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Études de philosophie du langage | Jacques Bouveresse
Wittgenstein,
Kripke
et le problème de la
longueur du mètre
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signification, Ludwig Wittgenstein
(mise à jour le 25 juin 2018).
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15/02/2019 Études de philosophie du langage - Wittgenstein, Kripke et le problème de la longueur du mètre - Collège de France
Texte intégral
1 Dans le § 50 des Recherches philosophiques, Wittgenstein
écrit :
Qu’est-ce que cela signifie à présent que de dire des éléments
que nous ne pouvons leur attribuer ni l’être ni le non-être ? —
On pourrait dire : si tout ce que nous appelons « être » ou
« non-être » consiste dans l’existence et la non-existence de
combinaisons entre les éléments, alors cela n’a pas de sens de
parler de l’être (ou du non-être) d’un élément ; de même que,
si tout ce que nous appelons « détruire » consiste dans la
séparation d’éléments, cela n’a pas de sens de parler de la
destruction d’un élément1.
Mais on aimerait dire : on ne peut pas attribuer l’être à
l’élément, car s’il n’était pas, alors on ne pourrait même pas
non plus le nommer ni par conséquent énoncer quoi que ce
soit de lui. — Considérons cependant un cas analogue ! Il y a
une chose dont on ne peut pas énoncer qu’elle a 1 m de long, ni
qu’elle n’a pas 1 m de long, et c’est le mètre-étalon de Paris. —
Mais, ce disant, nous n’avons naturellement pas attribué à
celui-ci une quelconque propriété remarquable, mais
simplement caractérisé son rôle spécifique dans le jeu de la
mesure effectuée avec le mètre. — Imaginons que, de la même
façon que le mètre-étalon, les modèles de couleurs soient
également conservés à Paris. Cela étant, nous expliquons :
« sépia » veut dire la couleur du sépia-étalon qui est conservé
là-bas à l’abri de l’air. Dans ce cas-là, cela n’aura pas de sens
d’énoncer à propos de ce modèle qu’il a cette couleur, ni qu’il
ne l’a pas.
Nous pouvons exprimer cela ainsi : ce modèle est un
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moyen de représentation .
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2 L’exemple du mètre-étalon est utilisé par Wittgenstein dans un
but précis, qui est de clarifier ce que l’on peut vouloir dire
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II
13 Dans le § 50 des Recherches philosophiques, Wittgenstein
cherchait, comme on l’a vu, à dissiper l’impression que l’on a
attribué une caractéristique tout à fait singulière au mètre-
étalon de Paris en constatant qu’on ne peut dire de lui ni qu’il a
1 m de long ni qu’il n’a pas 1 m de long. Cela revient, en un
certain sens, simplement à observer qu’un élément de
représentation n’est pas lui-même représentable dans le
système de représentation qu’il contribue à déterminer. Fixer
une unité de mesure est une opération totalement différente de
celle qui consiste à donner une indication de longueur. La
différence est la même que celle qui existe entre mettre sa
montre à l’heure et indiquer l’heure qu’il est. Et Wittgenstein
soutient que toutes les propositions grammaticales sont des
propositions qui expriment notre adhésion à une forme de
description et qui, pour cette raison, ne sont pas elles-mêmes
descriptives. C’est
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peut dire de lui ni qu’il est sépia ni qu’il ne l’est pas, et que cela
n’a pas de sens de dire qu’il est sépia précisément parce que, et
pour autant que, cela n’a pas de sens de dire qu’il ne l’est pas.
18 La plupart des philosophes qui ont réagi à cette affirmation de
Wittgenstein ont évidemment admis sans difficulté la
deuxième impossibilité, à savoir qu’il n’est pas possible de dire
du mètre-étalon qu’il n’a pas 1 m de long. Ce qui fait problème
est l’impossibilité corrélative supposée d’asserter la
proposition positive : « Le mètre-étalon a 1 m de long ».
Comme l’écrit Nathan Salmon, « Wittgenstein soutient que
l’on ne peut dire de S [le mètre-étalon] ni qu’il a un mètre de
long ni qu’il n’a pas un mètre de long. Sur une partie de cette
affirmation, il ne peut y avoir de contestation. On ne peut
assurément pas dire proprement de S qu’il n’a pas un mètre de
long 18. » Or si l’on ne peut pas dire que le mètre-étalon n’a pas
1 m de long, parce que cela reviendrait à asserter une chose qui
est évidemment fausse, pourquoi ne peut-on pas asserter
correctement la vérité évidente corrélative, à savoir qu’il a 1 m
de long ?
19 L’argument essentiel que Kripke utilise pour réfuter la
conception de Wittgenstein consiste à faire remarquer que,
puisque l’on peut dire de façon parfaitement douée de sens et
en outre vraie : « La longueur du mètre-étalon de Paris
pourrait ne pas être 1 m », on doit pouvoir dire également :
« La longueur du mètre-étalon de Paris est 1 m ». On peut tout
à fait dire du mètre-étalon qu’il a 1m de long et également qu’il
n’a pas 1 m de long. La première proposition est vraie et la
seconde fausse ; mais elles le sont de façon contingente et donc
parfaitement dicible. Comme le fait remarquer Dummett19,
l’argument de Kripke a une certaine ressemblance avec un
argument que l’on trouve exposé chez Moore et qui est
supposé remettre en question la thèse selon laquelle « existe »
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n’est pas un prédicat, plus précisément la thèse russellienne
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selon laquelle on ne peut pas
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à jour dejuin
façon douée de sens
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« Ceci existe ». L’objection
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tous les cas où l’on peut dire « Ceci aurait pu ne pas exister »,
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III
27 Puisque l’objet matériel que nous utilisons comme paradigme
pour l’attribution d’une certaine propriété P peut également
être traité dans d’autres circonstances comme un exemple non
privilégié de chose qui possède cette propriété, on peut être
tenté de considérer que le véritable paradigme, celui qui
permet de dire du paradigme physique lui-même qu’il a ou
qu’il n’a pas la propriété en question, doit être quelque chose
comme un exemplaire pur de la propriété considérée, un objet
d’un type spécial, qui la possède à l’état pur, indépendamment
de toute autre propriété. Le véritable paradigme pour
l’application de l’expression « 1 m » devrait être finalement la
longueur correspondante elle-même, dont il se trouve
simplement que nous avons besoin de posséder une
exemplification physique privilégiée et incontestable. Cette
tendance à la sublimation des paradigmes correspond à
l’illusion platonicienne, que Wittgenstein critique de la façon
suivante dans les Remarques philosophiques :
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même qu’il a ou n’a pas 1 m. Ce qui vient d’être dit ne change
évidemment rien à la distinction qui doit être faite entre la
proposition « 1 m = 0,513 074 T », considérée comme le
résultat d’une mesure et indiquant la longueur de la quarante-
millionième partie du méridien terrestre, et cette même
proposition utilisée comme règle de conversion permettant de
passer de l’ancien système de mesure au nouveau, et
inversement.
39 Vouloir décider si la proposition « Le mètre-étalon a 1 m » est
nécessaire ou contingente, a priori ou a posteriori, sans
préciser dans quel sens elle est utilisée, semble donc tout à fait
problématique. Après avoir établi que cette proposition n’est
pas nécessaire mais contingente, Kripke s’efforce de résoudre
la deuxième question, qui, selon lui, n’a pas encore été décidée
par là : est-elle a priori ou a posteriori ?
Quel est maintenant le statut épistémique de la proposition
« La barre S mesure un mètre à t0 », pour quelqu’un qui a fixé
le système métrique par référence à la barre S ? Il semble qu’il
la connaisse a priori. En effet, s’il est servi de la barre S pour
fixer la référence du terme « un mètre », alors, en vertu de ce
type de définition (qui n’est pas une définition abréviative ou
synonyme), il sait automatiquement, sans recherche
supplémentaire, que S mesure un mètre. En revanche, même si
S est employée comme étalon du mètre, le statut métaphysique
de « S mesure un mètre » sera celui d’un énoncé contingent,
dès lors que « un mètre » est traité comme un désignateur
rigide : étirée ou comprimée, chauffée ou refroidie, S
mesurerait autre chose qu’un mètre même à t0. (Des énoncés
comme « L’eau bout à 100°C (au niveau de la mer) » ont un
statut analogue.) En ce sens, donc, il y a des vérités
contingentes a priori34.
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IV
42 Nathan Salmon concluait sa discussion sur le point qui vient
d’être évoqué, dans Frege’s Puzzle, en remarquant que, s’il
existe une connaissance qui est typiquement a posteriori, c’est
bien celle
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informations donnée a vous
uneconcernant.
longueur
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La longueur exacte de S à t0, le fait qu’elle a exactement cette
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longueur (39,3701 pouces, ou un mètre), ne semble pas être le
genre de chose qui pourrait être connu a priori. Quelles que
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soient les manœuvres linguistiques que l’on effectue, quelle
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43 Dans l’article plus récent que j’ai déjà cité, Salmon admet qu’il
est sans doute allé trop loin en suggérant que, pour savoir que
S a exactement une longueur donnée, il faut l’avoir mesurée
soi-même, ou en tout cas savoir qu’elle a été mesuré par
quelqu’un à un moment donné. « Mais, dit-il, une certaine
expérience sensorielle dans laquelle S joue un rôle crucial
semble être requise. La proposition concernant le mètre est
apparemment a posteriori, même si une mesure physique
n’est pas requise pour sa vérification.39 » En conséquence :
Il semblerait que, quelles que soient les stipulations que l’on
formule, on ne peut pas connaître sans recourir à l’expérience
des choses telles que le fait que S, s’il existe, a précisément telle
ou telle longueur particulière à t0. Il semblerait que l’on doive
au moins regarder la longueur de S, ou être informé par
quelqu’un qu’elle a exactement cette longueur, etc. Par
conséquent, il semblerait que la proposition concernant le
mètre n’est pas a priori, mais a posteriori40.
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gauche est plus long que celui qui se trouve à droite, alors la
relation « plus grand » me communique effectivement quelque
chose, – elle est externe 49.
Autrement dit :
Qu’un vert ou un jaune concorde avec l’échantillon vert fait
partie
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informations de vert vous
personnelles ; enconcernant.
Pour plusd’autres termes,
de précisions, c’est
nous une
vous partie àdeconsulter
invitons la grammaire de « vert », et
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52
non une loi naturelle (mise . à jour le 25 juin 2018).
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55 Dans les Remarques sur les fondements des mathématiques,
Wittgenstein conclut une discussion
Fermer sur le statut de la
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Notes
1. Lorsqu’il discute la conception philosophique selon laquelle les éléments
peuvent uniquement être nommés et non pas décrits de quelque façon que
ce soit, Wittgenstein se réfère généralement à un passage caractéristique du
Théétète (20le-202c) qu’il cite au § 46 dans les termes suivants : « J’ai
entendu dire par certaines personnes que, pour les éléments originels – si
je puis m’exprimer ainsi – dont nous et tout le reste sommes composés, il
n’y aurait pas d’explication ; car tout ce qui est en soi et pour soi pourrait
seulement être désigné par des noms ; aucune autre détermination n’en
serait possible, ni celle qui dit que cela est, ni celle qui dit que cela n’est pas.
[…] Mais il faudrait dénommer ce qui est en soi et pour soi […] sans aucune
autre détermination. Il serait donc impossible de fournir une explication
d’un élément originel quel qu’il soit ; il n’y aurait pour lui rien d’autre que
la pure dénomination ; car l’élément ne posséderait que son nom. Et de
même que ce qui se compose de ces éléments originels serait une
configuration issue de l’entrelacement, de même les dénominations des
éléments deviendraient, lorsqu’elles sont prises dans cet entrelacement, un
discours explicatif ; car l’essence de ce discours serait l’entrelacement des
noms. » Le problème est évoqué notamment dans la Grammaire
philosophique, où Wittgenstein écrit : « “Un objet ne peut, en un certain
sens, être décrit” (également chez Platon : “Il ne peut être expliqué, mais
seulement nommé”). Par “objet” on entend ici “signification d’un mot qui
n’est pas davantage définissable” et par “description” ou “explication” à
proprement parler : définition. Car, que l’objet puisse “être décrit de
l’extérieur”, que l’on puisse par exemple lui attribuer des propriétés, on ne
le nie naturellement pas. Nous pensons donc, avec une phrase comme celle
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citée plusdes
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informations personnelles – vous
mais,concernant.
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nous vous invitons – les noms,
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d’eux qu’ils ne peuvent pas(mise être àexpliqués. » (Ludwig
jour le 25 juin 2018). Wittgenstein,
Philosophische Grammatik,
En poursuivant Suhrkamp, vous
votre navigation, 1984, p. 208
acceptez ; Grammaire
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philosophique, traduit de l’allemand par Marie-Anne Lescourret,
Gallimard, 1980, p. 271. [Désormais PG.])
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Référence électronique du chapitre
BOUVERESSE, Jacques. Wittgenstein, Kripke
et le problème de la longueur du mètre In : Études de philosophie du
langage [en ligne]. Paris : Collège de France, 2013 (généré le 15 février
2019). Disponible sur Internet : <http://books.openedition.org/cdf/1966>.
ISBN : 9782722601994. DOI : 10.4000/books.cdf.1966.
Référence électronique du livre
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BOUVERESSE, Jacques.
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édition [en ligne]. Paris : Collège
(mise de France,
à jour 20132018).
le 25 juin (généré le 15 février
2019). Disponible sur Internet :
En poursuivant <http://books.openedition.org/cdf/1949>.
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ISBN : 9782722601994. DOI : 10.4000/books.cdf.1949.
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