équipes
d’accomplir un travail à des heures différentes
successives alternantes en 3 x 8, 4 x 8 et 5 x 8,
sur une période donnée de jours ou de semaines.
rentrent dans la définition de ce facteur, dès
Le facteur « travail en équipes successives lors que les plages horaires et la durée minimale
alternantes », tel qu’il est défini pour l’ouverture annuelle sont constatées.

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C. Logigramme
Travail en équipes NON

OUI

Travail en équipes NON


successives alternantes
OUI

Impliquant du travail de nuit NON

OUI

Au moins 50 nuits par an NON

OUI

Au moins 1 h de travail effectif NON


entre 24 h et 5 h du matin
OUI

PÉNIBLE PAS PÉNIBLE

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III. Le travail répétitif
(Facteur entré en vigueur depuis le 1er janvier 2015)

A. Définition du facteur
La définition du travail répétitif a été révisée par un décret du 30 décembre 2015 sur la base des
travaux d’une mission ministérielle ; elle est dorénavant la suivante :

Seuil
Facteur de risques professionnels
Action ou situation Intensité minimale Durée minimale
Travail répétitif caractérisé par Temps de cycle inférieur ou égal à
la réalisation de travaux impli- 30 secondes : 15 actions techniques
quant l’exécution de mouvements ou plus
900 heures
répétés, sollicitant tout ou partie Temps de cycle supérieur à 30 secondes, par an
du membre supérieur, à une temps de cycle variable ou absence de
fréquence élevée et sous cadence temps de cycle : 30 actions techniques
contrainte ou plus par minute

B. Mise en œuvre pratique


Cette nouvelle définition correspond mieux à soustraire à la situation de travail sans préjudice
ce que l’industrie met sous le terme « travail pour la production, le service, lui-même ou
répétitif ». Les entreprises peuvent trouver ici la ses collègues (nécessité d’être remplacé par
totalité du rapport Lanouzière qui rentre dans exemple).
les détails :
Sont en pénibilité, au titre du travail répétitif,
http://penibilite.fr/wp-content/
les salariés qui répondent à cette définition
uploads/2014/07/rapport_Lanouziere_-_
et effectuent pendant au moins 900 heures
Rapport_gestes_repetitifs_VF.pdf
effectives de travail par an des travaux
Il convient de noter que la notion de « cadence impliquant un changement d’action technique
contrainte » signifie l’impossibilité (technique, à une fréquence de 2 secondes en moyenne,
organisationnelle…) pour le salarié de se quel que soit le temps de cycle.

6 | LES 10 FACTEURS DE PÉNIBILITÉ EN PRATIQUE UIMM JUILLET 2016


Synthèse du rapport Lanouzière sur le travail répétitif
La loi a classé les facteurs de pénibilité en trois La définition du travail répétitif est par ailleurs
catégories, selon qu’ils relèvent de contraintes tributaire de contingences légales, d’exigences
physiques, de l’environnement de travail ou de de fond et de considérations pratiques :
rythmes de travail. –– Les contingences légales (article L. 4161-1 du
10 facteurs de risques ont été fixés par voie Code du travail) :
réglementaire. Chaque facteur est associé à un -- Cette modalité de travail doit être
seuil d’exposition déclenchant la reconnaissance susceptible de laisser des traces
d’une situation de pénibilité. identifiables, irréversibles et durables sur
la santé ;
Pour un mesurage simple, chaque seuil se réfère
-- Un seuil doit être fixé, ce qui impose une
à un indicateur spécifique et unique caractérisant
approche quantitative ;
l’exposition. Il s’agit du décibel (dB) pour le bruit,
-- L’appréciation des seuils de pénibilité
de la masse soulevée (kg) pour la manutention
doit être faite après prise en compte des
manuelle, du mètre par seconde au carré (m/s2)
mesures de prévention collectives et
pour les vibrations, du degré Celsius (C°) pour
individuelles existantes.
les températures extrêmes, etc.
–– Les exigences de fond :
Il est admis qu’une évaluation approfondie -- Le seuil doit être révélateur de l’intensité
des risques, dans une logique exclusive de du rythme de travail, caractérisé par
prévention, passe en réalité par une analyse plus la vitesse, elle-même dépendant de la
fine de l’ensemble des facteurs qui concourent cadence et donc de la fréquence des
à l’exposition réelle des travailleurs. Ainsi, mouvements ;
la présence de certains produits chimiques -- L’existence d’une contrainte temporelle
aggrave l’exposition au bruit, la distance à forte, qui caractérise l’impossibilité pour le
parcourir avec une charge aggrave les risques salarié de réguler par lui-même l’activité,
liés à la manutention manuelle, etc. est déterminante ;
Mais, une logique de seuils d’exposition, -- L’accumulation du travail répétitif
dont la finalité est l’ouverture de droits pour caractérise l’usure identifiable lors de la
l’abondement d’un compte personnel, autorise retraite. Elle doit se référer à la journée, la
à s’affranchir de cette finesse au profit d’une semaine ou l’année.
simplification de la méthodologie de repérage –– Les considérations pratiques :
des personnes visées par le texte. -- La nécessaire abstraction du caractère
Il en va ainsi également pour les risques liés multifactoriel des facteurs biomécaniques
au travail répétitif. Leur évaluation rigoureuse et des pathologies ou troubles associés
nécessite de prendre en compte, notamment, au travail répétitif, car il est impossible de
les postures et angles articulaires à adopter, la restituer la complexité des effets conjugués
force à exercer et la rapidité d’exécution des des cofacteurs dans un seuil normatif ;
tâches. Mais le travail répétitif ayant été retenu -- L’intelligibilité de la définition, en particulier
comme facteur de pénibilité au titre des rythmes le caractère usuel de la terminologie
de travail et non des contraintes physiques, utilisée, doit rendre l’évaluation du
l’indicateur de référence de la répétitivité travail répétitif « autoportable » pour un
doit être la cadence du travail, mesurée par la employeur de PME dépourvu d’équipe
fréquence des actions à réaliser dans une unité spécialisée dans le champ de la santé au
de temps donnée. Cette cadence devient une travail et pour les salariés concernés ;
nuisance lorsqu’elle ne permet pas au salarié de -- La faisabilité et la praticité de la méthode de
réguler son activité ainsi qu’une récupération repérage et d’estimation de la répétitivité
suffisante de la fatigue par les structures appellent un mode de repérage visuel
sollicitées. C’est pourquoi il est proposé de aisé. Le seuil doit pouvoir être identifié
s’appuyer sur un nombre d’actions par minute sans cotation ergonomique, sans comptage
pour apprécier l’intensité du rythme. sophistiqué.

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Proposition de définition –– sollicitant les mêmes articulations et
segments corporels ;
Cette définition doit comporter les
caractéristiques permettant de qualifier le –– réalisés sous contrainte de temps ;
travail répétitif en tant que facteur de pénibilité –– à une vitesse élevée ;
(partie littéraire descriptive) et un seuil (partie –– pendant la majeure partie du temps de
quantitative). Les éléments de qualification travail.
sont :
Ce qui donne, sur le modèle de l’actuel article
–– l’exécution de mouvements répétés ; D. 4161‑2 du Code du travail :

Seuil
Facteur de risques professionnels
Action ou situation Intensité minimale Durée minimale

Travail répétitif caractérisé par Temps de cycle inférieur ou égal à 30 secondes :


la réalisation de travaux impli- 15 actions techniques ou plus
quant l’exécution de mouvements
900 heures par an
répétés, sollicitant tout ou partie du
membre supérieur, à une fréquence Temps de cycle supérieur à 30 secondes, temps
élevée et sous cadence contrainte de cycle variable ou absence de temps de cycle :
30 actions techniques ou plus par minute

• Qu’est-ce qu’une action technique ? techniques par minute. Ce seuil correspond


toutefois à une valeur de référence applicable en
C’est une action manuelle élémentaire mettant
l’absence de cofacteurs aggravants, nécessitant
en jeu un ou plusieurs segments corporels ou
l’application de coefficients correcteurs. Ces
articulations permettant d’accomplir une tâche
facteurs sont les contraintes d’effort, posturales,
de travail simple. L’action technique peut être
temporelles, d’exécution et organisationnelles.
caractérisée par une douzaine de verbes d’action
recouvrant la grande majorité des situations En pratique, les conditions de référence, qui
aisément observables et identifiables : saisir, correspondent à une situation optimale, ne
positionner, placer, insérer, pousser, appuyer, sont jamais réunies. L’employeur devrait donc
visser, tirer, frapper, couper, retirer, abaisser… procéder à l’application de ces coefficients à
Ces verbes peuvent en outre être adaptés dans partir des observations qu’il aura réalisées sur
chaque secteur d’activité ou métier recourant le terrain. Ceci introduit une dose de complexité
à un langage technique partagé : clipper, supplémentaire importante, contraire à
encoller, enrubanner, spatuler… Ils sont usuels, l’objectif de simplicité et de faisabilité poursuivi.
objectivables et partagés par les professionnels
C’est pourquoi il est proposé, pour préserver le
(opérateurs, chefs d’atelier, employeurs). L’action
comptage d’un seul paramètre (la fréquence),
de cueillir une pomme, par exemple (torsion et
tout en compensant l’excès de simplification
traction simultanées du pédoncule), correspond
que constituerait la non-prise en compte de
à une action technique. L’action de marteler en
facteurs de contraintes réputés déterminants,
revanche, est décomposée en autant de coups
d’appliquer au seuil bas de la norme une
de marteaux qui doivent tous être comptabilisés
correction forfaitaire conduisant à retenir
en tant qu’action technique. L’action de lâcher
30 actions techniques par minute. Appliqué à
ou le contrôle visuel, qui n’appellent pas
des situations de travail diverses, ce seuil a été
de sollicitation biomécanique, ne sont pas
reconnu pertinent par les experts et préventeurs
décomptés.
consultés.
• Pourquoi 30 actions techniques par Au-delà, des situations de travail répétitif jugées
minute ? par eux sollicitantes et susceptibles de laisser
La norme NF X 35 119, relative aux travaux des traces irréversibles seraient indûment
répétitifs à fréquence élevée, fixe le seuil de écartées. Par ailleurs, dans la méthode d’analyse
contrainte à risque minimum à 40 actions de la charge physique de travail publiée par

8 | LES 10 FACTEURS DE PÉNIBILITÉ EN PRATIQUE UIMM JUILLET 2016


l’INRS en février 2014 (ED 6161), la zone de –– Il n’existe pas de temps de cycle identifiable
risque débute elle aussi à plus de trente actions (par exemple lorsque les pièces défilent de
techniques par minute. manière continue sur un tapis automatique).
• Proposition d’accompagnement
Qu’est-ce qu’une cadence contrainte ?
Pour que la définition soit immédiatement
opérante et ne donne pas lieu à nouveau à La cadence est contrainte (par opposition à
des interprétations erronées, il est essentiel une cadence libre) lorsque le salarié ne peut
qu’elle soit accompagnée concomitamment à se soustraire de la situation de travail sans
sa parution d’une explicitation des différents préjudice pour la production, le service ou lui-
éléments qui la composent et de la manière même et ses collègues. On peut donc juger
dont ils doivent être compris. Il est donc suggéré du caractère contraint du temps imparti aux
qu’une instruction ministérielle apporte des conséquences attachées à son non-respect.
précisions aux questions suivantes : Lorsque le salarié n’a pas la possibilité de
réguler sa charge de travail et faire varier
Quels sont les travaux concernés ? les sollicitations biomécaniques, dispose de
moindres marges de manœuvre et ne peut par
Les travaux visés par la définition sont ceux qui
exemple vaquer à d’autres occupations sans se
impliquent des sollicitations biomécaniques
faire immédiatement remplacer, la contrainte
répétées susceptibles de laisser des traces
temporelle s’impose à lui.
identifiables, irréversibles et durables sur la
santé. Ces sollicitations peuvent être de plusieurs La cadence contrainte renvoie bien souvent
natures, mais le travail répétitif étant appréhendé à des « cadences machiniques », mais peut
en tant que rythme de travail, la fréquence résulter d’autres circonstances telles que la
de la répétition de mouvements similaires ne dépendance vis-à-vis de l’amont et/ou de l’aval
peut être comptée objectivement qu’à travers du poste de travail considéré. Elle peut aussi
l’observation d’une sollicitation soutenue des résulter de l’interdépendance du collectif, ne
mêmes segments corporels ou articulations serait-ce que par nécessité de se synchroniser.
des seuls membres supérieurs. Les contraintes
Il n’y a pas de contrainte de temps imposée
posturales consécutives à un travail répétitif et
lorsque la contrainte de temps, bien que
impliquant par exemple le rachis peuvent être
présente, peut être planifiée ou régulée par
prises en compte au titre des facteurs « posture
l’opérateur (constitution de stocks tampons,
pénible » ou « manutention manuelle ».
autonomie dans l’ordre des tâches, dans
l’organisation de la journée) ou ne lui interdit
Qu’est-ce qu’une fréquence élevée ? pas de prendre du retard. L’existence de
La fréquence élevée s’entend d’une fréquence latitudes, dans la manière de faire et/ou dans
telle qu’elle ne permet pas au salarié une le temps pour le faire, est reconnue de nature
récupération suffisante des structures à réduire les effets de la répétitivité. Il est
anatomiques sollicitées. Elle se caractérise possible d’apprécier le caractère contraignant
par la réalisation d’un nombre important du rythme de travail en répondant par exemple
d’actions techniques dans un temps déterminé : aux questions suivantes :
15 actions techniques ou plus pour un temps –– Le salarié peut-il interrompre momentané-
de cycle inférieur ou égal à trente secondes ou, ment son travail quand il le souhaite ?
dans tous les autres cas, 30 actions techniques –– Cette interruption nécessite-t-elle qu’il se
ou plus en une minute. Ces autres cas couvrent fasse remplacer ?
les situations dans lesquelles :
–– Doit-il justifier de cette interruption ?
–– Il existe un temps de cycle défini supérieur à
–– Est-il obligé de se dépêcher pour faire son
30 secondes (par exemple cycles industriels
travail ?
déterminés par une machine) ;
–– etc.
–– Il existe un temps de cycle non défini (par
exemple lorsque le temps qui s’écoule entre
chaque tâche cyclique change d’un cycle à
l’autre du fait de la variabilité des produits) ;

UIMM JUILLET 2016 LES 10 FACTEURS DE PÉNIBILITÉ EN PRATIQUE | 9


Comment compter les actions techniques ? Celle-ci doit par ailleurs prendre en compte
l’activité normale de travail, y compris les
En pratique, le comptage portera très souvent
interruptions et aléas prévisibles inhérents
sur la partie du membre supérieur visuellement
par exemple aux temps d’arrêt moyens des
la plus mobile et sollicitée. Il s’agira le plus
machines (taux de service, etc.). Elle peut
souvent de la main, quand bien même celle-ci
être estimée de façon simple, par sondages,
n’exécute pas toujours exactement les mêmes
en comptant à plusieurs reprises le nombre
mouvements et surtout ne les exécute pas
d’actions techniques par minute réalisées
seule.
par une catégorie homogène de salariés à
L’action technique s’accompagne généralement différents moments d’une séquence de travail
de déplacements du coude et/ou de l’épaule représentative de la journée de travail.
(région corporelle mobilisant le bras,
Les temps de récupération ou les rotations
l’avant-bras, le poignet et leurs articulations
peuvent être assimilés à des mesures de
respectives), qui n’ont pas lieu d’être décomptés
prévention dès lors qu’ils correspondent à des
séparément.
périodes d’activité ne sollicitant pas les mêmes
La main, qui est en tout état de cause toujours segments corporels ou articulations. Ils peuvent
sollicitée, sera le plus souvent le segment être déduits du seuil à ce titre.
sur lequel concentrer son observation
pour comptabiliser aisément les actions • Conclusion
techniques. Les actions techniques sont
mesurées séparément pour chaque membre La définition proposée vise à permettre aux
supérieur (main droite et main gauche par entreprises, de tous secteurs et toutes tailles
exemple). confondues, de procéder, selon une méthode
de calcul simplifiée, à une estimation du niveau
Les résultats obtenus pour chaque membre de travail répétitif auquel leurs salariés sont
ne sont pas cumulés. Le résultat retenu est le exposés.
nombre d’actions du membre supérieur le plus
sollicité (exemple : 45 si la main gauche réalise Au vu des connaissances acquises, et malgré
45 actions techniques par minute tandis que la le caractère multifactoriel des risques associés
main droite en réalise 27). à ce mode de travail, elle concentre dans un
indicateur unique – la fréquence des actions
Exemple de comptage : une tâche qui consiste – l’objectivation des situations dont l’intensité
pour la main droite à : permet d’ouvrir et alimenter les droits d’un
–– prendre un objet dans une caisse (1 action dispositif de compensation.
technique),
–– le placer dans une réservation sur un plan
de travail (1 action technique),
–– frapper trois fois dessus avec un marteau
(3 actions techniques),
revient à accomplir 1 + 1 + 3 = 5 actions
techniques.

Comment estimer la durée d’exposition ?


Le travail répétitif est celui qui est réalisé de
manière habituelle à hauteur de 900 heures ou
plus par an. Ceci revient approximativement à
être soumis à cette modalité de travail pendant
la majorité du poste de travail (quatre heures
ou plus par jour) et de la semaine (vingt heures
ou plus par semaine). Le caractère habituel
s’apprécie donc sur la durée d’exposition.

10 | LES 10 FACTEURS DE PÉNIBILITÉ EN PRATIQUE UIMM JUILLET 2016


C. Logigramme
Travail impliquant NON
des mouvements répétés
OUI

Mouvements répétés NON


du membre supérieur
OUI
PAS PÉNIBLE
Sous cadence contrainte NON

OUI

Au moins 900 heures NON


effectives par an
OUI
Temps de cycle supérieur
Temps de cycle inférieur ou égal NON à 30 secondes, temps de cycle
à 30 secondes variable ou pas de temps de cycle
OUI
OUI

Au moins 15 actions techniques Au moins 30 actions techniques


PAS PÉNIBLE NON
PAS PÉNIBLE
dans le temps de cycle* par minute*
NON

OUI
OUI

PÉNIBLE PÉNIBLE

* Soit une fréquence d’une action technique toutes les 2 secondes en moyenne

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IV. Les activités
exercées en milieu
hyperbare
(Facteur entré en vigueur depuis le 1er janvier 2015)

A. Définition du facteur
Facteur de risques Seuil
professionnels Action ou situation Intensité minimale Durée minimale
Activités exercées en milieu
Interventions ou 60 interventions
hyperbare définies à l’article 1 200 hectopascals
travaux ou travaux par an
R. 4461-1 du Code du travail

B. Mise en œuvre pratique


L’hyperbarie ne nous semble pas poser de sous l’angle de la prévention (article R. 4461-37
difficultés particulières pour identifier et et suivants du Code du travail).
caractériser les interventions. Ce risque
Il convient de noter que l’on décompte uniquement
concerne essentiellement les scaphandriers et
le nombre d’interventions ou de travaux, sans
les plongeurs. Cette activité professionnelle est
considération de leur durée effective.
strictement réglementée par le Code du travail

B. Logigramme
Travail en milieu hyperbare NON

OUI

Au moins 1 200 hectopascals NON

OUI

Au moins 60 fois par an NON

OUI

PÉNIBLE PAS PÉNIBLE

12 | LES 10 FACTEURS DE PÉNIBILITÉ EN PRATIQUE UIMM JUILLET 2016


 ! Remarque préalable applicable à l’ensemble
des 6 facteurs de pénibilité entrés en vigueur
le 1er juillet 2016
Les facteurs de pénibilité s’apprécient sur L’instruction prévoit également, à titre
la totalité de l’année civile. Pour l’année exceptionnel, que le barème d’acquisition
civile 2016, les 6 nouveaux facteurs des points est aménagé en 2016 « pour
de pénibilité n’existent, en droit, que [les] salariés ne soient pas pénalisés
qu’à compter du 1er  juillet 2016. En [...] dans les droits qu’ils peuvent acquérir
conséquence, ils ne produisent des effets au titre du compte ». Aussi, « le nombre
juridiques qu’à compter de cette date, de points acquis dans le cadre d’une
même si, en pratique, ils existent avant exposition à [ces 6 facteurs entrant en
cette date. On ne prend donc en compte vigueur le 1er juillet 2016] sera doublé ».
que les expositions effectives survenant
à compter du 1er juillet 2016, ainsi que le
confirme l’instruction du 20 juin 2016.

 !

UIMM JUILLET 2016 LES 10 FACTEURS DE PÉNIBILITÉ EN PRATIQUE | 13


V. Les manutentions
manuelles de charges
(Facteur entré en vigueur le 1er juillet 2016)

A. Définition du facteur
Seuil
Facteur de risques
professionnels Intensité
Action ou situation Durée minimale
minimale
Charge unitaire
Lever ou porter
de 15 kg
Charge unitaire
Pousser ou tirer
de 250 kg
–– Déplacement
du travailleur avec 600 heures
Manutentions manuelles de par an
charges définies à l’article la charge
R. 4541-2 du Code du travail –– Ou prise de la charge Charge unitaire
au sol de 10 kg
–– Ou prise de la charge
à une hauteur située
au-dessus des épaules
Cumul de manutentions 7,5 tonnes 120 jours
de charges cumulées par jour par an

B. Mise en œuvre pratique


Le Code du travail donne la définition suivante de la manutention manuelle :

Article R. 4541-2 du Code du travail


On entend par manutention manuelle, toute opération de transport ou de soutien d’une charge,
dont le levage, la pose, la poussée, la traction, le port ou le déplacement, qui exige l’effort physique
d’un ou de plusieurs travailleurs.

Pour éviter le recours à la manutention manuelle, modifier l’organisation du travail ou à mettre à


le Code du travail invite les employeurs à disposition des équipements mécanisés :

Article R. 4541-3 du Code du travail


L’employeur prend les mesures d’organisation appropriées ou utilise les moyens appropriés, et
notamment les équipements mécaniques, afin d’éviter le recours à la manutention manuelle de
charges par les travailleurs.

14 | LES 10 FACTEURS DE PÉNIBILITÉ EN PRATIQUE UIMM JUILLET 2016


Dès lors que la manutention est mécanisée, prendre la charge). Chacune de ces actions n’est
la manutention n’est plus « manuelle ». La prise en compte que si les charges unitaires
manutention peut être mécanisée, sans être pèsent au moins, respectivement, 15, 250 et
motorisée. La mécanisation de la manutention 10 kg.
est une mesure de prévention qui, par
Indépendamment de ces trois actions, le
définition, fait sortir les salariés des tâches de
seuil est atteint si le salarié manutentionne
« manutention manuelle ». La manutention
manuelle visée au titre du dispositif pénibilité manuellement plus de 7,5 tonnes par jour
s’entend de la manutention « à la main » avec pendant 120 jours, quel que soit le poids de la
application directe des efforts. charge unitaire considérée. Ainsi, peu importe la
nature exacte des manutentions et peu importe
On pourrait objecter qu’un salarié ne saurait le temps effectif de manutention ; il suffit que
tirer ou pousser, seul, une charge unitaire de 7,5 tonnes aient été manutentionnées à la
250 kg. C’est exact, mais la manutention d’une main, chaque jour, pendant 120 jours. Ces jours
charge aussi lourde peut se faire à plusieurs. C’est ne sont pas nécessairement consécutifs.
ce que prévoit explicitement le Code du travail
(article R. 4541-2, précité). L’identification du dépassement d’un seuil
n’est pas trop difficile pour un salarié dont
Quand plusieurs salariés sont affectés à l’activité dominante consiste à manutentionner
une tâche de manutention qui requiert
des charges homogènes. En revanche, elle
simultanément leurs efforts, on leur appliquera
est très difficile, voire impossible, quand le
le même régime de pénibilité. Si la charge et
travail est polyvalent et quand la manutention
le temps de manutention excèdent les seuils
de charge est une activité accessoire à autre
réglementaires, ils seront déclarés en pénibilité.
activité : par exemple, un travail en production
ou en maintenance.
La lecture du tableau n’est pas évidente. L’UIMM La difficulté n’est donc pas tant entre une
a constaté une grande variété d’interprétations. approche individuelle et une approche
On peut comprendre que le seuil d’ouverture collective. Elle réside surtout dans le fait
de droit est atteint si le salarié passe plus d’arriver à identifier, dans une activité fluctuante
de 600 heures par an dans une ou plusieurs et aléatoire, la nature exacte des activités de
des trois actions de manutentions manuelles manutention et le temps passé dans chacune
décrites (lever/porter, pousser/tirer, déplacer/ d’elles.

UIMM JUILLET 2016 LES 10 FACTEURS DE PÉNIBILITÉ EN PRATIQUE | 15


C. Logigrammes
Ces deux logigrammes décisionnels doivent s’appliquer l’un après l’autre pour déterminer
l’exposition à la pénibilité.

Travail impliquant des NON PAS PÉNIBLE


manutentions de charges
OUI

Manutentions manuelles NON PAS PÉNIBLE


OUI

Cumul de manutentions supérieur NON


ou égal à 7,5 tonnes par jour
OUI

Au moins 120 jours par an NON

OUI

PÉNIBLE PAS PÉNIBLE


au titre du cumul de manutentions
➔ appliquer le 2e logigramme
ci-dessous pour obtenir la cotation
finale

Travail impliquant des NON PAS PÉNIBLE


manutentions de charges
OUI

Manutentions manuelles NON PAS PÉNIBLE


OUI

Au moins 600 heures


effectives par an NON PAS PÉNIBLE
OUI

Lever ou porter une Pousser ou tirer Déplacement d’une Prise d’une charge Prise
de 10
d’une charge
kg ou plus
charge de 15 kg une charge de charge de 10 kg au sol de 10 kg au-dessus des
NON PAS PÉNIBLE
ou plus 250 kg ou plus ou plus ou plus épaules

OUI

PÉNIBLE

16 | LES 10 FACTEURS DE PÉNIBILITÉ EN PRATIQUE UIMM JUILLET 2016


VI. Les postures
pénibles
(Facteur entré en vigueur le 1er juillet 2016)

A. Définition du facteur
Seuil
Facteur de risques professionnels
Action ou situation Intensité minimale Durée minimale
–– Maintien des bras en l’air à une
hauteur située au-dessus des épaules
–– Ou positions accroupies ou à genoux
Postures pénibles définies comme 900 heures
–– Ou positions du torse en torsion
positions forcées des articulations par an
à 30 degrés
–– Ou positions du torse fléchi
à 45 degrés

B. Mise en œuvre pratique


La difficulté de caractérisation de ce facteur En revanche, il est très difficile d’identifier
tient en particulier au fait que les actions et les les temps passés dans ces positions dans des
intensités s’évaluent de manière cumulative. Il activités fluctuantes ou polyvalentes. Aussi,
convient d’additionner le temps passé par un à notre sens, seuls doivent être exposés à ce
salarié avec les bras en l’air et/ou accroupi et/ facteur de pénibilité les salariés pour lesquels la
ou à genoux et/ou avec le torse en torsion à contrainte posturale est une caractéristique du
30 degrés et/ou avec le torse fléchi à 45 degrés. poste, du métier ou de la situation de travail.
Ce facteur n’est facile à objectiver que pour les De surcroît, la durée d’exposition à ce facteur
salariés dont l’activité dominante et régulière est importante puisqu’elle s’entend de plus de la
nécessite des postures aussi caractérisées moitié du temps de travail et que les 900 heures
pendant une part très importante du temps requises correspondent à 900 heures effectives
de travail. On peut toutefois s’interroger sur la passées dans l’une ou plusieurs des positions
torsion du torse à 30 degrés qui n’est pas une identifiées dans le tableau ci-dessus.
angulation très significative...

UIMM JUILLET 2016 LES 10 FACTEURS DE PÉNIBILITÉ EN PRATIQUE | 17


C. Logigramme
Travail impliquant des NON PAS PÉNIBLE
postures contraignantes
OUI

Au moins 900 heures


effectives par an
NON PAS PÉNIBLE
OUI

Maintien des bras Positions Positions Positions du Positions du


en l’air au-dessus accroupies à genoux torse en torsion torse fléchi NON PAS PÉNIBLE
des épaules à 30 degrés à 45 degrés

OUI

PÉNIBLE

18 | LES 10 FACTEURS DE PÉNIBILITÉ EN PRATIQUE UIMM JUILLET 2016


VII. Les vibrations
mécaniques
(Facteur entré en vigueur le 1er juillet 2016)

A. Définition du facteur
Seuil
Facteur de risques professionnels
Action ou situation Intensité minimale Durée minimale
Valeur d’exposition
Vibrations rapportée à une
transmises aux période de réfé-
mains et aux bras rence de 8 heures
Vibrations mécaniques de 2,5 m/s2 450 heures
mentionnées à l’article R. 4441-1
Valeur d’exposition par an
du Code du travail Vibrations
rapportée à une
transmises à
période de réfé-
l’ensemble du
rence de 8 heures
corps
de 0,5 m/s2

B. Mise en œuvre pratique


L’administration impose de cumuler les niveaux définissant le temps maximal passé à travailler
de vibrations transmises aux mains et aux avec la machine.
bras avec celles transmises à l’ensemble du Un arrêté du 6 juillet 2005 précise la manière de
corps puisque les 450 heures d’exposition caractériser les vibrations. La valeur d’exposition
correspondent à un cumul des durées effectives journalière est rapportée à une période de
passées dans chaque situation de travail. Cette référence de 8 heures.
approche est contraire à toutes les règles de Le seuil réglementaire d’ouverture de droits
gestion du risque lié aux vibrations. pour le compte pénibilité est de 2,5 m/s² pour
Le mesurage des vibrations est un exercice les vibrations transmises aux mains et aux bras ;
relativement difficile même si l’INRS met la valeur limite réglementaire qu’il est interdit
à disposition une calculette et un logiciel à de dépasser est deux fois plus importante : 5 m/s².
disposition (voir le site web de l’INRS). Pour les vibrations transmises à l’ensemble du
corps, le seuil d’ouverture de droit est fixé à
En pratique, le niveau de vibration d’un engin
0,5 m/s² ; la valeur limite réglementaire est à
vibrant doit figurer dans la notice d’instruction 1,15 m/s².
de la machine. Le fabricant met à disposition un
abaque mettant en relation le temps passé à L’obligation de documenter les notices
d’instruction pour les vibrations est en vigueur
utiliser la machine avec un niveau de vibration.
sur le territoire de l’Union européenne depuis
Le respect de la valeur limite réglementaire l’entrée en vigueur de la directive 89/392/CEE
de prévention de vibrations se gère donc en sur les machines, c’est-à-dire depuis le 1er janvier

UIMM JUILLET 2016 LES 10 FACTEURS DE PÉNIBILITÉ EN PRATIQUE | 19


1995 pour les machines fixes. Les règles équipements, quelle que soit leur provenance,
pour les machines mobiles sont postérieures même extra-européenne.
(1997). Tout le parc d’engins vibrants est donc
Ces règles européennes sont transposées dans
censé, depuis 20 ans, être accompagné de ces
chaque État membre. On peut donc s’appuyer
informations. On peut penser qu’avec la rotation
directement sur la directive européenne ou
du parc ancien, il est possible de trouver ces
sur la transposition nationale française. La
informations dans les notices actuelles. Si ce
transposition nationale française est issue du
n’est pas le cas, ou si les notices sont perdues,
décret n° 2011-1480 du 9 novembre 2011.
l’entreprise peut toujours contacter le fabricant
ou le distributeur. Voici les dispositions constructives concernant
les vibrations applicables à la mise sur le marché
Les exigences réglementaires concernant
de machines neuves. Il n’est pas inutile de les
les fabricants et distributeurs de machines
rappeler et de les compléter dans les cahiers des
au regard du risque « vibrations » sont
charges des machines spéciales.
européennes et s’appliquent à tous les

Extraits de l’annexe I du décret du 9 novembre 2011


transposant la directive « machines »
1.1.8. Le siège des machines
[…]
Si la machine est sujette à des vibrations, le siège est conçu et construit de manière à réduire au
niveau le plus bas raisonnablement possible les vibrations transmises à l’opérateur. L’ancrage
du siège est prévu pour résister à toutes les contraintes qu’il peut subir. S’il n’y a pas de plancher
sous les pieds de l’opérateur, celui-ci dispose de repose-pieds antidérapants.
1.5.9. Vibrations
La machine est conçue et construite de manière que les risques résultant des vibrations
produites par la machine soient réduits au niveau le plus bas, compte tenu du progrès technique
et de la disponibilité de moyens permettant de réduire les vibrations, notamment à la source.
Le niveau de vibrations est évalué par rapport à des données comparatives d’émissions relatives
à des machines similaires.
1.7.4.2. Contenu de la notice d’instructions des machines en général
Chaque notice contient, le cas échéant, au moins les informations suivantes […]
j) Les instructions relatives à l’installation et au montage destinées à diminuer le bruit et les
vibrations ;
2.2.1.1. Notice d’instructions des machines portatives tenues ou guidées à la main
La notice d’instructions donne les indications suivantes concernant les vibrations émises par
les machines portatives tenues et guidées à la main :
a) la valeur totale des vibrations auxquelles est exposé le système main-bras lorsqu’elle dépasse
2,5 m/s² ou, le cas échéant, la mention que cette valeur ne dépasse pas 2,5 m/s² ;
b) l’incertitude de mesure.
Ces valeurs sont soit réellement mesurées pour la machine visée, soit établies à partir de
mesures effectuées pour une machine techniquement comparable qui est représentative de
la machine à produire.
Lorsque les normes harmonisées ne sont pas appliquées, les vibrations sont mesurées en
utilisant le code de mesurage le plus approprié pour la machine.
Les conditions de fonctionnement de la machine pendant le mesurage et les méthodes utilisées
pour le mesurage ou la référence de la norme harmonisée appliquée sont spécifiées.

20 | LES 10 FACTEURS DE PÉNIBILITÉ EN PRATIQUE UIMM JUILLET 2016


Notices d’instructions des machines présentant un danger lié à leur mobilité
3.6.3. Notice d’instructions
3.6.3.1. Vibrations
La notice d’instructions donne les indications suivantes concernant les vibrations transmises
par la machine au système main-bras ou à l’ensemble du corps :
–– la valeur totale des vibrations auxquelles est exposé le système main-bras lorsqu’elle dépasse
2,5 m/s² ou, le cas échéant, la mention que cette valeur ne dépasse pas 2,5 m/s² ;
–– la valeur moyenne quadratique maximale pondérée en fréquence de l’accélération à laquelle
est exposé l’ensemble du corps lorsqu’elle dépasse 0,5 m/s². Si cette valeur ne dépasse pas
0,5 m/s², il faut le mentionner ;
–– l’incertitude de mesure.
Ces valeurs sont soit réellement mesurées pour la machine visée, soit établies à partir de
mesures effectuées pour une machine techniquement comparable qui est représentative de
la machine à produire.
Lorsque les normes harmonisées ne sont pas appliquées, les vibrations sont mesurées en
utilisant le code de mesure le plus approprié pour la machine.
Les conditions de fonctionnement de la machine pendant le mesurage et les codes de mesure
utilisés sont décrites.

L’approche plus simple pour l’identification un sol détérioré cause davantage de vibrations
du dépassement des seuils consiste donc qu’un sol en bon état).
à exploiter les notices d’instruction des
La Commission européenne a publié un guide
fabricants de machines portatives ou d’engins
pratique sur les vibrations (ec.europa.eu/social/
mobiles. Cette information sur le niveau de
BlobServlet?docId=3614&langId=fr) dont nous
vibration est un point de vigilance lors de l’achat
extrayons quelques données sur les machines
de nouvelles machines. Les conditions réelles
portatives.
d’utilisation peuvent différer des conditions
prises en compte par le fabricant (exemple :

UIMM JUILLET 2016 LES 10 FACTEURS DE PÉNIBILITÉ EN PRATIQUE | 21


Accélération ahv (m/s² )
0 5 10 15 20 25 30 35

Scies à chaîne

Burineurs

Débroussailleurs

Piqueurs

Meuleuses droites

Meuleuses

Perceuses
à percussion

Clefs à chocs

Décapeurs

Fouloirs

Brise-béton

Perforateurs

Ponceuses

Scies alternatives

Vibrations-
stampfer

m ile ile im
imu ent ent xim
Min perc perc Ma
25th 7 5th

22 | LES 10 FACTEURS DE PÉNIBILITÉ EN PRATIQUE UIMM JUILLET 2016


C. Logigramme
Travail exposant à des NON PAS PÉNIBLE
vibrations mécaniques
OUI

Vibrations transmises Vibrations transmises


aux mains et aux bras et/ou à l’ensemble du corps
OUI OUI

Au moins Au moins
PAS PÉNIBLE NON
2,5 m/s2 * 0,5 m/s2 *
NON PAS PÉNIBLE

OUI

Au moins 450 heures NON PAS PÉNIBLE


effectives par an **
OUI

PÉNIBLE

* Valeur d’exposition rapportée à une période de référence de 8 heures


** Les 450 heures correspondent au cumul des temps d’exposition aux vibrations mains/bras
et des temps d’exposition aux vibrations corps entier

UIMM JUILLET 2016 LES 10 FACTEURS DE PÉNIBILITÉ EN PRATIQUE | 23


VIII. Les agents
chimiques dangereux,
y compris les
poussières et les
fumées
(Facteur entré en vigueur le 1er juillet 2016)

A. Définition du facteur
Seuil
Facteur de risques professionnels
Action ou situation Intensité minimale Durée minimale
Le seuil est déterminé, pour chacun
Exposition à un
des agents chimiques dangereux,
agent chimique
par application d’une grille d’éva-
dangereux relevant
luation prenant en compte le type
d’une ou plusieurs
Agents chimiques dangereux de pénétration, la classe d’émission
classes ou caté-
mentionnés aux articles R. 4412-3 ou de contact de l’agent chimique
gories de danger
et R. 4412-60 du Code du travail, concerné, le procédé d’utilisation ou
définies à l’annexe I
y compris les poussières et les de fabrication, les mesures de protec-
du règlement (CE)
fumées tion collective ou individuelle mises
n° 1272/2008 et
en œuvre et la durée d’exposition,
figurant dans un
qui est définie par arrêté du ministre
arrêté du ministre
chargé du Travail et du ministre
chargé du Travail
chargé de la Santé

B. Lexique
Système permettant de déterminer les propriétés dangereuses
Classification d’une substance ou d’un mélange dangereux à l’échelle mondiale ou
européenne
Classification, Labelling, Packaging : classification, étiquetage
emballage
CLP
Règlement européen relatif à la classification, à l’étiquetage et à
l’emballage des substances et des mélanges dangereux

24 | LES 10 FACTEURS DE PÉNIBILITÉ EN PRATIQUE UIMM JUILLET 2016


CMR Cancérogène, Mutagène ou toxique pour la Reproduction
CMR 1A Effet CMR avéré pour l’homme
CMR 1B Effet CMR présumé pour l’homme
CMR 2 Effet CMR suspecté, mais les informations disponibles sont insuffisantes
Propriété intrinsèque d’un produit chimique susceptible d’avoir un
Danger
effet nuisible (sur l’homme, l’environnement ou les installations)
EPI Équipement de Protection Individuelle
FDS Fiches de Données de Sécurité
HAP Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques
Numéro d’enregistrement unique établi pour tout produit chimique,
Numéro CAS polymère, séquence biologique et alliage par le Chemical Abstracts
Service, très pratique pour toute recherche d’information
Produit commercialisé ou non, d’origine naturelle ou fabriqué par
synthèse, rencontré sous différentes formes (solide, poudre, liquide,
Produit chimique
gaz) et pouvant être en suspension dans l’air (poussière, fumée,
brouillard, particules, fibres…)
Registration, Evaluation, Authorisation and restriction of Chemicals :
enregistrement, évaluation, autorisation et restriction des substances
REACH chimiques
Règlement européen sur la mise sur le marché des produits chimiques
Ensemble des situations dangereuses impliquant des produits
Risque chimique
chimiques, dans les conditions d’utilisation et/ou d’exposition
Specific Target Organ Toxicity : toxicité spécifique pour un organe cible
STOT Propriété chimique présentant un danger spécifique pour un organe
déterminé
Effets néfastes sur l’organisme consécutifs à une ou des expositions, se
manifestant dans des délais variables (certains pouvant se manifester
Toxicité
très rapidement après l’exposition, d’autres très longtemps après
l’exposition)
VLB Valeur Limite Biologique
VLEP Valeur Limite d’Exposition Professionnelle

C. Champ d’application
Quelles sont les situations d’exposition
à des agents chimiques dangereux
concernées par le dispositif pénibilité ?
Le dispositif pénibilité s’applique aux situations
 ! Sont visés par le dispositif pénibilité
les agents chimiques dangereux
étiquetés (fabriqués ou utilisés) ou
émis dans le cadre de procédés (ex :
d’« exposition aux agents chimiques dangereux
ponçage, soudage…), quelle que soit
relevant d’une ou plusieurs classes ou catégories
leur forme (liquide, gaz, poudre,
de danger définies à l’annexe I du règlement
poussières, fumées, brouillards…),
(CE) n° 1272/2008 et figurant dans un arrêté du
répondant strictement aux classes
ministère chargé du travail ».
ou catégories de danger du
règlement européen CLP figurant
dans le tableau ci-après.

UIMM JUILLET 2016 LES 10 FACTEURS DE PÉNIBILITÉ EN PRATIQUE | 25


Tableau récapitulatif des classifications CLP concernées
par la pénibilité
(arrêté du 30 décembre 2015)

Pictogramme
Catégories
Classes de danger Exemples Mentions de danger associé sur
de danger
l’étiquette *
Sensibilisation Métaux (nickel, cat 1, sous cat 1A ou 1B H334 : Peut provoquer
respiratoire chrome, cobalt) cat 1A : potentiel élevé des symptômes
(Peut induire une Peintures et vernis allergiques ou d’asthme
cat 1B : potentiel faible
hypersensibilité des (résines époxydiques, à modéré ou des difficultés
voies respiratoires) isocyanates…) respiratoires par
cat 1 : données inhalation
Colles, encres insuffisantes
Sensibilisation Fumées de soudage cat 1, sous cat 1A ou 1B H317 : Peut provoquer
cutanée cat 1A : potentiel élevé une allergie cutanée
Huiles de coupe
(Peut induire une (formaldéhyde, cat 1B : potentiel faible
réaction allergique amines à modéré
par contact cutané) aliphatiques…) cat 1 : données
insuffisantes
Cancérogénicité (C) Chrome VI et ses cat 1A, 1B H350 : Peut provoquer
(Peut induire le composés cat 1A : effets avérés sur le cancer (indiquer la
cancer) Oxyde de nickel l’être humain (basé sur voie d’exposition s’il est
des données humaines) formellement prouvé
Oxyde de cobalt qu’aucune autre voie
Trichloroéthylène cat 1B : effets supposés d’exposition ne conduit
sur l’être humain au même danger)
Amiante (basé sur des données
animales) H350i : Peut provoquer
le cancer par inhalation
Formaldéhyde cat 2 H351 : Susceptible de
cat 2 : effets provoquer le cancer
suspectés sur l’être (indiquer la voie
humain (basé sur des d’exposition s’il est
données humaines formellement prouvé
et/ou animales qu’aucune autre voie
insuffisamment d’exposition ne conduit
convaincantes) au même danger)
Mutagénicité (M) cat 1A, 1B H340 : Peut induire des
(Peut induire des substances dont la anomalies génétiques
changements capacité d’induire des (indiquer la voie
génétiques mutations héréditaires d’exposition s’il est
héréditaires) est avérée ou à formellement prouvé
considérer comme qu’aucune autre voie
induisant des mutations d’exposition ne conduit
héréditaires dans les au même danger)
cellules germinales des
êtres humains

26 | LES 10 FACTEURS DE PÉNIBILITÉ EN PRATIQUE UIMM JUILLET 2016


Pictogramme
Catégories
Classes de danger Exemples Mentions de danger associé sur
de danger
l’étiquette *
Trichloroéthylène cat 2 H341 : Susceptible
Cadmium et ses effets préoccupants d’induire des anomalies
composés génétiques (indiquer la
voie d’exposition s’il est
formellement prouvé
qu’aucune autre voie
d’exposition ne conduit
au même danger)
Toxicité pour la Acide borique cat 1A, 1B H360 : Peut nuire à la
reproduction (R) Plomb cat 1A : effets avérés fertilité ou au fœtus
(Peut induire des (basé largement sur des (indiquer l’effet s’il est
effets néfastes sur la études humaines) connu) (indiquer la
fertilité des hommes voie d’exposition s’il est
cat 1B : effets présumés formellement prouvé
et des femmes et sur (basé largement sur des qu’aucune autre voie
le développement de études animales)
leurs descendants) d’exposition ne conduit
au même danger)
H360D : Peut nuire au
fœtus
H360FD : Peut nuire à la
fertilité. Peut nuire au
fœtus
H360Fd : Peut nuire à la
fertilité. Susceptible de
nuire au fœtus
H360Df : Peut nuire au
fœtus. Susceptible de
nuire à la fertilité
Cadmium et ses cat 2 H361 : Susceptible de
composés cat 2 : effets suspectés nuire à la fertilité ou au
Toluène (basé sur des études fœtus (indiquer l’effet
humaines ou animales s’il est connu) (indiquer
insuffisamment la voie d’exposition
probantes) s’il est formellement
prouvé qu’aucune
autre voie d’exposition
ne conduit au même
danger)
H361d : Susceptible de
nuire au fœtus
H361fd : Susceptible
de nuire à la fertilité
Susceptible de nuire au
fœtus
Plomb catégorie H362 : Peut être nocif Pas de
supplémentaire des pour les bébés nourris pictogramme
effets sur ou via au lait maternel
l’allaitement

UIMM JUILLET 2016 LES 10 FACTEURS DE PÉNIBILITÉ EN PRATIQUE | 27


Pictogramme
Catégories
Classes de danger Exemples Mentions de danger associé sur
de danger
l’étiquette *
Toxicité spécifique cat 1 H370 : Risque avéré
pour certains effets notables (basé sur d’effets graves pour les
organes cibles — des données humaines organes (ou indiquer
exposition unique ou des études animales) tous les organes
(STOT SE)** affectés, s’ils sont
(À la suite d’une connus) (indiquer la
exposition unique voie d’exposition s’il est
— effets non formellement prouvé
létaux susceptibles qu’aucune autre voie
d’altérer le d’exposition ne conduit
fonctionnement au même danger)
d’un organe cible cat 2 H371 : Risque présumé
[sang, foie, système effets potentiels d’effets graves pour les
nerveux…], qu’ils (basé sur des études organes (ou indiquer
soient réversibles animales) tous les organes
ou irréversibles, affectés, s’ils sont
immédiats et/ou connus) (indiquer la
retardés) voie d’exposition s’il est
formellement prouvé
qu’aucune autre voie
d’exposition ne conduit
au même danger)
Toxicité spécifique Cadmium et ses cat 1 H372 : Risque avéré
pour certains composés effets notables (basé sur d’effets graves pour les
organes cibles — des données humaines organes (indiquer tous
exposition répétée ou des études animales) les organes affectés, s’ils
(STOT RE) sont connus) à la suite
(À la suite d’une d’expositions répétées
exposition répétée, ou d’une exposition
effets susceptibles prolongée (indiquer la
d’altérer le voie d’exposition s’il est
fonctionnement formellement prouvé
d’un organe cible qu’aucune autre voie
[sang, foie, système d’exposition ne conduit
nerveux…], qu’ils au même danger)
soient réversibles Plomb cat 2 H373 : Risque présumé
ou irréversibles, Toluène effets potentiels d’effets graves pour les
immédiats et/ou (basé sur des études organes (indiquer tous
retardés) animales) les organes affectés, s’ils
sont connus) à la suite
d’expositions répétées
ou d’une exposition
prolongée (indiquer la
voie d’exposition s’il est
formellement prouvé
qu’aucune autre voie
d’exposition ne conduit
au même danger)
* Pour communiquer sur les dangers auprès des utilisateurs des produits chimiques, un étiquetage est apposé
sur les contenants de ces produits. Parmi les informations sur l’étiquetage figurent des mentions de danger H et un
pictogramme de danger.
** Les produits ayant une toxicité spécifique pour certains organes cibles en exposition unique de catégorie 3 (H335 et
H336) n’ont pas été retenus, car il s’agit d’effets passagers.

28 | LES 10 FACTEURS DE PÉNIBILITÉ EN PRATIQUE UIMM JUILLET 2016


D. Situations d’exclusion
Quelles sont les situations d’exclusion ? mentionnée à l’article D. 4161-2 du Code du
Un second arrêté ministériel daté du travail, présente, en annexe, des situations
30 décembre 2015, relatif à la grille d’évaluation d’exclusion à la pénibilité.

À partir des résultats de l’évaluation des risques réalisée conformément aux articles R. 4412‑5
et R. 4412-61 du Code du travail, l’employeur détermine si les conditions d’exposition du
travailleur correspondent à l’une ou plusieurs des situations suivantes, auquel cas il est non
concerné par le dispositif :
Situation 1
–– les classes ou catégories de dangers des agents chimiques ne correspondent pas à l’une de
celles listées par l’arrêté relatif à la liste des classes et catégories de danger mentionné à
l’article D. 4161-2 du Code du travail ;
Situation 2
–– l’évaluation des risques réalisée par l’employeur permet de conclure à un risque faible
au sens de l’article R. 4412-13 du Code du travail, les mesures de prévention prises en
application des principes généraux de prévention étant suffisantes pour réduire ce risque ;
Situation 3
–– l’évaluation des risques réalisée par l’employeur révèle un risque mais les mesures et moyens
de protection mis en place permettent de supprimer ou de réduire au minimum le risque
d’exposition, au sens des articles R. 4412-12, R. 4412-15 à R.4412-22 du Code du travail ;
Situation 4
–– le contrôle réglementaire de la valeur limite d’exposition professionnelle (VLEP) révèle
une valeur inférieure ou égale à 30 % de la VLEP (étant précisé que lorsqu’un équipement
de protection individuelle est utilisé, la concentration à contrôler est la concentration
théoriquement mesurable de l’air inhalé à l’intérieur du masque) ;
Situation 5
–– la durée d’exposition est inférieure ou égale à 150 heures par an.

Comment s’appliquent ces 5  situations Les 4 dernières situations d’exclusion (situations


d’exclusion ? 2 à 5) ne concernent que les classes et catégories
Il est précisé dans cet arrêté que « l’employeur de dangers retenues par le dispositif pénibilité.
détermine si les conditions d’exposition du
travailleur correspondent à l’une ou plusieurs Conformément à l’article D. 4161-2 du
des situations suivantes, auquel cas il est non Code du travail, les 4 dernières situations
concerné par le dispositif ». d’exclusion (situations 2 à 5) s’appliquent
agent chimique par agent chimique, qu’il
En résumé : Ces 5 situations soit étiqueté (substance telle quelle ou
d’exclusion ne sont pas des conditions mélange) ou émis dans le cadre de l’activité
cumulatives. Il suffit d’une condition ou des procédés, dans une ou plusieurs
d’exclusion pour sortir de la pénibilité. situations de travail.

UIMM JUILLET 2016 LES 10 FACTEURS DE PÉNIBILITÉ EN PRATIQUE | 29


En pratique :
La situation d’exclusion 1 (agents chimiques non visés) sera évidemment
appliquée en premier lieu.
Ensuite, pour certains, il peut être recommandé d’appliquer en priorité la
situation d’exclusion 5 (durée d’exposition ≤ 150 h/an) ; pour d’autres, le résultat
de l’évaluation des risques (situations d’exclusion 2 et 3) sera une évidence.
Nous avons pris le parti, dans ce fascicule, d’appliquer la situation d’exclusion 5
en priorité.

Comment comprendre ces 5  situations du risque professionnel, mais également pour


d’exclusion ? le dispositif pénibilité.
Les situations d’exclusion 3, 4 et 5 s’appliquent à
tous les agents chimiques dangereux, y compris Les résultats de l’évaluation des risques
les CMR 1A/1B. peuvent, en effet, conduire au constat de
l’absence de situations nécessitant une
La situation 2 (l’évaluation des risques permet de déclaration en pénibilité (ou l’inverse).
conclure à un risque faible) fait exception ; elle
s’applique à tous les agents chimiques dangereux, Pour évaluer les risques, l’employeur doit
hormis aux CMR catégories 1A et 1B. prendre en compte certains paramètres,
notamment les propriétés dangereuses des
–– Point commun aux situations 2 et 3 (relevant
agents chimiques, les données communiquées
de l’évaluation des risques)
par le fournisseur (fiche de données de sécurité,
Pour appliquer ces situations, l’employeur doit fiche technique…), la nature, le degré et la durée
réaliser l’évaluation des risques chimiques d’exposition, les conditions d’utilisation, l’effet
rendue obligatoire en matière de prévention des mesures de prévention et de protection…
des risques professionnels.
L’employeur a le choix de la méthode pour
Il est donc très important de conduire cette réaliser cette évaluation des risques chimiques.
évaluation des risques pour une bonne gestion

Exemple :
Dans le cadre de conventions nationales, dites CMR, conclues par le ministère du Travail et
certaines branches professionnelles, l’INRS a développé un outil d’évaluation du risque
chimique, nommé SEIRICH (Système d’Évaluation et d’Information sur les RIsques CHimiques
en milieu professionnel).
Cette méthode a fait l’objet d’une concertation entre la Direction générale du Travail, la CNAMTS
et des organisations professionnelles (UIMM, UIC, SIPEV et CNPA).
Cet outil est disponible gratuitement sur le site www.seirich.fr
SEIRICH est construit selon 3 niveaux de compétences. Seuls les niveaux 2 et 3 prennent en
compte les paramètres permettant d’appliquer le dispositif pénibilité. Les entreprises pourront
appliquer ces niveaux, en priorité, pour les classes et catégories de danger concernées par la
pénibilité.
Au niveau 3 de SEIRICH, le risque peut être pondéré par jugement d’expert sur la base
d’informations telles que la métrologie et la biométrologie (indices biologiques d’exposition).
N.B. : L’évaluation des risques chimiques relevant de la responsabilité de l’employeur, SEIRICH
n’est en aucun cas rendu obligatoire. En revanche, l’UIMM s’est attachée, dans la mesure du
possible, à ce qu’il soit en adéquation avec les activités de la métallurgie (prise en compte des
procédés émissifs, prise en compte des équipements de protection individuelle…).

30 | LES 10 FACTEURS DE PÉNIBILITÉ EN PRATIQUE UIMM JUILLET 2016


–– Situation 4 : Le contrôle réglementaire de la hors CMR 1A/1B. Ce contrôle doit être réalisé
VLEP révèle une valeur ≤ 30 % de la VLEP une fois par an par des organismes accrédités
COFRAC et donne lieu à un rapport.
Au titre de la prévention, le contrôle du respect
des VLEP réglementaires (contraignantes et Les entreprises utilisent les résultats de
indicatives) est rendu obligatoire pour tous mesurage des organismes accrédités réalisés
les agents chimiques dangereux disposant dans le cadre de la prévention aux fins de
d’une VLEP réglementaire, sauf si le résultat déterminer une situation d’exclusion au
de l’évaluation des risques a conclu à un risque dispositif pénibilité.
faible pour les agents chimiques dangereux,

E. Grilles d’évaluation
Si aucune des 5 situations d’exclusion N.B. : Aucune distinction explicite n’est faite
précédentes ne permet de sortir du dispositif entre les CMR 1A/1B et les autres agents
pénibilité, l’employeur doit appliquer des chimiques dangereux.
grilles d’évaluation spécifiques pour déterminer
l’exposition, ou non, à la pénibilité.
Ces grilles d’évaluation s’appliquent
uniquement aux situations d’exposition non
exclues par ces 5 conditions.

UIMM JUILLET 2016 LES 10 FACTEURS DE PÉNIBILITÉ EN PRATIQUE | 31


F. Logigrammes
Logigramme général pour les agents chimiques dangereux hors CMR catégories 1A/1B

SITUATION 1 : Agents chimiques dangereux visés à l’article 1


de l’arrêté «pénibilité» ?
- sensibilisants respiratoires cat. 1, sous-cat. 1A ou 1B : H334 ;
- sensibilisants cutanés cat. 1, sous-cat. 1A ou 1B : H317 ;
- CMR cat. 2 et cat. supplémentaire des effets sur ou via l’allaitement : NON
H351, H341, H361, H361d, H361fd, H362 ;
- STOT exposition unique, cat. 1 ou 2 : H370, H371 ;
- STOT exposition répétée, cat 1 ou 2 : H372, H373.
OUI

SITUATION 5 : PAS PÉNIBLE


Durée d’exposition OUI
≤ 150 H/an ?

NON

Évaluation des risques


chimiques réalisée selon
certains paramètres ?

NON OUI

SITUATION 2 :
Risque faible ?
ou SITUATION 3 : Mesures et moyens de protection
permettant de supprimer ou de réduire au minimum OUI
le risque d’exposition ? (situations
équivalentes)

NON

SITUATION 4 :
Contrôle réglementaire de la VLEP OUI
≤ 30 % ? (lorsqu’elle
existe)
NON

Application de la grille d’évaluation de l’arrêté « pénibilité »

Dépassement du seuil ?

OUI NON

PÉNIBLE PAS PÉNIBLE

32 | LES 10 FACTEURS DE PÉNIBILITÉ EN PRATIQUE UIMM JUILLET 2016


Logigramme général pour les CMR catégories 1A/1B

SITUATION 1 : Agents chimiques dangereux visés à l’article 1


de l’arrêté «pénibilité» ? NON
- CMR cat. 1A/1B : H350, H350i, H340, H360, H360D, H360FD, H360Fd, H360Df
OUI

SITUATION 5 :
Durée d’exposition OUI
≤ 150 H/an ? PAS PÉNIBLE
NON

Évaluation des risques


chimiques réalisée (selon
certains paramètres) ?

NON OUI

SITUATION 3 :
Mesures et moyens de protection
permettant de supprimer ou de réduire au minimum le risque OUI
d’exposition ?
(risque maîtrisé)

NON

SITUATION 4 :
Contrôle règlementaire de la VLEP OUI
≤ 30 % ? (si elle
existe)
NON

Application de la grille d’évaluation de l’arrêté « pénibilité »

Dépassement du seuil ?

OUI NON

PÉNIBLE PAS PÉNIBLE

UIMM JUILLET 2016 LES 10 FACTEURS DE PÉNIBILITÉ EN PRATIQUE | 33


Logigrammes détaillés pour la mise en pratique

34 | LES 10 FACTEURS DE PÉNIBILITÉ EN PRATIQUE UIMM JUILLET 2016


UIMM JUILLET 2016 LES 10 FACTEURS DE PÉNIBILITÉ EN PRATIQUE | 35
36 | LES 10 FACTEURS DE PÉNIBILITÉ EN PRATIQUE UIMM JUILLET 2016
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38 | LES 10 FACTEURS DE PÉNIBILITÉ EN PRATIQUE UIMM JUILLET 2016
UIMM JUILLET 2016 LES 10 FACTEURS DE PÉNIBILITÉ EN PRATIQUE | 39
IX. Les températures
extrêmes
(Facteur entré en vigueur le 1er juillet 2016)

A. Définition du facteur
Seuil
Facteur de risques professionnels
Action ou situation Intensité minimale Durée minimale
Température inférieure ou égale à 5 °C 900 heures
Températures extrêmes
ou au moins égale à 30 °C par an

B. Mise en œuvre pratique


Ce facteur ne concerne que la température et opérations de construction ou de maintenance
non pas le taux d’humidité. La température de longue durée par grand froid.
peut provenir d’un procédé de production et
Il convient néanmoins que ces situations de
est spécifique à une activité professionnelle
travail représentent plus de la moitié du temps
qui expose au « grand froid » ou à la « grande
de travail puisque la durée minimale d’exposition
chaleur ». En France métropolitaine, la météo
est fixée à 900 heures effectives. Ces 900 heures
n’atteint jamais de telles températures pendant
par an correspondent au cumul des durées
une aussi longue période, pour le moment. De
d’exposition à chaque situation de travail (froid
surcroît, l’instruction du 20 juin 2016 précise
+ chaud).
que la température s’entend des températures
liées à l’exercice de l’activité elle-même, si bien
que les températures extérieures ne sont pas
prises en considération.
Il convient de prendre en compte l’atténuation
apportée par les équipements de protection
collective ou individuelle contre la chaleur ou
le froid (réfrigération, vêtement de protection,
etc.). La directive européenne 89/686/CEE
relative aux équipements de protection
individuelle, applicable depuis le 1er juillet 1995,
prévoit que les EPI destinés à préserver tout ou
partir du corps contre les effets du froid doivent
posséder un pouvoir d’isolation thermique
et une résistance mécanique appropriés aux
conditions prévisibles d’emploi pour lesquelles
ils sont mis sur le marché.
Dans la métallurgie, des postes de travail à chaud
des métaux pourraient être visés ainsi que des

40 | LES 10 FACTEURS DE PÉNIBILITÉ EN PRATIQUE UIMM JUILLET 2016


C. Logigramme
Travail impliquant
des températures PAS PÉNIBLE
extrêmes

Températures Températures
inférieures ou supérieures ou PAS PÉNIBLE
égales à 5°C égales à 30°C

Au moins 900 h Températures Au moins 900 h


effectives par an
PAS PÉNIBLE (températures supérieures ou effectives par an
égales à 30°C (températures PAS PÉNIBLE
< 5°C)
> 30°C)

Au moins 900 h
effectives par an PÉNIBLE
PÉNIBLE PAS PÉNIBLE (températures
< 5°C + > 30°C)

PÉNIBLE

UIMM JUILLET 2016 LES 10 FACTEURS DE PÉNIBILITÉ EN PRATIQUE | 41


X. Le bruit
(Facteur entré en vigueur le 1er juillet 2016)

A. Définition du facteur
Seuil
Facteur de risques professionnels
Action ou situation Intensité minimale Durée minimale
Niveau d’exposition au bruit rapporté à
600 heures
une période de référence de 8 heures
Bruit mentionné par an
d’au moins 81 décibels dB(A)
à l’article R. 4431-1
du Code du travail Exposition à un niveau de pression
120 fois
acoustique en crête au moins égal à
par an
135 dB(C)

B. Mise en œuvre pratique


Le seuil d’exposition est fixé à d’équipements de protection individuelle pour
81 décibels (A) sur une période de référence de mesurer cette valeur. Le seuil réglementaire
8 heures ou à un nombre de 120 « chocs » par d’ouverture de droit pour la pénibilité est fixé
an à 135 décibels (C). La valeur de bruit de crête à 81 dB(A). La valeur du seuil de pénibilité
concerne des bruits impulsifs faisant partie du s’apprécie comme la valeur limite réglementaire,
fonctionnement ordinaire des procédés de après toutes les mesures de prévention, dont le
production (attention : l’atténuation apportée port de protecteurs.
par les équipements de protection individuelle
Ces valeurs rendent compte de la pression
ne s’apprécie pas de la même manière que pour
acoustique, c’est-à-dire de la différence entre la
les expositions en continu).
pression de l’air sans bruit et la pression avec
Ces valeurs représentent le niveau sonore reçu bruit. La valeur exprimée en décibels (A) est une
par l’oreille du salarié après, le cas échéant, port valeur d’exposition sonore quotidienne. Il s’agit
des protections individuelles. d’une intégration sur 8 heures (c’est-à-dire que
la valeur d’exposition journalière est rapportée
En pratique, on mesure donc le bruit ambiant
à une journée de 8 heures). Cette valeur est
selon les méthodes classiques utilisées pour
l’intégrale du carré de la pression acoustique. On
le bruit en continu ou on compte le nombre
utilise une échelle logarithmique. Un bruit de
d’évènements impulsifs bruyants lors d’une
90 dB(A) est trois fois plus intense qu’un bruit
journée normale de travail. On évalue ensuite
de 85 dB(A). Cette valeur est pondérée, ce
l’atténuation apportée par les protecteurs
qu’exprime la mention du (A) pour tenir compte
d’oreille en tenant compte des informations
du fait que l’oreille n’est pas également sensible
recueillies dans la notice du fabricant et selon
à toutes les fréquences.
les méthodes en usage.
Le niveau de pression acoustique de crête
Le niveau continu équivalent de pression
acoustique quotidien La pression acoustique de crête est la valeur
maximale de la pression acoustique constatée
L’article R. 4431-2 du Code du travail interdit
au cours d’une journée de travail. La valeur limite
aux entreprises d’exposer les salariés à plus
réglementaire est fixée à 140 dB(C). Les bruits
de 87 dB(A). Il est tenu compte du port

42 | LES 10 FACTEURS DE PÉNIBILITÉ EN PRATIQUE UIMM JUILLET 2016


de crête sont des bruits impulsionnels brefs, le risque par d’autres moyens (article R. 4434-7
mais très élevés comme le bruit provenant d’un du Code du travail).
choc métallique puissant. La pondération (C)
des bruits de crête tient compte de la sensibilité La durée d’exposition
de l’oreille à de tels niveaux de bruit.
La durée minimale d’exposition pour ouvrir
Le seuil d’ouverture de droit pour le bruit droit à la pénibilité représente un peu plus
de crête en matière de pénibilité est fixé à du tiers du temps de travail. Tous les salariés
135 dB(C). exposés au moins 120 fois par an à un niveau
La valeur limite réglementaire et le seuil de de pression acoustique en crête de 135dB(C)
pénibilité s’apprécient après la prise en compte et tous les salariés travaillant dans un niveau
de toutes les mesures de prévention, port de sonore supérieur à 81 dB(A) pendant au moins
protecteur compris. 600 heures devront être déclarés, sauf s’ils
portent des protecteurs d’oreille.
Le dépassement du niveau de crête doit se
produire 120 fois par an. On peut donc penser que beaucoup d’entreprises
décideront de faire porter des protecteurs
Si ces événements font partie d’un processus de
dès lors que le niveau de bruit ambiant est de
travail ordinaire et homogène, il est sans doute
81 dB(A), pour limiter le nombre de salariés
possible d’évaluer leur nombre dans l’année. En
exposés ou pour prévenir un éventuel risque
revanche, si ces bruits de crête proviennent
juridique.
d’évènements aléatoires (par exemple, un objet
qui tombe, une porte qui claque, une alarme qui Attention : ne pas confondre la durée nominale
se déclenche), comment les prévoir et comment d’évaluation du niveau de pression acoustique
les tracer ? Par des relevés déclaratifs ? Les avec la durée minimale d’exposition au facteur
seuils de pénibilité s’évaluant en fonction bruit.
des « conditions habituelles » de travail, il est Le Code du travail prévoit :
possible de considérer que les bruits de crête
ne peuvent provenir que du fonctionnement
Article R. 4431-1 du Code du travail
ordinaire d’un processus de travail et non pas
d’évènements aléatoires et imprévisibles. 2° Le niveau d’exposition quotidienne
au bruit est la moyenne pondérée
Les seuils d’action prévus par le Code dans le temps des niveaux d’exposi-
du travail sont des seuils de prévention tion au bruit pour une journée de tra-
prenant en compte le bruit aérien vail nominale de huit heures ;
3° Le niveau d’exposition hebdoma-
• Valeur déclenchant la mise à disposition de daire au bruit est la moyenne pondé-
protecteurs : rée dans le temps des niveaux d’ex-
À partir d’un bruit journalier dans l’ambiance position quotidienne au bruit pour
de travail dépassant 80 dB(A) ou 135 dB(C) une semaine nominale de cinq jour-
pour un bruit en crête, les protecteurs sont mis nées de travail de huit heures.
à disposition par l’employeur, sans obligation
légale de les porter. La journée de travail « nominale » fixée à
8 heures sert au calcul du niveau continu
• Valeurs déclenchant l’obligation de faire équivalent de pression acoustique. Cette durée
porter les protecteurs : sert à la mesure du bruit. Les acousticiens
À partir d’un bruit ambiant de 85 dB(A) ou établissent un critère d’équivalence des niveaux
137 dB(C) pour un bruit en crête, les entreprises de bruit en fonction de leur durée.
doivent mettre en place une signalisation En revanche, pour évaluer le dépassement du
(article R. 4434-3 du Code du travail), voire seuil de pénibilité, il faut prendre en compte
une limitation d’accès, et veiller à ce que l’exigence d’une durée minimale d’exposition
les protecteurs auditifs individuels soient au cours de l’année. La durée d’exposition
effectivement utilisés, à défaut d’avoir pu éviter minimale de 600 heures ne constitue pas une
durée « nominale », destinée à calculer une

UIMM JUILLET 2016 LES 10 FACTEURS DE PÉNIBILITÉ EN PRATIQUE | 43


valeur limite, mais un temps d’exposition réel utilisées pour mesurer le niveau continu
au cours duquel l’oreille du salarié est soumise équivalent.
à une pression acoustique supérieure au seuil
Cette remarque vaut pour tous les facteurs
réglementaire.
utilisant une durée nominale pour mesurer
On ne peut donc pas « raccourcir » cette le dépassement du seuil réglementaire de
durée minimale d’exposition réglementaire en pénibilité (bruit et vibrations).
appliquant les équivalences de niveau sonore

C. Logigramme
Travail dans un
environnement bruyant PAS PÉNIBLE

Niveau de pression acoustique


Niveau d’exposition au bruit
supérieur ou égal à 81 dB(A)*
en crête supérieur ou égal PAS PÉNIBLE
à 135 dB(C)

Au moins 600 heures


PAS PÉNIBLE effectives par an Au moins 120 fois par an PAS PÉNIBLE

PÉNIBLE PÉNIBLE

* Rapporté à une période de référence de 8 heures

44 | LES 10 FACTEURS DE PÉNIBILITÉ EN PRATIQUE UIMM JUILLET 2016


Santé et sécurité au travail
L’ensemble de la réglementation en 6 VOLUMES

Travailler en sécurité : une nécessité


Face à une réglementation complexe et changeante, les questions de santé et de sécurité
au travail prennent une importance croissante pour les entreprises, notamment du fait des
conséquences financières qui peuvent y être associées.
En maîtrisant les risques professionnels, les entreprises préservent la santé des travailleurs et
s’assurent de la continuité de leur production.
La prévention prise de manière positive, avec implication des acteurs et partage d’informations
sur la réalité du travail, devient un facteur d’engagement dans le travail, de compétitivité, et
contribue à renforcer l’attractivité des métiers.

Une collection complète en 6 volumes thématiques


n Unique en son genre
Un recensement structuré et actualisé de l’ensemble de la réglementation française et
européenne sur les différentes thématiques en santé et sécurité au travail

n Pratique
Une consultation à entrées multiples, un classement par thèmes, une identification des
modifications successives à partir des textes initiaux

Les 6 volumes sont conçus pour pouvoir s’utiliser indépendamment les uns des autres, suivant les
domaines de compétences des personnes en charge de ces questions en entreprise.
Vol. 1 Dispositions générales, lieux de travail Vol. 4 Agents physiques
et contrôles Prévention des risques d’exposition :
– Dispositions générales en matière de
– au bruit
santé et de sécurité au travail (principes
généraux de prévention, droits d’alerte – aux vibrations mécaniques
et de retrait, prévention de la pénibilité, – aux rayonnements ionisants
règlement intérieur…) – aux rayonnements optiques artificiels
– Obligations du maître d’ouvrage pour la – aux champs électromagnétiques
conception et l’aménagement des lieux 610 p. 17,5 x 23,5 cm
1 248 p. 17,5 x 23,5 cm
de travail (y compris ERP)
99 € TTC – au milieu hyperbare
99 € TTC
– Obligations de l’employeur pour
l’utilisation des lieux de travail (aération, Vol. 5 Entreprises extérieures, BTP et autres
16
ÉDITION 20 SUR LA PÉNIBILITÉ
ES
éclairage, ambiance thermique, travaux ou opérations
AVEC TEXT
insonorisation, aménagement des postes
de travail, installations électriques, – Risque pyrotechnique
incendie, restauration, tabac, – Travaux réalisés par une entreprise
stupéfiants…) extérieure (y compris les opérations de
chargement et de déchargement)
– Contrôle des règles relatives à la santé
et à la sécurité au travail (mises en – Installations nucléaires de base et
demeure, demandes de vérification, installations susceptibles de donner lieu
d’analyse et de mesures, infractions…) à des servitudes d’utilité publique
468 p. 17,5 x 23,5 cm
99 € TTC – Bâtiment et au génie civil
– Manutention des charges
Vol. 2 Machines et équipements de
– Ecrans de visualisation et au télétravail
protection individuelle
– Interventions sur les équipements
– Conception et mise sur le marché des « élévateurs et installés à demeure
machines » neuves (directives 2006/42/
– Travail de nuit
CE et 98/37/CE)
– Travaux isolés et travaux dangereux
– Mise sur le marché des « machines » nécessitant la présence d’un surveillant
d’occasion
– Activités diverses
– Utilisation des équipements de travail
– Conception, la mise sur le marché
1 088 p. 17,5 x 23,5 cm
99 € TTC Vol. 6 Institutions et organismes
et l’utilisation des équipements de
protection individuelle de prévention
– Autres textes relatifs à la conception et à – CHSCT (périmètre, composition, dési-
l’utilisation gnation, attributions, fonctionnement…)
– Services de santé au travail (organisation,
actions, missions et moyens de
Vol. 3 Agents chimiques et biologiques l’équipe pluridisciplinaire, surveillance
– Mise sur le marché des substances et médicale…)
mélanges dangereux – Services sociaux du travail
892 p. 17,5 x 23,5 cm
– Utilisation des substances et mélanges 99 € TTC – Institutions et personnes concourant à
dangereux (évaluation et mesures, l’organisation de la prévention (COCT,
prévention et protection, contrôle et suivi ANACT, OPPBTP, « salarié compétent »…)
médical…) – Inspection du travail
– Amiante (exposition professionnelle – Sécurité sociale (organisation, CNAMTS,
814 p. 17,5 x 23,5 cm
99 € TTC y compris à bord des navires, CARSAT, recommandations des CTN
exposition dans les immeubles bâtis, et CTR, tarification, réparation des
cessation anticipée d’activité et fonds accidents du travail et des maladies
d’indemnisation des victimes) professionnelles, faute inexcusable…)
SANTÉ ET SÉCURITÉ AU TRAVAIL
L’ensemble de la réglementation en 6 volumes thématiques, indépendants les uns des autres,
à jour des textes sur la pénibilité.

Bon de commande

SANTÉ ET SÉCURITÉ AU TRAVAIL


Société ou Chambre syndicale : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Nom, prénom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Fonction : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Code postal Ville : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Tél . : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

e-mail : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Vol. 1 - Dispositions générales, lieux de travail et


contrôles . . . . . . . . . . . . ex . x 99 € TTC = . . . . . . . . . . . . €
Vol. 2 - Machines et équipements de protection
individuelle . . . . . . . . . . . . ex . x 99 € TTC = . . . . . . . . . . . . €
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Vol. 4 - Agents physiques . . . . . . . . . . . . ex . x 99 € TTC = . . . . . . . . . . . . €
Vol. 5 - Entreprises extérieures, BTP et autres
travaux ou opérations . . . . . . . . . . . . ex . x 99 € TTC = . . . . . . . . . . . . €
Vol. 6 - Institutions et organismes de prévention . . . . . . . . . . . . ex . x 99 € TTC = . . . . . . . . . . . . €

La collection complète en 6 volumes . . . . . . . . . . . . ex. x 399 € TTC = . . . . . . . . . . . . €

Total TTC = . . . . . . . . . . . . €

Le règlement TTC doit être fait par chèque bancaire libellé au nom de « ADASE » . Chaque commande
doit comporter les coordonnées postales précises nécessaires à l’expédition .
Une facture acquitée sera adressée au service concerné .

Date : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Signature : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

À retourner à l’Adase, 56 avenue de Wagram — 75854 Paris cedex 17

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