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Heimdal vous fait un superbe cadeau : Une photo inédite & choisir parmi les quatre que nous vous proposons Le Général Bradley dans son bureau Soldat marocain au combat 4 Mulhouse Paras US et Kettenkrad Un Nebelwerfer 41 (Out. je désire mabonner au tarif de 80 F pour quatre numéros, 2 partir du N°... compris Je choisis la photo-cadeau N° (une seule par abonnement) Je vous commande les anciens numéros Mme Mile 0 PRENOM ADRESSE, Je ne désire que le catalogue gratuit Bon de commande @ renvoyer & EDITIONS HEIMDAL, 8.P. 124 F. 14402 BAYEUX CEDEX (FRANCE) cheque ou mandat & l'ordre de: « HEIMDAL », joint Commandez-nous les anciens numéros 2222222 NOURWN= 39/45 Magazine est une revue trimestrieleéd {éepar Les Editions Heimdal, B.P. 124, 14402 Bayeux Cedex. Directeur de la publication, rédacteur en chef : Georges Bernage Comité de rédaction : J.P. Benamou, Georges Bernage, P.J. Dar Ginier, Patrice Enault, Herbert Furbringer, Philippe Legras, Eric Leseney, Sylvain Pallix, LP. Pallud, Seerétariat d’édition : Eric Leseney Mise en page : Laurent Gallouin Direction commerciale: Jacques Lalubie Dessins : Alain Minescaut Abonnements : France : 80 F Etranger : 85 F De soutien & partir de 85 F Prix du numéro : 25 F Editions HEIMDAL, BP 124 14402 Bayeux Cedex Réglement : par cheque bancaire ou par ché- ue postal a ordre des Editions Heimdal, Photocomposition : Compo 2000, ter, rue de la Banque, Agneaui $0001 Saint-L6 Cedex, tél. : 08.07.30. Imprimerie ‘Achevé d'imprimer par Corlet, Imprimeur, S.A. 14110 ‘Condé-sur-Noireau Dépst legal 4 trimestre 1985 Copyright Heimdal sauf mention spéciale [N® de commission paritaire 66664 CREDITS ICONOGRAPHIQUES — Call. 39145: pp. 3, 8 (2 photos du haut}, 25, 26, 27 {2 photos), 28 (2 pho tos), $1, 32 (2 photos), 33 (2 photos), 34 {5 photos), 35 [3 photos}, 36 [3 photos), '38 (3 photos), 39 (5 photos), 40 (3 pho: tos), 50 - soit 38 photos. Cartes et dessins 39/45: 13, 17, 20, 26. = Valmy (39/45) : 2, 26 (Cosaque}. = Coll. G. Bernage :6, 7 — Léo Dasse/39-45 : p. 9 (3 photos : au milieu et les deux du bas}. — Gérard Deygas : pp. 62, 63, 64. = Jean Ménard : pp. 41 (2 photos}, 42, 43 (2 photos). — Pierre-Marie Gogneau : pp. 52 (3 pho tos}, 53, 54 (3 photos), 55, 56, 57 [3 pho tos}. — W.D. Heike : p. 8 (en bas ag) Zucea : pp. 10 (4 photos}, 11 [6 pho. tos), 18 2 photos), 19 (2 photos), soit 14 photos. = Roland Giasson : pp. 28, 29, 30 - soit 6 photos. + Bundesarchiv : pp. 4 |2 photos), 5 (2 photos), 12, 14 (5 photos|, 15 [2 photos), 16, 21 (3 photos), 22 (8 photos), 23 (2 photos). Soit 21 photos. © IWM : pp. 44, 45, 46, 47, 48 (2 pho tos, 49. Soit 7 photos. ‘© ECPA :pp. 8 (en bas a dr.) 9 (2 pho- tos, en haut a g. et en haut a dr} Soit 3 photos. Photo de couverture : cavaliers cosaques au repos (col. Eric Lefevre| Sommaire N° 8 OSTTRUPEN par Guy LALANNE et Georges BERNAGE LE GENERAL GALLAND par Patrick de GMELINE La 2° DB débarque par Bertrand GOULET et Philippe BERRUER DAVID STILEMAN EN NORMANDIE Extension de la ligne eae) la forét de Raismes par Pierre-Marie GOGNEAU Ee LEADER par Xavier jacus ; "___ MAQUETTISME P.62__ LA JEEP WILLYS par Gérard DEYGAS 3345 —=EDITORIAL « Bunker » vous avez dit « Bunker » ? Trés nombreux sont les lecteurs de « 39-45 Magazine » qui sont adeptes du maquettisme ; ils sont nombreux a nous écrire. Mais, presque aussi nombreux, peut-étre, sont les mordus du béton. Explorateurs de la Ligne Maginot mais aussi du Mur de I'Atlantique. Ce dernier secteur, plus étendu (de Dunkerque a Biarritz), compte ainsi plus d'adeptes. Qui n'a pas, étant gamin, fureté sur les plages au milieu des blockhaus envahis par le sable et a ainsi fait ses premiers pas de « bunkerarchéologue » ? Ces architectures abandonnées fournissent a la curiosité et a l'explor tion des pices a l'usage indéterminé, des casernements, des couloirs, sinon des souterrains, le tout percé de fené- tres de tir, d'embrasures. Et ces constructions ont aussi une histoire. Si les véhicules, les pieces d’équipement et d’armement sont des témoins du dernier conflit mondial, les « Bunker » sont des témoins qui n‘ont pas été déplacés par les collectionneurs mais qui continuent, a l'emplacement méme oi I'Histoire s'est déroulée, de rappeler celle Gi. Aprés avoir été détruits, délaissés, transformés en dépotoirs, ces vestiges sont maintenant réhabilités comme témoins de I'histoire ; batteries du Pas de Calais, batteries de Merville et de Longues en Normandie, forts de la Ligne Maginot, etc... Il existe déja une association qui se consacre a ces vestiges et le courant d'opinion qu'on res- sent parmi les lecteurs de « 39/45 Magazine » ; nous recevons de plus en plus d’articles sur le maquettisme mais aussi de plus en plus d’articles « Bunkerarchéo » ! Ce numéro ouvre un dossier tragique, celui des Osttruppen, plus d'un million d’hommes qui ont été broyés par Histoire et dont le sort est quasiment inconnu du grand public et reste peu connu des amateurs éclairés de Hi: toire contemporaine. Une fois encore, «39/45 Magazine » ouvre des dossiers inédits ou méconnus, en lisant la revue vous trouverez ce qu'il n'y a pas ailleurs. Faites connaitre la revue autour de vous pour nous aider accroitre notre audience ! Georges BERNAGE Nous ouvrons dans ce numéro un dossier insolite, « exotique », et terrible : celui du sort tragique d’environ un million et demi de citoyens soviétiques qui ont rejoint les rangs allemands avant d’étre broyés dans la défaite des forces de I’ Axe. Malgré I'ampleur énorme du sujet - une telle quantité de soldats ne passe pas ina- percue - il est rarement évoqué. La raison en est le silence des Soviétiques ainsi que celui des Alliés occidentaux. Ces hommes ont créé un grave souci a Staline. Leur nombre est un constat du systéme de terreur qu'il faisait alors régner en Union Soviétique ; il fallait que les conditions d’existence soient épouvantables pour que millions de citoyens soviétiques recoivent les soldats allemands en libé- rateurs a I’été 1941 (cela changera plus tard) et que plus d’un million d’entre eux prennent les armes contre le régime soviétique pour des raisons diverses (antista- linisme, combat pour I'indépendance des populations non russes, etc...). La pro- pagande stalinienne a tenté aprés-guerre d’étouffer, de déconsidérer et de minim ser le « choc » des Ostruppen (ne parlant que des « mercenaires Vlassov » ou niant méme leur existence !). Les Alliés occidentaux (Américains ou Britanniques) ont aussi étouffé le fait pour des raisons différentes, par mauvaise conscience. Ils ont en effet livré a Staline tous les hommes des Ostruppen (ainsi que les femmes et les enfants accompagnant les Cosaques) qu’ils détenaient prisonniers a la fin de la guerre (plusieurs centaines de milliers). Certains ont été exécutés, les autres fini- rent au Goulag. En partie trompés par les Allemands, livrés par les Alliés occiden- taux, ils finirent tragiquement, le silence et le mystére les enveloppe maintenant. C'est sur une piste mystérieuse et immense que nous vous entrainons maitenant pour savoir qui étaient ces hommes. G.B. 1. Proportionnellement aux populations respectives de la France et l'Union Soviétique en 1941, leur nombre serait équivalent & 300.000 Francais. 4 TACTIQUES De 1941 a 1943, la formation et Ostlegionen Juin 1941, pour les premiers jours de été, 1'Union Soviétique siembrase de mille feux ; il ne s'agit pas’ une fete dédiéea l'astre du jour mais du commencement d'un terrible conflit. Les Alle mands s'engagent profondément dans un pays immense, puis Vhiver arrive enrayant leur offensive. La guerre s'annonce alors longue et difficile. C'est ainsi que, sans ordre officiel, des Alle mands intégrent a leurs unités des auxiliaires recrutés sur place. On les appelle Hilfwilliger ou Hiwis, ils sont chauffeurs ou affec tés & des transports de munitions. Des milices d'auto-défense sont aussi créées, les Schutomannschafien ou « Schumas » en abrégé. A 'origine, ne sont pas admis les citoyens russes (Grands Russes, Biélorusses, Ukrainiens) ; les premiers recrutés appar- tiennent aux minorités diverses qui peuplent I'Union Soviétique. Peu a peu les effectifs enflent. Ceux-ci se répartissent alors en deux groupes principaux qui atteindront au total plus d'un mil lion de soldats Les Osttruppen (Troupes de l'Est) qui regroupent toutes les unités de I'espace russe, soit «I’Armée russe de libération » (Rousskaia Osvoboditelnaia Armia - ou ROA en abrégé, écrit «POA» en caractére cyrilliques) a laquelle est adjoint le 15* Corps de cavalerie cosaque (commandé par von Pannwitz) ainsi que le Corps de Cavalerie Kalmouk (bien que composé de non Tusses, une tribu apparentée aux Mongols et qui est de religion boudhiste) et « I'Armée Ukrainienne de Libération » (qui n’eut pas au début d’existence officielle comme la ROA). Mais, dans la demniére année de la guerre, tous les non russes furent assimilés aux Ostéruppen, terme désignant alors tous les soldats non alle- mands recrutés en Union Soviétique. Les Ostlegionen (Légions de l'Est) sont une partie des Osttrup- pen. Ces légions sont formées de volontaires recrutés parmi les minorités nationales non russes. Outre les Kalmouks {dont nous des Osttruppen venons de parler} et les Tatars de Crimée, on trouve, parmi celles Gi, six groupes de nationalités : Caucasiens du Nord, Azerbaidja nais, Arméniens, Géorgiens, Tatars de la Volga, Turkistanais. Toutes ces nationalités habitent dans le centre-sud de I'Union Sovieti que, soit sur la Volga, dans le Caucase, autour de la Mer Cas pienne et de la Mer d’Aral, dans le Kazakstan et le Turkmenistan {ne pas confondre avec le « Turkestan », pays que les Allemands ren regroupant plusieurs « républiques » dont les deux précitées). Si les nationalités sont nombreuses, chaque peu: ple ne comporte en général pas un grand nombre de ressortis sants, les Tatars de Crimée par exemple ne sont que 200.000 en 1941, le territoire des Kalmouks ne comporte que 248.000 habi tants a 'arrivée des Allemands. Les langues et dialectes, les reli gions sont divers; on compte des Musulmans (Turkistanais, Azerbaidjanais), des Boudhistes tantriques (Kalmouks), des Chré: tiens (Arméniens, Géorgiens) Les Ostlegionen dépendront de la 162.Infanterie-Division. 11 s agissait d’une unité qui avail été dissoute apres les pertes du ter rible hiver 1941/42 formée a Gross-Born, engagée 2 Longwy ‘Wiazma, et Rschew avant d’@tre anéantie] et reconstituée comme uunité d’Etat-major et d'instruction afin de coordonner les Légions de I'Est dont les effectifs dépasseront rapidement ceux d'une division pour atteindre ceux d'une armée. Elle était commandée par le colonel (General-Major a partir du 6 septembre 1942} Dr. Ritter von Nidermayer qui avait séjourné en Union soviétique de 1921 a 1932 comme attaché militaire ; il connaissait parfaitement ces pays et parlait le russe, le persan et le turc. Cette 162° divi- sion, en tant que Aufstellungs- und Ausbildungsstab fiir auslandische Freiwilligen-Verbnde aus sowjetrussischen Kriegsgefangenen (Etat major de formation et d’instruction pour les unités de volontaires 6trangers constituées a partir de prisonniers de guerre soviet TACTIQUE ques), était installée en Ukraine, a Mirgorod, entre Kiev et Pol: tava. Aprés le recrutement dans les camps de prisonniers, les volontaires étaient recus dans des camps de transit : le Dulag 112 & Gadiach pour les Géorgiens, le Dulag 120 A Mirgorod pour les Nord-Caucasiens, le Dulag 127 Lochvica pour les Arméniens, le Dulag 200 a Prilouki pour les Azerbaidjanais et le Dulag 137 a Romny pour les Turkistanais. Les officiers suivants furent dé sgnés pour commander les diverses Iégions : Major Eber! /Turkes- tanische Legion), le Major Hoefer puis le lieutenant-colonel Graf Uexhill-Gillenband (Azerbajdzanische Legion), le capitaine Olbrich puis le lieutenant-colonel Ristow (Nordkaukasische Legion), le lieutenant-colonel Ristow puis le lieutenant-colonel Dr. Maus (Georgische Legion), et le Major Engholm (Armenische Legion), dans les tous premiers temps. Avec l'expansion rapide des effectifs, la 162,Division deviendra par la suite une division formée de bataillons turkistanais et prendra le nom de 162. Turkestanische-Division avant d’étre transférée en Italie. Les Turkistanais, issus de régions peuplées de 20 millions d’habi- tants, fourniront en effet les plus gros effectifs aux Ostlegionen. Les Allemands avaient prévu, en coordination avec le « Comité d'union nationale Turkistanais » présidé par Kajum Kahn, la création d'un grand Turkistan rassemblant cing républiques soviétiques : le Kazakhstan, le Kirguizistan, le Tadjikistan, le Turkménistan et I'Ouzbekistan. Avec le Tehagatai comme langue nationale en remplacement du russe. Les peuples caucasiens auraient été rassemblés en une fédération. Les volontaires de ces légions disposérent d'une presse créée par les Allemands : — en langue russe, Nowyi Pout (‘Le nouveau chemin’), Nove Slovo {'La nouvelle parole’), Dobrovoletz ‘Le volontaire'}, Kavkaz (‘Le Cau: case’) ; — Gazavat (‘La Guerre sainte') édité par le ‘Comité de libération nord-caucasien’ (Severo-Kavkazskogo Nacional. Osvoboditetnogo Dvizenia) musulman sous la rédaction-en-chef de Manitis Mansour avec des articles en russe et dans les langues du Caucase ; — dans les langues du Turkistan, Mill? Turkistan (‘Le Turkistan national’), Yeni Tirkistan (‘Le nouveau Turkistan'), Milli Adabiat ('Littérature nationale’) Idel-Ural ('Volga-Oural’), Tatar Adabiat ('Littérature tatare') ; — pour les peuples du Cau case, Azerbajcan (Azerbaidjan), Sakhartwelo (Géorgie), Hajastan |Arménie). La 162.Division édita un journal en russe, Svoboda (‘La liberté'} dont le tirage monta & 15 000 exemplaires. En Pologne et en Ukraine, les Allemands arriveront a mettre sur pied 79 Feldbatallone renforcés, 8 Schumabataillone en Crimée et 3 autres bataillons dans le cadre du Sonderverband Bergman soit tun total de 90 bataillons (26 turkistanais, 15 azerbaidjanais, 13, géorgiens, 12 arméniens, 9 nord-caucasiens, 8 tatars de Crimée, 7 {atars ou finnois de la Volga) représentant une force combattante de 90 000 hommes (dont 3 000 Allemands) auquel s'ajoute le corps de cavalerie kalmouk (environ 5 000 hommes}. Ces unités dispo: sent de 270 pices d'attillerie, 2.970 mortiers, 4.350 FM et mitrailleuse, et 90 000 armes individuelles. A ces unités combat. tantes, s'ajoutent 202 unités du génie, du train, de transport, de travaux (111 turkistanaises, 30 géorgiennes, 22 arméniennes, 21 azerbaidjanaises, 15 tatars de la Volga et 3 nord-caucasiennes} ce ui porte le total des « non-russes » de l'Union soviétiques qui ont porté I'uniforme allemand a plus de 250 000 hommes. Ils seront toujours minoritaires a cOté des Russes, Ukrainiens et Cosaques. Georges Bernage (d'aprés Joachim Hoffmann, «Die'Ostlegionen’ ») e LA PRESSE ‘Pres d'un abri, en Normandie, un sergent-chef russe lit un numéro du journal destiné aux soldats russes des Troupes de Est, le Dobrovolets, le « Volon aire» (BAI. Un caporal turkistanais, en garnison dans le Pays d’Auge en Normandie, lit ss Jeni Tiirkistan (‘Le nouveau Turkistan’). A gauche, on dessous du ttre, on apergoit le drapeau des légions du Turkistan = rouge en hau, bleu en bas avec tun are blanc portant une fléche (BA) Un exemplaire du Jeni Tiérkistan daté de 1943 photographié dans le Pays Auge. A gauche én dessous du ttre, on apercoit le nom de Veli Kajum Khan {qui préside le « Comité d'union nationale Turkistanais». Sur le journal, d'un format beaucoup plus peit, est posé un exemplaire de Millj Tirkistan (‘Le Turkistan national), on apercoit de nouveau le nom de Veli Kajum Khan qui est chargé de la rédaction (BA). Pages suivantes : ~ Page 6. La une du Dobrovoletz (« Le Volontaire ») du? ‘mai 1944 qui est le 37° numéro de 'année 1944 et le 105+ depuis sa parution. En format 45 x 32 cm, c'est un quatre pages. — Page 7. La une du Infor- ‘matsionyi Listok Dobrovolitcherskirke Tehastiet (+ Feuille dinforma tion des unités de volontaires»). Cest une feille d'information quotidienne de format 32 x 25.em recto-verso.Ils‘agit du n° 106 de Vannée 1944 daté du 11 mai. Le principal ttre annonce :« Au-dessus de "Allemagne et de la Mar: che, l'ennemti a perdu 112 avions. Pres des cbtes de la Norvege, une wnité de vedettes sovietques a été detrute ». (coll. G. Bernage) TasETA~ (BOK C3 Hc op Lg | ocbowoareapHoro ABYWKEHYS: Cee ses 7 (105) 0 maa 1944 rona LUarn, npooMRKTOBaHHble MOL OCTHIO| MPononr- My4eHHK Tlonbitka ¢ HerogqHbiMn Cia iii Conduct. ry % fit 1M a Om the reverse side isan appeal ‘ me ‘addressed-to Russtans serving, fee rues my THE SOLDIER carving CONDUCT js probably Russian ig using it as a sign of his wish to desert to us. y He is to be disarmed, well aytiter and removed from ty PICERP COUEATAN CivKAIO” - MEMEUANX ACTENK Fe 4°53 3m Say bn fare afleorte L Mpwanre wan, also pyc m maim Qe Gyeteny wus reson. Hoon aay scar! Reese: samara 2079 gigas cavuarey, aly SP oHE CTPEAAT, Sy Nhcae vests sdute Bh haere ofpaenu pale le ae 5A ccBOKOmAEHHN PoAMHs y A IMWNTOMEMHE HEMEUIC SRUMCTOB x Ma offered crepone mansanter npenye Mu@opmaunounnA nncroKw BbIXOLKT EREMMCBHO Han TenManol H JeMGHWOM apt QOTepan {12 canonetes Y BEPETOB HOPBETHM PASBM TO COERMHEHME COBETCKMX KATEPOR Tanonaa xvoprupa Gmpepa, — Guerpoxouuuix surcpos, uevoOHs , norepu eperm rpuasanenory nace va, ox 2 aux, Boprosan semmraas | sen en merpeGeresoaue et |” Tepunncane upernanseaxymae x umaninecmt fe | cna 86 pagers co : xanexmi xapanay, cGnan_y Hop- | seros, 1a anx 68 verupexworop- 8 paione Cemsetonosa mpoxea- | sesesux operon m nat Kasasow | ux GoxGapoupoontnne wamnen oaterstame Gon, ps | 13 apeacesm casnseron. | tre. nar Sangean ohatceey | orpusreumt cnsuHx BpaxecENX |“ Cenepy ~ axepucanenue Gowbap | wporuuniny norepaa eme 13 eaxo- vary naaeron repaanerat | sgpeunfin mpetinawee © one | a pense s| \ Bepxorwoe romauxosaune cep- vaneioi apumn cootmaer: brane Gun 46, a aemervan | ern nom HOM Tppop B nyomermym now omeauxe qynnmepea 10 coneresnx cavo- | yecenit maser ua Bepsnm w Bpa- | Gpnraneene. cavozerst cOpoctan yunmeeir. 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Ces fantas: sins allemands traversent la Lithuanie. Une jeune fille bate leur distribue des fleurs. Dans les ville, Vaccueil sera enthousiaste ; les Pays Baltes ont été ‘annexés par Staline en 1940 avec comme conséquence Vinstauration de la terreur, d'exécutions et de déportations en masse. Les Allemands seront alors considérés comme des libérateurs, les Baltes combattront a leurs c6tés et ins taureront méme la mobilisation générale a la fn de la guerre. Ils ne seront pas intégrés aux Osttruppen. Sovietiques de tres fraiche dat, ils seront cons ‘dérés comme des Baltes, avec un statut propre (photo Coll. 39/45) 3, Le 18 juilet 1943, on gare de Lemberg (Lvov, ow = Lviv » en ukrainien), des volontairesukrainiens s‘apprétent a rejoindre les camps d'instruction ol ta tre formée a 14, Waffengrenadier-Division der SS, division formée de volontaires Ukrainiens qui sera désignée a la fin de la guerre sous le nom de 1.Ukrainische Division UNA [une fos reconsttuée aprés le désastre de la Poche de Brod). ine s agit pas ici d’hommes recrutés dans les c sonniers mais de volontaires enthousiastes issus de la populat désireux d'obtenir Uindépendance de I'Ukraine face au central {coll. W-D. Heike) TACTIQUES 2, Au printemps 1942, des Ukrainiens accuellent ces soldats allemand avec ie sourire [photo Coll. 39/45) De fevcvonne Urrieecarteretectower sinister Alfred Rosenberg fait une rournée en Ukraine. arrive 7a. A cette occasion, les services allemand encadrent la population pour Taccueil du ministre. Rosenberg, d'origine balte, était en fait tas favo rable @ une politique damitié et de coopération avec les Slaves mais tous ses Souhaits went torpillés par les fonctionnaires nazis qui administraien les joires de Est, voir & ce sujet» Lillusion » de Jurgen Thorwald (photo TACTIQUES 9 5. Cette photo est un prodigieux document car elle assocte sur le méme cliché Alfred Rosenberg portant un pantaion noir avec deux jarantes) et le Gauleiter Erich Koch (l 1 qui baisse la téte), Commissaire sn Ukraine. Koch semble ici se moquer du « rBveur » Rosenberg, le Commissaie du Reich ne tiendra aucun compte des souhaits de Rasen- berg, exploitera I'Ukraine de maniére odieuse contribuant d reeter une bonne partie de la popu lation dans les bras de Staline. Kock sera con sné-d mort par les Folonais et sa peine sera umuée on prison a vie ; par contre Rosenberg sera effectivement _pendu aprés le proces de Nuremberg [photo ECPA) 6, Unlieutenant allemand donne des instructions 4 des auaiiaires russes ow plutot ukrainiens des Schumas milices de combat contre les partisans). Ces hommes sont encore en grande squipés d'uniformes sovieiques et ne por Ta cocarde allemand sur leur calt plus tard ils porteront la cocarde ukrainienne jaune et Bleue) (photo ECPA). 7. 8. 9. A Lacanau, pres du Bassin d’Arcachon, le photographe Léo Dasse a fexé pour I'Histoire remarquables documents de cavaliers cosa fen garnison dans le Sud-Ouest. On remar- es bonnets dastrakan, les insignes de collet et les coupes de cheveux “a a cosaque» avec des ‘meches abondantes jaillissant de dessous le calot ‘ule bonnet (photos Léo Dasse - Coll. 39145) TACTIQUES 10. En Charente-Maritime, le 31 mars 1944, le photographe Zucca réalise lun fantastique reportage sur une unité de Cosaques. Ici, le sous lieutenant Isaleff, valewreux combattant bardé de décorations :médailles de 2* classe de bronze et d'argent pour les troupes de V'Est, médaile des blesés,insigne de ‘combat des chars et sur la manche) insigne commémoratif de unite bindée de Rschew. On remarquera plus spécialement les pates de collet propres aux officiers cosaques, Vinsigne de calot et... la méche cosague ! (Zucca) 3 11, Le lieutenant Ponomarev, a latte de sa section de Cosagues du Don. 11 nv porte sur sa vareuse la décoration de 1” classe pour les Troupes de TEst (Zucca). 12, Lors dela prise darmes du 31 mars 19444 en Charente-Maritime, ls liew tenants Ponomarev et Isaleff se serrent la main (Zucca]. 13, Le Major von Renteln commande le régiment de Cosagues stationné en Charente-Maritime. Un texte allemand de propagande de novemire 1943 dit de lui :« Pendant la premiare guerre mondiale, le commandant von Renteln ‘ait lieutenant dans la Garde & cheval du t2ar. La revolution lui confisqua tous ses biens. Transporté de prison en prison, il fut finalement déporté en Sibérie. Ayant réussias'enfuir en Esthonie, son pays natal, ilcombatti bien 18t avec un corps franc allemand, participant ainsi @ fa lutte traditionnelle ddes Baltes pour leur liberté, contre lagression venant de VEst. La figure bron fe de ce soldat qui, en 1939, entrait dans larmeée allemande comme simple Wolontaire,estridée a la fois par la chaleur des ets et les gelées des hivers de Est. Cet homme dur et ferme qui voit dans la lutte contre le bolchevisme le but de sa vie, posséde la confiance absolue des Cosaques. Ceux-ei éprowvés par les combats, ne Yont jamais abandonné quelle que fat la gravté de Theure {.) Lorsqu'l était encore capitaine, il choisissait luiméme les hom ‘mes de sa compagnie parmi un grand nombre de « volontaires ». Ce Bate de Tointaine origine allemande} a alors cinquante ans. (2ucea) TACTIQUES : ar 17. Ce i insigne de collet pour les Cosaques et insigne de manche » ROA » (Ziccal, i armé de la PSH M.1941, S 6 18. Cos Cosagues du Kouban, stationnés en Charente-Maritime le 31 mars 1944, sont en grande tenue devant le foyer des soldats, coifés de la papascha {bonnet en astrakan), vétus dela tcherkessa (tunigue longue) et larmés du grand sabre schaschka, L'un des hommes (qui ne porte pas la ‘etcherhessa») a, cousu sur la manche, l'nsigne des Cosaques du Kouban (2ucca} a : i 15, Des Cosaques du Kouban a lentratnement le $1 mars 1944, les chevaux sont remarquablement dressés (Zuccal to © 19. Un lieutenant géorgien affecté au 795° ba 416. Un Cosague du Kouban. On remarquera I'insigne sur la manche tin au printemps 1943. Remarquer linsigne « (2ucca) est rouge, noir et blane (Zucea} 12 TACTIQUES LES OSTTRUPPEN EN FRANCE (ou plus d'un million d’ex-citoyens soviétiques dans la Wehrmacht.) (a8 recherche de la vérité historique est une quéte e: geante et qui ne doit souffrir d’aucune compromission. Hélas, bien trop souvent, en tous temps et en tous lieux, les vainqueurs écrivent Vhistoire en leur faveur, magnifient leurs victoires, stigmatisent les fautes de V'adversaire, occultent les faits ou les événements dont l'évocation leur est déplai- sante ou peu honorable. Quarante ans aprés, qui sait ou qui admet que, durant la période allant de 1941 a 1945, plus d'un million de Russes ou de Soviétiques (quatre fois les effectifs dela 1" Armée francaise du géné- ral de Lattre de Tassigny) ont servi sous l’uniforme allemand dans la Wehr- macht. Le premier a parler de la réalité de ces Osttruppen fut le major Milton Shulman, dans son célébre « La défaite allemande a l'Ouest ». Mais, dans ce livre écrit trés tot (1948), et faute de pouvoir connaitre les archives néces- saires, Shulman ne put, tout en le décrivant, que pres- sentir l'ampleur du phéno- méne. La lumiére se fit beaucoup plus vive grace a Jiirgen Thorwald dans « Liillusion ». Mais que de points encore obscurs en 1985 et qui ne seront sans doute jamais élucidés ? Les témoins ont disparu, « mal- heur aux vaincus», les archives restent peu ou prou ignorées, sont elles d'ailleurs toujours disponi- bles ? Osteruppen rons, Lithuanions, Lettons) n'ont jamais ait partie de Comme il est irritant aussi, en 1985, de retrouver quasiment toujours dans d'innombrables livres ou récits, en part culier ceux traitant de la Résistance en France des théses communes qui ne résis- tent pas I'analyse. Elles sont reprises, sans vérification ni contréle, d'auteur en auteur et semblent, en tout cas une vision trés déformée de la réalité — soit par fidé- Jité a un auteur (Shulman), soit par igno- rance réelle, soit sans doute pour des motifs moins avouables il existe heureu- sement des études remarquables 4’ objec- tivité comme celle de Lemoigne- Barbanceys publiée avec l'aide de I'asso- ciation des maquis de Haute-Corréze| Les principales théses ou erreurs sem: blent les suivantes Les Osttruppen auraient été recrutés de force dans les camps de prisonniers de Varmée rouge [entre juin 1941 et décem: bre 1941, les Allemands ont fait de 3.85 millions de prisonniers) par des_pres- sions : coups, tortures, famines. Cela est sans doute vrai... mais dans un nombre trés limité de cas sinon comment com- prendre ce qui suit comment, ayant recruté dans ces con- ditions, les Allemands auraient-ils pu faire confiance a tant d'hommes au point de les armer en si grand nombre. Un exemple : en janvier 1943 il y a déja sous les armes 176 bataillons et 38 compagnies indépendantes d’Osttruppen, soit Vquiva- lent de l'infanterie de 20 divisions. — pourquoi les Allemands auraient-ils pris la peine d'évacuer 28 486 auxiliaires {chiffre officiel} en se repliant du Kouban, ss Osttruppen. du 15 septembre au 9 octobre 1943, dans des conditions précaires pour leurs pro- pres soldats = comment expliquer que la Waffen-Ss, si sourcilleuse dans son recrutement, sfouvrit & eux jusqu’a compter 126 000 « Orientaux » (Russes, Ukrainiens, Cosa- ques, etc...) comme la brigade biélorusse Sigling qui devient le 1* juillet 1944, la 30.Waffen-Grenadier-Division der SS rus sische Nr.2) et arréta les Francais, en sep: tembre 1944, devant les approches de Bel fort, puis a Sélestat, et fut étrillée a Burn: haupt (en novembre 1944) ; elle se replie 4 T'est du Rhin en décembre et ses restes, sont reconstitués en une brigade en jan: vier 1945. — comment expliquer la fidélité incondi- tionnelle des deux divisions et demie de Cosaques suivant aveuglément leur géné- ral von Pannwitz et leur Attaman Kras- nov, jusqu’a leur reddition aux Britanni. ques du 9 au 11 Mai 1945 (unités dépen- dant de la Waffen-SS}. On pourrait multiplier les exemples qui infirment cette these. * Les Osttruppen sont souvent qualifiées « d’Armée Vlassov ». Ce général d’armée, authentique « héros de l'armée rouge », fut fait prisonnier au début de I'été 1942 ct devint alors anticommuniste, ou plutot antistalinien (il venait de voir ses troupes sacrifiées par Staline sur le front du Vol chov). A lui se ralligrent d'autres géné- raux soviétiques et de trés nombreux offi ciers et soldats. En réalité, Viassov resta pendant plus de deux ans un jouet dans es mains allemandes et ce n’est qu'en 10m donne par les Allemands & toutes les unités constituées de citoyens sovietiques servant sous V'uniforme allemand. Les Baltes (Bstho- TACTIQUES 13 © STAVROPOL kalmouks novembre 1944 qu'il put créer_une armée russe, dite armée Vlasov. Cette derniére fut composée de deux divisions lune faible partie des volontaires recrutés en Union soviétique] formées en janvier et février 1945. Elle resta sur le Front de Est, de méme que « l'armée ukrainienne de libération » qui ne dépendait pas de Viassov. Il n'y eut done pas en France « d'armée Vlasov + mais des troupes russes sous uniforme et commandement allemands. * Troisiéme thése souvent avancée : une trds forte désertion chez les. Osttruppen. En réalité, si les quelques désertions spec- taculaires qui eurent liew dans I’ex-zone libre ont beaucoup frappé, elles ne repré- sentent qu'environ 1 % des 75 000 com. battants d'origine soviétique stationnés en France en juin 1944 — Durant la période précédant le 1* aodt 1944, on peut relever les exemples sui vants : désertion de 96 Géorgiens le 23 avril a Périgueux, 40 4 Thonon en mai, 70 a Agen en juillet, 87 Tatars a Saint-Angel le 31 juillet. Ces maigres effectifs permi- rent la constitution d/au moins deux com- pagnies FTP (qui connurent, semble par la suite, le sort commun de tous I Osttruppen)'— une en Dordogne, la 222° compagnie FTP — une en Limousin (voir «A nous, Auvergne » par Levy, Cordet et Gengouin), la 13 compagnie tatare qui devient la compagnie Galyeff puis la demi-brigage AS de Haute-Corréze. — Apres le 1* aott, la retraite alleande devint débacle. Les troupes revenant du. Sud-Ouest, du Sud-Est, du Centre furent sans cesse harcelées tout au long de leur repli vers les Vosges et I’ Alsace. Chez les Allemands, et surtout chez les Osttruppen, désertions, redditions, révoltes se multi- pligrent. C'est ainsi que, dans I'Ain, un bataillon ukrainien, aprés avoir massacré son encadrement allemand, se rallia aux magquisards de Romans-Petit, avant d'apporter aux bataillons exsangues de la legion (1"* DEL} les renforts en hommes indispensables (voir : Yves Gras, « La 1" DFL-, Presses de la Cité). Mais il faut aussi constater qu’en position de force, & chaque fois, les Osttruppen furent impi toyables (maquis du Chaumard le 31 juil- let ou du Loris le 15 aot}. Voila, par conséquent points sur lesquels le lumigre est loin diétre faite et la discussion ouverte au_moins trois La dénomination d'Osttruppen (troupes de Est) doit étre affinée si lon veut com- prendre |il ne sfagit pas évidemment de porter un jugement de valeur] les motiva- tions de tous ces hommes. Cela parait avant tout comme la révolte de nombreu- ses minorités ethniques, surtout dans le Caucase, contre le pouvoir central russe Crest aussi, pour les autonomistes dautres régions, l'espoir de recouvrer une indépendance perdue (comme en Ukraine}. C'est enfin, pour les Russes et Biélorusses, une révolte contre le régime de terreur stalinien ow la foi dans le destin des quelques généraux qui les avaient commandés sur le champ de bataille. Le catalogue ne peut qu’en étre effleuré. I nen reste pas moins qu’en juin 1941, Varmée allemande envahissant la Russie soulevait un trés grand espoir chez des millions d’humains {entre autres, en Let- tonie, Lithuanie, Estonie, annexées par la force depuis peu) : se libérer du joug des Soviets. Des unités entiéres se rendaient sans combattre alors que d'autres lut- taient jusqu’au dernier homme. Mais, alors que les troupes francaises de 1792 communiquaient a l'Europe les idées de liberté, de fraternité, d’égalité, dans le sil- lage de la Wehrmacht suivaient les Ein satzkommandos coupables dans leur administration de I'Ukraine de massa- res, les responsables du Parti, comme Koch, se montrérent antislaves. La consé- quence fut, ds aod 1941, la renaissance formidable du nationalisme et du milita- risme russe que Staline eut I'intelligence ou l'opportunité de reconnaitre, de déve- lopper, de personnaliser, de valoriser et qui redevint ensuite le moteur principal de I'ame soviétique. La lutte devient alors non seulement le combat impitoyable de deux idéologies mais aussi de deux nationalismes particu- ligrement puissants. Malgré cela, jusqu’a Vet 1943, les ralliements a I'Allemagne furent fort nombreux et les « volontaires TACTIQUES 14 TACTIQUES 15 e « ROA ». LES RUSSES ans le pays de Caux, en Normandie, un caporal ‘manche} danse au son de laecordéon (BA) 2 [Vinsigne "ROA sur la Un caporal Cosague (voir les insignes de col) joue de la balalatha pour ses ccamarades. Un sergent esta c6t8 de lui sur la droite de la photo. En arrire, Tate nue, @ cbté d'un offcier allemand (ave un call), nous apercevons un off cier Cosague. Ces hommes se sont dja battus. Le caporal est décoré de ins ‘gre de combat d'infanterie. Loffcier porte insigne de combat des chars et la ‘médaille des blessés. Ils ont en effet appartenu a une unité blindée dans la région de Rschew comme lindique le badge commémoratfqu'ils portent sur la ‘manche : le profil dwn char frappé d'un + F» et surmontant un écusson de tissu bleu. La photo est prise en Normandie, (BAl. En Normandie, des soldats russes sont rassemblés dans le bureau de leur com: pagnie (BAI. Un soldat russe ow cosague joue de la guitare alors qu'un officer cosaque se repose. Au mur: des affiches sur Allemagne avec une inscription en evil que (BA), Toujours, en Normandie, des soldats russes jouent aux cartes. On reconnait ‘au moins l'un d'entre eu, le caporal qui dansait et qu'on a apergu sur la gat ‘che dans le bureau (BA), Les hommes de V'unité cosaque que nous avons trant le caporal avec la balalatha) servent une pidce de DCA d origine che '3.35 om Flak 22 1} »fabriqué par Skoda d'un calibre de 83,5 mm e 14 11 300 mdtres fen postion vertical). Tous ces hommes sont dco: 785 et sont issus pour la plupart de unite blindée de Rschew. L‘adjudant prés de la pidce de profil est décoré de Vinsigne de combat des chars et de la ‘medaille de 2° classe pour les Troupes de I Est. Le sous-lieutenant cosaque @ ‘gauche porte une décoration spéciale pour les Troupes de 'Est. Le lieutenant allemand sur ta droite est celui que nous avions vu, en arrire, ur la photo ol le caporal jouait de la balalaika, (BA). Un pew plus loin, un groupe de soldats de 'Bst portant un insigne d'une unite cosague cousu sur la manche vient assister @ une séance de cinéma... « Les Risque-tout » doublé en russe! (BA). i 16 TACTIQUES de I'Bst » lui restérent fid2les jusqu’a mai 1945 [il faut bien constater qu’a ce moment de l'histoire ils n’avaient plus le choix et qu'ils savaient quel serait leur sort sils étaient capturés par I'Armée rouge — c'est une des raisons pour les quelles les Allemands les tran: nt sur le Front de lOuest). Mais qui done étaient ces Osttruppen? Pour s'y reconnaltre comme pour parer aux. difficultés linguistiques, les Alle mands les avaient rassemblés en huit groupes ethniques, chacun étant doté d'un caret de solde les identifiant. Shul- man aurait pu, en étudiant la composition de la 276, Infanterie-Division en Norman- die, reconstituer le puzzle 1. Ukrainiens, Russes blancs, Rhuthe- 2. Cosaques : du Térek, du Don, du Kou- ban, de Sibérie. 3. Arméniens (chrétiens) 4. Azerbaidjanais (musulmans du Cau- case) 5. Géorgiens (Adjars, Svanes, Lazes, Gourilles, Imeretins, Kachetins, Min’ gréliens, Ossétes du sud) 6. Caucasiens du Nord (Abchazes. Ady- ges, Tchetkesses, Kabardines, Balkars, Karaches, Tchétchénes, Ingouchs (les Tehetchénes et les Ingouchs sont deux peuplades qui ont été anéanties. par Staline aprés la guerre), Koumyks, Nogayes, Avares, Achvaches, Bagoula- les, Botliches, Chvarchines, Didoilles, Godobérines, Karatines, Tindales, ‘Tchamalades, Dargines, Kaitages, Kou- batchines, Lakes, Lezgines, Agouls, Cachours, Routoules, Tabasaranes, Oudines, puis les Kurdes, les Taly- ches, les Tates et les Ossétes du nord} 7. Turkistanais (Karapalkes, Kazakhes, Kirgizes, Tadjiks, Turkmenes, Ouz baks plus quelques tribus : Beloudjes, Dounganes, Iraniens, Kachgares, Kou- ramines, Chougnanes, Tarantches, et Tatars de l'Est) 8. Tatars de la Volga (Tartars d’Oufa, Tatars de Kazan, Bachkirs, Maris, Mordvines, Tchouvaches " parlant tatar, Oudmourtes} Les unités constituées pouvaient se récla- mer d'un de ces groupes ethniques princi- paux et étaient identifiables grace a un écusson de bras : (R.0.A} * POA | ROA) pour « Rousskaya Osvo- boditelnaya armya » (« armée russe de libération »} ; Nordkaukasien ; Aserbeids- chan; Armenien ; Georgien ; Idel-Ural (Tatars de la Volga) ; Turkistan ; Bergkau- heasien. * Au point de vue militaire, ces volontai- res de l'Est optaient (?) pour deux types affectation possible : les auxiliaires ou « Hiwis » (abréviation de Hilfswillige) et Jes combatants. Les effectifs furent, tres vite, trés importants = fin 1941 : 900 000 hommes — début 1943 ; 800 000 Hiwis et 150 000 combattants {176 bataillons et 38 compa- es); = juin 1943 : 800 000 Hiwis et 200 000 combattants ; = octobre 1944: 1.000.000 d'hommes dont 102 195 Caucasiens — mai 1945 : 700 000 hommes. ¢ CAUCASIENS On wot ici des volontaires caucasiens. Ils portent sur la manche Tinsigne Bergkaukasien (Cau ‘case de la montagne). Cette légion sera ensuite scindée en Nordkaukasien (Caucase du Nord) et ‘en Aserbeidschan. On volt ici, & gauche, un ‘capitaine caucasion (remarquer les insignes de collet et les pattes 'epaule etroites propres @ ces tunités). Face a ce capitaine, se trouve un lieute nant allemand, officier de liaison aupres du com. rmandant de compagnie caucasien. 1! s‘agit d'une compagnie du bataillon caucasien rattaché a la 17. Luftwaffen-Felddivision en garnison entre Rouen et Le Havre en 1944 (BA), Btant donné les pertes continuelles dues a la guerre, le total des effectifs doit appro- cher le million et demi {voir « Foreign Volunteers of the Wehrmacht 1941-45 », Osprey Publishing, Londres, 1983) La_14.Waffen-Grenadier-Division der SS fukrainische Nr.1), division de volontaires uukrainiens de la Waffen-SS est créée en mai 1943; elle sera anéantie dans la poche de Brody (au nord-est de Lemberg, ou Lvov) entre le 16 et le 22 juillet 1944 it elle perd 7 000 hommes face aux for ces de Koniev. La division sera reconsti- tuée avec les convalescents, les survi vants et des volontaires en réserve, en septembre 1944. Elle reprendra le combat en Slovaquie et en Autriche en 1945. Durant le second semestre 1943, sur Yordre de Hitler, tous les volontaires de V'Est furent transférés du front oriental vers les autres théatres d'opération : Nor- vege, Pays-Bas, Belgique, France, Italie {la 162, Infanterie-Division dite turkméne) Yougoslavie {la division cosaque von Pannwitz en septembre 1943). Les divi sions baltes rattachées a la Waffen-SS se battirent sur leur sol national jusqu’a la capitulation en 1945 dans la poche de Courlande et des maquis y subsistérent bien longtemps aprés la guerre TACTIQUES 17 ee Soldat Soldat 1€ CI Caporal Sergent Sergent - chef Adjudant IS Sous-lieutenant Lieutenant Capitaine 110 30 QUUU BAHOO BE bo Commandant Lieutenant- colonel Colonel Général- major Général - lieutenant Pattes dépaule et insignes de collet des Osttruppen. Asiatiques et Caucasiens : — insignes de collet en tissu rouge avec barre et liserés en tssu blanc wepattes d'épaule de soldat d sous-lieutenant, fond gris avee passepoil rouge, barres blanches, de lieutenant a commandant les tresses sont argentées avec des passants dorés pour capitaine et commandant (il n'y a pas d'insignes de grades au-dela car les Ostlegionen ne sont formées que de bataillons). Russes et Ukrai hniens + ~ insignes de collet noirs, pas de passepoi et liseré blane pour les hommes de troupe et les sous-offciers ; liseré et passepoilargenté pour les offcies Jusqu’a colonel’ liseré, passepoil et boutons dorés pour les généraux ; — pattes d'épaule, noires avec passepoil rouge pour tous grades ;barres et « clous» blancs your hommes de troupe et sous-oficiers: de sous-lieutenant & colonel, iseré rouge et «clous » dorés ; galons dorés en zig-zag et « clous » dorés. Cosaques Polpattes d'épaule identiques d celles des Russes et Ukrainiens ;insignes de collet rouges avec lances blanches croisées, bordure vert foncé pour les hommes de Troupe et sousoffcies, blanche ou argentée pour les oficiers. Les pattes dépaule des Russes, Ukrainiens et Cosagues sont fortement inspirées de celles de Varmée tnarbte £2 partir du 15 janvier 1948, Stalineréintroduira dans Armée rouge des pattes d'épaule copiées sur celles de Armée du Tsar et qui deviendront ainsi res proches de celles des Osttruppen |. En ce qui concere les insignes de grades des Asiatiques et Caucasiens, il sagit d'une création (sauf pour les pattes dépaule Jusqu'a sous-leutenant, semblables 2 celles des Russes) — dessin 39/45 d'aprés Carlos Caballero Jurado. TACTIQUES 18 TACTIQUES * GEORGIENS 20 TACTIQUES Les auxiliaires ou « Hiwis ». Il est facile d'omettre ou de mésestimer Vutilité de ces centaines de milliers dlauxiliaires sur qui les projecteurs de Vactualité n‘ont pas eu l'occasion de se braquer. Et pourtant...? Présents en grand nombre dans toutes les grandes unités allemandes (divisions, dlarmée}, on les trouvait essent dans les services de ces unités. On en retrouvait méme dans les divisions de la Waffen-SS (on en comptait entre 300 et 500 dans chacune d'entre elles}; ainsi le général Kurt Meyer, commandant la 12.SS-Panzer-Division « Hitlerjugend », sot tit ‘vivant de la poche de Falaise grace a son fidéle ordonnance, le Cosaque Michel [voir « Grenadiere » de Kurt Meyer). Ils servaient aussi dans des services géné- raux tels le train, les bataillons de travail- leurs (Bau-Bataillonen}, etc.. Le role des services dans toutes les armées du monde est essentiel pour la tenue au feu des unités combattantes. Tl faut, en effet, qu'un flot incessant de ravi taillement (nourriture, munitions, etc) parvienne aux premiéres lignes (dans la division d'infanterie britannique, la tran- che divisionnaire comptait plus de 4 000 hommes pour dégager un effectif combat: tant d'environ 15000 hommes}. Les Hiwis étaient donc bien un rouage impor- tant de la machine de guerre allemande, quiils soient conducteurs de chevaux, brancardiers, dans la Flak, etc. Pour cha: que poste ainsi tenu par un Hiwi, c'était tun Allemand qui recevait une autre affec- tation, alors qu’a partir de 1943 la crise d'effectifs, dans Varmée, sera réelle, mal gré un total imposant d’hommes mobili sés. C'est pour cela que, parmi les prison- niers faits par les Alliés figureront tant de non allemands (volontaires de l'Est mais, aussi Polonais, Tchéques, Italiens) Les Osttruppen. Les seules portant ce nom sont les unités de combat, presque toujours de la taille du bataillon. Elles étaient organisées en uunités de l'Est autonomes avec un enca- ddrement allemand (souvent double par un ‘encadrement autochtone). On peut pen: ser qu'il existait deux types d'unités = Ie bataillon de combat (a 4 compa: gnies) comme le bataillon d'infanterie allemand type (708 hommes} ; — 1a légion dont le bataillon comptait en principe 6 compagnies (5 normales et 1 de travail) soit environ 1 000 hommes. Les Allemands avaient ainsi constitué 6 légions qui, a la fin de 1943, comptaient les bataillons suivants = legion arménienne, 9 bataillons : 808, 809, 810, 811, 812, 813, 814, 815, 816. — legion azerbaidjanaise, 8 bataillons 804, 805, 806, 807, 817, 818, 819, 820 = légion géorgienne, 8 bataillons : 795, 796, 797, 798, 799, 822, 823, 824 ~ legion turkméne, 15 bataillons : 450, 452, 720, 781, 782, 783, 784, 785, 786, 787, 788, 789, 790, 791, 792. — légion nord-cauicasienne, 9 bataillons 800, 801, 802, 803, 835, 836, 837, 842, 843. — Tatars de la Volga, 7 bataillons : 825, 826, 827, 828, 829, 830, 831 ¢ INSIGNES Nori AZERBAIDUANA se] Nl ARMENIENS GEORGIENS ruatitras TURKISTANAIS TATARS DELAVOLGA Jaune aor Blane Move Bleu foncé HE Zovorce Bie cet Ee ‘Six écussons de manche indiquant les nationalités des volontaires des « Ostlegionen » — Nordkaukasien (Nord-Caucasiens), vert dans le haut avec wn croissant et des étoiles blancs, Ie reste de lécusson est rouge ; — Aserbeidschan (Azerbaidianais), blew-ciel en hhaut, rouge au centre {avec un eroissant et une étoile blancs}, vert en bas; Armenien {Armeniens, il est, de haut en bas, rouge, blew foncé, orange, les lettres sont jaunes oran ‘g6es sur fond noir ; Georgien (Géorgiens], il est rouge avec un quartier noir et blanc : Tur: kkistan (Turkistanais), il est vert avec l'nscription « Tenerie biz Meneni » (« Biz. Alla Bilen » dans autre version) en jaune d'or, la mosquée est blanche avec les deux petites cou poles jaune d’or et la grande coupole blanche et bleu-foncé, l'inscription « Turkistan » est en blew foncé ; — Idel-Ural (Tatars de la Volga), la bordure est jaune dor, Vcusson est blew en haut et vert en bas, la fléche et les cimeterres sont blancs et l'inscription jaune d'or. On remarquera que la forme de l’écusson des quatre premiers insignes est standardisée. La pré: sence de croissants de lune dans trois d’entre eux rappelle que les membres de ces légions sont musulmans. Les Arméniens et Géorgiens sont chrétiens. Les membres des Ostlegionen portent leur insigne sur la manche droite alors que les Russes et les Cosagues les portent plus généralement sur la manche gauche, (doc. 39/45). TACTIQUES 21 e INSIGNES ‘Sorgent-chef d'une unitéturkistanaise en garnison pres de Deauville en Normandie. Il porte sur la ‘anche I'insigne de la legion de Turkistan qui représente une mosquée blanche sur fond vert ‘avec le texte « Turkistan » en vert foncé et « Biz Alla Bilen » («Nous avec Dieu ») en lettres dorées. La mosquée représentée est celle de ‘Samarkande. Cet insigne est le plus courant, ila &6 introduit en 1942 aprés avoir été créé par le ‘sous: lieutenant Kasim et 'Obermullah Nachim. 1 fut distribué pour la premire fois aux volontaires rassemblés au camp de Radom le 19 septembre 1942 (6 000 exemplaires distribués). Deux autres ‘modeles moins courants furent aussi distribués, Yun d'entre eux reprend le drapeau de la légion {rouge en haut, blew en bas avec un arc et une fle ‘che blancs), Vautre est du meme moddle que celui {que nous voyans sur la photo mais avec un texte different: » Tenri Biz Menen !» (x Dieu avec hous », en turkistanais) (BA), Linsigne assez. rare d'une unité de nord: ‘caucasiens {appelés ici « Bergkaukasien » — Cau- cease de la montagne) représentant un monstre a trois tétes jaune sur fond bleu. Ces hommes appar. fiennent au batailon caucasien rattaché ale 17-Luftwaffen-Felddivision en. garnison pros du Havre, en Normandie (BA) Un caporal russe montre ici sur sa manche lis ne « ROA « (qui signific Rousskaia Osvobodté telnaia Armia : ‘Armée russe de libération’. I! reprend les couleurs de la Russie tsarite: une ‘croix de Saint-Andre bleue sur fond blane avec un bord rouge. Le fond de 'insigne est ici noir avec les letires « ROA »en jaune, ce qui est asse2 rare le fond est généralement gris (BA). Zz < ee 2 s 4 ~ & 2 a z g oS [ea — e My] - rR =) Q eal oO < | 24 L/armement de ces unités était en prin- cipe l'armement russe capturé avec, entre autres, d’excellents fusils semi automatiques Simonov ou Tokarev (dont la Wehrmacht n’avait pas I'équivalent jusqu’au Sturmgewehr mis en service tar- divement en 1944) Ces troupes apparurent sur le territoire francais (Bretagne, Centre) dés septembre 1943 et leurs effectifs gonflérent trés vite Citons Beaudot (« Libération de la Breta: gne »] :« un nouveau et grave sujet de plainte, voire de panique, surgit avec Varrivée d'unités de Russes, Géor- giens, Tartares et Kalmouks, qui mul- tiplient les actes de violence. Fin octo- bre 1943, 500 Mongols commettent journellement des vols a main armée dans la région de Plancoét ». (Plan- coat : Cotes du-nord} Le 6 juin 1944, les Osttruppen et unités rus ses comptaient en France 75.000 hommes formant 72 bataillons d‘infanterie et des uni- {és diverses comme le 621° groupe d’artilerie en Normandie. Le tout était sous un com: ‘mandement indépendant assuré par le géné- ral von Niedermayer (remplacé en juin 1944 par von Heygendorf]. Von Niedermayer ‘avait la haute main sur ces unités qu'il répar- tissait sous des commandements différents, en fonction des missions qui leur étaient assi- grees. ‘On peut distinguer : 1. les unités res- tées sous son commandement direct ; 2. les unités placées sous le comman dement de OB West ; 3. les unités placées sous Vautorité du Gouverne- ment Militaire de la France. 1, ALLyon, la division mére, composée de 5 régiments qui répartit ses unités et ses dépots un peu partout sur le territoire francais, mais surtout dans la zone sud. 2. Un nombre important de bataillons est mis a la disposition de '0B West (von Rundstedt} : 23 a la 7* Armée dont 8 dans e Cotentin, 20 en aoat a la 19* Armée. Ils. étaient répartis raison de 2 ou 3 par divi- sion allemande et intégrés dans les régi ments d'infanterie comme 3* ou 4° batail Jon (II/IR ow IV/IR). Ils recurent pour mission essentiellement la défense cotiére sur [Atlantikwall, comme dans le Coten- tin ou des ports forteresses comme Cher- bourg, Brest, Lorient, etc... Ils combatti ent contre les armées alliées (Améri cains, Britanniques, Canadiens, Francais) aussi bien en Normandie, qu'en Bretagne et en Provence. Les dénombrer est tache fastidieuse et presque impossible mais leur identifica: tion prouve leur existence et leur réali Elle n’est pas facile, en plus, les auteurs établissant rarement une relation entre eur numéro propre et leur subordination 4 une unité allemande ou... mélangeant allégrement leurs numéros. Voir notre tableau trés incomplet et sans doute por: teur d'inexactitudes. Les troupes alliées les trouveront partout devant elles, durant la premiére partie de la bataille de France, c'est--dire sa libéra- tion, de juin a mi-septembre 1944, Das le début d’ Overlord, les parachutistes américains des 82nd et 101st Airborne Divisions luttérent durement prés de TACTIQUES LES OSTTRUPPEN EN FRANCE Groupe ethnique cosaque uke. cosaque uk osaque Uke, propre 231 429 4a 561 633 634 635, a2 643 661 unite allemande 25.Armee Korps 7261871610 11/7261 TIV920.1R/248.1D 7361R/7161D TVis82.1RF 73918.7091D localisation Bretagne, Lorient Normandie, Outstreham Normandie, Grayelmer Normandie, Flamanville farnison de Brest Bretagne repli sur Lorient Normancie, Brchal Normandie, Ouistrcham Jessey Provence, Anthéor Normandie, est du Cotentin ‘eorgien 735 séorgien vd eorgien 738 ord-catcasien 800 ‘arménien 812 szerbatdjan 807 arménien hore-catcasien Sainte-Mére-Eglise contre le 795* batail lon géorgien basé a Turqueville. Les sur- vivants de ce bataillon, regroupés par le colonel von der Heydte (6.Fallschirmiger- Regiment} combattirent vaillamment avec cce régiment jusqu’a la chute de Carentan, selon les propos de von der Heydte. Les Américains @ Omaha, les Britanni- ques sur la plage Gold, les commandos frangais de Kieffer se heurtérent a ces tunités sur les plages {au Hamel, & Asnel- les, Ouistreham). Ils en retrouveront diautres sur presque tous les points du front tant en Normandie (a Cherbourg, dans le Cotentin, au Mont-Castre) qu’en Bretagne (Plelo, Saint-Brieuc, etc]. Il est vrai aussi que GOG allié comptabilisait 20 000 prisonniers « Ost » le 25 aot De méme, sur le front sud-est, en mettant pied sur le sol provengal le 15 aoat 1944, les Commandos d'Afrique du colonel Bouvet trouvérent devant eux des élé- ments de deux bataillons « Ost » et furent témoins d'actes d’atrocité commis par ces derniers, a tel point que le colonel Bouvet, fit fusiller séance tenante un prisonnier {voir Patrick de Gmeline). Au terme de eur poursuite effrénée de la 19.Armee, les Francais seront ralentis et obligés de sfarréter devant les Vosges et Belfort en septembre et ce, devant les coups d'arrét assénés par la 11.Panzer-Division et la nouvelle 30.Waffen-Grenadier-Division der SS biélorusse du général Sigling. On peut affirmer que les Osttruppen n’eurent pas sur Ja bataille terrestre une trés_ grande influence, comme toute Vinfanterie allemande | d'ailleurs. Ces bataillons d’infanterie, dépourvus pour la plupart de moyens de déplacement, furent écrasés par la puissance matérielle des Alliés, cloués par le feu de I'artillerie, submergés par les unités blindées et motorisées, volatilisés par les bombarde- ‘ments aériens. L’histoire a surtout retenu dans ces batailles de I'été 1944 le role et V'influence des unités blindées (Panzer divisionen de Varmée et de la Waffen-SS) 1V/765.1R/242/1D 1918 1R/242.1D IVI917 1R/242.1D russe (731 IRI7LLID ITLuftwaffen-FD Normandie, Coutances/Seint-Ld Vannes puis StNazaire Brest en sept.4d, en Follande StintTropee Hyeres, Porquerolles Cap Négre Levant Pt.Cros. tembouchure de la Seine ‘Normandie, Pays de caux et des divisions parachutistes. Les autres divisions d'infanterie, & part peut-étre les 352" et 353", sont souvent tenues pour quantité négligeable mais elles payérent le prix fort et furent impuissantes, malgré leurs sacrifices, a endiguer le raz de Un nombre important de bataillons fut affecté a la lutte contre la résistance, sur- tout en zone sud, sous le commandement du gouvernement militaire de la France {von Stilpnagel). Sous I'uniforme alle- mand, c'est une cohue internationale inguiétante qui occupe le sol frangais et en particulier I'ex-zone libre. On y groupe Cosaques et «Mongols» au camp de Coétquidan en Bretagne dés l'automne 1943. Mais partout la liste est impression- nante, En novembre 1943, 800 Géorgiens et la brigade nord-africaine de Ponsot ‘occupent Périgueux ; 1 800 Russes sont en juillet 1944 a Bergerac. Mais ce sont aussi les Ukrainiens au Puy, Azerbaidja nais a Rodez, les Géorgiens Mende, les Indous autour du bassin d’Arcachon. Ils sont aussi a Montauban, Toulouse, Saint Gaudens, Séte, etc. ‘Tous vont participer activement a la lutte contre les maquis, comme la division Brehmer, venue dui Bordelais qui inter- vient dans le Bergeracois, le Sarladais, tune partie de la Corréze. Les bataillons «Ost» sont de toutes les batailles; & Saint-Marcel en Bretagne, 3 bataillons dans le Vercors, 2 bataillons au Mont- Mouchet et a la Truy@re, au Mont-Gargan en Limousin. De toutes les forces desti nées a «la lutte anti-erroriste »: Alle- mands de la Wehrmacht, Waffen-SS, bataillons « Ost», Milice Perrot (en Breta gne|, Milice Darnan, les Osttruppen ne furent pas les moins acharnés et les moins brutaux. Voici quelques unes de ces uni- tés dont le sillage est fait d'exécutions, diincendies, de pillages. Un seul exem- ple: les unités parachutistes Osttruppen qui sautérent sur Vassieux-en-Vercors y supprimérent toute trace de vie en quel- ques heures (voir tableau). TACTIQUES 25 ‘Assez. peu de ces hommes purent rejoin dre lAllemagne, la. plupart des unités ayant été disloquées. Assiégés dans les ports forteresses, prisonniers des Alliés prisonniers de la Résistance, tués dans les combats, victimes parfois ‘de quelques exécutions sommaires comme & Poitiers, leur campagne de France s'achevait en Berézina. Les survivants furent réorganisés dés octobre/novembre 1944 et ils entrérent pour la plupart, soit dans la Waffen-SS, soit dans T'armée Vlassov, soit dans Varmée ukrainienne En mai 1945 vint le « Crépuscule des Dieux. Pour les 700 000 ex-citoyens soviétiques sous uniforme allemand encore engagés sur tous les fronts, c'était la fin de « I'lllusion ». Ils essayérent par tous les moyens de se rendre aux Occi- dentaux et y arrrivérent en grand nom bre. Si, en Tchécoslovaquie, l'armée rouge captura une division, la 2° d'Ukraine (Diatchenko), les autres — 1" russe (Bouniatchenko), 2* russe (Sveriév), 1 d'Ukraine (Chandrouk) — purent rejoindre les lignes américaines ou britan- niques, de méme que le corps de cavale- rie cosaque de von Pannwitz. La 162*1D | russe turkmene fut, elle, capturée en Italie. Tous allaient connaitre un sort commun. Prisonniers faits en France, déserteurs des Osttruppen, prisonniers'de la d nigre heure, tous furent livrés par les occidentaux a I'Armée rouge. Le chef ukrainien Chandrouk persuada les Occ dentaux que ses hommes étaient des Gali ciens « ex-Polonais ». Ce furent les seuls a ne pas étre livrés, avec les Baltes. Une sigantesque chasse aux Osttruppen fut organisée jusqu’en 1947 par les occiden: taux dans tous les camps de prisonniers et dans toute l'Europe (Scandinavie, Pays bas, Belgique, France, Italie, Allemagne) Des milliers ‘se suicidérent au moment d'etre livrés. L'oubli et le silence tombé- rent sur les autres comme une chape de plomb, le rideau se soulevant a peine pour I'exécution publique des chefs Viassov et ses lieutenants en 1946, von Pannwitz et Krasnov en 1947. On en eut encore d'autres échos, de 1949 1952, dans d’apres débats a Vassemblée natio: nale francaise, l'Union soviétique exi geant les 815 ou 825 de ses ressortissants, qui avaient obtenu le statut de réfugiés politiques contre la liberté de quelques malheureux « malgré nous » qui avaient &é identifiés dans les camps ou gédles soviétiques. Quelques rares informations apprirent aussi au monde que des peuples Aétruit le maquis du Chaumard (Morvan) éorgien SIRE: Sissone en mai 1944 Fegion tatare colonne von Sesser Haute-Corréze, Haute Vienne (Auvergne, Limousin) legion Azerb, colonne von Sesser Auvergne Limousin Ukerainiens 1 batallon pris au Puy le 18 aoat et Estiravelles (19 au 22) Ukrainiens Ukrainiens Ivngs.1Rs Bgletons venant du Languedoc! ‘Quercy (aod 1944) Bretagne, pris & Brest Bretagne, pris & Plelo (St-Brieuc) le Ukrainiens Ukrainiens WR Mitte, TVR Mitel 1 bataillon pris & Rimont (Ariége| le 22 aoat venant de Seint-Gaudens, 1 bataillon pris & Cholet le 23 aod, venant de Séte sgernison de Rodez, détrute dans le Gard et Herault 2 bataillons détruits au combat de Brouaet dans le Gard le 27 a legion Azerb, Appendice : dans les rangs de la Résistance francaise, surtout chez le FTP, combattirent de nombreux Russes (et Polonais) qui furent de valeureux soldats de la Résistance. Prisonniers de guerre évadés des camps, travailleurs de ‘Organisation Todt ou des unités de travail (par- fois ex-Osttruppen), leur histoire n’entre pas dans le cadre de cette étude. Leur combat n’était en rien celui des Osttruppen. Pour en savoir plus : entiers comme les Tatars de la Volga avaient &é déportés en Sibérie Quarante ans ont passé. L’histoire tient toujours la un de ses mystéres Guy Lalann (avec quelques précisions techniques de Georges Bernage) + Major Milton Shulman, « La défaite allemande a YOuest », 1948, * Jorgen Thorwald, « L'tlusion », Albin Michel, Pari, 1975 Stein, « La Waffen-SS » (poche) Lemoigne/Barbancey, « L'AS en Haute-Corréze 42-44 » LévyiF. Cordet, « A nous, Auvergne » LLoupias dit » Bergeret », « Messages personnels (AS Dordogne sd] R. GrennevilleP. Ingouf, « La bataille de Cherbourg », Heimdal Yves Gras, « La 1 D.F.L. » Les Presses de la Cite, Paris, 1983, Paul Gaujac, « Bataille et libération de Toulon ». Patrick de Gmeline, « Les Commandos d'Afrique », Les Presses de la Cité, Paris * Carlos Caballero Jurado, « Foreign Volunteers of the Wehrmacht 1941-45 », Osprey, Londres, 1983 + Wolf Dietrich Heike, « Sie wollten die Freihelt, die Geschichte der Ukrainischen Division 1943-45 », Podsun Verlag ‘Joachim Hoffmann, « Die Ostlegionen 1941-1943 », Verlag Rombach, 1976, 26 Deux soldats géorgions du 797* bataillon ont &té capturés au sud du Mont Castre (au nord-est de Coutances en Normandie} le 15 {juillet 1944 par des soldats américains de la th Armored Division. DIEPPE Veulettes ==) 835 FLAMANVCL Georg. 795 ——) 649 Ost s 561 0st. te E [Nord caucasiens) nouen PB (OUISTREHAM Oo, TACTIQUES Prisonniers Le 25 juillet 1944, entre Coutances et Saint L6 en Normandie, les Américains ont laché un tapis de bombes écrasant les lignes alle mandes et permettant ainsi la percée de «Cobra », Le 2 aotit 1944, la percée américaine a eu lieu. Des hommes de la Brigade russe Bou nniatchenko, qui était en garnison a l'ouest et au sud de Coutances, ont été capturés. Cer tains sont assez dgés, d'autres ont des traits mongololdes. Tous sont inquiets et ne se réjouissent pas d’avoir été capturés : ils sont encore plus attristés de leur nouvelle condi- tion que la moyerme des prisonniers alle mands. Ils se doutent probablement du sort tragique qui les attend maintenant. 28 VETERANS LE GENERAL GALLAND A PARIS Adolf Galland, général de la chasse allemande de 1941 a 1945, l'as aux 104 victoires, a Paris... Cela n‘aurait rien de bien extraordinaire, La France n’étant que I’un des multiples pays ou le général se rend réguliérement au gré de ses voyages : homme public depuis un demi- siecle, Galland est connu dans le monde entier par tous ceux que passionnent I'aviation et aire du dernier conflit mondial. A 72 ans, Adolf Galland exerce encore offi- ciellement I’activité de « Industrieberater » (1), qui 'améne a étre consulté par nombre de sociétés tant allemandes qu’étrangéres (en particulier américaines). Mais, en ce milieu de Juin 1985, sa venue a Paris a un but bien précis : la sortie, a I’occa- sion du Salon de I Aviation, de la premiere version intégrale de son livre « Les premiers et les derniers » (Die Ersten und die Letzten), traduit déja dans de nombreuses langues. Publié peu de temps apres la guerre chez Robert Laffont, en 1954, le célébre « Jusqu’au bout sur nos Messerschmitt » n’était qu'une version écourtée et traduite parfois d'une l'histoire mili manieére discutable sur le plan technique. (1) Conseiller industriel Travaillant @ un ouvrage global sur les pilotes de chasse de la Seconde Guerre, francais, allemands et anglais, j'avais depuis longtemps le projet de rencontrer le général Galland, qui avait de son coté accepté de principe de préfacer la partie de mon futur livre consacrée aux As de la Luftwaffe. On peut étre Francais et histo- rien, et éprouver de l'admiration pour ceux de ces soldats autrefois adversaires, dont la noblesse de sentiments et de con- duite forcaient deja a I'époque 'estime de ceux la méme qui les combattaient : tel est_incontestablement le cas d'un Adolf Galland, Ce projet de rencontre done, préparé par plusieurs entretiens téléphoniques et un Echange de lettre, allait se concrétiser le 9 juin. Le général avait lui-méme fixé le rendez-vous : & son hotel, juste avant son départ pour I’Allemagne. Entrevue rapide mais intime, loin de la foule, en présence de son seul éditeur francais, ‘Yves Michelet Mais le hasard, qui n'est pas neutre, me réservait mieux. Deux jours avant Varri- vée du général a Paris, au cours d'une réception offerte par un éditeur améri- cain au Musée de I'Air pour le peintre de Vaviation Paul Lengellée, mon voisin {nous habitons le méme immeuble), ce dernier me dit en souriant — Saver-vous qui vient chez moi ven- dredi... ? Non... ? Eh bien, Galland, Gal- land lui-méme | Le général avait en effet exprimé le voeu de connaitre l'auteur du tableau ornant Ja jaquette de son livre, tableau représen- tant la mort du commandant Mouchotte, et figurant en bonne place au Musée de Air, Et, tout naturellement, l'entrevue devait avoir liew au domicile de Paul Lengellée ; en d'autres termes, six étages au-dessus de ma téte ! Accord est immé- diatement conclu avec Paul Lengellée je serai présent. CCicdessus a gauche, de haut en bas : — Adolf Galland est souslieutenant des 1984 dans la toute jeune Luftwaffe, if participe a la guerre d'Espagne puis, apres la Bataille d'Angletere oil sillust tte de la chasse allemande en novembre 1942 et devient alors général alors qu'il adéja 97 vi ilprend la loires homo: Toguées. En janvier 1945, il reprend le commandement d'une escadrile. Enire oes deux photos que sépa: rent plus de quarante ans, Uhomme n'a presque pas change, le sourire est le méme (photo coll. 39/45 et M. Glasson). Cisdessus @ droite : — le colonel Molders (a droite) et le liewtenant-colonel il n’est pas encore général) Galland se renconirent en France (photo coll. 39/45). eee Dis le vendredi, & partir de 10 heures et quart, je guette par la fenétre 'arrivée du général, qui doit obligatoirement passer au milieu des pelouses de la cour inté- rieure, Appareil photographique armé, je sursaute & chaque nouvelle silhouette... A 10 heures 40, enfin, trois personnes s'inscrivent dans mon champ de vision la premiere, habillée de rose, est la jeune Madame Galland; la seconde, Yves Michelet, l'éditeur, et la troisiéme, lége- rement en retrait, vétue d'un complet VETERANS été clair, le général Galland lui-méme. Porte-document sous le bras, légérement vouté, Vancien général de la chasse péné- tre dans limmeuble, sans soupgonner que, du 1* étage, juste au-dessus de lui, je prends photo sur photo ! Quelques minutes plus tard, je sonne chez Paul Lengellée, et suis introduit dans le salon-atelier du peintre par son Epouse. Je me trouve alors face a face avec l'un des plus célébres soldats de la Seconde Guerre, I'un de ses derniers authentiques grands témoins, dont le role personnel dans la conduite de la guerre aérienne a éé primordial. Sans doute Adolf Galland ne saura-til jamais, a quel point je suis ému, je l'avotie sans aucune honte. Il s'est levé et nous nous serrons la main, cependant que je le salue en allemand, en lui disant ma fierté de faire sa connaissance. Il sfexclame alors en riant — Mais il parle trés bien allemand ! L’homme n'a pas changé, hors I'age qui ne I'a ailleurs pas vraiment marqué. Le visage, le nez cassé par I'accident, la célé- bre moustache : Galland est parfaitement reconnaissable. L’heure qui suit est pone- tuée par les conversations a batons rom- pus, les sourires, le Champagne : le géné- ral avoue en riant qu'il adore ce breuvage typiquement frangais depuis fort long- temps! Paul Lengellée, plein de verve, contre de haut em bas :— 7 juin 1985, Adolf Gand Rol Leng; 13 jun 185 ie inéral Galland examine t comente le Fi eh de Pum de «ses» ancens ple, le Laut nant Kru Gmelin, tombé le 9 juin 1944 [qua ante et un ans pis tt, jour pour our} dessus Boron, pendant fa batalle de Norman dhe. A gauche, Parck de Gnelin. ~ De pa hea droite: Patrick de Gmetne, Frau Galland, fe gineral Galland, Wladimir de Gmein. Chedessus : — le 9 juin 1985, il n'a pas vraiment changé (photos M. Glasson]. montre ses oeuvres, les commentant lar- gement en émaillant son propos d’anec- dotes. Madame Galland, qui parle fran- ais, se montre vivement intéressée par Fart en général et la peinture en particu- lier. Le grand artiste qu’est Paul Lengellée sort de ses cartons les aquarelles repré- sentant des avions civils et militaires de tous les temps et de tous les pays, saisis- sants de précision, de vie, animés pourraiton dire sur des fonds de ciel mélant toutes les nuances de la palette. ‘Quelques navires, des chemins de fer de la premiere époque de artiste, se mélent aux « vieux coucous » et aux jets superso- niques. Galland admire, questionne, immuable- ment souriant. Un détail cependant finit Bar me frapper, de par son absence : pas le cigare ! Celui pour qui un mécanicien attentionné avait installé un allume-cigare et un cen: drier dans le cockpit pourtant étroit de son Messerschmitt 109, ne fume plus | Seule, mais frappante conséquence des années chez l'un des plus grands fumeurs, sans nul doute, de aviation de chasse internationale... Je regarde cet homme, que tant d'autres, jeunes et moins jeunes, combattants et non combattants, admirent pour sa car igre, sa droiture; cet homme qui a connu, fréquenté les chefs du III* Reich, qui n'a pas hésité, souvent, a les contre- dire, mais que tous, amis et adversaires, ont respecté et respectent toujours. Un soldat, seulement un soldat, mais doublé d'une intelligence aigue de son métier Il est presque midi. Le général et Frau Galland sont attendus; ils prennent congé. Un dernier mot =A dimanche ! Paul Lengellée me confie quelques ins- tants plus tard = Presque tous les pilotes francais, et méme des Britanniques, sont passés par ce salon, Mais jusqu’a ce jour, aucun Alle- mand : Galland est le premier ! Le lendemain 8 juin, au Bourget, installé derriére une table au chalet du « Fanati- que de l'aviation », Adolf Galland signe plus de 200 livres en... deux heures seule- ment. Beaucoup d’anciens, mais aussi nombre de jeunes, voire de trés jeunes. IL est étonnant de voir a quel point reste conn, presque deux générations plus tard, celui qui était général a trente ans, en... 1941! Chacun demande un détail, quéte une parole. Le général se montre aimable avec tous, méme lorsque la légi- time fatigue commence a se faire sentir. I visite ensuite, en compagnie de son épouse, toujours attentive, ses amis d'outre-Atlantique : United Technologies, Pratt and Witney, General Dynamics (qui 4 construit le chasseur F 16), Mac Donell Douglas... Partout il est accueilli & bras ouverts. Il retrouve méme son camarade ‘Wolfgang Falck, le glorieux colonel de la Chasse de nuit, long, mince, cheveux lanes, nez en bec d'aigle... Rencontre de deux As de la Luftwaffe au Bourget ! Dimanche 9 juin, 10 heures 30 précises, flangué de mon fils ainé qui, a 14 ans, n‘ignore (presque) rien des exploits du général Galland, et de Roland Glasson, un Photographe passionné d'aviation mili- taire, je pénétre dans le hall de I'Hétel Régina de Passy. Yves Michelet nous y attend, courtois, méche en bataille. ‘Quelques minutes plus tard, le général et son €pouse arrivent a leur tour, déja en tenue de voyage. Il a été convenu quien raison du voyage et de la fatigue des der- nies quarante huit heures, l'entrevue serait courte : nous allons, le général et moi-méme, parler plus d'une heure et demie ! Installés dans un petit salon, nous enta- mons une longue discussion sur le futur livre. Le contact a été incontestablement facilité par le premier rendez-vous chez Paul Lengellée. Galland examine le plan de ouvrage en détail, discute, ques- tionne, donne son avis nettement, souli- ‘gnant ses propos de gestes qui rappellent Tes célébres photos ot il commentait ses combats pour ses camarades... Habitué aux interviews d'acteurs de la guerre, je suis particuligrement frappé par l'intérét que porte le général au passé et a tous ceux, en dehors de lui, qui y ont joué un rdle, fut-il modeste. Une anecdote illustre bien cet état d'esprit. Jai en effet apporté le « Flugbuch » (Car- net de vol) de I'un de mes cousins alle mands, le Leutnant (sous-lieutenant) de la Luftwaffe Knud Gmelin, abattu aux com- mandes de son Ju 88 le 9 juin 1944, en pleine bataille de Normandie, juste au: dessus de Caen (2). J'ai trouvé émouvant d'évoquer en ce jour anniversaire l'un de ces jeunes officiers, dont en outre je porte Je nom, devant celui qui était 'un des chefs de la Luftwaffe. ‘A ma grande surprise, au liew d'un intérét rapide et poli, le général se penche durant dix bonnes minutes sur le Flugbuch, lisant (2) Il fera Vobjet d'un prochain article dans 30-45 » 30 VETERANS et commentant le récit des combats rap: portés dans le sec style militaire par mon cousin lui-méme, soulignant les victoires (16 en tout en sept mois). Il regarde les photos d’époque et conclut — Conserve précieusement ce Flughuch. Il est trés rare d’en posséder un, d’en avoir un entre les mains, surtout comme celui-ci. La plupart ont été détruits, bro Iés, Moi-méme, il ne m’en reste que quel: ques tns sur tous ceux que j'ai eu en cing Nous revenons vers notre sujet. Galland me donne son avis sur les critéres a défi nir pour sélectionner les as: il semble fort dubitatif quant aux critéres officiels et réserve son avis sur certaines gloires. Une fois de plus, cet as allemand, orfévre en la matiére, souligne qu'au dela des nationa- lités, des uniformes, il existait alors, et durant toute la guerre, une fraternité d'armes, un esprit chevaleresque et une estime réciproque entre pilotes de la Luft- waffe, de la RAF et de I'Armée de l'air frangaise. Qui ne se souvient de I'éloge funébre prononcé par un pilote britanni: que lors de la mort de Nowotny = Quel dommage que ce gars la n‘ait pas porté notre uniforme ! ‘Qui ne se souvient de I'amitié de 1’Alle mand Galland et de I’Anglais Bader, le célébre cul-dejatte, dont les prothéses furent parachutées la demande de Gal- land, alors que le pilote britannique était son prisonnier ? De conseils en avis, le temps passe. Ultime stance de dédicace, sous les flashs de Roland Glasson. Yves Michelet, l'6di- teur, signe, en renversant les rOles, les exemplaires personnels de I'auteur ! Arrive le moment du départ — A bientét, cet automne, en Allema- gne! Une pluie fine tombe sur la rue de la Tour. Abrité sous un porche, Adolf Gal- land échange les derniers propos avec Yves Michelet, moi-méme et mon fils. Puis il monte dans sa voiture blanche, immatriculée a Cologne, conduite par son épouse A travers la vitre sur laquelle roulent les gouttes, je vois son visage souriant. Une main s'agite — Au revoir, Herr General ! Patrick de GMELINE Reportage photographique: Rolland GLASSON Patrick de GMELINE : né en 1946, histo: rien et romancier. Lauréat de I’Académic Francaise ‘A publié en dix ans huit ouvrages dont : Dictionnaire de la Noblesse Russe (Contre- point), De la Cour @ I'Exil (Nouvelles Edi- tions Latines), Commandos d'Afrique, Corps Francs 39-40, L’Aigle et ! Etoile [tous trois aux Presses de la Cité) G-contre : — 9 juin 1985, quelques instants avant Te départ pour l’Allemagne, devant hotel; de gauche a droite, 'éditeur Yves Michelet, le gone ‘al Galland, Patrick de Gmeline (photos Glasson) Général adolf Galland et les derniers » Préface du Général Jacques Andrieux, ‘Compagnon de la Libération. 135 illustrations en grande partie inédites. Editions Yves Michelet. 95 F. «Les premiers Premiére édition intégrale en langue fran aise du célabre « Die Ersten und die Letz- fen », cet ouvrage comble la large lacune laissée par I'édition précédente « Jusqu’au bout sur nos Messerschmitt » (Robert Laf- font 1954), traduction écourtée réduite a 40 % de original et fort imprécise sur le plan de la traduction. Livre passionnant, complet, ne laissant pas de répit tout au long de ses 465 pages de texte, augmentées de notes (quelque- fois inégales...). Adolf Galland y retrace sa carriere depuis son enfance en West- phalie (od son pére, descendant de Huguenots francais, y administre les biens d’une vieille famille aristocratique), jusqu/aux lendemains de la guerre, en Argentine, Liauteur y peint avec lucidité et beaucoup d’humour — ce qui ne nuit pas au sérieux — ses premiers pas (difficiles) dans le vol voile, puis a la Lufthansa. Pilote de chasse en 1935, il manque de se tuer Vannée suivante et y gagne ce profil cas guile rendra célébre... avec ses victoires | Vient la Guerre d’Bspagne au sein de la Légion Condor, la Campagne de France la Bataille d'Angleterre. Il est alors l'un des trois plus grands As de son époque, tous pays confondus. Il est le premier sol- dat de la Wehrmacht & recevoir, le 21 juin 1941, la plus haute décoration alle- mande : les feuilles de chéne avec épées & la croix de Chevalier de la Croix de Fer (il recevra par la suite les « brillants » now: vellement eréés}. Général de la chasse fin 1941, ilest I'un des principaux artisans du passage en force des cuirassés allemands Scharnhorst, Gneisenau et Prinz Bugen dans le Pas de Calais a la barbe des Britan- niques. \ gee aioe fies ie tat Ee Le plus jeune officier général allemand, 30 ans, il va, malgré son franc parler et un caractére peu souple, étre a lorigine de cette chasse a réaction pour laquelle il se bat sans reléche dans les hautes spheres souvent hostiles, se heurtant a Hitler Iui- méme. En mai 1943, il effectue son premier vol & réaction sur Messerschmitt 262 et crée un an plus tard une unité spéciale de chas- seurs a réaction la JV 44, qu'il mene lui- méme au combat, fait exceptionnel compte tenu de son grade. Il termine la guerre avec 104 victoires, blessé; aprés une courte captivité, il gagne librement I'Argentine ot, durant plusieurs années il occupe les fonctions de conseiller des Forces aériennes argen- tines. Puis il regagne son pays natal. Devenu aprés la guerre V'ami des plus grands as alliés, ses pairs (Bader, Stanford Tuck, Doolittle, Johnson, Andrietx) Adolf Galland démontre tout au long de son livre ses qualités d’homme et de sol dat exceptionnel. Fourmillant d’anecdotes, dont certaines encore inédites (Galland a revi et aug- menté le texte en 1984), « Les Premiers et es Derniers » apportent de nombreux éclaircissements sur les plans militaires, économiques, politiques et techniques, Vauteur se montrant un spécialiste de nombreux domaines. Il prouve une fois de plus qu'au nom de Vintérét de « ses » chasseurs, il était capa- ble d'entrer en conflit avec Goering, Hit- ler et les autres généraux. Adversaire soucieux d’impartialité, le général Adolf Galland rend également un hommage appuyé a la chasse francaise de 1940. Un livre a lire absolument Patrick de GMELINE Editions Yves Michelet, 55, rue de Varenne, 775007 Paris. Dernigre minute : le livre du général Galland s'est vu décerner « V'hélice d'or de Méribel », Grand prix de littérature aéronautique et spatiale de Méribel, MATCHING 31 Le serment de Koufra, cél bre dans la France entiére, si ce n’est dans le monde : «nous ne déposerons les armes que lorsque les cou- leurs francaises flotteront sur la cathédrale de Stras- bourg ». Ce serment, grace a Vopiniatreté du Général Leclerc, sera tenu et c'est Maurice Lebrun, un spahi, qui accrochera, sous le feu, les couleurs francaises sur la fléche de la cathédrale. 32 MATCHING +1) a0 a 6 Sra if MATCHING Le 1 aoiit, c'est enfin leur tour! Les Frangais de la division Leclerc débar- queni Utah Beach. Chez eux! Qu'ils, soient métropolitains, marocains, espa: gnols ou réfugiés, ils sont tous émus, ser rant dans leurs mains le sable de France oublié depuis plusieurs années. Ils n’ont qu'une hate, en «découdre»! La deuxiéme DB fait partie du cinquiéme corps du général Gerow et de la premiére armée US. Elle livrera son premier com bat le 7 aofit en appui de la 3+ Armée de Patton. C'est le peloton de char du sous- lieutenant Nouveau qui aura l'honneur de tirer le premier. Lorsque les éléments de téte de la colonne blindée abordent Saint-James, les. der niers engins sont 35 km derriére ! 4.000 véhicules comprenant : Shermans, tank destroyers, automitrailleuses, chars légers, half-track, jeeps, ambulances, 6 x 6, tracteurs, etc... séparés en plusieurs groupes de combat et de ravitaillement, se bousculent sur les chemins et les rou- tes du bocage. En respectant les limites de sécurité, le convoi atteint 50 km/h. Diffi cile de passer inapergu et de se déplacer sans danger. Tout itinéraire emprunté est balisé par le peloton de jalonneurs de Perschaud. La deuxiéme division blindée se compose de trois groupements tacti- ques. Chaque groupement porte l'initiale de son chef : GT «D+ (colonel Dio), GT «L» (Colonel de Langlade), GT «V+ [colonel Warabiot, puis Billote, puis de Guillebon). Chaque groupe comprend un RMT (regiment de marche du Tehad), un régiment de reconnaissance blindé, un régiment de chars, un régiment blindé de fusillers marins équipés de tank des troyers M10 chasseurs de chars, un régi- ment d’artillerie de campagne, un batail lon du génie et une compagnie médicale. Ces trois groupements sont autonomes et en formations de combat attaquent géné ralement sur trois axes différents, quand ils ne sont pas divisés en sous groupements. Force de frappe de la 2* DB, les Shermans Mi, chars standards de 1'US army équi pés soit d'un 75, généralement inefficace & bonne distance contre les Panzers de modéles récents, soit d'un 76.2 identique 4 celui des TD. Ce redoutable canon per- mit de rivaliser avec les Panthers et les Tigres. 1) Le Mé Sherman « Tarentaise » encore immaculé débarque hors d'un LCT sur les plages d'Utah Beach. 2) Une colonne blindée sur une aire de regroupement. On compte sur la photo, Teffectif d'un escadron de Shermans Ma. Chague groupement compte 3 escadrons semblables et la division 3 groupements. 3) Le général Philippe Leclerc, & droite, et son état major débarquent a Utah Beach 33 MATCHING 34 MATCHING Autre point fort de la deuxiéme DB, I'uti lisation de l'infanterie en soutien direct des blindés et vice versa. Que ce soit montés dans les half-tracks semi. chenillés, ou grimpés sur la plate-forme des chars, les fantassins des comman- dants Putz, Massu et Farret ont toujours surpris l'adversaire, faisant preuve d'une endurance et surtout d'une hargne que seuls des Frangais se battant pour leur sol pouvaient avoir Engagés pour ta premiére fois prés d’Avranches la Division Leclerc partici pera a I'encerclement des forces alleman. des et a la réduction de la poche dé Falaise. En débordant de leur itinéraire, Jes «fougueux guerriers » de Leclerc slattirérent les foudres de leur chef de corps, le général américain Gerow. Grace a la compréhension du haut commande- ment et a I'insistance du général de Gaulle, la 2* DB aura la joie immense de libérer Paris, et c'est le général Leclerc lui méme qui recevra la reddition du com- mandant du « Gross Paris », von Choltitz. Aprés une période de repos a Paris, la division repart @ V'assaut du Rhin et il livrera de furiewx combats avec toujours Vespérance de libérer Strasbourg. Parti sur un autre itinéraire les « Leclercs » per- dent tout espoir, lorsque le commande- ment supréme des forces alliées entre- prend une manoeuvre les lancant directe- ment surla ville. Ayant franchi le Rhin, la 2+ DB, maintenant aux cétés de la Pre- mitre armée francaise de de Lattre débar- qué en Provence, finira sa course a Berch tesgaden, le nid d'aigle du Fahrer. Que de symboles conquis par ces hommes, que de pertes aussi. Des figures de la division ‘ont disparu, des anciens du Tchad, de Afrique, des Marocains, des Espagnols de la « Nueve », des marsouins, des spa. his, des jeunes engagés sur la route, des FFI qui ont rallié la réguliére. Au total 1697 hommes dont 108 officiers, Gui ‘gnon, Gauffre, de La Horie, de Conninck, et d'autres qui, au fur et a mesure, donne- ront leur nom a des rues et aux chars des camarades rescapés. 4) Sherman M4 au carrefour de Ste-Mere-!Eglise. La ville porte encore les marques des dpres combats qui s'y sont droulés le 6 juin 5] Suivent les régiments ravitailleurs. Aujourd hui la rue n’a pas changé ! 6) La division Leclerc passe a Ste-Mere-! lise dans la rue qui aujourd hu porte son nom. Ce char léger MI arrive de Ravenovile 7) Des 6x6 stoppés rue Emile Poirier. 8) Un des membres de l'équipage de ce Sher: ‘man met en place la mitrailleuse de tourelle calibre 50 (12,7). 36 MATCHING Ti MATCHING 37 11) Des jeunes femmes saluent au passage un scout-car dans la rue principale. 9) Passage des Diamond 4 du_15* groupe d'escadr [15 GER). 2s du c6té droit de la rue principale. 38 MATCHING 12) La Haye-du-Puits, rue Emile Poirier. La jeep « Capricieuse » se dirige vers le front. 14) Sur la route du front, le char léger Mt « Vexin ». I porte encore au-dessus de son nom, sur le blindage, la marque qui I'a dirigé vers son LST en Angleterre. =e 13), Une jeune femme salue un motocycliste - de la DB sur sa Harley Davidson. Observez les fléches de lal église. Au total, la deuxidme DB, dans sa chevau- cchée aura tué 12 100 soidats et officiers allemands, fait 41 500 prisonniers, détruit 332 chars, 22 000 véhicules et 426 canons dans la période du 1 a6ut 44 au 8 mai 1945. Les photos de ce Matching prises par les photographes américains de I'US Army, concernent le passage de la colonne, avant son premier accrochage, dans le Cotentin. Philippe BERRUER Bertrand GOULET Photos actuelles : Philippe BERRUER 15) Passage du Sherman numéro 22 au ‘méme endroit. 16) Un MP (Military Police) surveille le pas sage de la colonne. 17) Ce virage ne tardera pas a se creuser au passage des engins chenillés de la DB. Le mur a été écorné afin d'accélérer le mouve- ‘ment. Noter la plaque « SOMUA» aw dessus de ta chenille droite du M4, Souvenir Afrique. 39 MATCHING oS eee VETERANS 41 NORMANDIE, ETE 1944: Souvenirs d'un officier britannique | = Vous tui donnerez un peu de limo- nade. Linfirmiére est jolie, il me vient pour- tant une envie de meurtre en enten- dant cela. Nous avons été transportés sur des brancards dans un hangar du terrain d’aviation militaire de Wroughton, prés de Swindon. J'ai tou- jours eu un bel appétit, et c'est une rude épreuve pour mes bonnes maniéres que d'assister a la distribu- tion de plats chauds, comportant une viande et deux variétés de legumes, sans y avoir droit. J’apprécie quand méme ma boisson glacée, car nous étions allongés trés a I'étroit dans le Dakota qui nous ramenait de Nor- mandie, et la chaleur était intenable. Je me retrouve quelques heures plus tard dans une chambre individuelle de I’hopital militaire. Nous sommes le 3 Aoat 1944. Les événements de ces trois derniers mois se bousculent dans ma téte. Je passe par tous les stades : rire, larmes, sueurs froides, tandis qu’émerge peu a peu un ordre chro- nologique du tourbillon de mes pen sées. Dix mois plus tard, ayant subi six opérations de chirurgie plastique, je rejoins mon régiment a Schloss Got. | torf, un vieux chateau situé dans le Schleswig, prés du Danemark. J reconstitué alors le puzzle des événe- ments. Je suis souvent retourné en Normandie depuis cette période dra- matique ; j/ai accompagné seize fois YEcole Supérieure de Guerre sur le circuit du champ de bataille, en tant qu'invité ; j'ai également revu les lieux a d'autres occasions avec mes vieux camarades de la 11th Armoured Division. Cela dit en passant, pour souligner I'authenticité de’ mon témoignage et pour me donner le cran nécessaire avant d’affronter un public que je sais étre de qualité. ioe ese A MR eB Photos Collection Jean Menard Musée de Saint-Martin des Besaces Le jeune lieutenant Davi Paw Stleman en Angletere en 1948 ~ ia 20a PLATOON, “G” COMPANY, Sh BATTALION THE RIFLE BRIGADE Le Lieutenant David Stileman du 8° bataillon des Rifle Brigade. rang au centre) entouré de ses hommes du peloton 11 de la companie G 42 VETERANS Le sympathique et accuellant David dans sa maison de Wimbledon en 1983. 1944 - Le mois de mai touche a sa fin Dans le Yorshire, la 8 th Rifle Brigade ainsi que d'autres unités de la 11th Armoured Division descendent vers le sud, en traver- sant une derniére fois la campagne val- lonnée des Wolds. La 8 th stationne a la caserne Willens D’Aldershot. C'est le moment de garder la forme, il nous faut empaqueter, puis charger les half-tracks, les bren gun carriers et les camions de trois tonnes. Il ne reste pas beaucoup de place pour notre confort personnel mais je tiens a ce quon ait sous la main I'équi pement de base qui sert a faire le thé Nous passons un temps fou a rendre étan ches les véhicules, opération fastidieuse mais absolument indispensable. Le mardi 6 juin commence comme un jour ordinaire, Une rencontre sportive est au programme. Nous apprenons la now. velle peu aprés le petit déjeuner : « Les Forces Alliées ont débarqué en Normandie » Je me dis que finalement je n’aurai pas besoin de mes chaussures a crampons mais la journée se passe sans que le com mandant ne regoive d'ordre de mouve- ment. Sir Francis Drake avait créé un pré: cédent en faisant du sport la veille d'un combat. En allant me coucher, rompu d'une saine fatigue, je me demande quel accueil a recu l'armada d’avions et de pla neurs qui ont envahi le ciel d’Aldershot tout Vaprés-midi, Le lendemain, nous mettons la dernigre main au chargem' des véhicules. On peut se demander s'il restera de la place pour les hommes une fois casées les armes, les caisses de muni tions et autres réserves essentielles, en tout cas nous serons affreusement serrés. Tous les soldats recoivent 200 F ce soir-1a, ainsi qu'un fascicule intitulé « la France » avec la photo de I'Arc de Triomphe en couverture, En regagnant le mess des offi ciers, je me laisse emporter par mon ima gination, Le depart est prévu a5 h 30 du matin ; en fait, notre convoi s’ébranle une heure plus tard en direction de Tilbury. Nous arrivons a Londres et traversons la ville sans incidents. Il fait un temps superbe et nous avons tout le loisir diattraper des coups de soleil, étant assis pour la plupart sur le toit de nos véhicules Jourdement chargés. En pensant a ce qui nous attend, je me sens impatient et enthousiaste, mais au fond de moi domine un sentiment de calme et de satis- faction extrémes. Les derniéres maisons de la banliewe est de Londres disparaissent a horizon et nous pénétrons dans la campagne de V'Essex. Bon nombre de nos vaillants cockneys doivent alors se poser la méme question; « quand reverronsnous cette Bonne vieile ville de Londres, si nous la revoyons un jour ? ». Notre zone de rassem- blement, située a deux pas de Tilbury resemble a un champ de prisonniers alle- mand ; des tentes et des baraquements, ‘assés sur un terrain entouré de barbe lés. On s'entasse & 7 ou 8 par tente. Les choses pourraient étre pires. On nous dis tribue ce soirla de nouveaux objets dest nés a compléter notre équipement de sur vie. Crest a peine si jose emballer leur minuscule boussole comme nous le recommandent les instructions. Cet ins trument indispensable ne me parait pas de trés bonne qualité. Les rations de vivres permettant de tenir deux jours et tun petit réchaud individuel pliant enflam ment une fois de plus mon imagination Le caissier change nos demniéres livres en argent frangais, Le lendemain a 'aube, on conduit les véhicules sur le quai ; les chauffeurs, ayant mené a bien Visolation ides moteurs, participent au chargement des bateaux. Au camp, on assiste en grand nombre aux offices religiewx,on se fait Couper les cheveux,on se plonge dans Vétude du francais. Une séance de cinéma occupe la soirée DAVID STILEMAN La compagnie G de la 8th Rifle Brigade, ‘commandée par le Major Bel, lutte vaillam- ‘ment tout le long du chemin de fer pour enfoncer Varriere-garde allemande détermi- née et bien retranchée. Le jeune lieutenant David Stileman est gridvement blessé ce ‘matin du 31 juillet 1944, deuxieme jour de Topération. « Bluecoat » (percée de ‘Caumont), Dans cet herbage bordant le rem lai de la voie ferrée, au nord-est de St Martin-des-Besaces, plusieurs hommes de son peloton trouvent la mort. En regard a sa igrave blessure, je savais avant de le rencon- trer que David serait l'objet de toute ma sol: licitude. Il symbolisait en quelque sorte, ceux qui, miraculeusement sauvés apres de lon gues Souffrances, méritaient notre reconnais- Son imposante stature de rugbyman con- traste avec son regard bleu profond, empreint d'une grande sérénité et, lors de notre premigre ‘rencontre, il éprouve une intense émotion quand nous évoquons, 34 ‘ans apres, les évenements de 1944. Sous le maxillaire droit, une large cicatrice rappelle les jours douloureux. Sa gentillesse sa grande modestie et son humour aimable nne laissent que peu & pew transparaitre le valeureux soldat, Apres ses études au Wellington College, il ‘engage, & 18 ans, dans la Rifle Brigade. Officier en 1943, ile trouve, en 1944 avec la 11* Division blindée britannique (11th Armoured Division], a la pointe des prin- cipales batailles de Normandie Sa blessure le retiendra dix mois a Uh6pital, Jusqu'en mai 1945. Divers séjours en Allemagne et dans les colo: nies britanniques feront gravir au lieutenant David Stileman les échelons de la hiérarchie militaire. Plusieurs périodes d’instructeur dans différentes grandes écoles, le feront ‘accéder au commandement de 'Ecole d'Infanterie de Warminster en 1973, il est lors colonel. Nommé brigadier (général en 1976, le soldat Stileman terminera sa car: rigre en 1979, décoré de la « Silver Cross of Merit » et nommé « Officer of the British Empire » Droit, digne, courtois, David Stileman excelle maintenant dans son réle de « Yeo man Usher of the Black Rod » {chef du pro tocole) & la Maison des Lords. Si 1944 reste pour le soldat une date mémo- rable, 1951 mérite d'étre mentionné. Cette année-la, homme fonde un foyer. Barbara est, @ l'image de David, absolument char- rmante. Iis ont une fille et trois fils qui sont un exemple déducation. ‘Quelques jours passés parmi eux laissent un exceptionnel souvenir de Vaccueillante «famille Stileman ». Crest sans doute parce que la réussite de Thomme égale celle du soldat, qu’avant le déjeuner, entouré des siens, David éprouve le besoin de remercier le Ciel. Documentation Jean Ménard Musée de Saint-Martin-des-Besaces VETERANS 43 Le 2 juin 1984, @ Vinauguration du » Pont du Taureau » (11 Div. Blind. Brit) le Brigadier General David Sileman defile dignement avec les 250 vétérans présents Le samedi 10 juin au matin nous embar- quons sur le Liberty ship américain Sam- sit, Nous quittons le quai dans l’aprés-midi pour jeter l'ancre a 6 h au large de Sou thend. Le lendemain au réveil, nous som- mes trés décus de voir que nous navons pas bougé. Il ne se passe pas grand chose ce jour-la. Un office religieux sur l'avant pont, la chute d'un soldat qui se retrouve au fond de la cale n° 5, mettent un peu d'animation dans la monotonie de cette journée. Des dizaines de bateaux vien nent rejoindre le nétre dans I'estuaire, DESTINATION : FRANCE Nous levons I'ancre le lendemain a l'aube ef mettons le cap sur la France. I! fait un temps splendide, la mer est calme. Cette multitude de bateaux de troupes et de navires-escortes de la Royal Navy traver- sant le Pas-de-Calais forme un spectacle impressionnant. Ce n’est qu’en fin daprés-midi que nous obliquons au sud pour nous approcher lentement des cétes, normandes. Nous voyons enfin poinde Vaube aprés une nuit qui nous a paru interminable. Le mardi 13 juin a 8 h nous jetons Vanere at large des plages normandes. En fin de matinée, un bitiment de débarque ment vient prendre le premier groupe de soldats et leurs véhicules, Tandis que nous nous éloignons du Samsit une pluie fine se met a tomber et la mer devient agi- En prenant de la vitesse le bateau fait naitre d'énormes gerbes d'écume. Tout le monde est trés excité, moi le premier mais j'€prouve toujours cette impression de paix intérieure. La cote se détache de plus en plus nettement. Bientét la coque du bateau frotte sur un lit de galets. On abaisse la rampe de débarquement. Le « libérateur Stileman », avec ses airs de sylphe et ses vingt ans tout neufs, est arrivé, Voila done Juno Beach. Les camions doivent rouler dans l'eau, mais par chance notre pilote a trouvé un endroit qui nous permet de débarquer sans trop nous mouiller. Un MP nommi ar l'officier de débarquement, et recon- Dans le champ oit ila été blessé a Saint-Martin des-Besaces, David Stileman (@ droite) accompa: ‘gné de son commandant de C* et ami Noe! Bell — Bn 1981 naissable a son casque multicolore, nous indique la direction a prendre. La signali sation est parfaite comme toujours. Nous rencontrons notre premiére croix de for- tune, portant I'inscription « ci-git un sol: dat canadien ». Ayant franchi les dunes nous faisons une halte pour que les con- ducteurs puissent retirer les protections qui assuraient I'étanchéité des véhicules. Non loin de la, les débris d'un avion de chasse américain et 3 tombes de soldats britanniques nous rappellent brutalement gue nous ne sommes. plus a I'entraine- ment. En haut de la plage, je me retourne pour jeter un dernier regard a la mer. Devant nous s’étend la campagne nor. mande couverte de champs de blé. Des soldats d’infanterie avancent en file indienne sur le bas-c6té de la route, en suant & grosses gouttes sous le poids de leur chargement qui comprend fusil, pelle et paquetage. Je me réjouis de faire partie d'un bataillon motor Notre convoi pénétre dans une cour de ferme que nous traversons pour rejoindre un paisible verger qui se trouve derrigr. Nous faisons halte, camouflons nos vehi cules, creusons des tranchées, avant de prendre un thé bien mérité et de nous enrouler dans nos couvertures. Je viens juste de_m'endormir quand cela com- wence. Dans un vacarme assourdissant la Luftwaffe survole la cote comme cha- que soir. Le calme revient et le rideau peut enfin tomber sur cette journée mémorable du 13 juin. Pendant les deux jours suivants les unités de la 11th Armow red Division se préparent au combat. C'est le moment idéal pour siimprégner de Vatmosphére du service actif. La compa- gnie G retrouve au cours de cette période Te 3rd Royal Tank Regiment (RTR) qui avait suivi avec nous lentrainement intensif dans le Yorkshire. Chaque com: pagnie motorisée de la 8th Rifle Brigade se trouve rattachée a un bataillon de blindés, pour former sous ses ordres un groupe de combat. La compagnie G et le 3rd RTR se complétent a merveille & tous points de vue. OBJECTIF : COTE 112 Enfin le 24 juin nous recevons l'ordre de partir au combat. Nous connaissons a fond notre rdle pour I'avoir tant de fois répété sur les terres vallonnées du York shire. Cette fois, on joue pour de bon. La 15 th Scottish Division doit ouvrir une bre: che dans le front allemand non loin de Cheux. Les blindés, avec le soutien des compagnies motorisées, suivront. Notre objectif, une fois I'Odon traversé,doccu- per la cote 112. A 5h le chef de corps nous rend visite pour nous souhaiter bonne chance. Le moral de la compagnie G est au beau fixe. La pluie se met a tom ber dans la soirée. Comme d'habitude jenléve un minimum de vétements avant de me coucher, et je rejoins le reste du peloton tandis que les gouttes d'eau tam bourinent sur la bache qui nous sert de toit. Je dors comme un loir. Au matin, en quittant le verger qui nous a servi d'abri pendant un peu plus d'une semaine, je 44 VETERANS remarque sur I'herbe des zones d'un vert plus tendre a l'endroit ot étaient garés nos véhicules. Nous avancons par a coups. Je ne tarde pas & comprendre le sens du mot «bocage »: des chemins encaissés, flanqués d'une rangée de haies de bonne hauteur. Un terrain d'embus- cade idéal pour I'ennemi. Nous passons dans plusieurs villages avant de traverser la route principale qui va de Bayeux a Caen. L’état de ruines dans lequel se trouvent maisons et bouti ques témoigne du lourd tribut payé aux bombardements. Une odeur écceurante et répugnante de décomposition régne par: tout. En sortant des villages déserts on rencontre d'autres signes de destruction des bétes mortes, déchiquetées, gisent dans une odeur pestilentielle autour des fermes incendiées. La colonne s‘arréte prés d'un passage a niveau; quelques bus tombent non loin de la. Les champs de blé alentour sont jonchés de cadavres de soldats canadiens. Nous nous aperce- vons vite que le terrain est truffé de mines. Ayant traversé la voie ferrée un kilometre plus a l'ouest nous entamons la descente d'une pente herbeuse encadrée de deux petits bois. Nous faisons halte dans un creux d’od part le feu roulant de nos canons de 25. Pause-thé, nouveaux ordres. Le cadavre d'un cheval git prés d'une haie. Le lendemain, nous repartons juste avant midi et traversons le village de Cheux. Quelques jours plus tot ce devait tre un endroit agréable. Maintenant c'est une scene de carnage, la puanteur est insoutenable. Nous dépassons un half track hors d'usage. Deux hommes sont recroquevillés sur le siege arriére. Morts. Nous obliquons alors a gauche en pleine campagne, les chars ouvrant la voie en ordre dispersé. La compagnie G suit de prés. Nous refaisons l'exercice Eagle mais je me dis que ce soir, on ne rentrera pas a Hunmanby, Filey ou Scarborough, sans parler dy prendre un bain chaud. Tout & coup des gerbes d’étincelles jails: sent de l'un des chars de téte. Un siffle ment d'une intensité incroyable fend Vair. Trois Sherman prennent feu. Ca y est. Ce sont les « 88 ». Le 88 allemand est le meilleur canon anti-chars du monde. Je dois étre encore trop novice pour avoir vraiment peur. Je ne saisis pas bien que tout cela signifie. Notre groupe de combat arrive sur une hauteur. La campa gne descend en pente douce vers I'est Nous distinguons clairement le terrain d'aviation de Carpiquet, que les Alle: mands défendent toujours aprement, et qui se trouve a3 km environ. Les avions Typhoon de la RAF bombardent les han- gars, Deux ou trois roquettes passent en sifflant au-dessus de nos tétes, pour atter- rir dans les champs derriére nous sans faire de victimes. A la tombée de la nuit nous revenons un peu en arriére pour retrouver notre fidele Echelon et faire halte. Nous disposons de dix minutes pour faire le plein d'essence et nots réapprovisionner, alors qu'il nous faut habituellement une demi-heure pour accomplir cette tache en plein jour. On nous confirme que nous devons traverser VOdon, former une téte de pont sur la rive opposée, puis nous lancer a l'assaut de la cote 112, Nous repartons dans le L'HORREUR EN FACE A deux heures du matin nous nous arré tons dans un verger en restant regroupé et des sentinelles prennent leur poste Nous avons deux heures de repos avant de repartir. Nous traversons 1 Odon. A partir de la il va falloir se battre pour avancer. Nous avons rejoint les premiers éléments d'infanterie. Nous abordons la colline escarpée par l'autre flanc. A 500m Ge la créte nous marquons une pause L’état-major s'installe dans une cour de ferme. Les pelotons 10 et 11, qui forment ma troupe, partent en patrouille explorer tune zone boisée qui parait menagante. Je marche le long d'une haie, en téte d’une section du peloton, lorsque je tombe sur un soldat allemand blessé. Dans un anglais impeccable il me dit qu’un de ses camarades se trouve un peu plus haut blessé lui aussi. avance avec précaution Sans prévenir, un mortier_habilement camouflé pointé a angle le plus bas ouvre le feu, pratiquement a bout por tant. Diinstinct je me plaque au sol. En me retournant je m’apergois avec horreur que presque tous les hommes sont grieve VETERANS 45 * 25 juin.Un Churchill de la 31st Tank Brigade. ment blessés. Je traite de tous les noms le soldat allemand rencontré quelques minutes plus t6t. J'essaie de mon mieux de relever le sergent Deadman ; il ne tient plus sur ses jambes et me supplie de le laisser la, Il restera paralysé des jambes jusqu’a sa mort, trente-cing ans plus tard. Diautres membres de la section, touchés par des éclats d’obus, si le maudit projec tile en question en est bien un, souffrent de plaies béantes. Le reste du peloton qui nous suit a distance comme il se doit ignore ce qui vient de se passer. Je m'efforce une nouvelle fois de relever Deadman, sans plus de succes. Déses péré, je vais faire demi-tour, et c'est alors que Michael Lane qui commande le pelo- ton 10 surgit & mes cdtés et me demande ce qui se passe. Je m’aplatis le plus possible sur le sol pour lui montrer I'endroit ot est caché l'engin. Sans réfléchir, Michael s‘agenouille prés de moi, et se met a explorer la haie avec ses jumelles. Un autre coup part ; je me tourne vers Michael, il n'a pratiquement plus de gorge. Le sang sort a gros bouil- fons d'un trou qu'il a dans la poitrine. I mourra quelques jours plus tard. Je raconte tout cela peu aprés a mon com- mandant, I_m’écoute avec sympathie, Puis je m'éloigne du groupe d'half-tracks et, une fois seul, je pleure toutes les lar- ‘mes de mon corps. Cela me fait le plus grand bien ; je retrouve trés vite mon état normal, et me sens prét a affronter le 2° round, sous quelque forme qu'il se pré. sente, Ce que je ne vais pas tarder & savoir. Cest Ie début de l'aprés-midi Nous grimpons a bord de nos véhicules et commencons a gravir les premieres pen tes de la cote 112. Il faut ére rudement prudent, et pas une téte ne se risque au- dessus du blindage. Nous avons I'impres sion de faire du sur-place, Des Typhoon bombardent en piqué le petit bois qui se trouve prés du sommet, Les coups de feu cessent. Nous pénétrons dans un champ carré entouré de grands arbres et de buis sons. La compagnie G prend position autour du champ, et on installe les canons anti-char de 6. Voila donc la cote 112. Liatmosphére est tendue; le silence r’augure rien de bon. Nous déchargeons les armes, les munitions, les pelles et les pioches. Ce nest pas le moment de rester dans nos véhicules. Nous nous mettons & creuser comme des fous. Il était temps. Toutes les mitrailleuses postées dans le bois qui vient d’étre bombardé par les ‘Typhoon ouvrent le feu en méme temps. La riposte des chars du 3rd RTR, dont on ne voit que la tourelle sur notre gauche, ne se fait pas attendre. Puis ce sont des tirs d'obus, mais ily a pire encore. Un son démentiel retentit, une espéce de siffle ment qui culmine en hurlement d'enfer. Ce sont les lance-roquettes multitubes, connus sous le nom «d’orgues de Sta line ». Salve aprés salve, les terribles pro: jectiles tombent un peu trop prés de nos tranchées. Le calme revient. On apergoit des soldats d’infanterie ennemis qui s‘avancent, venant de l'ouest. L'artillerie entre en jet ; un tir de barrage de 25 vient a bout de la contre-attaque. Le haut commandement se rend compte que la position n'est pas tenable, étant donné notre nombre. Sous un nouvel change de tirs de mitrailleuses nous nous replions en rampant dans le fossé quit délimite le pourtour du champ. Les balles traceuses qui tombent en rafales manquent de peu mon postérieur bien proportionné ; Brian Oxley-Boyle, chef du peloton 12, est juste devant moi. Il slarréte & mi-parcours en gémissant, la figure bléme. Il a la main transpercée par une balle. UN BREAKFAST D’'OBUS Nous arrivons malgré tout dans le bas du champ, et nous nous précipitons sur les véhicules venus nous chercher. C'est alors la descente pleins gaz, jusqu'a un endroit relativement plus calme et plus siir. Epuisés, le moral au plus bas, nous passons la nuit dans un bois prés du vil- lage de Baron. Il ne nous reste que deux officiers. Le travail de réorganisation ‘occupe une bonne partie de la nuit. Trés peu d/hommes parviennent dormir un peu, certains ne dormiront pas du tout Das le lever du jour nous commengons & creuser des tranchées. Nous sommes pleins d’ardeur et tout est terminé vers 9 h, En creusant nous avons retrouvé le moral. Nous nous préparons un peti déjeuner. A peine estil prét qu'un pr mier tir d/obus nous tombe dessus. Par 46 VETERANS chance, personne n'est blessé ; le moral est toujours en hausse, bien que notre repas soit gaché. Lordre de retourner ala cote 112 nous fait 'effet d'un coup de ton- nerre, Prés de moi un Rifleman lache un juron qui résume l'opinion générale. Nous grimpons a bord de nos véhicules et reprenons la montée. Nous arrivons au sommet sans avoir recu un seul coup de feu. Nous reprenons les positions de la veille. Au moment od les derniers camions s‘éloignent les tirs dobus et de mortier se déchainent. Toute la journée nous allons étre arrosés par un tir de bar- rage continu, tout en attendant avec inquiétude ‘une contre-attaque de Yennemi. Les Typhoon reviennent bom: barder les positions allemandes. Le maréchal-des-logis Holland, au mépris de sa vie, pointe notre mortier sur l'ennemi, sera décoré de la Médaille Militaire. Au crépuscule nous apercevons 8 chars Tigre et une troupe plus de 150 soldats d'infan- terie allemands qui se dirigent vers nous venant de I'ouest. Une fois de plus nous faisons appel & V'artillerie, et en quelques minutes un tir de barrage meutrier cause des ravages dans leur avancée. Lartillerie nous a toujours fait honneur. Une heure avant le lever du jour nous recevons ordre de nous retirer. Nous parcourons 6 km environ a la faveur de la nuit, avant de retrouver nos véhicules. Nous prenons alors la direction nord, pour nous arréter sur une petite plate forme qui se trouve 4.3 km au nord de Cheux. La nous réorganisons nos troupes, pansons nos blessures, reprenons des for ces et dormons le plus possible. La cote 112 n'est plus qu'un souvenir. Nous som mes le 30 juin. + 25 juin. Bataille de !' don, Le 16 juillet, nous remontons vers le nord ef traversant une nouvelle fois la route Caen-Bayeux, et nous arrétons prés de Cully, od la compagnie G retrouve le 3rd RTR. Nous sentons bien qu'un gros Coup se prépare, mais rien ne nous laisse supposer I'ampleur de l'opération « Goodwood ». A minuit nous repartons dans la nuit noire, en suivant de prés les chars, en direction de Beauville, village situé @ 15 km environ a lest de Cully, juste a l'ouest de !'Ome. Nous emprun: tons le plus souvent des chemins de terre et la progression n'est pas aisée. Les nua- ges de poussiére que nous soulevons nous empéchent de voir les panneaux de signa: lisation. Nous en prenons plein les yeux, la bouche, les oreilles, comme si on nous plongeait dans un sac de farine. Au bout de quelques heures de ce voyage de cau chemar, la chaleur que dégagent les moteurs accentue encore notre fatigue Cest en de telles occasions qu’on appré- cie dlavoir formé plusieurs équipes de chauffeurs LA BIERE DE GOODWOOD A notre immense soulagement nous attei gnons Beauville a l'aube du 17 juillet et etrouvons notre unité. La compagnie G est dirigée sur un grand verger ; nous nous mettons aussitot a I'ceuvre pour camouffler nos véhicules, Nous sommes tous morts de fatigue aprés ce voyage de nuit. Notre brave sergent porte-drapeau Pratt arrive bientdt avec le courrier, des journaux et des colis des Navy, Army and Air Force Institutes (NAAFI), Pour la pre- miére fois depuis leur départ les Riflemen boivent une biére anglaise. Changement de régime trés apprécié et opportu, car le cidre et le calvados normands commen: cent a faire des ravages dans le systéme digestif de beaucoup de soldats. Noel Bell, le commandant, aprés un rapide petit: déjeuner, envoie tout le monde se cou- cher jusqu’a 4 h de 'aprés-midi. Les rares individus qui ne profitent pas de Yaubaine vont le regretter plus tard. Comme convenu cette bienheureuse sieste prend fin a 16 h. Aprés avoir donné des ordres Noel fait un briefing & I'ensem- ble de la compagnie. Le plan détaillé du programme de bombardement produit tune forte impression sur les Riflemen. On note avec enthousiasme sur une enve- loppe ou un paquet de cigarettes le minu tage des tirs et le type dappareil utilisé Chacun a ainsi impression de participer 4 T'opération de A jusqu’a Z. Nous som: mes spécialement fiers, encore qu'un peu inguiets, d’apprendre qu'elle sera entiere- ‘ment menée par la compagnie G et le 3rd RTR. A notre niveau, nous pensons étre le fer de lance de la percée la plus impor tante qui doit permettre a'élargir encore la zone occupée en Normandie. Heureu. sement que nous ne savons pas ce qui nous attend. Le 17 juillet a la tombée de la nuit, nous sortons de notre paisible ver ger pour rejoindre la zone de rassemble ment au nord de Ranville. L'expédition se révéle encore plus pénible que celle de la veille. En plus de cette infame poussiére il nous faut affronter des tirs dobus enne mis. Crest ainsi que le 18 juillet, juste avant le lever du jour, nous nous enga- eons dans un immense champ de blé VETERANS 47 See jonché de planeurs tombés la yeille du Débarquement. Leurs carcasses fantoma tiques créent une atmosphere tout a fait sinistre. Bien qu'ayant eu droit aun repos forcé I'aprés-midi précédent, nous som- mes irs fatigués apres ce detxiéme trajet de nuit épuisant. Personne ne se sent vrai- ment prét a se lancer dans une bataille capitale, mais on se dit qu'il faudra bien faire avee. Nous n'avons que deux heures de répit avant de nous avancer sur un ter rain miné jusqu’a la ligne de tir. Les For- ces Alliges bombardent tous les villages des alentours. Et a 'heure H tres exacte- ment, nous recevons l'ordre d'ouvrir le feu. Le bruit de onnerre de Vartllerie qui nous encadre est assourdissant. ‘A mesure que nous progressons nous apercevons la formidable ‘concentration de véhicules en train de se former der riére nous, une cible idéale pour la Luft waffe et l'artillerie allemande. Pour ma part je n'ai pas a me plaindre d'étre « en Queue » de lopération « Goodwood ». La Compagnie G, chenillettes et half-tracks en formation dispersée, suit de pris le 3rd RTR, tandis que les Sherman se fraient un ‘chemin dans cet océan de blés d'or. Un nombre croissant dAllemands abasourdis par le bombardement abandonnent leurs abris et sont conduits a l'arrigre par un type extraordinaire, un certain Gross ‘man, qui est le tailleur de la compagnie. * 26 juin Shermans a Vabri d'une haie, les indications sur la route signalent qu'elle n‘est pas minée. eines eeereersercias D’origine israélite, il se préte de bon coeur A cette tache, Tout se passe comme prévu pendant les 7 premiers km, jusqu’a ce que nous atteignions le village de Grenthe- ville. Pendant ce temps les deux autres régiments blindés qui se trouvent derrigre notre groupe de combat, il s‘agit du 2nd Fife and Forfar Yeomanry et du 23rd Hus- sars renforcés respectivement par les ‘compagnies F et H, subissent de lourdes pertes en chars. Les positions de défense des chars et des canons anti-chars alle- mands sont excellentes. Se pose alors la question de traverser un remblai de voie ferrée assez élevé, coupant pratiquement en deux le plan de colline que domine Bourguébus. Par chance tous les kilomé- tres peu prés, un tunnel juste assez large pour livrer passage aux chars donne acces la moitié ouest de cette montée peu engageante, Un escadron du 3rd RTR et le 11® peloton, dont je suis, s‘engouffrent dans un tunnel et se dispersent rapide- ment une fois de l'autre cété. II vaut mieux ne pas rester regroupés. A ce moment-la, le half-track qui nous trans- porte se trouve par hasard a quelques métres du colonel David Silvertop, com- mandant le 3rd RTR. Il me fait signe d'approcher de sa jeep et me dit — Il faut que je sache si Hubert-Folie est occupé. Je réponds: — Excellente idée, mon =e colonnel, ou quelque idiotie de ce genre, et poursuis, impressionné comme il se doit : — Comment pensez-vous faire? = Vousallez vous y rendre en reconnais Jencaisse le coup au moment od Noel Bell, qui a toujours un moral d’acier, arrive sur les lieux, LA TRAVERSEE D‘HUBERT FOLIE Le plan est d'une extréme simplicité, comine tous les bons plans. Une section du peloton motorisé, dont je prends tem- porairement le commandement, doit faire Te tour du village a toute allure, en pas- sant par la rue principale. Si on ne nous voit pas revenir, c'est que Hubert-Folie est occupé ; si nous en ressortons indem- nes, ily a de grandes chances pour que le village ne soit pas aux mains des. Alle mands. Comme par magie, sort une superbe photo at lage, qui se révéle extrémement utile car ainsi je n'ai pas besoin de m’encombrer d'une carte. Bill Smith-Osborne, chef de batterie de la batterie H du 13 th Royal Horse Artillery, arrive lui aussi sur les liewx pour mioffrir ses services, que jfaccepte de bon cceur. Nous nous éclip- VETERANS sons a travers champ pour gagner l'extré- mité est du village, pendant que nos canons tirent un feu roulant de diversion pour nous protéger. Le dernier obus dé 25 doit dégager une fumée facilement identi- fiable, qui nous servira de signal de départ. J'aime mieux ne pas repenser a Vétat de tension dans lequel j'ai di me trouver alors ; le calme l'emporte une fois de plus. Nous n’avons aucune envie de ++ 27 juin CHEUX véhicules dans les rues boueuses du village en partie détr trainer aprés avoir vu la lueur brillante de Vobus tombé prés de I'église. En quelques minutes nous sommes a l'autre bout du village, et nous continuons a rouler comme des dingues a travers le champ de Ié. Je fais mon rapport a Noel Bell, disant que nous n'avons vu aucun signe de vie au cours de notre safari. Comme on peut se tromper ! Nous découvrirons par la suite que le village est « infesté » 4 Alle- par les combats mands. Ou bien notre excursion leur a causé un choc, ou alors ils ont décidé de ne pas se manifester. Peu de temps aprés des obus perforants se mettent a pleuvoir de partout et les chars du 3rd RTR sont mis hors d’ usage a une vitesse alarmante. Plusicurs membres de leurs vaillants Equipage, blessés et gravement bralés, trouvent tn semblant de refuge derriere la haie isolée oi je viens moi-méme de joindre Noel. Je réponds dun sourire a leurs réparties pleines d'humour et sens rma gorge se nouer en voyant les masques carbonisés et grotesques qui ont remplacé leurs visages de jeunes gens. Finalement profitant d'une accalmie, la compagnie G se retire du cété est de la voie ferrée Les blindés reprennent leurs positions de couverture avant la tombée de la nuit. 'ai Vimpression, en toute sincérité, d'en avoir fait assez pour la journée, pourtant mes supérieurs ne sont pas de cet avis. Je recois Yordre de prendre la téte d'une pelite patrouille qui doit, sous couvert de Tobscurité, disposer une rangée de mines anti-char en travers de la route Caen- Falaise. Le colonel Tony Hunter, chef de corps, me donne lui-méme ses'instruc- tions en insistant a plusieurs reprises sur deux points : je ne dois pas entrainer les hommes dans une rencontre avec Vennemi, ni ramener de blessés. Il prend la peine de régler ma boussole. Nous ne parviendrons cependant pas a atteindre notre but en temps voulu, car de nom. breux chars en feu éclairent presque comme en plein jour le terrain que nous devons traverser. La journée se termine done un peu moins brillamment qu'elle n'avait commencé, mais notre compagnie n'a pas subi de trop lourdes pertes. Nous avons capturé pas mal de prisonniers et notre moral reste toujours aussi inébran- lable. VETERANS 49 19 JUILLET 15 H: L’ATTAQUE Au cours de la nuit du 18 au 19 Juillet, le général Roberts dresse un plan d’atta: que qui doit permettre de s‘emparer des villages de Bras et de Hubert Folie. Bras doit étre pris d’assaut par les compagnies F et H, renforcées par le 2nd Northants Yeomanry, le régiment de reconnaissance de la division blindée. Une fois Iattaque menée a bien, la compagnie G, soutenue bien évidemment par le 3rd RTR, doit s‘emparer de Hubert Folie. Le 19 jullet a 15 h V’attaque commence. En quelques minutes le 2nd Northants Yeomanry subit a’énormes pertes en chars. David Silver- top, Mexcellent chef du 3rd RTR, voit le dilemme et se lance aussitét la res- cousse. Liattaque de Bras est un succes total. C'est maintenant au tour de la com pagnie G de se lancer a 'assaut de Hubert-Folie. Or le 3rd RTR, qui devait nous servir de renfort, est toujours ‘occupé a consolider sa position dans Bras, Gane fait rien. Le 2nd Fife and Forfar Yeo. manry va le remplacer sans problémes. Une telle souplesse au cours d'opérations actives ne peut étre obtenue qu’avec des uunités entrainées et commandées de facon remarquable, ce qui était le cas. Un tir d'artillerie d’une intensité excep tionnelle converge sur Hubert-Folie, pen dant que la compagnie G, toujours moto- risée, se dirige sur V'entrée nord-ouest du village. Aprés ce feu d'artillerie nos deux mortiers de 6 entrent en action. Ils provo- quent un écran de fumée efficace qui nous permet de rouler jusqu’a 100 m du village a peu prés. Nous descendons de nos véhicules, et deux pelotons, dont le mien, se lancent a Vattaque avec un esca- dron du Fife and Forfar, tandis que le troi sitme peloton suit en réserve. Noel Bell Sachame comme un fou sur sa radio pour prévenir le chef d’escadron que le tir de renfort de I'un de ses chars est en train de faire des dégats dans nos chenillettes. On siapercoit alors que le tir provient d'un Sherman atteint au cours du combat de la veille. Le servant est un vaillant soldat allemand. Il est triste de devoir mettre fin un tel acte de courage de facon aussi abrupte et sans gloire. Le pauvre viewx n’était pas dans le bon camp. A Yentrée du village, j'ai Voccasion de tirer un coup de révolver dans un abri blinds. A ma grande stupéfaction, un petit drapeau de Ia croix-rouge en sort. L’homme qui le tient en main parle un anglais trés correct et se présente comme étant le docteur Schmidt. I est tout a fait charmant et accepte aussitdt de s'occuper de nos bles: sés. Je rencontre également un autre Jeune officier allemand au physique avan- tageux, blond, distingué et tout. Au cours de la fouille de ses effets personnels il sort un tube de Brylcream. A ma question — quiest-ce que c'est 2, il répond d'un air hautain ; — « Tentifriss », et je lui rends son tube. Peu de temps aprés que nous ayions signalé la prise du village, le 4th Battalion Kings Shropshire Light Infantry (KSLI) vient prendre la releve. La journée a été trés satisfaisante. Le lendemain il se * 26 juin dew offciers anglais et américains faisant le point; Voficier britannique est du 23rd Hussar de la 11th Armoured Division. met @ pleuvoir des trombes d'eau qui transforment Je champ de bataille en marécage. Au cours des deux jours de combat de l'opération « Goodwood », la 1th Armoured Division a perdu 191 chars, mais en douze jours elle aura refait le plein en hommes, véhicules, armes et €quipements. Bien que nous n’ayions pas avancé autant que nous I'espérions, cette attaque a permis de repousser le gros des blindés allemands sur le deuxiéme front de l'armée britannique. Dans ce sens, Vopération a été un net succés, mais elle a cotté trés cher. Aprés une période de repos bien méritée et dont nous avions grand besoin, la 11tth Armoured Division, ré-équipée et _ré approvisionnée, doit combaltre aux cotés des Américains, dans le secteur de Cau- mont. Ce qui signifie un combat en pro: fondeur dans le bocage: Le 31 juillet, la compagnie H, ayant atta- qué le village de St-Martin-des-Besaces se trouve bloquée. La compagnie G, renfor- cée par un escadron du 3rd RTR, recoit Vordre de passer a I'attaque. Il ne reste, parait-il, que quelques francttireurs. Nous Britanniques avons vraiment le sens de la litote. Cette facon de sous-estimer l'oppo- sant le confirme. Mon peloton a pour mis- sion de déloger l'ennemi occupant les champs situés a gauche de la grand route, qui méme a un passage @ niveau juste & Ventrée du village. La section & ma gau- che avance le long du remblai de la voie ferrée. Tout a coup des tirs de spandau trés reconnaissables partent d’un coin du champ. Tout le monde se jette a plat- ventre sur le sol. Au bout d'un moment je me risque a lever la téte avec précaution au-dessus de I'herbe haute, pour voir ce qui se passe. Je découvre deux soldats allemands juste devant moi ; j/en suis encore a me demander si je vais épauler ‘ou pas avec mon fusil lorsque le coup part. Si je ne perds pas conscience, c'est ‘uniquement parce que j’étais dans une excellente forme physique. Je crois que ce que je ressens alors peut se comparer a ce que ressent quelqu'un qui regoit un coup de sabot de mulet en pleine figure, o mieux encore, quelqu’un dont la téte ser- virait de balle de golf a Steve Ballestreros, Jiai recu une balle juste entre les deux yeux, tirée par un Allemand embusqué sur le remblai de chemin de fer, qui man- que de peu la veine jugulaire et ressort par le cou en m’emportant un morceau de joue. Le médecin du régiment, Michael Wilcox, m’installe le plus confortable- ment possible; Tony Hunter, chef de corps, se trouve lui aussi au poste de secours a ce momenta. Tous deux se demandaient s‘ls me reverraient un jour Jen‘ai aucun souvenir du ler et du 2 aos, mais je me souviens parfaitement avoir pris une limonade glacée le trois, et non un plat de viande garnie. Mais c'est préci sément la que commence mon histoire. David STILEMAN 50 Courrier des lecteurs Vous avez dit 29° 2 « J'ai en main votre n® 7, je suis intéressé par votre article sur la 29¢ Infanterie-Division. Me trouvant dans la Somme en juin 1940, j'ai eu a me bagarrer contre cette division : combats de Dury et Vers-sur-Selle. Le plus drole c'est que mon régiment formé a Autun était le 29° RI (Royal Dauphin). J'ai d'abord appartenu a la compagnie de commandement come radio puis au Groupe Franc du Régiment (cité dans le livre de Patrick de Gmeline, « Groupes Francs 39-40 », Presses de la Cité). Cont nuez votre si sympathique revue et merci de quitter la Norman- die pour parler du reste de la France ou de choses mal connues comme nos combats sur la Somme en Mai-juin. Fidélement et amicalement votre. » René Verdeau a Marmoutier Croix de Guerre 39/40 deux citations et une blessure Le Bunker de La Rochelle Nous avions vu a la télévision des vues intéressantes de l'inté rieur d'un Bunker de commandement a La Rochelle avec des salles restées intactes, montrant des peintures murales réalisées par la troupe, un des lecteurs de la revue nous en dit plus ‘Je tiens & vous informer de Vouverture & La Rochelle d’un musée de la derniére guerre installé dans V'ancien Bunker de la Kriegsmarine, rue des Dames, en plein centre ville. Une étude, assez complete, sur les fortifications allemandes de 40-45 y est exposée, Le Musée est ouvert de Mai a Septembre de 10 ha 18, heures et les autres mois de l'année sur rendez-vous pour les ‘groupes » Laurent Boussaton @ La Rochelle Flak Dans le n° 6 de 39/45 Magazine, a la rubrique « Armements », Varticle sur la DCA allemande en juin 1944, page 50 dans le tableau n° 1, Vauteur de article écrit que la 1" SS-Pz.Div. compte avant les combats en Normandie 3 batteries lourdes et 2 légares et 1 batterie de Iuetr, Une erreur s'est glissée dans ce texte ; ce n'est pas une batterie de Iueur mais une section. Une autre petite erreur, sans doute de frapppe, est également dans le texte, la "SS a pour nom celui de Leibstandarte et non pas celui de Leibdstaudcote. La 17* SS n'a pas sa 1" batterie de son groupe antiaérien, Cette batterie resta a Saumur faute de véhicules pour transporter ses pices. Elle gagna Chatellerault puis Tours et se replia sur la Bourgogne ét les Vosges. La 4* batterie fut écrasée @ Cerisy-leSalle. Pourriez-vous me fournir des renseignements sur les I. et Il. $S-Flak-Abteilung Kommando Stab ? Nicolas Brunner de Bizanos Encore la 21° Panzer ! Décidément, Pierre Stutin s'est attaqué a un sujet particulitre- ment ardu avec son étude sur le matériel de la 21* Panzer (n° 1), tellement cette unité avait du matériel pour le moins composite et hétéroclte. L'un des lecteurs de la revue donne les précisions suivantes suite a la lettre de M.O. Comault de Paris, parue a la page 52 du N° 6 :« Ilya discorde entre le matériel apparaissant Sur les photos p. 17 et 18 et sa dénomination dans les légendes. Un erratum dans le N° 4 avait corrigé en partie erreur mais i demeurait une divergence au sujet de la photo p. 17, a savoir stil Y apparait un 10.5 cm le FH18 sur chassis Hotchkiss ou Lor- Taine ? Sans attendre la réponse des vétérans, je me suis livré a tune analyse de la documentation en ma possession et qui miaméne aux remarques suivantes sur la photo en question ! 1) T'espace entre les deux membres d'équipage du centre laisse entrevoir une partie de l'avant du véhicule couvert de quelques rivets ou boulons or la caisse du Hotchkiss est moulée et celle du Lorraine est rivetée 2) le galet de rechange positionné sur le blindage du poste de tir Vest comme sur le GW Lorraine Schlepper tandis que sur le GW H 39 les galets de rechange sont fixés sur les garde-boue avants 3} la pice métallique couvrant le cylindre du frein de recul du ‘canon est carossée différemment sur le 10.5 le FH18/GWH39 que sur le GW Lorraine Schlepper, méme remarque pour la pl ‘que de blindage mobile obturant I'espace entre I'extrémit€ vert: cale du blindage du poste de tir et la piéce de 10.5 em ; en con: clusion de ces éléments, je pense qu'il sagit la plutdt d’un 10.5 le FH18/GWH39 Hotchkiss. ‘Au sujet de la photo p. 18, la légende parle de Somua modifié recevant une piece 10.5 cm, vu la présence d'un cylindre de frein de recul sur le tube. A mon avis, il est peu probable qu'il sfagisse de Somua ; en effet, cela l'aurait été soit stir un chassis, semi-chenillé ou a partir du char de combat. Or, dans la pre- mire hypothése, iIn'y a eu que le 75 mm Pak40 monté en caisse et, dans le second cas, je n'ai pas connaissance d'une telle modi- fication. Tout le monde ayant des carences, si vous avez des informations a ce sujet, je serais trés heureux de les connaitre. En attendant, je suis porté a croire qu'il s'agit probablement d'un 10.5 cm le FH/GWH39. Par ailleurs, il est établi que la photo p. 18 fait apparaitre un 10,5 cm le FH16 (sf) sur GWH39 ‘qu'elle est l'origine de cette arme ? Autre question, & quoi res semble « l'armoured car M20 » ? Je n'en ai nulle trace dans ma documentation. » M.D. Chommette @ Clermont-Ferrand LA PLUS IMPOSANTE BOURSE AUX ARMES D'EUROPE ORDRES CHEVALERIE et DECORATIONS MILITARIA et FIGURINES TT mn ll i % DIMANCHE 20 OCTOBRE 19 PAVILLON BALTARD Nogent sur Mame 94130 de Shearer 818 heures 20 160 exposants, 700 m de stand sur 3300 m? Inaugurde par Moric l Déput- Mire Roland Nungestar 81h MILITARIA ARMES SOCIETE |A.ARCHEN, chemin o But, 7880 QUINCY-VOISINS- France -T(1)60461.00, BUNKERARCHEO 51 Extension de la ligne Maginot ; Zone fortifiée du Nord de la France. Secteur de l’Escaut. LIGNE DE DEFENSE DE LA FORET DE RAISMES - SAINT-AMAND 1 Historique et conception générale de la zone fortifiée Nord dans le contexte de la ligne Maginot. 2 Aspect topographique. - 3 Evénements en 1940. 4 Etat actuel. LIGNE MAGINOT LicnE “aS ( Zone Nord) ize Secteur fortitie / de PBscaut / Oo Secteur fortifié de Maubeuge 52 ARCHEO HISTORIQUE Lors de la définition globale de la ligne Maginot par la commission d’organisation des régions fortifiées, le Nord de la France (par souci d’éviter de froisser la suscepti- Bilité du gouvernement Belge) avait été néglige. En 1927, il n'était absolument pas question de créer un systéme défensif face a la frontiére Belge ; la possibilité de mobilisation générale rapide paraissait suffisante par la couverture fortifiée de I'Bst de la France. Les premiers ouvrages construits seront ceux de la RF de Metz et la majorité des gros ouvrages sera réalisée ultérieurement par tranches successives de 1930 & 1934. Les élus locaux du Nord de la France ayant fait valoir leur inquie- tude légitime, il fut décidé la construction dune double ligne de casemates devant la forét de Raismes et a la lisiére Nord de la forét de Mormal, ainsi qu'un petit ‘ouvrage & deux blocs a Eth. Cette solution de colmatage ne constitua pas hélas le prolongement réel de la ligne Maginot telle qu'elle existe dans la région de Metz Thionville ou dans les Alpes et ne permet. tait que la création d'une ligne de défense pouvant s'opposer a une altaque d’infan terie, Dés 1934, a la suite de la constata. tion évidente de la possibilité de tourner le « gros » de la ligne Maginot, ouverture d'un nouveau front dans la zone qui nous concerne fut décidé. Il fut de nouveau et faute de moyens, peu cohérent et réalisé médiocrement. On déplaga l'ancienne ligne principale de défense devant la forét de Mormal et la forét de Raismes, ce qui relégua les casemates C.0.RF. de 1933 au rang de 2° ligne de défense et quelques petits ouvrages furent construits a l'est et au nord de Maubeuge, réalisés pour la plupart sur la structure des anciens forts. Cette nouvelle ligne de défense fut pro- Jongée a l'ouest de Bavay par la construc- tion du petit ouvrage a deux blocs d’Eth, soutenu par la casemate de Jeanlain ; ce point précis de la ligne, plus aucun ouvrage répondant a la dénomination P.o. de la ligne Maginot ne sera réalisé et les projets initiaux prévoyant la construc- tion de gros ouvrages resteront a l'état d’épures dans les dossiers de la C.O.RP. “Aprés la dissolution de la dite commis: sion, il faudra attendre 1934 pour qu’un semis de casemates 5.1.G. (service tech- nique du Génie) et de blocs hétéroclites soient construits selon inspiration des ‘commandants de corps, réalisation de la main d'ceuvre militaire (M.O.M.). Au nord de Saint-Amand, le vieux fort de Maulde, datant du systéme de défense des frontigres d'avant 1914 est aménagé et transformé en point de résistance et une ligne de casemates S.7.G. longeant VEscaut et rejoignant Condé-sur-Escaut est réalisée. M'inspirant de la définition des secteurs fortifiés relatés par Jean-Yves Mary dans son remarquable ouvrage sur la ligne Maginot, on peut se rendre compte que cette nouvelle ligne de défense, face a la forét de Raismes Saint- ‘Amand, constitue avec l'ancien réseau de casemates C.O.RF., I'ébauche d'un sec- teur fortifié qui s'interrompt_pratique- ment (mis a part un léger rideau de block: haus dont une dizaine de casemates CCi-dessus de haut en bas: — Casemate STG (intérieur du Fort de Maulde), casemate pour pieces de 75 mm. créneaux de tir conventionnel, les piéces Cartllerie n’étaient pas montées sur rotules. — Petit blockhaus de flanquement (STG ?) du Fort de Maulde, sud-ouest de Youvrage créneaux de tir pour FM ou mitvaileuse, — Casemates STG (flanguement du Fort de Maulde), owvrages ne possédant aqu'une cloche GME chacun et deux créneaux de tir pour antichar (photos de Yauteur} S.T.G. a l'est de Valenciennes} jusqu’a la casemate de Tallendier, 'ouvrage d’Eth et les casemates de Wargnies le Grand et de Wargnies-le-Petit, se prolonge par le réseau de casemates C.O.R.F. de Bavay doublé par I'ancien front a la lisiére nord de la forét de Mormal et s'appuie finale- ‘ment sur le secteur fortifié de Maubeuge. Crest ce fragile ensemble qui aura le redoutable honneur de s/opposer a la per: cée des Panzer Divisionen en 1940! BUNKERARCHEO 53 BELGIQUE rt gtttee tay | neta LIGNE MAGINOT Zone Nord Secteur fortifié de l’Escaut Plan de Vauteur 1 39-45 Magazine TOPOGRAPHIE ET DESCRIPTIF DE L'ETAT INITIAL DES BLOCS D‘INFANTERIE : Le point d’appui fortifié construit sur et aux alentours de Maulde se trouve au nord de l'agglomération de Saint-Amand a un kilométre au sud du village de Maulde et de la frontiére belge ; I'Escaut passe a un kilométre au nord-est de Touvrage et sa situation défensive se trou vait encore renforcée par le canal de la Scarpe débouchant au niveau de l'agglo- mération de Mortagne. Les anciens glacis de louvrage ainsi que les casernements niavaient pas été réaménagés mais prati- quement laissés en l'état. Sur les super- structures de l'ouvrage aux extrémités est et sud-ouest du bastion central, deux casemates S.7.G, pour pieces de 75 furent érigées ; les chambres de tir présentaient un créneau fort large et la piéce d’artille re monté a Vintrieur ne devait pas ére a iu méme modéle que celui équipant les __Casemate STG jintereur du Fort de Maulde, emplacement sud-ouest) casemates pour pidces de asemates C.O.R-F des gros ouvrayes ob mm, créncix dei et ncemble de Touvrage ayant sib un wolent de rate [phe de aneur. 54 ARCHEO les pices étaient montées sur rotule avec tun créneau de tir blindé ; ici les pieces étaient vulnérables et la protection de Véquipage de la casemate aléatoire : seul un deuxiéme niveau devait leur permet: tre une protection relative dans le cas de tir de rupture dirigé sur embrasure de Touvrage. Toujours sur I'ancien bastion central une casemate S.1.G. d'un type adapté a la configuration de I'endroit até réalisée ; elle est a trois niveaux, partant du sol de l’ancienne place d’Armes cen: trale pour atteindre le sommet de Vouvrage ; deux cloches cuirassées pour F.M. et mortier de 50 completent I'arme- ment de ce bloc destiné a battre les envi rons immédiats du fort pour couvrir les casemates avoisinantes. On accéde relati vement facilement a l‘ouvrage soit par un chemin de terre situé sur la D 169 et atteignant I‘ancienne entrée principale du fort par un boyau taluté, soit par le village de Maulde par une rue située au sud du village et débouchant dans la campagne. Les structures du fort se distinguent dlassez. loin, elles sont caractéristiques des forts de ligne d’avant 1914. Comple- tant et protégeant ce point fort (avec la seule artillerie de forteresse possédant du 75 mm sous casemate dans toute la région], on peut répertorier six casemates S.T.G. de flanquement avec une chambre de tir pour anti-chars et une cloche cuiras- sée G.F.M. (Guet Fusil-Mitrailleur) ainsi qu’un petit blockhaus a quatre embrasu- res pour F.M. situé au sud-ouest de Vouvrage. A noter la présence d'un bloc pour piéces dartillerie de forme spéciale (entrée avec porte a double battant per- mettant I'introduction de la piéce et don- nant sur un large eréneau de tir) placé au sud-ouest de Vouvrage principal. Ce point fort se prolonge par le sud-est par une ligne de casemates S.T.G. située entre le canal de I'Escaut et la route de Mortagne du Nord & Odomez (D 368 68 - 66) la majorité d'entre elles sont des S.T.G. avec une chambre de tir pour anti-char de 47 mm et cloches, cuirassées G.M.F. Autour de Bruilles/Saint-Amand, spécia: Iement prés du chemin rejoignant la lisiére de la forét de Raismes, un point d'appui constitué de deux casemates S.1.G. et d’un bloc Billotte. De la a Viewx- Condé, encore deux autres casemates S.1.G. et la premiere ligne de défense du nouveau front face a l’Escaut est virtuel- Jement terminée. Reste la deuxieme ligne de défense de I'ancien front résultant des travaux de la C.O.R.F. Il se compose d'un réseau de douze casemates a tne ou deux chambres de tir pour jumelage de mitrail leuses Reibel de 7,5 par alternance d'un anti-char de 47 ou de 37 mm. Elle posséde cloches cuirassées modéle B pour fusil-mitrailleur et mortier de 50 ; toutes sont autonomes grace un groupe élec: trogéne installé au sous-sol (ce deuxime niveau sert de casernement a I'équipage d'une trentaine d’hommes qui l'occupe) ‘Au premier niveau se trouvent les cham- bres de tir et les munitions. La protection de béton était fonction de la situation du mur: soit exposée a un tir direct et pou- vait atteindre 3,5 m d’épaisseur dans le cas des blocs d’artillerie capacité de résis- tance a un calibre de 420 mm, protec: Cidessus de haut en bas : — Casemate STG (superstructures du Fort de Maulde, emplacement cen tral), entrée du bloc a trois niveaux accédant & deux cloches GFM couvrant les dessus et alentours de Towsrage. — Casemate STG fousrage de flanquement de Vancien Fort de Maulde réaménagé. empla- ‘cement sud-ouest), créneau de tir pour pitce dartillerie, owvrage construit« sur mesure » pour la piéce et peu ordinaire. — Casemate STG (Fort de Maulde, ouvrage de flanquement),créneaus de tr et cloche GFM, ouvrage acheté par un particulier (photos de auteur) tion 4) les murs non exposés ne dépas. saient pas 1,50 m d’épaisseur ; en ce qui concerne les casemates de la région Nord, la protection n° 1 a été utilisée le plus fréquemment : murs exposés 1,75 m, murs non exposés entre 1_m et 1,25 m (ouvrages a lépreuve du 170mm). Grace aun systeme de ventilation et un pults situé dans V'ouvrage, elles peuvent soute nir une défense proiongée. Les créneaux de tir sont orientés de telle fagon que les ouvrages se couvrent réciproquement de leurs feux {tout au moins pour les casema tes C.O.RF. car les plans de feu des pre: miers ouvrages n’ayant jamais été com muniqués, aprés la dissolution de la C.O.RE., les casemates construites primi tivement présenteront I'inconvénient de se dissocier totalement du nouveau réseau défensif] BUNKERARCHEO 55 rureby nor $050 0 E ruz4-29 deme \ nom | | —+ Hose ay Ht JumlogeREIBEL 70m soy fre 200m) V auienBoyy e-66 / anaimo,) ap urjg FM26-29 Copomibve entrée Echelle: 1/100€ CASEMATE d!iInfanterie CORF “MARLIERES”. Vue en plan étage superieur —‘1ch. de tir Casemate STG |supersiructuns de Lancien Fort de Maulde, emplacement central), dessus de casemate @ trois miveaus, deux cloches GFM pour défense des dessus de Touvrage iphoto de Vauteur. En partant de I'ouest a lest et de la pre- miére casemate implantée en bordure de la D 169 et a l'intersection avec la voie ferrée qui traversait la forét de Saint Amand, on trouve au lieu-dit Notre-Dame d'Amour la casemate qui porte le méme nom (tous les autres ouvrages qui se suc: cédent portent d'ailleurs le nom du lieu. dit avoisinant I'endroit oi ils ont été cons. truits). En remontant vers le nord-est, la casemate du cimetiére du Mont-des- Bruyére. A la lisiére nord de la forét pres d'une ferme deux casemates trés rappro: chées : le chemin d'accés militaire par- tant d'une gréve forestiére aboutissant & la D 954 au lieu-dit ferme «Les Rosieres » : casemates Rosiéres et Marlie- res. En longeant toujours l'orée du bois vers l'est se trouve la casemate Haute- Rive (non repérée dans mes périgrina tions actuellement). Puis, en empruntant la dréve foresti@re qui se trouve dans le prolongement de la D 68 et, en descen: dant au sud-est, on trouvera au-dessus dune maison forestiére la casemate de la dréve Saint-Antoine, légérement en retrait dela lisiére du bois et faisant face a Vagglomération de Notre-Dame-du-Bois. En continuant toujours au sud-est jusqu'au lieu-dit «Le Coucou», en remontant vers la route reliant la forét Notre-Dame-du-Bois, a I'intersection avec la dréve d'Escaupont, deux casemates C.O.RF. dites « Du Liévre » protégeaient la voie ferrée qui existait a environ 500m, En descendant la dréve d’Escaupont vers le sudrest et en empruntant le 9 sentier forestier a sa droite, on rencontrera deux autres casemates dites du « Trieux d'Escaupont » et placées en pleine forét Toujours vers le sudest, la ligne de défense se terminait par un autre couple de casemates placées de part et d’autre de la voie ferrée Valenciennes Condé-sur. Escaut et implantées dans l'aggloméra. tion d'Escaupont (casemates du cimetitre d'Escaupont) EVENEMENTS EN 1940 Cet ensemble défensif s'est trouvé tourné par les arriéres lors de la percée des Panzer-Divisionen dans la région mais bien qu’a Maulde en particulier, une résis tance certaine a été offerte aux Alle: mands, il n'a pu remplir le réle qui lui avait été donné, faute de moyens en arti lerie et par absence de gros ouvrages similaires ceux des secteurs fortifiés de VEst. La premiére armée francaise ainsi que des débris du corps expéditionnaire britannique sont encerclés par la progres sion des Panzer -Divisionen ; le 3° et 4° Panzer ayant percé dans la région de 56 BUNKERARCHEO Valenciennes, la 5* et la 7* par Landrecie ef se refermant autour de la poche Douai Arras. Du 20 au 23 Mai 1940, le secteur fortifié de Maubcuge, fut attaqué par les arriéres et tous les organes de combat de ces ouvrages détruits aprés une résistance héroique. Les troupes allemandes de la IVe armée ont enregistré une résistance certaine dans le secteur de Maulde. Liouvrage a pu résister du 20 au 26 Mai avec une action efficace de la part de ses pices de 75 malgré l'encerclement et le retrait des troupes. britanniques de VEscaut vers la région d’Arras ou d'ail- leurs elles tenteront une contre-attaque. Les défenseurs des .T.G. se trouveront sans aucune ressource, face a la violence de Voffensive (d’aprés le témoignage per- sonnel de M. Bris, sous-officier miracu leusement rescapé : 23 morts dans une casemate @ Notre-Dame-au-Bois}. Il sem- ble probable que I'ancienne ligne de défense (casemates C.O.R.F. peut-ére désarmées} n'a pu jouer un r6le utile pen- dant ces opérations, car Vintensité et la rapidité des attaques allemandes amené- rent l'état-major francais a faire retraiter les forces encore en état de combattre der rigre une ligne formée par la Lys et le canal de I'Aa, de fagon a faire obstacle aux percées des Panzer ; la manoeuvre ne put réussir et, partir du 28 Mai, cette Masse de troupes en retraite, va consti tuer le camp retranché de Lille. ETAT ACTUEL DE LA POSITION Les casemates C.O.R.F._ définissant Yancien front sont dans un état variable, mais leur découverte est toujours pleine Gattrait car certaines d/entre elles sont véritablement perdues en pleine forét et leur visite «se mérite ». En reprenant le méme sens précédemment défini de Notre-Dame d'Amour au, cimetiére d'Escaupont : Notre-Dame d'Amour est en bon état, maisl’accés est impossible, la porte blindée étant fermée [a ma connais sance, la seule de toutes les casemates C.O.RF de Saint-Amand). Cimetiére du Mont’ des Bruyéres : non reconnu Rosieres : bon état, acces possibles aux deux chambres de tir, mais sous-sol inondé, nombreux accessoires de condi- tionnement d’air en place, les crénaux de tir sont en bon état. Mariidres (voir vue en plan et descriptif}: les cloches cuiras- s6es sont de modeéles différents, trois cré neaux sur Ia cloche G.F.M. qui sont obtu- rés par les volets - une cloche J-M. avec un eréneau et rotule pour fixation du jumelage et deux créneaux obturés pour Tobservation ; la caractéristique de Vouvrage est son unique chambre de tir possédant le rail de fixation pour anti char de 37 mm ou de 47 mm ; caponniére dlentrée possédant encore son volet obturation blindé qui est en position fermée ; étage inférieur également inondé et inaccessible ; porte biindée en place présence dlardillons et «queues de cochons » aux alentours. Haute-Rive acts par la dréve « du Pince », casemate entigrement enclose, trés bon état exté rieur, deux chambres de tir et deux clo- Ci-dessus: — Casemate STG (Trieux d'Escaupont sues, fret de Raismes), entrée ‘avec fossé diamant, caponniére d’entrée pour FM, porte blindée démontée et couvrant le fossé diamant. ches G.F.M., porte blindée en plac breux ardilions alentour. Dréve Saint- Antoine: excellent état, porte blindée ‘encore en place en 1983, constater la posi- tion basse d'une des ‘cloches_blindées (semblable a la cloche J.M. des Marliéres} qui devait permettre un tir rasant tres meurtrier en direction de Notre-Dame- au-Bois les sous-bois dissimulent totale- ment ensemble de la casemate depuis le chemin forestier et elle mériterait d'étre entretenue afin d'échapper au sort qui attend l'ensemble de la ligne. Casemate du Lievre : celle pres de la lisiére du bois est en assez bon état, bien que le fossé dia- ant soit comblé devant I'entrée, on peut accéder au niveau inférieur ; la 2" est par contre tres dégradiée : plancher des cham- bres de tir effondré dans le sous-sol, fossé diamant comblé. Les deux casemates des ‘Trieux d'Escaupont sont en bon état : la premiere (la plus a l'intérieur du bois} est meme « squattérisée » et lors de la recher- che de son emplacement, jai pu constater qu'une épaisse fumée se dégageait de Touvrage | La deuxiéme est d'un bon aspect extérieur, le premier niveau est encore blanchi et trés net, les fermetures de créneaux pour F.M. sont encore en place et graissés ! Toutefois le sous-sol est entigrement noyé, (on constate la pré- sence importante d’huile dans l'eau mon- tant jusqu'au niveau de combat du bloc) Cimetiére d’Escaupont : non reconnue. Je précise que Vimportance d'une telle ligne de défense (par I’6tendue et la lon- guleur de la zone défendue) ne m’a pas permis de recenser visuellement et maté- riellement tous les ouvrages : mes recher- ches ne sont pas exhaustives et je recevrai avec plaisir les renseignements concer nant ce systéme défensif ARCHEO 57 Le réseau de casemates S.T.G. du now: veau front permet une belle promenade dans la campagne en bordure du canal de V'Escaut, mais un certain nombre de ces blocs se trouvent dans des propriétés pri vées et leur accés est difficile, parfois impossible ; la encore, leur découverte est affaire de curiosité. Je noterai les deux de Bruile Saint-Amand sur la départementale 66 apparemment en bon iat, (elles se trouvent dans une propriété cloturée}. Le moulin observatoire avec sa casemate accolée de Notre-Dame-au- Bois (toujours Bruille Saint-Amand} pos sédant deux chambres de tir, plus cré- neaux de tir, sur deux niveaux dans le moulin casemate dont la face nord-est a 16 perforée par un tir de rupture (actuel- Tement mémorial du 43° RIL) Vers Maulde certains blocs ont _méme éé acquis et aménagés par des particuliers S1.G. du « Mont en Justice » et une des S.T.G. de flanquement du fort. Louvrage de Maulde est dans un état déplorable, transformé partiellement en depot d'ordures ; face al'entrée située au sud-est du fort et implantée a cheval sur la place d'armes et les superstructures, la casemate & deux cloches cuirassées est visitable n’ayant pas subi de gros dégats lors des bombardements de mai 40. On peut accéder aux différents niveaux bien que les trappes daccés soient démunies d'échelons. En passant sur les dessus de Vouvrage, on pourra accéder aux casema- tes pour 75: la casemate sud-ouest est pratiquement effondrée a la suite des impacts de l'artillerie allemande - celle a Vest de ouvrage est en meilleur état, les chambres de tir avec les embases pour piéces diartilleries sont visibles mais la encore les tirs de rupture allemands ont fait leur ceuvre et l'ensemble du bloc est labouré par les impacts. Les casemates S.T.G. de flanquement sont au nord-est (face au chateau d'eau} et au nord en bon tat; cette derniére ayant été achetée par un particulier est transformée en lieu d'habitation. Au sud-est de l'ouvrage, un blockhaus pour F.M. a 4 créneaux de tir n'a pas souffert, de méme que 'abri pour pitce d'artillerie (casemate S.7.G. pour 155 Grande Puissance Filloux, battant les ponts sur 'Escaut, possédant un large cré- eau et une ouverture arriére pour porte blindée a double battant) situé au sud- ouest du fort. A louest du fort, deux §.7.G. en bordure d'un chemin de terre ont apparemment subi un violent bom- bardement ayant entrainé I'effondrement de la dalle supérieure pour la plus éloi gnée des deux, ce qui laisse encore suppo- Ser quien mai 40 tous les combattants n'avaient pas cédé facilement devant la poussée allemand La conception et la nature méme des défenses utilisées (casemates d'infanterie isolées et blocs dlartillerie a créneaux ouverts, impliquait obligatoirement que cette esquisse de front fortifié soit percée rapidement (d’autant plus que la ligne défensive a été tournée) ; sans vouloir refaire l'histoire, qu’en aurait-il été si des ouvrages de la dimension du Fermont ou du Rochonvillers (gros ouvrage de la ligne Maginot construits dans lest) avaient été réalisés ? pene Pierre-Marie GOGNAU_ CCiedesus, de haut en bas :— Casemate STG (sur D.66 fae a la foré de Raismes, ligne du nouveau front, face & U'Escaut, vue latérale sur la rocaile de Towrage et sur a clache OFM). — Casemate CORF [Drove Si-Antoine, foret de Raismes),cloche GEM portant Vannde de construction 1833. = Bloc Billott ortt de Raismes, bloc de anquement face da casemate CORF, deve du prince, leu Git les Bruyeres),créneaux de tir pour FM et antichar (photos de auteur. el Bibliographie La ligne Maginot Jean-Yves Mary Les éditions SERCAP " ‘Mai - Juin 40, les combatants de ’honneur Jean Delmas, Paul Devautour, Eric Lefavre, éditions Copernic La deuxiéme guerre mondiale Raymond Cartier, éditions Larousse Faites sauter la ligne Maginot Roger Bruge, éditions Fayard La ligne Maginot, images d'hier et d'aujourd’hui Paul Gamelin, éditions Argout PETITES ANNONCES — Recherche insigne « Armenien» port® par tes volontares armeénicns dans la Wehrmacht et tous documents sur a légion arménienne ©. Gaspardian, 5 bis vila Sergent, 92310 Isey teeMoulineatx — Recherche documents sur Utah Beach pour achever un diorama. Quel est le motif frontal représenté sur le casque de la 4* DI US. C. Lerévérend, 46 avenue de Ségur, 95630 Meériel = Archéologie Bunker oi 1901, études et recherches sur les fortifications du début du siécle & nos jours. Archéologie Bunker, BP 98, 99622 Aulnay-sous-Bois Cédex. — Nous recherchons les adresses des reven- deurs de maguettes et modéles réduits,& réali ser sol-méme. Musée d'Art Militaire, 1 rue Jeanne-d'Arc, 88440 Nomexy. — Recherche toute photo de chars francais B1 Bibis pendant la Campagne de 1940 ; ou con tact avee anciens combattants sur B1 Bibi. Potié R., 19 rue Platel, 59320 Hallennes. = Livres épuisés sur la Seconde guerre mon- diale. Liste périodique sur demande, Librairie J. Gandini, 41, rue Bezout, 75014 Paris. Tél 43.21.8521 —_ Légion : du 2* REP la compagnie de dis- cipline... Un nouveau « Biribi ». Le volume 80 FF port compris. Amaud-Lisores - 14140 Livarot « Matching » pce pomnemen wae eae er meer reeeercmnne = Collectionneur Para U.S. 40M 5 achete S.0.A. pour parachute T5 - canif pliant M2 parachute ration - petit mannequin « Ruper » largué le 6.6.44 dans la région de Lessay ainsi que tout équipement troupes aéropor: ées US du D.Day. Moreau, 222 rue Elie- Gruyelle, 62110 Hénin-Beaumont. —_ Recherche photos de blindés japonais dis pose photos blindés all. + équipages et photos affiches propagande belligerants 39/45 réponse assurée si timbre-réponse, Wust 4, square du Chateau, 67300 Schiltigheim, Recherche historien, collectionneur ou témoin connaissant avec certitude le n° visible sur la courelle du char Tigre (aodt 44) classé ‘monument historique & Vimoutiers/Omne. Wust 4, square du Chateau. 67300 Schiltigheim. Nous avions publié, a la page 2 du N° 6 de « 39/45 Magazine », une photo prise le 15 DECEMBRE 1944 a Clonbach, a l'ouest de Wissembourg, dans le nord de I'Alsace. Cette photo montrait des soldats américains de la 2¢ section de la Company F, 2nd Batta- 160 s - (signe = 1 lettre ou 1 ) vet adresse (encas = ign 410th Infantry Regiment, examinant I'un des forts de la | Domici ton Waa 35 FF pou = aia ligne Maginot construit douze ans plus t6t. L’un de nos lecteurs, i se pe eee seco ee a M. Louis Faux, qui habite a proximité, a retrouvé ce fort mainte- Biawesie naines avant parution (soit avant le 15 aofit nant _moussu et patiné par les ans mais le site est _ pour le numéro de septe ‘Cha none presqu’'inchangé et il a repris la pose du GI pour faire ce « Mat- " ponsable du contenu de son annonce j | ching ». Il recherche aussi les deux petits enfants (qui sont deve- nus des adultes) que l'on voyait sur la photo du bas de page ; affaire A suivre, lela revue est dépagée, _ Adressez vos annonces _BP 1, 10h Bape Coe Erratum : Lors du montage au labo du dernier numéro [lé N° 7}, deux légendes ont été inversées — celles des pages 18 et 21 concernant les sgénéraux Gort, Gamelin et Weygand. Celle de la page 18 concerne la page 21 et inversement. « COTENTIN 1944-1984 » * BUNKERARCHEO *¢ MATCHING 1) Les canons allemands du Fort du Roule 4 Cherbourg _75 photos d’archives et 75 photos contemporaines 2) La Pernelle 1944 « cote 123 » Une revue de 48 pages. Au prix intéressant de 28 F BON de COMMANDE a retourner aux EDITIONS HEIMDAL B.P. 124 14404 BAYEUX cedex NOM .... : PRENOM ¥ ADRESSE .. . commande ex NUMERO SPECIAL COTENTIN 1944-1984 8 28 F. Montant total de ma commande = F que je régle ci-joint par chéque bancaire, chéque postal, mandat lettre (rayer la mention inutile). JEUX DE SIMULATION. Dans un précédent numéro (n° 6) de « 39/45 Magazine », nous avons fait une rapide incursion dans le domaine maritime avec ce « must» qu’est « AMIRAUTE ». Revenons maintenant a nos premiéres amours: la guerre sur terre avec un « must » d’un autre genre et encore plus connu et appré- cié qu'Amirauté, il s'agit de « SQUAD LEADER ». Il se serait vendu, nous a t’on annoncé de source pro- fessionnelle, a plus de 10.000 exemplaires en France ; comme le nombre de joueurs réguliers de jeux de” simulation historiques (wargame) en France est jus- tement évalué a 10.000 per- sonnes, cela yous donne un apercu de son succes. Avec SQUAD LEADER (on dit S.L.) vous allez pouvoir manipuler des pions représentant soit des groupes de combat [une dizaine de combatants}, soit des lea ders (sous-officers et officiers}, soit encore divers matériels (véhicules, ‘blindés ou non, batterie d'artillerie, armes collecti 3s, et. Cest donc le jeu tactique par excellence (difficile d'aller encore plus loin dans la simulation bien que cela ait été deja tenté avec « AMBUSH » par exemple ! Lhhexagone représente 40 m de ter: et chaque tour de jeu environ 2 mn temps réel er co France, 1948 Py Grace a un ingénieux systéme de phases de jew alternées, pour chaque camp, au sein d'un méme tour de jeu, on approche assez bien la réalité du combat tactique. RALLIEMENT (réparation des armes défectueuses, regroupement des hommes démoralisés ou éparpillés) — TIR DE PREPARATION (on tire sur Vautre pour affaiblir sa résistance, le détruire ou l'empécher de voir le mouve ment qui suit) MOUVEMENT (Les pions qui n'ont pas tiré se déplacent} TIR DEFENSIF [Réplique de I'adver saire sur les pions qui se déplacent ou sur les autres) — TIR OFFENSIF (Les pions qui ont bougé tirent a demi-puissance = tir dlassaut ou juge} — LA RETRAITE (Les unités menacées ou celles qui ont été démoralisées par les ses se replient 8 l'abri de ces tirs adver tirs) L'AVANCE (L’assaut au contact ou ajustement des positions} — LE CORPS A CORPS (Quand des pions ennemis se trouvent sur la méme case... une case vaut 40 m... !) Par ailleurs, facteurs qui renforcent cette réalité, interviennent le moral des hom. es et de leur chef, la ligne de tir, la puis -e de feu, ce dernier élément variant avec la distance, * Le MORAL : est indiqué par une valeur, trés forte pour les SS par exemple, et faible pour le soldat allié de 40 dont Varmée subit revers sur revers. A certains moments de la partie, il faut tester les Le Jeu de Combat Tactique de Ue pions {notamment comme résultat d'un tir de I'adversaire sur eux) pour voir si les hommes qu’ils sont censés représenter gardent leur sang-froid et aussi leur cohé rence en tant qu’unité combattante. On teste le moral, en langant un dé qui doit donner un résultat inférieur a la valeur [de moral) du pion testé. Beaucoup de joueurs eritiquent l'emploi du al dans ce jeu et sous cette forme, car les val sont effectués suite d un tir rersaire : prenons un groupe de combat qui se rue a assaut d'une position adverse, Vennemi fait un few défensif qui s‘avere efficace puisque sur la table des tirs on indique : test de moral pour le pion qui subit le tir (cela aurait pu étre aussi destruc tion du pion cible, ily a bien stir une grada tion dans la grat résultat), le pion qui doit tester son moral peut réussir ce test ou non. Sil ne le réussit pas, 'unité perd sa capacité opérationnelle et risque d’étre détruite au prochain revers {c'est normal) ‘mais si elle réussit ce test, elle va poursuivre son mouvement et le combat sans subir aucun malus alors que en toute logique, si le moral a da étre testé suite au tir ennemi c'est que le few a été dense et certainement que plusieurs soldats du groupe sont tombs blessés ou morts, De méme, pour le pion qui a échoué au test {situation encore plus critique], on dit qu'il est « Broken », il est replié a Yabri du feu adverse et sil advient qu'un leader puisse le rejoindre, il y aura,a la phase de RALLIE MENT, un nowveau test pour essayer de réorganiser le groupe ; si ce test réusit, voila le pion qui retrouve toutes ses facultés intac tes illogique !). Ilogique certes ! Et pour tion, dans le déroulement du jew, tout se JEUX DE SIMULATION __THE FACTORY Rakes Introd 10-161 POINT VALUE CHART 1 1s 25 30 © sjrcroe Distibué en France par JEUX ACTUELS Propane specialnes. Cest 'éternel et Historicity é et la jouabilité ! A ce titre la valait la peine de faire cet appai SNE DETIR : Dans $.L., quicon: tirer sur quelqu'un, peut égale- le feu de ce dernier. La ligne de tir (vérifiée du centre de I'hexagone- cible, au centre de I’hexagone de l'unité qui tire, doit étre exempte de bois, coins de maisons... détail amusant, on déclare le tir d'abord, et on vérifie ensuite qu'il est possible (s'il ne est pas, tant pis le tir est invalidé - autant pour le coup deel (et Vadversaire qui ricane) * La PUISSANCE DE FEU: Chaque pion combattant posséde une puissance de feu, fonction des armes possédées par les hommes, le tout associé a une distance limite au-dela de laquelle on tire a demi puissance (jusqu’au double de la distance). Bien sGr, cette puissance de feu peut étre renforcée par l'utilisation darmes collectives ou de soutien. Il en existe tout un catalogue (de plus en plus étoffé au fur et & mesure de la parution des gamettes), chaque arme est représen- tée par un pion qu’on superpose au squad qui I utilise et qui a chacune ses particula nités, On trouvera bien sir, L.M.G, (Light Machine Gun, mitrailleuse légere), M.M.G., H.M.G. (mitrailleuse lourde) divers bazooka, divers mortiers, etc Tant qu'on joue uniquement avec de Vinfanterie, tout est relativement sim ple. Voila que les choses peuvent se com: pliquer quand arrivent les premiers scé narios mettant en jeu des chars ou che nilles, Vous avez, en effet, avec S.L. lité de retracer la possibi — Combat infanterie/infanterie — Combat infanterie/blindés — Combat blindés/blindés Ceci, avec ou non, le soutien dartillerie et en faisant varier chaque paramétre a V'infini, car S.L. est un jew a scénarios, exactement comme « AMIRAUTE ». A chaque nouvelle partie, le terrai unités, les conditions de victoire ps changer si vous changez de scénari Crest cela qui est extraordinaire et empé che en grande partie le jeu de vieillir !S.L vous offre 12 scénarios mais le systeme de S.L. a été complété par plusieurs « gamet tes » (ou extensions} qui outre la présenta tion de nouvelles armées sur de nouveaux fronts et de nouveaux matériel, nous offrent a chaque fois une nouvelle série de scénarios Le On en dénombre facilement plus de 200, cen vente dans le commerce sous forme de carnets en regroupant une trentaine, ceci sans compter les revues spécialisées dont nous avons déja eu l'occasion de parler (Casus Belli et journal du Statege coordonnées dans 39/45 Magazine n° 6) qui en proposent un, ou parfois plusieurs totalement originaux a chaque parution (signalons que la plupart de ces scénarios parus dans les revues francaises. sont signés Pierre Stutin, un de nos rédacteurs, qui a ‘intelligence de mettre en scéne en riorité des alliés, ou mieux des Francais, dans des scénarios se passant sur le sol frangais, chose assez rare pour les autres scénarios fournis dans les boftes de jeu par les concepteurs anglo-saxons... allez savoir pourquoi?! On n'est jamais mieux servis que par soi méme! Bref, voila un jeu assez extraordinaire pour les fanas de 'ambiance tactique, les Crescendo uad Leader Gamette spécialistes en matériels de toutes sortes et les inconditionnels (x purs et durs ») du bon jeu de simulation historique. ATTENTION, ce jeu est dangereux pour vos loisirs, lesquels risquent forts de se trouver bouleversés si vous ouvrez, méme par simple curiosité le livret de régles ! En effet, bien que le livret de régles ait &é traduits d'anglais en francais par Jeux Actuels (un des importateurs les ‘plus actifs) et que l’apprentissage des régles se fasse tres progressivement, au fur et a mesure des scénarios les régles vont en se complétant et se compliquant. Ce livret comporte 64 pages de texte et nombreux tableaux et que chacune des gamettes sor- ties (Cross of Iron, Crescendo of Doom G.L Anvil of Victory) en propose des com: pléments d’épaisseur égale Xavier JACUS Pour les personnes intéressées par tous les jeux dont nous parlons et qui n'ont aucune possibilité de les trouver prés de chez eux, nous ouvrons un service gra- tuit de renseignements : en échange d'une enveloppe timbrée a votre adresse et de 2 timbres a 2,10 F po liste de clubs et de magasins, ainsi que tous les renseignements que vous solli citez. Eorivez a Xavier Jacus, 2 bis rue Gilles de Tréves, 55000 BAR-LE-DUC couvrir les frais de photocopies, vous recevrez une 62 MAQUETTISME JEEP WILLYS Maquette Italeri au par Gérard Deygas La firme Italeri ne nous a habitué depuis fort long- temps a aucune surprise désagréable concernant leurs kits. Cependant,il est chaque fois nécessaire d'ajouter certains détails, d’améliorer certaines pieces pour parfaire les modéles. C'est le cas pour cette jeep, petit véhicule mais grand par ses qualités. L/assemblage de la caisse ne pose aucun probleme. Découper le parecchoc avant pour réduire son épaisseur avec une petite lime plate (Fig. 1). Affiner les tam- pons arriére avec une lime queue de rat Cette opération terminée, coller le pare- chocs avant a sa place initiale Si vous avez eu la chance de contempler de trés prés une jeep, vous aver certaine- ‘ment remarqué que les siéges ne forment pas un bloc entre le bas et le dossier. Pour y, remédier, évider ces parties a l'aide dun petite perceuse munie d'une fraise (fig. 2). Souvent, le dessous du siege pas Sager servait de fourre tout ; on y déposait sacs, ponchos, baches. FIG2 1/35 Liembout du. pot d’échappement sera percé Entre les deux sidges, monter I'affat de la mitrailleuse Browning de calibre 50, réa- lisé dans une chute de grappe plastique de 3 mm de diamétre et 23 mm de long. Ala base, est collé un disque cylindrique [carte plastique de 5/10* de mm| de 5 mm de diamétre, fixé par six boulons, deux bras renforcant l'ensemble (fig. 3) AIG.3 Fils La réalisation de boulons, rivets, boutons est trés simple et requiert uniquement Vemploi d'une bougie et de chutes de grapes plastiques. Maintenir la grape au-dessus de la flamme. Btirer le plasti- que lorsqu'il commence a ramollir ; on obtient ainsi plusieurs fils de diametre different. Découper ensuite une longeur (50 a 70 mm| puis approcher l'extrémité vers la flamme (fig. 4) ; & la chaleur, le plastique se rétracte et forme les boulons. est trés important de percer au préala- ble des petits trous aux endroits appro- priés car, malgré la découpe a I'X.Acto, i Persiste toujours un brin de tige empé: Chant la pose correcte de ces_piéces minuscules, pices qui sont trés difficiles a manipuler avec une petite pince. Pour parvenir a les attraper, prendre un pin ceau n° 1, humidifier le poil avec la lan- gue, les pieces s'y accrocheront ; déposer tne petite goutte de colle a bois dans les trous et y déposer le boulon qui sera ajusté ensuite en utilisant une petite pince brucelle. Tl manque, sur les parties verticales du capot, deux attaches-capot_qui_seront fabriqués en plastique étiré. Fixer la barre coupe-cibles a l'avant du pare-chocs (sup- port de Schiirzen Sturmgeschiitz IV, kit Italeri n® 223), renforcé par deux barres soudées soit sur les traverses ou sur la calandre. Laisser apparaitre un surplus de colle qui imitera parfaitement les soudu: res grossigres, rapides queffectuaient parfois les Equipages de ces véhicules. Le tableau de bord manquant de détails, divers boulons seront_ajoutés: démar- reur, commande essuie-glaces, phares, ouverture boite a gants... Fixer, a chaque extrémité du tableau de bord, un anneau (anneaux permettant I'accrochage de san: gles de sécurité) Dans de la carte plastique de 5/10, tailler une bande de 1,5 mm de large et 30 a 40 mm de long. En principe. le manche des limes pour le maquettisme comporte des parties striées ; presser done forte- < FIG.4 MAQUETTISME ment le manche d'une de ces limes, de préférence queue de rat, en la faisant rou ler (fig. 5). La gravure de ces stries FIGS siimprégnera dans le plastique. Il ne reste qu'a y découper deux pigces de 2 mm de long et coller cOté lisse un bout de tige plastique, Voila des pédales plus vraies que nature Sur le pare-brise, ajouter les déflecteurs putisés dans le kit Italeri n® 201, les cro chets mobiles qui permettent de mainte nir celui-ci en position relevée (carte plas. tique). Pour changer un peu, le porte-fusil ne sera pas placé. Confectioner ses pat tes de fixation, suivant la figure 6, qui seront en carte plastique de 2/10* de mm, FIG6 & it Les vitres, qui seront placées ultérieure- ment, sont découpées dans un emballage de lames a raser. Percer I'embout de la mitrailleuse, prove- nant du kit Tamiya n° 3622, ajouter le tampon (plastique étiré), la gachette (papier) (fig. 7) FIG.7 exchaltt, RF topes Deux solutions pour représenter la boue sur le modéle. La premiére solution la seconde sera décrite plus loin dans le texte], boue peu abondante, est pratiquée avant peinture avec du mastic Sintofer en pot. Tremper dans ce pot un pinceau poils courts (pinceau n* 6 ou 7 dont les poils auront été raccourcis de moitié) TTapoter ensuite toutes les parties of Saccumule la boue : sous chassis, bas de caisse, marche-pieds, pare-chocs, Laisser sécher huit bonnes heures, Préparer entre-tempps baches roulées, ponchos (mouchois en papier enduits dun mélange de-colle a bois et d'eau, jer ricans, filet de camouflage et tout le maté riel hétéroclite qu’accumulait l'équipage Peinture Test utile pour chaque modele de rappe ler les teintes a employer, les marques de peinture, les diluants et la facon de pein: dre, Pour mon cas personnel, ‘utilise tou- jours, pour les couches de fond, un aéro- raphe type Paasche ou X.Acto, du white spirit comme diluant, un assortiment de 64 MAQUETTISME pinceaux n° 00, 1, 6, 7, un pinceau brosse 1n® 900 10 et une boite de crayons pastels. Aprés avoir peint le modéle olive drab (Humbrol HM3}, vaporiser superficielle- ment un mélange égal de HM3 + HF puis une couche de vernis mat dilué & 50 % de white spirit. Attendre alors jusqu’au lendemain, la patience étant la récompense du maquettiste Le lendemain, appliquer sur le modéle un jus de noir mat (Humbrol 33) au pinceau n° 1 tout autour des reliefs, gravures, rivets, poignées... Enlever le surplus de peinture au chiffon doux. Laisser sécher trois ow quatre heures pour procéder ensuite au «dry-brush », mot provenant dioutre Atlantique signifiant brossage salissant. Ce brossage sera effectué au pinceau large a poils courts {n° 9 ou 10} peinture non diluée en procédant ainsi tremper le pinceau dans un mélange de HM3 + une pointe de HB2 Humbrol Essuyer le surplus de peinture sur un mouchoir en papier. Effectuer un premier brossage de toutes les parties : les détails en relief commencent a ressortir. Faire un second brossage avec un mélange égal de HM3 et HB2. Le dernier brossage est un mélange de HB2 et une pointe de blanc mat Les pneus seront peints noir mat addi tionné de gris panzer HM4. Ils subiront le méme traitement que la caisse en respec- tant toutefois la couleur de base noir caoutchoue. Afin que la couleur boue se détache bien de la caisse, brosser cette derniére au HB2 et blanc. Les diverses traces de rouille seront obte- nues avec terre de Sienne brilée {Lefranc- Bourgeois) pinceau n° 00. Peindre le pot d'échappement terre de Sienne brilée ; faire un dry-brush vingt quatre heures aprés avec Humbrol mat 62. La couirroie de la jerrican sera peinte kaki clair HM7 Humbrol. Les feux, rouge mat ; déposer une pointe de vernis lors: que la peinture est bien séche. Les siéges sont kaki clair HM7 éclairci avec blanc mat, Le manche des pelle et pioche, terre de Sienne bralée en ajoutant du blanc pour les vieillir ; l'acier est reproduit en * peignant le fer noir mat, brossé ensuite au Rub'n Buff argent. La mitrailleuse sera traitée de la méme fagon. Coller en place les vitres, les essuie-glaces sur le pare-brise fait en plastique étiré. Placer les phares. Liintérieur du rétrovi seur est argent ; une goutte de vernis y sera ajoutée. L’antenne est en plastique Gtiré. Mettre en place les décorations. Pour représenter le passage des essuie glaces sur les vitres sales, il suffit de tail Ter deux caches dans du ruban adhésif aux dimensions du balayage de ceux-ci Apres avoir disposé les caches, vaporiser tun mélange (bien dilué) de HB2 + HM4 sur tout le modéle en gardant une dis- tance de 25 em. Ce voile simulera le dépot de poussiére sur le véhicule, Gratter un crayon pastel blanc et un ocre sur une feuille de papier abrasif. Récupé- rer la poudre obtenue avec un pinceau n° 6 o'7 puis brosser, A nouveau, tout le véhicule ; souffler sur I'excédent de pow: dre restant dans les gravures. Voila le modéle enti@rement terminé. Voici maintenant la seconde solution pour reproduire la boue sur un véhicule ayant roulé dans des conditions climati ques exécrables. La boue trés abondante sur le véhicule (fig. 8), est réalisée avec un mélange de terre de jardin (tamisée au tra- vers d'une petite passoire) et d'eau ; elle est ensuite disposée au pinceau. Pour cer- taines parties éclaboussées, utiliser une vieille brosse a dents qui, aprés avoir été trempée dans cette boue, sera frictionnée avec le pouce en direction du modéle. Crest simple, efficace et pew cher. Gérard DEYGAS Reéférences bibliographiques Normandie Album mémorial. 6 juin - 22 aoat 1944 (EditionsHeimdal) Normandie 1944. Cobra la bataille décisive (Editions Heimdal) YM International. Magazine numéros : 1, 2, 4, 5 APRES LA NORMANDIE »-LA LORRAINE Un nouveau « MEMORIAL » inédit « HEIMDAL » ! 910 PHOTOS! INEDIT: FANTASTIQUE ' * Qui connait la BATAILLE DE LORRAINE (31 aoit 1944 - 15 mars 1945) : PATTON s’enlise dans la boue, s’empare de Metz et fonce sur la Sarre... dans les Vosges avec Leclerc et Monsabert. 520 pages, plus de 900 photos Un texte d’Anthony Kemp Un superbe album relié LORRAINE 1944-45 ALBUM MEMORIAL BON DE COMMANDE A RENVOYER A : HEIMDAL - B.P. 124 - 14404 BAYEUX (France) NoM .. ce eeeees Prénom Adresse - Code postal "a . Ville : PRIX : 379 F Chéque joint a I'ordre de « HEIMDAL » 9. SS-PANZER-DIVISION HOHENSTAUFEN 1944: NORMANDIE-TARNOPOL-A Au terme d’une recherche de vingt ans, Herbert Firbringer vous offre : — Une premiére : un texte vraiment complet sur une Panzer Division : en 540 pages illustrées de 500 photos inédites. — Un exceptionnel organigramme dessiné véhicule par véhicule. — Une présentation luxueuse du volume relié avec une jaquette couleur, un beau papier couché, des photos en couleurs. —_ Un texte bilingue Francais- Allemand. BON DE COMMANDE « HOHENSTAUFEN » plares au pn de ST ans exemple, vt F ARENVOYER A. Editions HEIMDAL, BP. 126- 14402 BAYEUX CEDEX Ils se sont illustrés dans toutes. les guerres, les soulévements, les coups de force. De Madrid 4 Guadalcanal, de Bir Hakeim 4 Kolwezi, des plages de Normandie aux riziéres d’Indochine, du Sinai au Monte Cassino, leur détermination et leur courage ont, plus d'une fois, fait basculer le destin. La ou tout a échoué, eux doivent réussir. Paras, commandos, légionnaires, Marines... spécialistes intrépides des missions impossibles, ils sont souvent le recours ultime dans les conflits daujourd’hui. Guerriers de la demiére chance, ils doivent vaincre ou a ATLAS mourir. Dotés du matériel le plus sophistiqué, ils savent aussi se battre al’arme blanche dans les corps a corps les plus meurtriers. Découvrez ces hommes implacables. 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