HYPNOTISME
ET
DOUBLE CONSCIENCE
ORIGINE DE LEUR ETUDE
ET
DIVERS TRAVAUX SUR DES SUJETS ANALOGUES
PAR
Le Dt AZAM
Professeur honoraire la Faculté de Médecine de Bordeaux
Correspondant de I'Académie de médecine, Lauréat de I'institut, etc.
AVEC DES PREFACES ET DES LETTRES
DE MM. PAUL BERT, CHARCOT ET RIBOT
PARIS
ANCIENNE LIBRAIRIE GERMER BAILLIERE ET Cc?
FELIX ALCAN, EDITEUR
408, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, 108
1893
TOUS DROITS RESERVESTABLE DES MATIERES
AVEATISSEMENT,..s0csepeeseseeeeeeeeeuseeteneeesaereessseessssenesetansereeee VEL
AE PARTIE
L'HYPNOTISME
Historique........c++6 3
Lettre de Paul Bert., 9
Leltre de M. Chare +t 410
Préface de M. Chareot.... un
Sommeil nerveux ou hypnotism: 43
Observation de Maria X... 16
Reéflexions.,..... “ 17
DEUXIEME PARTIE
LA DOUBLE CONSCIENCE
Historique... 31
Amneésie périodique 0 au doublement dela vie. — Histoire de Félida X.. at
Lettre de M. le Dr Dufay (de Blois), et observation de Mie R. L.. 6
Suite de observation de Félida X... Analyse, réilexions et hypothéses...., 3
Deuxiéme suite 4 histoire de Félida X. 86
Nouveau fait d'amnésie périodique (Albert X...). 0
Autres hypothéses sur Ia double conscience... 103
Sur Jes alérations de la personnalité..... 419
Obsérvations de M. Charles Richet.. 130
Histoire de la dame américaine de Mac Ni 136
Le dédoublement de la personnalité et le somnambulisme........+ eee 13
TROISIEME PABTIE
MEMOIRES SUR DIVERS SUJETS DE PSYCHO-PHYSIOLOGIE
Les troubles intellectuels provoqués par les traumatismes cérébrau:
Les troubles sensoriels, organiques et moteurs provoqués par les traumatismes
COPEDLAUK s erese sees neceneenanrcaeeen seen ese neesseean eran enn eran es seen 199
457vt TABLE DES MATIERES,
‘Troubles sensoriels et organiques ...s.ssses+e+ + 200
‘Troubles de la motilité....
Considérations générales ....
Déductions pratiques.....-
Un fait d’ananésie rétvograde (Philippe X.
Le caractére dans la santé et dans Ia ma’adie, — Préface de M. Ribot.
Le caractare des animaux...
Le caractave des nations.
Le caractére de individu
Le caraetére de Vhomme sain.
Les variétés des caracténes : les bons caractgres.«
Les mauvais caractéres peekiaaeer
Les influences qui agissent sur le caractére..
Influence du caractére sur le mode d’existonce.
Le courage
Le caractéro dans los maladies.
Ce qu'il fant penser du merveilleux...
Les toqués on déséquilibrés. ......2..04
257AVERTISSEMENT
Ce volume, je Je dis plus loin, n'est que la réunion de
travaux déja connus; mais ces travaux, publiés a diverses
époques, étaient disséminés un peu partout, par suite les
travailleurs avaient a les rechercher dans nombre de
recueils, depuis les comptes rendus de l’Académie des
Sciences morales jusqu’d la Revue scientifique.
- Tel ‘est le principal motif de cette publication.
Pendant fort longtemps, j'ai publié des faits et des
remarques sur les questions de cet ordre, et j’ai vu de
jour en jour grandir leur importance. Dans les premiers
temps, il a pu étre permis d’avoir des doutes sur leur
suceés; mais la vérité triomphe toujours, et, apres vingt
années dincertitudes, un grand médecin, sagace obser-
vateur, ena fait des vérités scientifiques.
Aujourd’hui, ces idées, qui autrefois étaient la proie
du charlatanisme et de la crédulité, sont devenues une
science :-la Physiologie des fonctions intellectuelles, ou
la Psycho-Physiologie.
Cette science nouvelle a ses maitres, ses sociétés, ses
journaux et méme sa littérature; elle est a ses débuts,
et il est difficile de dire ce qu'elle deviendra.ur AVERTISSEMENT,
ai pensé qu'il y aurait quelque intérét & faire précéder
ces études — particuligrement pour I’hypnotisme et la double
conscience — de quelques mots d’historique; mais cet histo-
rique ne concerne que mes recherches, car l'histoire de
l'hypnotisme seul nécessiterait des volumes entiers.
DA.HISTORIQUE
Les mémoires qui suivent sont connus; ils ont été publiés a
diverses époques, dans divers recueils scientifiques, et ont été
appréciés par les physiologistes et les psychologues qui s’occupent
des questions de cet ordre. Il en est qui sont comme classiques.
Vai eu en effet 'honneur de faire entrer dans la seience les études
qui en font le sujet.
Le premier, en France, j'ai répété les expériences de Braid, ot
Jai ainsi arraché l'hypnotisme & la crédulité et au charlatanisme.
De plus, par l'observation bien connue de Félida, j'ai donné Vimpul-
sion aux études sur ta double conscience | ou dédoublement ee la
personnalité. :
Depuis ce temps, beaucoup de travauy, et des plus considérables,
ont éclairé ceg questions, et des faits nouveaux ont été publids.
Je wai pas la ‘pensée d'y ajouter des idées nouvelles; mon but est
autre,
Vai cru qu’il y avait quelque intérét pour Jes travailleurs a retrou-
ver ensemble des éléments de recherches disséminés aujourd'hui, et
Jai la satisfaction de voir réimprimer des mémoires qui, réunis,
résument une carriére scientifique longue et laborieuse.
Nl y a peut-étre quelquo nlilité & rappeler les souvenirs déja
lointains de la vulgarisation, en France, de ta découverte de Braid;
les détails que je vais donner ici sont comme le complément de
ceux que renferme le premier mémoire, mais ils ont un caractére
aneedotique qui les éloigne un peu de la forme scientifique; aussi
sont-ils plus naturellement placés dans un avant-propos.4 Ie PARTIE.— L'HYPNOTISME.
" Dans cos lignes, jo ne m’occuperai .que de l’hypnotisme; les
remarques 4 faire sur les origines des études sur la double
conscience seront placées plus naturellement au commencement de
ces études, :
L'Hlypnotisme est aussi ancien que la société humaine civilisée;
seulement, les phénoménes que nous étudions scientifiquement
aujourd'hui ont été, suivant les époques, attribués successivement
a la puissance des Dieux, au pouvoir du Diable, ou a un fluide
spécial émanant de tel ou tel personnage : il a- été successivement
les oracles des pythonisses, I’action du démon, et le magnétisme
animal. EEO REE ;
Le Magnétisme, bien connu depuis Mesmer, régnait en’ mattre;
repoussé par la science, il était 1a proie des charlatans et la consola-
tion des esprits faibles, amis du merveilleux et de Vinexpliqué. II en
‘serait’ encore ainsi si un homme d’un esprit positif, Braid, :ne
s’était demandé sidans les phénoménes étonnants qui étaient exhibés
au public if n’était pas quelque chose de vrai, et si la science n’ayait
pas A gagner & faire la part de Ja vérité dans ces jongleries.
~ Braid fit ces réflexions a Voccasion du passage a Manchester, en
novembre 1844, d’un magnétiseur francais du nom de Lafontaine.
Hl lui sembla que parmi les manifestations montrées au public il
était des ‘phénoménes d'une indiscutable réalité; il répéta dans son
entourage certaines expériences du magnétiseur, et acquit la certi-
tude que le prétendu fluide magnétique n’existait’ pas et que les
phénoménes produits étaient dus, non au magnétiseur, mais au
patient: le magnéfiseur n’était’ plus que le mécanicien qui fait
marcher la machine. Mais ce magnétisme, dépouillé d'une. partié de
son prestige, celui qu’il devait aux charlatans, devait avoir un autre
nom. Braid le nomma « sommeil nerveux > ou « Hypnotisme ». Cette
découverte (car c’en était une)’ passa a peu ‘prds inapereue, et
Manchester, la ville du coton, dédaigneuse des choses de la science,
fut loin de se douter, pendant de longues ‘années, qu'elle ‘comptait
une célébrité future parmi ses habitants. :
Cependant, Braid, plein de conflance, multipliait ses expériences.
Médecin avant d’étre psychologue, il cherchait a tort’ X faire de,
~ HISTORIQUE, 7 5
Vhypnotisme une méthode ‘médicale: Cette préoccupation fut
ficheuse, et la médecine fut pour cet agent nouveau ce que la
chirurgie devait étre en 1860: un obstacle a son développement. Il
était réservé &’ M. Charcot, en 1878, de le faire admettre comme un
moyen précieux d’analyse psychologique. La était sa véritable place:
Drautres Vavaient pensé, entre autres Paul Bert, on lo verra plus
loin. Moi-méme j'ai toujours cru que l'anesthésie hypnotique est, te
chloroforme existant, une méthode infidéle qui ne pouvait donner a
hypnotisme l'importance qu’il devait mériter,
Mais Braid déduisait de cos expériences des conséquences inatten-
dues. Trop souvent, 4 ses youx, lhypnotisme était une panacée,
Ainsi, dans son livre; le médecin de Manchester rapporte des guéri-
sons, avec observations a l’appui, d’amaurose, de torticolis, de réta-
-blissement dela mémoire et de l’odorat, d’aphonie, de surdi-mudité,
de rhumatisme, de migraine, d’épilepsie, de paralysie et de maladies
de la.peau. Encore, Braid, bien qu'il conndt la suggestion, ne luti-
lisait pas, comme on le fait aujourd'hui.
Il ne faut ajouter qu'une foi relative 4 ces observations prises
‘sous influence d’une idée précongue, mais il faut bien reconnaitre
que pour la plupart des maladies traitées par lui, dérivant de Vhys-
térié féminine ‘ou masculine, Phypnotisme est un puissant. moyen
de guérison. Par suite, sa confiance se comprend.
Ce livre a été publié par Braid, en 1843, sous ce titre : Neury-
pneumology or the rationale of the nervous sleep considered in
relation with animal magnetism. Ce travail, traduit plus tard par
'M. Jules Simon, et qui a été le guide de mes premidres expériences, a
6té suivi d'autres publications sur des sujets analogues, publications
d'un certain intérét, Voici leurs'titres : The Pawer of the Mind over
the Body, 1845; — Observation on Trance or human Hiberna-
tion, 1850; — Magic Witchraft, animal Magnetism, Hypnotism
and Electro-Biology, 1852;— The Physiology of Fascination
and the Critics criticised, 1855.
Ces travaux du médecin de Manchester n’attirérent pas V'attention.
Cependant Carpenter en parle, particulitrement de I'hypnotisme,
dans la Physiologie de Todd. Victor Meunier, d’aprds le travail
précédent, en.a fait le sujet d’un feuilleton scientifique de la Presse,6 Ie PARTIE. — L’HYPNOTISME.
ot Robin ot Littré ont fait du mot « hypnotisme » un article d'une
réédition du Dictionnaire de Nysten, Peut-dtre & cette époque en
artell 6t6 parlé aillours, mais je l'ignore:
La question était dono comme assoupie, lorsqu’en 1858 j'ai ropété
Jos oxpériences de Braid et j'ai vérifié la plupart de ses assertions.
Mais ayant raconté en détail ces débuts.dans le mémoire aul suit, je
n‘en parleral pas ici.
Cette vérification expérimentale n’aurall peul-dtre pas eu plus de
succds que la découverte elle-méme, sans des circonstances od Ie
hasard joua un grand rdle, et quo je puis raconter ici. Ces circons-
tances ont un odté anecdotique qui offre un certain intérdt,
Aprés plus d'une année d’expériences sans cesse renouyeléas,
ma conviction: était faite, mais, ne voulant pas paraltre trompeur
ou trompé, jravais fini par n’en plus parler; je cessal aussi d'expért
menter dans mon service d’hdpital, of l'on me regardait d'un fort
mauvais ofl, Mon Interne d'alors, s'il vivait, pourrait en dire quelque
chose; il se nommait Garrigat, et est mort récemment sénateur de
Ja Dordogne.
La question on était A ce point, lorsque vers la fin de 1859, étant
allé & Paris pour affaires. universitaires, j'ous l'occasion d'en parler
A Broca dena une conversation sur les bizarrerios du systéme
nerveux. Broca, aprds avoir manifesté sa surprise, insista beaucoup
sur-ce fait que les hypnotisés étaient absolument anesthdsiques, et
qu’ll serait possible de remplacer ainsi le chloroforme. .
Dés lo lendemain: matin, qui était, s'il m'en souvient, un samedi, :
et sans que f'en ale eu connaissance, Brooa, désirant expdrimenter
lul-méme, alla & Phopital Necker, ob notre ami commun, Follin,
avait un service; il hypnotisa une jeune femme par le procddé de
Braid, que je lut-avais déerit, ot Follin put lui-ouvrir, sans qu'elle
s’en apargdt, un abods dans une des régions les plus sensibles du
corps; l'anosthésie avait été-parfaite.
L’expérience avait done compldtement réusst, et une méthode
nouvelle paraissait trouvée. Sans perdre-de tomps, Broca. dorivit &
VAcadémie des Solenoes, et Velpeau se chargoa dexposer en gon
nom-et au mion cotte découverte. Cela fut fait deux jours aprds, a
la séance du lundi 7 décombre 1859. N'ayant pas revu Broca, etHISTORIQUE. 7
n'ayant pas assisté-’ la séance de l'Académie dés Sciences, j'ignorais
ces choses, lorsque, le mardi, j’allai a !’Académie de Médecine, dont
je n’ayais ‘pas’ encore l'honnedr. d'etre’ correspondant, kn entrant
dans la galle des. Pas-Perdus, je croisai Velpeau qui, en me yoyant,
se mit & rire, et me dit, en. placant son’ doigt au-desaus ‘de. aes
yeux: « Vous savez, j'ai parlé de'votre affaire hier A l'Institut, Broca
‘m’en avait chargé; c'est fort curieux.» En méme temps, ja fus
{élicité par nombre de membres de l’Académie, et un des assistants
‘me .demanda des détails particuliers. C’était Louis Figuier,. le
yulgarisateur célébre. J’étais, dirait-on aujourd'hui, interviews.
' M. Figuier me démanda &i je voulais bien lui donner des détails
plus complets, car il allalt faire parattre: son Histoire du Mer-
veilleua:, et désirait parler de Vhypnotisme, jé taccompagnai mame
chex lui, et dans le trajet, je luivdis tout @ que je savais. ;
Evidemment,.la question lancée par Velpeau & Vinstitut allait
‘faire grand tapage. .
+: Le lendemain, assistant 4 la clinique de ‘Trousseau, j Je. demandai
au gtand médecin s'il avaié connaissance, ‘de Mhypnotigme et-je te
lui décrivis,
— Non, me dit-il, je ne sais ce que yous voules me:dires. phais,
ajouta-t-il, c'est quelque gasconnade qué vous me dites (4. M. Azam
-est de’ Bordeaux, dit-il a lassistance, et il faut. se méfier des
Gascons.
wom Rien de pls facile que de vous conyaincre ; vous avez certgi-
nement dans vos salles quelque nerveuse, fille ou femme? Jo: vais
Thypnotisér ‘devant vous. >
—~ Oh! certes, il n'en. manque point ici; + essayon et convainquoz-
nous; ces Messieurs et moi ne demandons pas mieux.
on m’améneune jeune fille de quinzo a seize ans, et; au miligu d'une
-assistance attentive et railleuse de. médecins et d’éléves, je l"endors
par les procédés:indiqués par, Braid. Dés qu’elle est en catalepsié, je
demande une aiguille, et aprés avoir placé sa main derridre ga
chuise, je trdnsperce, vivemnent la basé de son pouce, et je laisse
:Daiguille & denieure; etle ne ‘manifeste aucun trouble, elle n’a tien
senti. Je fis sur elle diverses expériences dont je fais: constater..le
résultat, et 1a conviction ‘de ‘tous est bientdt complete, Grand. fut8 Ir PARTIE, —L/HYPNOTISME,
}étonnement et de Trousseau ét’dée Vassistante ; pour ‘tous, ‘comme
pour moi, le fait était certain.
Tous les journaux de médecine du temps “signalérent Ja déeou-
werte nouvelle, et sur le désir du: directeur des Archives générales
‘de ‘médecine, je rédigeai V’article qui suit.¢et avant-propos.
* Beaucoup de médecins, et des'plus considérables;: s’oceupérent de
la: question, particuliéremtent MM. Broca, Verneuil et Mesnet, qui
-firent de nombreuses'expériences; et pendant-les mois suivaiits, il
“fut publié. des’ travaux: importants, “surtout coux: do M. Mesnet qui
font autorité dang la science.
“A ce moment, jé‘ fus: mis‘en’ rapport. aveo'M, Victor Masson,. le
grand éditeur, pére de l’éditeur actuel, pout la: publicatior det la
traduction du livre de Braid. J'ayais en main cette traduction; mais
faite par une personne étrangére’’- la: médecine; elle nécessitait de
Hombreux remaniements. Quelques pages furent.cépendant impri-
mées en placards; mais le temps pressait, et-l'enthousiasme du
‘premier moment s’en* allait diminuant. Aussi, sur le: conseil de
“M. Masson, j’y’renoncai. Le'manuscrit de‘cette tiaduction est resté
des années entre mes mains, et je l'avais donné A mon collégue 6t
ami, M. le-D" Pitres ; il allait le" ‘publier, quand parut la” traduction de
M..Jules Simon, qui:rendait la ‘mienne ‘inutile,
Pendant ce séjour.a Paris, j‘ai-fait, entre autres comimubiestions,
un exposé de mes expériences devant la Société médico-psychologi-
‘que; dont je ‘suis: corréspondant, .et j'y étais écouté'par les: hommes
cles plus compétents;.avec le plus vif intérét.. DEES
Braid, qui vivait, dédaigné & Manchester; m’écrivit 4: Bordeaux
olt:}’étais: retourné, pour ‘me rémercier-d’avoir, par mes‘expériences,
remis en honneur. sa découverte; -et: mlenvoya. un’ volumineux
mémoire’ et les. opusculés’ dont. j'ai -donné les: fitres plus haut.
Malheureusement, 4. sa- mort, survenue-peu apres (mars:1860),
faidu, sur-lademande: de ‘sa veuve, me degeatsir' det ee manuscrit
et de sa correspondance. ~ >
Ce mémoire, autant qu'il m'en’ souvienne, présentait. un. certain
-inbérét; MiJules Simon-l’a eit asa. disposition et la bradutkip la‘fin
de son ‘livre. .
.\ Aprés:la mort.de Braid, j’ai -cherché ALrenouer des: relations: avecHISTORIQUE, 9
sa famille, mais elle ayait quitté Manchester: Des ‘renseignements
ultérieurs, donnés par le consul'de France, m’ont appris que Braid
avait laissé un. fils, te D' James Braid, habitant Burgués-Hall, comté
de-Sussex. J'ai écrit, et je n’ai pas regu de réponse; il y était encore
en 1881.-
Aprés ce mouvement d’opinion qui fut considérable, ot qui dura’
plus d'un an, — les publications du temps en font foi, —le calme se
fit, et il-n’en fut plus parlé que dans les publications du Magndtisme;
les partisans de ce mode d’exploitation de la crédulité publique ov
ses adeptes. sincdres triomphdient ;-hypnotisme, qui n’est: que’ le
magnétisme,. était, disaient-ils; enfin reconnu et adopté par la
science: alors'arriva pour la méthode nouvelle ce qui arrive pour les
gens qu’on rencontre en mauyaise compagnie, on s’en détourne.
Le discrédit- était tel. qu'un de mes amis, ayant recommandé ma
candidature 4 l’Académie de Médecine 4 un de ses: membres: les
plus considérables, celui-ci. lui répondi Ah! oui, Azam-: celui
qui: a lancé: Vhypnotisme... jamais !.... > — Jai ‘aujourdhui
Yhonneur d’étre remplacé par M. Charcot dans’. l'animadversion
de mon-éminent colldgue:
Pendant les seize ou dix-sept'années qui ont suivi, it m’est souvent
arrivé de‘m’entretenir de la question avec d’anciens camarades qui
avaient été, avec moi,:les promoteurs de la premiere heure': je cite-
rai-seulement MM. Broca, Verneuil et Mesnet. Faut-il en parler de
nouveau, disions-nous? Et nous faisions le silence, carle moment ne
nous paraissait pas encore venu, Le vent du doute soufflait toujours,
Cependant un‘ homme éminent, Paul Bert, fit en 1870, 4 la Sorbonne,
‘une conférence sur.ce sujet; mais en ce temps l'esprit public était
ailleurs. Voici la lettre qu’il m’écrivit & ce sujet :
« Paris, 27 avril 1870,
» Mon cHER CoNnFRERE,
» Merci-de votre bonne lettre et de votre envoi. En relisant votre important
mémoire, j’ai regretté‘une fois de plus de ne pas Pavoir eu en“mains au
moment de ma:conférence; je ne me rappelais pas, en effet, que vous aviez
constaté personnellement des faits de suggestion, et me défiais un peu des
assertions de Braid. 7