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Ecole Supérieure de Commerce – Module de Techniques Bancaires

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Chapitre I : la banque et les particuliers

I - Le compte bancaire (le compte de chèque)

1. Définition et conditions d’ouverture


2. Fonctionnement du compte
3. Clôture du compte

II - Les placements

1. Les placements à vue


2. Les placements à terme

III - Les crédits aux particuliers

1. Les crédits à la consommation


2. Les crédits immobiliers
3. Les crédits aidés

IV - Autres services aux particuliers

1. Location de coffres-forts
2. Change manuel
3. Banque à distance
4. Produits de bancassurance

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I - LE COMPTE BANCAIRE (LE COMPTE DE CHEQUES)


1­ Définition et conditions d’ouverture
1.1 - Définition :

« Le compte est un état comptable sur lequel est inscrit l’ensemble des
opérations effectuées entre la banque et son client ».

Pour le particulier le compte de dépôts de fonds sert essentiellement à


déposer des disponibilités à l’abri de tout risque et les prélever au fur et à
mesure de ses besoins, le plus souvent avec des chèques, et qui fait appeler
ces comptes « comptes de chèques »

Tenue de compte : Les opérations sur comptes sont inscrites soit :

● Au crédit: alimentation du compte (versements espèces, chèque reçu,


virement reçu….)
● Au débit: retraits (chèque émis, retrait espèces, virement émis,
prélèvement automatique, ….)
● La différence entre le crédit et le débit est appelée « SOLDE ».
● Le solde est : (+) Créditeur en cas d’avoir
(-) Débiteur en cas de dette

1.2 - Conditions d’ouverture du compte :

● Identité: Connaissance du client (KYC)


● Pièce d’identité en cours de validité (CNI, PC,…)
● Justificatif du lieu de résidence (certificat de résidence, quittance
d’électricité, contrat de location,…..)
● S’assurer que le client n’est pas frappé d’interdiction
bancaire.
● Capacité: l’aptitude du client d’accomplir des actes juridiques.
● Article 40 du Code Civil Algérien « Toute personne majeure, jouissant
de ses facultés mentales et n’ayant pas été interdite, est pleinement
capable pour l’exercice de ses droits civils. La majorité est fixée à 19
ans révolus ».
● La loi établit divers degrés d’incapacité civile : l’incapacité peut être
totale ou partielle.
● L’incapacité totale concerne les personnes qui ne peuvent accomplir
aucun acte de la vie civile. Elles doivent être placées sous le régime
de la « Tutelle » qui consiste en la désignation d’une personne qui
agit à leur place (parents ou tuteur).
Sont réputés totalement incapables : les mineurs n’ayant pas atteints
l’âge de la majorité, les interdits légaux (personnes condamnées à
des peines criminelles), les majeurs dont les facultés mentales ou
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corporelles sont gravement atteintes par suite de l’âge ou de la


maladie.
● L’incapacité est dite partielle quant la personne présente une
capacité réduite et, de ce fait, a besoin d’être assisté dans
l’accomplissement de ses actes de la vie civile par une autre
personne (incapacité mentale ou physique partielle. Elle doit être
mise sous le régime de la « Curatelle ».
1.2 - Modalités pratiques d’ouverture du compte :
● Formalités :
­ Renseigner le formulaire de demande d’ouverture du compte
­ Recueil de la signature du client
­ Enregistrement du nom du nouveau client sur le registre d’ouverture des
comptes et attribution du RIB (20 chiffres)
­ Création d’une fiche client dans le système d’information
­ Délivrance d’un chéquier : se fait après consultation du fichier central de
la Banque centrale.

● Droit au compte

Toute personne physique ou morale domiciliée en Algérie, ne disposant pas


d’un compte de dépôt en monnaie nationale, a droit à l’ouverture d’un tel
compte dans une banque (article 119 bis de l’ordonnance n° 03-11 du 26 août
2003 relative à la monnaie et au crédit, modifiée et complétée). Si cette
personne se voit refuser l’ouverture d’un compte de dépôts par les banques
de la place et qui ne dispose d’aucun compte, peut demander à la Banque
d’Algérie de lui désigner une banque auprès de laquelle elle pourra ouvrir un
tel compte.

L'ouverture de ce compte intervient après remise à la Banque d’Algérie d'une


déclaration sur l'honneur attestant le fait que le demandeur ne dispose
d'aucun compte, accompagnée par les attestations de refus délivrées par les
banques de la place d’accéder à la demande de la personne concernée
(Instruction Banque d’Algérie n° 03/2012 du 26/12/2012).

● La convention d’ouverture du compte bancaire

L’ouverture d’un compte est une opération contractuelle. Elle est matérialisée
par la « convention de compte » qui fixe les engagements réciproques des
deux parties, les modalités de fonctionnement du compte et les conditions
tarifaires des produits et services offerts par la banque.

● La procuration (mandat): autorisation donnée à une tierce personne


de faire fonctionner le compte
● Mandant: donne la procuration « Bon pour pouvoirs »

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● Mandataire : reçoit la procuration « Bon pour acceptation de


pouvoirs »
● Caractéristiques :
▪ limitée : personnes ; temps, Opérations
▪ À plusieurs personnes : Signatures séparées, signatures
conjointes
▪ Responsabilité : Mandant Responsable vis-à-vis du mandant

2­ FONCTIONNEMENT DU COMPTE :

Les opérations en espèces :

Types d’opération caractéristiques

Les versements Peuvent être effectués par le titulaire du compte ou


par une tierce personne.
Bordereau de versement: nom du remettant, nom du
bénéficiaire et n°de compte.
Les retraits Peuvent être effectués par le titulaire et le
mandataire seulement.
Se fait par chèque ordinaire ou chèque guichet.
Le guichetier doit s’assurer de l’identité, contrôler la
régularité des pièces, la conformité de la signature
et la provision suffisante dans le compte
Les retraits peuvent être effectués par carte bancaire
dans la limite d’un plafond hebdomadaire ou
mensuel.
La mise à disposition La banque adresse des fonds pour un montant donné
dans une autre agence ou chez un banquier
correspondant. Le compte est débité et l’agence
reçoit les éléments permettant le retrait des fonds
(identité, spécimen signature etc..)

Les opérations par chèque :

● Le chèque:
● Fonction et définition:

« C’est un écrit par lequel une personne dénommée TIREUR donne ordre à
une autre personne dénommée TIRÉ de payer une certaine somme au titulaire
ou à un tiers, appelé BÉNÉFICIAIRE à concurrence des fonds déposés chez le
tiré ».

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Aspect formels

Mentions obligatoires Mentions facultatives

le mot « chèque » Nom du bénéficiaire

Ordre de payer barrement

Le montant
Nom du tiré (banque ou autre)
Lieu de paiement (adresse complète)
Date et lieu d’émission
Nom du tireur
signature

Types de chèques

Types de chèques Propriétés


Les chèques pré-barrés et non Pas transmissibles
endossables Pas encaissables en espèces au guichet
Encaissables par une banque ou un
établissement financier
Les chèques pré-barrés et Transmissibles
endossables Pas encaissable en espèces au guichet
Encaissables par une banque ou un
établissement financier
Les chèques non-barrés et Transmissibles
endossables (ordinaire) Encaissables en espèces au guichet
Encaissables par une banque ou un
établissement financier

Provision

Type de chèque Caractéristiques


visé Existence de provision à la création
N’est plus utilisé
certifié La banque atteste l’existence de la provision
N’est plus utilisé
de banque Émis par la banque
Le porteur est assuré de son paiement
de voyage Libellé en en devises spécialement pour voyage à
l’étranger
Élimine le risque de vol et de perte
L’acheteur devra le signer à l’achat et le
contresigner à la cession

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Circuit de traitement des chèques

• 1re étape: remise à la banque par le bénéficiaire

• 2e étape: transmission à la banque du tireur par le biais du système de


paiement

• 3e étape: passage de l’écriture au débit du compte du tireur dans la limite de


la provision

• 4e étape: traitement des chèques se présentant sur un compte non


approvisionné

• L’opération mise en suspens (8 jours)

• Appel du client; prise de risque, rejet

Délai du chèque : un chèque est payable à vue, toute mention contraire est nulle.
Le chèque doit être présenté dans un délai dit délai d’encaissement qui est de
8 jours. Un chèque est valable une année et huit jours, au-delà on dit qu’il est
prescrit.

Opposition au paiement : il ne peut être fait opposition au paiement d’un chèque


par le tireur qu’en cas de perte, de vol, d’utilisation frauduleuse du chèque, de
redressement de liquidation judiciaire du bénéficiaire.

Paiement partiel: si la provision est inférieure au montant du chèque, le porteur a


le droit d’exiger le paiement jusqu’à concurrence de la provision.

Les opérations de caisse

Type d’opération caractéristiques


Le virement Opération consistant à débiter un compte et
créditer un autre
Peut être effectué sur demande ou de formules
délivrées ou sur internet
Peut être effectué dans un même
établissement ou par deux établissements
différents
Peut être simple ou permanent
Le prélèvement automatique Ordre permanent au créancier de débiter sur
son compte toute somme due à ce dernier.
Utilisé pour le règlement des quittances
d’électricité, de gaz, d’échéances d’un crédit.

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Les incidents de fonctionnement du compte :

● Les comptes de la clientèle peuvent faire l'objet :


D'oppositions : Interdiction de payer un chèque frappé d’opposition : Le banquier
« tiré » ne peut pas payer un chèque lorsque celui-ci est frappé d’opposition. Une
opposition peut être faite par le tireur ou le porteur. Le tireur n’est fondé à faire
opposition qu’en cas de perte, de vol ou de faillite du porteur

Saisie Arrêt légalement recevable. Saisie - arrêt de droit commun : Une


saisie-arrêt de droit commun ne peut être pratiquée que par un procès-verbal de
saisie-arrêt, établi sous la forme d’un acte extrajudiciaire, signifié par un huissier
territorialement compétent du lieu où se trouvent les sommes et les effets à
saisir-arrêter; la saisie arrêt est déclenchée par un créancier privé.

Avis à Tiers Détenteur « ATD » : l’ATD est une procédure qui permet au Trésor
public de récupérer des sommes qui lui sont dues au titre des impôts impayés.
l’ATD est initié par le fisc. Il est fait obligation au banquier, tiers-saisi, de payer
au receveur des contributions diverses en l’acquit du débiteur saisi et sur le
montant des fonds qu’il doit ou qui sont ou seront entre ses mains, jusqu’à
concurrence de tout ou partie des sommes dues par ce dernier. Etant donné le
privilège du Trésor, les fonds réceptionnés doivent être versés à ce dernier,
même si le compte du client saisi est débiteur, à quelque titre que ce soit. Lors
des virements au C.C.P du receveur des contributions, il importe de lui rappeler
les références telles qu’elles figurent sur l’ATD : nature des impôts, exercice,
article des rôles, date de mise en recouvrement, sommes dues, N° de l’ATD.

Absence ou insuffisance de paiement : Selon la loi N° 05-02 du 06-02-2005


portant modification du code de commerce, le tiré (banque) est tenu de déclarer
tout incident de paiement pour absence ou insuffisance de provision à la centrale
des impayés dans les 04 jours ouvrable suivant la date de présentation du
chèque.

Clôture du compte

Elle se fait soit sur demande du client, à son décès ou par décision de la
banque.

Demande du client

­ Demande de restitution des chèques et des cartes bancaires


­ Vérification que tous les chèques émis ont été présentés au paiement
­ Retenir une provision pour les commissions et frais de clôture du compte
­ Récupérer les clefs du coffre fort
­ Solde de tout compte:
. Envoie de chèque ou virement si le compte est créditeur

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. Passage du solde en perte et profit ou transmission au contentieux


pour recouvrement

Décès du titulaire

­ Faire le point sur les avoirs et les engagements du défunt


­ Mise sous surveillance du compte
­ Annulation des pouvoirs rendus caducs par le décès du mandant
­ Demander un certificat de décès et la fridha notariée pour règlement
des héritiers
­ Ouverture d’un compte au nom de la succession
­ En cas de compte joint le décès n’entraine le blocage du compte qu’à
la demande des héritiers
Décision de la banque :
­ Pour de multiples raisons: Incident de paiement, risque
particulier, compte jugé non rentable, opération
frauduleuse,…
­ Obligation d’informer le client par courrier recommandé avec
accusé de réception deux mois à l’avance pour lui permettre
de prendre les dispositions nécessaires et ouvrir un compte
chez un confrère
­ Même précautions à prendre

II - LES PLACEMENTS BANCAIRES


Origines des placements :

Toutes personnes a des revenus qui peuvent provenir soit du :

● Travail: (salaires, appointements, honoraires, vacations, etc…)

● Capital: (dividendes, loyers, fermages, etc…)

● Collectivité: (prestations familiales, pensions, retraites, indemnités


d’assurance, allocutions de chômage, etc…)

1 - Les placements à vue :

Formule de placement dans laquelle les sommes placées sont disponibles à tout
moment sans préavis.

a­ Le compte sur livret:


● Accessible à toutes personnes physiques même mineures
● Versement initial: selon les banques (5000 DA, 10000 DA)
● Versement plafond: illimité

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● Durée du placement: disponible à tout moment sans limite de durée


de placement
● Retraits: libres, ne peuvent être opérés en faveur d’un tiers.
● Taux: variable
● Intérêts: annuels
b­ Livret d’Epargne Logement
● Nature: épargne à vue
● bénéficiaire: toute personne majeure ou mineure (autorisation)
● montant minimum versé : 5000 DA
● Montant max: sans plafond
● Taux d’intérêt annuel : 2 %
● Le montant retiré: les fonds peuvent être retirés jusqu’au solde de
1000DA sinon le compte sera clôturé
● Le paiement des intérêts: se fait la fin de l’année.
● Avantage du livret épargne logement: obtenir un crédit pour l’achat
d’un logement,
c­ Livret d’Epargne bancaire:
Mêmes conditions sauf taux d’intérêt et le privilège du droit au logement

● Les dates de valeur


­ Pour les versements : le premier jour de la quinzaine calendaire qui suit
l’opération de versement
­ Pour les retraits : le premier jour de la quinzaine calendaire au cours de
laquelle l’opération de retrait est effectuée
­ Les intérêts sont capitalisés
2 - les placements à terme:

Formule de placement dans laquelle les sommes placées sont bloquées pour une
durée convenue d’avance. Tout retrait anticipé entraîne une perte de rendement

2.1- Dépôts à terme (DAT)

− Bloquer une somme pour un certain temps, moyennant une


rémunération.
− Montant : minimum 10 000 DA
− Durée: minimum 3 mois
− Taux d’intérêt: varie en fonction de la durée du placement selon un
barème propre à chaque banque
− Les intérêts ne sont pas capitalisés et sont soumis à l’IRG

2.2 – les Bons de Caisse (BDC)

− Les placements sont matérialisés par la souscription de Bons de


caisse

− Les conditions de montant, de durée et de taux d’intérêt sont


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pratiquement semblables à ceux des DAT

III - LES CREDITS AUX PARTICULIERS


● Les crédits à la consommation : ils ont pour caractéristiques de:

­ Financer des besoins de trésorerie


­ Achat à tempérament de biens de consommation
­ Etre distribués par les banques ou par les sociétés financières
spécialisées
­ Font l’objet d’une étroite surveillance de la part des autorités publiques
en raison de leur impact sur l’économie nationale et sur les ménages
(incitation au surendettement)

Les crédits par caisse

Type de crédit Caractéristiques


La facilité de caisse: ● Courte durée
● Difficulté de trésorerie
● Autorisation de passer débiteur pour
quelques jours
● Peut être renouvelable ou non
● Taux élevé

Le découvert: ● Période plus longue


● Le bénéficiaire attend une rentrée de
fond (assurance)
● Taux élevé

les prêts personnels

Type de crédit Caractéristiques


Le prêt personnel ordinaire: ● Financement de toute opération
● Primauté de la qualité de l’emprunteur
sur l’objet
● Montant égal à trois mois de revenus
● Durée de remboursement: 6 à 60 mois
● Coût: selon le marché monétaire

Le prêt personnel affecté: ● Financement d’une opération précise


indiqué dans l’objet du prêt
● La banque règle directement le
fournisseur
● Remboursement mensuel

Le prêt personnel permanent: ● Utilisation très souple

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(revolving) ● Mise à disposition d’une somme


(3mois de salaire)

LOCATION AVEC OPTION D’ACHAT (LOA)

⦿ La LOA est distribuée par les sociétés financières spécialisées:

◼ L’opération se déroule en plusieurs étapes:

1/ choit de l’équipement le client

2/ l’établissement achète le bien et le loue pendant3 à 5 ans

3/ le locataire acquiert le bien à la fin de contrat au prix résiduel


(5 à 10 % de la valeur d’origine)

⦿ Le loyer peut être constant, dégressif, ou progressif.

⦿ Financement à 100%, avec premier loyer assez élevé

LES CREDITS IMMOBILIERS

⦿ Acte important engageant le ménage pour de longue années (40 ans)

⦿ Permettant aux modestes l’accès au logement

DEFINITION ET FONCTIONNEMENT

⦿ Le crédit immobilier est un crédit de longue durée destiné à financer l’achat


ou la construction d’un logement ou le financement de gros travaux
d’aménagement ou d’extension d’un Logement.

C'est un crédit amortissable : en clair, le taux est fixé dès le début ;


l’emprunteur rembourse le capital emprunté et les intérêts par des
mensualités identiques tout au long du prêt.

Il reçoit à la souscription un plan d'amortissement, c'est-à-dire un tableur


dans lequel sont indiqués le montant et la durée des mensualités.

REGLES GENERALES

Des règles strictes pour encadrer le prêt immobilier en Algérie


La durée du crédit immobilier peut aller jusqu'à 30 ans, en fonction des capacités de
remboursement (voire 40 ans pour les plus jeunes), de l’âge de l’emprunter (en
général 70ans) et du montant du prêt.
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Le taux est variable, mais ne doit pas dépasser un « taux excessif » défini et mis à
jour par la Banque d’Algérie.

Actuellement, il est entre 6,5% et 7,5%.

La CNEP est le principal établissement financier spécialisé dans le financement du


logement des particuliers, mais toutes les banques, publiques ou privées, peuvent
proposer un crédit immobilier.

Elles passent des partenariats avec des compagnies d’assurance, publiques ou


privées, algériennes ou étrangères, afin de proposer en même temps le prêt et
l’assurance emprunteur.

CONDITIONS D’ATTRIBUTION

­ Montant maximum du crédit : 90%. L’emprunteur doit apporter les 10%


complémentaires (sauf pour le prêt jeune de la CNEP qui finance 100 % du
montant d’acquisition du bien).
­ Taux d’endettement limité : il ne doit pas dépasser en moyenne 30 à 40% des
revenus de l’emprunteur ou du ménage s’il y a deux co-emprunteurs.
­ Durée maximum du crédit : 30 ans voire 40 ans.
­ Solvabilité : avoir des revenus suffisants, permanents et réguliers. Si
l’emprunteur n’est pas assez solvable, il peut demander l’aide d’un
co-emprunteur, ou une caution solidaire (uniquement familiale).
­ Les épargnants qui ont un livret d’épargne logement ou un compte à terne
dans la banque bénéficient de conditions de taux plus favorables.
N.B : La caution, quand elle est « solidaire », est engagée au même titre que
l’emprunteur principal. La banque peut s’adresser directement à elle pour le
remboursement du prêt même si l’emprunteur principal n’est pas défaillant.

CONSTITUER UN DOSSIER POUR UN CREDIT IMMOBILLIER :

­ La demande de crédit (formulaire) ;


­ Des renseignements sur la personne de l’emprunteur : extrait d’acte de
naissance, fiche familiale pour les époux, justificatif d’identité (carte
d’identité ou permis de conduire) ;
­ Des justificatifs de revenus : Pour les salariés, relevé des émoluments,
déclaration annuelle des salaires, attestation de travail. Pour les professions
libérales ou les commerçants : copie du registre de commerce, dernier
avertissement fiscal ;
­ Une autorisation de prélèvement au bénéfice de la banque qui alloue le prêt ;
­ Le relevé des intérêts des comptes d’épargne pour les épargnants.

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Observation : les co-emprunteurs et les cautions doivent fournir les mêmes


documents.

JUSTIFICATIFS DU PROJET

­ Produire les justificatifs du projet d’acquisition d’un bien (villa, appartement,


terrain, duplex..), de construction d’un bien ou de travaux. Ils sont différents
selon le projet et le type d’opération :
achat d’un logement social participatif ;
­ achat auprès d’un particulier d’un logement ancien, neuf ou en cour de
réalisation ;
­ achat d’un logement neuf auprès d’un promoteur immobilier, public ou privé
­ achat d’un logement sur plan (vente sur plan);
­ construction ou achat d’un terrain pour construction ;
­ travaux d’aménagement, extension, surélévation ;
­ L’emprunteur doit apporter tous les éléments établissant la réalité, la
faisabilité et le coût du projet : selon le type d’emprunt, une promesse de
vente notariée, la décision d’attribution ,le contrat de vente sur plan, un
permis de construire, un acte de propriété du terrain, le devis pour des
travaux d’aménagement , etc...
LES PRETS AIDES (à taux bonifié)
­ Les conditions d’attribution réservées à certaines catégories :
La loi a récemment institué des taux bonifiés pour certaines catégories de
population ou de logement :
Des taux de 1% à 3% pour l’acquisition d’un logement collectif et la
construction d’un logement rural par les bénéficiaires, en fonction du
niveau du revenu des demandeurs de crédit :niveau de revenus égal ou
inférieur à 6 fois le SNMG = 1 %

­ niveau de revenus supérieur à 6 fois le SNMG et inférieur à 12 fois le SNMG =


3%

Le prêt fonctionnaire

­ Le prêt fonctionnaire de 1%

Des prêts plafonnés à 1 % pour les fonctionnaires de 60 ans et moins. Ces


prêts sont octroyés par le Trésor pour l’acquisition, la construction ou
l’extension du logement. La demande de crédit est adressée à la Direction
Générale du Trésor.

Pour tous les fonctionnaires, les prêts portent sur l’acquisition d’un

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logement collectif ou l’extension d’un logement individuel.

Le montant du crédit immobilier fonctionnaire de 1% :


le montant du crédit est plafonné :
Pour l’acquisition ou la construction d’un logement à :7 000 000 DA
pour les fonctions supérieurs
­ 4 000 000 DA pou les autres fonctionnaires.

­ Pour l’extension, la réhabilitation ou l’achèvement d’un logement à :

­ 4000 000 DA pour les fonctions supérieures.

­ 2000 000 DA pour les autres fonctionnaires.

I. AUTRES SERVICES AUX PARTICULIERS


1­LOCATION DE COFFRE FORT
­ Mettre à disposition du client des coffres forts
­ Lieu sûr pour mettre à l’abris les objets de valeurs
­ Service réservé aux clients intéressants car la salle revient chère et le loyer
peu élevé
MODALITES

­ Justification de l’identité
­ Spécimen de signature
­ Le client est seul à posséder la clef de son coffre
­ Un représentant de la banque accompagne le client pour lui permettre
l’ouverture du coffre
­ Seul le locataire peut avoir accès au coffre
­ Le banquier pourra être amené à indemniser le client en cas de vol ou de
destruction, mais sa responsabilité est limitée à un certain montant
­ Il n’est nécessaire d’avoir un compte en banque
En cas de décès:

­ Dès que la banque est informée du décès du titulaire l’accès au coffre


est interdit

­ Les héritiers devront présenter un acte notarié de fridha et de mandat.

2­ CHANGE MANUEL

Cela consiste à:

◼ Vendre des devises aux nationaux, et cela à concurrence de 15 000


DA une fois par an (pécule de voyage)

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◼ Le taux de change est fixé par la Banque d’Algérie

3­ BANQUE A DISTANCE
­ La banque à distance peut être définie comme « toute activité bancaire
destinée à un client, se déroulant à partir d’un point de service électronique
(téléphone, micro-ordinateur, téléviseur, distributeur automatique de billets
DAB, guichet automatique de banque GAB), et utilisant un système de
télécommunication tel que le réseau téléphonique, la Télévision Par Satellite
TPS ou Internet ».

­ Le DAB : n’autorise que les retraits

­ Le GAB : permet d’effectuer les opérations de caisse courantes

LES SERVICES DE BANQUE A DISTANCE

­ Souscription d’un abonnement au préalable gratuit ou payant


­ Pour accéder il vous faut un identifiant et un code d’accès
­ Consulter le solde de son compte bancaire et gérer ses opérations courantes
24h/24h 7j/7j
­ Consulter son épargne, ses placements et ses crédits
­ Gérer ses crédits et ses produits financiers

4­ PRODUITS DE LA BANCASSURANCE
◼ Assurance des personnes

­ Assurance-vie
­ Assurance-décès
◼ Assurances des biens
­ assurance des moyens de paiement
­ Assurance multirisque habitation
­ Assurance automobile

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Chapitre II : la banque et l’entreprise


I - Le compte courant

1­ Définition et caractéristiques
2­ Formalité d’ouverture du compte courant
3­ Fonctionnement
4­ Clôture du compte courant

II - Le financement du cycle d’exploitation des entreprises

1 - Les crédits globaux


1.1 - Les facilités de caisse
1.2 - Le découvert
1.3 - Le crédit de campagne
1.4 - Les crédits de relais
2 - Les crédits spécifiques
2.1 - L’escompte commercial
2.2 - Les avances sur marchandise
2.3 - Les avances sur les marchés publics
3 - Crédits par signature
3.1 – Les différents types de crédits par signature
3.2 – Avantages et inconvénients des crédits par signature

III - Le financement des investissements

1 -Le crédit à long terme


2 - Le crédit à moyen terme
3 - Le crédit bail (leasing )

IV - Le financement du commerce extérieur

1 – Documents utilisés dans le commerce extérieur


2 – La remise documentaire
3 – Le crédit documentaire

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Chapitre II : la banque et l’entreprise

I­ Le compte courant
1. Définition et caractéristiques

Définition : Le compte courant est une forme particulière de


compte chèques réservée aux entreprises. Il peut fonctionner aussi bien en
ligne créditrice qu'en ligne débitrice. Il est souvent le support d'opérations
complexes qui varient en fonction de la nature de l'activité de l'entreprise.
Toute opération portée sur ce compte perd son individualité.

Caractéristiques :

­ L’intention des parties : Le CC est un contrat consensuel qui ne peut


être ouvert qu’avec la volonté des deux parties.
­ L’existence des remises : La remise est la créance du remettant
contre celui qui reçoit, et qui devient dans le compte un article de
débit ou de crédit.
­ La réciprocité des remises : Il faut que les deux parties, le banquier et
le client se fassent réciproquement des remises, c.-à-d. que celles-ci
figurent alternativement au débit et au crédit de chacun d’eux afin
qu’ils soient tour à tour créanciers et débiteurs l’un à l’autre.

2. Formalités d’ouverture du compte courant

En application de la Note de la Banque d’Algérie du 26/12/2012, les


documents nécessaires à l’ouverture de compte pour les personnes morales
sont les suivants :

­ Copie d’une pièce d’identité en cours de validité du gérant et


cogérants,
­ Un document officiel établissant la preuve de l’adresse,
­ Les statuts de la société,
­ Copie du registre de commerce (ou la décision d’agrément),
­ Justificatifs des numéros d’identification statistique et fiscale.

Toute ouverture de compte est soumise à la conclusion d’une convention


entre la banque et la personne morale titulaire du compte.

La convention de compte contient les engagements contractuels


réciproques entre les deux parties à partir de l’ouverture du compte jusqu’à

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sa clôture.

3. Fonctionnement

En plus des services semblables à ceux rendus aux particuliers (versements,


retraits, paiement et encaissement de chèques, virements, prélèvements,…)
la banques offres aux personnes morales titulaires de comptes courants,
d’autres services spécifiques (tels que l’encaissement et la domiciliation des
effets,…) et la possibilité d’opérations de crédit (escompte d’effets, facilités
de caisse, découverts,…).

C’est pourquoi le compte courant peut fonctionner en position créditrice ou


débitrice contrairement au compte de chèques dont le solde ne peut être
que créditeur.

4. Clôture du compte courant

Le compte courant peut être clôturé du fait de l’entreprise ou du fait de la


banque.

● La rupture du fait du client


Un client peut clôturer son compte de plusieurs manières :
­ en prévenant sa banque : par écrit ou par voie oral,
­ en s'arrangeant pour que la position de son compte soit ramenée à zéro
par émission d'un chèque ou par retrait de fonds,
­ en cessant de faire fonctionner son compte sur lequel figurera un solde
créditeur ou débiteur.
● La rupture du fait de la banque
La banque a le droit de mettre fin à ses relations avec une entreprise pour
diverses raisons (incidents de paiement, compte non rentable, risques
particuliers,…) Dans ce cas, elle doit informer son client de sa décision par
courrier recommandé avec accusé de réception et lui laisser un certain délai
pour s'organiser et notamment ouvrir un compte chez un confrère (minimum
légal : 60 jours).
En cas de crédit et sauf comportement gravement répréhensible de la part du
client ou de situation irrémédiablement compromise, la banque doit accorder
un préavis qui doit permettre au client de trouver une nouvelle banque.
● Mesures à prendre par la banque :
­ Demander à l’entreprise la restitution des chèques non utilisés,
­ Contrôler tous les engagements de l’entreprise,
­ S’assurer que tous les chèques émis ont été présentés au paiement,
­ Eviter toute passation d’écriture postérieure à la clôture,
­ Percevoir une provision éventuelle pour couvrir les agios,
­ Récupérer la clé du compartiment de coffre dont l’entreprise pourrait être

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locataire,
­ Informer les services concernés de l’agence et les services centraux de la
banque de la clôture du compte,
­ Etablir un chèque pour solde de tout compte en faveur de l’entreprise si le
compte est créditeur ou bien procéder au virement du solde chez une
autre banque désignée par l’entreprise,
­ Passage du solde en pertes et profits ou transmission du dossier au
service contentieux pour recouvrement si le compte est débiteur.

II­ Le financement du cycle d’exploitation des entreprises


1­ Les crédits globaux

Types de crédit Caractéristiques

Les facilités de caisse ● La facilité de caisse est accordée à une entreprise


lorsqu'elle a besoin de faire face à une gêne
momentanée de trésorerie.
● Bien qu'ayant généralement une validité annuelle, elle
ne doit être en principe utilisée que pour une période
très limitée (échéance de fin de mois, par exemple).
● Elle répond aux besoins de financement induits par le
décalage des entrées et sorties de fonds. Son
remboursement est assuré chaque mois par les
rentrées décalées.

Le découvert ● Accordé pour une période plus longue (de quelques


semaines à quelques mois), le découvert peut être
autorisé dans le cas où l'entreprise est en attente
d'une rentrée de fonds et qu'elle souhaite disposer à
l'avance des fonds attendus (par exemple : attente du
règlement d'un important marché).
● Toutefois, dans la pratique, le découvert est souvent
accordé pour assurer à l'entreprise un fonds de
trésorerie lorsque les associés ne veulent pas ou ne
peuvent pas apporter des fonds supplémentaires à
l'entreprise. Dans ce dernier cas, la banque
n'apportera la plupart du temps son concours que si
elle est assurée de la caution des associés. ces
derniers pouvant être appelés à rembourser la banque

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Ecole Supérieure de Commerce – Module de Techniques Bancaires

en cas de défaillance de l'entreprise.

Le crédit de campagne ● Destiné à financer l’activité saisonnière, ex ( huileries,


conserveries, …)
● Financement d’une charge importante de trésorerie
(lancement d’une campagne de publicité)
● Le crédit accordé par la banque le sera sur la base du
besoin le plus élevé en montant et le remboursement
se fera au fur et à mesure des ventes.
● L’étude de la demande de financement s’appuiera sur
un tableau de trésorerie qui fera ressortir mois par
mois les besoins de financement de l’entreprise

2­ Les crédits spécifiques


2.1 - L’escompte commercial

L’escompte commercial: C’est une opération qui consiste pour le banquier à


racheter à une entreprise les effets de commerce dont elle est porteuse
(bénéficiaire final) avant l’échéance et ce moyennant le paiement d’agios, le
cédant (le bénéficiaire) restant garant du paiement

Les différents parties

­ Le cédant: l’entreprise bénéficiaire de l’escompte


­ Le cédé: le débiteur de l’effet
­ Le cessionnaire: le banquier

● Pratiquement: le cédant va remettre l’effet à sa banque soit en


l’endossant si le nom du bénéficiaire est indiqué, soit en portant
comme bénéficiaire le banquier.

Aspects juridiques : Pour l’encaissement le banquier est simple


mandataire, en cas d’escompte il devient créancier cambiaire et
bénéficie:

● La transmission de la provision: la provision représente la créance du


fournisseur sur le débiteur
● La solidarité des signatures: le porteur d’un effet peut réclamer le
paiement de l’effet à tous les signataires

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● L’inopposabilité des exceptions: le débiteur ne peut opposer au


porteur les litiges éventuels qu’il a avec les créanciers(le commerçant
qui a accepté une traite ne peut invoquer la mauvaise qualité de la
marchandise pour refuser le paiement de la traite)

Avantages de l’escompte:

● Pour l’entreprise: Permet à l’entreprise la liquidité des créances et son


coût est moins élevé que le découvert
● Pour le banquier: Le banquier bénéficie d’un double recours(recours
cambiaire, et droit commun) il peut se refinancer et accroitre ses
ressources ( les entreprises escomptent souvent plus que leurs besoins
immédiats car un effet n’est pas divisible)

Technique de l’escompte:

Étude de la demande:

● Etude de la solvabilité du cédant (risque cédant) et de celui du cédé


(risque cédé)
● Se renseigner au niveau de la Banque Centrale et les autres banques
● Fixation d’un plafond cédant (maximum autorisé) et d’un plafond par
cédé (principes de la division des risques)
● En général le montant est égal à un mois de CA
● Etude des garanties offertes (aval, retenue de garantie..)

La banque prend souvent des garanties : aval, retenue de garantie et


assurance-crédit.

Aval
Il s'agit de l'engagement pris par un tiers de garantir le remboursement des
effets escomptés revenus impayés.

Retenue de garantie
Afin de pouvoir couvrir les impayés, les banques exigent quelquefois l'ouverture
d'un compte "retenue de garantie" alimenté par un pourcentage des remises à
l'escompte (5 % en général). Ce compte ainsi approvisionné sert à couvrir les
impayés éventuels.

Assurance-crédit
L'assurance-crédit permet à l'entreprise cédante d'être couverte totalement ou
partiellement contre les risques d'impayés. En exigeant ce type d'assurance, le

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banquier limite ou supprime les risques nés des impayés sur escompte et peut
même exiger que les indemnités versés par l'assureur soient versées sur le
compte ouvert par l'entreprise sur ses livres.

Lorsqu'elle escompte des effets, la banque prend des agios. Les agios
comprennent les intérêts proprement dits et les commissions.

Intérêts : les intérêts sont calculés prorata temporis et en fonction du


montant avancé.

Commissions : certaines commissions sont fixes, d'autres sont fonction


du montant.

Coût de l’escompte

Agios= intérêts+commissions+frais divers +TVA.

Intérêts: les intérêts sont calculés prorata temporis (L'expression intérêt prorata
temporis désigne les intérêts courus) et en fonction du montant avancé.

Le taux est fixé par rapport au « taux de base bancaire » ou TR (taux de


référence) plus un ou plusieurs points selon la qualité de l’emprunteur ou du
papier cédé.

Ex: TR= 6% on parlera alors de TR +3 = 9%

Commissions

Variables: cas d’endos,..

Fixes: impayé, prorogation,…

Frais : fax, tél,…

TVA :Taxe sur la Valeur Ajoutée, elle versée au profit des services fiscaux

2.2 - Les avances sur marchandise

La banque peut avancer des fonds sur des marchandises qu’elle détient soit au
moyen d’une avance sur marchandise soit par l’escompte des warrants:

● Avances garanties par les marchandises qui seront affectées en gage soit
dans les locaux de l’entreprise soit dans les locaux appartenant à un tiers
(magasin général)

Les magasins généraux:

● Ce sont des entrepôts sous le contrôle de l’état, ils sont responsables de la


conservation et de la garde des marchandises déposées

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● Le récépissé de dépôt est appelé « récépissé warrant », ce document


comprend deux parties
● Récépissé : atteste le dépôt de la marchandise
● Warrant : pour obtenir une avance de la banque

Warrant

● Billet à ordre par lequel le souscripteur s'engage à payer une certaine somme
à une certaine échéance. Il se distingue du billet à ordre ordinaire par le fait
qu'il constitue, en outre, nantissement au profit du créancier sur des
marchandises déposées dans un magasin général.

L’escompte warrant:

● Obtenir une avance bancaire contre dépôt des marchandises dans les MG
● L’entreprise endossera le warrant à l’ordre de la banque et la somme prêtée
sera remboursée à échéance mentionnée sur le warrant
● En cas de non remboursement, la banque pourra faire vendre la marchandise
et se retournera contre son client et les éventuels signataires (avalistes
signataires) si le produit de la vente ne suffit pas pour le remboursement
● Si le bénéficiaire du crédit veut vendre la marchandise avant échéance il y a
deux solutions
o Rembourser la banque pour libérer la marchandise
o Vendre la marchandise moins chère, à charge pour l’acheteur de
régler la banque pour le montant du crédit accordée

2.3- Les avances sur les marchés publics

Les marchés publics sont des contrats passés entre, d’une part, les administrations
ou les collectivités publiques et, d’autre part, les fournisseurs ou les entrepreneurs
publics ou privés, en vue de l’acquisition de fournitures, la réalisation de travaux ou
la prestation de services.

Objet de l’avance

La réalisation de ce genre de marché oblige son titulaire à supporter des


dépenses importantes sur une période relativement longue car la procédure du
règlement de l’administration est très lourde.

De ce fait l’avance sur marché est destinée à anticiper le règlement attendu de


l’organisme public. Par la suite, la banque remboursera sa créance en encaissant à
son profit les sommes initialement destinées à l’entrepreneur titulaire du marché.

Procédure

Afin de s’entourer de la sécurité nécessaire, la banque, dans son financement

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d’un marché public, doit nantir ce dernier à son profit. Pour que le banquier procède
au nantissement du marché, il faut d’abord que le titulaire lui remet le marché
appelé « titre unique »

Ensuite, il établit « l’acte ou contrat de nantissement » aux termes duquel la


créance détenue sur l’organisme public sera affectée à la banque. Le banquier porte
la mention « marché nanti » sur l’exemplaire unique et établit une lettre de fusion de
compte et en la faisant signer par le client.

Titre Unique : le marché public est établi en plusieurs exemplaires mais un seul
porte la mention « exemplaire unique » seul, ce doucement est apte à servir de
gage. Une fois les formalités accomplies, la banque transmet au comptable payeur
(tiers détenteur) par lettre recommandée, le marché nanti et une copie de l’acte de
nantissement.

A cet effet, le comptable payeur ne pourra effectuer les paiements qu’entre les
mains du créancier gagiste (la banque).

Les avances sur délégation de marché doivent être consenties sur la base des
documents justificatifs, prouvant la réalisation effective des travaux.

NB: En cas de défaillance du client, la banque aura un privilège sur les sommes dues
par l’organisme public, par préférence aux autres créanciers chirographaires.
Cependant, elle risque de se voir primée par des créanciers privilégiés de rang
supérieur (fisc, sécurité sociale, salariés).

3 - Les crédits par signature


Si le plus souvent une banque aide une entreprise en mettant à sa disposition des
fonds sous forme de crédits de trésorerie, elle peut aussi lui apporter son concours
sous forme d'engagements que l'on appelle «crédits par signature».
La banque prête alors simplement sa signature sans supporter de charge
de trésorerie. L'étude faite par la banque doit être aussi minutieuse que pour
n'importe quel autre concours bancaire, car cet engagement peut entraîner, dans
certains cas, des décaissements importants.

Caractéristiques des crédits par signature

­ Un crédit par signature est l'engagement pris par une banque de mettre
des fonds à disposition de son client ou d'intervenir financièrement en cas
de défaillance de celui-ci.
­ Il permet à une entreprise de sécuriser ses financements, d'exercer son
activité, de différer ses paiements, de les éviter ou d'accélérer ses
rentrées de fonds.

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Aspects juridiques des crédits par signature

Dans cette forme de crédit, le banquier s'engage par écrit, auprès de son client ou
auprès de tiers :

● soit à mettre à disposition des fonds,


● soit à garantir les engagements contractés par certains de ses clients à l'égard
de tiers, au cas où ces derniers n'y satisferaient pas eux-mêmes.

Ces crédits peuvent être utiles pour :

● sécuriser des lignes de crédit,


● exercer une profession,
● différer certains décaissements ou les éviter,
● accélérer certaines rentrées de fonds.

Ils sont le plus souvent accordés sous forme de « cautions ».

Le banquier peut aussi s'engager en acceptant des effets de commerce : on parle


dans ce cas de « crédits par acceptation ».

L'engagement du banquier est limité dans le montant et l'étendue ; il peut être limité
ou non dans le temps.
Le banquier ne peut revenir sur son engagement et ce, quelle que soit l'évolution de
la situation de son client.
L'engagement résulte obligatoirement d'un écrit ; il ne se présume pas.
En cas de caution, celle-ci peut être simple ou solidaire.
Le banquier qui s'engage par signature est subrogé dans les droits
du créancier bénéficiaire de la caution. Une fois qu'il a honoré les engagements de
son client, il bénéficie donc des droits du bénéficiaire de l'engagement.
Cette subrogation est particulièrement intéressante dans le cadre
de cautions fiscales ou douanières. Toutefois, dans ce cas, le banquier doit se faire
remettre une quittance subrogative.

3.1- Les différents types de crédits par signature

Les différents types d'engagements par signature sont les engagements de


financements, les cautions et les acceptations ou avals.

Les engagements de financement
● Certains crédits ne sont pas débloqués au moment de leur délivrance : ils font
l'objet de déblocages différés ou fractionnés ou sont utilisés pour des montants
variables ; l'engagement de financement porte alors sur le montant accordé et non
utilisé.

Les cautions professionnelles

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● Certaines entreprises ont besoin de cautions bancaires pour exercer leurs


métiers (par ex. les agences immobilières ou les sociétés d'intérim).
● En cas de défaillance de l'entreprise, le cautionnement de la banque pourra être
mis en jeu.

Les cautions pour différer les paiements
● Les obligations cautionnées : l'administration fiscale admet, dans certains cas,
que le reversement de la TVA, perçue pour le compte de l’Etat par les entreprises
assujetties, soit différé de 4 mois au plus avec, toutefois, pour condition, que ce différé
de paiement soit cautionné par une banque. Au cas où l'entreprise serait défaillante,
le Trésor public se retournerait contre la banque. Le même mécanisme existe pour
certains droits de douane ou les droits d'enregistrement (droits perçus lors de l'achat
d'immeubles, par exemple).
● Les crédits d'enlèvement : il s'agit de la possibilité pour un importateur
d'enlever des marchandises sans avoir à attendre la liquidation (calcul) des droits de
douane à condition de fournir une caution bancaire.
● Les cautions pour impôts contestés : le contribuable qui conteste des impôts ou
des taxes doit les régler ou fournir des garanties. La banque peut alors se
porter caution avec les risques de ne pouvoir être toujours subrogée dans les droits du
Trésor.

Les cautions pour éviter les décaissements
● Les cautions d'adjudication et de bonne fin : si une entreprise veut répondre à des
appels d'offres publics pour la fourniture de biens, de services ou de travaux
commandés par l'Etat ou les collectivités locales, elle devra apporter des garanties
dont la plus importante est la caution d'adjudication et de bonne fin. Cette
caution signifie que, d'une part, le banquier garantit le sérieux de
l'entreprise adjudicataire et d'autre part (bonne fin) qu'elle est à même de mener le
chantier à sa fin dans de bonnes conditions. Cette caution évite à l'entreprise de
déposer des fonds en garantie lorsqu'elle se portera candidate à l'adjudication.
● Les cautions en matière de droits de douanes et TVA : à condition de fournir
une caution bancaire, une entreprise peut être dispensée de payer des droits de
douanes ou la TVA sur des produits importés devant être réexportés (admissions
temporaires).

Les cautions pour accélérer les rentrées
● Les cautions de remboursement d'acomptes : en cas d'acomptes versés par les
clients dans le cadre de marchés publics ou privés, nationaux ou étrangers.
● Les cautions de retenue de garantie : dans le cadre de marchés publics ou privés,
nationaux ou étrangers, le maître de l'ouvrage peut différer le paiement intégral des

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sommes dues dans l'attente de la réception définitive.


● Les cautions diverses : cautionnement donné en faveur de certaines professions qui
doivent fournir des garanties s'ils doivent encaisser des fonds pour compte de tiers
(ex. garantie financière des conseils juridiques, des agents immobiliers, etc..).

Les cautions des engagements financiers
● Les cautions de remboursement de découvert local : les concours consentis par un
autre banquier à l'étranger seront contre-garantis par la banque de l'exportateur.
● Les cautions de remboursement des douanes du pays acheteur : pour garantir le
paiement des droits de douane en cas d'exonération sous condition de rapatriement
ou de réexportation.
● Les cautions en faveur d'autres confrères : sociétés de crédit-bail, institutions
financières spécialisées.

3.2 - Avantages et inconvénients des crédits par signature

Les crédits par signature présentent des avantages et des inconvénients pour le
banquier comme pour son client.

Pour le banquier

Avantages

● Au moment de sa mise en place, un crédit par signature évite toute sortie de fonds.
● Il évite les contraintes en cas d'encadrement du crédit.
● Il permet la perception de commissions.
● La banque peut être subrogée dans les droits du créancier bénéficiaire de
l'engagement (avantage déterminant en cas de cautions fiscales ou douanières).

Inconvénients

● Le risque est difficile à évaluer.


● Le suivi des engagements est lourd à gérer.
● Il y a souvent décalage des engagements dans le temps.

Pour le client

Avantages

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● Une meilleure gestion de la trésorerie.


● Il y a souvent diminution des coûts financiers.
● l'image de marque de l'entreprise est valorisée par les engagements pris par
la banque.

Inconvénients

● Il y a paiement de commissions même en cas de non-utilisation.


● L'entreprise doit souvent apporter des garanties.
● Les concours sont parfois mis en place contre blocage de fonds.

III - Le financement des investissements


Pour produire, les entreprises ont besoin de matières premières, de main-d'œuvre, mais
aussi de divers équipements : terrains, constructions, matériel de fabrication, etc. ;
l'ensemble de ces équipements est appelé l'outil de production.
Que ce soit à la création ou pour des nécessités de développement, toute entreprise se
doit d'investir, c'est-à-dire d'acquérir de nouveaux moyens de production. Une fois mis
en place, ils permettront à l'entreprise de produire davantage ou dans de meilleures
conditions, ce qui va lui permettre de dégager des profits supplémentaires.
Une entreprise peut financer ses investissements par autofinancement, sans faire appel
à des capitaux extérieurs. Cette solution présente pour l'entreprise l'avantage de la
rendre indépendante des tiers, mais elle a pour inconvénient majeur de limiter
l'entreprise dans ses possibilités d'investissement.
C'est pourquoi, le recours aux concours bancaires est la solution la plus couramment
utilisée, car elle est bien souvent la seule possible (ou presque) pour la plupart des
entreprises. Cependant, il faut reconnaître que ce mode de financement présente des
inconvénients pour l'entreprise qu'elle rend tributaire des aléas de la distribution du
crédit (montant, coût, délais, etc.) et de la politique arrêtée par sa banque (choix des
risques, garanties, etc.).
Parmi les solutions proposées par les banques, il existe le crédit classique à moyen ou
long terme ou le crédit-bail.

1 - Les crédits à long terme


D'une durée de 7 à 20 ans, les crédits à long terme sont distribués par les banques et
les établissements financiers spécialisés.
Pour ce type de financement, les banques agissent, la plupart du temps, dans le cadre
d’un consortium (crédits syndiqués) et ce, dans l’objectif d’un partage des risques et
aussi eu égard au respect des règles prudentielles.

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Les institutions financières spécialisées assurent le financement de ces crédits sur leurs
propres ressources et également par recours à des emprunts obligataires.

2 - Les crédits à moyen terme


D'une durée de 2 à 7 ans, les crédits à moyen terme sont destinés à financer les
investissements consistant notamment en l’acquisition par les entreprises
d’équipements de production. Ils sont accordés soit par une banque seule, ou un
établissement financier spécialisé.
Il existe, le plus souvent, une liaison entre la durée du financement et la durée de vie du
bien financé.
La durée du prêt doit, cependant, tenir compte des possibilités financières de
l'entreprise ; celle-ci, en effet, pendant cette période, doit pouvoir non seulement
assurer le remboursement du crédit, mais aussi le paiement des intérêts.
Un financement par un crédit à moyen terme ne doit pas normalement couvrir la totalité
de l'investissement ; il est logique que l'entreprise qui désire s'équiper fasse un effort
d'autofinancement. La part du financement par un crédit à moyen terme est comprise, en
général, entre 50 % et 75 % du montant de l'investissement. Toutefois, pour les
investissements modestes (véhicules de tourisme, équipements informatiques),
les banques acceptent souvent de financer l'investissement à 100 %.
L'analyse d'une demande de crédit à moyen terme repose principalement sur l'étude de
différents éléments :
● la situation économique ;
● la situation financière, et, plus particulièrement rentabilité de l'entreprise avant
l'opération et après l'opération à financer,
● les garanties offertes (personnelles ou/et réelles choisies en fonction des biens
financés et de la situation de l'emprunteur).

3 - Le crédit-bail
Le crédit-bail, appelé aussi leasing, est une technique de financement d’une
immobilisation par laquelle une banque ou une société financière acquiert un bien
meuble ou immeuble pour le louer à une entreprise, cette dernière ayant la possibilité de
racheter le bien loué pour une valeur résiduelle généralement faible en fin de contrat.
Caractéristiques
● Ce n’est pas une vente à tempérament, car l’utilisateur n’est pas propriétaire du bien
financé.
● Ce n’est pas une simple location, car le locataire dispose d’une faculté de rachat.
● Ce n’est pas une location-vente, car le locataire n’est pas obligé d’acquérir le bien

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loué.

Mécanisme du crédit-bail
● L’entreprise choisit son équipement.
● Le fournisseur est réglé par la société de crédit-bail.
● La durée du contrat doit correspondre à la vie économique du bien loué.
● A la fin du contrat, le locataire peut acquérir le bien loué, le restituer ou dans
certains cas renouveler le contrat sur de nouvelles bases.

Avantages du crédit-bail
● Le crédit-bail est d’une grande souplesse d’utilisation.
● Il n’exige aucun autofinancement.
● L’utilisateur étant locataire du bien financé n’a pas à fournir de garantie réelle.
● Il n’y a pas d’immobilisation au bilan puisqu’il s’agit de location.
● Les loyers sont passés en frais généraux à condition que la durée de location
corresponde à la vie économique du bien loué.

Inconvénients du crédit-bail
● Il s’agit d’une technique de financement d’un coût élevé, surtout pour les petits
investissements.
● Ce type de financement est réservé aux biens standards.
● Les biens financés ne peuvent être donnés en garantie.
● Le locataire en rachetant le bien, même pour une valeur résiduelle faible, doit
l’amortir à l’issue du contrat.
● La mise en œuvre des clauses de sortie prévues en cas de rupture anticipée
du contrat peut avoir des conséquences financières assez lourdes pour le
crédit-preneur. Il en est de même en cas de non-paiement des loyers.

IV - Financement du commerce extérieur

1 - Documents utilisés dans le commerce extérieur


● Documents commerciaux:

­ Factures: (quantité, qualité, prix…)


­ Certificats: de poids, de jaugeage, de mesurage
● Documents d’assurance:

­ Assurance couvrant le risque de détérioration de la marchandise, de

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vol, de perte,...
­ Soit à la charge du vendeur ou l’acheteur
● Documents de transport:

­ Le transporteur remet un titre de transport qui est adressé à l’acheteur


pour pouvoir retirer la marchandise. Le document peut être:
▪ Une lettre de voiture: par route ou par rail
▪ LTA (lettre de transport aérien): avion
▪ Connaissement (le plus utilisé): ligne maritime, ou
multimodal). Le connaissement est endossable, le destinataire
mentionné sur le document peut le transmettre à un tiers
LES INCOTERMS

Les Incoterms (contraction des mots anglais International Commercial Terms):

­ Ce sont des termes normalisés qui servent à définir les « droits et


devoirs » des acheteurs et vendeurs participant à des échanges
internationaux.
­ La règlementation applicable est édictée et publiée par la chambre de
commerce internationale (CCI) à Paris. La dernière réglementation,
entrée en vigueur au 1er janvier 2011, s'appelle Incoterms®2010.
­ Les incoterms ne sont applicables que si acheteurs et vendeurs les
mentionnent dans les contrats, conventions, accords . . . De plus, les
intervenants devront tenir compte des us et coutumes en vigueur dans les
différents ports du fait que les interprétations juridiques peuvent diverger
d’un pays à l’autre.

2 - Remise documentaire
Définition :

« La remise documentaire (ou encaissement documentaire) consiste pour le


vendeur à faire encaisser par une banque le montant dû par un acheteur contre
remise de documents ».

Les documents sont remis à l'acheteur uniquement contre :

­ Paiement, ou
­ acceptation d'une lettre de change.

Dans ce dernier cas, la lettre de change peut être avalisée par une banque, ce qui
procure au vendeur (ou en cas de circulation, au porteur) une sécurité de paiement
nettement supérieure.

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Il est à noter que dans la remise documentaire, les banques interviennent comme
des mandataires de leurs clients : elles s'engagent uniquement à exécuter leurs
instructions. A l'inverse, dans le crédit documentaire, elles (les banques) en cas de
confirmation, s'engagent à payer l'exportateur (sous réserve de la conformité des
documents présentés).

Intervenants de la Remise documentaire

­ Le donneur d'ordre ou remettant : C'est le vendeur (exportateur).


­ Le tiré : C'est l'acheteur.
­ La banque remettante : C'est la banque du vendeur qui transmet les
documents à la banque chargée de l'encaissement dans le pays de
l'acheteur, conformément aux instructions de l'ordre d'encaissement.
­ La banque présentatrice : C'est la banque correspondante de la
banque remettante dans le pays de l'acheteur.

Fonctionnement (RM)

1- Réalisation de l'opération commerciale entre deux parties:

Le vendeur et l'acheteur conviennent contractuellement des termes de l'opération de


manière à éliminer tout litige ultérieur : le paiement s'effectuera par remise
documentaire.

2- Expédition des marchandises:

Le vendeur (donneur d'ordre) expédie les marchandises

3. Remise des documents:

Le vendeur (donneur d'ordre) remet à sa banque (banque remettante) les documents


nécessaires à l'importateur (acheteur) pour prendre possession des marchandises.
Le vendeur donne à sa banque un ordre d'encaissement.

La banque du vendeur crédite le compte de son client du montant de son exportation


dès réception des fonds.

4- Envoi des documents à la banque présentatrice

La banque du vendeur (banque remettante) transmet les documents à la banque de


l'acheteur, chargée de l'encaissement conformément aux instructions de l'ordre
d'encaissement et lui demande de les remettre à son client (acheteur/tiré), soit
contre paiement, soit contre acceptation.

5. Remise des documents à l'acheteur


La banque correspondante chargée de l'encaissement (banque présentatrice) remet
les documents à son client (acheteur), soit contre paiement, soit contre acceptation

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du tiré en se conformant aux instructions reçues de la banque remettante.

6. Paiement ou acceptation

L'acheteur paie ou accepte l'effet en contrepartie des documents remis. Il peut ainsi
prendre possession des marchandises.

7. Paiement de la banque présentatrice à la banque remettante


La banque de l'acheteur transfère le montant de la remise à la banque du vendeur
dans le cas de documents remis contre paiement.
Dans le cas d'un encaissement contre acceptation, le tiré acceptera l'effet qui, selon
les instructions de l'ordre d'encaissement, restera auprès de la banque
présentatrice.
Dans ce dernier cas, le remettant pourra demander l'escompte de l'effet auprès
d'une banque disposée à le faire ou fera encaisser le montant à l'échéance.

8. Crédit au vendeur
La banque du vendeur crédite le compte de son client du montant de son exportation
dès réception des fonds.

Caractéristiques (RM)

Il existe deux types de remises documentaires :

• Cas de la remise des documents contre paiement (D/P) : Ils sont remis à
l'importateur par sa banque contre paiement immédiat.

• Les documents contre acceptation (D/A) : Ils sont remis à l'importateur contre son
acceptation d'un effet de commerce. Le vendeur accorde à l'acheteur un délai de
paiement et ne reçoit à titre de garantie que l'acceptation du tiré qu'il fera valoir à
l'échéance. Il supporte par conséquent le risque de paiement.

Pour plus de sécurité, le vendeur peut demander que la banque présentatrice de


faire avaliser l'effet de commerce.

Avantages (RM)

● Simplicité, Souplesse, Rapidité,


● Régie par la CCI,
● Moins coûteuse que le crédit documentaire,
● Représente un atout dans la négociation commerciale : la marchandise est

expédiée avant le règlement.

Limites

● Sécurité relative: en particulier dans le cas d'une remise documentaire contre

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acceptation par l'acheteur.


● Technique basée sur le transfert du droit de propriété : elle n'est réellement
adaptée que dans le cas d'un transport par voie maritime, le titre de transport
valant également titre de propriété.
● En cas de désistement de l'acheteur, le vendeur doit rechercher un nouvel
acquéreur ou faire rapatrier sa marchandise à ses frais.

3 - Le crédit documentaire

Définition

Un crédit documentaire :

­ est l’engagement (par signature)


­ pris par une banque (la Banque Emettrice)
­ pour le compte d’un tiers (Donneur d’ordre)
­ de payer à un bénéficiaire (prestataire de services, vendeur,
fournisseur....)
­ via une banque intermédiaire (la banque notificatrice)
­ un montant déterminé
­ dans un délai fixé
­ sur présentation des documents conformes aux termes et conditions
fixés.
Le Crédit Documentaire est soumis aux Règles et Usances Uniformes de la Chambre
de Commerce Internationale (CCI).

● Les contrats
­ Les contrats, conventions de vente, accords entre parties . . .
constituent la base des crédits documentaires.

­ Il est essentiel que les conditions et termes des crédits documentaires


expriment clairement leurs contenus, afin d’éviter tout malentendu à
la réalisation et de ne pas mettre en péril la validité du crédit
documentaire.

● Règles et Usances Uniformes (RUU)


­ Les Règles et Usances Uniformes (RUU) relatives au crédit
documentaire sont publiées par la Chambre de commerce
internationale (CCI).
­ Depuis leur première parution en 1933, elles ont été revues à
plusieurs reprises afin de suivre l’évolution du commerce mondial.
­ L’édition en vigueur, portant le numéro 600, date de 2007 et est
entrée en vigueur le 1er juillet 2007.
­ Elle se compose de 39 articles traitant en outre de la responsabilité
des banques, de la forme et de la notification, de la vérification et du
rejet des documents et des crédits transférables
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● Les participants

Différentes parties interviennent dans le crédit documentaire :

­ Le donneur d’ordre : est l’initiateur du crédit documentaire. Il


s’agit généralement de l’acheteur, de l’importateur . . .

­ La banque émettrice : agit à la demande et sur instructions de


son client (donneur d’ordre) ou pour son propre compte. Elle
émet et réalise le crédit documentaire.

­ La banque notificatrice : sur ordre de la banque émettrice, elle


transmet le crédit documentaire au bénéficiaire, sans
engagement de sa part. Son rôle se limite à une
authentification du message transmis. Par conséquent, elle ne
s’engage pas à payer, accepter ou négocier lors de la
présentation des documents. Elle peut décider de ne pas
exécuter l’opération qui lui a été confiée.

­ La banque confirmatrice : accepte, sur ordre et pour compte de


la banque émettrice, de garantir la réalisation du crédit

­ Le bénéficiaire : est le prestataire de services, le fournisseur,


le vendeur, l’exportateur.

Le mécanisme
L’intervention de 4 parties est généralement nécessaire à la mise en place et à la
réalisation d’une opération de crédit documentaire. Toutefois, suivant le type
d’opération à traiter, ce nombre peut être réduit ou augmenté

Le crédit documentaire nécessite deux étapes : l’ouverture et la réalisation.

Première étape : Mise en place d’un crédit documentaire (ouverture)


­ Le donneur d’ordre introduit une demande d’ouverture d’un crédit
documentaire. Cette demande est établie sur la base du contrat, de la vente
ou de l’accord conclu entre l’acheteur et le vendeur.

­ La banque émettrice (banque de l’acheteur) examine la demande et la


possibilité d’émettre l’opération.

­ La banque émettrice se charge de la confection du texte, ouvre le crédit et


l’envoie à la banque notificatrice ou à la banque confirmatrice.

. Si la banque joue uniquement le rôle de banque notificatrice, celle-ci


authentifie le message et le transmet au bénéficiaire
(authentification).
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. Si la banque joue le rôle de banque confirmatrice, elle examine les


risques et envoie le message au bénéficiaire (confirmation).
­ Le bénéficiaire examine les termes et conditions du crédit documentaire reçu
afin de s’assurer que ceux-ci reflètent bien les conditions du contrat, de la
vente ou de l’accord. Le cas échéant, il demandera des modifications au
donneur d’ordre avant la réalisation de l’opération

Deuxième étape : Réalisation d’un crédit documentaire


Le bénéficiaire établit et rassemble les différents documents demandés et les
transmet à la banque désignée (banque notificatrice ou confirmatrice).

­ La banque désignée examine les documents suivant le type d’opération :

. la banque confirmatrice règle leur valeur et les transmet en


réclamant le remboursement ;
. la banque notificatrice ne les règle pas et les transmet à la banque
émettrice pour paiement.

­ La banque émettrice décide si les documents présentent l’apparence de


conformité et paye la valeur des documents présentés. Elle transmet les
documents au donneur d’ordre.
­ Le donneur d’ordre reçoit les documents et son compte est débité de la valeur
payée du crédit documentaire

Modes de réalisation

Tout crédit documentaire doit clairement mentionner un ou plusieurs modes de


réalisation. Les règles et usances citent quatre types :

­ Paiement à vue : paiement à la présentation des documents au lieu désigné.


­ Paiement différé : paiement à la date ou aux dates d’échéance, fixées dans
les conditions du crédit.
­ Par acceptation : acceptation et/ou paiement de traites et/ou documents à
leur échéance .Le bénéficiaire d’un crédit documentaire réalisable par
acceptation peut étudier, avec son banquier, la possibilité d’escompter les
traites.
­ Par négociation : règlement de la valeur de la/des traites et/ou autres
documents par une banque autorisée (désignée)

DIFFÉRENTS TYPES DE CRÉDIT DOCUMENTAIRE

1­ Crédits irrévocables
­ Ne peuvent être amendés ou annulés sans l’accord de la banque émettrice,
de la banque confirmatrice, s’il y en a une, et du bénéficiaire. Cette forme de

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crédit implique un engagement ferme de la part de la banque émettrice.


­ La définition de l’UCP 600 inclut les principes généraux selon lesquels tous
les crédits documentaires sont considérés être irrévocables. Le concept de
révocabilité des crédits documentaires a été supprimé de l’UCP 600.
2­ Le crédit «Revolving»
­ Crédit documentaire dont le montant et/ou la période de réalisation peuvent
être renouvelés à certaines conditions, sans qu’il soit nécessaire d’émettre
un amendement.
­ Ce type de crédit peut être cumulatif ou non cumulatif selon que le montant
non employé dans une période peut être utilisé au cours d’une période
ultérieure ou non.
­ Le crédit «Revolving » est utilisé pour couvrir des expéditions de
marchandises ou des prestations de service, qui ont lieu régulièrement.
3­ Le crédit documentaire transférable
­ Lors d’opérations commerciales internationales, le commerçant, le courtier, le
commissionnaire… agissent souvent en qualité d’intermédiaire.
­ Il a lui-même signé un contrat avec l’acheteur et reçoit un crédit
documentaire en sa faveur. Souvent, il doit payer le fournisseur par ce même
mode de paiement.
­ Le crédit documentaire transférable donne la possibilité à l’intermédiaire
(premier bénéficiaire) de demander à un banquier autorisé (banque
désignée) de permettre l’utilisation de ce crédit en tout ou en partie par un ou
plusieurs autres (seconds) bénéficiaires.
­ Les opérations de crédits documentaires transférables sont codifiées à
l’article 38 des RUU
4­ Crédits documentaires (Back to back)

Il arrive que :

­ l’acheteur refuse l’émission d’un crédit documentaire transférable ;


­ l’intermédiaire ne souhaite pas faire connaître ses sources
d’approvisionnement ;
­ les termes commerciaux ne soient pas identiques ;
­ le lieu de livraison ne puisse pas être connu du vendeur ;

Dans ce cas, l’utilisation du crédit transférable n’est pas possible et l’intermédiaire


« trader » pourra, sur la base d’un crédit documentaire dont il est le bénéficiaire,
demander à son banquier d’ouvrir un autre crédit documentaire en faveur de son
fournisseur.

5­ La lettre de crédit « Stand by » :


­ Est une garantie documentaire « à première demande », qui se différencie
des garanties classiques par le fait que celles-ci sont souvent soumises au

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droit du pays d’émission, alors que la lettre de crédit « Stand by » est régie
par les Règles et Usances uniformes relatives aux crédits documentaires .
­ Contrairement au crédit documentaire, qui est un moyen de paiement, la
lettre de crédit « stand by » ne sera réalisée que si le donneur d’ordre
n’effectue pas le paiement convenu.

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