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ÉCOLE POLYTECHNIQUE

ÉCOLE SUPÉRIEURE DE PHYSIQUE ET CHIMIE INDUSTRIELLES

CONCOURS D’ADMISSION 2000 FILIÈRE PC

PREMIÈRE COMPOSITION DE PHYSIQUE


(Durée : 4 heures)

L’utilisation des calculatrices est autorisée pour cette épreuve.



Phénomènes météorologiques associés à des mouvements verticaux de masses d’air

Les phénomènes météorologiques ont des origines multiples ; une compréhension complète néces-
site de prendre en compte de nombreux bilans d’échange (rayonnement, cycle de l’eau). Toutefois
un certain nombre de phénomènes sont uniquement dus au déplacement adiabatique de masses
d’air. Nous nous proposons dans ce problème d’analyser certains d’entre eux et étudierons leurs
conséquences sur la formation de certains types de nuages.

Nous nous intéresserons dans une première partie aux mouvements verticaux d’air sec puis
dans une seconde partie aux mouvements d’air humide et au phénomène de condensation. Enfin
la troisième partie étudie quelques aspects de l’air humide saturé.

On supposera le champ de pesanteur localement uniforme : −


→ ez où −
g = −g−
→ e→
z est le vecteur
unitaire dirigé selon la verticale ascendante.

Constantes et données numériques.

Constante des gaz parfaits R = 8, 3 J K−1 mol−1


Accélération de la pesanteur g = 9, 8 m s−2
Air sec
Masse molaire moyenne Ma = 29 g mol−1
Capacité thermique massique à pression constante cp = 1, 0 × 103 J K−1 kg−1
Rapport des capacités thermiques à p et à V constants γ = cp /cv = 1, 40
Eau
Masse molaire Me = 18 g mol−1
Température du point triple Tt = 273,16 K (0,01˚C)
Pression du point triple pt = 610 Pa
Enthalpie massique de vaporisation à 0◦ C Lv = 2, 50 × 106 J kg−1
Enthalpie massique de vaporisation à 100◦ C Lv = 2, 25 × 106 J kg−1

123
Première partie

Les mouvements d’air dans l’atmosphère peuvent se présenter sous forme d’oscillations ver-
ticales. Nous cherchons à en déterminer les principales caractéristiques.

1. Pour une atmosphère en équilibre « hydrostatique », les différentes grandeurs physiques


qui la caractérisent ne dépendent que de l’altitude z.

a) Donner l’équation qui relie à l’équilibre la pression p(z), la masse volumique ρ(z)
et g.

b) On considère l’air sec comme un gaz parfait ; on suppose de plus l’atmosphère isotherme
de température T0 . Déterminer p(z) et ρ(z) à l’aide de p(0), ρ(0), Ma , g, R et T0 .

c) Calculer la hauteur caractéristique correspondante pour une température de 10◦ C.

2. Pour étudier la stabilité de l’équilibre, on considère une petite masse d’air m que l’on
déplace verticalement dans l’atmosphère supposé être en équilibre hydrostatique mais non iso-
therme a priori. On peut imaginer que cet air déplacé est séparé de l’air extérieur par une fine
enveloppe du type « bulle de savon » d’effet négligeable. La pression dans la bulle est supposée
être à tout instant égale à la pression extérieure correspondant à l’altitude où se trouve la bulle.

Avant d’être déplacée, la bulle de volume V0 est en équilibre à l’altitude z0 et sa température


et sa pression sont égales à celles de l’air environnant, soit T (z0 ) et p(z0 ).

a) La bulle est déplacée à la hauteur z0 + h. En supposant son évolution adiabatique et


réversible, et les variations assez petites pour être traitées linéairement, déterminer la variation
δV de volume en  fonction
 de V0 , ρ, g, h et du coefficient de compressibilité isentropique χS défini
1 ∂V
par χS = − .
V ∂p S

b) Déterminer la force d’Archimède exercée par l’atmosphère sur la bulle ; on introduira


1 dρ
le gradient relatif de masse volumique : .
ρ dz

c) En déduire l’équation du mouvement de la bulle.

d) Quelle condition doit vérifier le gradient de masse volumique pour que l’équilibre de
l’air en z0 soit stable ? Déterminer dans ce cas la pulsation Ω(z0 ) des oscillations d’une bulle
autour de l’altitude z0 . La pulsation Ω(z0 ) est appelée « pulsation de Väisälä-Brunt ».

3. On considère l’air comme un gaz parfait.

a) Expliciter χS à l’aide du coefficient γ = cp /cv . Traduire la condition de stabilité sur le


gradient de masse volumique sous la forme d’une condition relative au gradient de température
dT /dz.

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b) Montrer alors qu’une atmosphère isotherme est stable. Déterminer dans ce cas la pul-
sation Ω(z0 ) en fonction de g, γ et de la célérité des ondes sonores c0 .

c) Calculer numériquement Ω(z0 ) et la période τ correspondante pour une température


de 15 ◦ C .

Deuxième partie

On s’intéresse dans cette partie tout d’abord à l’équilibre liquide-vapeur de l’eau pure, puis
à l’effet de l’eau contenue dans l’atmosphère sous forme vapeur.

1. Soit e(T ) la pression de vapeur saturante de l’eau à la température T et Lv l’enthalpie


massique de vaporisation de l’eau à cette température. On considère la vapeur d’eau comme un
gaz parfait.

a) Montrer que, moyennant une approximation que l’on justifiera :

1 de Lv Me
= .
e dT RT 2

b) En choisissant Lv indépendant de T et égal à Lv (Tt ), exprimer e(T ) en fonction de T ,


à l’aide de pt et Tt , pression et température du point triple.

c) Calculer numériquement, en utilisant le tableau de données, e(T ) pour les températures


de 5◦ C, 10◦ C, 15◦ C.

Calculer aussi e(100◦ C) en prenant pour Lv sa valeur moyenne entre 0◦ C et 100◦ C. Com-
menter la valeur trouvée pour 100◦ C.

2. On considère maintenant un volume V d’air humide, mélange composé d’une masse ms


d’air sec et d’une masse mv de vapeur d’eau (sans eau liquide) avec mv  ms . On note ps la
pression partielle de l’air sec, c’est-à-dire la pression qu’il aurait s’il occupait seul le volume V ;
on note de même pv la pression partielle de la vapeur d’eau. Ce mélange est considéré comme
un mélange idéal de gaz parfaits et donc la pression totale p est la somme des deux pressions ps
et pv . L’humidité H est définie comme le rapport entre la pression partielle de vapeur d’eau pv
pv
et la pression de vapeur saturante e (T ) : H = . On cherche à déterminer les conditions pour
e
lesquelles apparaît une condensation.

a) On suppose l’enthalpie de vaporisation ainsi que les capacités thermiques indépendantes


de la température dans le domaine considéré. Montrer que l’humidité, la pression totale et la
température, pour deux états indicés 1 et 2 sont reliées par :

     
H1 p1 Lv Me 1 1
ln = ln − − .
H2 p2 R T2 T1

125
b) L’air humide est dans un état initial A de température TA , de pression totale pA et
d’humidité HA strictement inférieure à 1. Il subit une transformation adiabatique réversible. En
négligeant la capacité thermique de l’eau, trouver une relation implicite qui permet de déterminer
la température de condensation TC en fonction de TA et de HA .

c) En supposant TC proche de TA , montrer que TC est approximativement donné par :

 −1
 ln HA 
TC = 
1 − Lv Me
 TA .
cp Ma 

RTA R

La transformation nécessaire est-elle une compression ou une détente ?

3.a) Par beau temps, on observe des nuages appelés « cumulus ». Quelle est l’origine de ces
nuages ?

Ces nuages ont une forme caractéristique : leur base est pratiquement plane et les bases
de tous les nuages sont à la même altitude (figure 1). Pourquoi en est-il ainsi et par quoi est
déterminée cette altitude ?

Figure 1

b) On considère que la pression de l’air en mouvement vertical adiabatique est toujours


égale à celle de l’atmosphère en équilibre hydrostatique (Cf. question 2. de la première partie).
Montrer que dans ces conditions, pour cet air :

126
 
∂T g
=−
∂z S cp

Calculer numériquement ce gradient en K/km .

c) On donne au sol (z = 0) : TA = 25◦ C, HA = 0, 55 . Calculer l’altitude de base des


cumulus.

d) En présence de vent, les nuages sont entrainés ; cependant on peut voir des nuages
« accrochés » au sommet d’une colline ou d’une montagne. Expliquer pourquoi le vent ne les
emporte pas.

Figure 2

e) La photographie de la figure 2 montre une structure nuageuse possédant une périodicité


spatiale. Elle est due à un vent de NO arrivant sur les Monts Appalaches (chaîne orientée SO-
NE) et excitant dans l’atmosphère des oscillations verticales. Expliquer le phénomène observé.
La période spatiale est de l’ordre de 10 km. En utilisant la période de Väisälä-Brunt calculée
dans la question 3.c) de la première partie, évaluer la vitesse du vent nécessaire pour expliquer
le phénomène ; le résultat est-il plausible ?

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Troisième partie

On s’intéresse maintenant à des transformations d’air humide pour lesquelles une fraction de
l’eau est condensée. La phase gazeuse se comporte comme il a été vu dans la deuxième partie.
L’enthalpie du système est la somme des enthalpies de l’air sec et de l’eau. On raisonnera sur
un volume V contenant une masse ma d’air sec, une masse mv de vapeur d’eau et une masse ml
d’eau liquide. On négligera le volume de la phase liquide et on considèrera des situations où la
masse d’eau, vapeur et liquide, est très faible devant la masse de l’air.

1.a) Montrer que, dans ces conditions, la différentielle de l’enthalpie H du système peut
s’écrire :
dH = ma cp dT + Lv dmv

b) En déduire celle de l’entropie dS .

2. Exprimer mv en fonction de e(T ) et de la pression p. En déduire l’expression de la diffé-


rentielle dmv en prenant comme variables indépendantes T et p.

3. On
 considère
 une transformation adiabatique et réversible. Exprimer pour cette transfor-
dT
mation en fonction de T, p et e(T ). Mettre le résultat sous la forme :
dp cond
   
dT dT

dp cond dp as
 
dT
où est la quantité correspondante pour de l’air sec et où α [T, p, e(T )] est un facteur
dp as
multiplicatif dont on montrera qu’il est inférieur à 1.

4. De l’air contenant une certaine proportion d’eau sous forme vapeur arrive sur une chaîne
de montagnes où il subit à la montée une détente et à la descente une compression que l’on
supposera toutes deux adiabatiques et réversibles.

a) Montrer, par une discussion qualitative, que, si la température initiale est supérieure
à une température T1 , il n’y a pas formation de nuage et que, pour une même altitude, l’air
redescendant possède la même température que l’air montant .

b) Montrer de même que si la température initiale est plus froide, il y a formation de


nuages. S’il y a alors pluie, en déduire que l’air descendant est à une température plus élevée
que celle de l’air montant. Ce vent est appelé foehn en Europe et chinook aux États-Unis.

5. On souhaite effectuer une évaluation de ce dernier effet. Pour cela, on suppose que l’air
montant commence à se condenser à l’altitude hA pour une température TA et la pression pA . Il
se détend adiabatiquement avec pluie jusqu’à l’altitude hB de pression pB où sa température est
notée TB . Puis l’air devenu sec revient à l’altitude hA de pression pA mais avec la température
TF .

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a) En prenant α constant, égal à une valeur moyenne α, exprimer TB /TA en fonction de
pB /pA . Exprimer ensuite TF /TB . En déduire TF /TA en fonction de pB /pA , γ et α .

b) On donne hA = 500 m, TA = 10◦ C, hB = 2500 m. Evaluer la pression pm de l’atmo-


sphère à l’altitude moyenne de 1500 m à l’aide du modèle isotherme étudié aux questions 1.b)
et 1.c) de la première partie, pour une température de 10◦ C et une pression de 1 × 105 Pa au
niveau de la mer. Prendre α = α(5◦ C, pm ) et le calculer.

c) Le même modèle d’atmosphère donne pB /pA . Calculer la température TF .

∗ ∗

129
Rapport de M. Frédéric PINCET et Mme Sophie REMY, correcteurs.

Le problème traite de la formation des cumulus et de phénomènes atmosphériques


liés. Le cours de thermodynamique est la base des connaissances requises. Si quelques
questions nécessitent une certaine habileté calculatoire, la plupart requièrent surtout de
la réflexion et du bon sens. L’épreuve n’est pas très longue, et les questions sont assez
diversifiées. Un bon nombre d’applications numériques sont indépendantes. Cette année
encore les candidats bien préparés, réfléchis et rigoureux pouvaient réussir honorablement.
Néanmoins, personne n’a pu traiter le problème en entier, malgré une durée de l’épreuve
élargie à quatre heures.

La moyenne des candidats français est de 9,8 avec un écart-type de 3,2. La répartition
des notes est la suivante, avec 0,6% de notes éliminatoires (note ≤ 2) :

0 ≤ N < 4 2%
4 ≤ N < 8 27%
8 ≤ N < 12 49%
12 ≤ N < 16 18%
16 ≤ N ≤ 20 4%

Pour chaque question, nous indiquons également entre crochets le pourcentage de


copies ayant obtenu plus de la moitié des points.

Encore une fois, nous recommandons vivement aux futurs candidats, et à leurs profes-
seurs, de se reporter également aux comptes-rendus des années 97, 98, et 99 notamment
en ce qui concerne les généralités, par lesquelles nous commençons le rapport. Cela leur
évitera bien des déconvenues.

Les correcteurs au concours d’entrée à l’Ecole Polytechnique et à l’ESPCI lisent les


copies et ne se contentent pas de vérifier un résultat vaguement encadré. Autrement dit,
les raisonnements ont autant de valeur à nos yeux, sinon davantage, que le résultat. Ils
se doivent donc d’être parfaitement clairs, et rédigés simplement mais précisément. Les
réponses aux questions qualitatives ne tolèrent aucune ambiguïté. Comment juger un
vague charabia où le candidat se contredit ? L’emploi de formules ou de lois doit être
justifié, ce qui est très rarement le cas. Les applications numériques n’ont de valeurs
qu’assorties d’une unité.

Même si visiblement des progrès nous sont apparus, ce qui prouve que nos remarques
ne sont pas vaines, nous regrettons d’avoir à répéter les mêmes choses tous les ans. Aussi
nous renvoyons le présent lecteur aux précédents rapports afin qu’il y comprenne l’esprit
dans lequel nous attendons les copies de candidats sérieux.

130
Première partie

1. [88%]

a) La question est très classique et il suffit d’écrire la relation de l’hydrostatique. La


principale erreur provient d’une incompatibilité de signe entre γ et le gradient de pression.

b) La question ne présente pas de difficulté si on tient compte de la relation entre ρ


et P . L’erreur principale a été d’intégrer d’abord, puis de remplacer seulement après ρ ou
P , selon le cas, en utilisant la relation des gaz parfaits.

c) La notion « d’échelle caractéristique » n’est pas toujours bien comprise. Nous


avons évalué toutes les propositions dans la mesure de leur clarté et de leur cohérence.
L’application numérique a souvent conduit à des résultats faux du fait d’une mauvaise
conversion d’unités. Ceci est d’ailleurs vrai pour toutes les applications numériques du
problème. Les candidats devraient faire preuve d’un peu d’esprit critique : le modèle
d’une atmosphère isotherme sur une échelle de 8 m paraît tout de même très limité.

2. [34%]

a) L’évaluation de δV n’a pas posé de problème aux candidats qui ont su exploiter
correctement χs et la relation de la première question.

b) La définition de la force d’Archimède fut la première cause des difficultés ren-


contrées ici. Une fois la force correctement écrite, le calcul pouvait s’enliser à cause du
développement limité introduit sans réflexion. La majorité des candidats cherchent abso-
lument à faire apparaître le gradient relatif de masse volumique au détriment d’un calcul
raisonné. Cette attitude n’a que des conséquences négatives.

c) Lorsque le bilan des forces s’exerçant sur la bulle n’est pas, ou mal, effectué, la
relation fondamentale de la dynamique ne mène qu’à une impasse.

d) Nous avons examiné la cohérence des réponses. Un bon nombre d’équations pré-
sentaient une erreur en amont, principalement dans l’écriture de la force d’Archimède,
mais la suite était rigoureuse. Nous en avons tenu compte. Néanmoins nous avons été très
surpris par l’acharnement de nombreux candidats à chercher absolument une pulsation à
partir d’une équation différentielle non harmonique !

3. [9%]

a) La relation entre χs et γ a été presque toujours établie. La suite, en revanche n’avait


de sens que si le candidat avait bien assimilé la notion de fonction à plusieurs variables.
La totalité des erreurs proviennent de dérivations effectuées n’importe comment sans se
préoccuper de savoir ce qui est constant, variable, et variable en fonction de quoi. Les
candidats savent-ils seulement ce qu’ils cherchent et ce qu’ils calculent ? Leur désinvolture
vis-à-vis des règles les plus élémentaires des mathématiques est affligeante.

b) En ce qui concerne la stabilité de l’atmosphère isotherme, tous les arguments co-

131
hérents ont été évalués. La célérité des ondes sonores est en général bien connue.

c) Ici encore, nous avons tenu compte de la cohérence du raisonnement. Les quelques
erreurs numériques proviennent essentiellement d’un problème d’unité.

Deuxième partie

1.[81%]

a) Nous avons accepté toutes les démonstrations, que ce soit à partir de la relation
de Clapeyron, ou de la loi de Van’t Hoff, cette dernière étant pourtant au programme de
chimie et non de physique. En revanche, les citations candides telles que : « on reconnaît
la formule de Dupré », sans doute répertoriée dans la calculatrice, n’ont pas été prises en
compte. Quelle que soit la démarche employée, le texte recommandait de justifier la ou
les approximations effectuées. Trop de copies nous livrent simplement une suite de calculs
au cours desquels les approximations se font sans aucun commentaire. Rappelons que ce
genre d’impasse ne passe pas inaperçue au correcteur, et est sanctionnée.

b) L’intégration ne pose pas de difficulté.

c) L’élève du troisième millénaire aurait-il en sa calculatrice une confiance aveugle au


point d’écrire sur sa copie la calculatrice affiche « error » ? ou même de donner pour
une pression partielle des résultats de l’ordre de 10100 (unité non précisée d’ailleurs. . . ) ?
Parmi ceux qui savent utiliser de façon rationnelle leur instrument de calcul, les commen-
taires font parfois défaut. Les remarques du genre « c’est très grand » ou « c’est très
petit » n’ont pas beaucoup de sens. Heureusement, une grande majorité a reconnu une
valeur proche de la pression atmosphérique.

2. [33%]

a) Cette question testait davantage l’honnêteté du candidat que son aptitude à cal-
culer. Rares sont les copies où l’on montre simplement, et efficacement, que le rapport
des pressions partielles de vapeur d’eau et égal au rapport des pressions totales. Dans de
nombreuses copies « on fait l’approximation que », sans aucune justification, ou bien on
invente des arguments nébuleux. . . Certains « supposent » simplement avec honnêteté,
et passent à la suite.

b) Le calcul est assez facile après avoir utilisé, en la justifiant, la relation de Laplace.

c) Pour cette question aussi, tous les moyens sont bons pour arriver au résultat de
l’énoncé. Heureusement, la majorité des candidats ayant traité cette question a montré son
savoir-faire dans le traitement du développement limité. Encore une fois, nous regrettons
que des élèves de la filière PC fassent preuve d’aussi peu de sens physique pour déterminer
si la transformation est une compression ou une détente. La plupart des réponses se
bornent à une affirmation sans aucune justification ni aucun commentaire.

132
3. [4%]

a) La question est qualitative, et veut faire appel au sens physique du candidat et


même seulement à son bon sens. Ces qualités ne peuvent se révéler qu’avec un minimum
de capacité à rédiger simplement quelques arguments clairs dans un français correct.
Nous renonçons à retranscrire ici ce que nous pouvons lire dans les copies, et qui n’est
pas à l’honneur de candidats postulants à des concours de ce niveau. De nombreuses
réponses sont parfaitement incompréhensibles et les arguments se contredisent. Comment,
par exemple, interpréter « la condensation en vapeur » ? Un peu de recul par rapport
aux résultats des questions précédentes et surtout un minimum de lucidité permettrait de
donner quelques explications cohérentes.

b) Le calcul en soi est facile. . . à condition de bien préciser les conditions de dérivation,
et non de dériver n’importe comment, de réinjecter n’importe quoi, et d’arriver satisfait
au résultat donné dans l’énoncé.

c) L’application numérique laisse parfois rêveur. Ceux qui trouvent la base des cumulus
à 10 m ont vraiment la tête dans les nuages. . . .

d) Quelques dizaines de candidats nous ont donné des explications intéressantes, sou-
vent agrémentées de petits schémas explicatifs tout à fait judicieux. Certains ont men-
tionné des connaissances personnelles liées à la pratique du vol à voile.

e) Une partie des précédents ont poursuivi leur réflexion sereinement, et ont interprété
avec pertinence le phénomène décrit sur la photographie. La vitesse du vent a parfois été
calculée indépendamment de la compréhension du phénomène. Les tempêtes de cet hiver
donnaient quelques ordres de grandeur comparatifs très souvent cités dans les copies.

Troisième partie

1. [46%]

a) Une fois encore, il ne s’agit pas de se contenter de recopier la réponse donnée dans
l’énoncé pour donner l’illusion d’avoir répondu à la question.

b) Bien peu gardent le souvenir de l’identité thermodynamique et se contentent de


diviser dH par T .

2. [15%]

La masse mv est mal évaluée car le rapport des fractions molaires n’est pas écrit cor-
rectement. Le calcul de la dérivée conduit souvent à des délires. . . . Nous avons, comme
d’habitude, étudié les résultats cohérents même issus d’expressions inexactes (mais homo-
gènes) de mv .

133
3. [5%]

Pour cette question aussi, nous avons tenu compte de la rigueur et de la cohérence. Si
beaucoup ont abandonné les calculs avant la fin, un certain nombre a néanmoins exprimé
correctement dT /dP pour l’air sec. Quelques uns sont arrivés au terme du calcul avec une
valeur de α exacte.

4. [8%]

Ces questions qualitatives appellent les mêmes commentaires que les questions de la
partie II 3.

a) Question assez simple qui a souvent été bien traitée.

b) La réponse n’est pas « évidente » et demande de la clarté et de la précision


dans les explications. En particulier, le rôle de la pluie a été très mal expliqué (et sans
doute aussi très mal compris). Quelques candidats connaissaient visiblement l’explication
du phénomène, mais quelques-uns ont été totalement incapables d’en rendre compte de
manière intelligible.

5. [1%]

a) La question était accessible, et a parfois été traitée avec succès, totalement in-
dépendamment des précédentes. Malheureusement, dans la précipitation des dernières
minutes, les candidats ne sont plus toujours capables d’intégrer correctement des dérivées
logarithmiques.

b) Pm pouvait se calculer facilement, en revanche la valeur de α demandait une ex-


pression littérale valide. Quelques-uns trouvent le bon résultat numérique.

c) De la même façon, le rapport PB /PA se calculait presque de façon indépendante et


rapportait des points. Les plus courageux sont allés jusqu’au calcul de TF , souvent juste,
et une petite fraction d’entre eux nous ont aussi gratifiés d’un petit commentaire !

Ce problème ne présentait pas de difficultés majeures et pouvait largement occuper les


candidats par ses parties souvent indépendantes. S’il demeure, heureusement, des candi-
dats brillants, à l’aise aussi bien dans les calculs, que pour les analyses qualitatives, nous
regrettons que la grande majorité des candidats de la filière PC fassent preuve d’aussi peu
de détachement, de sens physique et. . . de simple bon sens ! Les méthodes calculatoires
employées font trop souvent fi de théorèmes de mathématiques que les candidats ne de-
vraient pourtant pas ignorer. On ne dérive pas n’importe comment sous prétexte que l’on
résout une question de physique ! Les disciplines enseignées en classes préparatoires ne
sont pas cloisonnées à ce point, puisque des candidats n’hésitent pas à nous proposer des
résultats vus dans le cours de chimie. Espérons qu’à l’avenir, les élèves auront davantage
de respect pour les mathématiques et pour la langue française, disciplines absolument
nécessaires au physicien !

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ÉCOLE POLYTECHNIQUE

ÉCOLE SUPÉRIEURE DE PHYSIQUE ET DE CHIMIE INDUSTRIELLES

CONCOURS D’ADMISSION 2000 FILIÈRE PC

DEUXIÈME COMPOSITION DE PHYSIQUE


(Durée : 4 heures)

L’utilisation des calculatrices est autorisée pour cette épreuve.



Commutateur optoélectronique

Dans un circuit intégré électronique l’information est véhiculée par des électrons. Un des
buts de l’optoélectronique est de remplacer autant que faire se peut l’électron par le photon. On
sera donc amené à acheminer des faisceaux lumineux d’un point d’un circuit où ils auront été
mis en forme à un autre point où ils subiront des opérations logiques. Ce transport s’effectue
à l’aide de guides optiques. Le but de ce problème est l’étude de quelques propriétés de ces
guides. Dans la première partie on s’intéresse au principe de guidage des ondes lumineuses dans
le cadre d’un modèle théorique simple. Une situation plus réaliste où le guidage des ondes est
plus complexe est étudiée dans la deuxième partie. Dans la troisième partie on introduira un
couplage entre deux guides optiques et on utilisera ce couplage dans la quatrième partie pour
réaliser un commutateur électro-optique.

Formulaire

Célérité des ondes électromagnétiques dans le vide : c = 3 × 108 m s−1


Équations de Maxwell pour les milieux diélectriques non magnétiques :
div D =ρ div B =0 (1)
 E
rot  = −∂ B/∂t
  B
rot 
 = µ0 (j + ∂ D/∂t) (2)
 on rappelle que :
Pour tout champ de vecteurs A,
 rot
rot  A 
 = grad(div  −∆
A) A

Première partie
Principe du guidage d’une onde lumineuse

On s’intéresse à la propagation d’une onde électromagnétique monochromatique de pulsation


ω dans un guide dont le schéma est représenté sur la figure 1. Ce guide est constitué d’une couche

135
cœur infinie d’arséniure de gallium (GaAs), d’épaisseur d, insérée entre deux plans parfaitement
conducteurs, totalement réfléchissants. L’arséniure de gallium est un matériau semi-conducteur
que l’on considérera comme un milieu diélectrique linéaire, homogène, isotrope et non magné-
tique. On le caractérise par son indice de réfraction n(ω). À la pulsation ω de l’onde, on a
n(ω) = n = 3, 3.

Figure 1

1. Montrer que le champ électrique de l’onde, exprimé en r au temps t, obéit à l’équation


suivante :
 E(
∆  r , t) = 0
 r , t) + µ0 ε0 ω 2 n2 E( (1)

où µ0 et ε0 sont respectivement la perméabilité et la permittivité du vide.

 r , t) ?
2. Quelles sont les conditions aux limites vérifiées par le champ E(

3. On se limite au cas de la propagation des ondes transverses électriques pour lesquelles le


champ E est orienté selon Oy et on cherche une solution de l’équation (1) sous la forme

 r , t) = Re{F (x, y)eiβz e−iωt }ey


E(

où β est une constante positive, Re désignant la partie réelle.

a) Justifier le fait que F (x, y) ne dépend pas de y.

b) Écrire l’équation différentielle et les conditions aux limites vérifiées par F (x). On posera
ω
k = . Montrer que ces conditions ne peuvent être satisfaites que si β < kn (condition de
c
guidage).

c) On pose α2 = k2 n2 − β 2 avec α positif. Montrer alors que les solutions de cette équation
n’existent que pour des valeurs discrètes αp de α que l’on déterminera. A chaque valeur αp
correspond un mode guidé du champ électromagnétique caractérisé par l’amplitude Fp (x).

d) Dans le cas d’une onde de longueur d’onde dans le vide λ = 1, 4 µm, comment doit-on
choisir l’épaisseur d de la couche de GaAs pour que le guide n’admette qu’un seul mode ?

4. On se place dans les conditions où le guide n’admet qu’un seul mode. Donner l’expression
du champ électrique correspondant à ce mode.

136
Deuxième partie
Guide diélectrique

On s’intéresse toujours à la propagation d’une onde électromagnétique monochromatique


transverse électrique de pulsation ω mais on envisage dans cette partie une structure plus réaliste
représentée sur la figure 2. La couche cœur de GaAs, d’indice de réfraction noté désormais nC
(nC = 3, 3), est maintenant entourée par deux couches confinantes d’arséniure d’aluminium
(AlAs) semi-infinies.

Figure 2
Le matériau semi-conducteur AlAs sera considéré comme un milieu diélectrique linéaire,
homogène, isotrope, non magnétique d’indice de réfraction nE (nE = 2, 7). Comme dans la
première partie on cherche des solutions de l’équation (1) de la forme :

 r , t) = Re{F (x)eiβz e−iωt }ey


E(

1. Ecrire l’équation différentielle à laquelle doit obéir l’amplitude F (x) dans chaque milieu.
On introduira les paramètres α et ξ tels que α2 = k2 n2C − β 2 et ξ 2 = β 2 − k2 n2E .

2.a) Quel doit être le sens de variation de l’amplitude F (x) à l’extérieur du cœur pour que
la structure se comporte comme un guide. En déduire le signe de ξ 2 . Montrer que la condition
de guidage de l’onde électromagnétique s’écrit maintenant knE < β < knC .

b) En supposant cette condition satisfaite donner les solutions générales de l’équation


précédente dans chaque milieu.

3. Ecrire les relations de continuité entre le GaAs et l’AlAs pour les champs électrique et

 et ∂ E aux interfaces.
magnétique de l’onde ; en déduire la continuité de E
∂x

4. Etant donnée la symétrie du problème, on peut chercher des fonctions F (x) soit paires
soit impaires.

a) Si F (x) est une fonction paire, montrer que les paramètres α et ξ doivent vérifier les
relations suivantes :

137
 
 
2 2
α +ξ =k 2
(n2C − n2E ) cos α d  = 
α
avec tg α
d
>0
 2 2
k n2C − n2E

b) Ecrire les relations similaires valables quand F (x) est une fonction impaire.

c) Proposer une résolution graphique permettant de déterminer les modes du guide.

d) Montrer que l’amplitude du mode fondamental (mode correspondant à la valeur la plus


petite possible du paramètre α) est donnée par :
 
d d −ξ(|x|−d/2) d
F (x) = A cos αx si |x| < F (x) = A cos α e si |x| >
2 2 2
où A est une amplitude constante.

Représenter schématiquement la dépendance de F (x) en fonction de x pour le mode fonda-


mental du guide.

e) Pour une longueur d’onde dans le vide λ = 1, 4 µm et un guide d’épaisseur d = 0, 6 µm,


on trouve pour le mode fondamental α = 3, 73 µm−1 . Calculer les valeurs de λξ, dξ et de la
quantité 1/ξ.

Quelle est la signification physique de la quantité 1/ξ ? Dans quel sens varie-t-elle lorsque
l’ordre p du mode augmente ?

5. On introduit l’angle θ tel que α = knC cos θ. Montrer que, dans la couche cœur de GaAs,
le champ électrique correspondant au mode fondamental peut être assimilé au champ électrique
résultant de la superposition de deux ondes planes. En considérant la condition de propagation
dans le guide énoncée dans la question 2.a) de cette deuxième partie, trouver l’inégalité que
doit vérifier l’angle θ et en donner une interprétation physique.

Troisième partie
Couplage de deux guides

Dans cette partie, nous allons étudier l’effet du couplage entre les ondes lumineuses se pro-
pageant, selon leur mode fondamental, dans deux guides identiques, parallèles et proches. Ce
couplage est dû à l’extension latérale de leurs champs électriques, le champ du mode fonda-
mental de l’un des guides n’étant pas nul dans la couche cœur de l’autre. Par construction, ce
couplage est faible ; aussi on supposera que la structure du champ pour le mode fondamental de
chaque guide est pour l’essentiel non modifiée ; on introduit simplement pour chaque onde une
amplitude complexe Ai (z), (i = 1, 2), évoluant lentement dans la direction Oz sur une distance
caractéristique grande devant la longueur d’onde. Soit D la distance entre les centres des couches
cœur (figure 3). On posera ainsi :
 1 (r, t) = E1 (x, z, t)ey = Re{A1 (z)F (x)eiβz e−iωt }ey
E
 2 (r, t) = E2 (x, z, t)ey = Re{A2 (z)F (x − D)eiβz e−iωt }ey
E

138
en prenant A = 1 pour F (x) donnée dans la question 4.d) de la deuxième partie.

Figure 3

On admettra que, moyennant certaines approximations justifiées, le couplage se traduit par


le jeu d’équations :
d d
[A1 (z)] = iγ A2 (z) [A2 (z)] = iγ A1 (z)
dz dz

1. Montrer que la condition |A1 |2 + |A2 |2 = constante impose au coefficient γ d’être réel.
Donner une interprétation physique de cette condition.

2. Déterminer l’expression générale de A1 (z) et celle associée de A2 (z).

3. On suppose qu’à l’entrée la puissance lumineuse est injectée entièrement dans le guide 2.
On a alors A1 (0) = 0 et A2 (0) = A0 . Déterminer A1 (z) et A2 (z).

4. Déterminer L, longueur minimale du double guide nécessaire à la transmission complète


vers le guide 1 de la puissance injectée dans le guide 2.

5. Calculer numériquement L pour deux guides de caractéristiques identiques à celui étudié


dans la question 4.e) de la deuxième partie avec un entraxe D = 1, 4 µm, l’expression du
coefficient de couplage étant :
2 1 e−ξ(D−d)
γ=
β α12 + ξ12 2 + ξd

139
Quatrième partie
Commutateur optique

Le matériau GaAs constituant les couches cœur est un matériau électro-optique, c’est-à-dire
 a = Eaey suivant
que son indice nC varie en fonction d’un champ électrique externe appliqué E
la loi :
∆nC (Ea ) = n3C rC Ea
où rC est l’indice électro-optique du GaAs valant 1,6 pm/V.

Afin de réaliser un commutateur, on utilise un système de deux guides optiques, analogue à ce-
lui étudié dans la troisième partie, mais on dispose deux électrodes sur le guide 2 uniquement. On
admettra que la présence de ces électrodes ne modifie pas la structure du champ électrique dans
les guides. En appliquant au guide 2 un champ électrique externe, on modifie très légèrement l’in-
dice de sa couche cœur qui passe de nC à nC +δnC avec δnC  1, donnant ainsi au coefficient β du
guide 2 une valeur β + δβ légèrement différente de celle β du guide 1.

Les champs des modes fondamentaux des guides s’expriment alors selon :

 1 (r, t) = E1 (x, z, t)ey = Re{A1 (z)F (x)eiβz e−iωt }ey


E
 2 (r, t) = E2 (x, z, t)ey = Re{A2 (z)F (x − D)ei(β+δβ)z e−iωt }ey
E

Lors de la propagation sur la distance z, E  2 acquiert par rapport à E  1 un déphasage δβz ; on


admettra que le couplage entre les amplitudes des deux ondes est décrit maintenant par les
équations :
d d
[A1 (z)] = iγA2 (z)eiδβz [A2 (z)] = iγA1 (z)e−iδβz
dz dz

1. Pourquoi faut-il tenir compte de la variation δβ de β alors que l’on néglige les variations
δα de α et δγ de γ qui sont a priori du même ordre de grandeur ?

Citer un exemple de situation physique où ce type d’approximation est habituellement effec-


tué.

2. On suppose qu’à l’entrée la puissance lumineuse


 est injectée entièrement dans le guide 2.
 2
δβ
On a alors A1 (0) = 0 et A2 (0) = A0 . On pose : Ω = γ 2 + .
2

La résolution du système d’équations couplées conduit à :


γ δβz
A1 (z) = iA0 ei 2 sin Ωz
Ω  
−i δβz δβ
A2 (z) = A0 e 2 cos Ωz + i sin Ωz .
2Ω

On appelle Π0 la puissance optique injectée dans le guide 2.

140
a) Etablir les expressions des rapports Π1 (z)/Π0 et Π2 (z)/Π0 et dessiner schématiquement
leur évolution le long du double guide couplé.

b) Déterminer la proportion maximale de puissance transférable du guide 2 au guide 1.

3. L’ensemble des deux guides couplés possède la longueur L déterminée dans la question 4.
de la troisième partie. Montrer qu’à la sortie du guide 1, Π1 (L)/Π0 est une fonction du champ
Ea donnée par :
  
π  2   2 
Π1 (L) Lδβ(Ea ) Lδβ(Ea )
= sin2 1+ 1+
Π0 2 π  π

4. Pour que le double guide couplé joue le rôle d’un commutateur électro-optique, il faut que
l’application du champ électrique redonne au guide 2 la totalité de la puissance incidente.

a) Quelle est la plus petite valeur de δβ(Ea ) nécessaire ?

b) Pour les valeurs numériques données, β ≈ 2πnC /λ. En utilisant cette relation approchée,
donner une expression pour le champ électrique Ea nécessaire à la commutation.

c) Avec les valeurs numériques précédentes, calculer (en kV/cm) le champ Ea nécessaire à
la commutation et la différence de potentiel V (en volts) à appliquer aux électrodes, leur distance
étant de 0,6 µm.

5. Les fréquences de commutation autorisées par un tel dispositif sont de l’ordre de 10 GHz,
très supérieures à celles des commutateurs électroniques classiques. Ces derniers fonctionnent
par transfert de porteurs de charges. Proposez une explication qualitative de cette différence de
performance.

∗ ∗

141
Rapport de MM. Jean-Pierre KORB et Thierry LEHNER, correcteurs.

Le problème portait sur l’étude de quelques propriétés de guides optiques pour la


réalisation d’un commutateur optoélectronique. La première partie traitait la propagation
des ondes lumineuses dans le cadre d’un modèle théorique simple. Elle demandait une
bonne connaissance du cours et réclamait des calculs simples mais précis. Elle a été assez
bien réussie dans l’ensemble, notamment dans la première partie. La deuxième partie
introduisait des conditions limites sur les parois du guide plus réalistes. Cette partie plus
longue a été assez bien traitée dans l’ensemble. La troisième partie portait sur le couplage
entre deux guides voisins. Curieusement cette partie qui ne présentait pas de difficultés
techniques a été assez mal traitée, notamment la première question. Enfin la quatrième
partie montrait les arguments physiques permettant d’utiliser ce couplage pour réaliser
un commutateur optoélectronique. Cette partie a été très sélective.

La moyenne des candidats français est de 10,1 et l’écart type est de 3. La répartition
des notes est la suivante :

0 ≤ N < 4 1%
4 ≤ N < 8 22%
8 ≤ N < 12 52%
12 ≤ N < 16 21%
16 ≤ N < 20 4%

La proportion de notes éliminatoires, c’est-à-dire inférieures à 2/20 a été inférieure à


0,5%. On note une amélioration significative des résultats par rapport à ceux de l’année
précédente. Les recommandations données semblent donc porter leurs fruits. Rappelons
que le problème doit permettre de sélectionner les candidats à la fois sur leur faculté
de saisir rapidement la signification physique du problème et sur leur connaissance des
éléments de base du cours.

On peut faire les commentaires généraux suivants. Comme toujours les questions res-
tent, au début de chaque partie, très proches du cours avec des difficultés croissantes au fur
et à mesure de l’énoncé. Par exemple les candidats qui avaient fait l’essentiel des parties I
et II étaient assurés d’une note très honorable. Comme nous le rappelons chaque année, il
est absolument nécessaire de s’entraîner pendant l’année à saisir dans sa totalité un pro-
blème de physique pour réussir une telle épreuve. Par exemple la lecture de ce problème
dans son ensemble, préalablement aux calculs, permettait d’anticiper certains résultats.
L’habilité technique n’est pas suffisante pour réussir une telle épreuve, il faut privilégier
la réflexion et l’analyse physique surtout pour la filière PC. Nous recommandons encore
une fois de vérifier l’homogénéité des formules et de discuter les ordres de grandeur dans
les applications numériques. De plus il ne faut pas oublier les unités.

142
Partie I

Dans cette partie très proche d’une question de cours, on étudiait la propagation
d’une onde électromagnétique monochromatique dans un guide aux parois parfaitement
conductrices et totalement réfléchissantes.

1. Cette question de cours a été bien traitée dans l’ensemble. Il n’y avait aucune
difficulté puisque le résultat était donné dans l’énoncé et que l’on rappelait dans un
formulaire les équations de Maxwell et une propriété des opérateurs vectoriels.

2. Il n’y avait aucune difficulté dans cette question puisque l’énoncé précisait bien que
les parois du guide étaient parfaitement conductrices et totalement réfléchissantes. Une
proportion non négligeable de candidats n’ont considéré que la première propriété.

3a) Cette question était également évidente puisque l’énoncé précisait bien que les
plans conducteurs étaient infinis. Les candidats ont bien réussi cette question en choisis-

sant soit l’invariance par translation selon y ou l’annulation de la divergence de E.

3b) Cette question technique ne présentait pas de difficulté pour des candidats connais-
sant bien les propriétés des opérateurs vectoriels. La condition de guidage donnée dans
l’énoncé aidait grandement les candidats sur le choix de la méthode d’analyse.

3c) Si la solution générale de l’équation différentielle a été en général trouvée, la


prise en compte des deux conditions limites dans le choix des valeurs discrètes des modes
n’a pas été bien faite. En particulier peu de candidats se rappellent comment prouver
l’existence d’une solution non nulle à un système d’équations linéaires par la méthode du
déterminant. Il en résulte de nombreuses erreurs sur les parités et les valeurs discrètes des
modes. Cette question s’est donc avérée très sélective.

3d) Cette question plus physique a été aussi très sélective. Très peu de candidats ont
su encadrer la valeur de l’épaisseur du guide pour que le guide n’admette qu’un seul mode.

4. Les erreurs constatées à la question 3c sur la valeur des modes se répercutaient


naturellement ici. Des considérations de symétrie ont permis à certains candidats de s’en
sortir partiellement.

Partie II

Cette partie permettait d’étudier le guidage des ondes dans une situation plus réaliste.

1. Pratiquement tous les candidats ont su trouver les équations différentielles dans les
deux milieux à partir de l’équation trouvée à la question I.3.b .

2a) Pas trop de problèmes dans cette question où la structure de l’énoncé guidait les
candidats.

2b) On notera quelques erreurs chez certains candidats qui ont retenu des solutions
physiques divergentes à l’extérieur du guide.

143
3. Cette question s’est avérée assez sélective, notamment sur la considération de la
continuité de Bz .

4a) et 4b) À partir du moment où la solution est donnée dans l’énoncé, il est très
tentant de s’arranger pour la retrouver. Naturellement le correcteur fait très attention à la
démarche et aux calculs proposés. En particulier ceux qui avaient conservé des solutions
divergentes dans le milieu extérieur ne pouvaient pas s’en sortir. On note des fautes de
signe sur la tangente et la cotangente.

4c) Les résolutions graphiques proposées étaient souvent incomplètes par oubli d’une
des deux conditions proposées. Beaucoup ont oublié de tenir compte de la valeur absolue.
Cette question a donc permis de sélectionner les candidats qui avaient fait une bonne
analyse physique du problème.

4d) On note ici de nombreuses erreurs dans la représentation graphique de F (x),


notamment par la considération de nombreuses oscillations à l’intérieur du guide qui
n’avaient pas de sens puisque l’on ne s’intéressait qu’au mode fondamental. Le compor-
tement exponentiel décroissant à l’extérieur, donné dans l’énoncé, a été par contre bien
vu.

4e) Cette application numérique et la discussion physique suivante ont été correcte-
ment traitées.

5. Cette question s’est avérée très sélective. Très peu se sont aperçus de la condition
de réflection totale.

Partie III

1. Paradoxalement cette question facile n’a été traitée que par une minorité. Il semble
que le maniement des nombres complexes pose encore des problèmes. Là encore la lecture
attentive de l’énoncé devait mettre le candidat sur la voie. L’énoncé disait bien que A1 (z)
et A2 (z) étaient des amplitudes complexes. Il fallait bien sûr en tenir compte dans les
calculs élémentaires nécessaires à cette question.

2. et 3. Ces questions élémentaires ont été bien traitées dans l’ensemble.

4. La longueur minimale du double guide a été trouvée dans l’ensemble.

5. Des résultats aberrants ont été souvent trouvés pour la longueur L. Un peu de bon
sens devrait éviter de trouver des longueurs astronomiques dans un problème où l’un des
enjeux est la miniaturisation des objets crées.

Partie IV

Cette partie montrait les arguments physiques permettant d’utiliser le couplage entre
les guides pour réaliser un commutateur optoélectronique. Cette partie a été très sélective
probablement par manque de temps.

144
1. La discussion physique a été le plus souvent escamotée. Très peu ont noté l’influence
du déphasage sur le couplage entre les guides. Peu d’exemples de situations physiques
analogues ont été proposés.

2a) Cette question a été mieux considérée que les autres et les schémas proposés
étaient corrects pour ceux qui avaient abordé cette question.

2b) Cette question était facile pour ceux qui avaient répondu aux questions précé-
dentes.

3. Comme toujours lorsque la solution est proposée, il a fallu regarder dans les détails
les bonnes rédactions.

4. Très peu de candidats sont arrivés à traiter correctement ces questions. Néanmoins
certains ont pu trouver les bons ordres de grandeur des champs électriques et potentiels
nécessaires à la commutation.

5. La discussion est restée ici très qualitative.

En conclusion, ce problème de concours, bien dans l’esprit de l’option PC, a permis de


sélectionner de manière satisfaisante les candidats sur leur aptitude à saisir rapidement
les effets physiques décrits dans l’énoncé.

145

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