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Rapport (1250) n°CG-2010/09/24-1/05

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CONSEIL GÉNÉRAL DE SEINE-ET-MARNE

Séance du vendredi 24 septembre 2010

Commission n° 1 - Aménagement Durable du Territoire et Environnement

Commission n° 3 - Transports, Déplacements et Voirie

Commission n° 4 - Solidarités, Santé Publique et Logement

Commission n° 5 - Éducation, Jeunesse et Sports, et Affaires Internationales

Commission n° 6 - Affaires Culturelles, Patrimoine et Tourisme

Commission n° 7 - Finances

Direction Générale Adjointe de l'Environnement, des Déplacements et de l'Aménagement du


Territoire

RAPPORT DU PRÉSIDENT DU CONSEIL GÉNÉRAL N° CG-2010/09/24-1/05

OBJET : Document d'orientations stratégiques pour le territoire de Roissy.

CANTON(S) : TOUS CANTONS

RÉSUMÉ : Ce rapport présente des orientations stratégiques pour le territoire seine-et-marnais sous
influence de la plate-forme aéroporturaire de Roissy Charles de Gaulle. A l'initiative d'une conférence
territoriale rassemblant les élus de ce territoire (cantons de Dammartin-en-Goële, Mitry-Mory et Claye-
Souilly) le Conseil général a fédéré les partenaires autour d'une réflexion visant à définir des orientations
stratégiques partagées avec les collectivités seine-et-marnaises pour s'inscrire dans le développement du pôle
d'intérêt national et régional de Roissy. Conciliant les besoins des Seine-et-Marnais et ceux du
développement international de la région, le document qui vous est proposé entend souligner plusieurs
enjeux tels que la maîtrise de l'urbanisation, l'amélioration des déplacements, le développement économique
et de l'emploi offerts par l'aéroport tout en luttant contre les nuisances, en améliorant la qualité de vie des
habitants et en préservant les plaines agricoles et les continuités paysagères qui constituent une identité
territoriale à renforcer. Enfin, ce document souligne également l'importance d'un dialogue permanent à
l'échelle du pôle et la nécessité d'imaginer une forme de gouvernance pour réussir le développement
harmonieux et durable du territoire.
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Le pôle lié à l’aéroport de Roissy Charles de Gaulle (CDG) est un territoire stratégique porteur d’enjeux
internationaux et d’atouts majeurs pour le développement de la Région Île-de-France. Cette vocation est
doublement affirmée par le SDRIF voté le 25 septembre 2008 et transmis au Conseil d'Etat et par le projet
de Grand Paris qui inscrit le territoire parmi les neuf grands pôles stratégiques régionaux.

Situé pour moitié en Seine-et-Marne, l’aéroport et son développement ont naturellement un impact
départemental très fort.

Producteur d’activités, de richesses et d’emplois, il offre de réelles opportunités de développement qu’il


convient de saisir.

Cependant, il est également générateur de nuisances : pollution sonore, de l’air et de l’eau. Son
développement doit être maîtrisé et soutenable.

Suite à une intense concertation avec tous ses partenaires et les Seine-et-Marnais, pour un Projet
départemental de territoire adopté le 28 mai 2010, le Conseil général a exprimé la volonté de participer et de
promouvoir un développement cohérent et durable de la Seine-et-Marne résultant d'une vision partagée du
devenir du département : le territoire sous influence de Roissy -CDG y tient une place particulière de par la
présence de la plate-forme aéroportuaire, des importantes capacités foncières valorisables et d'une bonne
desserte.

Le Conseil général a donc pris l’initiative de mettre en place une conférence territoriale permanente
rassemblant les élus des cantons de Dammartin-en-Goële, Mitry-Mory et Claye-Souilly.

Sur la base d’une étude diagnostic, présentée le 1er juillet 2009, une réflexion a été initiée avec les élus
locaux et un dialogue engagé avec la plupart des acteurs de ce territoire (Epa Plaine-de-France, ADP, RFF,
STIF, SNCF, associations de protection de l’environnement, partenaires économiques, …).

L’objectif de la démarche départementale était de revisiter les enjeux du fonctionnement d'un aéroport de
premier rang européen et de mesurer ses résonnances économique, sociale, environnementale et spatiale afin
de définir les orientations stratégiques pour cette partie du territoire seine-et-marnais et au delà. Ce projet
devrait permettre une structuration et une organisation territoriales de bassin de vie répondant à trois
ambitions :

- S’inscrire dans la dynamique du Grand Roissy et l’ouverture à l’international,


- Tirer profit d’une localisation à l’interface de plusieurs polarités métropole dans le Grand Paris,
- Préserver l’identité du territoire marquée par l’association ville/nature.

Le développement de l’Est et du Nord Est de la plate-forme doit ainsi être partagé, maîtrisé et porté par les
représentants locaux de la population.

Souhaitant concilier les besoins des Seine-et-Marnais et ceux du développement international de la région,
le Département entend répondre à plusieurs enjeux tels que la maîtrise de l'urbanisation, l’amélioration des
déplacements, le développement économique et de l’emploi offerte par l’aéroport tout en luttant contre les
nuisances, en améliorant la qualité de vie des habitants, et en préservant les plaines agricoles et les
continuités paysagères qui constituent une identité territoriale singulière à renforcer.

Ainsi ce document d’orientations stratégiques propose une lecture partagée du territoire. Porteur de
l’implication d’un ensemble d’acteurs, il vise à inscrire les objectifs et les ambitions seine-et-marnaises dans
les stratégies de développement du Grand Roissy porté notamment par l'Etat. Il souligne également
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l’importance d’un dialogue permanent à l’échelle du pôle et de la nécessité d’imaginer une forme de
gouvernance pour réussir le développement harmonieux et durable du territoire.

I. S’ I N S C R I R E D A N S L A D Y N A M I Q U E D E D E VE L O P P E M E N T D U G R A N D R O I S S Y

A. Favoriser les déplacements et renforcer l’accessibilité de la plate-forme

La problématique des transports est certainement la brique la plus déterminante dans la construction d’un
projet à l’échelle des trois cantons tout comme elle l’est globalement à l’échelle du Grand Roissy.

Ce territoire étant sous influence d’une plate-forme aéroportuaire de statut international, l’interaction entre
le développement du territoire et les transports est particulièrement forte. Les infrastructures routières, leur
fonctionnement, leur maillage et son amélioration influencent toutes formes d’actions liées au pôle (emploi,
formation, développement économique, habitat, …). De nombreuses activités du secteur telles que la
logistique sont fortement dépendantes des infrastructures routières aujourd’hui à la limite de la saturation.

Si l’ouverture à l’Est de la plate-forme a donné aux Seine-et-Marnais de meilleures perspectives d’accès à


l’économie de l’aéroport, elle a également mis en exergue les problèmes récurrents d’accessibilité, que ce
soit en véhicule particulier ou en matière de transports en commun. Les liaisons avec le cœur de
l’agglomération, avec le reste de la Seine-et-Marne mais aussi à l’intérieur même du territoire constituent
également des enjeux majeurs.

S’agissant des grandes infrastructures, les lacunes sont fortes et nécessitent que les projets programmés ou
en cours d’étude soient engagés mais aussi que d’autres scénarios d’amélioration de l’accessibilité soient
envisagés.

Le premier aménagement porteur d’enjeux pour le développement de l’Est de la plate-forme reste


l’achèvement du contournement Nord de la plate-forme par le bouclage de la Francilienne,
déterminant pour l’organisation de l’économie locale et structurant à l’échelle régionale voire nationale.

En complément, la mise à 2x2 voies de la RD212 prolongée d’un barreau neuf jusqu’à la RN3
accompagné par la mise en voie express de la RN3 par l’État, permettra d’offrir une liaison Meaux-
Roissy et plus globalement une desserte de la plate-forme digne de l’excellence européenne dans laquelle le
pôle doit s’inscrire.

Respectant sa contribution à ces grands projets d’infrastructures, le Département a mobilisé ses


investissements sur la réalisation future de la liaison RN2/RN3 et bientôt sur le barreau de contournement et
d’accès à la future zone d’activités de la Chapelle de Guivry au Mesnil-Amelot.

S’agissant des transports en commun, les territoires environnants restent encore trop enclavés. Fortement
mobilisé sur cette question, le Département a déjà pu permettre des avancées avec le développement de 3
lignes Seine-et-Marne Express menant à Roissy et d’Allobus, devenu Filéo, qui dessert aujourd’hui sept
communes.

L'effort doit cependant se poursuivre à la fois pour accéder à la plate-forme et à son gisement de 90 000
emplois mais aussi pour rejoindre l’agglomération parisienne drainant quotidiennement des milliers de
Seine-et-marnais.

Ainsi, la modernisation du RER B est une étape importante. Un temps de parcours fiabilisé, une desserte
simplifiée et renforcée ainsi qu’une fréquence accrue et de nouveaux matériels roulants sont désormais
garantis à l’horizon 2012.

Bien que significative et durable, cette amélioration ne doit pas être la seule réponse aux problèmes
d'accessibilité du territoire.
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A l'heure du développement des modes alternatifs à la route, dans un contexte de renchérissement des coûts
énergétiques et de lutte contre les nuisances, le transport collectif est la clef d'une bonne articulation entre
aménagement du territoire et système de transport. Cette articulation optimale et performante passe
indubitablement par le prolongement du RER B jusqu'à Saint-Mard voire au delà.

Inscrit au SDRIF de 1994, ce prolongement répond à la fois à l'amélioration des conditions de vie des
populations résidant dans l'environnement de la plate-forme, au développement des accès à l'emploi et aux
services urbains et à la volonté exprimée dans le projet de SDRIF de 2008 de « raccrocher le Nord et l'Est de
Roissy au dynamisme francilien ».

Dans l’attente de cette amélioration à long terme, d’autres scénarios devront être envisagés avec la SNCF et
le STIF pour désenclaver ce secteur et permettre aux Seine-et-Marnais des connexions plus aisées avec les
pôles d’activités du quart Nord-Est de l’Île-de-France cela passe en priorité par l’amélioration de la ligne K
et du rabattement vers les gares.

S’agissant de l’accessibilité à la plate-forme, le Département s’impliquera fortement dans l’étude que le


STIF envisage. Il faut en effet inventer de nouvelles liaisons à ce pôle d’emplois européen doublé de
connexions internationales, nationales et régionales (TGV, RER, futur métro automatique) aujourd’hui
relativement peu accessible aux Seine-et-Marnais. Ainsi la constitution d’un pôle gare, dans l’hypothèse de
l’arrivée du métro automatique en connexion avec le TGV et le RER, nécessitera une redéfinition des
circulations et des stationnements sur la plate-forme et en lien avec l’extérieur du site. D’autres concepts tels
que les parkings relais déjà développés autour de certains aéroports à l’exemple de Copenhague, devront
être imaginés.

Dans le cadre du débat public relatif au Grand Paris, la proposition de tracé d’un futur métro automatique
envisagerait une gare à CDG 2. Ce prolongement à l’Est pourrait se faire à la faveur de la création d'une gare
atelier-garage nécessaire à la maintenance du métro sur le secteur du Mesnil-Amelot. Cette desserte
favoriserait la montée en gamme dans l'utilisation du potentiel foncier important en adéquation avec les
projets portés par ADP dont les développements immobiliers des vingt prochaines années sont prévus à
l'Est.

Des liaisons TCSP à partir et à travers le territoire en direction de la plate-forme devront être
étudiées.

Le renforcement de l'armature du transport collectif trouvera également tout son sens avec la création d'un
TCSP sur la Francilienne (A 104) qui reliera Roissy à Marne-la-Vallée puis à Sénart et Melun, ceci
dans l’attente d’infrastructures plus lourdes qu’exigerait à l’avenir le trafic.

Il pourrait être envisagé de commencer par la mise en place d'une liaison par bus, puis en site propre par
l'affectation de la bande d'arrêt d'urgence associée à une modulation des vitesses. Cette file réservée pourrait
être autorisée à d'autres usagers comme les taxis ou le covoiturage.

A cet égard, à l’heure où la liaison entre la Région Picardie et Roissy via la LGV est mise à l’étude, le
Département entend saisir cette opportunité pour que RFF porte également sa réflexion sur le prolongement
de cette liaison Creil-Roissy par TER ou navettes rapides jusqu’à Marne-la-Vallée puis Orly. Cette
hypothèse trouverait tout son sens dans le fait de faciliter le lien entre trois pôles d’excellence de la Région
Île-de-France mais aussi de favoriser l’interaction avec la Région Picardie devenue elle aussi un acteur du
pôle de Roissy.

Enfin, à partir de la ligne de bus existante Roissy/Dammartin-en-Goële/La Ferté-sous-Jouarre ce territoire


pourrait être relié avec les principaux pôles de la frange Est du département.

Concernant la desserte interne au territoire celle-ci pourra être améliorée dans le cadre d’une large
concertation notamment avec les acteurs locaux par :

- Les évolutions décrites ci-dessus du réseau routier et TC ;


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- Une restructuration du réseau bus associant lignes express, lignes classiques, navettes et transports à
la demande. Ce réseau doit être organisé autour de pôles d’échanges multimodaux mais aussi relais de
services ;

- Le développement des liaisons douces qui doit trouver toute sa place dans un projet structurant pour ce
territoire aussi bien en matière de déplacement que d’amélioration du cadre de vie. Le Département
propose de mobiliser ses outils facilitant la réflexion et la mise en œuvre de liaisons douces entre les
zones de vie, les gares, les futures zones d’activités et la plate-forme aéroportuaire.

B. Développer une offre économique territoriale attractive

Deuxième complexe aéroportuaire européen avec un trafic annuel de 60 millions de passagers et une
perspective de 90 millions de passagers à l’horizon des 15 à 20 prochaines années et occupant le 1er rang
européen pour l’activité de fret, l’aéroport de Roissy CDG concentre plus de 700 entreprises et 92 000
emplois sur la plate-forme elle-même. Ce développement majeur procure aux trois cantons seine-et-marnais
de Dammartin-en-Goële, Mitry-Mory, et Claye-Souilly les plus fortes dynamiques de développement
comparé au reste de la Seine-et-Marne et y engendre plus de 56 000 emplois hors périmètre de la plate-
forme. Cette croissance se fonde sur une contribution forte d’Aéroports de Paris au développement local,
notamment par l’activité induite (activités de maintenance et de services à l’activité aérienne, logistique,…)
sur la plate-forme et sur un périmètre élargi autour de l’aéroport.

Spatialement, le développement économique s’est largement diffusé à l’Ouest sur des polarités centrés
autour du Bourget et le long de l’autoroute A1 (Villepinte, Tremblay-en-France en Seine-Saint-Denis,
Gonesse, Louvres, Marly la Ville dans le Val d’Oise). A l’Est de la plate-forme où la dynamique est
moindre, les concentrations d’entreprises sous la forme de zones d’activité concernent principalement les
communes seine-et-marnaises proches de l’aéroport (Mitry-Mory/Compans, Le Mesnil-Amelot, Moussy-le-
Neuf, Dammartin-en-Goële) accueillant des activités mixtes : implantations industrielles et logistiques,
activités de services liés à l’aérien, activités hôtelières en émergence hors plate-forme aéroportuaire.

Pour développer l’attractivité de l’aéroport et des territoires limitrophes, des projets ambitieux sont initiés
ou engagés sur la plate-forme (Roissy Pôle) ou dans les départements riverains en parties Ouest et Sud, tels
le centre commercial Aéroville, le développement d’activité de fret bimodal air/fer avec le projet Carex, le
projet d’aménagement du Triangle de Gonesse, ou bien encore la poursuite d’un fort développement à
proximité du Bourget. Dans ce contexte territorial, la Seine-et-Marne dispose d’une offre foncière encore
conséquente, assez peu qualifiée mais adaptée aux attentes actuelles des entreprises. Cette offre faiblement
aménagée ne compte que 3 % de locaux d’activité et 1% de bureaux. La qualification de l’offre doit donc
constituer un objectif prioritaire afin de renforcer l’attractivité économique de ce pôle d’envergure
régionale, nationale et internationale.

D’ores et déjà, l’offre immobilière de bureaux développée par ADP sur la plate-forme autour de Roissy
Pôle, qui doit dans les années à venir se développer vers l’Est de l’aéroport, à l’interface avec la Seine-et-
Marne, vise à répondre à cette ambition de qualification du pôle de Roissy.

Pour sa part, le Département dans son projet aujourd’hui réalisé en faveur du développement de la fibre
optique à haut débit, a permis de desservir 20 zones d’activités situées dans l’aire d’influence de l’aéroport
et aux entreprises d’accéder à un haut débit professionnel (de 2 à 10 Mb). Des réflexions sont en cours sur la
poursuite de ce projet pour permettre de compléter, avec l’appui de la Région, des collectivités locales et
structures intercommunales, le réseau de fibres optiques par son prolongement jusqu’au bâti (FTTB) et
renforcer le développement et la performance des nouveaux et multiples usages associés.

Parmi les projets à forts enjeux économiques, l’achèvement de la Francilienne pourrait induire un très fort
développement de l’activité logistique sur les terrains qui bordent l’aéroport. Cette activité déjà très
fortement présente en Seine-et-Marne ne doit pas être le seul mode de développement économique du
secteur de Roissy, qui peut et doit prétendre à un développement plus qualitatif porteur de richesse et
d’emplois. L’étude réalisée par Seine-et-Marne Développement sur le secteur de la logistique dans la zone
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seine-et-marnaise de Roissy conduit à définir des orientations pour une meilleure organisation de la
logistique en termes de plateformisation des implantations et de développement d’espaces dédiés bien
desservis. Soucieux d’une meilleure insertion de la logistique dans le territoire, le Département entend faire
partager la notion d’exemplarité mais aussi un objectif de constitution d'une filière complète intégrée, de la
recherche/formation au développement des techniques et outils de gestion et d'exploitation de la chaine
logistique. De la tertiarisation à l’insertion paysagère et au Développement durable, les futures zones
devront jouer la carte de l’ambition qualitative. Un guide des bonnes pratiques logistiques pourrait faciliter
les choix et la planification des décideurs.

Il apparaît également primordial d’initier une véritable stratégie d’offre axée en particulier sur le
développement des filières liées à « Hubstart Paris». Ce nom de marque initié par l’Agence Régionale de
Développement Economique vise à promouvoir la place aéroportuaire du Nord de l’Ile de France en
accompagnant sa stratégie de développement à l’international. Les 6 filières économiques concernées
portent sur l’aéronautique, les services aéroportuaires, la logistique et le fret, la sécurité et la sûreté, le
tourisme et les rencontres événements professionnels, les éco-activités. Dans une démarche coordonnée de
marketing de place conduite par l’ARD en liaison avec le centre de ressources et de valorisation Datagora, la
dynamique de ces différents secteurs et leur promotion doit tout à la fois capter l’accueil de nouvelles
entreprises et répondre aux demandes d’implantations.

Plus globalement, la proposition présentée dans le rapport Dermagne de créer un pôle de compétitivité des
services aéroportuaires trouverait dans la mise en œuvre de cette stratégie associée à la création de
l’institut technologique de l’aérien, le ferment nécessaire à son émergence.

Cette stratégie est susceptible de s’appuyer sur les nouvelles opportunités foncières offertes par le futur
SDRIF, qui avec l’ouverture à l’Est de la plate-forme, l’achèvement de la Francilienne et la saturation des
zones existantes, plaident pour la création de zones d’activité de grandes tailles dotées de services et d’un
environnement de qualité.

Conformément au projet de SDRIF, ces zones seraient localisées prioritairement à proximité de la plate-
forme sur les secteurs du Mesnil-Amelot et de Mitry-Mory. De fait, il convient que l’État se prononce
rapidement sur le nouveau SDRIF, afin que les zones prévues puissent être ouvertes dans les meilleures
conditions, en cohérence avec les projets actuellement portés par les collectivités et dans le respect de la
préservation des espaces agricoles et naturels environnant.

Dans ce but, le Département réalisera la déviation du Mesnil-Amelot (RD212/RD401) et apportera son


soutien à la réalisation de la nouvelle station d’épuration sur cette commune. Ces deux opérations
accompagneront la réalisation de la zone d’activité de la Chapelle de Guivry bien située face à l’entrée Est
de l’aéroport, permettant l’accueil d’activités valorisantes notamment par une offre mixte d’activités et de
bureaux. Ce projet pourrait présenter un caractère exemplaire en terme environnemental, d'économie
d'énergie, de gestion de l'eau.

En outre, face aux besoins identifiés des PME en petits locaux ou bureaux, il pourrait être initié un
développement d’opérations tertiaires autour des gares seine-et-marnaises desservant les principaux pôles du
territoire (Mitry-Mory, Villeparisis, …). Cette perspective paraît devoir être réfléchie et élaborée avec les
collectivités locales qui pourraient se prêter à ce type d’opération. Il pourrait également être mis en place
une politique d’accompagnement permettant l’implantation de petits locaux ou bureaux (hôtels
d’entreprises, pépinières…) en intégrant notamment les opportunités permettant de réinvestir les cœurs de
bourgs impactés par le PEB (corps de fermes, bâtis anciens désaffectés, …). Cette politique pourrait trouver
sa place au travers de la mise en œuvre du Contrat de Projet État/Région et de sa déclinaison en GP3.

Le développement de l'emploi local passe aussi par le développement des services aux habitants et aux
entreprises dans les pôles urbains (mieux desservis et mis en réseau) et dans les gares transformées en pôles
de services.
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C. Saisir l’opportunité d’un développement touristique du pôle de Roissy

Développement des investissements touristiques

Fort de la proximité immédiate de la plate-forme aéroportuaire de Roissy Charles de Gaulle, le territoire


dispose d’un potentiel en matière d’investissements touristiques.

Sur le site même de l’aéroport, la valorisation de l’offre touristique de proximité (Hôtellerie et loisirs du Val
d’Europe – week-ends de charme sur le territoire plus lointain, etc…) devrait être analysée avec les Centres
d’Accueil Régionaux Touristiques (CART) dont la vocation d’accueil permet de parler aux populations de
passage. Des accords avec les responsables régionaux de ces structures devraient être négociés.

A la périphérie de l’aéroport, l’implantation de structures d’hébergements touristiques qualifiées pour le


tourisme d’affaires du type centre de séminaire d’entreprise apparaît comme une opportunité de
développement.
Le développement de cette offre touristique appellera non seulement des investissements privés qui
participeront au développement économique et à la création d’emplois, mais pourra également contribuer à
la reconversion de patrimoine à l’abandon (anciens corps de ferme, châteaux, etc.).

Par ailleurs, l’offre hôtelière, permettant de recevoir les publics des Grandes expositions de Villepinte,
mériterait d’être analysée, pour vérifier d’une part l’adéquation entre la capacité hôtelière proposée et les
besoins, et pour d’autre part innover en matière d’équipements (Concept de tourisme durable, etc…). Il
convient de vérifier si le territoire peut envisager un développement économique sur cette base.

Dans la cadre du pôle touristique Marne-Ourcq-Morin, le Département et le Comité Départemental du


Tourisme (CDT) mène une étude de marché qui permettrait de qualifier l’offre à développer et le type
d’investisseurs-opérateurs à rechercher dans le Nord Est de la Seine-et-Marne. Sur le territoire de Roissy,
une réflexion sur cette thématique est en cours dans le cadre du projet Hubstart Paris.

Il est suggéré d’approfondir ces axes de développement par la mise en place d’un partenariat entre les deux
structures afin de mutualiser leurs travaux respectifs.

Développement des loisirs de proximité pour les habitants

Il s’agira de renforcer le maillage du territoire par des liaisons douces (randonnées pédestres, équestres,
fluviales sur le canal de l’Ourcq, VTT etc.).
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D. Rétablir une dynamique de création d’emplois adaptés à la population sur l’ensemble du secteur

Les activités directes et indirectes développées sur l’aéroport et dans sa proximité place Roissy CDG au rang
de premier pôle francilien en termes de création d’emplois. Entre 1993 et 2007, la croissance de l’emploi sur
le territoire a été d’une ampleur exceptionnelle, avec une augmentation de 53 %. Cette évolution a toutefois
engendré un certain nombre de difficultés : raréfaction des ressources humaines disponibles, problème de
fidélisation des salariés à une entreprise, plus largement difficulté à sécuriser le processus de disparition et
de création d’emplois.

Par ailleurs, la structure de l’emploi sur ce pôle se caractérise dans ses principales composantes par une sur-
représentation des professions et catégories socio-professionnelles d’employés et d’ouvriers, et inversement
la sous-représentation des professions intermédiaires, des chefs d’entreprises et des cadres. En matière
d’accessibilité à l’emploi, des disparités sont constatées avec des conditions plus favorables aux salariés
travaillant au cœur du pôle. Les inégalités sont également générationnelles, avec une pyramide des âges qui
laisse peu de place aux séniors ainsi qu’aux jeunes entrant sur le marché du travail.

Il ressort également des diagnostics réalisés qu’il existe une méconnaissance des offres d’emplois et un
faible partage de l’information entre acteurs (employeurs/pôle emplois,…). En outre, nombres d’acteurs
constatent une discrimination à l’embauche liée aux difficultés de déplacement. Par conséquent une action
forte et coordonnée devra être conduite pour répondre aux attentes des employeurs et favoriser un meilleur
accès des populations environnantes, en particuliers des jeunes, aux emplois de la plate-forme.

Le projet de Pacte emploi-formation en cours d’élaboration par la Région en partenariat avec les
Départements et les différents acteurs de l’emploi est susceptible d’infléchir ces différentes problématiques.
Les actions susceptibles d’être portées ou suivies par le GIP Emploi Roissy CDG visent à répondre aux
principaux objectifs suivants :
- mieux informer et communiquer sur les offres d’emploi, la formation et l’insertion,
- sécuriser les parcours professionnels par l’identification des compétences qui permettent les passerelles
et les mobilités,
- contribuer à la définition des contenus de formation nécessaires à l’accès de la population aux métiers
proposés,
- conforter les dynamiques d’insertion par la mise en place d’un Plan de promotion de l’alternance et par
l’élaboration de parcours d’insertion professionnelle adaptés aux besoins des entreprises et des publics,
- renforcer les pratiques et les réseaux par la mise en place d’un réseau d’échanges
métier/emploi/recrutement (veille sur l’évolution des métiers, collecte en continu des besoins des
entreprises, coordination entre les financeurs pour l’adaptation continue de l’offre aux besoins des
publics et des employeurs),
- mettre en place pour les publics adultes un dispositif d’apprentissage de l’anglais à l’échelle du Grand
Roissy et mieux faire connaître les niveaux d’anglais nécessaires en fonction des métiers-cibles.

Le Département qui adhère au GIP aux côtés de l’Etat, de la Région, des Départements de Seine-Saint-Denis
et du Val d’Oise, d’Aéroport de Paris et des partenaires professionnels impliqués, partage ces objectifs. Ils
devront de plus trouver une mise en œuvre opérationnelle efficace au sein du GIP récemment renouvelé.

De manière complémentaire et pour répondre à ces différentes problématiques d’emploi, le Département a


pour objectif de développer des outils d’accès à l’emploi pour un public en insertion. Il s’agit d’un axe du
Programme départemental d’insertion et de lutte contre les exclusions (PDILE) approuvé lors de la séance
du 28 mai 2010, qui fait du retour à l’activité professionnelle une priorité de l’accompagnement des publics
précarisés.

A ce titre, la plate-forme aéroportuaire de Roissy constitue un vivier d’entreprises et d’emplois


particulièrement propice à la mise en œuvre de « plate-formes d’accès direct à l’emploi » au bénéfice
de jeunes suivis par les Missions locales, de bénéficiaires du RSA, ou encore de chômeurs de longue durée.
Dans ce contexte, un groupe de travail spécifique a été mis en place entre le Département et Aéroport de
Paris (ADP). Sa finalité est de définir des modalités de partenariat opérationnel pour promouvoir et
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développer cet outil de formation et d’accès à l’emploi au sein des entreprises clientes d’ADP et dont
l’activité est située sur la plate-forme de Roissy.

Ce type d’Initiatives, à l’instar de celles mises en œuvre avec Eurodisney, Flexcité (pour PAM77), la SNCF,
La Poste ou Carrefour, est particulièrement adapté, d’une part, aux publics en insertion et, d’autre part, aux
entreprises qui, dans un logique de gestion prévisionnelle des emplois, identifient des besoins de
recrutement sur des filières de métiers appropriés. Les taux de sorties en emploi s’établissent généralement
au dessus de 75%.

Le développement de cet outil de rapprochement de l’offre et de la demandes d’emplois à Roissy permettrait


également, en ce qui concerne le public en insertion, de donner un contenu opérationnel au PACTE, sous
l’égide du GIP emploi formation, dans une logique interdépartementale, et bien articulée avec le futur Pacte
territorial d’insertion (PTI) prévu par la loi du 1er décembre 2008 généralisant le RSA.

E. Adapter et renforcer l’offre de formation

Dans l’aire d’influence du 1er aéroport de fret doublé du hub passagers le plus puissant d’Europe et porteur
de 90 000 emplois, la question de l’offre de formation se pose notamment parce qu’elle s’avère en grand
décalage par rapport à la dynamique du pôle et à la valeur qu'il crée.

Si la situation a globalement évolué en matière de formation sur le territoire du pôle de Roissy, force est de
constater que la Seine-et-Marne reste partiellement sous dotée en offre. Ce déséquilibre géographique ne
peut perdurer à l’heure où l’ensemble du territoire sous influence de la plate-forme entend jouer la carte de
l’excellence et où l’entrée Est de la plate-forme se présente comme une connexion à l’activité nationale et
internationale.

Le rapport Dermagne propose la création d’un institut technologique de l’aérien. L’implantation d’un tel
équipement structurant en Seine-et-Marne serait un moyen de combler ce retard, de dynamiser le secteur
Nord seine-et-marnais et d’offrir pour l’ensemble du pôle et de l’Île-de-France une palette plus complète de
formations qualifiantes.

La création de cet institut pourrait être envisagée sur le modèle d’une université de technologie associant
une université, une école d’ingénieur et les entreprises. La nature et la dimension internationale du pôle de
Roissy sont évidemment propices à porter un tel projet qui pourrait se développer en lien avec les pôles de
compétitivité et en connexion avec les préoccupations fortes de développement durable portées par le
Département.

Disposant de réserves foncières, les secteurs du Mesnil-Amelot, aux portes de la plate-forme, ou de Mitry-
Mory, doté de pôles gares facilitant l’accès des étudiants, seraient susceptibles d’accueillir ce type
d’équipement.

Par ailleurs, forte de son positionnement à l’entrée Est de la plate-forme où ADP développe ses futurs
aérogares (S3 – S4), la Seine-et-Marne peut certainement envisager d'accueillir des fonctions
supérieures d’entreprises liées à leur internationalisation et fortement utilisatrices du transport
aérien et TGV. Des études récentes mettent en exergue la relation entre l’échange des savoirs et l’échange
des personnes, révélant les centres de formation interne aux entreprises comme un marché très porteur. Dans
cette hypothèse, le Grand Roissy est unanimement reconnu comme territoire de « connectivités » facilitant
tous les flux mais où la connaissance prend une part de plus en plus importante dans l’économie des
échanges.

Sur la base des conclusions d’une étude menée par l’EPA Plaine de France, sur les centres « education and
training » des grandes entreprises, le Département propose de mobiliser les partenaires et les énergies
nécessaires à l’accueil de ce type d’équipement favorisant par ailleurs la montée en gamme du territoire.

Par ailleurs, le renforcement de l’apprentissage de l’anglais reste à l’échelle du pôle une nécessité à laquelle
l’Éducation nationale et les acteurs de l’intermédiation à l’emploi se doivent de faire face pour favoriser
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l’accès des jeunes et demandeurs d’emplois seines-et-marnais aux métiers de la plate-forme. Ainsi, il est
nécessaire de pouvoir mettre en place des stratégies d’enseignement allant du primaire au lycée et de
formations professionnelles voire continues pour des salariés, dans le cadre de la sécurisation de leur
parcours.

Laissant au GIP le soin de créer un lien performant entre formation professionnelle et emploi, le
Département propose qu'une expérimentation d’apprentissage de l’anglais puisse être menée auprès
des scolaires. A l’instar de projets menés par d’autres Régions, des étudiants étrangers d’universités locales
pourraient bénéficier de bourses sous forme de vacations pour être intervenants linguistiques (lecteurs,
répétiteurs) dans les écoles et collèges.

Le Département souhaite donc initier une réflexion avec les partenaires de l’éducation nationale et de
l’Université de Paris XII pour que cette expérimentation puisse être menée à l’échelle de ce territoire sur
l’ensemble du parcours scolaire à la rentrée 2011.

Par ailleurs, dans le souci de mailler efficacement le territoire de formations correspondant aux attentes des
entreprises et aux besoins des personnes, il convient d’approfondir le travail engagé localement avec la
Région pour que le futur lycée de Dammartin-en-Goële, dont l’ouverture est programmée en 2012,
puisse offrir les formations les plus adaptées aux métiers de demain.

Un travail sur les typologies des emplois de la plate-forme envisagé avec ADP et les entreprises de la plate-
forme devrait permettre de répondre à cette nécessaire anticipation.

Enfin l’accès à la diversité des formations répondant aux besoins des populations locales passera
naturellement par le développement des réseaux de transport en direction des pôles de formation franciliens
existants.

II. P R E S E R VE R L E C A D R E D E VI E E T L E S E S P A C E S S E I N E - E T - M A R N A I S

Si l’aéroport de Roissy CDG est producteur d’activités, de richesses et d’emplois et s’il offre de réelles
opportunités de développement, il est également générateur de nuisances : importantes nuisances sonores
pour les riverains, pollution de l’air, de l’eau induisant un cadre de vie aux qualités dégradées pour les
populations vivant à proximité de la plate-forme aéroportuaire. Une voie nouvelle est donc à trouver entre
développement et protection des riverains, qui concilie logique d’un développement durable et dynamiques
de croissance.

A. Maîtriser les nuisances pour une qualité de vie soutenable

La question des nuisances sonores constitue de fait une problématique primordiale à traiter le plus largement
possible. En la matière, comme souligné par le rapport Dermagne, des progrès importants sont possibles et
doivent être réalisés dans les plus brefs délais. La réglementation de la navigation aérienne relevant de
l’Etat, cinq mesures ont été proposées par un groupe de travail sur la maîtrise des nuisances sonores, piloté
par le Préfet de Région et réuni de novembre 2009 jusqu’à ce jour. Les mesures à l’étude par cette
commission de réflexion portent sur :

- la modification envisagée de la répartition des vols entre les doublets Nord et Sud en période de nuit,
- le relèvement des altitudes d’interception ILS (Instrumental Landing System),
- la mise en œuvre de la descente continue,
- le décollage en bout de piste,
- la procédure de décollage vent arrière.
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Le Département entend affirmer en premier lieu que sur ces questions, il convient non seulement de
viser l’objectif de maîtrise des nuisances mais surtout celui de leur réduction. En outre, il ne serait pas
acceptable que cette maîtrise se traduise par un transfert des nuisances d’une population vers une
autre.

Aussi, vis à vis de la mesure proposant une modification de la répartition des vols de nuits assorti d’une
utilisation accrue du doublet Nord, le Département a exprimé sa plus ferme opposition en raison d’impacts
négatifs conséquents et aggravés pour les populations survolées, notamment les habitants de Seine-et-Marne.
L’Etat a par conséquent décidé d’abandonner la mise en place à titre expérimental de cette mesure. Sur ce
point lié au trafic nocturne, le Département demande que puisse être suivie les préconisations de
l’Organisation Mondiale de la Santé et du Parlement européen et donc respectée la définition
réglementaire de la période nocturne entre 22h. et 6h. Il rejette la notion de cœur de nuit (0h.-5h selon
l’arrêté de 2003) susceptible d’engendrer un report substantiel des vols sur les périodes 22 h.-0h., et 5h.- 6 h.

Dans l’attente de nouvelles mesures visant à réduire le bruit à la source (diminution du bruit des avions et
renouvellement des flottes), le Département associé aux collectivités locales réaffirme donc son exigence de
voir mis en œuvre un véritable respect de la réglementation des vols de nuit et des altitudes à l’approche de
l'aéroport.

Dans sa recherche de solutions indispensables à la maîtrise des nuisances, l’Etat étudie actuellement la
possibilité de décollage face à l’ouest avec une montée rapide en altitude, puis survol des pistes de
l’aéroport et navigation progressive vers une altitude de 3 000 m pour atteindre les couloirs aériens partant
en diverses directions, notamment le Sud et l’Ouest qui concentrent le plus grand nombre de flux de trafic,
mais aussi le plus grand nombre de populations survolées. Ce dispositif est susceptible de concerner
largement la frange Ouest de la Seine-et-Marne la plus densément peuplée.

Le Département réitère par conséquent sa demande à l’Etat et aux autorités de tutelles compétentes
d’apporter les réponses nécessaires à une forte sollicitation d’informations en la matière qui émanent aussi
bien des élus, que des associations de défense de l’environnement et des habitants. Ces réponses devront
être apportées en objectivant les nuisances au travers d’études épidémiologiques et par la mise en place
d’indicateurs consensuels accompagnés par une diffusion de l’information facilement accessible. Il est
indispensable, sur ces aspects cruciaux de protection de la santé, de relancer les études SURVOL et
DEBATS pour une surveillance sanitaire objectivée et améliorée.

Outre le Plan d’Exposition au Bruit en vigueur, il est également nécessaire de prévoir la mise en place
d’un Plan des Gênes Sonores commun Le Bourget - Roissy CDG de manière à tenir compte des
nuisances engendrées par ces deux infrastructures et à garantir une réglementation adaptée et coordonnée
sur l’ensemble de ce territoire fortement impacté.

La gêne associée aux bruits routiers devra aussi faire l’objet d’un traitement.

B. Préserver la ressource en eau

A travers le Plan Départemental de l'Eau le Conseil général a manifesté sa volonté de mobiliser l'ensemble
des acteurs pour la reconquête de la qualité des ressources en eau.

Ce territoire est particulièrement sensible compte-tenu de la présence de l'aéroport qui a justifié d'ailleurs un
suivi spécifique des autorités.

ADP évacue ses eaux pluviales vers deux bassins versants : le bassin Seine et le bassin Marne. Ce dernier
requiert toute l’attention des partenaires seine-et-marnais.

Ces eaux pluviales sont en effet polluées par les produits qu'elles entraînent lors de leur écoulement sur les
surfaces imperméabilisées de l'aéroport : hydrocarbures et produits" antigel". Elles transitent par différents
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bassins de stockage-régulation et finissent dans le bassin dit des « renardières », construit dans le talweg
naturel d'écoulement des eaux du secteur de Mesnil-Amelot Mauregard.

Un arrêté inter préfectoral de 1997 régissait en particulier la qualité et le débit de rejet des eaux pluviales
traitées, dans la Reneuse pour le versant marne. Il a été prorogé par un arrêté du 07/12/2007 dont les
prescriptions ont été abrogées par un nouvel arrêté de novembre 2008 autorisant ADP à modifier la gestion
de ses eaux pluviales et à mettre en œuvre des travaux d'amélioration des dispositifs de traitement de ces
eaux. Cet arrêté permet à ADP de mettre en place une gestion dynamique de ses rejets (modulation du débit
rejeté en fonction de la qualité de ses rejets et de la capacité du milieu récepteur -Reneuse, Beuvronne- à
accepter ce débit). Ceci devait permettre à ADP d'éviter de se retrouver, compte tenu de la limitation de
débit de rejet qui lui était imposé jusqu'alors, soit 200l/s, en situation de crise, avec le bassin des renardières
plein, et dans l'obligation de demander des dérogations au préfet pour rejeter plus d'eau à des périodes peu
favorables.

Au cours des deux dernières années, les conditions météorologiques (hiver froid et long) et la "prudence"
des compagnies aériennes ont occasionné une utilisation jamais connue de produits antigel, qui a généré une
pollution sévère des eaux pluviales. Malgré les aménagements prévus dans l'arrêté, le dispositif de
traitement des eaux n'a pas été en mesure d'atteindre une qualité de rejet compatible avec les prescriptions de
l'arrêté.

Même si ces rejets n’ont pas entraîné de perturbations au niveau de la prise d’eau d'Annet-sur-Marne (usine
d’eau potable VEOLIA), ils ont contribué à une pollution non négligeable de la Beuvronne ce qui
complique son retour au bon état conformément à la Directive Cadre sur l’Eau (DCE).

Très sensibilisés sur cette question par les élus locaux et les associations de protection de l'environnement,
les services départementaux se proposent d'accompagner ADP dans ses recherches de solutions pour
réduire ces pollutions et les nuisances qu'elles entraînent. S'agissant du risque d'inondation, ADP a
fourni fin 2009 une étude de danger pour le bassin des "renardières". Cette étude est actuellement analysée
par les services de police de l'eau et le Département sera très attentif au rendu des données.

En ce qui concerne les effluents de la future station d'épuration de la Plaine de France qui font l'objet d'une
convention entre la Communauté de Communes de la Plaine de France et ADP ils sont rejetés dans le bassin
des "renardières", devenu de fait, un des éléments du traitement des eaux pluviales d'ADP. Une étude de
faisabilité est aujourd'hui menée par ADP pour envisager de recréer un écoulement naturel pour les eaux
épurées et les eaux pluviales, issues du secteur amont (Le Mesnil-Amelot et Mauregard) qui contournerait le
bassin des "renardières".

S'agissant de l'eau potable, la croissance du secteur seine-et-marnais jouxtant la plate-forme aéroportuaire


suppose une pérennité de sa ressource. Actuellement, la principale ressource est la Marne grâce à l’usine
d’Annet-sur-Marne et des forages dans les sables de Beauchamp et les calcaires du Lutetien. Les nombreux
acteurs publics et privés devront étudier ensemble cette thématique en recherchant les solutions solidaires
techniquement et économiquement viables pour chaque partenaire. A cette fin, le Département proposera
à ADP, principal consommateur, de piloter la réalisation d'une étude en associant toutes collectivités
territoriales du secteur dans le cadre du groupe de travail mis conjointement en place pour répondre
aux objectifs du Plan Départemental de l'Eau.

C. Préserver et valoriser les espaces agricoles et naturels : constituer une trame verte et bleue

La plate-forme aéroportuaire et les vastes espaces qui l’entourent se situent dans la ceinture verte régionale,
cette localisation témoignant d’une grande qualité des composantes agricoles et naturelles du territoire :
terres fertiles, paysages d’openfield ourlés de lignes de crêtes, biodiversité qui recouvrent des échanges
écologiques à préserver ou rétablir entre la Vallée de la Marne, le plateau agricole, les buttes de la Goële et
de l’Aulnay et les espaces forestiers situées en limite Nord.
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Dans ces espaces qui se péri-urbanisent, l’un des enjeux majeurs est la recherche d’un équilibre entre
espaces agricoles et naturels, véritables espaces de respiration, et territoires urbains en évolution
rapide. Les mutations récentes et futures sur ce territoire engendrent de fait un risque de consommation et
de mitage des espaces agricoles et naturels en raison de la pression urbaine liée notamment au
développement économique : à l’horizon 2030, environ 450 ha sont identifiés en Seine-et-Marne comme
potentiellement urbanisables, principalement pour le développement de zones d’activités. Plus encore que la
superficie nette urbanisable, c’est la répartition de cette urbanisation qui constitue un risque pour ces
espaces ouverts : leur mitage risquant d’interrompre les continuités écologiques, les rendant non
fonctionnelles, et de rendre les exploitations agricoles non viables.
De plus, les zones d’activités prévues pourraient concourir, par une conception y intégrant des espaces verts
et de respiration, au maintien des continuités écologiques.

Dans un objectif d’équilibre durable, il s’agit de préfigurer un modèle de développement qui permette de
créer ou recréer des continuités écologiques favorisant la biodiversité par des corridors reliant espaces
agricoles, espaces de nature ordinaire ou récréative, espaces naturels de qualité environnementale et
paysagère (bords de rus et fonds humides, lignes de coteaux boisés,…).

En complémentarité des espaces de grandes cultures, une perspective d’agriculture à circuits courts ou
agriculture de proximité, maraîchère par exemple, pourrait également être investiguée, notamment sur des
espaces délaissés et à revaloriser proches des zones urbaines.

De même, les actions favorables à la réduction ou à la captation des pollutions au travers de pratiques
agricoles adaptées par exemple, doivent être soutenues. En effet, le bilan carbone de la plate-forme
impactant la Seine-et-Marne est estimé à 18 millions de tonnes équivalent CO2 (en prenant en compte 40 %
du total des émissions de Paris-C.D.G. par symétrie aux 40% de son emprise située en Seine-et-Marne), le
bilan carbone de la Seine-et-Marne hors Roissy-C.D.G. étant lui de 11 MT.

Afin de concilier les divers enjeux liés au phénomène accentué de périurbanisation, des outils de
préservation et protection ont d’ores et déjà été mobilisés sur ce territoire (mise en place d’un Périmètre
d’Intervention Foncière par l’Agence des Espaces Verts au Sud de l’aéroport). En revanche, l’Est et le Nord
de la plate-forme ne bénéficient d’aucune protection et les études pour l’élaboration du Schéma
Départemental des Espaces Naturels Sensibles (SDENS) mettent en évidence quelques zones
potentielles à protéger.

Des outils complémentaires tels que le Périmètre de Protection et de mise en valeur des Espaces
Agricoles et Naturels Périurbains (PPEANP) ou les Espaces Naturels Sensibles dans les zones
potentielles pourraient également s’avérer pertinents. Toutefois, ils ne peuvent être mis en place qu’avec
l’accord des communes concernées.

De même, une étude sur l’agriculture et la problématique des espaces agricoles a été initiée et engagée sur
les territoires du Val d’Oise et de Seine-Saint-Denis. Dans sa continuité, le Département a proposé à l’Etat
de s’associer à cette réflexion en la prolongeant sur le territoire seine-et-marnais. En concertation avec la
DDEA de Seine-et-Marne cette étude pourrait être engagée à brève échéance et fournir des éléments
d’analyse et de cadre d’actions plus précis dans un objectif d’équilibre du territoire et de maîtrise du
développement.

D. Améliorer la qualité des logements et le cadre de vie des habitants

Par effets d’impulsion et d’entraînement exercés par le développement de la plate-forme, le territoire des
trois cantons seine-et-marnais de Dammartin-en-Goële, Mitry-Mory et Claye-Souilly les plus directement
sous son influence connaissent depuis les deux dernières décennies un réel dynamisme démographique et
corrélativement une forte demande en logements.
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Marqué par de fortes migrations issues principalement de la petite couronne, ce secteur de la Seine et Marne
compte aujourd’hui une population de 117 000 habitants et un parc de 44 800 logements. Sur la période
1990 à 2008, la population totale vivant dans les trois cantons a augmenté de 24 % contre 11 % en Seine-et-
Marne. Plusieurs des communes les plus importantes sur ce territoire ont ainsi conforté leur rôle de pôle
d’habitat (Mitry-Mory, Villeparisis, Claye-Souilly ou encore Dammartin-en-Goële) et d’autres sont
devenues des pôles secondaires caractérisés par un fort dynamisme en terme d’accueil de nouvelles
populations et de logements (Othis, Moussy-le-Neuf, Saint-Pathus,…).

Dans les liens qu’il génère ou qu’il impose l’aéroport est une pièce urbaine qui structure fortement les
espaces situés dans sa proximité. Le développement urbain s’effectue aujourd’hui dans le cadre des
contraintes fixées par le Plan de Gêne Sonore (PGS) mis en place et le Plan d’Exposition au Bruit (PEB) en
vigueur depuis 2007. Les servitudes définies par le PEB limitent les constructions sur les espaces qui
connaissent les nuisances les plus fortes (zone A et B) et prescrivent sur son périmètre des mesures
d’isolation à la fois pour les logements existants et les logements neufs.

Les différents constats établis sur ce territoire mettent en avant une offre de logement insuffisante tant
dans le secteur privatif que le parc social (offre de logements conventionnés très faible), et un manque
de logements de type F2 ou F3 qui correspondent à la demande. De même, sur le plan de la qualité des
logements, des retards notables ont été pris dans le traitement des dossiers d’aide à l’insonorisation
des riverains.

Dans les solutions à mettre en œuvre à brève échéance, le rapport élaboré par Jacques Dermagne a lancé des
hypothèses reprises par les groupes de réflexion du Préfet de Région qui préconisent différentes
orientations :

- inciter aux montages d’opérations groupées plus efficaces en informant et en mobilisant mieux les élus
avec une approche particulière pour les communes de Seine-et-Marne, qui, souvent de petite taille sont
dépourvues de services aux habitants ;
- articuler plus efficacement les travaux acoustiques et thermiques par une meilleure coordination entre
Aéroports de Paris et l’Agence Nationale d’Amélioration de l’Habitat ;
- adapter les demandes d’aides actuellement restreintes aux limites du PGS à celle du PEB ;
- accélérer le traitement des dossiers par un allègement des procédures administratives, notamment la
simplification du fonctionnement de la commission locale des aides aux riverains. Cette dernière mesure
devra toutefois faire l’objet d’une modification législative.

Si globalement le Département adhère à ces propositions, il demande à l’Etat de réunir les dispositions et
moyens nécessaires tels que les adaptations législatives ou calages administratifs indispensables à réaliser
pour leur mise en œuvre et qu’il établisse dans un délai qui soit précisé l’état des lieux sur les logements et
équipements publics prioritaires de manière à prévoir et programmer l’achèvement dans les meilleurs délais
des travaux d’insonorisation comme avancé dans les propositions du rapporteur J. Dermagne, et ce pour
améliorer les conditions et la qualité de vie des habitants.

Pour développer l’offre d’accueil du territoire, le Département propose de favoriser davantage la


densification des centres bourgs, par exemple par l’accueil d’activités tertiaires dans les anciens bâtiments
de fermes délaissés et d’étudier dans ce cas des dérogations vis à vis du PEB de manière à rendre possible ce
type d’implantation et valoriser un patrimoine local souvent intéressant sur le plan architectural et du
paysage urbain. Des dispositions et mesures concrètes devront également être étudiées pour améliorer et
mieux mettre en adéquation l’offre de logements (locatifs et sociaux) par rapport à la demande, tout en
veillant à ne pas soumettre davantage de nouvelles populations aux nuisances les plus fortes.

Par ailleurs, les collectivités et singulièrement celles qui bénéficient des retombées fiscales les plus faibles,
sont fortement demandeuses d’une amélioration sensible des aides financières pour offrir aux habitants les
équipements ou services intégrant les spécificités liés à l’activité d’une plate-forme aéroportuaire (horaires
décalés). En outre, une part importante de ce territoire, en forte croissance démographique, souffre de
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carences évidentes en services à la population et d’accès aux principaux services publics, en matière
de santé, de sécurité qu’il convient de résorber.

Le développement des équipements et services publics devront ainsi répondre aux besoins des populations
existantes et à venir. Le Département souhaite qu’une attention soit portée en particulier aux services
de santé, aux équipements de petite enfance ou encore des services d’information ou d’accès à
l’emploi.

Dans ces domaines, le Conseil général a déjà mobilisé et continue de mobiliser des moyens importants par le
déploiement de son action au travers notamment des maisons de la solidarité implantées localement, de
moyens conséquents pour les collèges, de son aide à l’insertion ou bien encore de son appui aux collectivités
aux travers des politiques contractuelles territoriales pour améliorer les équipements scolaires, sportifs,
culturels, aussi bien au niveau communal qu’intercommunal et valoriser le patrimoine local.

Les élus départementaux soutenus par les collectivités locales demandent néanmoins une implication
forte de l’Etat et de la Région pour ce territoire afin qu’ils mobilisent les outils et dispositifs déjà
existants de droit commun ou de contractualisation (CPER et ses déclinaisons territoriales).

En termes d’organisation de bassin de vie, ce territoire se caractérise par une forte imbrication des espaces
naturels et agricoles avec les espaces urbanisés. Le tissu est diffus, ce qui fait parler de « ville légère »
l’équipe LIN ayant participé à la consultation internationale sur le Grand Paris.

Face à une croissance démographique soutenue, l’enjeu majeur y est donc celui de la cohabitation
ville-nature : les paysages sont très intégrés dans toutes les formes de tissus urbains, qu’ils soient des
logements, des entreprises, ou des commerces. Trois objectifs peuvent alimenter un modèle d’aménagement
singulier pour ce territoire en en renforçant l’identité:

- La maîtrise du développement, en refusant l’option de la continuité urbaine, et en évitant le risque


de l’homogénéisation tant sur les plans architecturaux que fonctionnels. Il s’agit de renforcer les
centralités existantes, de définir les pôles de développement économique et d’habitat, de densifier les
bourgs en intégrant les opportunités que représentent les corps de ferme et de qualifier les lisières.
- Le renouvellement du bâti, autour des enjeux d’évolutivité dans le temps, en particulier pour les zones
logistiques et les centres commerciaux, et de réversibilité de l’usage des sols (baux emphytéotiques
permettant de réutiliser les sols pour d (autres activités dans quelques dizaines d’années, …).
- La structuration du rapport à la nature, notamment en travaillant sur les interfaces, en préservant
et valorisant le patrimoine paysager et naturel, en organisant les belvédères et vues et en offrant aux
exploitations agricoles les conditions de leur viabilité économique.

III. E N VI S A G E R U N M O D E D E G O U VE R N A N C E A L ’ E C H E L L E D U P O L E

Les réflexions sur l’avenir du Grand Roissy relancent naturellement la question de la gouvernance.

Le développement de la plate-forme constitue pour l’Île-de-France un enjeu majeur en matière de


développement économique et d’emploi. Il porte aussi de nombreux défis en matière de nuisances, de
développement durable et de répartition des retombées économiques.

Pour répondre aux défis des nuisances, du développement durable et de la répartition des retombées
économiques tout en inscrivant ce vaste territoire dans un développement équilibré et ambitieux, il serait
désormais opportun de s’orienter vers un dispositif de gouvernance qui structure les rapports entre l’aéroport
et les bassins de vie qui l’entourent tout en dépassant le morcellement entre une centaine de Communes,
plusieurs Intercommunalités et trois Départements.
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La stratégie d’aménagement qui se dessine aujourd’hui avec la mobilisation des pouvoirs publics, doit en
effet s’inscrire dans un processus démocratique de concertation et de dialogue qui tienne compte des
disparités économiques, sociales, urbaines et environnementales.

De même, si les atouts du territoire autorisent une grande ambition, celle-ci doit s’adosser sur la structure la
plus pertinente pour porter un grand projet partagé par l’ensemble des acteurs (État, Collectivités,
entreprises, riverains).

Ainsi, il paraît souhaitable aujourd’hui de rechercher le bon compromis et le meilleur outil d’aménagement
de ce territoire et de répartition de ses richesses notamment au bénéfice des Collectivités qui souffrent le
plus des nuisances ou d’un déséquilibre économique ou social important.

Comme le propose le rapport Dermagne, l’hypothèse de la création d’une communauté de territoire


permettrait la mise en concordance des intérêts économiques, sociaux, et environnementaux à condition
qu’elle dispose des moyens financiers qui ont fait défaut aux communautés de territoire voulues par la loi du
23 février 2004.

Cette instance pourrait regrouper l’État, les collectivités concernées (Région, Départements,
Intercommunalités et Communes), les entreprises de la plate-forme, le gestionnaire de l’Aéroport et les
associations de protection de l’environnement et des riverains. Son territoire d’intervention pourrait
éventuellement correspondre à un élargissement du territoire de l’EPA Plaine de France qui deviendrait
alors l’outil opérationnel (préconisation du rapport Dermagne).

Reconnectant l’aéroport à son environnement proche, cet outil de gouvernance pourrait se saisir des
questions :

- d’environnement et de qualité de vie,


- d’impact économique et urbain de l’aéroport,
- de l’accès des riverains aux emplois de la plate-forme et à ses équipements,
- d’accessibilité en lien avec l’autorité organisatrice des transports d’Île-de-France (STIF).

Quelle que soit l’évolution envisagée, il convient que la volonté politique seine-et-marnaise s’exprime dans
sa représentativité à l’échelle du pôle.

Le territoire Seine-et-Marne doit en effet se structurer davantage et s’inscrire pleinement dans la coopération
intercommunale renforcée.

Des relations plus étroites, plus continues et plus cohérentes entre les acteurs locaux permettraient à
l’échelle du pôle le passage de l’ère d’un développement au coup par coup parfois subi à l’ère du
développement anticipé, maîtrisé et durable.

Dans un premier temps, la réalisation d’un SCOT à l’échelle des 3 cantons permettrait de fédérer les
énergies et structurer la réflexion pour inscrire pleinement le territoire dans une grande ambition régionale.

Je vous remercie de bien vouloir vous prononcer sur ce dossier et, si vous en êtes d’accord,
d’adopter le projet de délibération joint au présent rapport.
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Le Président du Conseil général

Vincent ÉBLÉ

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