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Union Pour la Méditerranéen

LE PLAN SOLAIRE

MEDITERRANEEN

POINTS d’AVANCEMENT

DOCUMENT PROVISOIRE

Version Française V1.1 en date du 27 Mai 2010


Le Plan Solaire méditerranéen

Contents
1. La méditerranée : un besoin d’énergies renouvelables...................................................................4
1.1. La satisfaction d’une demande en énergie qui croît de façon soutenue est vitale d’un point de
vue économique..................................................................................................................................4
1.2. L’intérêt des énergies renouvelables dans le bouquet énergétique..........................................4
1.3. La Méditerranée a un formidable potentiel pour le développement des énergies
renouvelables......................................................................................................................................5
2. Les ENR une réponse crédible a la demande énergétique selon l’AIE...........................................5
2.1. Large-scale solar electricity production..................................................................................5
2.2. Concentrating Solar Power: key findings of the IEA roadmap...............................................6
2.3. Key actions by government in the next ten years....................................................................7
2.4. The IEA CSP Rodmap and the MSP......................................................................................7
3. Bilan du PSM vue du coté de la présidence française.....................................................................9
3.1. Les principaux apports du Plan Solaire Méditerranéen sont les suivants :..............................9
3.1.1. Acceptabilité sociale et culturelle.................................................................................11
3.2. L’accompagnement d’une première vague de projets...........................................................12
3.3. Les investissements nécessaires à la réalisation de l’objectif de 20 GW d’ici 2020..............14
3.4. La contribution du PSM aux évolutions des dispositifs réglementaires encadrant la
production d’électricité dans les pays du Sud et de l’Est de la Méditerranée....................................14
3.5. La contribution du PSM à l’évolution des interconnexions. (NON pas DII parler des
aspects industriels…)........................................................................................................................16
4. Un modèle économique vers la rentabilité des projets..................................................................16
4.1. Les positionnements de marché............................................................................................17
4.1.1. La production en pique, la question du stockage...........................................................17
4.1.2. L’autoconsommation : le prix de la sécurité.................................................................17
4.2. Les aides directes..................................................................................................................17
4.2.1. Les instruments financiers concessionnels....................................................................17
4.2.2. Les subventions............................................................................................................18
4.2.3. Les possibilités d’exports : la mise en application de l’article 9...................................18
4.3. Les externalités directement valorisables..............................................................................19
4.3.1. L’absence de rejets de gaz à effet de serre : l’apport de la finance carbone..................19
4.4. Les externalités indirectement valorisables...........................................................................19
4.4.1. L’impact sur la croissance économique et le développement technologique................19
4.4.2. La récupération indirecte par les taxes des investissements..........................................19
4.4.3. La constitution d’une couverture par rapport aux prix des combustibles fossiles.........20
4.4.4..............................................................................................................................................20
4.4.5. La sécurité énergétique.................................................................................................20
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Le Plan Solaire méditerranéen

4.4.6. L’impact sur les réseaux : la mutation vers des réseaux supportant des sources de
production intermittentes..............................................................................................................20
4.5. Exemples..............................................................................................................................21
4.5.1. Exemple 1 : le CSP.......................................................................................................21
5. Une réponse financière qui se structure........................................................................................21
5.1. La Banque Européenne d’Investissement (BEI), l’Agence Française de Développement
(AFD) et la Kreditanstalt für Wiederaufbau (KfW)..........................................................................21
5.2. La Banque Mondiale.............................................................................................................22
5.2.1. L’engagement total.......................................................................................................22
5.2.2. Le Clean Technology Fund (CTF)................................................................................22
5.3. La Commission Européenne.................................................................................................22
5.3.1. La Facilité d’Investissement Voisinage (FIV)..............................................................22
5.3.2. Les études support........................................................................................................22
5.4. Le Fonds pour l’environnement mondial (GEF)...................................................................22
6. Des avancées notables du cadre institutionnel..............................................................................22
7. Un modèle/réponse industriel.......................................................................................................23
7.1. DII........................................................................................................................................23
7.2. Transgreen............................................................................................................................23
7.2.1. Le projet........................................................................................................................23
7.2.2. Une démarche en deux temps.......................................................................................24

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Le Plan Solaire méditerranéen

1. La méditerranée : un besoin d’énergies renouvelables

1.1. La satisfaction d’une demande en énergie qui croît de façon soutenue est
vitale d’un point de vue économique

Dans les pays du Sud et de l’Est de la Méditerranée, l’industrialisation croissante, la hausse du niveau
de vie et l’accroissement de la population pousse la demande en énergie à croître à un rythme soutenu.

La région méditerranéenne
dans son ensemble devra se
doter d’une capacité
additionnelle de 230 GW
(150 dans le Sud et 80 dans
le Nord), soit l’équivalent
de deux fois environ le parc
électrique français actuel.

De plus un second
phénomène pourrait bien
venir augmenter encore la
demande énergétique. Celui
de la hausse de la demande
en eau pour l’irrigation ou
Figure : Demande d’énergie primaire en Méditerranée : évolutions tendancielles pour accompagner la hausse
(Source : Observatoire Méditerranéen de l’Energie) du niveau de vie et
l’accroissement
démographique. Conjuguée au stress hydrique sévère que connaît la région et à l’épuisement de
certaines nappes d’eau quasi fossiles (c’est à dire se régénérant à une vitesse très inférieure à la vitesse
d’épuisement qu’elles connaissent actuellement du fait de leur utilisation intensive), ce déficit ne
pourra en ultime ressort1 être résorbé que par l’installation d’une capacité massive de dessalement de
l’eau de mer. Celle-ci représentera une dépendance énergétique supplémentaire.

La satisfaction de cette demande est vitale, car l’énergie est une des bases de la croissance. En effet, si
une croissance économique dynamique implique une hausse importante de la demande énergétique, il
est également vrai que la non-satisfaction de ce besoin en énergie à des prix soutenables aura un
impact majeur sur ladite croissance. Pour les pays du Sud et de l’Est de la Méditerranée qui sont
majoritairement des pays émergents, il s’agit d’un sujet clé.

1.2. L’intérêt des énergies renouvelables dans le bouquet énergétique.

Tout d’abord les énergies renouvelables permettent de renforcer la sécurité énergétique en


termes de prix et d’approvisionnement. Le renchérissement des ressources énergétiques fossiles qui
va de pair avec l’épuisement de certaines d’entre elles est un obstacle majeur à la croissance
économique de la plupart des pays émergents. Il est donc économiquement viable de se constituer une
solide assurance pour l’approvisionnement énergétique par le développement de capacité de
production électrique utilisant des sources d’énergies renouvelables.

1
C’est à dire après optimisation du réseau d’eau : colmatage des fuites, augmentation de la capacité d’épuration,
etc.
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Le Plan Solaire méditerranéen

La diversification d’un mix énergétique utilisant massivement des sources d’énergies fossiles par
d’autres sources fossiles n’est pas complètement efficace du fait de la corrélation entre les prix des
combustibles fossiles. Il est donc important d’avoir une diversification des ressources énergétiques
fossiles par des ressources énergétiques renouvelables. Les interconnexions en Méditerranée sont déjà
importantes, mais la boucle électrique méditerranéenne est encore ouverte et scindée en 3 blocs
(Ouest, Est, Turquie).

1.3. La Méditerranée a un formidable potentiel pour le développement des


énergies renouvelables

La priorité est donnée aux filières solaire et éolienne, la région étant dotée d’une ressource solaire qui
figure parmi les plus
abondantes de la
planète et ses zones
désertiques étant
particulièrement
propices aux
centrales solaires.
Plusieurs pays
disposent en outre
de bons potentiels
éoliens, et certains,
notamment le
Maroc, l’Egypte et
la Turquie, ont
commencé à les
exploiter2.

2. Les ENR une réponse crédible a la demande énergétique selon


l’AIE.

2.1. Large-scale solar electricity production

The combination of solar photovoltaics and concentrating solar power offers considerable prospects
for enhancing energy security while reducing energy-related CO 2 emissions by almost six billion
tonnes per year by 2050. Solar electricity could represent up to 20% to 25% of global electricity
production by 2050. These important findings emerges from two new analyses by the International
Energy Agency (IEA): the solar Photovoltaic (PV) and Concentrating Solar Power (CSP) roadmaps,
launched 11 May in Valencia/Spain, during the Mediterranean Solar Plan Conference hosted by the
Spanish presidency of the EU. The roadmaps detail the technology milestones that would make this
possible, highlighting that the two technologies will deploy in different yet complementary ways: PV
2
Du fait de la faible pluviométrie, les ressources en biomasse et en petite hydroélectricité sont plus limitées.

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Le Plan Solaire méditerranéen

mostly for on-grid distributed generation in many regions and CSP largely providing dispatchable
electricity at utility scale from regions with brightest sun and clearest skies. PV also helps provide
energy access off grid in rural areas. Together, PV and CSP could generate 9 000 Terawatt hours of
power in 2050 – each technology family delivering about half of it.

This decade is crucial for effective policies to enable the development of solar electricity. Long-term
oriented, predictable solar-specific incentives are needed to sustain early deployment and bring both
technologies to competitiveness in the most suitable locations and times. These incentives will need to
evolve over time to foster innovation and technology improvements. To support cost reductions and
longer-term breakthroughs, governments also need to ensure long-term funding for additional
research, development and demonstration efforts.

With effective policies in place, PV on residential and commercial buildings will achieve grid parity –
i.e. with electricity grid retail prices – by 2020 in many regions. PV will become competitive at utility
scale in the sunniest regions by 2030 and provide 5% of global electricity. As PV matures into a
mainstream technology, grid integration and management and energy storage become key issues. The
PV industry, grid operators and utilities will need to develop new technologies and strategies to
integrate large amounts of PV into flexible, efficient and smart grids. By 2050, PV could provide more
than 11% of global electricity.

The IEA expects CSP to become competitive for peak and mid-peak loads by 2020 in the sunniest
places if appropriate policies are adopted. Its further expansion will depend on the development of
dedicated transport lines that will bring CSP electricity to a greater number of large consumption
centres. Some of them will have to be developed within large countries such as China, India and the
USA. Others will cross border, and many will be needed to link the southern and northern shores of
the Mediterranean Sea. Thanks to thermal storage, CSP can produce electricity around the clock and
will become competitive with base load power by 2025 to 2030. North America will be the largest
producer of CSP electricity, followed by North Africa and India. North Africa would most likely
export about half its production to Europe, the second largest consumer. The overall contribution of
CSP could – like that of PV - represent 11% or more of the global electricity demand by 2050.
Solar PV and CSP THUS appear to be complementary more than competiting. The firm capacity and
flexibility of CSP plants will help grid operators integrate larger amounts of variable renewable
electricity such as solar PV and wind power. PV will expand under a broader range of climate
conditions and bring clean renewable electricity directly to end-users.

2.2. Concentrating Solar Power: key findings of the IEA roadmap

Concentrating solar power (CSP) can provide low-carbon, renewable energy resources in countries or
regions with strong direct normal irradiance (DNI), i.e. strong sunshine and clear skies. The IEA
roadmap envisages development and deployment of CSP along the following paths:
 By 2050, with appropriate support, CSP could provide 11 .3% of global electricity, with 9.6%
from solar power and 1.7% from backup fuels (fossil fuels or biomass).
 In the sunniest countries, CSP can be expected to become a competitive source of bulk power
in peak and intermediate loads by 2020, and of base-load power by 2025 to 2030.
 The possibility of integrated thermal storage is an important feature of CSP plants, and
virtually all of them have fuel-power backup capacity. Thus, CSP offers firm, flexible
electrical production capacity to utilities and grid operators while also enabling effective
management of a greater share of variable energy from other renewable sources
(e.g.photovoltaic and wind power).
 This roadmap envisions North America as the largest producing and consuming region for
CSP electricity, followed by Africa, India and the Middle East. Northern Africa has the
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Le Plan Solaire méditerranéen

potential to be a large exporter (mainly to Europe) as its high solar resource largely
compensates for the additional cost of long transmission lines.
 CSP can also produce significant amounts of high-temperature heat for industrial processes,
and in particular can help meet growing demand for water desalination in arid countries.
 Given the arid/semi-arid nature of environments that are well-suited for CSP, a key challenge
is accessing the cooling water needed for CSP plants. Dry or hybrid dry/wet cooling can be
used in areas with limited water resources.
 The main limitation to expansion of CSP plants is not the availability of areas suitable for
power production, but the distance between these areas and many large consumption centres.
The IEA roadmap examines technologies that address this challenge through efficient, long-
distance electricity transportation.
 CSP facilities could begin providing competitive solar-only or solar-enhanced gaseous or
liquid fuels by 2030. By 2050, CSP could produce enough solar hydrogen to displace 3% of
global natural gas consumption, and nearly 3% of the global consumption of liquid fuels.

2.3. Key actions by government in the next ten years


Concerted action by all stakeholders is critical to realising the vision laid out in this roadmap. In order
to stimulate investment on the scale required to support research, development, demonstration and
deployment (RDD&D), governments must take the lead role in creating a favourable climate for
industry and utilities. Specifically, governments should undertake the following:
 Ensure long-term funding for additional RD&D in: all main CSP technologies; all component
parts (mirrors/heliostats, receivers, heat transfer and/or working fluids, storage, power blocks,
cooling, control and integration); all applications (power, heat and fuels); and at all scales
(bulk power and decentralised applications).
 Facilitate the development of ground and satellite measurement/modelling of global solar
resources.
 Support CSP development through long-term oriented, predictable solar-specific incentives.
These could include any combination of feed-in tariffs or premiums, binding renewable
energy portfolio standards with solar targets, capacity payments and fiscal incentives.
 Where appropriate, require state-controlled utilities to bid for CSP capacities.
 Avoid establishing arbitrary limitations on plant size and hybridisation ratios (but develop
procedures to reward only the electricity deriving from the solar energy captured by the plant,
not the portion produced by burning backup fuels).
 Streamline procedures for obtaining permits for CSP plants and access lines.

2.4. The IEA CSP Rodmap and the MSP


The IEQ roadmap sees long-range transportation of electricity as an important way of increasing the
achievable potential of CSP. Large countries such as Brazil, China, India, South Africa and the United
States will have to arrange for large internal transmission of CSP-generated electricity. In other cases,
high-voltage transmission lines will cross borders, opening export markets for CSP producing
countries and increasing energy security for importing countries. Australia might feed Indonesia; the
Central Asian countries supply Russia; Northern African countries, Middle East countries and Turkey
deliver power to the European Union; northern and southern African countries feed equatorial Africa;
and Mexico provide CSP electricity to the United States.

[The transfer of large amounts of solar energy from desert areas to population centres has been
promoted, in particular, by the DESERTEC Foundation (Figure 8). This idea has inspired two
major initiatives in Europe, the Mediterranean Solar Plan and the DESERTEC Industry

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Le Plan Solaire méditerranéen

Initiative. The first, developed within the framework of the Barcelona Process: Union for the
Mediterranean, aims to bring about 20 GW of renewable electricity to EU countries by 2020
from the various developing economies that adhered to this recently created intergovernmental
organisation.]

The abundant sunlight in the Middle East and North Africa will lead to lower costs, compensating for
the additional expected transmission costs and electricity losses. Further, the current feed-in tariffs in
Spain or France for large-scale, ground-based solar electricity would largely cover the costs of
production of electricity in North Africa, assessed at USD 209 (EUR 1 50)/MWh on best sites, plus its
transport to the south of Europe, assessed at USD 21 (EUR 1 5)/MWh to USD 63 (EUR 4 5)/MWh.

There are several ways of helping developing countries cover the cost
difference between CSP and more conventional power
sources in the first decade. These include the
Clean Development
Mechanism (CDM) under
Competition for base load the United Nations
Framework Convention on
Climate Change, which
offers a mechanism for
industrialised nations to
pay for CO2 reductions
in developing countries.
The Shams-1 project is
an example of a CDM
project that has already
been registered. The
World Bank’s Clean
Technology Fund has also
set aside USD 750 million to
cover 10% of the investment costs of
CSP plants in the Middle East and North
Africa. Such investments may also receive attractive
loans from regional development banks and, according to their
proportion of imported material, from export credit agencies.

For North African countries


and, to a lesser extent Middle
East and Central Asian
countries, electricity exports
are expected to be a catalyst
to the development of CSP.
The marginal cost of
electricity production is
already higher in several
potential importing countries,
notably in Europe.
Furthermore, Europeans may
accept an even higher price
for imported renewable
electricity to help achieve the
ambitious objective of
obtaining 20% of Europe’s
final energy from renewable

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Le Plan Solaire méditerranéen

sources. It is too early to estimate the marginal cost of renewable electricity needed in Europe to
achieve these targets, but if the level of feed-in tariffs is an indication, the price paid by European
countries could cover the cost of CSP electricity in North Africa and its transport to Europe. Cross-
border incentives have thus to be set to facilitate integration. In the importing country, priority grid
connection should be offered to all renewable energy projects, independent of origin. In both exporting
and importing countries, laws and regulations should allow fast-track approval of new transmission
lines.
Such projects need to result in win-win situations. It would seem unacceptable, for example, if all
solar electricity were exported overseas while local populations and economies lacked sufficient
power resources. Newly built plants will have to fulfil the needs of the local population and help
develop local economies. Meanwhile, the returns from exporting clean, highly valued renewable
electricity to industrialised countries could help cover the high initial investment costs of CSP beyond
the share devoted to exports. CSP would thus represent a welcome diversification from oil and gas
exports, and help develop local economies by providing income, electricity, knowledge, technology
and qualified jobs.

Possible energy security risks for importing countries must also be carefully assessed. Large exports
would require many HVDC lines following various pathways. The largest transfers envisioned in the
IEA roadmap, from North Africa to Europe, would require by 2050 over 125 GW of HVDC lines with
50% capacity factor – i.e. 25 distinct 5 GW lines following various paths. If some were out of order
for technical reasons, or as a result of an attack, others would still operate – and, if the grid within
importing and exporting countries permits, possibly take over. In any case, utilities usually operate
with significant generating capacity reserves, which could be brought on line in case of supply
disruptions, albeit at some cost. Furthermore, the loss of revenue for supply countries would be
unrecoverable, as electricity cannot be stored, unlike fossil fuels. Thus, exporting countries, even more
than importing ones, would be willing to safeguard against supply disruptions.
Cédric Philibert, Renewable Energy Division, International Energy Agency
This roadmap recommends the following government actions: Milestones

3. Bilan du PSM vue du coté de la présidence française.

3.1. Les principaux apports du Plan Solaire Méditerranéen sont les suivants :

- développement de nouvelles interconnexions et infrastructures de transport et de


distribution, pour l'exportation d’une partie de cette électricité verte vers l’Union
européenne (utilisation du mécanisme de l’article 9 dans le cadre du paquet énergie climat de
l'Union européenne).
- limitation des émissions de gaz à effet de serre et l'amélioration de la sécurité énergétique
de chaque pays ;
 production de 20 000 mégawatts d’électricité bas carbone, majoritairement
solaire pour le marché local,
 soit 10% de l'augmentation de la demande des pays méditerranéens d'ici à 2020.
 lancement de mesures de maîtrise de la demande et d’efficacité énergétique

Une contribution au développement local, économique et social des pays importante : La


demande électrique dans les pays de la zone connaît une forte croissance, supérieure à 6% par an en
moyenne. De plus, certains pays de la zone étant fortement dépendants des importations de
combustibles fossiles, le développement d’une énergie locale dont le coût après installation ne dépend
pas des marchés internationaux est un élément essentiel pour assurer la sécurité énergétique.

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Le Plan Solaire méditerranéen

Au plan économique, le projet contribuera à appuyer les pays concernés pour le développement des
énergies renouvelables et à diversifier leur mix énergétique. En particulier, la disponibilité assurée de
ces ressources sur le long terme permet de palier partiellement aux probables hausses structurelles du
cours des hydrocarbures liées à un contexte de tension sur la ressource.

Au niveau industriel, les technologies solaires sont encore peu développées : elles représentent donc
un potentiel important pour la création de nouveaux marchés et sont prometteuses en terme de création
d’emplois, de transfert technologique et donc de développement économique et social. La promotion
de la coopération technologique, y compris par la création de réseaux de compétitivité régionaux
alliant acteurs industriels et institutions de recherche et de développement est une demande forte des
pays du Sud. Le programme PSM comporte ainsi de forts enjeux industriels, à travers les
investissements envisagés et le développement industriel local dans les PSEM, la structuration des
filières industrielles solaires et partant la baisse des coûts de production de l’énergie solaire.

Au total le déploiement de 20GW EnR devrait, via le développement économique qu’il va


générer dans les pays producteurs avec le transfert de technologies, va aboutir à la création de 150
000 emplois.

Au niveau de l’acceptabilité sociale et culturelle , les objectifs du PSM et les investissements qu’il
propose sont bien perçus localement. Dans la phase d’études détaillées et de mise en œuvre, les
procédures pour évaluer et minimiser les impacts sociaux négatifs seront appliqués, conformément aux
normes des IFIs en la matière. Un point sensible est à considérer dans le programme : la répartition des
bénéfices tirés des investissements renouvelables entre les pays du Nord de la Méditerranée et ceux du
Sud. La part exportable de l’électricité produite au Sud et qui permet de rentabiliser les installations du
fait de tarifs de rachat plus élevés ne doit pas porter préjudice à la part utilisable localement dans les
Etats. L’argumentaire économique sur les bénéfices partagés du PSM sera donc à développer.

Mais le PSM apporte une contribution à la préservation de l’environnement mondial au niveau


régional : L’installation de 20 GW de capacité électrique à base d’énergies renouvelables permettra
d’économiser annuellement plus de 30 millions de tonnes de CO2, compte tenu des facteurs
d’émission élevés du secteur électrique dans les PSEM  Par ailleurs l’ouverture d’un marché euro-
méditerranéen pour de l’électricité « verte » aura un impact déterminant pour faciliter de nouveaux
investissements renouvelables dans la région et réduire les émissions de CO2 des pays du Nord et du
Sud de la Méditerranée.

Le PSM présente un caractère exemplaire et innovant : Le projet repose sur une approche
innovante, visant à promouvoir le développement des énergies renouvelables dans les PSEM, en tirant
notamment parti de l’existence d’un marché pour de l’électricité « verte » dans une zone géographie
proche de l’Europe. Il apporte ainsi une nouvelle dynamique :
(i) en introduisant les interconnexions « renouvelables » et une péréquation tarifaire Nord-
Sud en Méditerranée ;
(ii) en créant une dynamique régionale susceptible de faire évoluer les cadres réglementaires
nationaux ;
(iii) en mobilisant les entreprises des énergies renouvelables, par un travail important de
communication dans les pays européens et méditerranéens notamment et par la taille des
marchés.

De plus le PSM présente un caractère démonstratif et reproductible : Ce projet se caractérise par


l’importance de son effet de levier. En effet, l’impact de la somme investie par le FFEM et l’AFD au
profit du projet devrait être très élevé du fait des montants des investissements (plusieurs milliards

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Le Plan Solaire méditerranéen

d’euros) qu’elle facilite. Il convient en outre de signaler que sur les technologies solaires, plusieurs
autres pays émergents ou en développement cherchent à mettre en place des programmes d’envergure
similaire au PSM. L’Inde en particulier développe un programme très comparable, en mobilisant
différents Etats locaux indiens. L’expérience acquise à travers le PSM pourra ainsi être valorisée.

Il y a un large consensus sur le fait que la technologie CSP a le plus intéressant potentiel de réduction
de coût, en raison de trois facteurs :
- Les fabricants doivent encore bénéficier d’économies d’échelle, grâce notamment à des chaînes de
production plus importantes et automatisées, des baisses de prix des composants et des budgets de
Recherche et Développement plus conséquents. L’histoire du photovoltaïque a montré que le
doublement des capacités installées entraîne une réduction des coûts de 20%.
- Des améliorations techniques peuvent être réalisées sur certains composants et ceux-ci peuvent
être accélérés lorsque la Recherche et Développement des entreprises doit répondre à la demande
globale. Par exemple, entre 1991 et 2004, des avancés technologiques ont permis de réduire les
coûts d’opération et de maintenance de 30% et d’améliorer l’efficacité de 20% des centrales
cylindro-paraboliques.
- La demande accrue aboutira à une chaîne d’approvisionnement plus diverse qui réduira les coûts
des composants. De plus grandes entreprises, qui ont de l’expérience dans la réalisation
d’économies d’échelle, par la fabrication en série, pénètreront le marché en anticipant une
croissance importante de celui-ci.

Il faut aussi insister sur la pérennité économique et financière après projet : La consommation
d'électricité dans les pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient augmente plus rapidement que dans
les autres régions du monde et ces pays regardent du côté des énergies renouvelables pour diversifier
leur mix énergétique avec un recours moindre aux hydrocarbures. Ils souhaitent ainsi améliorer leur
sécurité énergétique pour satisfaire leur demande en expansion.

Les facteurs suivants faciliteraient le développement des marchés intérieurs en faveur de l’utilisation
de l’électricité provenant de centrales CSP :
- Pour les pays importateurs de pétrole et de gaz, le développement de ressources propres est
essentiel pour améliorer la sécurité énergétique et économique. Par exemple, en Jordanie les
importations de pétrole représentent environ 19,5% du PIB.
- Pour les pays produisant du pétrole et du gaz, une stratégie énergétique concentrée sur le CSP et
sur d'autres énergies renouvelables libérerait les ressources pétrolières et gazières pour d’autres
usages (industriels, d’exportation ou leur conservation pour des utilisations futures).
- Le développement de cette nouvelle technologie apporterait des avantages économiques en termes
de diversification industrielle et de création d’emplois. A titre d’exemple, pour le projet CSP d’El-
Kureimat (Egypte), environ 50% des composants étaient fabriqués localement. Pour certains
composants clés comme les miroirs et les récepteurs, il y a seulement quelques fabricants à
l'échelle mondiale. Les pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient pourraient profiter de
l’avantage du « first mover ».
- L’opportunité se présente pour les PSEM d’exporter de l’« électricité verte » vers les pays du
Nord de la Méditerranée en grande quantité et à des tarifs rémunérateurs.

L'objectif du programme n’est pas de choisir l’approche des moindres coûts à court terme pour la
réduction de gaz à effet de serre (qui pourrait passer par de l’efficacité énergétique ou par de l’énergie
éolienne), mais plutôt d’accélérer la réalisation d’économies d’échelle dans une technologie qui
pourrait être la meilleure marché à plus long terme et ainsi être réutilisée dans d’autres pays qui ont
des niveaux élevés d’émission de gaz à effet de serre.

Le programme proposé est régional dans la structure, mais mondial dans l'objectif. Les
installations planifiées aux Etats-Unis, en Europe et ailleurs, les réductions de coût et l'apprentissage
qui seront réalisés par ce programme méditerranéen permettront la diffusion de cette technologie dans
d'autres pays comme en Asie, en Amérique Latine et en Afrique qui disposent d’un potentiel

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Le Plan Solaire méditerranéen

significatif pour des centrales CSP. Les évaluations du potentiel CSP réalisable varient entre 20 et 42
GW d’ici 2025, avec des opportunités en Chine, en Inde, en Iran, en Israël, au Portugal, en Afrique du
Sud, en Espagne, au Brésil, au Chili, au Pérou et en Argentine.

3.1.1. Acceptabilité sociale et culturelle

Enfin, le PSM a su se développer dans un Cadre organisationnel et institutionnel adéquat et


innovant : Ce projet s’inscrit dans une démarche de coopération institutionnelle et technique,
matérialisée par la signature d’accords de coopération entre la France et un certain nombre de
PSEM, notamment avec la Maroc et la Tunisie, mais aussi bientôt avec la Syrie, la Jordanie le Liban
et la Turquie. Cette démarche répond à la demande d’assistance technique de ces Etats.
Le projet permettra de renforcer la visibilité de l’action française dans le domaine des énergies
renouvelables dans la région. Il apportera un appui déterminant aux accords de coopération en matière
d’énergies renouvelables en cours de négociation entre la France (MEEDDM) et les PSEM (Tunisie
…).

3.2. L’accompagnement d’une première vague de projets.


L’analyse des projets reçus depuis plusieurs permet de considérer que Trois catégories de projets
semblent émerger : les projets « d’industriels », les projets « d’investisseurs » et enfin les projets
« d’opérateurs nationaux d’énergie ».

Ils se différencient essentiellement par leurs finalités différentes.


Le projet « d’industriels » se caractérise par les points suivants :
 Le maitre d’ouvrage du projet est un industriel travaillant dans la production de bien de
consommation et les matières premières dont le cœur des activités n’est pas dans le secteur de
l’énergie.
 Mais il ne sera pas maitre d’œuvre
 Ces objectifs sont d’assurer sa sécurité d’approvisionnement sur plusieurs années
 De limiter les risques d’évolution de la facture énergie sur une longue période
 De réduire son empreinte carbone en « verdissant » sa composante énergie
 En ce qui concerne les couts il ne recherche pas la rentabilité directe de l’investissement mais
plutôt a long terme et préférera un prix un peu supérieur mais garanti et stable à long terme

Le projet « d’investisseurs »
 L’objectif est la rentabilité à moyen terme
 La limitation des risques économique (contrat long terme), financier, technologique et
réglementaire.
 Il pourra être maitre d’œuvre ou d’ouvrage en fonction de la situation.

Le projet « d’opérateurs nationaux d’énergie ».


 Il sera maitre d’ouvrage et procédera par appel d’offre
 Les objectifs sont d’assurer l’accès à l’électricité et de répondre à la demande des citoyens et
des industriels à un cout « acceptable ».
 Cherche à trouver un équilibre entre mise en place de nouvelles capacités pour répondre à la
demande future et à limiter le poids financier du surcout

Une première série de 150 projets a été identifiée, pour 10 000 mégawatts d’électricité
- la plupart des projets concernent le solaire à concentration, l’éolien et, à un moindre degré,
le solaire photovoltaïque.

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12
Le Plan Solaire méditerranéen

- Concernant le solaire : 8 à 10 centrales thermodynamiques sont en cours de lancement avec


le
concours
de la
Banque
mondiale.
- Concerna
nt
l'éolien :
22 MW à
Tétouan
au Maroc,
100 MW
en
Turquie,
50 MW à
Zafarana
en Egypte,
100 MW
en Syrie,
50 à 100
MW en
Jordanie,
20 MW en
Tunisie à
Gabès, 10
MW en Algérie, à Adrar.
- 20 projets dans le domaine de l’efficacité énergétique ;
Figure : Les projets supportés par les gouvernements

Figure : Les projets d’initiative privée

Version française / document provisoire v1.6


13
Le Plan Solaire méditerranéen

Les projets du Clean Technology Fund (World Bank) dans le cadre de la « MENA Scaling-up
Initiative »

Centrales CSP (885 MW au total) et 2 lignes de transports :


13 projets dans 5 pays members du PSM

3.3. Les

investissements nécessaires à la réalisation de l’objectif de 20 GW d’ici


2020.

Le PSM représente un investissement total de 60 milliards d'euros. Afin de financer les


projets, notamment solaires, du PSM plusieurs « plateformes » et annonces sont
intervenues ces deux dernières années :

 une offre de financements conjointe de 5 Md€ de l'AFD, la BEI et la KfW,


 un financement du CTF (Clean Tech Fund) d’un montant maximum de 750 M$
issu d'un programme régional « MENA CSP scale up » approuvé en décembre 2009
par la Banque mondiale pour la construction de 8 à 10 centrales thermodynamiques à
concentration solaire (CSP).
 Une contribution financière du fonds Inframed des Caisse des dépôts française,
italienne, marocaine, EFG Hermes et la BEI, qui pourrait atteindre jusqu'à 1
milliard d'euros en fonds propres, pour les infrastructures électriques
 Des initiatives de soutien aux gouvernements : "Paving the Way for the Mediterranean
Solar Plan" par la Commission européenne pour 5 millions d'euros, 15 millions de
dollars pour le financement d’assistance technique piloté par le PNUE
(Programme des Nations Unies pour l’Environnement) en partenariat avec l’Italie.

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14
Le Plan Solaire méditerranéen

 Des discussions (MEEDDM) ont également été initiées avec les grands fonds du
Golfe afin d'envisager leur participation dans la mise en place d'un fonds énergies
renouvelables qui permettrait de financer les projets méditerranéens.

3.4. La contribution du PSM aux évolutions des dispositifs réglementaires


encadrant la production d’électricité dans les pays du Sud et de l’Est de
la Méditerranée.

Le Plan solaire méditerranéen facilite la prise en compte des énergies renouvelables dans
les cadres législatifs et institutionnels des pays de la région. Il a réussi :
 à mobiliser tous les pays de la Méditerranée et à mettre en réseau les différents acteurs :
politique, institutionnel, technique, financier (Banque mondiale, BEI, AFD, KfW,
Inframed, Marguerite), industriel, organisations régionales (Estela, Observatoire
méditerranéen de l'énergie, MEDELEC, MEDREC, MEDENER);
 à impulser une dynamique vertueuse : tous les pays de la région se mobilisent et
produisent leur propre plan solaire national :
 le Projet marocain de l'énergie solaire a été lancé le 2 novembre 2009 : 9 milliards
de dollars, 2 000 mégawatts à horizon 2019 (38% de la puissance installée actuelle),
économie annuelle estimée à 500 millions de dollars.
 le Plan solaire tunisien a été lancé le 11 décembre 2009 : 40 projets pour la période
2010-2016 (appels d'offres publics ou privés), 2 Milliards d'euros, multiplication par
cinq de la part des énergies renouvelables dans la consommation totale d’énergie, 20%
de réduction de la consommation d'énergie.
 l'Egypte annoncera son Plan Solaire lors la Ministérielle de l'Union pour la
Méditerranée Energie.
 la Syrie établit actuellement sa feuille de route sur l'efficacité énergétique et les
énergies renouvelables et lance le développement de parcs éoliens dans la région
d'Homs, de deux centrales solaires.
 la Jordanie initie son plan solaire : loi sur les énergies renouvelables, création d'un
fonds dédié et lancement d'appels d'offres.
 les Territoires Palestiniens ont donné leurs priorités. Le Parc technologique de
Bethléem
 la Turquie prévoie de voter sa loi sur les énergies renouvelables, courant 2010.
 le Liban développe des projets notamment d'éoliennes mais la loi sur l’énergie votée
en septembre 2002 n'a toujours pas été appliquée.
 Israël développe des programmes d’efficacité énergétique et de promotion des
énergies renouvelables (plate-forme R&D, reexport).

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15
Le Plan Solaire méditerranéen

3.5. La contribution du PSM à l’évolution des interconnexions. (NON pas


DII parler des aspects industriels…)

Le Plan solaire méditerranéen facilite les interconnexions électriques


Le développement du réseau de transport d'électricité méditerranéen sera porté par deux grands
consortiums d'entreprises :

- Desertec Industrial Initiative (DII) : 10 des 12 entreprises fondatrices sont allemandes ou


sous management allemand (ABB). L'Union pour la Méditerranée a servi de véritable
catalyseur au projet, via le Plan solaire méditerranéen. Objectif : installer au Sud de la
Méditerranée 100 GW (20 centrales de 5GW) pour fournir 15% des besoins en électricité de
l’Europe en 2050 - coût estimé : 400 Mds EUR (350 Mds EUR centrales, 50 Mds EUR
réseaux).

- Transgreen : société de service public de transport d'électricité en courant continu.


Transgreen permettra d'étudier la faisabilité de la construction d'un réseau transméditerranéen
de transport des énergies renouvelables dans le cadre du Plan solaire méditerranéen.
Le Projet marocain de l'énergie solaire a été lancé le 2 novembre 2009 : 9 milliards de dollars, 2 000 mégawatts à horizon 2

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le Plan solaire tunisien a été lancé le 11 décembre 2009 : 40 projets pour la période 2010-2016 (appels d'offres publics ou privés), 2 Mil
Le Plan Solaire méditerranéen

4. Un modèle économique vers la rentabilité des projets

L’électricité produite à partir de sources d’énergie renouvelables est spéciale à bien des égards. Elle
souffre du handicap de son prix supérieur et de l’intermittence de sa production, mais elle compense
ses défauts par des impacts, ou externalités, que nous détaillerons dans ce paragraphe. L’idée générale
est ici d’exposer une vue complète des différents éléments participants à l’équation générale des prix
des énergies renouvelables. La question est d’autant plus sensible pour le PSM que les pays visés sont
des pays émergents qui doivent mesurer précisément l’impact des EnR sur leur vitesse de
développement.
Plusieurs facteurs interviennent dans

4.1. Les positionnements de marché

Si les prix de l’électricité ont en général une certaine unité dans un pays, la question

4.1.1. La production en pique, la question du stockage

Une des solutions envisageable pour diminuer la différence entre prix de marché de l’électricité (où
son coût marginal de production pour les pays dans lesquels le marché n’est pas ouvert à la
concurrence) et le prix de l’électricité d’origine renouvelable peut être de ne vendre cette dernière que
lorsque les prix de marché sot les plus élevés, généralement pendant les pics de consommation. On a
donc une unité avec un profil de production en pic qui comble parfois un déficit de production par
rapport à des unités fossiles classiques qui produisent plutôt en base, c'est-à-dire avec des fluctuations
mineures au cours de la journée.

On comprend donc tout l’intérêt des solutions capable d’intégrer une solution de stockage. C’est par
exemple le cas du CSP (qui utilise un stockage thermique) ou de solutions EnR intermittents par
exemple couplées à des STEP (unités de turbinage pompage qui stocke de l’énergie sous forme
hydraulique).

4.1.2. L’autoconsommation : le prix de la sécurité

Une autre solution consiste à viser l’autoconsommation, c'est-à-dire la construction d’une unité de
production dans le but de satisfaire la consommation d’une installation industrielle consommant
beaucoup d’énergie (usine de dessalement, cimenterie, etc.)

4.2. Les aides directes

Les aides directes sont vitales car elles ont impact important et directement visible sur le coût de
l’électricité.

4.2.1. Les instruments financiers concessionnels

La dette concessionnelle est une dette dont les conditions (taux, échéances de remboursements, etc.)
sont plus favorables, à niveau de risque équivalent, que celles que l’on peut trouver auprès des
banques privées.

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17
Le Plan Solaire méditerranéen

Plusieurs Institutions Financières Internationales (IFIs), multilatérales ou bilatérales se sont mobilisées


pour financer les investissements du PSM. Elles disposent de prêts bien adaptés pour ce type
d’investissements : (i) leurs maturités longues et leurs taux compétitifs apportent un avantage
comparatif sensible sur ces investissements amortissables sur une vingtaine d’années voire plus
(interconnexions notamment) ; (ii) la participation de ces IFIs dans le tour de table financier sécurisent
les projets et facilitent les transactions inhérentes aux partenariats public-privé novateurs, qui devront
être introduits pour concrétiser les objectifs du PSM , réduisant ainsi la prime de risque qui surenchérit
le prix du kWh.

Compte tenu des financements considérables à mobiliser au cours des prochaines années sur les
projets du PSM - estimés entre 38 et 46 milliards €, y compris 6 milliards € de raccordement des
centrales et d’interconnexions vers l’Europe3 - l’AFD, la BEI et la KfW ont décidé d’intervenir
conjointement sur le PSM sur la base d’une offre conjointe de prêts et d’un cadre de mise en œuvre
commun. L’AfD, la BEI et la KfW prévoient ainsi de mettre à disposition un montant de 5 milliards €
au cours des cinq prochaines années pour soutenir la phase initiale du PSM.

Les trois institutions ont décidé de mobiliser ces montants en concertation avec les autres IFIs
engagées sur le PSM, en particulier la Banque mondiale, la Banque africaine de développement, et la
Banque islamique de développement. Elles comptent aussi intervenir en relation avec les investisseurs
privés, ces derniers ayant un rôle premier à jouer dès la phase initiale du PSM pour financer les
apports en fonds propres des projets, ainsi que les investissements dans les filières déjà rentables
(comme l’éolien dans les zones favorables).

4.2.2. Les subventions

Les subventions directes que l’on peut trouver auprès de fonds de coopération tels que le NIF
(Neighborhood Investment Facility) ou qui sont octroyés par les différents gouvernements pour
soutenir leur industrie à l’export ont évidement un impact significatifs sur le prix de l’électricité.

4.2.3. Les possibilités d’exports : la mise en application de l’article 9

L’article 9 est un article de la nouvelle directive européenne Energie Climat sur la promotion de
l’utilisation de l’énergie produite à partir de sources renouvelables (2009/28/CE) qui fixe, pour chaque
Etat membre de l’Union Européenne, un objectif chiffré concernant la part d’énergie renouvelable
dans sa consommation énergétique finale pour atteindre une part de 20% d’énergie produite à partir de
sources renouvelables dans la consommation totale d’énergie de l’Union d’ici 2020. Afin de faciliter
la réalisation de ces objectifs, les articles 6 à 11 de la directive prévoient des mécanismes de
coopération, entre Etats membres et avec des pays tiers (article 9). Ces mécanismes sont les transferts
statistiques, les projets communs et les régimes d’aide communs.

Parmi les solutions au problème du financement de l’énergie solaire par les pays du sud figure
l’exportation d’une partie de l’énergie produite vers le nord, afin de bénéficier des tarifs de rachat
européens. Ce mécanisme devrait prendre de l’importance dans le contexte du PSM combiné à l’entrée
en vigueur de la Directive européenne relative à la promotion de l’utilisation de l’énergie produite à
partir de sources renouvelables (Directive sur les énergies renouvelables). Ce texte a été approuvé par
le Parlement européen le 17 décembre 2008. Toutefois la mise en œuvre de cette directive et
notamment son article 9 reste subordonnée à la conclusion d’accords bilatéraux ou multilatéraux pour

3
Source : Rapport sur le Plan Solaire Méditerranéen – Inspection Générale des Finances et Conseil Général de l’Industrie, de l’Energie et
des technologies (Mai 2009).
Version française / document provisoire v1.6
18
Le Plan Solaire méditerranéen

mettre en place les mécanismes techniques et commerciaux nécessaires aux échanges de l’énergie
verte.

L’article 9 de la Directive sur les énergies renouvelables ouvre en effet la voie au transfert d’énergie
électrique renouvelable d’une rive de la Méditerranée à l’autre en prévoyant la possibilité pour les
Etats membres de l’Union de prendre en compte dans leur consommation d’énergie issue de sources
renouvelables l’électricité solaire importée de pays tiers. L’énergie comptabilisée doit avoir été
produite dans le cadre d’un projet commun, effectivement consommée dans l’Union et produite dans
une installation mise en service après l’entrée en vigueur de la Directive.

Prenant en compte cette opportunité offerte par la nouvelle législation européenne, il s’agit à présent
de mettre en place des partenariats nord-sud tout en explorant les possibilités d’action induites par
l’article 9.

4.3. Les externalités directement valorisables

4.3.1. L’absence de rejets de gaz à effet de serre : l’apport de la finance carbone

L’atteinte des objectifs du PSM implique cependant la réalisation d’investissements importants pour la
construction de nouvelles centrales électriques et leur connexion au réseau. Les premières estimations
indiquent que le montant total des investissements pourrait dépasser, pour 20 GW de capacités
additionnelles installées à l’horizon 2020, 50 milliards d’euros.

Pour garantir la rentabilité de ces projets, des prix d’achat adéquats doivent être assurés pour
l’électricité qu’ils vont générer et qui sera vendue à des tiers (consommation locale et exportation vers
l’UE). D’autres éléments économiques et financiers devront également être mobilisés pour surmonter,
par comparaison avec des techniques plus conventionnelles (charbon, pétrole, gaz, ...), le différentiel
de coûts immédiat de ces projets.

Il en est notamment ainsi du produit financier qui sera tiré de la cession des « unités de réduction » de
gaz à effet de serre (CO2 pour l’essentiel) que permettra, dans le cadre du « Mécanisme de
développement propre – MDP » du protocole de Kyoto, leur mise en œuvre. Les premières estimations
réalisées à ce titre permettent d’escompter des recettes de plusieurs centaines de millions d’euros.

4.4. Les externalités indirectement valorisables

A la différence des externalités directement valorisables qui sont directement accessibles aux
développeurs de projets de centrales EnR, les externalités indirectement valorisables sont des « plus »
dont peuvent se prévaloir les développeurs pour obtenir un tarif de rachat de l’électricité supérieur. En
effet, seuls les états ressentent directement l’impact de ces effets et ils sont donc les seuls à pouvoir
transformer ces avantages (ou inconvénients) en une hausse du prix concédé.

4.4.1. L’impact sur la croissance économique et le développement technologique

La mise en place d’une capacité importante de production d’électricité utilisant des sources d’énergies
renouvelables impliquera la fourniture d’une importante quantité de matériel industriel. De la même

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19
Le Plan Solaire méditerranéen

façon que les pays producteurs de pétrole cherche à développer leurs activités au-delà de la simple
vente de leurs ressources naturelles en développant par exemple l’industrie autour du raffinage ou de
l’exploration, il est de l’intérêt des pays fortement doter en ressources énergétiques renouvelables de
développer une industrie à même de satisfaire la mise en valeur de ces gisements. Aussi les
développeurs de projets devront veiller à ce que la création de valeur dans le cycle de mise en service
de nouvelles unités de production soit favorable à la création locale d’emplois.

4.4.2. La récupération indirecte par les taxes des investissements

Bien souvent le coût de l’électricité produite par des sources d’énergies renouvelables et comparée à
celle produite à partir de sources fossiles. Cette comparaison qui paraît pertinente au premier abord est
en fait biaisée. Comparons en effet :

 Une centrale charbon pour laquelle le LCOE (levelized cost of electricity) est de 5 c€/kWh.
 Une centrale solaire pour laquelle le LCOE est de 15 c€/kWh

S’il on examine ces coûts de plus près on s’aperçoit que :

 Pour une centrale au charbon, les coûts se répartissent entre :


- le combustible, qui représente une sortie directe d’argent hors du territoire nationale
(si le pays ne possède pas de ressources suffisantes en charbon), lequel impacte donc
directement la balance commerciale.
- L’amortissement des investissements pour l’achat des équipements produits hors du
sol national, avec le même impact sur la balance commerciale.
- L’amortissement des investissements réalisés directement sur le sol national.
Nous considérons par exemple que les investissements locaux ne représentent que 10% du
LCOE. Si l’on suppose que le niveau moyen de taxation (TVA, impôts sur les sociétés) est de
30%, pays ne récupère que 3% des investissements consentis pour s’équiper d’une centrale.
Le pays « perd » donc 4.85 c€/kWh.

 Pour une centrale solaire :


- Il n’y a par définition pas de combustible.
- De part le caractère extensif des champs solaires, la part des investissements réalisés
directement sur le sol national est largement plus importante.
Nous considérons donc que les investissements locaux représentent ici 70% du LCOE. On
suppose toujours que le niveau moyen de taxation est de 30%, pays récupère alors directement
21% des investissements consentis pour s’équiper d’une centrale. Le pays « perd » donc
11.85 c€/kWh.

On voit que la prise en compte de la nature des investissements apporte une correction importante sur
la perception que l’on peut avoir sur le coût de l’énergie :

Frontalement, le coût du solaire semble 3 fois supérieur. En incluant les effets de récupération, il n’est
plus 2.4 fois supérieur.

4.4.3. La constitution d’une couverture par rapport aux prix des combustibles fossiles

4.4.4.

Le prix de l’énergie, et notamment de l’électricité, a un effet extrêmement important sur la croissance


économique. Le risque bien réel d’augmentation du prix des combustibles fossiles dans les 20
prochaines années (c'est-à-dire sur une période de temps inférieure à la durée de vie d’une centrale
Version française / document provisoire v1.6
20
Le Plan Solaire méditerranéen

électrique) doit donc être minimiser. Le fait que les prix des principaux combustibles fossiles soient
fortement corrélés empêche de construire une stratégie efficace capable de contrer significativement
ces mouvements haussiers. Seules les énergies renouvelables offrent un découplage réellement
important avec les prix des énergies fossiles. On comprend donc le rôle important de stabilisateur
qu’elles peuvent avoir dans un mix énergétique. Les EnR étant actuellement plus chères quelles
énergies fossiles, Cet effet de stabilisation est initialement coûteux mais la différence de prix peut très
bien se renverser, rendant ainsi l’acquisition de centrale EnR rentables. La baisse soutenue du prix des
EnR qui laisse entrevoir la possibilité d’atteindre la grid-parity d’ici 5 ans rend ce scénario d’autant
plus crédible.

4.4.5. La sécurité énergétique

4.4.6. L’impact sur les réseaux : la mutation vers des réseaux supportant des sources de
production intermittentes

4.5. Exemples

Les éléments décrits précédemment peuvent être combinés pour abaisser le prix d’une centrale
utilisant une source d’énergie renouvelable. On donne dans la suite des exemples

4.5.1. Exemple 1 : le CSP

Equation financière complète d’une centrale CSP. Le coût initial est sujet à caution de fait de la vitesse
de l’évolution des technologies.

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21
Le Plan Solaire méditerranéen

5. Une réponse financière qui se structure

Ainsi le plan de financement du programme global du PSM se présente comme suit :

Bailleurs Projet Monnaie Montants (M€)


BEI, AFD, KFW Investissement dans le Plan EURO 5.000
Solaire Méditerranéen
CE Paving the way for EURO 5
mediterranean solar plan
AFD FERC PSM EURO 0,75
FFEM Appui au PSM EURO 0,75
Clean technology Fund MENA CSP scale up USD 750
Banque mondiale MENA CSP scale up USD 973
Fonds pour l’environnement Appui régional au USD 50 à 100
mondial - GEF programme « MENA CSP
scale up »

5.1. La Banque Européenne d’Investissement (BEI), l’Agence Française de


Développement (AFD) et la Kreditanstalt für Wiederaufbau (KfW).

L’AFD, la BEI et la KfW ont décidé d’intervenir conjointement sur le PSM sur la base d’une offre
conjointe de prêts et d’un cadre de mise en œuvre commun. L’AfD, la BEI et la KfW prévoient ainsi
de mettre à disposition un montant de 5 milliards € au cours des cinq prochaines années pour soutenir
la phase initiale du PSM.

Les trois institutions ont décidé de mobiliser ces montants en concertation avec les autres IFIs
engagées sur le PSM, en particulier la Banque mondiale, la Banque africaine de développement, et la
Banque islamique de développement. Elles comptent aussi intervenir en relation avec les investisseurs
privés, ces derniers ayant un rôle premier à jouer dès la phase initiale du PSM pour financer les
apports en fonds propres des projets, ainsi que les investissements dans les filières déjà rentables
(comme l’éolien dans les zones favorables).

5.2. La Banque Mondiale

5.2.1. L’engagement total

La Banque mondiale prévoit pour sa part un financement de 973 M$ (prêts).

5.2.2. Le Clean Technology Fund (CTF)

Le comité du « Clean Technology Fund » (CTF) a approuvé début décembre 2009 un programme
régional « MENA CSP scale up » pour la construction de 10 à 12 centrales thermosolaires
(Concentrated Solar Plant - CSP) dans les 6 à 8 prochaines années dans 5 pays de la zone (Algérie,
Egypte, Jordanie, Maroc, Tunisie). La contribution du CTF au programme est de 750 M$ (subventions).

5.3. La Commission Européenne


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22
Le Plan Solaire méditerranéen

5.3.1. La Facilité d’Investissement Voisinage (FIV)

La Commission européenne apporte à travers l’instrument de la FIV une subvention aux projets de
centrales solaires. Cette subvention permettra, d’une part, de financer dans certains cas les études de
faisabilité de ces centrales et d’autre part, de subventionner l’investissement permettant d’améliorer la
rentabilité des projets.

5.3.2. Les études support

Par ailleurs, la Commission Européenne a récemment lancé un appel à projet pour une opération
intitulée « Paving the way for the Mediterranean Solar Plan (MSP) », dont l’objet est de contribuer à la
mise en place d’un cadre réglementaire et législatif harmonisé, de renforcer les capacités
institutionnelles, de favoriser un transfert de compétences dans le domaine des énergies renouvelables
et l’énergie solaire en particulier. Les pays ciblés sont l’Algérie, l’Egypte, l’Israël, la Jordanie, le Liban,
le Maroc, les Territoires Autonomes Palestiniens, la Syrie et la Tunisie. L’appel à projet a été lancé
pour un montant de 5 M€ et le contrat devrait commencer en septembre, pour une durée initiale de trois
ans.

5.4. Le Fonds pour l’environnement mondial (GEF)

Enfin, le Fonds pour l’environnement mondial (GEF) envisage l’instruction d’un projet régional en
appui au programme « MENA CSP scale up ». Le financement du GEF comprendra une composante
d’assistance technique en appui aux politiques publiques et au renforcement des capacités et une
composante de subvention à l’investissement des centrales thermo-solaires.

6. Des avancées notables du cadre institutionnel


 Fiches Pays

7. Un modèle/réponse industriel

7.1. DII

7.2. Transgreen

Le développement des énergies renouvelables dans les pays du sud et de l’est de la Méditerranée
constitue l’une des priorités phares de l’Union pour la Méditerranée. Il s’agit de contribuer à la lutte
contre le changement climatique et de mettre en place une véritable stratégie de co-développement.

Dans ce contexte, le PLAN SOLAIRE MEDITERRANEEN, lancé le 22 novembre 2008 à Paris, vise à
construire, à l’horizon 2020, 20 Gigawatts de capacités additionnelles de production d’électricité bas
carbone, et notamment solaire, dans les pays du pourtour méditerranéen. L'essentielle de l’électricité
produite sera consommée sur le marché local. Afin d’assurer la rentabilité des projets, une partie de la
production pourra être exportée vers l’Union Européenne.

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23
Le Plan Solaire méditerranéen

Le projet DESERTEC basé sur la création d’un bureau d’études essentiellement allemandes devrait,
d’ici 3 ans, réaliser un master plan centré sur la production d'électricité pour atteindre à l'horizon 2050
l’équivalent de 15 % des besoins d’électricité européens en réalisant de très grands projets (au dessus
de 1 GW).

Pour valoriser la production d'électricité, il faut également envisager une dynamique concernant son
transport. L’acheminement de l’électricité verte produite et collectée pour être transportée vers
l’Europe nécessite la réalisation d’importants investissements dans les infrastructures et les
interconnexions (pour le moment seul le lien entre le Maroc et l’Espagne est utilisable). L'usage du
courant continu est une option qui commence à être envisagée très sérieusement. Aucune initiative
structurée n’a été prise sur ce sujet en tant que tel. Pour le transport à grande distance de ces énergies
renouvelables, une telle initiative s'impose: TRANSGREEN INITIATIVE.

7.2.1. Le projet

TRANSGREEN INITIATIVE a pour objet d'étudier la faisabilité de la construction et


l’exploitation d’un réseau de transport à courant continu à haute tension transeuropéen et
transméditerranéen pour la collecte et le transport à grande distance des énergies renouvelables,
en premier lieu l’énergie solaire du PLAN SOLAIRE MEDITERRANEEN. Les questions
soulevées concernent des champs multiples, techniques, économiques, financiers, juridiques et
administratifs.

Les énergies renouvelables sont produites et collectées en courant continu. Pour les injecter sur le
réseau de transport existant synchrone il faut convertir l’énergie électrique produite sur les sites
solaires et éoliens en courant alternatif à 50 périodes dans des stations de conversion.

Il n’y a pas d’énergies renouvelables s’il n’y a pas d’infrastructure pour les collecter et les amener sur
les lieux de consommation. Les sites éoliens existants sont connectés au réseau synchrone par les
liaisons en continu courtes. Pour développer les renouvelables à grande échelle sur des sites lointains
il faut leur offrir un réseau à grande distance pour le transport et la commercialisation. Les projets de
centrales solaires thermiques en Afrique du Nord, au Sahara et au Proche - Orient qui se multiplient
autour du Plan Solaire Méditerranéen ne pourront éclore que s’ils s’accompagnent d’infrastructures de
transport.
La haute ou très haute tension permettent seules le transport à grande distance sans pertes en ligne
rédhibitoires. Le transport par courant continu permet aussi de mieux tenir les surcharges et
d’améliorer la sécurité du système électrique. En outre, le courant continu permet seul l’enfouissement
des lignes pour les parcours sous-marins et dans les sites sensibles (Transmanche, mer du Nord,
liaison transpyrénéenne, etc).

Le développement d'un vaste réseau de transport requiert un effort important de recherche-


développement spécifique. L’intégration, la coordination et l’optimisation du réseau à courant continu
avec le réseau synchrone existant et la distribution aux utilisateurs finaux sont des champs
d'investigation indispensables. Ils s’inscrivent dans le concept général des « smart grids », dispositif
de pilotage de systèmes complexes avec contrôle-commande numérique sophistiqué visant à améliorer
la sécurité du système électrique et l’efficacité énergétique par le recours généralisé aux technologies
de l’information à tous les stades, de la production-transport jusqu’à l’utilisation finale de l’électricité.

La planification des investissements d’énergie renouvelable sur des sites géographiques distants de
production de masse, tout comme l’établissement d’un marché intérieur et d’un commerce extérieur
européens permettant l’importation de gros volumes d’énergie électrique en provenance de la rive Sud
de la Méditerranée requiert des études d’optimisation économique liées au transport : choix du lieu
d’injection sur le réseau synchrone européen  soit au Sud du continent, soit dans les zones de
déséquilibre géographique offre / demande ; comparaisons des coûts relatifs de la construction de

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24
Le Plan Solaire méditerranéen

lignes nouvelles et de renforcement du réseau existant ; tracé des ligne d’alimentation et des postes de
dérivation ; recherche-développement (électronique de puissance ; interconnexions ; convertisseurs,
disjoncteurs à courant continu ; etc).

Des études approfondies ont été conduites au cours des dernières années et des derniers mois autour
des grands projets de parcs éoliens offshore envisagés en Mer du Nord néerlandaise, allemande et
britannique, ouvrant aussi des perspectives sur la Manche, le Littoral Atlantique.

Comme tout réseau d’infrastructures, le réseau envisagé pourra s’édifier par tronçons successifs,
agrégés progressivement pour constituer une ligne à grande distance, puis un réseau maillé.
L’investissement est modulaire, sur longue période, permettant un apprentissage sans risques
excessifs. Mais il faut assurer une coordination internationale forte des projets et des régulations, seule
susceptible de fournir aux investisseurs un cadre stable et prévisible sur le long terme.

TRANSGREEN INITIATIVE donnera une haute visibilité aux engagements français et européen pour
les énergies renouvelables.

7.2.2. Une démarche en deux temps

1. Réaliser une étude de faisabilité pour la création d'un bureau d'étude appelé TRANSGREEN
INITIATIVE, sur le thème du transport de l'électricité renouvelable dans la zone euro-
méditerranéenne. Cette étude, qui mobilisera les acteurs scientifiques, industriels,
gestionnaires de réseaux, permettra d'identifier les partenaires intéressés et pertinents, ainsi
que les champs d'étude à développer et proposera les termes de référence pour la création du
bureau d'étude. TRANSGREEN INITIATIVE se conçoit comme un pôle fédérateur des
ambitions européennes pour l’électricité durable.

2. Proposer aux partenaires intéressés tant publics que privés la création et le lancement du
bureau d'étude. Accompagner ses premiers pas.

Version française / document provisoire v1.6


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