You are on page 1of 41
A INTRODUCTION Les ouvrages qui servent 4 mettre en cuvre une ou plusieurs branches de I’économie de l'eau s*appellent ouvrages hydrauliques “Waters Works”. Suivant que ces ouvrages sont construits en riviéres, en lacs ou & la mer, nous distinguons les ouvrages fluviaux, lagunaires ou maritimes. Ces derniers ouvrages ne seront pas traités dans le cadre de ce cours. Les ouvrages hydrauliques présentent trois particularités : ~ L'action permanente de l'eau peut entrainer I'usure mécanique, la cavitation des parties des ouvrages en contact avec Ie courant (pile) et & la rupture de certaine structure. = La construction d'un ouvrage influ considérablement sur [environnement Cinondation, changement écologique) et entrainent une modification du régime naturel de écoulement. Dans le eas d'un barrage, cette modification se traduit par unc surélévation du niveau en amont et des dépots de sédiments de plus en plus fins en s‘approchant du barrage (Figure I-1.1). ~ Lesphénoménes d’érosion d’infiltration menace leur stabilité Figure 1-1 Profil en Long Schématique d’un Barrage et de sa Retenue (@aprés Ginocchio, 1959). Les barrages en terre et en béton sont les plus communément utilisés. Les barrages en terre peuvent étre construits avec du sable, de l’argile, du gravier, du cailloux ou une combinaison de ces matériaux. Ils ont unc section trapézoidale (Figure I-1.2) avec une pente m = cig 6 avec 6 angle formé par la ligne inclinée et I’horizontal) de 0.9 & 1.2 comme minimum (pour les roches) et 1.5 (pour les barrages en terre). Suivant le matériau et la consistance de la fondation, la pente peut étre supérieure ou égale a 3.5. Les barrages en béton font partic des barrages gravités comportant les barrages Ligne Ligne La aS Fea Ceay coe ‘ Ba mae af i 13. — 7 as TE Coupe BB J 0 100 13s 4) Vue en plan Coupee Figure I-1.2 : Schéma d’un barrage en terre (Grishin, 1982). contrefort (buttress) ct voite (arch). Les barrages gravités peuvent avoir unc section triangulaire avec une largeur au lit denviron 2/3 de sa hauteur, ou trapézoidal. La forme d'un barrage est soit massive (Figures I-1.3, a, b et c), soit formée d'une plaque qui constitue le radier du barrage (Figure 1-1.3 d). Ce radier forme, quelquefois, le corps du barrage (Figure I-1.3 c) permet de supporter une partie verticale comportant des piles fixes ‘en magonnerie réunies une & l'autre par des éléments mobiles (vanes). Les barrages voiites sont généralement curvilignes en plan (doi leur nom) présentant une face convexe en face amont; la section cn travers (section verticale) de ces barrages sont relativement des parois minces courbées. Les barrages contrefort sont des obstacles moins épaisses que les barrages gravités, soutenus par des contre forts placé normalement et i l'aval des ces obstacles. En Tunisic, sclon la capacité de stockage, le volume ct la hautcur de la digue, les barrages sont classés en : ~ Grands Barrages - Barrages Collinaires ~ Lacs Collinaires Da Gia Cai aie Frac rtement de barrage fixe en lit de rivicie em 4) barrage mobile * : Caraetéristiques et types de barrages (d’aprés Aubert 1949), Figure I-1. Les ouvrages d’adduction sont destinés 4 transporter I’eau a un débit bien spécifié pour des buts multiple, tel que l'alimentation d'une turbine, l'irigation, la satisfaction des ‘demandes en eau des régions semis arides, foumir les demandes domestiques et industriels, le transfert de "cau, le drainage, la navigation. Ces ouvrages comportent les canaux, les galcric, les ponts, les ponceaux (buses et dalots). Les ouvrages spéciaux permettent de contréler Ie débit (vanes), assurer la production de I’énergic électrique (station de hydroélecirique), station de pompage, ispositif anti-bélier, protection des rives et la correction des lits des oueds, la lutte contre le glissements du terrain et I'inondation, L’ensemble de ces ouvrages hydrauliques permet de répondre a des objectifs ‘économiques variables constituent alors un projet intégré de gestion des ressources en eau. 1-2 LES RESSOURCES EN EAU DE LA TUNISIE ET DANS LE MONDE La pluic constitue la source d’alimentation des cours d°cau. Ces demicrs restitucnt tune quantité d'eau plus ou moins imporiante vers la mer. La construction de barrage le Jong du cours d'eau permet de stocker cette eau pour satisfaire les demandes en eau pour Virrigation, 1'Alimentation en Eau Potable, la Protection contre les Crues et la production @électricité. L'Eau dans le Monde 12.2.1 Bilan Hydrologique Suivant la Figure 1-2.3, les précipitations continentales représentent moins que le ‘quart de ’évaporation des océans et que 39% de ces précipitations reviennent aux océans (38% comme ruissellement de surface et 1% comme écoulement souterrain), les 61% qui restent constituent I'évaporation continentale, Cs S| 7 “| Q 9th surles ‘00 oie | Painters Sepscesnisiion 385 Précipitations septa mame Figure 1-2.3 Cycle Hydrologique du Globe et Bilan Annuel en Fonction des Précipitations Continentales (Ven Te Chow et al. , 1989). Les Tableaux 1-212 et 13, donnent le bilan annuel des eaux du globe ainsi que leur répartition sur les différentes sources. La pluviométrie moyenne est de 1270 mnvan sur les ‘océans et 800 mnv/an seulement sur les continents (Tableau I-2.12). Les océans contiennent 96.5 % des eaux du globe (Tableau I-2.13). Les eaux douces sont contenues 4 raison de 30.1 % dans les nappes souterraines et & raison de 69.6 % sous forme de glaces (dont 68.6 aux péles). Ainsi les autres sources d’eaux douces ne représentent que 0.3 % du total des 35 029.210 Milliards de m’ d’eaux douces du globe. Lableau 1-2.12 : Bilan Annuel des Eaux du Globe EAN! INTINENT: Superficie km" 301 300 000 148 800 000 Precipitation koran 458 000 119 000 mmv/an 1270 800 inan 50 31 Km/an 505 000 72.000 Evaporation mavan 1400 484 inan 55 19 Ecoulements vers la Km/an - 44700 mer maovan 300 in/an 12 Cours d’eaux km'/an - 2200 movan 15 in/an | 1 Ecoulements km’/an - 47 000 Souterrains mov/an - 316 in/an : 12, ipleau 1-2.15 : Estimation des Quantites des Kaux du Globe Norn ir Océan 301.3 1.338.000 000 ‘Eaux Souterraines Douces 134.8 10 530 000 0.76 30.1 Salées 134.8 12.870 000 0.93 - Humidité du Sol 82.0 16 500 0.0012 0.05, Glaces Polaires 16.0 24 023 500 17 68.6 Autres glaces et 03 340 600 1.025 10 Neiges Lacs Eaux Douces 12 91000 0.007 0.20 Eaux Salées os 85.430 0.006 - Marécages 27 11470 0.0008 0.03 Cours d’Eaux 148.8 2120 0.0002 0.000 Eaux Biologiques | 510.0 1120 0.0001 0.003 Eaux, 510.0 12900 0.001 0.04 Atmospheriques Eaux Totales 1902.7__|_ 1385984640 100 : Eaux Douces 148.8 35.029 210 25 100 2 Distribution des Ressources Mondiales en Eaux Les Figures 1.2.4 et 1-2.5 donnent les ressources potentielles et les ressources par Habitanvan. D'aprés ces Figures on remarque que la Tunisie est avant derniére du classement avec seulement 4.54 Milliards m’/an et 401.5 m'/an/hab. La Yougoslavie est classée premiére par le volume annuel de ces ressources, qui est de V'ordre de 205 Milliards de m°. Cependant, les ressources potentielles par habitant de la Bulgarie sont les plus importante (24 681 m°/an/hab). 300.0 250.0 200.0 192.0 Km3/an 100.0 Yus SUL TUR FRA A &SP EGY GRE SYR MAR ALB ALG TUN LB. Figure 1-2.4 : Ressources Potentielles de 13 pays méditerranéens. |-4 PROCEDURES DE CONCEPTION Lors de la conception dun ouvrage hydraulique, comme dans tout autre projet de Génie Civil, on peut distinguer trois phases bien caractérisées : 1-4.1 Premiére phase : études préliminaires ou Avant Projet Sommaire (APS) Elle conceme les reconnaissances et les études générales de la zone développer en ablir V'inventaire des realisations susceptibles de satisfaire des besoins soit déja exprimés soit répertoriés dans la zone ~ d'apprécier lintérét économique de la réalisation de ees aménagements Elle comprend les étapes suivantes : = collecte des données disponibles : documents cartographiques, données climatiques, renseignements géologiques, données relatives aux pratiques agricoles et aux besoins eaux. 1-4.2 Deux inventaires des sites potentiels et Critéres de choix : topographiques, géologique et ‘géotechnique, hydrologique, proximité des licux d'utilisation, critéres économiques (E = Vol. Utile de la retenue/Volume de la digue), reconnaissance des lieux, Teconnaissance géologique et géotechnique, examen des sites topographique rapide, reconnaissance du périmette irigable eVou des agglomérations rurales Les études préliminaires & réaliser sont : 1- Etude topographique 2- Etude hydrologique 3- Etude géologique et géotechnique 4- Evaluation des besoins 5- Evaluation des caractéristiques de l’aménagement 0- Choix des sites 7- Schémas des aménagements - Estimations des cotts 8- Enguéte sanitaire et sur le milieu 9- Programme de réalisation 10 Etablissement du rapport de synthése ¢ phase : étude d’Avant Projet Détaillé Elle concemne les études des variantes présélectionnées lors de la phase préliminaire. Il s’agit des études d’avant-projet detaillé qui permettront la réalisation des ‘aménagements. Les études davant projet détaillé comprennent : 1 Levés et études topographiques 2- Etudes hydrologiques 3- Etudes géologiques et géotechniques 4- Evaluation des besoins en eau 5- Etude de régularisation 6- Etudes d’impacts du projet T- Types, caractéristiques et dimensionnements des ouvrages & Les prescriptions techniques 9. Avant-métré et détal estimatif 143 Trois Elle conceme les conditions d’organisation, les prescriptions techniques pour une bonne exécution et les controles qui doivent étre mis en ceuvre pendant la construction des ouvrages. ¢ phase ides de réi n des ouv1 (dossier d’exécution) Moyens pour la réalisation du projet (engins, matériaux, matigres consommables, personnel) ‘Organisation du chanticr Exécution des travaux (séquence des opérations, principaux travaux, controle des travaux) QUVRAGES DE RETENUE U1 DEFINITION DES TERMES UTILISES Un barrage est ouvrage établi dans le lit d'un cours d’eau dans le but de créer une dénivellation enire Ics plans d’cau situés en amont ct en aval. Considérons la scetion cn travers d’un barrage représcntée sur la Figure I-I.1. Le Lac ou bassin artificicl & l'amont «d'un barrage, dans lequel une certaine quantité d’eau est accumulée est appelée retenue. La Morphologie de aire couverte par la retenue est la cuvette. Le réservoir d'eau est une retenue dont "exploitation s‘effectue & niveau variable en vue de stocker et déstocker de Peau, Le tableau I-1.1 regroupe la signification de ces différents termes utilisés dans ce chapiitre et le reste du cours. Figure II-1.1: Caractéristiques de la capacité dune retenue (d’aprés PNUD/OPE,1987). : Définition des termes utilisés (voir Figure II-1.1). Définitions ‘Symboles ‘Niveau (ou cote) des|Cote comespondante aux dép6ts solides dans la| Ns dépéts solide (mNGT) | retenue ‘Niveau (ou cote) du lit de | Cote du point le plus bas du fond duit du cours d'eau| Nr Youed (m NGT) en correspondance avec le parement amont dubarrage ‘Niveau (ou cote) minimal Cote minimal du niveau de Peau dans la retenue o| Ni exploitation (mNGT) | 'eau accumulée peut étre dérivée par la prise d’eau ‘pour utilisation prévue ‘Niveau (ou cole) normal Cote du niveau de eau dans la retenue laquelle) RN dela retenue (mNGT) __| commence le déversement dans I’évacuateur de crues. ‘Niveau (ou cote) des plus| Cote maximale & laquelle peut arriver le niveau de hhantes eaux(mNGT) | 'eau dans la retenue au cas ou se produirait le plus) PHE important phénoméne de crue prévu, i exclusion de 1a surSlévation due aux vagues ‘Niveau (ou cote) de Ta] Cote du plan de Ia eréte du barrage, a Pexclusion des ceréte (m NGT) parapets et d’éventuels murs de protection contre le) Nee batillage Hauteur de retenue | Dénivelée entre le niveau normal de la retenue et celui] Tay normale (m) du lit de Poued Hauteur hors sol (m) | Dénivelée entre le niveau de la eréte et celui dulitde| hy Voued ‘SurGlevation de crue (m) | Dénivelée entre le niveau des plus hautes eaux et celui] hi de la retenue normal. Ce sur-remplissage représente la charge maximale exereéo sur le déversoir on correspondance de la erue de projet. Revanche Dénivelée entre le niveau de la erste et Te niveau des| fy plus hautes eaux, Hautcur maximale du Dénivelée existant enire la cote du plan de elie et] ha barrage (em) colle du point le plus bas de la superficie de Fondation (4 exclusion d°éventuelles _sous-structures e'etancheite) ‘Tranche morte (mr) ‘Volume de retenue situé au-dessous du niveau| Vs rinimal d'exphitation et destiné & ’envasement Volume uille de la retense| Volume d'eau compris entre Ia cote normale de Ia] Vu (a) retenue et la cote mnimale d'explotation : ce volume comprend la tranche utilisable et celle correspondant aux pertes par 6vaperation et par infiltration Volume de laminage | Volume compris entre la cote des plus hautes eaux et| Vi 1a cote normale de retenus Volume (ou capacité)| Volume total d'eau compris entre Ia cote normale de! V fotalede retenue(m') | la retenue et la cote du litde Voued Surface ou superficie dea | Superficie du plan d'esu pour la coie normale del S retenue (m’) rotenve 1l-2 CLASSIFICATION DES CENTRALES HYDROELECTRIQUES ET DES BARRAGES ‘TL-2.1 Classification des Centrales Hydroélectriques Définitions La production d’électricité est assurée par la conversion en énergic électrique de énergie potentielle et cinétique de eau emmagasiné dans une retenue dun barrage. Puisque I’énergie cinétique dans la retenue est trés faible ou nulle dans la plus part des stations hydro¢lectriques, le terme d’énergie cinétique est considéré négligeable. L’énergic potentille, EP, d'un certain volume d'eau est le produit de son poids, W, par sa hauteur de chute h. EP.=Wh (2.1) Pour un débit Q donné, la puissance électrique produite par transformation de énergie potenti est alors P-=0Qh (1-2-2) vee, « : poids volumique de l"eau; La puissance produite par un aménagement est fonction de la charge ou hauteur de ‘chute h (Figure 11-2.1). Profil en long Figure I-2.1 : Aménagement hydrotechnique avec canal amenée a surface libre (Ginocchio, 1959). h = (HL, Hy ou Hy): Hauteur de chute totale (total head), hauteur brute (gross head) ou hauteur nette (net or effective head) qui sont définit respectivement par : Hi=Za- Ze (1-2.3) aver, 2, : cote de l'eau a la limite d'amont de la courbe de remous dans la retenue ; z¢ niveau de l'eau dans le cours d’eau au point de restitution, c'est & dite & la sortie du canal, de fuite. Hy=2e-2s (2.4) aver, Z-: Hauteur d’eau dans la chambre de mise en charge (c’est a dire a l’entrée des conduites forcées ou de la prise d’eau ; zs: niveau d’eau a la sortie du tube d’aspiration. (draft tube) c’est é dire & Vorigine du canal de fuite, Te ~ Hs (U-2.5) aver, He: énergie totale de I’eau a Ventrée de la turbine ; Hs: énergie totale de leau a la sortie de l"aspirateur, Ces hauteurs (ou charges) sont lies par les relations suivantes : ~ AH. (I-2.6) Hy - AH.=H,~ (AH, + AH) (12.7), aver, AH. : pertes de charge due au remous du barrage (74 ~ 7s), dans Vouvrage de prise d'eau, dans le canal d'amenée (2p — Zc) et dans le canal de restitution (25 ~ z-) ; AH. : perte de charge entre C et E (dans le trongon oii I’écoulement s"effectue en charge). La puissance nette maximale est celle qui correspond au débit maximal dérivé Qu: P,=0 70, Hy, (12.8) avec, 9 : rendement de la turbit La puissance disponible a l’arbre de la turbine (ou puissance utile) est une fraction de la puissance maximale : Pm nO a2. La puissance disponible a arbre de la turbine (ou puissance utile) est une traction de la puissance maximale : P.=0nOH, (11-2.9) ‘Suivant le systéme d’unité choisi, la formule (II-2.9) s’écrit comme indiquer dans le Tableau suivant. Tableau I1-2.1 : Formules de débit suivant le systéme d”unité choisi. Systéme ST Systéme Anglo-saxon P(KW) = 0170 H, 11000 =9.806 7 0h [P(KW) = 0 OH, /738= OH, MS P(CV)= © OH,/730=13.3370h | P(HP) = on OH, /550=9 0 H, 88 = 1000 Kg f/m’ = 9810 N/m* = 64.4 bit) Q (m''s) ; (mee) Q (fs) sh (ft) Le Tableau II-2.2 représente les facteurs de conversion des unités de la puissance atilisées Le Tableau II-2.2 représente les facteurs de conversion des unités de la puissance utilisées. ‘Tableau II-2. : Conversion de Punité de puissance Unité de puissance Conversion 1 Kilowatt (KW) = 1000 Tis 1 Cheval Vapeur(CV)ou |= 0.736 KW. Horse Power (HP) Le rapport de la puissance moyenne produite, Wp, & la capacité de la centrale, Wpms définit le coefficient de capacité (Capacity Factor), h = Wo/ Wom. Ce coefficient permet d’évaluer le pourcentage du temps d'utilisation de la capacité totale d’une centrale sur une base journaliére, hebdomadaire ou annuelle. dro ues avec pompage-turbinage (pumped stora; Dans ce cas, les grandes quantités d’énergie générées durant les périodes de faibles ‘demandes quant la capacité de production est disponible sont stockées, pour utiliser par la suite durant les heures de pointes. L’eau est pompée d°un réservoir bas vers un réservoir plus haut quant la demande est faible suivant la hauteur d’élévation Hy (Figure 11-2.2). Au besoin, I"électricité est produite par une turbine implantée dans un réservoir bas. A cause des pertes par frottement dans la conduite forcée et les pertes dues aux imperfections du rendement des pompes et des turbines, les deux tiers seulement, de I’énergie utilisée pour le pompage de eau sont récupérée. ©) Cent Figure I-2.2 : Principe d’aceumulation par pompage (Ginocehio, 1959). Le bilan d’énergie entre le pompage et le turbinage peut se faire sur la base du jour ou de la semaine. Mais, sachant le cycle hebdomadaire nécessite un volume de stockage plusieurs fois supérieur & celui du journalier, le cycle hebdomadaire n’est pas économique cen général. Dans une centrale od le pompage-turbinage se fait avec un grand coefficient de capacité pour le transfert dimportantes quantités d’énergie des heures creuses vers les heures de pointes, Ia perte d’énergie peut s’avérer non économique. Cet inconvénient des centrales avec pompage-turbinage, peut étre dépassé quand l'eau pompée est utiliste ‘comme un stockage de secours. De nos jours, Ics réseaux électriques modemes nécessitent une réscrve alternative Spinning reserve capacity». C'est une capacité de production supplémentaire au-dessus de celle prévue pour satisfaire la demande maximale, et instantanément disponible pour Ia «genération d’électricité en cas de panne des équipements ou d’augmentation exceptionnelle de la demande (Figure II-2.3). 11-2.2 Classification des barrages Parmi les diverses classifications possibles, nous retiendrons les deux suivantes : @aprés Ia fonction et la structure et suivant le type de matériaux constituant la digue, le mode de résistance a la poussée de l’eau et le procédé de construction (Ginocchio, 1959). i sification des retenues d’aprés les utilisation diverses de D’aprés les possibilités d’accumulation de la retenue, nous distinguons les barrages exhaussement et barrages daccumulation. Cette classification est lige avec celle adoptée pour Ics aménagements hydroélectriques (voir paragraphe I-21). Les barrages qui jouent sculement un rdle d'exhaussement sont principalement ecux des aménagements de basse chute (H, < 30m; H, hauteur de chute nette) «genéralement situés en basse vallée, comme le barrage Laroussia sur la Medjerdah. L’exhaussement est caractérisé par la hauteur de retenue maximale, hy. différence entre la cote du plan d’cau a la retenue normale au droit du barrage ct la cote du fond du cours «d'eau au point le plus bas de celui-ci dans la section occupée par le barrage. Les barrages d’accumulation sont ceux des aménagements de moyenne (30 Pressions exereées par l'eau sur certanes faces du barrage en contact avec le sc, par suite de infiltration et da cheminement de l'eau dans le terrain. Ces pressions peuvent coatribuer a la dislocation du basrage ou @ son déplacement ensemble. Cy Délavage du sol avoisinant par entrainement progressif de matériaux (&rosion interne). avec ‘comme conséquence ulime = = soit une perte d'eau telle que le barrage ne ‘emplit plus sa fonction = soit la destruction du barrage par dislocation cine) Tendance a ccomtoumement da barrage, au ravers des terrains. environnants, soit pardessous le [C. Pénétration dans | comps ou le radier di letermin barge, soit par voisinant derrigre ses ancrages (Figure I-S.1 ¢) | latSraux dans le terrain cnplace. C Pete Peau C; Pressions exereées par Peau sur cettanes faces ‘du barrage en contact avec le sol, par suite de VVinfiltration et da cheminement de l'eau dans Te terrain. Ces pressions peuvent coatribuer& la dislocation du barrage ou a son déplacemeat ensemble. (©, Délavage du sol avoisinant par eatrainement ‘progressif de motériaux (éresion interne), avec ‘comme conséquence ultime = ssit une porte deat telle gue le barrage ne ‘romplit plus sa fonction - sit la destruction du barrage par dislocation ‘ou déplacement d’ensemible, par suit de la disparition partielle du teri servant d'appui Actions ‘yramigues D. Franchissement ‘de obstacle (Figare ILS. d) Se produit et eniraine D; Frottement sur les magonnerice de V'eaw ot dew ‘matiriaux entraings par clle, excrwant une usure ‘des magonneries qui peut se prolonger jusqa’a Ia dostruction da barrage D, Efforts exercés par los masses d'eau on ‘mouvement cu contact di berrage, tele que pressions tant staique que dynamiques, ). ‘5. Efforts exereés par les masses d'eau en ‘mouvement en contact du barrage (D.), 6 Approvisionnement en lant ce qui réduit la résistance des magonneries aux ‘divers efforts qu’ellessupportent (Br) 7. Usure superfcille des magorneries ‘due aux frotements, ce qui rédut eur résistance dans des corsitions analogues wa ww Dimensions ot formes appropries (Ai, Cs, Bs Cs, Ds Ds, Bs ot Dy) Armatures métalliques (A, et B:) Diminution de la porosité du barrage (Bs cB) Améliration ‘de la résistance & Vusure des _magonneries ou exécution d'un’ revétement protccteur (D1) Exévution sur le sol ou dans le sol un rideautanche relié au barrage (C2 Cy etDs) Exéeution d'un revétement protecteur du sol (Cs et Ds) placement d’ensemble por basculemea! ou glissement ‘surfaces de magonnerie avec laquelle ‘lle ext aormalament an contact (A,) | Amelioration du poids spécifique Pression qi, ot fat Pinfiltration de Veau a travers Ie tersin, vionnent | Ancrages travaillant & la traction s'exercer sur certsings surfaces de rmagonnerie en contact avec celuinci ©) ressions exercées par Feat sur les | Dimensions et formes appropriges (Ai. C:, Cs, Ds et D3) dos magonneries (A, et Ds) contre Ie danger do basctlement ct de glisement (Ai. Cs, Cs, Dyet D3) (Figwe-S.1) [3 Dispartion par éresion (interme ow | Ancrages— tavaillant au fexierne) d'une partie du terain | cisaillement conte le danger de Fappui, ce qui provoque Ia | glissement (A1, Ca, C3, Ds ot ‘upprestions de certaines pressions | D3) {poussées en bunées) ot) de certnins | Exécution sur le so ou dans le sol fiotioments favorables & la stabilitg | d'un rideau stanche roliS au (Cou) barge (C:.€; ts) 4 Efforts exoreés par les masses d'eau | Exécution d'un rovétement ‘en mouvement au contact du barrage | protecteur da sol (C; et Ds) Ds) TInfiation & travers fe coms ow Te | Dimensions et formes appraprices radier du barrage (3) (B.C.Cset Do) 2 Infiltation & travers leselavoisinant | Diminuton dela porosité du Porte d'eau ico barrage (B:) (Giguree IFS.1 et 1152) 3. Dichaussement ov contoumement | Exécution sur le sol ou dans le sol ‘du barrage a la suite d'une érosion interne ou externe (C; et Ds) Exécution Wun revétement d'un rides étanche ro barrage (C\,C)et D) protecteur dusol (Cy. Cs et.) ILS BARRAGES RIGIDES (EN MATERIAUX ASSEMBLES) Ils regroupent les barrages poids, contreforts, voute, et voutes multiples qui différent les uns des autres par la forme de Pouvrage. La construction de ces barrages est presque toujours réalisée en utilisant le béton (la magonneric de moellons est de moins en moins employée). Le béton utilisé dans la construction des barrages rigides est constitué de gros éléments de dimensions inféricures 4 250 mm. Le choix de gros éléments présente deux avantages: résistance & Ia rupture par compression, c,, plus grande (a; proportionnelic & la racine cinquiéme des dimensions des plus gros agrégats) ct prix néduit des installations de concassage. ‘Une comparaison des dosages types des bétons de masse, de parement et ordinaire des autres parties (déversoirs, supports de vannes des évacuateurs, galeries, batiments des usines hydroélectriques etc...) est donnée dans le tableau suivant : ‘Tableau 11-6. josage type du béton des ouvrages hydrauliques ‘Composants Béton de masse | __Bétonde | Beton ordinaire (Kym) _ parement (Kg/m’) ‘Ciment 250 300 ‘Sable (0-2) mm 330 300, ~ ‘Sable (0-4) mm 170 150 800 Gravillon (12-25) mm 565 365 1800 Pierre (70-150) mm 1070 1070 = Eau 150 155 100 La résistance a la rupture par compression o,, d'un béton a gros agrégats au dosage en ciment de 2500 Kg/m’ peut étre caractérisé par les valeurs suivantes : 250 daN/em’ a 90 jours et 300 daN/em’ a un an. Les contraintes admissibles o. (valeurs maximales des contraintes calculées) ont été sans cesse accrues depuis que Ion utilise le béton dans la construction des barrages. Par ‘exemple, en France, c- a passée de 25 daN/cnt* en 1935 4 100 daN/cm* en 1955. Soit des coefficients de sécurité, o/c. de plus en plus faibles. La fabrication ct la mise en place du beéton au barrage comprend les apes suivantes ~ Extraction des agrégats (carriéres, cours d’eau, plages, ..) = Concassage, criblage et lavage des agrégats sur site - Fabrication des bétons : usine a béton comprenant essenticllement (silos & agrégats + cuve a ciment + doscurs + trémic de remplissage ~ bétonniéres + trémies & béton) - Misc en place des béton (blondins ou transportcurs 4 cables, grucs, ct pompes de bétonnage). Le contrale de la qualité des bétons est réalisé dans un laboratoire de chantier ; il ‘comporte, en général, I’essai de rupture par compression d’échantillons en forme de cubes de 20x20 em de coté, confectionnés spécialement ou de carottes cylindriques prélevées dans la masse de Pouvrage. 11-6.1 Bai ids ou « wity dams) Ce sont des barrages en béton ou en magonneric qui résistent aux forces auxquelles ils sont soumis, entiérement par leur poids propres. En pratique, le parement amont présente un léger fruits (m == H/V = 0.05) et la somme des fruits des parements amont et aval est voisine de 0.75, L°engraissement du profil permet Iétablisscment d°un passage en créte avec une largeur de 4 6 m, Enfin, le parement amont présente, en général, une forme cylindrique pour éviter que des contraintes de traction ne prennent naissance dans le béton au voisinage de ce parement ; dans ce cas le barrage se comporte comme une voiite travaillant & la compression. Dans certains cas. le parement aval présente une forme en marches descalier pour des raisons de coffrage et de construction. Forces agi sur un barrage poids La recherche des conditions de stabilité des ouvrages et le calcul des contraintes dans les matériaux qui les constituent nécessitent la connaissance des forces appliquées & ces ouvrages. Celles-ci sont communes aux différents types de barrages fixes et sont représentées sur la Figure II-6.1. Les calculs de stabilité sont effectués en décomposant le barrage en tranches verticales de largeur unitaire, 1m, supposées indépendantes les une des autres. Les vérifications doivent étre faites, en principe, pour toutes les assises horizontales de Vouvrage. (1) répanttion triangulaire (2) rSpanttion trapSzoidale Figure I1-6.1 : Force agissant sur un barrage rigide (HB Civil Eng,). Force de pression de eau (poussée de Meau) Q : C’est la résultante de la composante horizontale de la force de pression hydrostatique de l'eau F;, et de la composante verticale de pression Fy. © La force hydrostatique a une distribution triangulaite est détermi suivante : par ta formule rapes (16.1) avec, p masse volumique de l'eau ; g accélération de la pesanteur ; h : hauteur amont du barrage. F, passe par le point G* défini par (E*A* = 1/3 (p gh); E°G'= 1/3 h). © La composante verticale de la force de pression F, est donnée par : F, = pg (volume ABC) (1-6.2) F, passe par le point G défini par (AE = 1/3 BC ; FG= 2/3 h). Cette force s’annule pour un parcment amont vertical, Ainsi, la résultante de poussée de l'eau (composante normale au parement amont de la force hydrostatique) est: = (11-63) sina 2sina od, « est angle que fait le parement amont avec horizontal. Pour un parement vertical, sin a= 1, et = F, =the Force de pression des vases F, : Cette force représente la pression des vases déposées & la bbase du barrage. Cette pression peut étre calculée par Ia théorie de Rankine pour la pression des terres, appliquée au poids apparent ou submergé des vases : 1 (te), eh (11-644) l+sing, avec, py: masse volumigue des vases ; angle de frottement du sol ; h, : profondcur des veucs deprsécs. Poussée de Ia glace Fy: La glace qui se forme 4 la surface du plan d’eau du réservoir en hiver, a 1a suite (augmentation de la température, exerce une poussée horizontale au voisinage couronnement en haut du parement amont du barrage. Cette poussée peut varier de 10 4 50 tml. A titre indicatif, les barrages suédois sont calculés avec une force de 30 ur Forces d'actions des séismes Fs et Fs: Ces forces représentent les composantes horizontale et verticale des forces élération dues aux séismes. Aux USA, la plus part des barrage des régions actives ont été dimensionnés pour une accélération égale a 0.1 g, soit le dixiéme de l’accélération de la pesanteur, agissant dans toutes les directions. Force d’inertie d'un tremblement de terre F, : Cette force représente la force d’inertie de l'eau sur la face amont du barrage, suite a un tremblement de terre. Une bonne approximation de cette force est donnée par Von Karman : F,=0555a ph" (16.5) sina avec, a: accélération due au tremblement de terre; p: masse volumique de l’eau : h : hauteur d’eau en amont du barrage. Cette force s’applique en un point situé 4 0.425 h au-dessus de la base. Force de sous-pressions S : Les sous-pressions sont des pressions internes de soulévement (qui résulte des fuites d’eau a travers les pores ou les canaux capillaires des fondations ou a travers des joints non étanches des ouvrages en magonnerie. Cette force agit sur toute la longueur de base du barrage. La distribution des sous-pressions sur la base plane du barrage est, en général, supposée linéaire pour le calcul de stabilité; elle décroit de l'amont vers aval du fait des pertes de charge dans les canaux capillaires. Pour une répartition triangulaire, la sous-pression sur le parement amont partant est P) = p gh et s’annule sur le parement aval si celui-ci est 4 la pression atmosphérique (profil (1) sur la figure I1-0.1). Si le parement aval contient une certaine profondeur d'eau, la répartition des sous pressions est trapézoidale, comprise entre P) en amont et Pen aval (profil (2) sur la figure II-6.1). Par exemple, pour un barrage poids de hauteur h et de base B = 3/4 h et en supposant une répartition triangulaire, l’expression de S sur une largeur unitaire spe Bh=2 pelt (11-6.6) Ss 2 La force $ apparait donc comme une fraction de la pression hydrostatique (p g h). Poids propre W : Elle s’applique au centre de gravité de la section transversale du barrage et dépend de la forme de cette demiére et de la densité moyenne des matériaux. Dans le cas d'un barrage en magonnerie ou en béton, la densité est de l’ordre de 2.4 4 2.5 ; pour les barrages en terre compactée, elle est comprise entre 2.1 et 2.3 suivant le type de matériau. Le poids d’un barrage de section trapézoidale est donné par : w=tdpa(e+tyh (1-6.7) avec, d= p/p : densité du matériau constituant le barrage (Pq étant la masse volumique du matériau). Autres forces: certains ouvrages sont calculés en prenant en considération les effets thermiques (cas des barrages rigides sculement) ct des efforts dus aux explosions des bombes en plus des efforts dus tremblements de terre. Conditions de stabilité des barrages poids Soit le profil en travers OAB d'un barrage de forme triangulaire (la plus i ésenté sur la figure II-6.2. Considérons pour simplifier que ce profil est soumis aux trois forees principales suivantes : ~ Poids propre, W, appliqué au centre de gravité G, = Poussee de l'eau, Q, appliquée au point Po, ~ Sous pressions, S, son point d’application est P pour une répartition triangulaire. La résultante de ces forces est équilibrée par les réactions de la surface d’appui AB. Figure 11-6.2 : Forces appliquées 4 un barrage poids (Ginoechio,1959). Dans l’étude sommaire de stabilité qui suit, nous vérifions la stabilité de la partic du barrage situé au-dessus de I'assise AB. En téalité, les verifications doivent etre faites pour toutes les assises horizontales A°B’ du barrage (Figure 11-6.2). Nous supposerons pour simplifier que le parement amont du barrage est vertical et que le parement aval a un fruit m= HV. Les conditions d°équilibre peuvent étre décomposécs en deux groupes : = équilibre statique (glissement, renversement) = _ équilibre élastique interne (corps du barrage) et exteme (Fondation) Stabilité au glissement des b: zes poids Les forces horizontales (YF, ),telles que la poussée de l'eau, Q, et des vases, qui s’exervent sur le barrage tendent & le déplacer vers aval. La résistance 4 ces forces horizontales (résistance au cisaillement) cst offerte par les fondations grace a leur cohésion c, et A leur coefficient de frottement (ig @). En général, la cohésion est considéré négligeable et la stabilité au glissement est assurée si la condition suivante est satisfaite : ah LF Pour un frottement béton-béton et béton-rochet de qualité: tg @ = 0.75. Si la fondation est constituée de roche plus tendre (calcaire, marne), le frottement est plus faible et nous pouvons adopté tg @ = 0.00. Le coefficient de sécurité au glisscment doit vérifier : I (11-6.9) = “YA Cette condition exprime que la composante horizontale des forces appliquées est inféricure a la résistance due au frottcment de louvrage sur la section AB et peut s‘écrire sous Ia forme : Q< 129-5) (11-6.10) Si le diagramme des sous-pressions est triangulaire, ["équation (11-6.10) s"exprime ‘comme suit: ie tse dmh* -jar) (16.11) , (Digg soit pour, tg g = 0.75 et d= 2.4, m> 0.96 ; et si les sous-pressions sont négligeables, cette (11-6.12) 2055 (11-613) digo En pratique, on donne au fiuit m une valcur égale & 0.75, et la condition de non ‘glissement est assurge en réduisant les sous-pressions au moyen d'un réseau de drains Yerticaux (Figure I1-6.3). Drainage sub-vertial Z Drainage périmstral du massif de la fondation Figure I1-6.3 : Coupe dans I’axe du barrage — systéme de drainage (PNUD/OPE, 1987). b) Stabilité au renversement des barrages poids Le rapport moments résistants (poids propre de louvrage W) ct des moments motrices (poussée de l'eau Q et sous-pression S par exemple) définit le coefficient de sécurité au renversement : ee 1 (1-6.14) yu F, Si le diagramme des sous-pressions est triangulaire, la condition (II-4.10) s*écrit comme suit : fh amt i — Lm? he (11-6.15) 63 3 doit — (11-6.16) 2(d-1) soit pour d = 2.4, m>0.60, condition respeciée dans un profil type ot m= 0.75. Les barrages poids ont en général, une face amont légérement inclinge pour faciliter la construction et éventuellement pour augmenter la stabilité de ces ouvrages. Jes pols (equunpre erasuque) La méthode de calcul consiste 4 déterminer les contraintes dans les sections horizontales, 4 partir des formules de la flexion composée (RDM : résistances des matériaux), compte tenu des actions extérieures appliquées a Mouvrage et d°éventuelles actions internes telles que les pressions interstitielles dans les fissures. La sommation des moments des forces verticales par rapport 4 n’importe quel point ddu barrage (point B par exemple) donne les contraintes (pressions) normales au sol (Figure T1-6.4) : ZF. xf bh b avec, e: excentricité du point d’application de Ia résultante des forces appliquées 4 Vouvrage par rapport au centre de gravité de la surface de base B; °F, : la somme des forces vertleales appliquées a Vouvrage (W et S) o,= (9%) eto, = (46%) (11-6.17) Figure I1-6.4 : Stabilité au renversement (PNUD/OPE, 1987). 1) Calcul de fatigue du béton 1 faut verifier que ces contraintes normales ne soient pas trop élevées pour le rochet, ‘ou sol de fondation ; ct que la pression minimale reste positive (pas de traction), cc qui Equivaudrait & vérifier que l'excentricité reste dans le tiers central de la base b : 4 l<¢ (11-6.18) 2) Condition de non écrasement Les contraintes de compression les plus élevées se produiscnt au voisinage du point B. Il convient de vérificr que ces contraintes ne doivent pas dépasser une eertaine fraction (généralement 30 %) de la contrainte de rupture en compression du matériau constituant le barrage, béton 4 28 jours (cette condition est toujours vérifiée pour les petits et moyens barrages). 3) Condition de non-traction Les contraintes les plus faibles se produisant au voisinage du point A, doivent rester positives (Ie béton ne peut supporter de traction) et garder une valeur suffisante pour qu’en cas d’infiltration ou fissure, le calcul ne soit pas remis en cause. [I faut pour cela que la masse de la partie de louvrage située au-dessus de AB soit telle qu’en tout point du parement amont la contrainte de compression due au poids et a la poussée de l'eau soit au moins égale a la pression hydrostatique (p g h). Cette condition, dite de Maurice Lévy, se traduit par: m>0.88 (pour d=2.4) (11-6.19) En pratique, le fruit adopié du barrage est réduit & m = 0.75 et un drainage du barrage permet d'éviter Ics sous pression (Figure II-6.3). 4) Ecran d’étanchéité Les sous-pressions jouent un réle important dans la stabilité des barrages. Pour réduire ces sous pressions, un eran d’étanchéité est réalisé a le base du parement amont. Le diagramme de sous-pression sous effet d'un éeran d°étanchéit8 vertical est représenté sur la Figure II-6.5. Cet écran est réalisé au moyen de forages dans lesquels on injecte un coulis de ciment. Le dosage de ciment est plus élevé dans la zone comprise entre le drain et Vecran a-eancnente que aans ta masse ae r ouvrage : par exemple 3uv a 390 KgMY sur UN épaisseur de 243 m, au lieu de 200 4250 Kg/m’ dans la masse. Ecran d’étanchéité Figure 11-6.5 : Diagramme des sous pressions sous I’action dun éeran d’étanchéité vertical (PNUD/OPE, 1987). d) Stabilité externe (étude des fondations) a- Stabilité au poinconnement En exergant une charge croissante sur une fondation, il arrive un moment oit une rupture plastique se produit dans celle-ci: c'est le phénoméne de poingonnement qui se produit lorsque la charge exercée est égale a la charge limite de la fondation crim : a. =Fll-02)7, N, +7, DN, +l +02e N. (11-620) avee, 7." poids volumique du sol ; B et L : largeur et longueur moyennes du barrage ou de la fondation équivalente ; C : cohésion du sol ; D : profondeur d’enterrement ; N;, Ne Ne: termes fonctions de langle de frottement 0, donnés par le Tableau suivant : Tableau II-6.2 : Coefficients N,, Ny, N. de la charge limite de poingonnement eC) Ny Ng Ne 0 0 1 S14 5 0 1.56 6.47 10 I 2.49 8.47 15 2.33 3.04 11.00 20 4.97 0.40 14.80 25 .40 10.70 20.70 30. 21.80 18.40 30.10 35 48.00 33.30 46.10 40 113.00 04.20 75.40 45 297.00 135.00 135.00 La contrainte admissible, Gain = otin/F., ott F, est un coefficient de sécurité qui ticnt compte des différentes incertitudes et approximations faites pour calculer time En ‘général, F. est pris voisin de 3. Le calcul & court terme (c,, gy) est généralement le cas le plus défavorable. Lorsque L est grand par rapport & B, l'équation (II-6.21) se réduit 4 la formule de Terrzaghi : (1-621) b- Calcul des tassements du sol de fondation Le tassement le plus important pour les sols est le tassement de consolidation qui peut étre estimer comme suit : © Détermination de la répartition des contraintes, ‘© Décomposition da sol en un certain nombre de tranches de telle fagon que la contrainte moyenne dans chaque tranche varie peu. Calcul du tassement de chague couche de la maniére suivante : (11-6.22) + 6:1 indice des vides aprés application de la surcharge, valeurs ‘obtenucs de l'essai ocdométrique. Le tassement de l'ensemble des tranches formant le sol de fondation est done : w=>, (11-6.23) oi, n : nombre de tranches, c- Etanchéité et drainage des fondations Pour réduire les sous-pressions sou la base du barrage, plusicurs méthodes peuvent etre distinguées : = soit un écran vertical d’étanchéité qui coupe en totalité les couches perméables. Cet écran peut étre simplement constitué par une tranchée remplie de matériau étanche ‘compacté cn prolongement du noyau si ce demier est prévu ou du massif du barrage en sol étanche homogéne. - Soit d'un tapis étanche horizontal amont. Cependant, un tel tapis ne permet pas toujours de diminuer convenablement les fuites d'eau sous le barrage. Il est alors conseillé d’adjoindre aux matériaux argileux des polyméres synthétiques et de la bentonite qui rendent I’étanchéité du tapis plus efficace. L”épaisseur du tapis doit avoir ‘au moins une épaisscur de Im aprés compactage. = Le drainage vise réduite et, si possible, a annuler les sous-pressions dans la masse de Fouvrage et dans les fondations (Figure 11-0.0). Il est réalisé au moyen de puits verticaux de 0.50 a 1 m de diamstre, dont la distance entre axes est de l'ordre de quelques méires, établis & proximité du parement amont. Ces puits débouchent dans des galeries transversales relies & l'aval ; eau d'infiltration s’écoule par ces galeries. Puits de drainage § 0.800 m SS WN AN Se Conduite foreée DIN x Ss Galerie de drainage et de visite 3.00 m Drain collecteur 60.800 m Figure 11-6.6 : Réseau d’étanchéité et de drainage des barrages rigides (Ginocchio, 1959). 11-6.1.3 Conclusion Les barrages poids peuvent étre construit sur des fondations en terre, mais dans ce cas leur hauteur doit étre limitée & 20 m. La raison principale de recours aux barrages poids est leur capacité a laisser passer des crues importantes par leur sommet (submersion) sans dommages appréciables. Leurs prix de consiruction et de maintenance sont souvent plus levés que ceux des barrages en terre ou en enrochements de hauteurs et longueurs en crete ‘comparables.

You might also like