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LA GESTION DES BOUES DE VIDANGE

DANS UN CAMP DE REFUGIES EST UN


ENJEU DE SANTE PUBLIQUE
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Publié le 13 février 2018 | Actualités

Aline Georges rentre de sa première mission avec Première Urgence Internationale. Elle nous
raconte comment la gestion des boues de vidange est un enjeu de santé publique sur le camp
de réfugiés de Minawao au Cameroun.

LA GESTION DES BOUES DE VIDANGE, C’EST QUOI ?


Construire des latrines fait partie des activités prioritaires sur un camp de réfugiés.
Cependant, on manque parfois de place pour en créer de nouvelles lorsqu’elles sont pleines.
A Minawao, les caractéristiques du sol font qu’il est nécessaire de les vider régulièrement.
Alors, il faut mettre en place un processus de vidange des latrines et de disposition de ces
déchets liquides. C’est ce que l’on appelle la gestion des boues de vidange. J’ai participé
durant plusieurs mois à l’élaboration d’une stratégie de gestion des déchets (solides et
liquides) sur le camp de Minawao. La concrétisation sera la création d’un site de gestion de
ces derniers comprenant un tri des déchets domestiques (solides), une station de traitement
des boues de vidange et un module de co-compostage.
La gestion des boues de vidange, et plus largement des déchets, est un enjeu de santé
publique. Afin d’éviter la propagation de maladies ou la contamination des sols, il est
indispensable de mettre en place des processus de vidange/collecte, traitement et élimination,
ou idéalement valorisation, de ces déchets.

LA GESTION DES BOUES, DE LA VIDANGE A LA


VALORISATION
La gestion des boues de vidange se résume souvent par nécessité à leur élimination.
Cependant, à Minawao, nous avons décidé d’innover. L’objectif, au-delà du traitement, sera
donc de valoriser les déchets en compost.

Ce projet nécessite la sensibilisation et la formation des populations. Il n’est pas toujours


évident de faire accepter l’utilisation d’un compost fait à base d’excrétas humains.
Néanmoins, cela permet de valoriser les déchets et possiblement d’utiliser à terme la vente
du compost pour le recouvrement partiel des coûts de gestion. Les populations ont été et
seront associées à l’ensemble des étapes du processus, de l’élaboration à la gestion.

UN OBJECTIF : LA PERENNITE
La gestion des déchets c’est également un enjeu de cohésion et de développement. Nous
avons engagé un processus d’accompagnement et d’implication de la commune voisine de
Mokolo. Ce processus dit “progressif” a pour objectif de lui déléguer à terme la gestion
totale des activités d’assainissement du camp. Enfin, la stratégie implique à différents
niveaux à la fois la communauté hôte et réfugiée pour sa mise en œuvre via des activités
génératrices de revenus. En associant les autorités locales, ainsi que les communautés hôtes
et réfugiées à cette gestion des déchets, nous essayons de mettre en place un système
pérenne. Pourquoi ? Dans l’optique que les communautés retrouvent leur autonomie. C’est
l’une de mes plus grandes fiertés sur ce projet.

L’équipe Première Urgence Internationale de Minawao dédiée à l’assainissement a fait un


travail formidable sur le camp et m’a été d’un grand soutien. Grâce à une analyse poussée,
nous avons réussi à adapter la technologie (niveau de technicité / coûts d’entretien
raisonnables) au contexte. C’est indispensable à la garantie de la pérennité et c’est une
véritable réussite !

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