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Le conte philosophique

Historique du genre

1. Historique de la notion de « conte philosophique»


 Historiquement un genre mineur : genre non sérieux mais libre et divers, qui
permet toutes les audaces.
 Genre mis en valeur par les philosophes des Lumières : sous leur plume, le
conte devient une allégorie illustrant une philosophie.
 Suppose un mode de lecture spécifique : l’ « allégorie » suggère que la
fable doit être lue entre les lignes, qu’une vérité s’y cache et qu’il faut la
chercher.
 Les critiques modernes rangent la conte comme les fables
dans l’apologue.

2. Deux sources d’inspiration

- Les données traditionnelles du conte réutilisées mais détournées.


- Parodie de toutes les situations du roman : il s’agit de tourner en dérision et de
parodier les situations et les modes narratifs traditionnels.

Les caractéristiques

 Narration romanesque tendant vers le merveilleux : un contexte dont la réalité


n’est pas toujours identifiable.
 Une grande diversités d’épisodes et une accumulation de péripéties dont
beaucoup sont issues du conte : rencontre avec d’autres personnages diversifiés
souvent de haut rang, découverte de la plus grande richesse ou de l’extrême misère.
 Des « ingrédients » typiques des histoires merveilleuses : disparitions et
réapparitions, résurrection miraculeuses, personnages arrivant au bon moment
pour dénouer une situation ou prendre le relais du narrateur.
 De multiples narrateurs (extra ou intra-diégétiques).
 Différentes formes de personnages : personnages dotés de qualités plus
nombreuses que les humains « normaux » : candide, Zadig, Micromegas, le Huron
sont tous des personnages d’exception.

Mais un détournement des caractéristiques du conte merveilleux

La nécessité d’inventer des situations ayant une portée philosophique conduit les
auteurs à insérer des événements ou thèmes contemporains.
 On passe du merveilleux à l’historique
(Huron à Versailles puis à la Bastille, Candide face à l’Inquisition portugaise et
au tremblement de terre de Lisbonne).
 Introduction du réalisme des faits divers et de la réalité des préoccupations
politiques, religieuses, sociales de l’époque.

Un style précis

 Des formulations du conte : « Il y avait en Westphalie.. »


 Une constante forme d’exagération ( l’Eldorado).
 Une ironie qui détruit la réalité de nombreuses représentations ( celles d’un univers
idyllique en particulier).

Une perspective philosophique

 Didactique : il s’agit d’enseigner, de donner une morale, de faire


passer un message philosophique tout en distrayant.
 Le conte s’organise autour d’une thèse que le déroulement
narratif approfondit et illustre.
 Contestataire.
 Cela suppose un lecteur actif : le conte est avant tout écrit pour faire réfléchir.

Le champ des préoccupations :


 Zadig : interrogations sur le bonheur et sur la destinée.
 Candide : Même interrogation sur le bonheur et la destinée mais
dans une perspective plus critique.
Une cible particulière : la philosophie optimiste de Leibniz. Voltaire
fait le constat de l’omniprésence du mal (violence et injustice).
Une réflexion plus large : politique, sociale et religieuse :Voltaire
combat pour le respect des droits, pour la tolérance, pour la
compréhension entre les hommes. Il remet en cause les
conformismes, les institutions, la manière de raisonner. Il critique
la monarchie absolue, le comportement des princes,
l’inquisition…
 Micromegas : problème de la relativité dans la perspective
des découvertes scientifiques de Newton.

C. B

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