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EDITION NATIONALE DE MUSIQUE CLASSIQUE N° 5433 ALFRED CORTOT Edition de Travail des (Euvres de LISZT SONATE EN SI MINEUR TRAVAILLER, non seulement le passage difficile, mais la diffictlté méme qui s'y trouve contenue, en lui restituant son caractére élémentaire. ALFRED CORTOT EDITIONS SALABERT 22, rue Chauchat - PARIS 575 Madison Avenue and 57* Street - NEW YORK Printed in France SONATE EN SI MINEUR dédiée a Robert Schumann Avant-Propos Entre toutes les ceuvres_elles sont prés de quatre cents dont l’infatigable génie de Liszt a doté le répertoire des pianistes_il n'en est pas qui témoigne d'un plus éloquent postulat musical que l'admirable Sonate qui fait l'objet de la présente édition. Ebau. chée dés 1849,reprise et terminée & Weimar durant les années 1852-53,au cours de la période créatrice étonnamment significative qui donnait également jour aux douze poe. mes symphoniques et @ la géniale Faust-symphonie;dédiée & Robert Schumann en signe de reconnaissance pour la marque d’affection admirative dont celui-ci I'avait honoré en lui consacrant Venvoi de la Fantaisie en Ut majeur op.17,elle représente non seulement Vintensif et lucide effort qui tendait a affranchir la forme Sonate de ses contraintes tra. ditionnelles,mais encore,et envisagée d'une maniére intrinséque,1'un des sommets de la littérature de notre instrument. Nul programme ne précise la tendance de cette gigantesque composition,dans laquel. le toutes les ressources du piano sont mises en ceuvre avec une nouveauté,une ingéniosi.. té d’écriture prodigieuses. Mais les thémes s'y affrontent dans un tel sentiment de plasticité dramatique que lon ne peut s'empécher de leur attacher un sens symbolique,de les faire passer du plan de lab. straction constructive sur celui de la sensibilité purement humaine, et d'entrevoir ainsi le conflit des émotions sous le choc des propositions musicales. Le champ,ici,est grand ouvert @ l’imagination de l'interpréte,et on ne pourrait suppo- ser qu'il s'y veuille tenir a la seule qualité de la présentation instrumentale sans méconnai. tre grandement l'intention secréte du compositeur,et par voie de conséquence indirecte la raisond’é. tre essentielle du postulat idéologique qui entraine sa conception hors des sentiers bat tus du formalise conformiste et loin de lordonnance conventionnelle,en trois ou quatre é~ pisodes de genre et de facture déterminés. Cest ainsi que I’on se croit autorisé & suggérer au virtuose éprouvé qui se risque & Ja traduction de ces pages monumentales,et qui forme par la méme te téméraire projet de rendre un auditoire attentif, pendant la demi-heure nécessitée par leur exécution inin. terrompue,au sort des trois thémes dont les transformations multiples constituent les pé_ ripéties dune veritable action musicale, adoption d’un argument poétique susceptible de se modeler avec une certaine vraisemblance l’enchainement organique des sonorités. Entre tous les sujets qui peuvent se proposer au choix de l'interpréte,il n’en est pas, A notre gré tout au moins,qui puisse témoigner d’une plus entiére concordance avec la ten. dance générale de la composition que celui qui consiste @ supposer,au travers de ses diffé. rents aspects,de ses contrastes aussi bien que de sa logique expressive,les débats de cons. cience qui emplissent l'ame tourmentée de Faust la recherche d'une insaisissable vérité. Et il semble bien que chacun des épisodes qui constituent l'ensemble d'une ceuvre tour a tour fébrile ou méditative,se préte a étre déchiffré & la lueur du texte de Geethe, Car ce sont,dés les premiéres mesures, les mémes interrogations anxieuses, les mémes inquiétudes devant le mystére insondable de lexistence. Puis,voici les modifications des thémes qui paraissent vouloir successivement suggérer toutes les modalités de ce fiévreux désir de bonheur qui revét parfois la forme du désespoir, et dont nulle promesse d’idéal ne saurait,semble-t-il,combler les impérieuses exigences. Les passions, les enthousiasmes, les découragements s'y joignent dune semblable ar_ deur et d'un pareil excés. EAS 4520 EMS 6438 Et tandis qu’un élan impétueux anime irrésistiblement la progression d’une mé. lodie,une autre mélodie chargée d’amertume ou de doute est 1a,qui se profile-dansson om_ bre,et comme s'il appartenait 4 son réle musical de saper une illusion ou de persifler un élan généreux.Plus loin,un motif caressant apparait,qui semble dire la pureté attendrissante de VEternel Féminin,de cet“Ewig Weibliche"dont parle le poéte. Tl n'est pas jusqu’a la silhouet. te énigmatique de VEsprit de négation,du Méphistophéles légendaire,qui ne fasse irruption en ricanant dans la satanique Fughette qui prépare la réexposition des motifs principaux, tout en les parodiant. Et de méme que la conclusion du second Faust annonce la rédemption des ames péche. Tesses,de méme 'ceuvre se termine en une évocation pacifiée des trois themes, présageant, elle aussi,sur le plan des sonorités mystérieusement suggestives,la délivrance et le repos éternel. ‘IL va de soi que ce commentaire imaginatif nous est strictement personnel et que Yon ne prétend nullement Pimposer & Pinterprétation du chef-d’euvre dont les pages qui suivent tendent faciliter l'étude technique. Mais peut étre y trouvera t-on le point de départ d’une argumentation idéologique complémentaire,laquelle,on y insiste,parait indispensable ala Juste traduction d'une musique qui,ainsi que Liszt en a Iui-méme défini la tendance secré. te,tend a devenir non plus une simple combinaison de sons,mais*un langage poétique plus apte, peut-étre,que la poésie elle-méme,a exprimer tout ce qui,en nous,franchit les horizons accoutumés, tout ce qui échappe & V'analyse> Et cependant,et & ne vouloir s’en tenir qu’ celle-ci sur le plan strictement architectu. ral que lui assignent certains commentateurs,on whésite pas a affirmer que le génie de Liszt ya ouvert, pour plusieurs générations de compositeurs,un horizon entiérement neuf, en leur proposant un principe d’argumentation thématique jusqualors totalement inexploité. La variation en est & la base,de méme que dans l'euvre beethovenienne de la méme pé_ riode,mais une variation étonnamment mobile, assouplie, plastique,et qui prend texte des the. mes essentiels,exposés chacun 4 leur tour et 4 leur place,avec la ferme concision,le relief saisissant qui conviennent la présentation des protagonistes d'un véritable drame sonore, pour fournir tous les éléments du développement,y compris méme la figuration des dessins mélodiques secondaires ou les éléments du rythme d’accompagnement. Et ces thémes vont étre appelés & se passionner, s’attendrir,4 s'enthousiasmer, animés une existence musicale multipliée,du seul fait de leurs modifications de caractére et sans que leur contexte mélodique se voit matériellement altéré. Dire que cette composition est cyclique serait trop peu dire. Elle puise dans la logique de son mécanisme intérieur toute la subtilité instinctive des réflexes d'un organisme vivant, et nulle autre cause que celle de l’émotion et du sentiment expressif ne parait déterminer le Tappel des motifs générateurs ou la raison d’étre de leurs transformations successive. Crest déja,dans le domaine de la musique instrumentale, l’application du‘‘leitmotiv” a. vec toute sa signification poétique, mais non en vertu d’un systéme prémédité ou d'un mode @argumentation théorique précongu. Au reste,Vatmosphére wagnérienne avant la lettre de cette couvre ne saurait manquer de retenir, par maints détails, attention de Vinterpréte. Et pour mieux établir Vinfluence que le caractére de cette musique a pu exercer sur la conception de V'auteur de la Tétralogie et de Parsifal (dont la rédaction & cette époque n’était Pas encore entreprise) il suffirait de citer ces mots que Wagner écrivait & son futur beau-pére, aprés avoir pris connaissance Londres, en 1855,sous les doigts de Karl Klindworth,de la Sona. te qui venait de’paraitre:‘“Ta Sonate est belle au-dela de toute expression, profonde,noble, subli. me comme tu l'es toi-méme.’ AC. W.B, Les indications de doigtés ou de nuances mentionnées entre parenth@ées dans la présente édition sont conformes aux corrections manuscrites apportées par Liszt sur un exemplaire de premier tirage de cette so_ nate consereé au Musée Prangois Liszt de Budapestetdoot i mia é.é obigeammentgennis de pene copie. ‘La plupart de ces annotations se voient au reste commentées dans les notes relatives aux passages qui Jes contiennent. On signale,parailleurs,la différence quil y a lieu d’établir entre les detix indications de, pédale dont. on a fail usage dans cette révision. Lis imentionhabitelle $d @ implique la teaue de la pda forte jusuay signe derelevée La mention 32. non accompagnée de ce signe ne sapplique en principe qu’a la note laquelle elle se voit affectée. EAS 1452 EMS 5438 & Robert Schumann SONATE EN SI MINEUR Edition de Travail par Alfred CORTOT FRANZ LISZT Lento assai ——. 24 mio, (Dp sotto yo P quasi pte 23. EG Sea S tbe 3 t se a Ba. @ me ee ede (@) Ces dix sopt mesures initiaies guffisent hn proposition successive des Urols themes dont les transformations multiples Wont animer fe comportement uitnieur de tue Ta composition. ‘Ghacun deux ay voyant formule avec wa relief ealsizeant et gravé, pour ainsi dire, dans la substance sonorejen em. pruntant In lapidaire concision dune puiseante inscription votive eo tont cos trole motife qulydliatée ou contraciae, arcioulge tani6l dans le avns du conflit dramaLique qui les 9p pose Tin bautre,en vertu de leur earactéristigue comportement dorigine tantOt,eu contraire, trioutaires. de. mits. morphoses expressives qui ies revétent dan surprenant accent de tondresse et démotion persuasive, vant. fournir , ‘ved la seule aijonction ultérjoure de deux éléments thématigues:complémentaires, tous lea detaits dane argtimen inion constamment animée dln coatagitux fémissement inierieun et dont fextrome mobilite Uaccorde c=pendant, dune sublile contrainte, a toutes les exigences dun judicieux postulat organique.” Car pour renoaver ea appsreace ou Comportement iraditionnel de la forme Sonatatelle quela proposent. dlllus. tres examples anteriours, Rauvre Planistique capitate de Lisst ne vabandonne en aucue maniéres aux eaprices rap sodiques de improvisation, non plus qu’aux aléas de la fantaisie aventureuse. ‘Une solide structure inlerne’ansure Funieé des divers spisodes dont elle se Compose, ains} que la logique de leur Aéveluppements BL Finterprétation requiert fel la collaboration du musicien bien plutdt. que les dons du virtuose ,quels que sotent les privildgee réservés bceux-el daus la mise on ceuvre du moyen fnstrumental dont lo magicien au plano. prodl- quo ict Loules jes recsources,avec une magistrate Ingentosi ‘On setforcera de revetir los sept mesures dintroduction'‘lento assai”’ dun caractare de mystérieuse fatalitget 401 quo sil sagissalt dintercoger Tes articulations"so1”,Snoneses a eontro-tempa day rythme, USat He fois aistinctes et sourdement étoutrées, une ldgbre touche do pédale eur chaque note permettant déviter 1a sé cheresse dine percussion trop bréve -Le sombre mouvement melogique descendant en unlsson des deux tains sur la tenue formant pédale harmonique se voyant,au contraire,aceompagné dun expressif et rigoureux legato. La rédaction suivante est a conseiller pour Vexdeution de ces mesures dintroduction,comme assurant une po. sition plus aisée des doigts sur Ie clavier etun legato plus soutenu Lento assai, 5 = 2 f tp bros Res 4s ad (2) En contraste décidé avec 1es mesures qui précédent,le théme en deux éléments qui prend naissance surTallegro ener. gico*exige une articulation volontaire susceptible de caractériser pleinement le mouvement de défi audacieux dont le ‘symbole semble vouloir,dés son apparition, slattacher ala signification de ce premier. élément. Vunisson, pres. que toujours dans la suite de la composition, éyvoqué sous le signe de Vaction entreprenante; la seconde partie du jet le martellato péremptoire de la basse, appelé & devenir par contre lobjet de multiples transformations expressi - ves, affectant comme un accent de farouche négation. On veillera a Ia position solidement arc-boutée des doigts sur'chaque intervaile doctave;assurer la ferme prononeiation de chaque note au moyen dun travail préparatoire consistant & jouer isolément 1a partie supérieure ou inférieure des octaves aux deux mains,en s’efforgant. d’accuser toutes les caractéristiques rythmiques de ce theme fondamental,argument physionomique essentiel de lceuvre entire. Eviter tout staccato superficiel dans Vexéeution des octaves surmontées de points; un méme plan sonore puissam ment affirmé devant régir lémission de tous les éléments du theme . Copyright MCMXLVLL by Editions Salatert international Copyright secured al rights reverved EDITIONS SALABERT. Paris. 22 rue Chauchat = Pee a marcato (senza Fed.) — = “a a i ang Pb oo) [a Crescendo ‘Fea, * ° ‘Sed. (3) On a aga signalé incidemment le role en quelque sorte protéiforme que ce second fragment du sujet principal dé. tiendra au cours des développements a venir, Aprés avoir,comme ici, représenté un virulent, principe de révoite gn ie verra s’émouvoir dans expression du sentiment le plus tendre et constituer, selon le procédé beethovenien , féminine destinge A compléter, par Yapport. de ses sensibles inflexions, "équilibre constructif sur lequel s'ap- comportement de la premiere partie de 1a Sonate puie On wen retiendra ei que son élan d'impulsive combativits, fortement souligné par une articulation d: dscisif. Llexemplaire de Budapest. auquel on emprunte Jes annotations de Liszt, ainst quon la mentionné la fin de Vavant-propos, indique le doigté suivant pour la répétition des mémes notes de la main gauche: aractire Ex: ete el ee Nous eroyons le doigts du texte mieux approprié i la nerveuse et robuste énonciation de ce dessin, dont on ne craindra pas de marteler tous les éléments constitutifs. On évitera @écourter la durée des points dorgue, qui ajoutent & ces véhémentes apostrophes de basse la dramatique signification de leurs silences charges dinterrogation. (4) 11 slagit ici dun épisode de transition desting & relier exposé schématique des thémes,tels quits viennent d’étre Gnoneés dans les mesures précédentes, a Vaffirmation harmonieuse qui va enfin les proposer sans équivoque dans Ja tonalité de Si mineur, quinze mesures plus loin. Mais déja cette préparation modulante reflste-t-elle, par son ardeur impulsive, le caractare dlagitation pathétique qui va prédominer dans toute la premiere partie du morceau, Et déja aussi les arp2ges en doubles croches,qul viennent y mouvementer de leurs fuyantes incidences les échan. ges alternés des insistants accords chargés dassurer 1a conduite chromatique du fragment jusqu’a appari - tion épisodique du thimeen un détour sur Mi bémol qui forme le point saillant de la progression -empruntent A celui-ci Vartitulation mélodique qui le caractérise de la maniére la plus évidente. ‘On remarque dans Vexemplaire corrigé par Liszt une indication qui contredit. sérieusement les prescriptions du texte concernant, les fluctuations expressives accordées aux enchainemants daccords syncopés auxquels on vient de faire allusion. Ceux-ci,en effet, suivant quiils procédent, dln mouvement, descendant, ou ascendant,sont respectivement. accom. pagnés de === ou de——===— qui les dotent dune signification différente . enh ascendant soit: bE se voit, amends par un—=—=—— a crayon analogue & ceux qui ne slappliquent,dans la version imprimée, quanx enchainements descendants. intention de Liszty en ajoutant cette correction, niétait sans doute que de souligner la nécessité dune précise accentaation di ryth. me syncopé,et sans préjudice de Yopposition de nuances qui fait bénéficier c> passage dline si palpitante inten. mélodique. Or le—<= apporté au premier 6 EAS 14528 EMS 5438 2 wh 32 0) 4 rinforzando ones p aa a Soman (5) On tiendra compte dans la ponetuation des mesures qui suivent,de la virgule ajoutée par Liszt en vue dune énon. ciation plus caractéristique de leur argumentation mélodique ainsi que du *Molto ritardando™préeédant la vérita - ble exposition des deux sujets principaux de la Sonate, toutes les mesures qui précédent ayant, liew dure considé. rées, on dépit de leur caractére pronones, que sous les dehors dune sorte dintroduction. Lexemplaire de Budapest comporte famendement suivant des deux premisres mesures de ce fragment. o ‘ma. em eto, Li ire de Budapest justifie entitrement, les remarques précéden. tes. Ce nlest,en réalité,qu’a partir diei que so manifeste,dlune maniére puissamment affirmative et non plus seule. ment en guise de proposition thématique, le travail de déduction qui donne & la suite de la composition toute sa signi. fication organique. Les deux éléments du sujet essentiel, précédemment isolés lun de Yautre se juxtaposent et, pour ainsi dire slinterpénétrent en une sorte de bloc homogéne,tout en conservant leur tendance dynamique particuliare ; te motif Confié la main droite se témoignant sous les aspects dlune ardente impulsion,et la réplique de main gauche qui fait, corps avec lui dis 1a seconde mesure maintenant dans sa rigueur rythmique le principe de contro. verse qui Ini a été assigns avec une foree singullére, lors de son apparition isolée dans les premieres mesures de In composition . Mimporte A ta présentation do ce fragment inaugural que toutes les figurations da double eroches réparties entre les deux mains,en tant. quéléments secondaires,sotent articulées avec une extréme netteté - On conseille, comme re - Présentant & ets fins le travail de préparation le plus efficace, Ietude rythmique de chaque passage distinct ea tour appliquent les formules okapeds: p-pp-p| te clavier se voyant formmment tenu par tous les doigte mis en action. coor ire oor Afin sans doute de pouvoir ménager une plus robuste attaque du débutdes arpeges de main gauche, Liszt par. tage ainsiaux deux mains, dans sa révision manuserite, le dernier élément de la seconde mesure de ce Passage 5 Ja correction portant naturellement conséquence pour les répliques du méme motit (6) Ea Tempo” manuscrit ajouts par Liszt dans Yoxemp (voir page 4)(F3 EAS 14523 EM > 5433 marcato (senza Xed.) < marcato fens cn 3 2 ha itt rinforzando A T 4 Bed. simile = Sa, (7) Méme travail que note(6) Pour Yarticulation brillante de ces arpdges descendants, le doigté de Liszt repro. duit entre parenthéses, sur le premier arpége de main gauche, et applicable par analogie aux mesures subséquen. tes,nous parait devoir assurer une prononciation moins énergique que celui dont nous Yaccompagnons, et quit permet l'emploi du pouce sur les notes accentudes du début, de chaque arpege- BAS.14523 BMS 5433 (s) mg. s ‘FS piu agitato 0 crescendo nc >? 5 5 = 4—— aa ‘fod. & ta @ ‘Fed. * 2 & Bod. ‘Fed. (8) Cette broderie de main droite recouvre implicitement allusion suivante au theme principal : Atravailler ainsi pour préparer le chevauchement du quatri¢me doigt sur le cinquime,seul capable d'assurer la li son satisfaisante de toutes les positions de ce fragment, A quo! ne répond pas avee la mame efficacité le doigts suggéré par indication manuserite de Lisztymentionnée entre parenthéses. wiadTzd ete. md. ‘Transposer chromatiquement, dans toutes les tonalités avec Ie méme doigts. Puis émployer les formules rythmi. ‘ques mentionnées note (@)pour Vétude du passage tel quiil est éerit. On remarquera que les eroisements de main gauche sont tributaires de nuances contradictoires, analogues & {eelles dont on a déja spécifié le taractére expressif particulier note (4). (9) on revétira Yexéeution des trois mesures suivantes de leur juste expression mélodique en supposant lench: moment des arpiges de main droite selon les inflexions suivantes dévolues au pouce: E =a le ¥ jet non en vertu du principe dune succession de double-croches uniquement soumises & un mouvement ascendant forme réitéré de deux en deux temps,et. A 'éeart de limpulsion syncopée dont on vient de donner le schéma. Slexereer ainsi: me er A md. ete. 77 EAS 14523 BMS 5433 J saP g WSR Sst ‘sempre staccato ed energrico assai_ (10) Le thime-princeps de la Sonate qui au cours de Ipisode précédent, était Wémoigné sous le signe de Yagitatio tumultueuse prend ‘el, par suite de la simple modification mélodique qui Yarticule sur un plan dharmonie consonan. te sans rien altérer de’ son comportement. rythmique initial, un caractére de flerté et dlaitiére décision auquel une pulssante octaviation des deux mains ajoute le compisment de ses sonorités largement lil Ua encore et de méme quil a déja sts indiqué note(2} on sefforcera & une solide tenus des doigts sur chaque Position doctave; Vassouplissement du poignet se voyant plus particuli@rement sollicité lors des élans qui préei- fe sur le rythme en triolets, mais assouplissement ne signifiant pas ici,et bien au con- pitent les éléments du tl traire, un quelconque amollissement des attaques. Le moyen le plus certain d'assurer Ia correcte exéeution de ce passage entigrement conditionné par une arti culation de sauts sur des intervalles disjoints,consiste a travailler séparément les parties constitutives des octa. ves en isolant dabord le dessin conflé au quatriéme et cinguiéme doigts de chaque main, puls celul exéouté par le pouce,en accompagnant toutes les notes dun ample et vif mouvement de propulsion de la main sur le clavier « On conseille également, lors de la réunion ultérieure des dolgts sur les formations dloctaves, Vapplication dela variante ci-apras 4 l'étude du texte ainsi rétabli dans sa condition original Le rebondissement de 1a main sur la répétition de chaque octave étant provoqué par une nerveuse détente du Poignet. Diune manidre générale,on emplotera le quatriéme doigt aux deux mains sur toutes les touches noires de ce passage en octaves. EAS 14528 EMS 5433 > pinforzands be) (eee Sas eo 3 * 4 z 2 8 5 35 (11) Le théme interrogateur du destin qvout réwélé les premiéres mesures de lintroduction,réapparalt ici ,dramatique- ment exprimé par les trainantes sonories dune basse pesante; ponctué non plus comme au début. par les lourdes pulsa- tions dlun fatal pizzicato,mais par les vibrations din glas énigmatique,tintant mystérieusement sur la plus grave note de finstrument. Cepéndant que le frémissement insistant. dont vaccompagne la résonnance du“La’ de main droite, formant pédale harmonique, perpétue Pimpulsion rythmique du passage préeédent’ Et peu A peu,un audacieux chevauchoment dela main gauche sur la persistante batterie de la main droite insensible - ment meublée par un apport. d'agrégrations dissonantes accorde a lénonelation contractée du theme wie effervercen. ce croissante que vient seconder la tension din irresistible crescendo, libérant. progressivement 1a notion du glorieux et solennet Ré majeur” qui va couronnerjde som atmosphére lumineuse,{exposition passionnée de cette premiére partie de la Sonate «(page 8) Uexécution du présent épisode comporte dévidentes diffioultés auxquelles il se peut que certains amendments de rédaction soient en mesure depporter un pallistif appréciable,sans que le contexte musical essentiel alt-& redo. _ ter les inconvénients,toujours menagants, dune'facilité” indifferente au sons intérieur des sonorités - * _ Clest ainsi que lon propose comme répondant dln plus juste accent & Yénonciation menagante du thtme fatal que_ne 2 sy emploie la version de Liszt,alourdie etgenée par Pimmixtion du sujet mélodique dans la repetition des octaves de Ia main droite ,la disposition suivante pour les premibres mesures de cet épisode: 3 ele. % : 3 De méme pour la répétition du méme passage Svoluant vers Ré mineur. Et,concernant les mesurds suivantes,liarrangement dont on donne el-aprés un exemple susceptible @étre appliqué #o 1a méme maniére jusqu’aux deux barres ou Fon reprend la rédaction liszUienne: 1 4 Ut ete, § * semble quo la possibilité ainsi offerte du partage des notes répétées entre les deux mains on garantisse une ex. tout a la fois plus vivante ot plus régullere,et que le fait dutiliser la main droive pour Penonctation de Vargu- thématique,de préférence & Ia main gauche, assure a celui-ci la ressource dune déclamation plus sloquemment inte, Et Vélision de Toctaviation da motif au cours des mesures initiales de ce fragment se verra peul-éire ra - aux yeux des puristes de ar le supplement de clartsque prendra Varticulation da Mout essenticl. RAS 14528 Ems 5433 molto crescendo Piet Pie r ¥ oe ie ae)Grandton 7 = , =—— =: : jhe / = rate r WF Gr FE molto tenuto ene ed. a oe = a0 ea, Ba, (12) Ce magnifique thémeMgrandioso” tout irradi dlexaltation fervente,et dans 1a courbe mélodique duquel on pour. fait discerner comme un écho de intonation liturgique du Magnificat . celle-la méme qui se verra plus tard appelée A sinscrire comme motif générateur du chaleureux étan dont, slinspire la Marche des Croists de Sainte Elisabeth - détiendra dans Yargumentation de la Sonate un réle symbolique particuller,en ce sens quil ne se verraja aueune de ses apparitions, lobjet dune transformation décriture ou de présentation susceptible den modifier la tendance lyrique, si profondément imprégnée de gloire mystique et de certitude triomphante. Ce recours 4 un nouvel é1 ment de dialectique musicale ne slaffirmera dans toute ¢a plénitude que dans les moments-sommets de la composition, et comme pour démentir,par une affirmation croyante,les fiévreuses incertitudes, les anxiétés et les doutes dont vien. nent de témoigner les épisodes qui la précedent « On se gardera d'émetire sur le méme plan sonore les notes du thime proprement dit - qui semblent ici clamées par la voix d’airain dune trompette prophétique - et la figuration des batteries de croches qui lui font cortege tout en Ia soutenant de leurs puissantes harmonies. On a propos¢ dans Edition de travail de la Fantaisie de Chopin, pour étude dlun passage de méme naturedes mo. dalités dexercices préparatoires qui trouveront également ici leur ap} porter. Ne pas négligerjsixiome et septiame mesures de ce passage,)Vindication ajoutée par Liszt dans Yexemplal- re-témoin auquel cette édition se réfere, consistant a faire entendre @ Yoctave inférieure les notes de basse por. tant sur les premiers temps de chacune de ces deux mesures; et dont les sonorites se voient ainsi assimilées acel. le d'une pédale dlorgue de trente deux pieds, servant de base majestueuse A tout lédifice harmoniqu EAS14523 EMS 5433 43) ) con Be. a8 8 in tempo coe Sa ota) phe md. rilendto © diominatendo * 1 7 (8) Bd. Sea, s Bed. & 2a) On veiliora & In caractéristique différenciation des timbres dans Iénonciation contrastée des broves allusions au theme prophetique gui meublent ces, mesures de transition, opposition entre les fet les pdevant permetire dévoquer alternativement un énengique tutti dorchestre et sa réplique adoucie, confige aux pénétrantes sofiorités des cors et des bassons, Ne pas écourter les silences qui séparent chaque réponse et. prolonger longuement. le point dorgue sur Tequel doivent se perdre les vibrations du dernier accord (14) On ménagera, avant !6nonelation méditative du sujet principaljune respiration suffisamment perceptible pour dé. terminer la sensation dun complet changement datmosphére poétiqueet non pas dun simple enchainement. modulant. On préparera ainsi par un artifice de sensibilité parfaitement légitime,la métamorphose expressive des trois themes générateurs qui,subitement féminisés immatérialisés,pourrait-on dire, vont. fournir au début. de cette seconde partic dela Sonate les ‘accents de palpitante tendresse qui paraissaient devoir leur étre refusés par leur fougueux compor. tement, initial. On ne saurait assez conseiller & Yinterprote de s'efforcer & Yidentification des motif's ain: géniatement détour- uur attribution dynamique originale , non pas tant pour en tirer des conclusions basées sur Vingéniosité du procédéjet & quoi la traduction communicative du morceau ne peut demeurer qu’étrangére ,que pour une meilleure intelligence du postulat musical idéologique qui entraine Liszt a préter aux mémes contours mélodiques une si - gnification expressive si diverse, si subtile et, ce qui résume tout, si profondément. humaine. Clst dans cette utilisation du théme en tant qu’entité vivante aussi préte a la confidentielle expression du sentiment intime qu’ Yexaliation di geste impulsif,que réside le secret. du style démonstratif dont Liszt a doté la musique en son temps. Nulle part. dans son cruvre,ce don de transposition physionomique nese fait jour dune maniere plus convaincante quau travers de cette surprenante “action sonore” quest 1a Sonate en Si mineur. Et si le fait davoir atti. ¥6 Vattention de V'interpréte sur les ressources imaginatives qui sont, mises ainsi, sa disposition par le grand musi. eien romantique valaityde sa partyin effort supplémentaire tendant & mieux pénétrer le sens extracinstrumental de cette vaste composition,on nlaurait pas 4 regretter Vampleur de cette digression complémentaire. Revenant & la propo. sition du théme mélodique dont on vient de souligner la modification expressive,on croit utile de faire remarguer que son ralentissement mélancolique est dja implicitement suggéré par le changement du tempo qui passe ici du @au qu tre temps de noires Sans done revatir lensemble de Vépisode & venir d'une cadence languissante,ce qui est le cas dans un trop grand nom. bre d’exéeutions, il convient cependant de lui aceorder un earactére de détente qui permette & toutes les modulations de sensibilité qui vont avoir a's'y témoigner demprunter en quelque sorte,et jusqu’a I'énonciation du théme de révol, te-miraculeusement, métamorphose en “Cantando espressivo"-toutes les délieates particularites de improvisation On aura certainement reconnu,sous les caressantes inflexions du “Dolce,con graziajles cléments mélodiques du mo. tif d'action: ble Epes ft fee devenu par la griice du génte,évocateur de charme et, de persuasion, Ne pas interpréter Vindication ‘con geazin’ dans Je sens de la coquetterie engageante. Comme on Va laissé entendre plus haut,cest “avew sensibilité” qui eut été le qua. litieatif approprié a la tendanee expressive de ces quelques mesures. KAS 14523 EMS 8633 10 poco rallentando @ Tempo 3 as) 1212124 We molto ritenuto una corda senza Sed. ‘nipre piano (espressivo) gage smorz, (45) Mystérteusement estompé par Vemplot indispensable de 1a pédale “una conda} le motif de révolte gronde sourde. ment & la basse comme une menace lointaine, pour se pacifier progressivement. sous Vinfluence modératrice du beau dessin mélodique de la main droite, et pour se diluer en quelque sorte dans une vague rumeur de vibrations de plus en plus étouffees. _ On veillera ict au parfait legato de 1a partie supérieure, en opposition avec le jeu netiement détaché des pre. mires mesures de main gauch £AS.14528 EMS 5433 a tempo cae) ©2lando espressivacRit.) ot j : 3 p sa, ‘$23. Maccompagnamento piano 1 4224 £ ‘ea. ‘fea. Be. ——— (47) a tempo s = 3 ft te be tebe 2% ) Sed, e ig e Sea, * Bd. (16) Lexemplaire de Budapest porte ict,d¢ Ia main de Liszt Ia mention “Rit” aul import, selon nous de considérer com. mo sappliquant & Vinterprétation de tout ce fragment dans un mouvement modéré. Ne pas craindre daftirmer la s0- norité péndtrante du motif mélodique issu,comme on Va adja signalé,d’une astormation expressive du theme dont on vient de percevoir dans la mesure précédente les échos affaiblis. Car il n'y a pas lieu de transformer cette can. tiléne tout emplie dlamoureuse ardeur en une fade reverie sentimentale, Laccompagnement en triolets seul est tributaire de la nuance piano, ainsi que Liszt a pris soin de le préciser, Mais une sonorité parlante doit souligner le caractére dleffusion de la partie voeale, a laquelle les doigts fa bles de la main droite apporteront. le concours dune pression soutenue et dun timbre tendrement persuasif. (17) Ici,Vindieation manuscrite de Liszt fait slaccorder de 1a maniére 1a plus délicatement musicale la répartition des nuances et la subtilité des enchainements harmoniquesyen enjoignant catte subite déperdition dessonorités affectant les deuxiéme et quatriéme mesuresdans lesquelles s'insinue passagérement le recours 4 la tonalite éloignde de Si be mol majeur. Ilva de soi que Vutilisation de cette nuance comporte également un sensible assouplissement du ryth. me,permettant au contour mélodique de s'exprimer avee tout le raffinement sonore nécessaire. EAS 14528 BMS 5433 12 Ha. 2a, ga, BD. ‘, * ‘tea, Ba, a Tempo Paccompagnamento poco legeierata melodia dolce mare. ay 1 pave dolce — ed, Se, ‘Bed, * (18) LIA tempo” sous entend une légére aceéiération du mouvement général incitant, pour Varticulation de la légére broderie qui vient ict envelopper de sa transparente sonorité la redite du sujet exposé avec tant de stimplteité émue au cours des mesures précédentes,a l'emploi de cette virtuosi ‘que dont Liszt n’a jamais négligé la séduisan. te ressource instrumentale, II ne saurait cependant étre question de faire retour au ¢ d'origine Une sorte de frissonan. to ot furtive animation se doit. seule diaviver Vexpresston de ce fragmentdont "élément musical essentiel demeure na. turellement 'énonciation du théme mélodiaue dans la partie médiane de la rédaction. Un legato sans aucune lourdeur doit prédominer dans Vexécution des triolets de main droite, spécialement en ee qui concerne les deux gammes chromatiques, qui doivent tre “glissées* au ras du clavier. Préparer ainsi les déplacements de la main Sur les mesures en figuration disjointe de ce fragment: ten 22 ged reawys fot mide ele 13 1 oe S_ 523 Pari us Sz 198% 44 52315, 52414 4t5 23154 | sempre pp ) se ‘Ted. 8 Se. S2aisisis is2 7 52 542154! ae = he |< Je 52 512151 St. Sed. ‘Fe. 2 aN ; if e (29) On peut discerner sous 1a vive figuration de main droite qui fait ici cortége aux épisodiques rappels du théme confié & 1a main gaucheune ligne mélodique descendante qui nlest autre quune interprétation caprieieuseyet transpo. sée dans le registre aigii de Vinstrumentas trainamt mouvement de basse sur lequel slarticule la seconde mesure de Vintroduction. Ilva de soi que cet ingénieux détail de rédaction ne comporte pour Vexécutant nulle obligation dextériorisation apparente,et cette remarque n'a pour objet que de souligner avec quelle discréte perfection-et encore qu'il veuille demeurer sur le plan de Vabstrait—ce raffinement dargumentation thématique sinscrit dans la trame fragile du. no arabesque secondaire. ‘Secondaire dans son importanee musteal de précises difficultés. Car pour Sgrener avec 1a fluldité nécessaire cette fuyante décoration de notes eristallines,i! conviendra de lui appliquer préalablement un certain nombre de formules dexercices préparatoires destinges a alléger Varticula. tion des doigts,tout en assurant la parfaite tranquillite du déplacement de la main sur les successions d'interval- les brisés,qui font appel A des facultés d'extension peu communes. On emploiera successivement & la main droite les variantes ¢i-aprés,considérées comme éléments dun travail approche de cette exéeution particuliére. * mais non au regard dlune technique pianistique qu’elle soumet & Bek ete, Exemples 4 appliquer aux diverses modulations de ce passage,en y ajoutant ultérieurement un travail rythinique ap proprié au texte de Lisztyet basé sur les cadences suivantes: ty cer 'egeer EAS14523 ems 5433, 14 20 2 - Bo. He P pee oe 77 35— 2% 7 fl str i : 1 Barieseans doletssimo SS, poco ral. — |atempo ‘ecelerando (23) erescendo motto ‘sea? mei (Zo) A partir de cette mesure “agitatoy on Wrouvera,exprimé dune maniére plus signifieative,le renversement de Ia proposition précédente: le théme principal qui sera ici,en Vespéce, le théme de la révolte modifié dans le sens de Vardeur impatiente,se voyant énoncé a la main droite,alors que le motif dubitatif de introduction reprend é la basse ses particularités sonores initiales. (21) Bien souligner sous les battements du trille extasié de rossignol qui apparait & la main droite,les caressantes inflexions du theme principal,exposé ici dans un esprit de réveuse détente,et presque “ad libitum”, (22) Quetgues éditions préconisent,pour faciliter Pexéeution de cette cadence -qu’elles interprétent dans le sens de lu virtuosité brillante alors que le relehement du mouvement et Vindieation =doleissimoy dont. Liszt Vaccompagne, devraient suftire & Vorienter vers un caractére de sensible improvisation mélodique-son partage entre les deux mains,la main gauche s'y voyant réservée Particulation des deux groupes suivants: Liobservation précédente devrait suffire,pour des raisons purement expressives,a faire éearter lemploi de cet arrangement (23) Par contre,et encore en ce qui nous concerne personnellement,que nous préférions conserver ici le doigté et la ré. daction originale,*accelerando” mentionné au début de ce second fragment, en petites notes et 1a tendance efferves- cente du crescendo qul le précipite en bouillonnant vers le de la mesure & venir,Jégitiment pleinement la repartition entre les deux mains des figurations descendantes,sur le modéle suivant ete, = Pat ail Ja main droite demeurant seule en cause & partir du"la” situé au dessous de 1a portée supérieure pour la fulgurante 6 noneiation de Varpage ascendant. HAS 14523 EMS 5433 " as) $4 4 ous te ‘oa. s (tenutod crescendo aa &® Sa. (24) Liexplosion d'enthoustasme dont s'sccompagne ici 1a réepparition du théme principal, 4 nouvenu ré ses priviléges de contagieux dynamisme,se voit instrumentalement amplifiée par Vadjonction a la basse d'une rafa. le dloctaves impétueuses,a Vexéeution devqualles on ne saurait apporter une attention assez exigeante. Stexercer @abord en isolant chaque partie des ectaves ot en les trava: Jant de la maniire suivante: > pate peer et Siexe lors de In réplique de co passage on Si majeur,le pouce étant unifor employs pour la partie supérieure et le 5™*doigt pour la partie tnférieure, (4 octave au dessous de la notation précédente.) La précision et la fermeté des attaques de chaque partie étant ainsi acquises,par une conscienscieuse répétition des formulrs ei-dessus,on abordera avee lo méme rythme Vétade des traits octavids,tels qu’ils figurent dans le tex. te musical,sans négliger les erescendos qui participent & leur élan. Clest ici Poccasion dlutiliser ce que Ferrucio Busoni dénommait “Blitzoctave} clest & dire*oataves-cctair” La détente du poignet sy fait plus bréve que dans Vexécution normale, les doigts étant fermement contractés et 1a main demeurant au contact du clavier,dont chaque touche se voit successivement abordée par une sorte de vi. bration de tout Yappare!l musculaire nerveusement tendu. (25) Le “P* indiqué au crayon par Liszt,dans Vexemplaire de Budapest,en remplacement du“wf* de Védition Impri. m en la nature de la forte opposition dot fl importe de faire bénoficier les deux fragments similaires qui font se tendre, pendant quatre mesures,vers une sonorite de plus en plus intensejune succession d’accords entra nés par des mouvements mélodiques divergents—divertissement de rédaction qu'il convient de rattacher & Vinterpré tation de 1a gamme descendante de Fintroduction,—Timbre menagant,mais étouffé,au début de chaque progression; le crescendo subséquent stant obtenu par une pression de plus en plus insistante des accords “loures” de la main droite; 14 main gatiche contrastant ce mode dlexéeution par un staccato incisif. BAS.146523 Ems Saas sore & werieeny is, 2off J Pins. he (26) on veittera a 'énergique prononciation des arpiges et du passage en accords brisés qui vont sillonner le cla. vier de leurs étincelantes rafales au cours des dix huit mesures & venir,entourant d'une sorte de lueur satanique les Snonciations véhémentes du thame principal a la main gauche. BAS 14523 Kas 5038 === pitt rinforz, the fo. Sel. ea. (28) stringendo (py * (27) Le passage octavié de 1a basse fora Nobjet dun travail particulier nécessité par la positi main gauche dans un registre qui ne lui est pas familier, provoquant, par ailleurs un critique déplacement ¢’ bre du corps,qui se trouve pour un instant déports a 1a droite de son point d’assise normal. Slexercer de 1a maniére sulvapte pour agsurer Ia parfaite correction des attagues: gat ede me A continuer sur le modéle de ces variantes jusqua Ia fin du passage on octaves; les trois formules dlexercices niétanl pas & modifieren dépit des saute de plas en plus prononess imposés aux mémes dolgts par suite de 16. largissement des intervalles mélodiques- ‘Travailler ensuite conformément au texte original,en solidifiant bien tous les mouvement du poignet, (28) Vexemplaire de Budapest comporte iol deux annotations qui méritent attention & des titres différents. La pre miére a trait a une modification de detail de Ia rédaction dutrait confis aux deux mains,dont Liszt, propose la repar- tition suivante pour lexéeution du groupe fnitialjet sans doute pour renforéer davantage Yaccentuation de cette nouvelle paraphrase du théme,traite iei en diminution épisodique: stringends te. La seconde, de signification expressive importante,consiste en Yadjonction d'un“? "au moment oi les deux mains reprennent & unisson,conformément a Yexemple cl-dessus. Cette subite transformation de la nuance a pour heureux fet_substituant au fracas de tumultueuses sonorités initialement envisagé les rumeurs sourdement agitées @une hou, le qui tend & sapaiserade ménager par une plus juste transition Vapparition imminente du seintillant épisode au tra. vers duquel,métamorphos6 en argument joueur, le théme viril du début. de 1a composition va surgir d'un ruissellement dalertes double eroches. EAS.16523 EMS 5433 18 senza rit, See (30) Sits Tegitto 4123832 P vivanente 13 i ee: & ‘Bed. & Tea. ‘tea. ‘Sed. * * (29) La répartition de cet arpége entre les deux mains,tel que nous le mentionnons dans le texte musical,estde tra_ dition constante,encore que Liszt se soit abstenu de le spécifier dans Vexemplaire corrigé par ses soins. (30)*Piano VivamentePet‘non legato} autant dindications & retenir soigneusement pour Vinterprétation de ee pas. sage, trop souvent transformé en une manifestation de brillante vélocita indifférente a son objet musical,aui nest autre que adaptation postique du theme (que Yon a vu si souvent,au cours des pages précédentes,consacré & Pex. Pression du sentiment le plus exalté ou le plus volontaire,) au désinvolve caprice dune souriante et caline fantaisie, Co recours susgestif aux prestiges d'une transparente virtuosite,qul marque dun accent neut le développement de cette premiére partie de la Sonate,il convient de n'en pas amoindrir les séduisants priviléges par Padoption d'un tempo trop rapideVivamente” peut. sientendre tout autantysinon mieux,du caraetére que du mouvement. Bt le “non legato} qui suppose un égrénement cristallin de toutes les notes de la figuration complémentaire,ne saurait sladap. ter a la prestesse exagérée-d'un tourbillonnement sans retenue.“Scherzando amabileftels seraient sans doute les termes qui définiraient au plus prés le véritable caractére de cette page et le genre de Vexécution qu'il convient de lui réserver. Préparer par le travail rythmique suivant la précise articulation du filigrane sonore qui vient sertin de ses.ea- ricieux détours,la vive et légére énonciation du théme essentiel: per ee : e Celeeer'cecer| On peut admettre pour les mesures 2, 4,10 et 12 de co passage les modifications ci-aprés,destinges a éviter le manque de netieté auquel prédispose Vemplot de la rédaction Hsztienne see ee 7 in. teem 2 md. ma: ete ao Eee OP metre yy “TA —_ 128° mesure mag ete Dans tot cet épisode les notes du théme,alternativement réparties entre les deux mains,seront timbrées avec dis crétion,1a nuance “piano” affectse & Vensemble du fragment leur en faisant nécessité -mais dune maniére parfaite. ment distinete et méme, lorsque leur contour mélodique se recommande dun legato,comme clest Ie cas pour La 72 et 1a BB€ mesures,en la sensibilisant dune délicate inflexion expressive. P EAS 14528 EMS 5433 19 ‘Bea, ‘fa. ta © Se. ® Bn. * sa ~e saz 2 1 ‘ fae Be (31) La togique constructive de Part lisztien se manifeste encore ici dune maniére singuligrement conséquente en niinterrompant pas brusquement le flux des double croches dont salimentaient les mesures précédentes,tout en fai. sant revivre,au théme de la main droite incalzando} Vesprit combatif dont il avait. temoigné au début du moreeau avant que de devenir le prétexte de la cantiléne tendrement communicative dont les pages précédentes se sont fai. tes les échos. On remarquera la persistance apportée par Liszt & lindication*non legatofqui continue détre spécifiée pour I exé. ention de la figuration de main gauche,brodant iei autour du motif'descendant de Vintroduction. EAS.14528 gus 5433 20 sempre fortissine te con strepito__5 sh) —= br 2 stringendo oe \ De WW € WW 8 Hw (32) Ce nouveau fragment,fortement articulé par le rythme de croches péremptoire qui se manifeste & 1a basse en une nouvelle variante du motif de introduction n'est, qulune amplification du passage immédiatement antérieur. 11 doit Sure interpréte di simile a6 un caractére croissant d’animation tumultueuse(con strepito) quoique sans précipitation et les ae. cords de main droite proposant avee une puissance accrue le thime négateuradevenu ick singuliérement affirmatifuet quisy voit scandé par une altaque puissante et résolue,les doigts épousant avec fermelé les diverses positions de leurs formations harmoniques. Preparer 1a précise et rebondissante émission des octaves de main gauche au moyen des variantes suivantes: (a3) Ce scabreux passage de main gauché demande a étre abordé par une étude préalable des sauts de dixiéme qui cond. Uionnent le déplacement du St doigt sur chaque nouvelle position doctaves br eee 5 HAS 4523 KMS 5433 5 ‘Ted. 5 * (0 00880 ene (au) Parvenu au sommet de sa progression mélodique ascendante,'élan impulsif des mesures précédentes se cristal. lise,en quelque sorte,a 1a main droite,sur les stridentes vibrations dun trémolo mesuré retentissant & Vaigu du pia. 1no,Cependant que,semblables & des apostrophes menagantes et hachées par d'incisiver allusions au rythme fataliste a contre temps de Itintroduction,tes lourdes basses qui earactérisent le thime interrogateur du destin-ou tout au moins celui auquel on préte cette signification imaginaire.retentissent & la main gauche,clamées par les volxdairain de cuivres impérieux. On veillera a assurer clairement les battements,fortement accentés de mesure en mesure de la partie de main droite, Pétude de laquelle on consacrera le travail préliminaire el-aprés,destiné & éviter tout empatement dans Tar. ticulation de ses notes intermédiaires. (a5) La transposition & Yoctave basse de cette derniére affirmation du thime_auquel une hypothése entidrement person. nelle nous entrafne a conférer le symbole d'une représentation du Fatum classiqueainsi quelle est indiquée au crayon dans le précieux document auguel il nous est donné de pouvoir nous reporter,corrobore bien, par le souei d intensité sonore dont elle témoigne, Pimportance accordée par Liszt sa mise en valeur de plus en plus autoritaire, 1égiti mantydans les mesures qui sulvent,Vaccent de désespoir dont se revét le rappel du motif que Yon a pré qualifié de motif daction,en vertu dun méme postulat imaginatif. BAS 14529 BMS 5433 22 staccato (37) a Tempo SOP pesante Recitativo ae CDi fps rated fig ie o Testento of appassionate a poco rallent annotation de signification incertaine d: crayon cernant les notes supérieures de ces prei 1s Vexemplaire qui nous se: de rétérence-une simple ligne res octaves de main droite,-permet de supposer que Liszt envisa. geait Nexéeution du début de ce passage selon 1a rédaction suivante,mleux adapiée,en effetyque celle du texte & Ta position respective des mains sur le staccato —= |_——" me Butil (37) Persistant dans le parti-pris d'interprétation idéologique dont. nos commentaires se sont inspirés ju sentjon serail assez prét.d reconnaftre dans cette affirmation solennelle du moUf de Ia f0i,par deux fois répétée, Com. va pré. ation d'une sorte de dictame,de maitre-mot capable d'abolir dlun seul coup les sujets de trouble et agita Lion exaltés dont les pages précédentes se sont pou & peu faites les traductrices fivreuses,el presque a instar de la parole magique qui met fin A l'affolement de VApprenti-Sorcier. Eten effet partir de ce moment,et. quoique encore tributaire d’épanchements lyriques qui dénotent les derniers sursauts d'une émotion persistante,les contours mélodiques affectés au rappel du théme essentiel,soitsous forme de “Recitativos” ad libitum, soit au cours de la période transitoire qui achemine la composition vers la tonalité de Fa diéze majeur et vers Vapparition dun nouveau motif de cara: re extatique,vont se détendre et se pacifier insensi. blement le grondement. du théme de la révolte eédant, progressivement. de sa virulence menagante,sous les inf'lex- tons pathétiques du théme de l'action, douloureusement harmonisé. de sa tenue frémissante expressive vocalité du premier “recitaLivo” oe PIPE ce sot vicare au pou ot Quelques éditions apportent la correction suivante 4 Vaccord de 72° sur La didzeypuis sur La naturel,qui soutient reur manifeste , 23 a tempo. yo » ob Dw eae ‘Fed, ca Fegottative tie ae rilenuto ed appassionato S[P sempre f v ta Be. Set intempo marcato marcato 5 energico poco @ poco dimi- F eee EE EE Sar eer erry 24 -nuendo BD @ BMiaw tm 6 BW Eattimoes tae 28 hd aS z ded Sea, i. & (38) On prolongera la sonorits de eat aceord de neuviéme par une série trots répétitions parfaitement distinctes, mais de plus en plus affaiblies,et comme s'il sagissait,en le dissolvant,de ménager une échappse sur un mystérieux horizon sonore. Et en effet, Vattendrissante phrase qui prend naissance sur la 32° mesure de cet Andante Sostenu. to,centre émotionnel et recuetili de 1a composition, se manifeste dans une atmosphare de calme séraphique d’oi toute aspiration qui ne serait pas compatissante et contemplative semble devoir étre igmarée du podt Qui néve ici des béatitudes éternelies,dans le véritable langage de Pinexprimable. iV nest pas de recommandation technique qui puisse mettre sur 1a vole dune interprétation comforme au sentiment ineffable dont les sonorités se font,dans ce fragment,les échos inspirés. ‘ Les doigts n'y sont plus en cause,mais seuls les sentiments que Pame mystique de Listt fear donne & exprimer. Ne pas précipiter ’énonclation des deux grupetti qui se répondent,d'une si persuasive imflexion,de 1a main dro te ala main gauche,7% et SM mesures de Andante Sostenuto ‘A partir du "Quasi Adagio” et sur la reprise en quelque sorte dématérialisée du “thiane de #évolte,” qui connaitici lune nouvelle transfigurationau sens religieux idéal du terme~et baigne dans un halo de somorttés surnaturelles, il faudrait pouvoir donner Vimpression que 1a notion du temps est suspendue et que le piano mest plus un instrument & percussion jtant la seule nuance qui convienne est celle de effleurement et tamt les pulsations du rythme y dvivent suggérer Vimpression de calme de Vau-dela. ‘On aa peine besoin de conseiller une énonciation caressante et parfaitement apaisée de la figuration mélodi. que en petites notesde Pexéeution de laquelle doit étre bannie toute intention de virtuosité démonstrative;vocali. se vaporeuse qui se dissout dans Péther. Par contre,on croit bon de relever & mouveau une mention de nuance, sem- blable 4 celle dont il a ét6 question note (17) concernant exposition du méme sujet au gré dun sentiment plus subjec. Lif, 4 savoir l'adjonction au crayon d'un ep dopposition, sur les 28° et 48° mesures-qui sulveat Pindication “dolcis. simo? On ajoute que,dans les deux cas,les deux mesures impaires de ce fragment doivent étre légerement détendues— étirdes serait wire. expression plus juste et les mesures paires affectées par Lisst am 2p supplémentaire imperceptible. ment avivées a partir des grupettis sur lesquels elles prennent fin. (oir page 259 Cette indication nous vient d’Bdouard Rister, inégalable interpréte de cette Somate,qut la tenait kul méme de Karl Ktindworth,éléve de Liszt_lequel, comme on Pa dit dans Vavant-propos,eut Phomnear de révéler a Wagner,en 1855,a cours d'une audition privée le chef-d'ceuvre de son Maitre. BAS 14523 EMS 5433 25 doletssimo con gnting sentimento Quast Adagio, = ‘ See ae Bs Feempre wna corda & 2a, pats “$4 8 3384 B—4 5 a r FP ee isa vip doleissima crescendo Ja, ere f ; (39) Se garder de revétir ce “crescendo ed agitato” dune signifation trop matérielle, 11 ne slagit ici que dun lan ex. Pansif qui n'a pour but que de préfigurer—et par Vintention plutst que par le faitla modification de timbre et d’ex. pression-qui va se faire jour & partir du -}-,sans cependant que le caractére religieux spécitique de l'épisode se voie a bandonné de quelque maniére que ce soit. De méme,éviter de précipiter—a la fagon de ce que les pianistes ont coutume de désigner par le redoutable et sim. plificateur vocable de“trait” 1a chute de Tample mélodie en petites notes constituée par des abréviations du sujet pri cipalyet qui vient s'immobiliser dans le registre grave de Vingtrument sur un vibrant et pathétiyue point dorgue Nous consvitions l'emploi de la main droite seule pour Mexéeution de tout ce passage,qui doit stre déelamé presque “ad libitumyet en retenant bien les notes finales bas 14523 & (ao) (re corde 24 on passione maf sempre Sd. rinforzando crescendo ga basa ‘Bea, (40) Le mouvement qui s'impose lel est. celui d'un An jante solennel. Lors de la premiére apparition de ce thime de foi ‘ardente (voir page 8 ) Vindication de Liszt, destinge a en préciser ie caractére était “Grandioso"_parfaitement justitise Par rapport & la nuance générale et A la tendance expressive du passage invoqué- Mais ict ce n'est plus seulement le grandiose,c'est le sublime qui se voit mis en cause,au sens oti le romantisme avait coutume de Vinterroger,en une exaltation progressive du sentimentyen une sorte de métaphysique passionnée dont i'élan mystique prendra parfois comme une signification dardeur sensuelle. Et, partant de la prosternation ado. rante dont les premiers accords de cet épisode, maintenus dans la nuance #f, paraisseat vouloir assurer la représenta_ tion symbolique,il semblerait que Von puisse,par degrés et sous 1a suggestion d'un lyrisine de plus en plus contagieux, yenvisager I'image de ce Faust illusoire auquel on a prété, par hypothese interprétative avi se puisse de vivre)de sout frir et de réver au travers des accents de cette cxwre,implorant désespérément le miracle de la révélation divine qui po ait peut étre faire rentrer le calme dans son ame torturée par le doute (41) Le ai8ze complétant le trille est confirmé au crayon par Liszt dans Vexemplaire de Budapest. Exéeution =< FO a 7 5784 crescendo mullo Eg # g ® ® gE * co ralleal. rinforz. assai ers ea, ‘ed, ed Sel. ‘Sed, ed, ad, ed. ; 42) Ou reliveradans Pargumentation des huit mesures qui suivent,le principe d'inversion mélodique qui oppose & 16. | “noneé du motif’d'action sa réplique presque litiérale en mouvement ascendant le premier constituant un rappel alité douloureuse,le second paraissant exprimer tout Venthousiasme ehaleureux d'un essor libérateur. conv! mettre en relief Ie contraste provoqué par ees deux aspeets opposés d'une proposition musicale commune. lars ndra de (43) C'est ici que Yon pourraityempruntant la locution anglaise dénommer de “moment-climax"ee moment-sommet de + la composition sous angle de lintensité expressive. Au reste Liszt a vena 4 en marquer limport { Vexemplaire qui nous sert de témoin,dés le premier accord {if de ce fragment capital,'indication'Rallentandoy précédant ainsi de deux mesures la mention initialeet sans doute insuffisante & son gré,de "poco rallent.” On sfefforeera dobte. hin,dans ce passage de culmination mélodique, le maximum de sonorité irradianteyen se gardant cependant de ces at. taques brutales qui paralysent les vibrations et qui ne témoignent de puissance que dans les manifestations d'une ina, tile dépense museulaire. EAS14523 Kats 54 28 a TemPe a4y “Jil. 4 dolce ‘ma ben cantando diminuendg z oe 3 3 Sed. * = (an) A partir dici,le mouvement dexaltation lyrique qui vient dentra te d'émotion surnaturelle,céde 1a place jer Te discours musical aux confins dune sor Vexpression dlun sentiment plus intérieur, et faisant appel & des moyens de duction instrumentale rendus A leur normalité, Cependant, pour libérer ainsi qu'il convient le pénétrant caractére ex. pressif de la touchante mélodie qui se fait, jour & la partie supérieure de 1a main droite,renouant accord avec le motif’ limi re de cet épisode,on prétera Vindication spécifige dans la version princeps le sens,qui mest paradoxal qu’ A premiére vue, dun “Dolee, ma forte” (43) Aborder en les sensibilisant avec 1a plus grande délicatesse les subtils enchainements harmoniques au travers desquels se diluent les derniers vestiges de la phrase dont on vient de rattacher le comportement expressif & celui des premigres mesures de Andante Sostenuto.Un legato caressant, couvrira les rapports des quatre parties mélodiques qui stinfiéchissent st doucementyen un mélange de sixtes et de tierces précautionneuses,vers une derniére allusion apai. sée au théme daction,transfiguré dans son intention premiére par un recours enchanteur aux ressources d'un majeur inattenda. Bxereices prélimina ires & Vexécution du mouvement mélodique descendant os On peut égatement apporter & 1a desvente en sixtes de la main droite le doigté unifurme suivant ‘gui cependant donne une moins valable garantie de Batoyen dépit de sa logique apparente. EAS 14528 ews 5453, 38 sempre Ppp ————— Sed, e é | | ; smorz, + — _ as 3. * BD # eo. Bed. (46) Eta partir dich ce ne seront plus pendant quelques mesures suspendues au fil dlor harmonies diaphanes, que re. flets do reflets,tremblantes soncrités éparses dans un lointain sidéral, immobilité surnaturelle, anéantissement sta que miraculeux dont 1a musique ne se connaissait pas encore d'exemple semblable. On hésite ici 4 parler d’agencement thématique,mais pourtant faut-il bien signaler que ces gammes qui Lombent ainsi du clel,goutte & goutte, ne suntaulu he émanation du motif fatal de Vintroduction et sans méme vouloir tirer de cette constation une conséquence idéolo Sique,donton laisse le bénsfice a Vinterprate smaginatif...{1 est satis doute superflu diiusister sur la qualité de tou. cher qui superposera aux enchainements voilés de la main gauche la trame fragile des ireéelles vibrations de la main droite, Ce sera ict bien davantage une question de sensibilité postique que de comportement digital. EAS 14529 EMS 5433 30 an Pe ae ajhsd Ti Blo Sod, ed Sed, Hed, Oo ms: a t 3 5 b 75 (47) Parachevant par un dernier trait la vraisemblance de la fiction & laquelle on vient ds tualisées de toute cette partie lente de la Sonate depuis "Andante Sostenuto,le théme de révolte se mue ici en une can. Ulene toute pacifiée de réveuse extase,flottant. sur un calme balaneement d’harmonies délicatement sensibilisées pour se dissoudre peu & peu dans un sentiment dinfinie béatstude,dont il sembleralt que tout. sujetd'alarme ft a jamais et définivivement banat. Voici cependant,dans le mystare obscur des sonorités touffées,que se trainent & nouveau les lentes menaces de Vintroduetion. Et la encore, il appartiendra ati sens auditif de Vinterprate de créer le timbre décoloré dont chaque note doit enregistrer a sinistre résonance par une altaque spéciale des touches,dont 1a qualité de VinstrumenLem. ployé peut seule garantir avec certitude la traduction malétique. On conseille d'adopter pour ces derniéres mesures 1a rédaction dontona fait état note() pour Vexéeution du méme motif. Nous faisons personnellement usage, pour la sourde et fatale énonclation des pizzicali sur le Fa didze grave, dune variante qui nous paralt conforme au sentiment dramatique dont se teinte latmosphére de cet épisode dans laquelie parait. réder une mystérieuse inquistude,en leur ajoutant le “La” le plus grave de Péchelle du clavies, dout la résonance stouffée ne joue ici de réle que par rapport au timbre et non & Mintunation. Ex se boss EAS 14522 pus nese 3t Allegro energico (Sarcastico) (mp) 4s) 3 Fe. . (poco mare 2, ca y coon letzten | ,2ies 2 12 St 2D % easel 20 a 32 Rae (48) On a déja signalé dans Pavant-propos te earactére de causticité satanique dont se revét cette parodie ricanan te du théme essentiel de la sonate.On ya méme suggers 1a présence occulte de l'esprit méphistophelique,en persis. ‘tant dans Vhypothase interprétative dont les personages et les péripéties du drame gamthien semblaient prédesti. nés & nous fournir la substance. Et si méme notre imagination s'était due de nous abuser,méme si ces notes n’étaient réellement que des notes dans les intensions de Liszt, si aucun ésotérisme nlavait dicts les relations complexes des motifs générateurs et "éton. nante plasticité de leur expression physionomique,i! ne conviendrait pas moins de conserver Vexécution de cette Fughette articulation mordante,le timbre sareastique,le rythme bref qui la différencie de tous les autres épisodes de Voouvre. Un staceato incisif,volontatre,effectué prés des touches par une rapide détente des doigts,et pour ainsi dire sans le concours du poignet,sur ua plan sonore qu'il importe de maintenir dans une cauteleuse et sournoise atmos. phére de "P* jusqu’a 1a preseription du “crescendo” qui niest mentionné qu’ partir de la 43% mesure. it-va de soi que les entrées successives du sujet exigeront d'étre légérement caractérisées au cours de toute cette période d'insinuations pernicieuses,chuchotées par Esprit du Mal 4 Voreille de sa déplorable victime pour réveitier en elle cet esprit dinsoumtssion,cette propension au doute et a Vanxiété dunt l'épisode mystique immédiatement an. térieur paraissait avoir momentanément Hbéré sous Fempire bienfaisant des forces de Vau-dela. Chaque nouvel ai gument musical prend ict force de syNlogisme négatif,et dautant plus redoutable quill s’énonce d'une maniére plusdis. crétement persifleuse.Tel est,au moins pour pous,le sens selon lequel il convient d’envisager Pinterprétation sugges. tive de cet. dtonnant, épisode. Il est bien évident que chaque mesure y convie & une étude de détail attentive,aussi bien au regard de la perfection technique que du choix des sonorités.Mais il n'est dlautre maniére den préparer lexéeution que de s'y conformer au travail du texte lui-méme; nulle variante préalable n’étant susceptible dlen rendre la tradue. tion instrumentale mieux assuy A titre documentaire et sans vouloir en préconiser Yemplo} exelusif,on reproduit ci-aprés les doigtés indiqués par Liszt dans Vexemplaire de Budapest. pour Vexécution des trois mesures en double notes qui figurent & la main gauche au cours du développement de la Fughette: fe Aiaaay On rappelie que le grand nombre de doigtés manuscrits ajoutés par Liszt & la rédaction imprimée de cet épisode figurentdansie texte musical entre parenthéses,conformément aux indications mentionnées dans Vavant-propos. Les raisons qui nous ont empéché de les adoptersans réserve ennent a cette nature particuliére du jeu staceato incisif dont on # préconisé Hemploiyet qui se trouve peut étre mieux assuré par l'usage d'un nombre de doigts plus limit que celui dont les indications de Liszt comportent 'emploi.. Eas 14523 Ems 5x33 40% mesure 32 EAs 14523 RMS 6433. 1235 eee ia i 32 @ 5 33 ft fois crescendo ~ os >, b cmdy A lw pitt crescendo alee @ ‘ 3 5 z i f Seehes 3 . 3 x i. a 2 5 (49) Liszt tire ict un magnifique parti de som ingénlosité contrapunctique on faisant slaffronter;superposés Pun & Vautre,les aspects inverses du méme thime ésoaeé & la main droite selon sa courbe mélodique naturelle et conformé. ment au rythme agressif de la Faghette,cependant que Ia inain gauche le propose avee un accent. dominateur par mou. vement contraire,mais accordé & sa cadence d'origine. Il serait imprudent de prétendre a dégager du conflit musical ainsi suscité par tne Inventive rédaction les arguments dordre imaginatif qui militeraient en faveur dune signit cation idéologique particulléremats on ne peut eependant slinterdire d'en admettre la secrite intention. Liesprit sardonique de "picode précédeat: persiste a s'y manifester,de toute évidence,en tendant, chaque mest: 4d» 1a progression vers son aboutissement inéluctable qui marque la victoire de esprit de négation sur les aspir tion salvatrices des pages antériouresyet le retour a elimat musical orageux du début de la sonate~ Afin dlobtentr a la main droite te précis et Ferme rebondissement des accords répétés dont les cassantes articula Lions importent grandement d la phystonomle suggestive de ces mesures impérieuses,on conseille le travail prépara. toire suivant: 34 < t= = . A orn 4548 -% te # tee | 4 a_i = ee “<2 (50), rinforz, —= =—| 4 et ‘Sed, crescendo 3 Si ‘Sea. Bo. ea, e rosp oy (50) Etofter puissamment les sonorités des accords de la main droite ainsi que celles des arpiges gui lul font suite. Veil ler A ne pas empAter par un usage abusif de la pédale l'énonciation impétueuse du dessin octavid de la main gauche,dont. on préparera Vexéeution en slexergant ainsi: A me: (61) Liszt confirme ict, par une péremptoire indication au crayon dans Vexemplaire de Budapestyla validité du Fa naturel dans la constitution de eet arpeges qu'il faut lire: * i dans la plupart des éditions postérieures & Voriginale ainsi quiil est noté abusivem eee (Tempo), = _— ‘sempre forle ed agitalo iss) marcato A v SS =] + —— 1 (52) Afin de mieux affirmer le retour la tonalité fondamentale de Si mineur de laquelle ont été élolgnés tous les épiso. la réexposition du théme initial toute sa signification dramatique,on conseille Voetavia, des préeédents et de donner modéle suivant: tion de ces deux mesures de main gauche sur mime. rit, eeinia es z- i No pas omettre le “Rit” affecté par Liszt & ces mesures lors de leur apparition av début de 1a Sonate,et qui trouve Jct une application encore plus jutitis (52) A partir dic} et jusquau “piu mosso" de 1a page 36,se conformer aux indications contenues dans la note(G) ainsi quan précédents doigtés. BAS 14528 ¥ MS 6o8 36 Pit agitato ¢ crekcendo e onitBito it basso) ofa. am : pesanle Ted. a, Sn. (54) Lilision de tout le développement en octaves qui prenait place ici,dans Vexposition du début de 1a Sonate,a pour srleten condensant fasticuletionshematius de tie seaiinje in recdtir dun taracteristgue mecent de mange Se en eae ee ee det cacti nieotlale cn aa aoneee ncaa niece vr de la proposition tneaiee Mlommeniace sera'ie als cokes te tame ao speciation wt le Miele rattles taut eee cones nas eraved vonovite ee oatseyqui conditions ce sapped dctat de coneeh Wea ecbelid'par los msboes motits Siorsiog ae te commocltion' ia mein arcite ne werloveriane sous de ces oa ets tenon une sours Urbpisction deaterie ectinge oll en meubtaat laterongneed fidvreube se oct in patdage toe rulgtrencss ou des nembes Sgrpiees de tmp, guts Leadsine dane Te say ae Pasimation intdenare ta Fone teosco! pager ber Ligat, On gest déje eaffisammeat feendu sur te caractave tdeologiave fondamentat des Sreumonts thématigues en présence pour au devionnp supertiy 'y tavatey torsaue leur comportement mentratae sre is memitications Drasepawtee aul ious oat gee cevordges pap te developement du moroean oa saijora capondgne s dittevoncter in sonorité apportse 4 ta presentation ae iheme'h ta bavea; ndteation smareeroratanendent shone pronenelation sarnctérietgue dus moll dagtion dane in mashes SP aienign de sappvaus et cnatraise ad Seonclation fortenent : Sa hands facie Si menare) EAS. 14529 EMS S433 Crescendo crescendo molto a ——— P marcato EAS 14529 EMS 5433 rinforz. dimin. 38 5) sempre pitt rinforzando tringendo ee ena eae ea as = ) (of) SF “Wectpitato marcatissimo 2121 o> CI Se, e ed. * (33) Ne pas aborder sur un plan sonore trop éclatant le début de cette progression articulée sur une série de répéti. Lon du théme fondamental,et dont Liszt enjoint Pexéeution dans un caractare de plus ef plus animé et de plus en plus intense. Prononcer distinctement toutes les notes de la partie supérieure de 1a main droite en tenant rigoureusement compte de la ponetuation caractéristique qui leur est réservée. (56) Vaceéiération persistante du mouvement, qui atteint ici son point maximum, peut mettre en péril 1a claire énon. elation de ce dessin doctaves,toujours inspiré par une allusion mélodique transparente au théme diaction. Gest ici le cas de rappeler le genre dexécution dont on a fait état note(24)seul capable d'assurer, avec toute La cétérité et 1a nervosité nécessaires,la LraducLion selatante de ce passage: Par ailleurs,on ne craint pas de redire quune des meilleure préparations au jeu doctaves consiste A travailler séparément chaque partie des intervalles en tenant compte du doigté imnarti aux doigts faibles,la partie confi pouce ne pouvant naturellement préter & aucune équivoque. (57) Le mouvement doit étre “freiné* vigoureusement dis 1a premiére injonetion tonitruante du motif de ta révolte, dont toutes les notes demandent a étre puissainment martelées,le ritardando s'établissant ainsi plus Ut quill nest, iqué dans le texte et les deux derniares mesures se voyant objet non plus d'un staceato,mais @un “louré” soutenu, et tributaires de la nuance expressive que nous leur ajoutons. EAS. 14523 EMS6433 39 in Tempo se) —)4 accentuato tt canto 1 aS = 6 4 3h (58) Le“motif de fol que ses précédentes apparitions avaient revétu d'un tel accent de certitude triomphante, s¢ voit ici interrogé avec une sorte d'ardeur anxieuse,et comme si le héros du drame imaginaire auquel préte vie no. tre postulat interprétatif voulait se convainere lui-méme que ses aisons despoir ont pas cessé dexisterjen dépit du ruvel assaut qui vient d’tre liveé contre lui par les puissances du mal. Le mf indiqué par Liszt épouse,au reste, dune nuance parfaitement approprise cette conception idéologique,el clest par le choix dune sonorité penétrante, et non par un témoignage de force inconsidéré,que le théme du Magnificat,qui plane au dessus des calines harimo- nies de la main droite,altestera 4 nouveau son pouvoir paeificateur. ‘On conseille, tout en baignant de pédale lensemble de ce passage,dexécuter avec un léger portando les notes de main gauche,et presque a la maniére dun onetueux pizzicato de contrebasses,afin déviter une stagnation trop prolongée de leurs vibrations,laquelle serait, de nature a porter préjudice 4 I'fnonciation solennelle du motif thématique. (59) Les observations mentionnées note(13)relativement aux contrastes de nuanves des mesures analogues & celles-cl, sont naturellement valables dans cette redite du méme fragment. ‘On Liendra compte du point dlorgue ujouté par Liszt dans la version de Budapest, avant. Vattaque du premier ac. corden Sol misieur ainsi que du ritardando qui le suitjet qui sy Lrouve exprimé par un long trait ondule au crayon, dont tous les instrumentistes symphoniques ou chefs d'orchestre connaissent bien la signification conventionnelle. EAS.14528 FMS 5433 40 (eo) cantando espress senza slentare 7 a a — 5 x3 P Poe aE a ae poco rallent, Be0. Bed. ‘Bed. ‘Sea. SY * (60) Lindication “Senza slentare” dont saccompagne la répétition de eet épisode de charme attendri,confirme notre observation de la note(iGjencore que dune maniére apparemment. paradoxale. Nous avons en effet, fait état,comme Sappliquant & Vinterprétation idéale de toute cette paraphrase caressantedu motif de révolte subitement métamorphosé,de la nécessité de lui conserver un tempo modéré et de ne pas Vaffadir dans le sens de 1a romance ou du nocturne,en dépit, de la mention manuscrite du Ritardando ajoutse par Liszt, ‘Or en ayant spécifié ici,dans la version imprimée,*sans ralentiny(ce quiyéant une prescription de precaution, prend, une signification dautant plus digne de remarquel donne implieitement raison @ notre conception premiere du ca ractire de secréte ardeur de ce passage. (61) 11 est vraisemblable que Liszt faisait, usage,sur les deux réveuses gammes chromatiques descendantes qui ajou- tent & ce fragment un accent d’indéfinissable morbidesse,du subtil doigté inventé par Chopin pour Vexéeution del toment express: sant sur les tone! (62) On rencontre a nouveau ici,dans Vexeniplaire de Budapest,la mention manuscrite enjoignant le contraste nuaneé dont, ila deja ote question notes (et G8) (a) Le Rinforzando ne doit pas exeéder le degré dlintensité qui permet de conserver une sonorité chantante et expres. sive aux notes aigues de la mélodie. EAS 14523 Bs 5433 a Tempo Gomes 4 rinforzand ritenuto 13 2? legato P ‘fe. * (G4) De méme quiil a été spéeifié note(i8on évitera de précipiter le mouvement sur cette aérienne variante du mo. tif, Une cristalline virtuosité,dont la qualité de perfection stobtiendra par I'égalité caressante du toucher et non par la rapidité d’énonciation des doubles croches de la main droite,se doit nécessairement d'y détenir son réledesé. duction mais celui-ei uniquement fait de légéreté vaporeuse et & Vabri de toute intention de brio, Eviter toute atta. Que brusquée des premiéres notes des arpéges descendants de main droite, (65) Une erreur de gravure manifeste de Védition originale,et conservée dans la plupart des réimpressions de cette So. nate,donne 1a rédaction suivante des cing deratéres doubles croches configes a la main droite peste Erreur corrigée dans le texte de la prévente édition. 5.14523 BMS 5433 42 (669 tin poco animato — } crescendo Sees ‘Bd. simile 5 A molto (66) On ne saurait assez admirer art. avec lequel toutes les propositions de 1a premidre partie de celte Sonate_dont, clestidepuis 1a page 33, une réexposition entizrement assouplie aux données du plan classique se sont. vues fertilisées, revivifiées dans ces derniéres pages par l'apport incessant de nouvelles combinaisons instrumentales,par la signific tion expressive Insoupgonnée aecordée & des thémes déja Sprouvés cependant par de nombreuses confrontations. Un nouvel exemple en est donné par cette interprétation sous forme doublement diminutive du théme principal, Qui se voit tout a 1a fois iei sujet et broderie;la main droite Lissant le jeu de son contour mélodique sur la légére énoneia. tion dont 1a main gauche prodigue de mesure en mesure la réplique alerte. 6 sur ta formule pp p+ ieee ‘main droite,ainst qulune étude de tout 1e passage en staccato des doigts,de maniére a procurer cette impression de“jeu perlé* qui n’a rien d’incompatible avee un parfait legato,et qui s'accordera du plus juste caractére postique a Vinterpré. tation de ce fragment,Vun des premiers de auvre auquel on puisse demander d’évelller un sentiment dintime allégresse, Un travail rythmique ba: tree! impose pour la préparation de la figuration de No pas prendre texte du “poco animato'pour transformer cet, épisode en un ruissellement de sonorités non contro. Iées par une intention mélodique caractérisée. Liaceélération est progressive et correspond au crescendo préparant Vapparition de la Stretta. EAS.14523 EMS 5433 43 (em Stretia quasi Presto ; a — i i desig qi non legato —, ) S con strepito § k vitae e bee be Ba.’ Be. & Ba. & (67) Par une nouvelle abréviation formelle dont un esprit moins libéré de traditions ne se fut peut étre pas avisé. et Yon songe ici aux redites conformistes qui pésent, parfois si gratuitement sur les ardentes inspirations au génial Schu. mann Liszt supprime iei tous les éléments complémentaires du développement sur lequel s'était. appuyée exposition antérieure de la premiére partie. IL est possible quun souci purement esthétique de la proposition ait déterminé cet allégement et conseillé Yadop- tion de cette rutilante Stretta mettant en cause,dans un mouvement de plus en plus aceéléré et dans_un esprit.denthou. siaste exaltation,le rappel magnifis des thémes principaux de 1a composition. Mais nous inclinons & penser que, en é. vitant de faire retour & des propositions musicales qui n’eussent pas contribué a intensifier le mouvement, defferves- cente animation dont viennent de témoigner les mesures précédentes, Liszt cédait, plutét au besoin de logique expres. jve auquel on a cri pouvoir accorder jusqula présent,dans cette composition, tous les priviléges.sinon de la musique 4 programme,tout au moins de la musique a suggestions. Et persévérant dans notre souci diidentificationd’une fic. tion susceptible de se surajouter aux sonorités sans les priver,au demeurant,en quoi que ce soit de leur éloquence intrin. séqueynous serions prét. & admettre que cette vibrante apothéose enregistre ies transports exultants dlune ame enfin libérge du doute et tout illuminge par Vaveuglante certitude des vérités éternelles; transfiguration rédemptrice de heur auquel Goethe accorde, par Vintercession d'une innocente et sublime tendresse, la rémission de ses fautes et Vapaisement de ses maladives inquiétudes. Modification du rythme mise & part—les doubles croches de "épisode correspondant de la premiére partie se vo. yant ici remplaeées par une figuration de triolets légitimée par Vadoption dun tempo plus rapide.-le contexte musi. cal de cette page demeure conforme & sa rédaction initialeet les observations des notes 1) 4G3)y conservent leur si gnifieation. £AS.14528 EMS 5433 44 Ca e 2 8 Sa Bed. ee ER Rel, (68) Presto a) ————|-+ 2 * 2,13? (68) Aprés avoir hésité pendant deux mesures sur les pentes de ce mode mineur qui,dés sa premidre apparition, I’ a. vyait marqué dun indélébile accent de fatalité, le motif du destin slance avec fougue vers sa nouvelle articulation mélodique,en une série de Jjubilantes vocalises dont V'irrépressible ardeur fait penser au trait des violons qui précéde Vexplosion triomphante du Finale de VOuverture de Léonore. Leexemplaire de Budapest comporte,sur la premiére énonciation du motif,un accent au crayon dont i1 importe de te. nir compte et qui fait sous-entendre 1a ponctuation suivante: également applicable 1a répétition majeure subséquente. Ne pas écourter les silences qui séparent ces deux aspects liminaires de la méme formule mélodique. Aborder dans la nuance af le début du passage en croches octaviées qui sultyafin de pouvoir en augmenter Vinten. sité sonore jusqu’a Vexultante explosion du Prestissimo. Prendre un léger point d’appui sur la premiere note de cha. que gamme descendante inserite en porte faux dans le comportement. rythmique du fragment. Utiliser les exerel- ces et le mode dlexécution préconisés note (24) EAS.14523 EMS 5433 45 Prestissimo 5 34 54 34 44 4 4 # So fuvcoso assai (69) | Mv, - A (69)"Plein de flamme” mentionne Liszt en tate de ce Prestissimodans lequel le thime d'action se manifeste pour Ia pre. miére foly sur 1a rayonnante assise que Iai vaut une pulssante harmonisation majeure de tonique et dominante. Il_y ajoute dans la version de Budapestydes accents au crayon portant sur les notes supérieures des principales incises mé- Jodiquesyainsi que Von pourra Pidentifier dans le texte musical. Il faut, évidemment voir dans ees indications surajou. tées le souci dune interprétation pathétiquement affirmée de cette derniare paraphrase du theme principal, porté Jed son paroxysme dardeur triomphante et dont chaque note vaut @étre énoneée avee son maximum dintensité ex. pressiveyet non pas seulement & 1a maniére dune transcendante et anonyme manifestation du jeu dloctaves, Les observations de la note (10) concernant 1a maniére de travailler les octaves disjointes trouveront également ei une application effica (10) Voir détait page 46: eee i Tremolando a # W. - 2 ee eee cf (70) on se conformera avee soln & Vindication manuserite de Liszt enjoignant le legato de ces gammes -chromati. ques dont impétueux élan prend ainsi un aspect de flot torrentiel. Ne pas craindre de retenir puissamment lade nidre mesure en seandant avec force Ie triolet. de noires qui prépare Ie rythme de 'épisode suivant. (Voir page 45) (71) On regrette de ne pas trouver)sur cette ultime affirmation du thime de 1a foi, Vindication “glorioso” qui eut,seu. le,convenu A son earactire dlapothéose. Mais le triple forte dont Liszt Yaccompagne permet déja a Vinterprate dlentendre sous quels dehors de majesté solennelle elle se doit de simposejcomme conclusion symbolique dune ceuvre musicale gigantesque et dlun podme sonore dont la derniére image se voit ainsi consacrée & Pévoeation glorieuse de la toute puissance eélestedans sa plénitade absolue. Marteler pulssamment, tous les accords,avec le maximum de sonorité dont peut faire preuve Vinstrument dont on 4ispose,mais en évitant toute attaque violemment heurtée, Bien appesantir les articulations de chaque note sur le mou, vement dloetaves ascendant de Ia basse,en Paccompagnant dun Intense crescendo dont on favorisera d'épanouissement en falsant usage,au début. de ces deux mesures dune sonorité un peu moins éelatante que celle da fragment. précédent. Prolonger longuement les résonances accumulées par la totale liberation du plan de cordes,au cours du cres- cendo préeipité sur le point dorgue qui suit le dernier accord.Une certaine virtuosité dans Yemplol de la pédale forte permettra Vadoption de la technique vibratoire representse dans le schéma sutvant: 3 | a m5 et. # toes Chaque reprise de pédale sur le silence amoindrissant 1a résonance- de 1a compacte harmonie initiale en suspens sur la dominante,tout en conservant aux ondes vibratoires assez de rayonnement pour impliquer une sensation de réper. cussion mystéricuse de leurs Gehos progressivements affaiblis. BAS. 14523 fm 543 a7 Andante sostenuto 4—3 5, (eae 7 P ret prtiminuendo 2 4 (Poco a poco rit, t 3 4 ‘fed, * 4 a (7s) Allegro moderato ‘legatissimo la destra sotto voce sinile (72) on aydans 1a note précédente;fait usage du terme “conclusion” en tentant de définir le caractire de "épisode au. quel il se rapporte, Liexpression peut éure logiquement maintenue sinon du point de vue musical matériel, tout. au moins se rapportant h Ia tendance podtique de 1a composition. Car ces derniéres mesures ne sont. autre chose quun postlude immatérialisé,qui n’a plus de retentissement que dans Vau-dela ou dans le souveniryet au travers duquel flottent,éléments préts a se dissoudre et a s’abolir dans le non. Gtre dun repos éternel,les fragments épars des thémes générateurs,miraculeusement, affranchis de toute inflexion virulente, Un long silence devra précéder Pénoneé du motif trois temps auquel nous avons note (38)les attributs expressifs qui pourraient autoriser & Videntifier & la notion de VEternel Féminin,tel que Geethe Va glorifié dans la se. conde partie de son poéme. On ne peut, pour Vinterprétation de ce fragment,quengager a se rapporter aux remarques suseitées par son appa. rition antérieure dans le corps de la composition. Concernant "étude du passage en doubles notes des deux mains,yoir no. teas (73) Le premier des thémes essentiels & perdre de sa combativité initialeydans cette Coda pacificatrice sera celui auguel nous avions attribué la qualifieation de théme de 1a révolte.tei sourdement, énoneé & 1a basse,dans un mouvement modéré, ine fait plus figure que dlun élément rythmique assagi sur lequel se profile le mouvement ascendant. de quelques calmes ac. cords,que Yon dirait d'un choeur dlanges regagnant le ciel. AS14523 £ ms 5433 48 (poco crescendo (7a) ed un | poco ral. . (74) Lch,eest le thime daction qui se verra métamorphosé on argument. de révejempli dune infinie et compatissante tendresse, Armand Ferté,dans son excellente édition de cette Sonate (collection du Panthéon des planistes) fait état dune dé. claration éerite de Karl Klindworth,éléve de Liszt et premier interpréte en date de cette Sonate & Edouard Risler,pour conseiller Padoption du bécarre sur le “R6” figuré en blanche dans les deux énoneiations de ce motif. Bien quayant per- sonnellement bénéficié des affectueux et altentifs consells de Risler pour Métude approfondie de cette cravre,dont. iT fut en France Ie protagoniste inégalé,nous nfavons pas souvenir dune telle recommandation de sa part. Mais ‘les dou. les quauraient pu faire naitre une affirmation aussi autorisée ne sont'pas confirmés par la confrontation dont Vex. emplaire de Budapest,si soigneusement annoté par Liszt,nous a fourni la substance de nombreux et pertinents amen- dements.Or,i1 n'y existe aueune correction relative & Youbli présumé de cette altération. Diautre partyle sentiment idéologique qui semble présider ict a la metamorphose des thimes,dans le sens que Von vient dindiquer, fait désiver le Re dieze comme repondant & une plus extatique expression @abandon aux confins de Virréel que n'y conviendrait Vinflexion mineure,réminiscente dlun trouble que Vesprit. de la composition ne compor. te plus. BAS 14523 EMSs sags | de ta logique musicale,souligner 49 }(15) Et apras une derniére émanation du rythme etdu motif de 1a destinée,qui se perd dans les mystéricuses profon. deurs des basses murmurées pour s‘immobiliser sur la position d'attente dun retard mélodique longuement soutena— ‘qui donne ici 1a sensation de eette note sensible inversée dont le mode dorien fournit le curieux exemple = trois har. Monies éthérées,et dont on diraitqdelles traduisent un silence surnaturel,se dissolvent avec lenteur dans une atmos. phore de rave. Puls la matité du choe sourd qui met fi au mirage,sur un Si grave que Von se gardera de jouer en octave. Aprés avoir si profusément tenté de discerner,au travers des divers épisodes de cette Sonate,les intentions pos Liques qui se pouvaient d’em avoir dieté 1a composition,on voudrait, maintenant,sen tenant aux seules considérations parfaite urthodoxie du plan qui les ordonae,en dépit dun apparent refus aux dis. ciplines de la construction classique. C’est ici une Sonate libre,et on men disconvient pas. Mais 11 suffira & Vinter. préte d’en interroger les grandes divisions pour y reconnaitre la présence des facteurs orgapiques de la forme Sona. te traditionnell Introduction, Allegro, Recitativo et Andante Sostenuto. Reprise de Allegro sous forme de Finale, Seule Vadjone. Lion de Vépilogue atteste dune indépendance évidente a Pendroit de la formule consaerée. Mats on Sest effores de faire admettre que 1a présence de celui-ci était fonction d'un postulat imaginatit qui égitimait son intervention. Et si Pattribution au genre sonate dépgnd plus valablement de la qualité et de 1a noblesse des aspirations musicales que de 1a soumission aux contraintes arbitraires d'une coupe traditionnelle,nous nihésitons pas 4 nous porter garant. que “improvisation inégale"de Liszt.-ainsi que n'ont pas eraint de la qualifier certains commentateursa apporté 4u traitement de la forme éloquente qui représente justement le plus haut achavement de notre art,la resource in. ventive la plus féconde quielle ait connu depuis que Beethoven lui avait ouvert tout Vhorizon de lexpression humaine. BAS 14529 EMS 54% eons 98 a we EMPL BOY LEE

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