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ET SA RÉPONSE
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GCS « GROUPEMENT AUDOIS DE PRESTATIONS MUTUALISÉES MÉDICO-LOGISTIQUES »
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RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES (ROD2)
SYNTHÈSE............................................................................................................................... 5
INTRODUCTION .................................................................................................................... 8
1. PRÉSENTATION DU GROUPEMENT AUDOIS DE PRESTATIONS MÉDICO-
LOGISTIQUES ........................................................................................................................ 9
L’objet du groupement .............................................................................................. 9
1.1.1. La définition du groupement .......................................................................... 9
1.1.2. Le cadre constitutif et ses évolutions ........................................................... 11
Les contraintes de fonctionnement .......................................................................... 14
1.2.1. Les contraintes liées au bail emphytéotique hospitalier .............................. 14
1.2.2. Les contraintes liées au contexte concurrentiel ........................................... 16
1.2.3. Les contraintes juridiques et fiscales ........................................................... 18
L’activité du groupement ......................................................................................... 20
1.3.1. Des process inégalement dynamiques ......................................................... 20
1.3.2. La concentration de l’activité sur le centre hospitalier de Carcassonne ...... 20
1.3.3. Les variations infra-annuelles d’activité ...................................................... 21
1.3.4. L’attractivité tarifaire ................................................................................... 21
2. LA PERFORMANCE DE LA PLATEFORME .......................................................... 23
La stratégie............................................................................................................... 23
2.1.1. La définition des objectifs de prestations..................................................... 23
2.1.2. La gouvernance du GAPM .......................................................................... 24
2.1.3. La direction .................................................................................................. 25
Le pilotage stratégique ............................................................................................. 26
2.2.1. Les fondamentaux de pilotage ..................................................................... 26
2.2.2. Le pilotage financier .................................................................................... 28
2.2.3. Le pilotage opérationnel .............................................................................. 30
La performance des unités de production ................................................................ 31
2.3.1. Les unités de production logistique ............................................................. 31
2.3.2. La pharmacie à usage intérieur .................................................................... 34
3. LA SITUATION FINANCIÈRE DE LA PLATEFORME ......................................... 37
La fiabilité des comptes ........................................................................................... 37
3.1.1. La prévision budgétaire................................................................................ 37
3.1.2. Les points de fiabilité des comptes n’appelant pas d’observation ............... 37
3.1.3. Les immobilisations ..................................................................................... 38
3.1.4. Les provisions .............................................................................................. 39
L’analyse de l’exploitation ...................................................................................... 39
3.2.1. L’évolution des produits .............................................................................. 40
3.2.2. Les charges................................................................................................... 41
3.2.3. Le résultat d’exploitation ............................................................................. 44
La section d’investissement ..................................................................................... 45
L’analyse bilancielle ................................................................................................ 46
3.4.1. Le fonds de roulement ................................................................................. 46
3.4.2. Le besoin en fonds de roulement ................................................................. 47
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GCS « GROUPEMENT AUDOIS DE PRESTATIONS MUTUALISÉES MÉDICO-LOGISTIQUES »
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RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES (ROD2)
SYNTHÈSE
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GCS « GROUPEMENT AUDOIS DE PRESTATIONS MUTUALISÉES MÉDICO-LOGISTIQUES »
RECOMMANDATIONS
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RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES (ROD2)
Devenue sans objet : pour les recommandations devenues obsolètes ou pour lesquelles le suivi
s’avère inopérant.
Refus de mise en œuvre : pour les recommandations pour lesquelles un refus délibéré de mise
en œuvre est exprimé.
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GCS « GROUPEMENT AUDOIS DE PRESTATIONS MUTUALISÉES MÉDICO-LOGISTIQUES »
INTRODUCTION
Aux termes de l’article L. 211-3 du code des juridictions financières « Par ses contrôles,
la chambre régionale des comptes contrôle les comptes et procède à un examen de la gestion. Elle
vérifie sur pièces et sur place la régularité des recettes et dépenses décrites dans les comptabilités
des organismes relevant de sa compétence. Elle s’assure de l’emploi régulier des crédits, fonds et
valeurs. L’examen de la gestion porte sur la régularité des actes de gestion, sur l’économie des
moyens mis en œuvre et sur l’évaluation des résultats atteints par rapport aux objectifs fixés par
l’assemblée délibérante ou par l’organe délibérant. L’opportunité de ces objectifs ne peut faire
l’objet d’observations ».
Lors de sa séance du 25 octobre 2018, la chambre a arrêté des observations provisoires qui
ont été transmises à M. Alain Guinamant. M. Bernard Nuytten, en qualité d’ordonnateur précédent,
en a également été destinataire pour la partie afférente à sa gestion. M. Jean-Paul Dupont a été
destinataire d’une lettre de clôture de procédure, en application de l’article R. 243-15 du code des
juridictions financières. Des extraits les concernant ont été adressés à des tiers.
Après avoir examiné les réponses reçues la chambre, dans sa séance du 11 juin 2019, a
arrêté les observations définitives présentées ci-après.
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RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES (ROD2)
L’objet du groupement
L’orientation initiale du projet vers un partenariat public privé (PPP) sous forme de bail
emphytéotique hospitalier (BEH) a constitué un critère important dans la présentation du dossier
au titre du plan Hôpital 2007. L’articulation du projet avec celui de reconstruction du nouvel
hôpital de Carcassonne sur le même site de la zone d’aménagement concerté (ZAC) de Montredon,
explique le poids de ce centre hospitalier dans son élaboration et dans sa mise en œuvre. Le
dimensionnement du bâtiment de soins et de ses annexes logistiques ont ainsi été établis sur la
base d’une externalisation des magasins d’approvisionnement hôtelier et logistique de l’hôpital
sur la plateforme du GAPM.
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GCS « GROUPEMENT AUDOIS DE PRESTATIONS MUTUALISÉES MÉDICO-LOGISTIQUES »
par la mise en œuvre des plans Hôpital 2007 et 2012 reste principalement le fait des centres
hospitalo-universitaires et des gros centres hospitaliers, l’atypie de la plateforme audoise ne réside
pas dans sa structuration mais dans l’étendue de son périmètre de mutualisation2.
Le contrat de BEH a été signé le 14 décembre 2007, soit deux ans avant la constitution du
groupement et la formalisation de son organisation, par la convention constitutive du GCS du
10 septembre 20093. Bien que signé par le seul centre hospitalier de Carcassonne, le principe d’une
exploitation dans le cadre d’un groupement de mutualisation était prévu dès la signature du
BEH : l’article 28 de la convention de mise à disposition annexée au contrat de bail mentionne
l’autorisation de l’emphytéote d’une exploitation par un GCS, dans lequel le centre hospitalier de
Carcassonne disposerait de la majorité des parts.
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RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES (ROD2)
rapport sur la sécurité sociale de 20116, consacré aux coopérations hospitalières, mettait en
évidence le défaut majeur d’institutionnalisation des conventions de coopération : l’absence de
contrainte donne l’attractivité nécessaire au système pour se constituer, mais lui retire toute
stabilité.
Créé par les articles 39 et 40 de l’ordonnance n° 96-346 du 24 avril 1996, le GCS constitue
depuis l’ordonnance n° 2003-850 du 4 mars 2003 l’outil juridique de référence en matière de
coopération hospitalière organique. Il a fait l’objet de plusieurs évolutions juridiques, dans une
volonté de simplification du législateur. Les dernières évolutions ont été introduites par
l’ordonnance n° 2017-28 du 12 janvier 2017, relative à la constitution et au fonctionnement des
groupements de coopération sanitaire et visent, entre autres, à limiter les conditions d’exercice des
GCS à l’usage exclusif de leurs membres, afin d’éviter le développement de prestations de services
au bénéfice de tiers permettant de déroger aux règles applicables en matière de droit de la
concurrence et de la commande publique9. Sur le territoire de la région Occitanie, les 68
groupements recensés par la chambre se répartissent entre groupements de mutualisation sur des
fonctions logistiques ou médicotechniques, où le périmètre du GAPM y apparaît comme tout à fait
atypique, groupements transversaux à vocation régionale, et groupements de coopération
fonctionnelle sur des activités médicales et/ou de recherche, les plus importants en nombre.
Les six membres fondateurs du GCS créé par la convention constitutive du 10 septembre
2009 précitée regroupent des établissements privés (l’USSAP et la clinique de soins de suite et de
réadaptation Le Christina) et des établissements publics (les centres hospitaliers de Carcassonne,
Limoux, Castelnaudary, et l’établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes –
EHPAD – de Chalabre). Dès l’origine existe ainsi une mixité entre établissements publics et privés,
et entre établissements hospitaliers et médico-sociaux. Conformément aux dispositions légales
6 Cour des comptes, Rapport sur la sécurité sociale : les coopérations hospitalières. Chapitre IX, septembre 2011, p.259-286.
« Les conventions qui constituent le mode privilégié de coopération ont un inconvénient symétrique de l’avantage constitué par
leur caractère peu contraignant : chaque partenaire peut s’en retirer aisément et dans la plupart des cas rien n’est prévu en cas de
défaillance de l’un d’eux. En outre, l’exécution de ces conventions repose souvent sur les relations personnelles qu’entretiennent
les équipes et sur l’implication particulière de certains praticiens » (p. 266-267).
7 Cf. tableau détaillé en annexe 1.
8 Cf. tableau détaillé en annexe 1.
9 Marc Dupont. Hôpital public et coopération sanitaire, RDSS, 2015 p.23 ; Loi n° 2009-879 du 21 juillet 2009 dite loi HPST, puis
de l’article 201 de la loi n° 2016-41 du 26 janvier 2016 relative à la modernisation du système de santé.
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GCS « GROUPEMENT AUDOIS DE PRESTATIONS MUTUALISÉES MÉDICO-LOGISTIQUES »
Outre la diversité de ses membres et de leurs statuts, le GAPM est constitué formellement
dans un objectif général de mutualisation, rappelé dans le préambule de la convention constitutive.
Mais la mutualisation est, dès l’origine, à « sens unique », puisque seul l’outil de production est
mutualisé, alors que les membres disposent de la liberté de recourir ou non aux prestations
proposées. L’article 4 de la convention mentionne en effet que « le groupement a pour objet la
gestion de tout ou partie des activités médico-logistiques pour les établissements membres
fondateurs (listés à l’article 1), adhérents (listés à l’article 1 bis), et les partenaires non membres ».
La variabilité du périmètre des activités gérées et le principe d’un usage non exclusif à l’usage de
ses membres place d’emblée le groupement dans la fourniture de prestations concurrentielles. En
cohérence avec ce choix stratégique, le groupement s’est soumis volontairement à l’impôt
commercial, démarche que son conseil juridique a qualifié d’« imprudente » dans plusieurs notes
adressées entre 2016 et 2018 ; la suppression de cette mention par l’avenant n° 4 du 24 octobre
2012 ne permet pas de lever cet assujettissement volontaire (cf. 1.2.3 sur les impôts commerciaux).
La viabilité de cette organisation reposait ainsi de fait sur la capacité des établissements à
être solidaires dans les choix privilégiant la pérennité et le développement du groupement,
indépendamment des intérêts économiques et financiers de chacun. Ce paradigme s’est trouvé
compromis par le passage concomitant de la tarification à l’activité (T2A) à 100 % des recettes de
fonctionnement sur le court séjour qui a majoré, pour beaucoup d’établissements, les tensions
financières et les a contraints à chercher de nouvelles pistes d’économies.
10 Bien que lourd de conséquences sur le fonctionnement du groupement et sur la nature de son activité, ces dispositions sont
mentionnées par l’ARH dès 2005, et n’ont pas suscité de remarque dans le cadre du contrôle de la convention en 2009 (note
DDASS Aude 200-312).
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RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES (ROD2)
En contrepartie à cette grande liberté laissée aux membres, leurs obligations sont réduites :
définies à l’article 10.1 de la convention, elles se limitent en premier lieu au respect de la
convention constitutive et du règlement intérieur, et à la communication d’informations « utiles »
dont la nature n’est précisée ni dans la convention, ni dans le règlement intérieur ; ainsi, il n’existe
pas d’obligation contractuelle relative aux engagements de volumes à l’année, ce qui explique les
constats de fortes variations infra-annuelles de l’activité produite pour chacun des membres (cf. §
1.3.3). La seconde obligation porte sur le versement de la contribution financière nécessaire à
l’équilibre budgétaire du groupement : même si l’article 16.1 de la convention rappelle le but non
lucratif du groupement, la contribution est fixée par l’application de tarifs, en décalage avec une
exacte répartition des charges de fonctionnement. L’évolution de ces tarifs au fil des années
représente un enjeu croissant d’attractivité pour les clients et les membres, alors même que le
groupement ne soumet pas ses prestations au code des marchés publics.
Les droits des établissements membres apparaissent ainsi exorbitants au regard de leurs
obligations et des contraintes de fonctionnement qu’ils imposent au GAPM. La situation de ce
dernier est d’ailleurs plus difficile que celle d’un prestataire privé, car il n’a pas, du fait de son
caractère mutualiste, de contrat engageant ses clients. Il ne bénéficie pas non plus des garanties
offertes à une vraie mutualisation, les adhérents se comportant vis-à-vis de lui, faute d’engagement
statutaire contraignant, comme des clients choisissant les prestations souhaitées, sans égard pour
le fonctionnement et l’équilibre financier d’une structure avec laquelle ils sont pourtant censés être
solidaires. La pérennité du système est en principe garantie par les mécanismes de détermination
des parts de chaque établissement au groupement. Alors que le groupement dispose d’un capital
social (cf. infra), la détermination des droits est cependant définie théoriquement par la
participation aux charges de fonctionnement, ajustée successivement par trois avenants conclus
entre 2011 et 2013. Un tel assouplissement, en contradiction avec l’article R. 6133-2 du CSP,
confère aux membres fondateurs des droits supérieurs à la réalité de leur participation respective
aux charges et limite les droits du centre hospitalier de Carcassonne à 51,3 % en 2011 et 46 %
depuis 2013. Celui-ci devrait, en effet, théoriquement, disposer d’une majorité absolue, puisqu’il
assure plus de 80 % du chiffre d’affaires global, en incluant l’activité de rétrocession
médicamenteuse11. Dans sa réponse à la chambre, l’ancien ordonnateur rappelle que cette décision
garantit toutefois au centre hospitalier de Carcassonne une minorité de blocage lui permettant de
sauvegarder ses intérêts.
Aux termes de l’article 7.1 de la convention constitutive, le GAPM a été doté d’un capital
propre de 1 000 €. Ce montant symbolique ne constitue pas une irrégularité, puisque l’article
L. 6133-3 du CSP prévoit même la possibilité pour les GCS de ne pas disposer de capital social.
Les contraintes financières induites par ce choix initial sont toutefois rapidement apparues avec la
constitution de reports à nouveau négatifs, résultant du déficit structurel de la section
d’exploitation (cf. § 3.4.1 sur le fonds de roulement). La faiblesse initiale des capitaux propres
place le groupement sous le contrôle d’établissements publics et privés, solidaires de la dette,
majorée par l’absence de capitaux propres. Les établissements membres se trouvent ainsi face à
des intérêts contradictoires, d’une part, d’optimisation du fonctionnement du GCS et, d’autre part,
de recherche d’un prestataire mieux-disant leur permettant de limiter leurs charges d’exploitation.
Afin de limiter les tensions de trésorerie, une disposition complémentaire, formalisée par
avenant en 2012, dans un nouvel article 7.2, a autorisé la constitution d’avances de trésorerie sous
forme d’apports en numéraire inscrits au bilan financier des établissements créanciers et du
11 Cf. tableau détaillé d’évolution des droits des membres et de leur part dans le chiffre d’affaires global en annexe 1.
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GCS « GROUPEMENT AUDOIS DE PRESTATIONS MUTUALISÉES MÉDICO-LOGISTIQUES »
groupement, au titre des dettes rattachées à des participations. La liberté quasi-totale reconnue aux
adhérents s’étend au respect des engagements solennels votés par eux-mêmes en conseil
d’administration du groupement et à leur participation aux appels de fonds complémentaires. La
seule avance constituée depuis l’instauration de cette disposition a ainsi été effectuée en 2012,
pour une comptabilisation sur les comptes de l’exercice 2013, d’un montant global de 4,1 M€, est
répartie sur 8 des 14 établissements membres12.
Le contrat de bail emphytéotique a été signé par le centre hospitalier de Carcassonne avec
la société Logicité13, au terme d’une procédure de dialogue compétitif lancée le 13 juin 2005 sur
un marché de conception, construction, aménagement, entretien, maintenance et financement, sans
découpage en lots, pour un volume de surface utile compris entre 11 000 et 12 000 m². Le recours
aux PPP par les établissements de santé constitue l’une des particularités de la mise en œuvre du
plan national d’investissement « Hôpital 2007 ». Dans son rapport public annuel 201414, la Cour
des comptes soulignait l’instruction donnée par le ministère de la santé aux directions des ARH,
visant à encourager le recours aux PPP : sur les 24 projets du plan national, 18 relèvent de ce type
de partenariats. Outre les limites découlant de l’absence d’obligations imposées aux établissements
dans la conduite des procédures et dans la formalisation des analyses préalables des risques
financiers inhérents à ce type de projet, était également relevée par la Cour la récurrente
imprécision des dispositions fonctionnelles des contrats, emportant des conséquences parfois
lourdes dans leur mise en œuvre pour les établissements hospitaliers. Un audit externe présenté le
29 mars 2017 par un cabinet spécialisé en gestion immobilière fait état de lacunes et
d’incohérences dans la rédaction initiale du contrat et de la convention, qui constituent aujourd’hui
une part non négligeable des sources de tensions et de difficultés entre le centre hospitalier de
Carcassonne, le GAPM et l’emphytéote. L’audit souligne ainsi l’existence de plusieurs
imprécisions portant, entre autres, sur la définition du périmètre des prestations, l’application des
pénalités, les règles d’intervention et de fonctionnement des astreintes techniques15. Le ressenti
exprimé par le bailleur et l’emphytéote souligne les tensions relationnelles importantes entre les
12 Cf. tableau détaillé en annexe 1.
13 La société Logicité est une société par actions simplifiée de droit français dont les actionnaires, au démarrage de l’opération,
sont les sociétés Cirmad Grand Sud (54 %), Exprimm (6 %), et CDC (40 %). Cirmad Grand Sud est une société du groupe de
BTP Bouygues.
14 Cour des comptes, Rapport public annuel 2014 : les partenariats public privé du plan hôpital 2007, une procédure mal maîtrisée,
nombre de points plutôt qu’à une différence d’interprétation » ; « Les notions importantes ne sont que très rarement définies » ;
« Les règles sont déterminées au moyen d’exemples mais rarement posées en tant que tel » ; « Un certain nombres de précisions
viennent susciter le doute, voir contredire les quelques principes posés ».
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RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES (ROD2)
Dans son rapport sur le contrôle des comptes et de la gestion du centre hospitalier de
Carcassonne16, la chambre a souligné l’existence d’un écart substantiel entre le coût initialement
prévu de la construction et son coût final, résultant de la correction du dimensionnement de la
centrale d’énergie et de fluides.
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GCS « GROUPEMENT AUDOIS DE PRESTATIONS MUTUALISÉES MÉDICO-LOGISTIQUES »
1.2.1.3. Le surdimensionnement
tableau2 : Données de production des fonctions médico-logistiques pour les établissements publics
audois
Volume de Volume de Volume
repas linge pharmacie
(en nbre) (en kg) (en ligne)
CH de Carcassonne 307 810 587 784 512 430
HL Limoux 235 927 238 911 21 468
CH Lézignan 200 975 230 008 71 688
CH Port la Nouvelle 79 741 31 927 10 293
CH Narbonne 693 001 428 372 NR
CH Castelnaudary 168 000 180 000 NR
Total 1 685 454 1 697 002 615 879
Total / par jour 4 618 4 649 1 687
Source : résultats du RTC 2016, site ScanSanté de l'ATIH
Pour autant, cette analyse ne prend pas en compte le seuil de rentabilité de chaque unité de
production, qui présente un caractère évolutif en fonction des conditions techniques et des
obligations financières des établissements, que la chambre ne peut évaluer en l’état des données
dont elle dispose. L’absence d’évolutivité résultant du BEH constitue une limite théorique forte à
l’adaptation de l’outil de production aux seuils de rentabilité inhérents à chaque unité de
production, comme le soulignait la Cour des comptes dans son rapport précité de 2014 18. La
chambre relève l’absence d’études effectuées sur ce point, tant au moment de l’élaboration du
cahier des charges du BEH, que lors de la constitution du groupement.
17 Source : données publiées par l’ATIH sur ScanSanté. Ces données se révèlent incomplètes pour le centre hospitalier de
Narbonne. Les données du centre hospitalier de Castelnaudary n’ont pas été retrouvées sur le site.
18 Cour des comptes, opus cité. « La question de l’évolution des techniques et des pratiques médicales est centrale dans la définition
du programme, en plus de l’identification des besoins en lien avec les utilisateurs. Or, le délai court de préparation des contrats
dans le contexte du "Hôpital 2007" ne s’est pas toujours traduit par un travail suffisamment rigoureux dans ce chapitre ».
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RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES (ROD2)
2016, constituant de loin la plus grosse structure de cette catégorie, tant par son volume de
production (21 tonnes/jour contre une moyenne de 6 à 8 tonnes pour les autres groupements), que
par le nombre et la taille des établissements clients. La concurrence est plus limitée dans le
domaine des prestations pharmaceutiques, le seul autre groupement recensé étant celui de Thuir.
La situation concurrentielle de l’unité de production culinaire, pourtant largement investie par le
secteur privé, n’a pas non plus fait l’objet d’une analyse préalable par le groupement.
La liberté constitutive des membres à pouvoir choisir les prestations proposées par le
groupement le soumet à l’obligation de recherche constante de nouveaux recrutements, car il est
en permanence exposé au risque d’arrêt de commandes de prestations par ses membres. Deux
arrêts de prestations sont recensés depuis la création du GAPM : le premier concerne l’EHPAD de
Villalier en septembre 2010, annoncé avant l’ouverture de la plateforme, et le second, l’USSAP.
Celui-ci, annoncé en octobre 2016, a été confirmé aux termes d’une procédure d’appel d’offres.
En dépit de tarifs proposés très inférieurs à ceux appliqués au centre hospitalier de Carcassonne
(3,8 € contre 6,7 €), et malgré l’amélioration de la qualité de la production engagée par le
groupement, sa prestation a été jugée insuffisamment compétitive par l’USSAP, co-fondateur du
GAPM19. L’ordonnateur précise dans sa réponse qu’il aurait harmonisé les tarifs appliqués à
l’USSAP à l’ensemble de ses clients en cas d’obtention de l’appel d’offres.
Alors même que recruter de nouveaux clients est fondamental pour le GAPM, ce dernier
n’a répondu à aucune procédure d’achats formalisée sur la période sous revue, hormis celui,
précité, de l’USSAP en 2017. Cette pratique, justifiée par l’objet de mutualisation du groupement,
est pour autant contraire aux modalités de fonctionnement et aux besoins de recrutement déjà
évoqués. La recherche de nouveaux membres relève d’une démarche stratégique de cooptation
dans laquelle l’ARH puis l’ARS jouent un rôle incitatif demandé par le GAPM. L’ARS Occitanie
a ainsi indiqué avoir versé une subvention de fonctionnement de 200 000 € au centre hospitalier
de Narbonne en 2013 afin de compenser auprès de cet établissement le surcoût du recours au
GAPM pour sa prestation de blanchisserie20. Dans sa réponse à la chambre, l’ordonnateur en
fonctions explique que le GAPM n’était pas en mesure de se positionner comme soumissionnaire
aux appels d’offres dans la mesure où il ne pouvait pas proposer de tarifs et de prestations
compétitifs.
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GCS « GROUPEMENT AUDOIS DE PRESTATIONS MUTUALISÉES MÉDICO-LOGISTIQUES »
La question de la soumission des GCS au code des marchés publics est partiellement
abordée par la réforme de leur statut introduite par l’ordonnance du 12 janvier 2017, qui interdit
aux GCS de réaliser des prestations à des tiers non membres afin de rester dans le champ des
coopérations public-public prévues à l’article 17 de l’ordonnance précitée du 23 juillet 2015. Le
non-renouvellement des conventions avec les établissements non membres du GAPM, annoncé
21 Avenant n° 2 du projet partagé de prise en charge du patient, thème n° 9 sur l’organisation territoriale de la pharmacie, p.14 :
« Le modèle tarifaire actuel de la pharmacie du GAPM est jugé peu adapté et même dissuasif. Il constitue un obstacle à une
utilisation plus complète de l’offre d’approvisionnement de la plateforme médico-logistique auprès des établissements parties
du GHT. Ce point est à considérer pour parvenir à une plus large communauté de produits au sein du GHT ».
22 Les trois conditions posées par l’article 17 de l’ordonnance n° 2015-899, sont un niveau de contrôle du pouvoir adjudicateur
analogue à celui qu’il exerce sur ses propres services, une activité de l’entité contrôlée à destination à plus de 80 % du pouvoir
adjudicateur et enfin l’absence de participation financière d’une personne morale de droit privé, que celle-ci soit à but lucratif
ou à but non lucratif sur la personne contrôlée. Les dispositions relatives aux coopérations public/public ne sont pas applicables
au groupement puisque les trois conditions posées par les textes ne sont pas réunies : 1- La coopération doit avoir pour but de
garantir que les services publics dont les pouvoirs adjudicateurs ont la responsabilité sont réalisés en vue d’atteindre les objectifs
qu’ils ont en commun ; 2- La mise en œuvre de la coopération n’obéit qu’à des considérations d’intérêt général ; 3- Les pouvoirs
adjudicateurs concernés réalisent sur le marché concurrentiel moins de 20 % des activités concernées par la coopération.
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RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES (ROD2)
Depuis 2010, le régime fiscal applicable au groupement fait l’objet de multiples échanges
avec l’administration fiscale, cette dernière étendant l’assujettissement du groupement à
l’ensemble des impôts commerciaux (impôt sur les sociétés, contribution économique territoriale,
taxe sur les véhicules). Suite à une demande de l’emphytéote de vérification du régime fiscal
applicable auprès des services fiscaux, la DDFIP de l’Aude a fait valoir l’assujettissement du
GAPM à l’ensemble des impôts commerciaux, dans un courrier du 8 juin 2012. L’argumentaire
des services fiscaux, développé dans un second examen de rescrit du 22 novembre 2012, se fonde
sur le choix effectué par le GAPM lui-même dans sa convention constitutive, de s’assujettir aux
impôts commerciaux, et sur la qualification concurrentielle de ses activités23.
Aux termes des articles 27.7 du bail et 12.2 et 14.4 de la convention non détachable de mise
à disposition, le centre hospitalier de Carcassonne s’est engagé à rembourser à l’emphytéote le
paiement de la taxe foncière en cas de levée de l’exonération accordée initialement à la structure.
Cette refacturation étant soumise à la TVA, le montant total de la charge pour le centre hospitalier
s’élève ainsi à 831 280 €. La refacturation de la charge payée par le centre hospitalier au
groupement est prévue aux articles 9.1 et 14.2 de la convention de mise à disposition au GAPM
du 30 juillet 2010.
23 En matière d’impôt sur les sociétés, le régime fiscal applicable au GCS est fixé indépendamment d’une analyse du caractère
lucratif des activités exercées par le groupement ou par ses membres, et l’option prise par le groupement, indépendamment de
l’avenant n° 3 à la convention la supprimant, est réputée irrévocable par les services fiscaux.
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GCS « GROUPEMENT AUDOIS DE PRESTATIONS MUTUALISÉES MÉDICO-LOGISTIQUES »
L’activité du groupement
40000 000
35000 000
30000 000
25000 000 PHARMACIE
20
RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES (ROD2)
La concentration de l’activité sur quelques établissements est ainsi une constante sur
l’ensemble de la période sous revue, puisque les commandes passées par les quatre principaux
clients, lesquels représentent seulement 15 % du nombre total des clients, correspondent à 95 %
du chiffre d’affaires. L’analyse de la répartition géographique des clients met, par ailleurs, en
évidence une dispersion de 3 % de l’activité sur un périmètre élargi d’intervention à plus de 50
minutes de trajet. Une prestation est même assurée auprès du centre hospitalier Henri Dunan de
Saint-Pierre-et-Miquelon pour un montant de 7 321 € en 201724.
Le nombre de clients par unité de production est également variable : la blanchisserie est
essentiellement répartie entre les centres hospitaliers de Carcassonne et de Narbonne, et la
restauration entre le centre hospitalier de Carcassonne et l’USSAP jusqu’en 2017. La fragilité de
ces prestations, qui dépendent ainsi d’un nombre très réduit d’établissements, est donc importante.
L’approvisionnement regroupe un volume plus important de clients, tout comme la pharmacie,
sachant que c’est sur cette dernière que la dispersion géographique des petits volumes est la plus
forte.
La politique tarifaire inscrit par principe l’activité du groupement dans une logique
concurrentielle, et non dans celle d’une mutualisation d’équipements. Dans sa réponse à la
21
GCS « GROUPEMENT AUDOIS DE PRESTATIONS MUTUALISÉES MÉDICO-LOGISTIQUES »
chambre, l’ancien ordonnateur insiste sur le choix qui a été fait au final de dissocier l’évolution du
prix des prestations de leurs coûts de revient, afin de limiter les risques de perte de clientèle.
L’analyse réalisée par le groupement dans le cadre de son plan de redressement en 2017 souligne
toutefois les écarts conséquents entre les tarifs pratiqués et des tarifs compétitifs sur la restauration
et l’approvisionnement (cf. partie 4).
La structuration des tarifs s’avère par ailleurs peu pertinente sur certains secteurs : les
prestations de blanchisserie sont facturées à la pièce de linge, alors que la pratique généralisée sur
le secteur est celui d’une facturation au kilogramme de linge traité, et les prestations
d’approvisionnement tant pharmaceutique qu’hôtelier et alimentaire incluent un coût de transport
matérialisé par une majoration du prix d’achat. Outre ses conséquences sur l’équilibre financier de
la fonction transport (cf. § 2.2.3.2), cette approche a des effets négatifs sur l’attractivité du
groupement, puisque les gains éventuellement réalisés sur les achats sont minorés. Dans sa réponse
à la chambre, l’ordonnateur indique avoir engagé en 2018 un cycle d’échanges avec chaque
établissement membre et au sein de l’assemblée générale pour faire évoluer la politique tarifaire
du groupement.
________________________CONCLUSION INTERMÉDIAIRE________________________
22
RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES (ROD2)
2. LA PERFORMANCE DE LA PLATEFORME
La stratégie
Le principal enjeu organisationnel du groupement réside dans l’analyse des besoins des
établissements membres et la proposition d’une prestation la plus équilibrée, entre recherche de
satisfaction des clients et maîtrise des coûts de production. Dans ce contexte, il apparaît que les
objectifs et la nature précise des prestations n’ont pas été formalisés par le groupement, ce point
constituant selon l’ordonnateur lui-même un problème récurrent de fonctionnement. Le besoin
permanent des nouveaux clients, non engagés contractuellement, s’est ainsi traduit par une
validation systématique des demandes de chaque établissement, indépendamment des contraintes
de coût et d’organisation que ces dernières induisaient pour la plateforme.
En 2017, des démarches ont été engagées par la direction afin de limiter les conséquences
négatives de cette absence de définition de la prestation-cible. Le tarif de facturation a ainsi été
basculé vers l’application d’un forfait fixe et unique de 42,56 € HT par point de livraison. Pour
autant, la chambre constate l’absence de redéfinition des objectifs de production et de refacturation
des modalités spécifiques d’approvisionnement (prestations complémentaires de tri, de
déconditionnement, de picking). Plus globalement, la question du repositionnement des objectifs
de prestations en fonction des contraintes de fonctionnement et des attentes des clients n’a pas été
abordée au sein de l’assemblée générale. Dans sa réponse à la chambre, l’ordonnateur indique
avoir engagé des échanges avec chaque établissement client du GAPM pour mieux identifier leurs
attentes, tant en nature qu’en qualité de prestation et de politique tarifaire. L’hétérogénéité des
prestations reste maintenue, mais fait l’objet d’une contractualisation entre le GAPM et son client.
23
GCS « GROUPEMENT AUDOIS DE PRESTATIONS MUTUALISÉES MÉDICO-LOGISTIQUES »
Définie par la convention constitutive de 2009 et le règlement intérieur adopté en mai 2015,
la structuration de la gouvernance est articulée entre l’assemblée générale et le directoire. Les
attributions de l’assemblée générale, définies à l’article 12 de la convention constitutive, sont
conformes aux dispositions réglementaires et n’appellent pas d’observations25. La création d’un
comité restreint dénommé « directoire » était prévue dès la convention constitutive de 2010.
L’assemblée générale a renforcé ses pouvoirs, par le relèvement du quorum et par la limitation des
attributions du directoire à la préparation des séances de l’assemblée26. Il est vraisemblable que
cette évolution visait à rassurer les établissements membres sur leur possibilité de peser dans les
décisions du groupement, par rapport au centre hospitalier de Carcassonne. Dans sa réponse à la
chambre, l’ancien ordonnateur insiste sur le rôle stratégique du directoire dans la préparation des
orientations adoptées en assemblée générale.
24
RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES (ROD2)
2.1.3. La direction
25
GCS « GROUPEMENT AUDOIS DE PRESTATIONS MUTUALISÉES MÉDICO-LOGISTIQUES »
d’organisation des flux logistiques afin de rationaliser et de standardiser les prestations produites
auprès des établissements.
Dans sa réponse à la chambre, l’ordonnateur indique avoir engagé, en lien avec le centre
hospitalier de Carcassonne, une mission d’optimisation de ses transports téléguidés. Cette mission,
confiée à un prestataire extérieur, doit permettre de repenser l’organisation des flux logistiques de
la production sur la plateforme jusqu’à l’unité de soins. Ce choix d’externalisation confirme
l’absence de compétences internes sur la plateforme pour mener cette réflexion, qui mériterait
d’autant plus d’être appliquée à l’ensemble des membres du GAPM que ce dernier a par ailleurs
engagé une réflexion sur la définition de ses prestations.
Recommandation
Déployer au sein du groupement une compétence d’ingénierie des flux logistiques.
Mise en œuvre incomplète.
Le pilotage stratégique
Le GAPM n’a pas de personnel propre, mais des agents mis à disposition par le centre
hospitalier de Carcassonne. Si les propositions de plan de formation sont bien établies par le
groupement, ce plan reste fonctionnellement un volet de celui du centre hospitalier de
Carcassonne, et ne dispose donc pas d’autonomie. La validation des besoins de formation reste
l’apanage de la direction des ressources humaines du centre hospitalier dans le cadre de la
validation de son plan de formation annuel. Dans sa réponse à la chambre, l’ordonnateur indique
que le GAPM délibèrera de façon autonome sur son budget formation lors de l’installation de son
nouveau CTE à compter de l’exercice 2019.
27 N. Sampieri-Tessier, F. Rollin. Pour une meilleure intégration des services logistiques, limites et avenues des possibles. Gestions
hospitalières, n° 542, janvier 2015, p.12.
26
RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES (ROD2)
Recommandation
Proposer à l’assemblée générale un plan de formation annuel priorisé et chiffré à
partir des orientations stratégiques du groupement telles que retenues dans le plan de
redressement. Mise en œuvre en cours.
27
GCS « GROUPEMENT AUDOIS DE PRESTATIONS MUTUALISÉES MÉDICO-LOGISTIQUES »
d’alerte en matière de stocks. Le second défaut porte sur l’urbanisation du système28, notamment
en ce qui concerne l’unité de production culinaire : le progiciel de traçabilité des températures,
livré par l’emphytéote dans le cadre du bail avec les équipements de production, a été utilisé sur
des fonctionnalités relevant du logiciel de gestion des repas, limité de son côté à la seule commande
des clients. Les déficits d’interfaçage des deux logiciels posent sur l’ensemble de la période sous
revue des problèmes retranscrits dans de nombreux comptes rendus et soulignés par l’audit de
performance effectué en 2016 (cf. infra). Bien que l’impact de ces difficultés n’ait pas été
objectivé, la direction mentionne un écart de plus de 10 % entre la production de repas, le nombre
de repas livrés et le nombre de repas facturés en 2017. Si ce point a été soulevé dès 2012, les devis
permettant la correction du paramétrage du logiciel de production des repas n’ont été établis qu’en
2018, pour un coût total pour le réinvestissement du logiciel métier de 23 100 € TTC.
Recommandation
Proposer à l’assemblée générale un schéma directeur des systèmes d’information
du groupement présentant l’analyse critique du système et ses orientations d’évolution à cinq
ans. Mise en œuvre en cours.
L’efficacité d’une comptabilité analytique repose sur la fiabilité des données extraites du
systèmes d’information, l’exhaustivité du périmètre couvert, et la rigueur méthodologique des
ventilations de charges communes sur chaque unité de production. Les données de synthèse
alimentent l’analyse des coûts de production, nécessaire à la performance économique de la
structure, et l’analyse de la rentabilité, indispensable à la réflexion stratégique. La maturité du
système permet, par ailleurs, d’intégrer des éléments comparatifs précieux dans un milieu
concurrentiel. Pour le GAPM, les enjeux de fiabilité de la comptabilité analytique portent sur la
ventilation des charges communes, qui représentent 17 % des charges de fonctionnement en
moyenne, sur la réaffectation des charges de transport et d’approvisionnement sur les différentes
unités de production consommatrice, et sur la clarification des imputations avec le centre
hospitalier de Carcassonne. Trois audits externes, diligentés entre 2012 et 2014, ont souligné les
28 Urbanisation du système d’information : évolution du système devant permettre à ce dernier d’accompagner efficacement
l’organisation et l’évolution de ses besoins.
28
RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES (ROD2)
L’analyse des données est centrée sur les résultats analytiques et les questions de tarifs qui
en découlent, ne faisant place à une analyse stratégique plus complète qu’en 2011. Alors même
que les préconisations issues de cet audit semblent avoir été discutées sans être mises en œuvre,
l’analyse de la performance des process reste limitée. Ainsi, l’unité la plus rentable selon les
résultats analytiques présentés sur la période sous revue était l’unité de production culinaire : cette
situation a été profondément remise en question avec le départ de l’USSAP, au point que la
perspective d’un équilibre financier sur cette activité reste encore soumise à caution. La fragilité
constitutive de cette activité, reposant sur seulement deux clients, n’avait ainsi pas été formalisée.
Recommandation
Formaliser les règles de comptabilité analytique du groupement en recherchant la
fiabilité et la sincérité des affectations de charges. Mise en œuvre en cours.
29
GCS « GROUPEMENT AUDOIS DE PRESTATIONS MUTUALISÉES MÉDICO-LOGISTIQUES »
Le GAPM dispose d’un tableau de bord, diffusé annuellement à l’assemblée générale avec
la présentation des résultats financiers. Les indicateurs suivis dans ce cadre ne portent que sur la
production. Seule l’unité de blanchisserie dispose d’un indicateur de productivité, avec le suivi du
nombre de kilogrammes de linge traités par agent et par jour. Le seul indicateur de qualité relevé
concerne le suivi des litiges fournisseurs par les services d’approvisionnement alimentaire et
hôtelier. La direction du groupement ne dispose donc pas des indicateurs de pilotage
indispensables, tel un indicateur sur le coût de la production, sur sa qualité et sur ses délais. Au vu
des retours des directions des centres hospitaliers de Castelnaudary et de Limoux, une évaluation
continue de la qualité des prestations, notamment d’approvisionnement, est nécessaire pour limiter
les écarts aux demandes29. Le suivi des effectifs disponibles n’est pas non plus réintégré dans ces
tableaux de bord, ni les données d’absentéisme, pourtant transmises mensuellement par la direction
des ressources humaines du centre hospitalier de Carcassonne. Enfin, l’analyse comparative des
indicateurs suivis n’est pas réalisée, tant par rapport à l’exercice précédent, que par rapport à un
objectif qui pourrait, a minima, être la déclinaison des objectifs budgétaires annuels.
29 Source : courriers des directeurs des centres hospitaliers de Limoux et de Castelnaudary adressés à la chambre en novembre 2018
dans le cadre du contrôle des comptes et de la gestion du CH de Carcassonne.
30
RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES (ROD2)
Recommandation
Rechercher la rentabilité de la fonction transports Mise en œuvre en cours.
L’arrivée d’un nouvel administrateur, en janvier 2016, a coïncidé avec l’ouverture d’une
période de difficultés financières fortes pour le GAPM, liée à l’accroissement sensible des tensions
de trésorerie et à l’annonce du départ de l’USSAP de la prestation de restauration. La démarche
alors engagée a été de questionner la performance de la plateforme, en faisant appel à des
ingénieurs logistiques hospitaliers. Dans une note du 13 février 2018 adressée au préfet,
l’administrateur explique que « les audits de blanchisserie et restauration réalisés durant le premier
trimestre 2017 ont confirmé les graves insuffisances de fonctionnement interne et les carences à
peu près généralisées sur l’ensemble des sujets à traiter ». Dans sa réponse à la chambre,
l’ordonnateur insiste sur sa démarche d’amélioration de la qualité des prestations, qui serait
confirmée par l’amélioration de la satisfaction des établissements clients.
2.3.1.1. La blanchisserie
30 Les principaux indicateurs utilisés en matière de gestion des transports logistiques sont ainsi le taux de transports à vide, le taux
de service par véhicule et par chauffeur, la fluidité des opérations, le coût moyen de l’opération, la consommation de carburant,
le taux de litiges. Source : http://logistiqueconseil.org/Articles/Controle-audit/KPI-transport.htm.
31 Les références utilisées en matière de gestion des blanchisseries hospitalières utilisées par la chambre sont le guide de la fonction
linge des établissements de santé formalisé en 2010 par l’union des responsables de blanchisserie hospitalière (URBH), le guide
pour la mise en œuvre de la méthode RABC en blanchisserie hospitalière formalisée également par l’URBH en 2011 et les fiches
méthodologiques publiées par le centre technique et de la teinture et du nettoyage (CCTN IREN).
31
GCS « GROUPEMENT AUDOIS DE PRESTATIONS MUTUALISÉES MÉDICO-LOGISTIQUES »
production, induisant une majoration du risque bactériologique pour les utilisateurs, tant au niveau
des draps que des tenues. Cette situation s’explique par trois grands facteurs :
des défaillances dans l’organisation et le pilotage de l’unité de production conduisant à une
absence particulièrement problématique de politique qualité et de suivi dans l’entretien des
machines : outre l’absence de mise en œuvre des règles fondamentales de la démarche qualité
prévue dans le milieu de la blanchisserie industrielle, dite démarche RABC32, il est relevé que
le tunnel de lavage n’avait pas été désinfecté pendant sept ans, et que le réglage de la presse
n’avait jamais été ajusté, majorant le risque de cassure du linge. Plusieurs exemples d’absence
de qualité dans la production sont également relevés au niveau du pliage et du rangement,
impactant d’autant la finition du produit et son acceptabilité par les clients ;
l’absence de formalisation et de suivi des attentes des clients, qui se traduit par au moins deux
dysfonctionnements majeurs : l’emballage à chaud des articles, humidifiant le linge et
augmentant les risques de prolifération des bactéries tout en générant un coût de matière et de
production supplémentaire, et l’absence de généralisation des tenues professionnelles ;
la gestion défaillante des approvisionnements, tant au niveau du suivi des inventaires qu’au
niveau des achats et du stockage des matières premières et du linge. L’audit indique ainsi que
l’achat du linge plat n’est pas effectué dans le cadre d’un groupement d’achats, malgré les gains
substantiels que ce type d’adhésion peut apporter.
Les démarches mises en œuvre par le groupement depuis la restitution de l’audit ont
principalement visé à corriger les défaillances organisationnelles relevées dans le rapport. D’après
le tableau de suivi établi par la direction à la demande de la chambre, les problèmes de maintenance
et de nettoyage des équipements ont été résolus, et les principaux contrôles qualité mis en place.
Le déploiement de la démarche RABC est engagé et devait être achevé à la fin de l’année 2018.
Pour autant, l’équilibrage financier de la prestation resterait difficile à atteindre, puisque les études
réalisées dans le cadre de l’audit mettent en évidence que même le doublement du volume de
production ne permet pas d’atteindre un tarif compétitif. Il imposerait, en outre, une renégociation
du bail afin de permettre d’accroître le volume de production des équipements. La chambre
encourage le groupement à poursuivre la mise en œuvre du plan d’action établi à la suite de l’audit
de 2017. Dans sa réponse à la chambre, l’ordonnateur a transmis un audit complémentaire effectué
en 2018 permettant d’acter de la mise en œuvre des actions d’amélioration sur la qualité de la
prestation, l’entretien du tunnel de lavage et la suppression de l’emballage du linge.
2.3.1.2. La restauration
Bien que présentée comme étant historiquement l’unité de production la plus rentable du
groupement, la restauration a fait l’objet de critiques récurrentes de la part des établissements
clients, relayées au niveau des assemblées générales. Cette situation était d’autant plus
32 La démarche RABC (risk analysis bio contamination control) vise à prévenir les risques de contamination biologique du linge.
Cette démarche repose notamment sur la réalisation de contrôles qualité à chaque étape de la production.
32
RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES (ROD2)
remarquable que l’unité a subi deux dégâts importants depuis sa création : une inondation en 2011
et un incendie en 2015, ayant à chaque fois conduit à une délocalisation temporaire des équipes de
production. Dans le contexte des tensions déjà évoquées, la nouvelle direction de la plateforme a
décidé en 2016 de faire réaliser un audit externe par un professionnel de la restauration
hospitalière.
Les conclusions de cet audit reprennent en grande partie les constats déjà présentés pour la
blanchisserie :
les problématiques liées à la structuration du système d’information sont soulignées :
l’exploitation insuffisante et non coordonnée des deux logiciels de production, dont
l’interfaçage avec le logiciel de gestion financière pose de multiples problèmes dans
l’affermissement des commandes et l’analyse des consommations et des coûts de production ;
l’organisation générale de l’unité présente des lacunes managériales fortes, avec un
cloisonnement des postes et un volume de tâches non justifiées estimé à près de trois ETP ;
l’analyse des attentes et de la satisfaction des clients est insuffisante : en plus de l’absence de
suivi des non-conformités déjà relevée sur le secteur de la blanchisserie, l’audit souligne
l’insatisfaction majeure des clients sur la structuration des menus, faite sans concertation, et ne
permettant pas d’obtenir une prestation de qualité gustative suffisante ;
un manque de professionnalisme dans la conception de la prestation : l’audit souligne à
plusieurs reprises l’insuffisance du travail de réflexion et de créativité pour proposer des repas
répondant aux attentes de ses clients. La contre-performance économique du recours massif aux
produits de quatrième et de cinquième gamme est soulignée, car il produit un effet inverse
d’amoindrissement de la valeur gustative et de majoration du coût global de production.
33
GCS « GROUPEMENT AUDOIS DE PRESTATIONS MUTUALISÉES MÉDICO-LOGISTIQUES »
Établi sur l’expérience du groupement d’achats audois, le projet de la PUI du GAPM visait
une mutualisation complète des fonctions d’achat et d’approvisionnement pharmaceutique, dans
l’objectif de repositionner les équipes pharmaceutiques des établissements membres sur une
fonction de pharmacie clinique. La répartition du chiffre d’affaires en 2017 met en évidence
l’échec de ce projet, puisque l’activité de la PUI est concentrée à 92 % sur le centre hospitalier de
Carcassonne, seul établissement à dépendre intégralement du groupement sur cette fonction. Le
groupement n’est en effet pas parvenu à formaliser une politique commune de la prise en charge
médicalisée, contrairement aux préconisations de l’ANAP dans son guide sur les coopérations
pharmaceutiques. Il n’existe, par ailleurs, pas de projet pharmaceutique ni d’instance territoriale
commune, la tentative faite en 2014 par les pharmaciens du GAPM de création d’une commission
du médicament et du dispositif médical (COMEDIMS) territoriale étant restée sans suite. L’ancien
ordonnateur a également souligné la limitation du poids du groupement en matière de
mutualisation pharmaceutique, de par la création du réseau régional d’achats hospitaliers et
l’absence de son rattachement au GAPM. La structuration désincitative des tarifs n’incite pas les
établissements membres à recourir massivement aux fonctions d’approvisionnement du GAPM
comme le soulignent les directions des centres hospitaliers de Castelnaudary et Limoux :
l’application d’un coefficient de 12 % sur les produits délivrés par la plateforme conduit de fait à
majorer le coût des produits les plus chers et encourage les établissements clients à ne recourir au
GAPM que pour l’achat des produits les moins onéreux, présentant souvent le plus gros coût de
stockage, du fait, de leur volume. Cette situation apparaît comme paradoxale au vu de la qualité
de la démarche de référencement mise en œuvre par l’équipe pharmaceutique du GAPM dans le
cadre des COMEDIMS du centre hospitalier de Carcassonne34.
33 M. Talla, E. Ptakhine. Les coopérations territoriales en pharmacie à usage intérieur, retours d’expérience. ANAP, mai 2017, p.32 ;
M. Talla, X. Liu. Sécuriser la prise en charge médicamenteuse du patient, la délivrance nominative des médicaments dans les
établissements de santé. ANAP, 2012.
34 Cf tableaux de gains sur les achats et sur la répartition des produits gérés par la PUI en 2017 en annexe 2.
34
RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES (ROD2)
Pour le GAPM, ce projet s’inscrit dans une stratégie de développement de son activité
pharmaceutique sur des fonctions nouvelles, visant à lui faire dépasser sa seule fonction de
grossiste. Il s’appuie notamment sur l’intérêt des EHPAD clients à adopter ce type de prestations.
Alors que l’ANAP souligne, dans son guide sur le déploiement de la dispensation nominative, la
nécessité d’une étude sur l’efficience organisationnelle de cet équipement et sur l’intérêt
médico-économique quant au modèle de robot, le groupement s’est orienté directement sur le
choix d’un robot multiforme37. L’étude financière réalisée à cette fin en 2012 présente plusieurs
lacunes : elle n’estime pas l’évolution des consommables liée à l’accroissement de la production,
et elle n’intègre pas les charges financières, alors que le financement de l’investissement nécessite
un recours à l’emprunt. Les charges financières représentent plus de 44 % des charges totales de
l’activité. Le dimensionnement du projet a été établi sur une logique d’expansion du dispositif : le
modèle choisi a été volontairement surdimensionné, avec une évolutivité permettant un
doublement de la production. Dans la première étape, le taux d’utilisation prévisionnel des lignes
était ainsi de 49 %. La fragilité du projet était, par ailleurs, majorée par l’absence de politique
commune du médicament susmentionnée, ainsi que de formalisation d’échanges au fonds sur les
harmonisations indispensables d’organisation de la prise en charge médicamenteuse entre les
établissements. L’argument évoqué par l’ancien ordonnateur, celui de la nécessité d’acquérir ce
type d’équipement pour être en mesure de répondre aux impératifs de la certification de la Haute
autorité de santé (HAS), ne saurait justifier le dimensionnement de ce projet.
Le projet a été toutefois validé en assemblée générale le 5 juillet 2013. L’information alors
présentée à l’assemblée est partielle, puisqu’elle ne reprend pas les données de l’analyse du retour
sur investissement, et se limite à celles de projection d’activité. Alors même que la viabilité du
projet est conditionnée par l’intégration d’autres établissements, dont le centre hospitalier de
Narbonne représente, selon les calculs de l’ordonnateur, 171 649 € de recettes potentielles et 55 %
des charges à couvrir, ce dernier a explicité dans une note de juin 2013 qu’il n’avait pas d’intérêt
financier à s’engager dans cette prestation avec le GAPM. Indépendamment du caractère partiel
de l’étude réalisée par le centre hospitalier de Narbonne, qui n’intégrait pas les gains réalisés sur
35 La dispensation est l’acte pharmaceutique associant à la délivrance, l’analyse pharmaceutique de l’ordonnance médicale, la
préparation éventuelle des doses à administrer, et la mise à disposition des informations et conseils nécessaires au bon usage des
médicaments. Trois modes de dispensation sont recensés dans les établissements hospitaliers : la délivrance nominative (DN)
permettant la préparation et la livraison des médicaments sous forme de doses unitaires par patient, la délivrance globale (ou
distribution globale), qui se caractérise par la présence permanente d’une dotation de médicaments dans l’unité de soins, et la
délivrance re-globalisée, qui constitue une organisation intermédiaire entre les deux organisations précédentes. ANAP, Guide
pour la délivrance nominative, 2012, p.4.
36 Les gains économiques relèvent principalement de la diminution des coûts de l’iatrogénie et de la diminution des stocks. D’après
l’ANAP, le recentrage de l’activité infirmière sur des fonctions soignantes permettrait un gain de temps compris entre 56 et
78 %, et la diminution des stocks serait de 4,6 le volume global constaté avant l’adoption de cette organisation. L’iatrogénie se
définit comme les troubles ou pathologies consécutifs à une prise en charge médicamenteuse. Selon une étude d’une équipe
médicale bordelaise, le coût de l’iatrogénie en France serait compris entre 350 et 450 M€, dont 42 % seraient évitables. (E.
Apretna et al. Conséquences médicales et socio-économiques des effets indésirables médicamenteux. La presse médicale, 2005,
34 ; 271-6.
37 Les robots de dispensation sont de plusieurs types : les modèles les plus perfectionnés intègrent la préparation de toutes les
formes médicamenteuses, alors que le modèle basique est limité à la prise en charge des formes orales sèches.
35
GCS « GROUPEMENT AUDOIS DE PRESTATIONS MUTUALISÉES MÉDICO-LOGISTIQUES »
les effectifs soignants, cette étude constituait une indication claire du positionnement de cet acteur
sur ce dossier, et fragilisait d’emblée le dispositif, d’autant que les autres établissements
pressentis, à savoir l’EHPAD de Chalabre et le centre hospitalier de Castelnaudary n’avaient pas
formalisé de façon ferme leur engagement, et que deux autres établissements se sont désistés avant
la validation du projet (le centre hospitalier de Lézignan avant l’assemblée générale, et celui de
Port-la-Nouvelle pendant la séance). L’assemblée générale valide, pour autant, l’acquisition de
l’équipement et le recours à l’emprunt sur l’exercice 2014, dans un contexte financier dégradé (cf.
3.2 sur la situation financière).
Charges TTC
Charges de personnel 82 000 158 170 158 514 123 622 146 089 146 599 64 599 79%
Charges de maintenance/autres services 86 112 5 162 30 194 90 533 97 598 55 872 - 30 240 -35%
Charges de consommables 145 672 25 423 32 877 39 916 31 869 32 521 - 113 151 -78%
Charges financières sur l'investissement - 70 333 398 972 177 599 116 558 190 866 190 866 100%
Total des charges 313 784 259 088 620 557 431 670 392 114 425 857 112 073 36%
Charges retenes Compta analytique 313 784 89 871 620 557 431 670 448 368 397 617 83 833 27%
Produits TTC -
Ventes CH Carcassonne 164 345 50 574 118 236 165 106 177 671 127 897 - 36 449 -22%
Ventes EHPAD Chalabre 20 869 - 20 869 -100%
Ventes EHPAD Narbonne 91 303 - 91 303 -100%
Ventes CH Lézignan 38 747 - 38 747 -100%
Ventes CH Port La Nouvelle 56 347 - 56 347 -100%
Ventes CH Narbonne 80 347 - 80 347 -100%
Ventes USSAP sanitaire 52 173 - 52 173 -100%
Ventes SSR Christina 20 869 - 20 869 -100%
Ventes SSR Lordat 11 925 - 11 925 -100%
Produits divers 240 000 240 000 240 000 100%
Total produits 536 926 50 574 358 236 165 106 177 671 187 897 - 349 029 -65%
Résultat 223 142 - 39 297 - 262 321 - 266 564 - 270 697 - 209 720 - 432 861 -194%
Source : Données ordonnateur - tableaux suivi budgétaires / étude financière robot
________________________CONCLUSION INTERMÉDIAIRE________________________
L’audit de 2017 sur l’unité de restauration concluait au caractère « paradoxal qu’un projet,
dont l’un des fondements à sa création était la solidarité, ait abouti à une exploitation cloisonnée
où chacun s’est construit son petit projet au détriment d’une démarche collective ». Ce constat
paraît emblématique de la situation globale de la plateforme audoise.
36
RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES (ROD2)
Recommandation
Adopter l’état prévisionnel des recettes et des dépenses (EPRD) dans les délais
réglementaires. Totalement mise en œuvre.
37
GCS « GROUPEMENT AUDOIS DE PRESTATIONS MUTUALISÉES MÉDICO-LOGISTIQUES »
Recommandation
Fiabiliser la comptabilisation des immobilisations par un transfert des biens du
bail emphytéotique hospitalier (BEH) exploités par le groupement sur le compte 22. Non
mise en œuvre.
40
DGOS/DGFIP, fiche technique n° 5 sur les schémas comptables applicables aux contrats de partenariat et BEH inventaire actif,
2012, p.8. L’amortissement des biens comptabilisés démarre à la mise en service, « pour autant que cet amortissement soit
nécessaire ; dans le cas où l’obligation d’entretien conduit à conserver le potentiel de service initial à la fin du contrat, il peut
être admis qu’il n’y ait pas d’amortissement ».
38
RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES (ROD2)
Le GAPM est doté de près de 6,3 M€ d’immobilisations à la clôture des comptes 2017,
correspondant principalement à des équipements techniques spécifiques aux unités de production,
dont l’amortissement est quasiment achevé en 2017. La politique d’amortissement, comme ses
modalités de mise en œuvre, n’appellent pas d’observation, ni le suivi des immobilisations en
cours, régulièrement intégrées au compte 21 une fois achevées. Pour autant, le suivi des comptes
d’immobilisations est marqué par l’absence de procédure d’inventaire sur l’ensemble de la période
sous revue. De même, aucune procédure relative à la définition des immobilisations et à leur
différenciation avec les charges de maintenance, et à l’identification des modalités d’entrée et de
sortie du patrimoine n’a été formalisée. La chambre invite le GAPM à mettre en œuvre ces
procédures.
L’analyse de l’exploitation
Depuis sa création en 2010, le GAPM présente un déficit d’exploitation compris entre 1,1
et 1,9 M€ pour la période 2010-2013, soit entre - 3,8 % et - 13 % des produits. Après 2013, et
l’exercice 2017 excepté, cette situation déficitaire continue de caractériser l’exploitation du
groupement, à un niveau toutefois moins élevé. Dans le cadre de sa réponse à la chambre,
l’ordonnateur a transmis les résultats de l’exercice 2018, qui permettent de constater pour la
première fois un excédent de fonctionnement de 155 211 €. Mais ce résultat intègre l’annulation
de la facturation de la taxe foncière (cf. supra) pour un montant de 553 000 € : dès lors, hors cet
évènement par nature exceptionnel, le résultat d’exploitation reste en réalité négatif à près de
39
GCS « GROUPEMENT AUDOIS DE PRESTATIONS MUTUALISÉES MÉDICO-LOGISTIQUES »
0,4 M€. Si l’ajustement des charges à l’activité permet de limiter l’accroissement du déficit, la
chambre souligne la diminution de l’activité de 9 % du chiffre d’affaires entre 2017 et 2018. Cette
baisse est d’autant plus préoccupante qu’elle dépasse le seul cadre du retrait de l’USSAP de la
prestation de restauration. Les process de pharmacie, d’approvisionnement hôtelier et de
blanchisserie connaissent également une baisse d’activité comprise entre 1,5 % et 6,7 %. Mis à
part quatre établissements dont le CH de Carcassonne, l’ensemble des établissements ont diminué
leurs commandes, trois les ayant même totalement arrêtées.
Les autres produits sont constitués principalement par le reversement par le centre
hospitalier de Carcassonne de la subvention d’exploitation participant au financement du contrat
de bail emphytéotique dans le cadre du plan Hôpital 2007, pour un total de 1,4 M€. D’après les
informations transmises par l’ARS Occitanie à la chambre, les aides allouées au groupement
incluent, en 2017, la prise en charge des audits de restauration et de blanchisserie pour un montant
40
RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES (ROD2)
total de 24 800 €, ainsi que la prise en charge pour le compte du centre hospitalier de Carcassonne
de l’audit financier sur le BEH, pour un montant de 75 574 €.
Les charges d’exploitation s’élèvent à près de 33,9 M€ en 2018. Elles comprennent trois
postes principaux : les achats de marchandises, qui représentent près de 68 % du volume global,
et les charges de personnel et de crédit-bail, constituant respectivement 13,6 % et 11,9 % du total
des dépenses. Sur l’ensemble de la période sous revue, la dynamique globale des charges s’adapte
à l’évolution des produits : après une première phase de croissance de plus de 30 % entre 2011 et
2016, le volume des charges diminue de 8,5 % à partir de 2016. Cette réactivité certaine du GAPM
permet de diminuer le niveau du déficit d’exploitation, puisque l’augmentation des charges de
9,6 % est inférieure au global à celle de 12,5 % constatée sur les produits.
Les achats de biens représentent à eux seuls 23,7 M€ de dépenses sur l’exercice 2018, et
54 % sont constitués des dépenses pharmaceutiques. La comparaison de l’évolution des chiffres
d’affaires de la pharmacie et de l’approvisionnement hôtelier et alimentaire avec les dépenses
d’achats sur ces mêmes secteurs permet de souligner la réactivité globale des services du
groupement dans l’ajustement de leurs pratiques de commandes aux évolutions de leurs activités.
41
GCS « GROUPEMENT AUDOIS DE PRESTATIONS MUTUALISÉES MÉDICO-LOGISTIQUES »
tableau 8 : Évolution des achats stockés et non stockés entre 2011 et 2018
Réalisé Réalisé Réalisé Réalisé Réalisé Réalisé Réalisé Réalisé
en €
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018
Achats 18 475 304 20 634 371 20 506 686 21 874 913 26 286 423 25 629 270 26 080 201 23 649 894
Achats marchandises 13 736 611 15 276 892 15 272 903 16 497 059 19 475 853 20 591 130 22 314 996 20 356 747
Services extérieurs 4 191 703 4 245 628 4 493 338 4 444 809 4 615 171 4 424 000 4 459 621 4 403 102
Crédit bail 3 422 586 3 472 567 3 535 147 3 511 057 3 550 274 3 465 924 3 527 633 3 537 492
Autres services extérieurs 4 512 907 4 969 840 5 051 159 5 555 469 5 704 389 5 610 205 5 230 310 4 546 569
Personnel extérieur 4 414 505 4 875 299 4 971 480 5 428 340 3 550 274 5 448 470 5 098 337 4 469 709
Impôts et taxes 3 346 49 196 146 554 140 136 128 856 525 944 816 906 131 420
Charges de personnel - - - - - - - -
Charges de gestion courante 174 217 21 854 11 247 19 745 27 383 40 044 26 286 14 459
Charges financières 69 756 103 814 101 437 125 584 143 141 123 262 101 040 82 301
Charges exceptionnelles 320 512 7 174 309 386 80 475 383 733 68 563 284 125 19 853
Dotations aux amortissements 787 475 851 775 918 902 1 199 664 893 824 602 352 472 896 473 622
Participation des salariés/impôts
20 500 20 500 - - -
bénéfices
Total des charges 28 535 221 30 904 152 31 559 209 33 440 794 38 182 920 37 023 640 37 471 385 33 321 220
Source : comptes financiers 2011-2017, projection ordonnateur pour 2018
Le léger décrochage observé sur l’approvisionnement général entre 2015 et 2016, exercice
au cours duquel l’approvisionnement reste stable à - 0,2 % alors que l’activité diminue de 13 %,
reste un phénomène marginal, d’autant que la diminution des consommations avait été engagée
dès 2014 sur ce secteur.
Si les correctifs apportés se sont limités à un recours plus fréquent aux groupements de
commandes et à une amélioration de l’analyse préalable des marchés, les gains de 1,3 M€ qui en
ont résulté en démontrent l’intérêt, alors même que l’absence d’engagement des établissements
clients sur le volume de leurs prestations compromet la possibilité d’une réelle performance de la
fonction achat. La chambre encourage le groupement à poursuivre son travail, et l’invite à
formaliser une politique d’achats globale pour les fonctions pharmaceutiques et hôtelières. Dans
sa réponse à la chambre, l’ordonnateur indique avoir lancé une nouvelle démarche d’optimisation
de ses achats en lien avec l’ARS Occitanie.
42
RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES (ROD2)
La diminution des effectifs porte principalement sur les trois fonctions les plus impactées
par le retrait de l’USSAP de la prestation de restauration : le transport, la restauration et
l’approvisionnement alimentaire. Le groupement a ainsi pris acte de la diminution de son activité,
et le régime de la mise à disposition lui confère la souplesse suffisante pour pouvoir adapter
rapidement en conséquence le dimensionnement de ses équipes. Des mesures complémentaires de
réorganisation des effectifs sur le week-end sont mises en œuvre à partir de 2018. Ces ajustements
sont pour autant insuffisants pour couvrir les aléas de la production : l’analyse de l’évolution du
chiffre d’affaires par ETP met en évidence une diminution de la productivité des unités de
restauration et d’approvisionnement, de respectivement - 5 % et - 15 % entre 2013 et 2017.
Certains secteurs comme la blanchisserie, l’approvisionnement hôtelier et surtout la pharmacie, du
fait du déploiement de la dispensation nominative, ont fait l’objet de renforcements d’effectifs, qui
grèvent la productivité globale de la fonction approvisionnement et amoindrissent celle de la
blanchisserie. Dans sa réponse à la chambre, l’ordonnateur indique que les mesures engagées par
le GAPM ont permis une diminution des effectifs de plus de 15 ETP sur l’exercice 2018,
confirmant la réduction de la masse salariale engagée en 2017.
L’accroissement du coût moyen des effectifs, exposé supra semble relever, quant à lui, de
l’évolution du glissement vieillesse-technicité (GVT) des effectifs mis à disposition. Les données
transmises par le centre hospitalier de Carcassonne ne permettent toutefois pas de disposer d’une
analyse plus fine de la structuration des effectifs en termes d’âge et d’évolution par catégorie et
43
GCS « GROUPEMENT AUDOIS DE PRESTATIONS MUTUALISÉES MÉDICO-LOGISTIQUES »
par grade. Les outils d’analyse et de suivi transmis par le centre hospitalier de Carcassonne
devraient à l’évidence être plus précis, avec une évaluation en continu et un point prospectif annuel
du GVT. Cette analyse pourrait a minima être retranscrite dans le rapport financier.
La valeur ajoutée ne permet pas de couvrir les charges de personnel sur l’ensemble de la
période sous revue. La dynamique du chiffre d’affaires restant inférieure à celle des charges,
l’excédent brut d’exploitation (EBE), de 13 % en 2011, devient négatif à partir de 2015. Le
redressement observé en 2016, imputable en grande partie au reversement des assurances après
l’incendie de l’unité de production culinaire, est ponctuel. Sur l’ensemble de la période sous revue,
l’EBE est insuffisant pour couvrir les charges d’amortissement et les charges financières : le cycle
d’exploitation ne permet donc pas de financer les investissements courants. Le résultat net
comptable est négatif sur l’ensemble de la période, malgré les efforts de redressement entrepris
depuis 2013, qui permettent de réduire le taux de déficit, de - 7,3 % en 2011 à - 3,5 % sur l’exercice
2017. La projection transmise par l’ordonnateur pour l’exercice 2018 confirme cette tendance,
avec une prévision de déficit à - 3,6 % des produits.
44
RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES (ROD2)
La section d’investissement
La diminution des charges d’amortissement ne permet pas de compenser la diminution de
l’EBE observée sur l’ensemble de la période sous revue : le niveau de capacité d’autofinancement
dégagée par le groupement reste limité, au mieux à + 1,9 % des produits en 2018, et il est même
négatif sur les exercices 2015 et 2017. Il ne permet pas de couvrir l’annuité en capital de la dette
qui double entre 2013 et 2017, sous l’effet de nouveaux emprunts.
45
GCS « GROUPEMENT AUDOIS DE PRESTATIONS MUTUALISÉES MÉDICO-LOGISTIQUES »
Au global, les ressources disponibles sont insuffisantes pour couvrir l’annuité de la dette
et les investissements courants limités du groupement, et le fonds de roulement a été encore prélevé
de 89 764 € sur l’exercice 2018. Dès 2016, le GAPM a consommé le fonds de roulement créé en
2013 par l’avance en trésorerie des établissements membres de 4,1 M€, confirmant par ce seul
constat son incapacité à rembourser cette avance. Celle-ci est répartie principalement sur le centre
hospitalier de Carcassonne pour 2,2 M€ et l’USSAP pour 1 M€, ce dernier ne recourant plus au
groupement que marginalement depuis 2016. Le reste de l’avance a été versé par les centres
hospitaliers de Castelnaudary, Limoux et l’EHPAD de Chalabre. L’investissement annuel étant
limité à 0,7 M€ sur l’exercice 2013, il apparaît que cette aide ne visait pas à équilibrer la section
d’investissement, mais déjà à répondre aux tensions de trésorerie (cf. infra). Ce décalage entre les
dépenses réalisées et les dettes contractées par l’établissement pose l’hypothèse d’une
compensation des tensions de trésorerie par des crédits de long terme.
L’analyse bilancielle
46
RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES (ROD2)
dépourvu de signification dans un tel contexte, puisque le niveau cumulé de la dette et des
participations est plus de deux fois supérieur à celui des capitaux permanents.
L’encours clients est constitué à plus de 99 % des créances des établissements membres,
dont 84 % pour le seul centre hospitalier de Carcassonne, selon les données détaillées fournies par
le comptable en mars 2018, devant les autres établissements membres qui disposent collectivement
d’une créance de plus de 2,6 M€ auprès du groupement. La faiblesse relative du BFR entre 2011
et 2016 s’explique notamment par le fait que plusieurs établissements membres sont à la fois des
47
GCS « GROUPEMENT AUDOIS DE PRESTATIONS MUTUALISÉES MÉDICO-LOGISTIQUES »
La diminution sensible du BFR observée sur l’exercice 2017 s’explique principalement par
l’aide en trésorerie de 2 M€ versée en fin d’année par l’ARS Occitanie au centre hospitalier de
Carcassonne, qui a permis le déblocage de paiements dus au GAPM et la diminution, d’autant, de
la créance. Pour autant, cette diminution en 2017 de l’encours de la dette des fournisseurs a été
limitée par l’accroissement du déficit d’exploitation. Sur 2018, le niveau de l’encours clients
continue d’augmenter de 2,5 M€, confirmant la persistance des problématiques de paiement des
prestations par les établissements membres, alors que le niveau de l’encours des dettes fournisseurs
baisse de 1 M€, en lien avec l’ajustement des commandes à la baisse de l’activité.
3.4.3. La trésorerie
Le crédit à court terme conclu par le groupement pour un montant total de 1,5 M€ permet
de compenser partiellement l’insuffisance structurelle de trésorerie : le niveau de trésorerie
intégrant ce montant se retrouve compris entre 17 et 35 jours de chiffre d’affaires entre 2013 et
2018.
48
RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES (ROD2)
Dans le cas du GAPM, cette démarche d’analyse se révèle inapplicable, puisque l’actif
économique est sous-estimé des immobilisations relatives à la construction de la plateforme, et
que le groupement a été constitué sans capitaux propres. Le niveau des ratios est tellement faible
qu’il en devient ainsi dépourvu de signification. L’absence de rentabilité du groupement ne résulte
pas même de son cycle d’exploitation, mais de ses choix de constitution.
________________________CONCLUSION INTERMÉDIAIRE________________________
La tension financière que connaît le GAPM fait peser des risques majeurs sur la poursuite
de ses activités : la rupture d’approvisionnement en est le principal, car elle aurait des
conséquences préjudiciables sur le fonctionnement des services de soins du territoire. Le
désengagement des organismes bancaires est également un risque conséquent, puisqu’il priverait
le groupement de tout apport en trésorerie et majorerait d’autant les problématiques
d’approvisionnement.
49
GCS « GROUPEMENT AUDOIS DE PRESTATIONS MUTUALISÉES MÉDICO-LOGISTIQUES »
4. LE REDRESSEMENT FINANCIER
Les comptes rendus de réunion d’assemblée générale des exercices 2012 et suivants,
comme l’audit produit en 2011, ne sauraient constituer un plan stratégique de redressement dûment
formalisé et suivi, dans le cadre d’une gestion de projet lisible au sein de l’établissement. La
nécessité d’un rétablissement de l’équilibre budgétaire, et les moyens d’y parvenir, ont toutefois
été abordés lors de la présentation de chaque compte financier, suite aux constats des tensions
financières déjà évoquées. Les pistes de redressement ainsi évoquées portent principalement sur
l’amélioration du pilotage et notamment de la comptabilité analytique, la massification de la
production notamment sur la pharmacie, la restauration et la blanchisserie, et l’adaptation de la
tarification.
41 L’article R. 6133-8 du CSP subordonne même la liquidation d’un GCS à sa dissolution, cette dernière résultant non pas de
problématiques financières mais du constat de l’obsolescence de sa constitution, soit du fait de l’extinction de son objet, soit de
l’absence de respect de la convention constitutive.
42 Délibération n° 2014-02, p.3.
50
RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES (ROD2)
L’analyse des effets de cette stratégie de redressement conduit la chambre à constater son
absence d’impact sur la situation financière du groupement :
la massification de la production a été limitée, puisque l’accroissement du chiffre d’affaires
constaté à partir de 2013 résulte surtout de l’augmentation des dépenses pharmaceutiques
réalisées par le centre hospitalier de Carcassonne ;
la révision des tarifs n’a pas été appliquée : le tarif du repas complet reste identique sur les
exercices 2015 et 2016, contrairement aux préconisations formulées en séance, et aucun client
nouveau n’est recruté permettant de pratiqué la diminution tarifaire annoncée ;
le taux de déficit reste maintenu sur les exercices 2013 à 2015 à - 2,5 % des produits, et
l’amélioration constatée sur l’exercice 2016 n’a été que ponctuelle.
À partir de l’exercice 2016, la stratégie de redressement a fait l’objet d’un travail d’analyse
et de propositions documenté et fourni. La formalisation du plan de redressement s’est matérialisée
en trois temps :
une phase de diagnostic par unité de production, proposée par le directoire du 16 mars 2016 à
l’assemblée générale du 22 mars 2016, visant à déterminer les axes de sécurisation et de
pérennisation des différentes prestations du groupement ;
une phase d’élaboration de mesures d’amélioration de l’efficience, en lien avec la réalisation
des audits externes sur les prestations de blanchisserie et de restauration ; ces mesures ont été
présentées sous la forme d’un rapport préliminaire à l’assemblée générale du 14 juin 2016, et
validées dans le cadre d’un échange avec l’ARS Occitanie en janvier 2017 ;
une phase de conduite du plan de redressement à partir de l’exercice 2017. Des présentations
de l’état d’avancement de ce plan ont été faites en assemblée générale et dans le cadre d’un
comité de pilotage constitué ad hoc entre l’ARS et la direction du groupement à partir de juin
2017.
51
GCS « GROUPEMENT AUDOIS DE PRESTATIONS MUTUALISÉES MÉDICO-LOGISTIQUES »
Les démarches engagées par la direction ont visé à répondre à l’ensemble des points de
dysfonctionnement identifiés dans le cadre des audits de 2016. Cette capacité de mobilisation ne
s’accompagne toutefois pas d’une hiérarchisation des priorités d’actions, et évacue deux enjeux
structurels du redressement, à savoir la clarification de son objet, entre mutualisation ou prestations
concurrentielles, et l’évaluation des options de résiliation du bail emphytéotique (cf. infra). Sans
52
RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES (ROD2)
ces points d’appuis indispensables, la stratégie de redressement adoptée apparaît comme empirique
et fragile.
La question générale de la rupture du bail a également été abordée dans le cadre d’un audit
spécifique commandé au conseil financier du groupement. Les conclusions de cet audit rendu en
2016 soulignaient le surcoût d’un refinancement des dettes sur les lots 1 et 2 correspondant aux
constructions de la plateforme et de la stérilisation, l’indemnité de résiliation étant estimée à près
de 49,7 M€ pour ces seuls deux lots. La possibilité d’une renégociation du périmètre de la
prestation de maintenance était présentée comme envisageable, le cabinet d’audit soulignant la
nécessité préalable pour le groupement de clarifier ses orientations stratégiques quant à son
devenir.
53
GCS « GROUPEMENT AUDOIS DE PRESTATIONS MUTUALISÉES MÉDICO-LOGISTIQUES »
À la suite de l’audit de 2016, des discussions ont été engagées par la direction du GAPM,
avec l’appui de son conseil juridique : d’une part, avec les établissements bancaires détenant la
dette relative à la partie investissement, afin de renégocier le montant de l’annuité ; d’autre part,
avec la société Logicité, afin d’étudier les possibilités de révision du périmètre de la prestation de
maintenance. Ces négociations restent en cours à réception de la réponse de l’ordonnateur. La
chambre souligne que la renégociation de la prestation de maintenance aboutirait à une situation
paradoxale, où le centre hospitalier de Carcassonne, signataire du bail, deviendrait le prestataire
de la société Logicité, emphytéote, laquelle société a engagé sa responsabilité auprès du même
centre hospitalier de Carcassonne pour lui restituer à l’issue du bail une plateforme à l’état neuf.
Cette évolution des négociations confirme l’intérêt de disposer d’une étude approfondie des
charges de maintenance, et de leur comparaison avec les charges de maintenance et
d’amortissement qui seraient celles du centre hospitalier s’il résiliait le bail. La chambre
recommande à l’établissement de réaliser une étude financière complète sur le coût du BEH et les
conséquences d’une résiliation.
Recommandation
Réaliser une étude financière complète sur le coût du bail emphytéotique
hospitalier (BEH) intégrant les conséquences d’une résiliation. Non mise en œuvre.
Or l’analyse effectuée par la chambre à partir des soldes intermédiaires de gestion permet
de souligner l’insuffisance du montant des gains validés par l’assemblée générale en 2016,
puisqu’ils ne permettraient de retrouver ni un niveau suffisant d’excédent brut de fonctionnement,
ni une capacité d’autofinancement nette de l’annuité en capital de la dette positive. Aux termes de
cette analyse, il apparaît ainsi que le rétablissement de l’EBE, à un niveau équivalent à 10 % des
produits de gestion, nécessiterait la réalisation de 3,5 M€ à 4 M€ de gains, ce montant
correspondant globalement aux besoins de rétablissement de la capacité d’autofinancement.
54
RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES (ROD2)
tableau 16 : Estimation de l’impact des gains sur les indicateurs d’exploitation du GAPM et des gains
nécessaires au redressement de la section d’exploitation
Réalisé 2016 Réalisé 2017 Projeté 2018
Chiffre d'affaires 34 900 955 34 537 404 32 496 367
Excédent brut d'exploitation 114 498 - 621 872 - 665 607
En % des produits de gestion 0,3% -1,7% -2,0%
Gains projetés dans le plan de redressement 533 000 533 000 533 000
Excédent brut d'exploitation / plan de redressement 647 498 - 88 872 - 132 607
En % des produits de gestion 1,8% -0,2% -0,4%
Gains nécessaires pour EBF > 10% des produits de gestion 3 515 894 4 218 388 4 055 540
CAF - 37 368 545 731 - 977 721
En % des produits courants -0,1% 1,5% -2,9%
Projection CAF / plan de redressement 495 632 1 078 731 - 444 721
En % des produits courants 1,4% 3,0% -1,3%
Gains nécessaires pour CAF > 10% des produits courants 3 667 917 3 054 370 4 367 654
Annuité de la dette en capital 577 869 817 324 832 819
CAF nette - 615 237 - 271 593 - 1 810 540
Projection de la CAF nette / plan redressement - 82 237 261 407 - 1 277 540
Source : CRC Occitanie d'après les comptes financiers / plan de redressement 2016
55
GCS « GROUPEMENT AUDOIS DE PRESTATIONS MUTUALISÉES MÉDICO-LOGISTIQUES »
tableau 17 : Estimation des charges à répartir par établissement membre en cas de dissolution du
GAPM
Part à charge Part à charge
en € Total
sur l'actif BEH
Centre hospitalier Carcassonne 3 173 22 862 26 035
USSAP 831 6 461 7 292
Centre hospitalier Castelnaudary 622 3 976 4 598
Centre hospitalier Narbonne 646 3 976 4 622
Centre hospitalier Limoux 423 2 982 3 405
EHPAD Chalabre 346 2 485 2 831
Centre hospitalier Prades 281 1 491 1 772
Centre hospitalier Port La Nouvelle 199 1 491 1 690
EHPAD Esperaza 252 1 491 1 743
Centre de Lordat 138 994 1 132
SSR Le Christina 68 497 565
SDIS 11 100 497 597
AIDe11 81 497 578
Centre hospitalier Lézignan Corbières -
Centre hospitalier Béziers -
TOTAL 7 160 49 700 56 860
Source : plan de redressement GAPM
Les études effectuées par le GAPM lors de la préparation de son plan de redressement
permettent de constater que le repli de l’activité sur les seuls établissements publics ne permettrait
pas de rétablir l’équilibre financier en adoptant des tarifs compétitifs. Ce constat est valable quel
que soit le périmètre de la coopération, puisque trois hypothèses ont été analysées :
celle d’une mutualisation public/privé sur la base d’un recrutement à l’échelle des départements
de l’Ariège et de l’Aude ;
celle d’une mutualisation limitée au seul GHT ouest-audois, incluant les trois établissements
du centre hospitalier de Carcassonne, de Limoux et de Castelnaudary ;
celle d’un périmètre élargi aux GHT situés en proximité du GHT ouest-audois et intégrant entre
autres le centre hospitalier de Perpignan.
La chambre souligne que cette étude a été faite à partir des résultats financiers du
groupement, qui intègrent le déficit de performance évoqué plus haut. Il aurait été sans doute
opportun, sur le plan méthodologique, d’établir également les simulations sur la base de coûts de
production standard, comme ceux de la base d’Angers. Indépendamment de ces réserves
méthodologiques, la conclusion de cette étude n’a été ni formalisée, ni débattue au sein de
l’assemblée générale. Elle établit cependant le constat essentiel de l’impossibilité de conserver le
cadre de fonctionnement actuel sans faire supporter aux établissements clients des surcoûts, ce qui
renvoie à l’instauration par les établissements membres et les établissements clients d’un principe
de solidarité, difficilement acceptable dans un contexte de tarification à l’activité, ou à une
recherche de compensation financière extérieure de ce surcoût.
56
RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES (ROD2)
Les hypothèses analysées par le GAPM en lien avec l’ARS Occitanie sont les suivantes :
une exploitation conjointe de l’outil de production par le GAPM et un prestataire privé, ce
dernier réalisant une prestation d’ingénierie sans gestion directe dans le cadre d’un contrat
d’affermage ;
une exploitation exclusive d’une ou plusieurs prestations de la plateforme par des prestataires
privés, dans le cadre d’un appel d’offres. Cette hypothèse a été écartée car elle pose les deux
questions du devenir de la pharmacie hospitalière et du personnel hospitalier du groupement.
57
GCS « GROUPEMENT AUDOIS DE PRESTATIONS MUTUALISÉES MÉDICO-LOGISTIQUES »
positionnement de son assemblée générale et de l’ARS Occitanie, sur la nature publique ou privée
à donner au GAPM.
Cette hypothèse imposerait aux établissements membres d’être clients de l’ensemble des
prestations proposées. Elle imposerait au groupement d’acquérir les compétences nécessaires à
l’amélioration de sa performance. Les surcoûts de fonctionnement liés au volume de production
ou au niveau des charges fixes devraient alors être assumées par l’accroissement des contributions
financières des établissements, en dépit de ses conséquences financières individuelles, ou bien par
le recours à une compensation financière extérieure. Les questions évoquées plus haut sur les
modalités d’optimisation du BEH restent applicables dans ce cadre d’analyse.
________________________CONCLUSION INTERMÉDIAIRE________________________
Alors que la stratégie de redressement était focalisée sur la recherche de nouveaux clients
et la promotion d’une solidarité des établissements membres pour augmenter le volume global de
production, l’assemblée générale et la direction du groupement ont pris conscience en 2016 de la
nécessité d’intégrer des objectifs d’amélioration de la performance et de diminution des charges
fixes. Toutefois, la chambre constate la permanence de lacunes dans le plan de redressement en
cours de déploiement : les deux plus importantes portent sur l’absence de hiérarchisation du plan
d’actions, compromettant l’efficacité de sa mise en œuvre, et l’insuffisance d’analyse financière
globale, tant au niveau du coût du BEH que des cibles de gains à réaliser.
58
RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES (ROD2)
Recommandation
Clarifier l’objet du groupement par une délibération de l’assemblée générale. Non
mise en œuvre.
***
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GCS « GROUPEMENT AUDOIS DE PRESTATIONS MUTUALISÉES MÉDICO-LOGISTIQUES »
ANNEXES
60
RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES (ROD2)
tableau 19 : Détail du recensement des clients de la plateforme dans le programme fonctionnel du BEH
Approvisionnement Unité production culinaire Unité production textile
Part Part
Prévision transfert moyenne Prévision transfert Part moyenne Prévision transfert moyenne
prestation dans le dans le prestation dans le dans le chiffre prestation dans le dans le
Nbre lits
programme chiffre programme d'affaire du programme chiffre
fonctionnel d'affaire du fonctionnel process fonctionnel d'affaire du
process process
CH de Carcassonne 776 complet 46,4 complet 49,2 complet 51,6
HL Chalabre 64 incomplet 2,8 complet 6,6 complet 2
Clinique Montréal pas prestation 0 pas de prestation pas de prestation
USSAP 50 complet 21 incomplet 43,8 complet 5,6
SSR Carcassonne 70 pas prestation 0 incomplet incomplet 1
CH Narbonne 482 pas prestation 0 incomplet pas de prestation 33,7
CH Castelnaudary 232 incomplet 9 complet 0 complet 3,9
CH Limoux 249 complet 15,9 complet 0 pas de prestation
CH Lézignan 277 complet 0 complet 0 complet
CH Port la Nouvelle 105 incomplet 0 pas de prestation 0 complet
Maison retraite Chalabre 50 pas prestation 0 complet 0 pas de prestation
Centre Lordat 40 incomplet 0,1 pas de prestation complet 0,6
Maison retraite Trèbes 48 pas prestation 0 pas de prestation complet 0,4
Source : CRC Occitanie d'après le programme fonctionnel BEH / tableaux de suivi budgétaires GAPM 2013-2017
61
GCS « GROUPEMENT AUDOIS DE PRESTATIONS MUTUALISÉES MÉDICO-LOGISTIQUES »
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RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES (ROD2)
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GCS « GROUPEMENT AUDOIS DE PRESTATIONS MUTUALISÉES MÉDICO-LOGISTIQUES »
Centre Lordat membre 96 396 89 252 90 246 65 575 24 551 - 71 845 -74,5%
CH Carcassonne membre fondateur 20 832 135 21 783 079 24 817 592 25 137 923 27 248 989 6 416 855 30,8%
AIDeA 11 membre 2 809 3 393 2 584 2 216 2 064 - 745 -26,5%
HAD client 48 407 94 106 123 243 106 582 44 815 - 3 592 -7,4%
Clinique du Sud client 31 953 36 970 33 023 29 182 31 335 - 617 -1,9%
TFN client 24 040 19 458 - - - - 24 040 -100,0%
Clinique Montréal client 623 738 660 234 1 025 990 623 839 679 139 55 401 8,9%
3em RPIMA client 6 993 4 253 6 185 989 - - 6 993 -100,0%
FAM Saint Vincent client 6 307 6 029 5 704 3 417 3 878 - 2 429 -38,5%
SSR KORIAN LES 4 FONTAINES client - 8 349 18 868 34 881 13 515 13 515
CONSEIL GENERAL 11 client - - 20 795 33 734 41 977 41 977
SDIS 11 membre 36 469 37 331 38 978 39 566 33 355 - 3 114 -8,5%
CH Castelnaudary membre fondateur 682 128 610 445 589 889 504 166 408 545 - 273 583 -40,1%
EPHAD Chalabre membre fondateur 501 197 510 665 513 950 483 179 476 165 - 25 032 -5,0%
SSR Christina membre fondateur 57 350 51 532 50 596 62 672 59 400 2 050 3,6%
CLINIQUE KORIAN LA VERNED client - 10 192 23 172 16 837 13 320 13 320
EHPAD Gaudissard membre 109 081 110 755 112 090 103 555 61 508 - 47 573 -43,6%
USSAP membre fondateur 3 256 682 3 940 659 4 097 237 3 841 053 1 746 544 - 1 510 139 -46,4%
CH Limoux membre fondateur 661 387 666 414 638 679 475 792 444 759 - 216 628 -32,8%
ASBE client 7 835 10 067 - - - - 7 835 -100,0%
CH NARBONNE membre 1 315 654 1 389 014 1 465 549 1 665 057 1 623 193 307 540 23,4%
Polyclinique du Languedoc client 24 961 2 155 2 155
CH Port la Nouvelle membre 78 595 62 007 66 388 80 785 72 808 - 5 787 -7,4%
CH Prades membre 94 418 46 619 36 267 23 510 12 024 - 82 394 -87,3%
CH FRANCOIS DUNAN client - - 47 812 85 191 7 321 7 321
EHPAD Trèbes client 9 027 9 216 10 459 10 433 11 948 2 921 32,4%
AIDER client 14 309 11 609 10 273 12 404 7 101 - 7 208 -50,4%
SELF 5 137 3 681 1 467 1 578 749 - 4 389 -85,4%
DIVERS 79 193 14 960 9 798 59 916 7 393 - 71 800 -90,7%
TOTAL 28 581 238 30 190 289 33 856 834 33 528 996 33 078 549 4 497 311 15,7%
Source : Tableaux de suivi budgétaire de l'ordonnateur
64
RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES (ROD2)
tableau 30 : Répartition des produits gérés par la PUI du GAPM en 2017 (en €)
Valeur achat % valeur % quantités
Quantité livrée
HT achat livrées
900001-1000000 35 913 0,2% 10%
800001-900000 807 0,0% 10%
700001-800000 1 822 0,0% 10%
600001-700000 2 438 0,0% 10%
500001-600000 12 922 0,1% 10%
400001-500000 15 715 0,1% 10%
300001-400000 36 926 0,2% 10%
200001-300000 30 935 0,1% 10%
1900001-2000000 30 200 0,1% 10%
100001-200000 37 056 0,2% 10%
1-100000 21 911 568 99,1% 10%
Total général 22 116 302
Source : CRC d'après la requête ordonnateur
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GCS « GROUPEMENT AUDOIS DE PRESTATIONS MUTUALISÉES MÉDICO-LOGISTIQUES »
Investissements 1 851 862 842 788 679 796 1 017 987 478 395 332 742 310314
Produits courants 26 588 604 29 767 028 30 716 430 32 415 382 36 142 562 36 305 494 36 188 293
Investissements en % des produits
7,0% 2,8% 2,2% 3,1% 1,3% 0,9% 0,9%
courants
Source : comptes financiers
44
L’estimation a été établie par la chambre à partir des données transmises dans les comptes financiers et les tableaux de bord RH.
Elle constitue un volume financier maximal, puisqu’elle ne tient pas compte de la réalité des mensualités de remplacement
affectées.
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RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES (ROD2)
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GCS « GROUPEMENT AUDOIS DE PRESTATIONS MUTUALISÉES MÉDICO-LOGISTIQUES »
GLOSSAIRE
AASM association audoise sociale et médicale
ANAP Agence nationale d’appui à la performance
ATIH Agence technique de l’information sur l’hospitalisation
BEH bail emphytéotique hospitalier
BTP bâtiment et travaux publics
CA chiffre d’affaires
CC Caisse des dépôts et consignations
CH centre hospitalier
CHU centre hospitalier universitaire
CRC chambre régionale des comptes
CSP code de la santé publique
CTE comité technique d’établissement
DDASS direction départementale des affaires sanitaires et sociales
DDFIP direction départementale des finances publiques
DGFIP direction générale des finances publiques
DGOS direction générale de l’offre de soins
DRFIP direction régionale des finances publiques
EBE excédent brut d’exploitation
EHPAD établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes
EPRD état prévisionnel des recettes et des dépenses
ETP équivalent temps plein
FRNG fonds de roulement net global
GAPM groupement audois de prestations mutualisées médico-logistiques
GCS groupement de coopération sanitaire
GHT groupement hospitalier de territoire
HL hôpital local
HPST loi portant réforme de l’hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires
HT hors taxes
LDT ligne de trésorerie
LMT long et moyen termes
M€ million d’euros
PPP partenariat public-privé
PUI pharmacie à usage intérieur
RTC retraitement comptable
SDIS service départemental d’incendie et de secours
SSR soins de suite et de réadaptation
TTC toutes taxes comprises
TVA taxe sur la valeur ajoutée
UE Union Européenne
UNIHA union des hôpitaux pour les achats
USSAP union sanitaire et sociale Aude Pyrénées
ZAC zone d’aménagement concerté
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RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES (ROD2)
« Les destinataires du rapport d’observations disposent d’un délai d’un mois pour adresser au
greffe de la chambre régionale des comptes une réponse écrite. Dès lors qu’elles ont été adressées
dans le délai précité, ces réponses sont jointes au rapport. Elles engagent la seule responsabilité de
leurs auteurs ».
69
Les publications de la chambre régionale des comptes
Occitanie
sont disponibles sur le site :
https://www.ccomptes.fr/Nos-activites/Chambres-regionales-des-comptes-CRC/Occitanie
occitanie@crtc.ccomptes.fr
@crcoccitanie