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MIL.
Organisation des Services de jaugeage et application
A Putilisation des Forces hydrauliques.
Depais longtemps on a étudié en France utilisation des forces
hydrauliques, mais V organisation systématique d’ un service officiel
chargé d’en faire étude méthodique a commeneé vers 1903 dans les
Alpes, et dix ans plus tard dans les Pyrénées et le Massif Central.
Gette étude a comporté des observations et des mesures tout
A fait différentes de celles qui suffisaient auparavant pour les usa
ges auxquels servaient alors les euux courantes, Sur les riviéres
navigables, on connaissait les cotes du plan d’ eau avec de grands
Agtails, et avec une expérience plusieurs fois séeulaire. Pour tous
les bassins fluviaux, le service hydrométrique et d’annonce de crues
accumale des observations précieuses, dont In connaisance permet
‘rds souvent de mettre en évidence les lois naturelles suivant
lesquetles se fait 1a propagation des erues d’un point & I’ autre
Pun cours d’ ean. I est plus rare de pouvoir établir une loi nu-
mérique satisfaisante pour relfer Ia montée de eau & In hauteur
des pluies tombées, et ce ne sont que grice a des circonstances
locales particuliérement favorables qu’on a pu parfois réussir &
mettre en Svidence des lois de ce genre,
Les résultats les plus intéressants qui soient & signaler de ce
c0t6 sont ceux que, dés 1844, et trés en avance sur tout ce qui
s'était fait auparavant & I’ étranger, Belgrand avait pu obtenir
pour Ie bassin de la Seine, & In suite de magistrales études. Sa
inéthode est en quelque sorte intermédiaire entre celle des montées
(déduire 1a montée en un point de Ia montée & un point connu
fixé & V'amont) et celle des hauteurs de pluie (@éduire Ia montée
en un point de In connaissance des hauteurs de pluie dans Ie bas-
sin versant). Belgrand déterminait In montée de la Seine & Paris en
‘ultipliant par 2 In moyenne des montées totales observées aux buit
Gchelles de Clamecy, Avallon, Aisy (bassin de I’Yonne) Chaumont,30
St-Dinier, Vitry (bassin de Ia Marne), Ste-Menehould, Vraineourt
(bassin de I’ Aisne). Ce dernier bassin est celui d’un affluent qui
Clameey
Fig. 1. - Bassin de la Seine
ne débouche dans Ia Seine qu’ Vaval de Paris, mais la lecture
des montées correspondantes compléte les renseignements des autres
stations sur I’ influence des pluies et en fait les améliore beaucoup.
Lorsque les pluies ont été fréqnentes ct ont bien saturé le sol, on
cen tient compte en cessant a” utiliser les montées de Ste-Menchould
et de Vraincourt, et on remplace leur somme par Ia moutée du
Grand Morin & Pommeuse ; cette rivitre coule dans un plateau de
menlidres qui peuvent en temps normal accumuler une grande31
quantité d’ eau, mais qui, ane fois saturées, se comportent comme
des roches imperméables. Enfin, lorsque la rue & mesurer se pro-
duit au moment oit une crue préeédente n’ est pas encore éeoulée
complétement, on multiplie Ia moyenne des 8 (ow 7) lectures par
1,55 au liew de 2. On arrive ainsi par le choix de l'une ou autre
de ces formules, & prévoir exactement les conséquences des ph
sur le ruissellement et le débit des cours a eau,
Ces travaux sont bien connus, nous les rappelons pour montrer
qu’ avant I’ utilisation des forces hydrauliques on se préoceup
surtout de connaitre les niveaux, surtout intéressants pour la navi-
gation et pour In défense contre les ernes.
‘A cette époque, toutefois, on avait A6ja & faire des mesures
de dbbit, sur les cours eau susceptibles ’ étre employés aux
irrigations. Mais ces usages n’ étaiont intéressants qu’ A certaines
saisons et par conséquent on n’avait pas & organiser de servi
permanent pour la mesure des débit
‘Au contraire, une usine hydraulique devant fonctionner toute
Vannée, on @ besoin de connaitre les variations du déhit pendant
toute I'année et de déterminer non seulement les valeurs extrémes,
mnaximam et minimum, mais aussi les intermédiaires. 11 faut savoir
en effet Ia puissance maximum possible de I’ usine, le minimum
pratique qu'elle peut assurer, et enfin la production moyenne
@ énergie qu’ on est en droit a’ attendre d’ elle.
Le Congrés de la houille blanche, eh 1902, a donné des déf-
nitions des éléments caractéristiques du régime hydraulique le plus
intéressants pour l'industrie. Ces d6finitions, propres & Ia France,
ne sont pas toujours les mémes dans ’ autres pays, et fréquemment
les congrés internationaux ont déploré cet état de choses, dont les
inconvénients sautent aux yeux. Quand on ne sait pas la définition
exacte des éléments mesurés, surtout si les mots employés paraissent
tre la traduetion du terme anquel on est habitué, on se trompe
complétement sur In signification a’ une statistique.
usage est done, en France, 4’ appeler:
Abit caractéristique d’ diage, celui au-dessous duquel le aé-
Dit ne descend pas plus de dix jours par an, conséeatifY ou non;
aebit caractéristique moyen ou minimum semi permanent
celui au dessons duquel le débit ne descend pas plus de 180
jours par an;
débit de trois mois, de neuf mois, celui au-dessous duguel
le débit ne descend pas plus de 3 ou 9 moi