You are on page 1of 4
Constat d’état pour les tableaux — Partie II: Méthodes d’examen et liste de contréle 1030, chemin Innes (Ottawa ON KIAOMS Canada Tol: (013) 998.9721 “Tel. : (619) 996-4721 entasas @) vex... Notes de I’lICC Introduction Lorsqu’on examine un tableau. il importe d’abord de vérifier sil y a lacune, écaillage ou soulevement de Ja couche picturale. Si on constate quill y a un manque d’adhérence en- tre le support et la couche picturale (p. ex, soulévements ou écaillage), il est essentie! de placer le tableau hori- zontalement, cote face tourné vers le haut. N’enlever le cadre du tableau que si la couche picturale et la pré- paration sont stables. En général, au cours des expositions itinérantes, on ne désencadre pas un tableau pour rédiger les rapports d’examens pério- diques et les fiches cumulatives. Au moment de désencadrer ou de faire Vexamen, on place le tableau sur une table de travail propre et non encombrée, On recouvre la surface de la table d’une matelassure (p. ex., du feutre épais recouvert d'une pellicule de polyester transparente [Mylar] ou de tout autre pellicule de plastique non rugueuse). On évite ainsi Yusure des surfaces fragiles du tableau et du cadre pendant qu’on examine la face et le revers 11 est important de travailler sur une surface lisse. Les aspérités d'un tableau ou dun cade placé directo- ‘ment sur un feutre ou un tissu pour raient s‘accrocher dans les fibres et @lre arrachées lorsqu’on déplace ou retourne la peinture ou le cadre. Plu- t0t qu’une surface matelassée, on 10/7 peut aussi utiliser des blocs matelassés (n° 10/2 des Notes de VIC, Fabrication de blocs matelassés) pour soutenir les coins du cadre ou du tableau. Matériel pour Vexamen Le matériel nécessaire & I'examen détaillé d’un tableau et & la rédaction du constat d'état se compose des articles suivants : - une lampe photographique & faisceau large équipée d’une ampoule de 100 watts; - quatre blocs matelassés; - un ruban a mesurer en toile; une loupe & main ou une loupe serre-téte (p. ex., Optivisor); - pinces et tournevis (pour désencadrer), selon les besoins. Mieux vaut utiliser un crayon pour rédiger le constat plutot qu'un stylo ou un feutre qui pourrait tacher accidentellement les ceuvres. En général, on doit manipuler les tableaux avec les mains nues, propres et seches. On porte cependant des gants de coton pour déplacer des ca- res dorés ou des tableaux sans cadre Jaissant la toile & nu. Si les gants de ccoton risquent de s/accrocher dans les, aspérités, porter des gants de plastique. Techniques d’éclairage pour I’examen des tableaux L’éclairage en lumiere normale, rasante ou transmise permet de voir Patrinoine Canadiane $M canacien Hortage Canada différents aspects de V'état d’un ta- bleau. Pour chacune des trois tech- niques d’éclairage, on peut utiliser une ou plusieurs lampes portatives 4 faisceau large, munies d/ampoules de 100 watts, Regle générale, les ampoules de 100 watts foumnissent un éclairement adéquat et sont préférables a des, lumiéres plus fortes qui risquent de trop chauiffer le tableau, Méme si on utilise des ampoules ordinaires de 100 watts, on doit veiller & ne pas surchautffer la surface que l'on est en. train d’examiner. Comme la chaleur radiante ne réchauffe pas forcément Yair enire la lampe et le tableau, on doit vérifier périodiquement la tem- pérature de la surface que l'on exa- mine. Si, en touchant délicatement la peinture, on sent que la surface est chaude, Cest que la lampe est trop prés du tableau. Llutilisation d'une lampe a tube fluorescent ou d'une lampe di- chroique a faisceau large permet d/éviter de surchauffer la peinture. L’éclairage en lumiére normale ou incidente permet de déterminer l'état général dune ceuvre et, en particu- lier, de déterminer si la surface du tableau est encrassée, si le vernis, a jauni et sila couche picturale présente des craquelures ou des soulevements. L’éclairage en lumidre rasante est obtenu en placant la source Iu mineuse d’un c@té du tableau, de facon que le faisceau lumineux frappe la toile a un angle tres aigu. ‘Un examen en lumire rasante per- met de déceler les deformations de la surface comme les soulévements de peinture et les ondulations de la toile. On peut ajuster Vangle d’éclaire- ‘ment de facon & faire ressortir le plus possible les irrégularités. En principe, pour ce genre dexamen, le tableau est place a la verticale. Toutefois, si Yon constate que par endroits il y a risque de perte de matiére picturale, fon peut aussi effectuer examen en pplacant le tableau a plat L’éclairage en lumiere transmise est obtenu en placant la source Iumineuse derritre le tableau. Cette méthode permet de faire passer Ja Iumiére a travers le ableau et de ‘mettre ainsi en évidence les craque- lures, les déchirures les lacunes et les zones de couche picturale tres mince Lexamen a la lumiére transmise peut se faire dans une piéce obscure, att ‘moyen d’une seule source lumineuse placée directement derriere le ta- bleau, Le projecteur, muni d’une am- poule de 100 watts, ne doit pas etre a moins de 70 cm du tableau. On tient Ie tableau verticalement dans ses ‘mains ou on le place sur un chevalet. Lorsqu’on a recours a cette méthode, il est extrémement important d’éviter le réchauffement excessif de la toile. On doit done verifier fréquemment la chaleur sur la face et au revers, du tableau. Techniques d’éclairage spéciales Certains détails d'un tableau (comme les surpeints ou le dessin sous-jacen®) sont invisibles sous un éelairage nor- mal, mais ils peuvent étre révélés au moyen de rayons ultraviolets ow in- frarouges, Les restaurateurs ont re- cours & ces techniques d’éclairage lorsqu’ils ont besoin de renseigne- ments détaillés sur la structure d’un tableau ou sur ses restaura- tions antérieures, Liste de controle pour les tableaux La présente liste vise a faciliter l'exa- ‘men minutieux des tableaux. Il ne s‘agit pas dune liste exhaustive, limi tant I'examen aux seuls points mer tionnés. Ceux-ci doivent simplement guider Fopération; ils ne sont pas nécessairement applicables & tous les tableaux. La liste ne comprend pas, ron plus, toutes les structures ni tous les états possibles Pour plus de renseignements sur Ja terminologie des peintures, voir également le Const d'état pour les {ableauce — Partie II: Glasaire (Notes de FICC, n° 10/10. 1. Identification de Voeuvre Noter les renseignements suivants ~ numéro dacquisition - artiste titre, date de V’ceuvre - matériau (p. ex. huile sur toile, dgtrempe a Yoeuf sur panneau) - dimensions (hauteur puis largeur) - signature, date (si elle apparait sur Te tableau) et emplacement (p. ex coin inférieur droit) = date de examen de oeuvre - nom de Yexaminateur 2. Couches picturales Description des matériaux et de la méthode d’application - Quel est le médium utilisé (huile, acrylique, techniques mixtes)? ~ De quelle facon la peinture a-telle été appliquée (couche mince ou epaisse)? ~¥ a-til des empatements? ~ ¥ a+til des traces de restaurations antérieures (retouches, surpeints)? Etat de la couche picturale - Y a-til une bonne adhésion entre les couches, et entre les couches et la préparation? - Les craquelures sont-elles généra- lisées ou localisées? ~ Se limitent-elles aux couches picturales ou traversent-elles aussi la préparation? -~ Les craquelures présentent-lles des bonds arrondis ou des arétes vives? - La peinture se détache-t-elle ‘ou se souldve-telle & certains endroits? - Yartil des lacunes? ~ Les lacunes laissent-elles voir la couche de préparation, le support ‘ow une autre couche de peinture sous-jacente? (Décrire de la fagon suivante : lacune laissant voir la préparation ou une couche de cou- leur sous-jacente, lacune laissant voir la toile, lacune laissant voir le bois, etc.) = Les parties du tableau protégées par la feuillure du cadre sont-elles différentes (couleurs plus foncées, plus claires, différentes, etc.)? - Yartil eu altération des pigments ou du liant dans la partie non protégée par le cadre (pilissement, jaunissement)? Notes de 1100 107 différents aspects de I'état d’un ta- bleau. Pour chacune des trois tech- niques d’éclairage, on peut utiliser ‘une ou phisieurs lampes portatives a faisceau large, munies d’ampoules dde 100 watts. Régle générale, les ampoules de 100 watts fournissent un éclairement adéquat et sont préférables a des umieres plus fortes qui risquent de trop chauiffer le tableau, Méme si on utilise des ampoules ordinaires de 100 watts, on doit veiller a ne pas surchauffer la surface que I'on est en train d’examiner. Comme la chaleur radiante ne réchauffe pas forcément Vair entre la lampe et le tableau, on doit vérifier périodiquement la tem- pérature de la surface que l'on exa- mine. Si, en touchant délicatement la peinture, on sent que la surface est chaude, Zest que la lampe est trop prés du tableau, utilisation d'une lampe a tube fluorescent ou d'une lampe di- chroique & faisceau large permet diéviter de surchauffer la peinture L’éclairage en lumidre normale ou incidente permet de determiner I’état général d’une ceuvre et, en particu- lier, de déterminer si la surface du tableau est encrassée, si le vernis a jauniet sila couche picturale présente des craquelures ou des soulevements. L’éclairage en lumiére rasante est obtenu en plagant la source lu- mineuse d'un cété du tableau, de facon que le faisceau lumineux frappe la toile a un angle tres aigu Un examen en lumiére rasante per met de déceler les déformations de Ja surface comme les soulbvements de peinture et les ondiulations de la toile, On peut ajuster Vangle d’éclaire- ment de fagon & faire ressortir le plus possible les irrégularités. En principe, pour ce genre d’examen, le tableau: est placé a la verticale. Toutefois, si Yon constate que par endroits il y a risque de perte de matiére picturale, on peut aussi effectuer l'examen en placant le tableau a plat Léclairage en lumire transmise est obtenu en plagant la source Jumineuse derriere le tableau Cotte méthode permet de faire passer Ja Jumigre a travers le tableau et de mettre ainsi en évidence les craque- lures, les déchirures, les lacunes et les zones de couche picturale tres mince. Lfexamen a la lumiére transmise peut se faire dans une pidce obscure, au moyen d’une seulle source lumineuse placée directement derridre le ta- bleau. Le projecteur, muni d’une am- poule de 100 watts, ne doit pas étre a moins de 70 em du tableau. On tient Ie tableau verticalement dans ses mains ou on le place sur un chevalet. Lorsqu’on a recours a cette méthode, iL est extrémement important d’éviter le réchauffement excessif de la toile. (On doit done vérifier fréquemment la chaleur sur la face et au revers, du tableau. Techniques d’éclairage spéciales CCertains détails d'un tableat (comme les surpeints ou Te dessin sous-jrcent) sont invisibles sous un éclairage nor- mal, mais ils peuvent étre révelés at moyen de rayons ultraviolets ou in- frarouges, Les restaurateurs ont re- cours a ces techniques d’éclarage lorsquils ont besoin de renseigne- ments detailés sur la structure d'un tableau ou sur ses restatra- tions antérieures Liste de controle pour les tableaux La présente liste vise a faciliter Vexa- men minutieux des tableaux, Il ne Svagit pas d’une liste exhaustive, limi- tant 'examen aux seuls points men- tionnés. Ceux-ci doivent simplement ‘guider lopération; ils ne sont pas nécessairement applicables & tous les tableaux. La liste ne comprend pas, rnon plus, toutes les structures ni tous les états possibles, Pour plus de renseignements sur la terminologie des peintures, voir également le Constat ‘état pour les tableaux — Partie II: Glossaire (Notes de ICC, n° 10/10, 1, Identification de l'ceuvre ‘Noter les renseignements suivants = numéro dacquisition - artiste, titre, date de Tceuvre ~ matériau (p. ex. huile sur toile, détrempe a Yoeuf sur panneau) - dimensions (hauteur puis largeu) - signature, date (si elle apparait sur le tableau) et emplacement (p. ex. coin inférieur droit) ~ date de examen de oeuvre - nom de 'examinateur 2. Couches picturales Description des matériaux et de la ‘méthode application = Quel est le méctiuim utilisé (huile, acrylique, techniques mixtes)? = De quelle fagon la peinture a-telle 6t6 appliquée (couche mince ou épaisse)? ~ ¥ actil des empaitements? ~ ¥ actil des traces de restaurations antérieures (retouches, surpeints)? Etat de la couche picturale - Y atl une bonne adhésion entre les couches, et entre les couches et la préparation? - Les craquelures sont-elles généra- lisées ou localisées? ~Se limitent-elles aux couches picturales ou traversent-elles aussi la préparation? - Les craquelures présentent-elles des bonis arrondis ou des arétes vives? - La peinture se détache-telle ou se souleve-telle a certains endroits? - Yartil des lacunes? Les lacunes laissent-elles voir la couche de préparation, le support ou une autre couche de peinture sous-jacente? (Décrire de la facon suivante : lacune laissant voir la préparation ou une couche de cou- leur sous-jacente, lacune laissant voir la toile, lacune laissant voir le bois, ete) - Les parties du tableau protégées par la feuillure du cadre soni-elles différentes (couleurs plus foncées, plus claires, différentes, etc.)? - Ya-til eu altération des pigments ou du fiant dans la partie non protégée par le cadre (palissement, jaunissement)? Notes de 1100 107 6. Cadre Description de la structure du cadre = De quel matériau est fait le cadre (bois, métal)? ~ Quel en est le fini décoratif (doré, peint)? - Comporte-til une hausse ou une marie-louise? Le tableau est-il ~ ¥ a-til un dos protecteur? Si oui, quel en est le matériau? ~ Comment le tableau esti fixe au cadre? Etat du cadre ~ Le cadre est-il assez solide? La hausse ou la marie-louise sont-elles Dien fixées? ~ Les coins sontils en bon état? Les joints sont-ils ouverts @ Yavant ou a Varritrey? ~ Les éléments décoratifs sont-ils en bon état? - La feuillure est-elle recouverte de feutrine? Est-elle en bon état? + Le tableau est-il convenablement et solidement fixé dans son cadre? = Le cadre estil encrassé (poussiére ou suie)? ily a des inscriptions ou des Gtiquettes sur le cadre, noter les ren- seignements qu’elles fournissent - Y ail un peu de jeu entre le cadre et le tableau, ou le cadre estil trop serré ? Ouvrages consulter Buck, Richard. «Inspecting and Describing the Condition of Art Objects», dans Museum Registration ‘Methods, 3° 6d., Dorothy H. Dudley, Irma Bezold Wilkinson et al. 6d, Washington (D.C), American Association of Museums, 1979, Gettens, Rutherford J. et George L- Stout. Painting Materials: A Short Encyclopedia, New York, Dover Publications Inc, 1966. Keck, Caroline K. A Handbook on the Care of Paintings, New York, ‘Watson-Guptill Publications, 1972 ‘Texte également publié en version anglaise. Copies are also available in English. © Gouvernement du Canada, 1993 IN? de cat. : NM 95-57/10-7-1989F ISSN 1191-7237 Notes de TIC 107

You might also like