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ahh C6 BED \ LE PIANO DE | Pro ee : \ TIONS SALABERT \22, rue -Chauchat - PARIS 575 Madison Avenue and 57" Street - NEW YOI Printed in France Bea sere ree eee eg eee gamee Nojeures : Ut sol ré la mi at : e Main gauche + 3 3G 5 2 Pour Les games Mineurs : lami si ut sol ré ; Hain drotte: 4 5 3 4 5 2 3 Pour la bénol Hajeur 23142313 atl Hain gauche : 1 1 3 2 1 3 2 Pour les ganmes Minoures : Fa ut sol didse 3254354 ¢ Hain droite: 3 4 5 3 4 5 2 ( PaaS ge Main gauche: 211 3 21 3 Pour Fa diése Majeur 4325435 : a Ht Main droite: 2.523 4 5 3 ( 4511251 pun ut atéce c Main gouche: 2132113 43554325 ¢ $$ Main droite: 5 234 5 3 4 C Peco cee teeter Pour mi bémol Hajeur et Mineur € Main gouche: 1 5 211 32 C 3543254 ¢ if Main droite: 5 3 4 5 2 3 4 34231212 ( Pour si bénot Hajeur et Mineur ¢ Main gauche: 1 3 21 3521 aera so 43) © ‘ Main drotte: 23 4 5 3 4 5 € ti23123 € Pour Fa Majeur et Hineur i Main gauche: 3 24113 21 ¢ Fea eee ¢ rk Maindroite: 45 45°45 3454 53 ¢ area ae eae Pour les ganmes chronatiques Majeures MainGawhe: 112121211214 ( 435454354545 ( ie Bees" cS te ated. WZ oo jeoko Heck gi a ae Uebel 2 0 9. cen bete fee oe ee a Coa ‘eo 2 bece. facet. Vo? Ge (Le tate. aivhe- Gee — tater “ee Wa Locetsove- — Lon Dove Bheedty Vl a BLT of a ceca Metaait= MA their A Site cee ff etoe. eeZe fla divi. a D'a. ‘pecuper Lote eA Sep LE PIANO OMME tous les professeurs entourés dune famille nombreuse. de disciples, jai subi depuis Iongtemps les sollicitations des témoins indulgents de mon Jabeur qui me demandsient de fixer et de divulguer dans un ouvrage technique, les principes de mon enseignement du piano; javais décliné jusqu’ici leur aimable invitation, Dans une éducation artistique, Ja part la plus importante échappe A toute codification, Il serait puéril, en effet, de considérer Penscignement musical comme un ensemble de recettes, comme une collection de secrets, de procédés, d’expédients. de tours de main, de stratagemes dont Phabiles spécialistes détiennent le privilege et qu'ils transmettent intacts a leurs apprentis. Et il est bien imprudent de vouloir réduire en axiomes et en formules infaillibles une carriére pédagogique, car un enseignement doit étre souple, tenir compte des cas d’espéco. Ce qui est vrai pour une main, pour une nature, ne lest pas toujours pour une autre main ou un autre tempé- rament, Le jugement d’an maitre compte plas que ses théories, Je ne erois pas aveuglément au dogmatisme pianistique et de méme que certains méde- cins déclarent : « I n'y a pas de médecine, il-n’y a que des malades », nous scrions tentés de dire « I nry a pas de méthode, il n’y a que des éleves ». Et, pourtant..., s'il n’y a pas de méthode absolue, il serait paradoxal de prétendre qu'il n’y en a pas du tout. existe des vérités premieres qu'il est bon de répéter; des routinies ou certains modes Penseignement qu’il est utile de combattre. D’amicales remontranees m’ont amenée aussi A m’interroger : pouvaisje garder pour moi seule les fruits dune expérience acquise au contact de plusicurs générations de compositeurs ct de virtuoses? N'avais-je pas le devoir de defendre 'idéal et la.technique de ces maitres? Mes Gloves wavaient-ils pas des droits sur moi ct tout dabord celui dinvoquer mon témoignage? Ainsi, me suisje décidée a sortir de ma réserve et A rassembler ici les observations physiologiques et paychologiques dont je dois le bénéfice a ces innombrables mains timides ou fougueuses que ies aux mystéres de Ja virtuosité, Faisje autre chose, en somme, que de restituer A_mes élaves ce quills m’ont appris au cours de leur apprentissage? Et pourra-t-on me blimor d'essayer de défendre. quelques -idées que je crois saines contre certains préjugés dont je redoute les effets? fat ini Ht puis si on matidre de technique pianistique, comme en toute autre chose, personne ne pout so flattor de détenir ln v6rite absolue, il resto cependant que chacun, dans son métier, se doit de confesser sa propre vérité, e’esta-dire ensemble des prineipes avee lesquels ill ne cesse Petre Paccord. Crest dans cet esprit que je me permets dapporter aujourd'hui ma pierre a Vedifioe éternellement inachevé, sous Jes votites duquel les artistes de tous les siecles s’efforcent de per- pétuer le culte des cheferd’ceuvre. Yobéis en méme temps, A une autre impulsion secrete de ma conscience. Pai voulu rente publiquement hommage a Part ot & Ja science du piano « francais ». Qu’on ne m’accuse pas de sacrifier & un chanvinisine artistique. Je n’ai pas la sotte prétention de placer nos professeurs et nos intoxprétes au-dessus de leurs collégues Gtrangers. Mais, tout en revendiquant le privilege Wuniversalité dont doivent bénéficier les chefs- orvre de Part, Frestime que chaque pays, chaque nation, chaque race, chaque culture les honore fnstinctivement a sa fagon. Nous adhérons en naissant, & un idéal mystériewx ot informulé qui nous snarque pour toujours. Malgré Ja diversité de tempérament des grands virtuoses de chez, nous, on pent observer, chez tous, certains caractéres communs. Des pianistes aussi différents les uns des autres que le farent un Planté, un Diemer, un Pugno, un Risler, un Saint-Sains, un Delaborde, ont été unis pai une seoréte parents de technique ct de style, faite de clarte, de souplesse, de mesure, dele. gginee ot de tact, Le jeu francais est Iucide, précis, délié, $'il se complatt parfois dans Ta grice plus que-dans le force, tout en gardant son équilibre et Ie sens des proportions, il ne te cade a aucun autre sous le rapport de Ta puissance, de la profondeur et de l’émotion intéricures. Sita France est le pays de Deseartes et, en peinture, de Jean Fouguet, elle est aussi celui de Racine, de Baudelaire, de Verlaine, celui. de Chardin, de Delacroix, de P’école impression- niste. Si tous ccs grands artistes ont ewle méme souci de logique élégante, ne voit-on pas que cette Jogique n’éteint jemnais chez eux les flammes de Pinspiration, non plus que les nuances de Ja sen- sibilite? Nos pianistes, pour leur-part, doivent les enractares de leur talent & nos musiciens nationaux, Ceux-ci, de Couperin a Ravel, ont développé singulidrement dans Vart pianistique le sens de Ja couleur et du timbre. Des.compositeurs comme Gabriel Fauré et Debussy nous ont révélé de subtils et précieux secrets dans Ja recherche de Jn voluptueuse résonanee barmonique. Tis ont, ala suite de Chopin, de meme que Maurice Ravel & Ja suite de Liszt, agrandi et organise Jes conquétes de leurs illustres ainés, Leurs compatriotes devaient foreément en bénéficier, quand ils étudidrent leurs ceuvres. Le jeu frangais, a la fois vigoureux et inoelleux, brillant et délicat (Debussy Io earactérisait en réclamant de la doucour dans la force et-de In forve dans Ja douceur) a done une personnalité aisément reconnaissable, C'est a la défense et illustration’ de cette tradition nationale, qu'il est si important de préserver, que j’ai voulu consacrer ce travail. * we Vexploration d'un instrument, la formation @’un interpréte sont des missions d'une noblesse singuliére. Quel spectacle émonvant que celui dune main ignorante qui se tond vers la Beauté, qui palpe le mystére et se plie couragensement a toutes Jes disciplines et & at toutes les contraintes pour triompher des résistances du clavier et de l’inertie de la matiére! ‘A Pextrémité de nos bras, nos mains et nos doigts ne sont pas seulement une miraculeuse mécanique musculaire, ils sont aussi de prodigieux organes de perception doués d’une sensibilité propre, jallais presque dire d’un don de création. Si, bien souvent, ils obéissent au cerveau, bien plug souvent qu’on ne Ie eroit, ce sont eux qui commandent. Au fronton du Palais de Chaillot on a bien fait d’inscrire la phrase de Valéry : «La main de V’Artiste égale et rivale de sa pensée : «Pune ne serait rien sans Pautre. » Le grand chirurgien Thierry de Martel a éerit : Iya quantité de choses que nos mains comprennent avant notre cerveau, et ceux qui manipulent en réfléchissant trouvent plus que coux qui réfléchissent. sans manipuler. » Et ailleurs + « Je suis convaincu qu’a Pencontre de ce qui est généralement admis, ce n’est pas notre eaprit qui mobilise nos doigts, mais nos doigts et leurs mouvements presque inconscients qui donnent le branle a notre esprit. » On ne saurait mieux dire, Le toucher est bien un sens aussi riche et peut-étre plus essenticl que celui de la vue, de Vouie, de Podorat. Le méme clavier caressé par une main'radio-active”on par des phalanges inertes, s*illumine ou s’éteint. C’est donc dans les réflexes et les injonctions de ces délicats et puissants instruments vivants que réside, pour moi, Je secret de'Part du piano, Cette profession de foi n'est pas inutile a une époque ot ’on parle ‘souvent avec dédain des exéeutions « digitales », et Paveuglement de certaines écoles a trop souvent retardé ou paralysé de jeunes carriéres pour qu’il ne semble pas nécessnire de dire, méme s'il y faut du courage, « qu'il nest pas mauvais du tout de jouer du piano avec ses doigts ». En fait, trop souvent, des artistes en possession dun métier solide, gublient les sages principes grice auxquels ils Pont acquis. Le désir d'innover, un modernisme de mauvais aloi, on Faveuglement d’un esprit philosophique enclin a chercher des « Systemes » les améne tout naturel- Jement dans leur enseignement a renverser la hiérarchic des élémonts de travail, ce qui est néfaste pour leurs éleves, Ceux-i finissent par passer beaucoup plus de temps a leur technique qu’il n’est nécessaire, ils accumulent des procédés de travail désordonnés, contradictoires, dont le résuliat pratique est trés souvent incertain, Des exercices simples, élémentaires, rationnels, fixés par la tradition, ot leur complément indispensables, les études, au premier rang desquelles (sans oublier tant douvrages modernes cexcellents), celles de Gzorny, ce maitre de la technique, telles sont les étapes nécessaires par lesquelles doit passer un pianiste, $'i] n'a pas suivi ce chemin dés ses débuts, il devra le reprendre plus tard en regrettant le temps perdu, * we L’étude du piano nécessite de longs efforts, Mais ils ne consisteront pas 2 lutter contre la nature. Une main normale est faite pour jouer du piano et tout pianiste qui ne partage pas cette conviction est indigne de son art. ‘Une observation superficiclle voit dans la main bien des défauts; on comprend ala réflexion que ces défauts apparents sont des qualités réelles, Si le pouce était aussi long que les autrés doigts ou plus exactement, si son axe d’articulation était au méme plan que les antres, comment réaliserait- on.son passage qui permet tous les déplacements Ie long du clavier? Si index 6tait disposé autrement, pourrait étre a Ja fois le conductenr, le gouverneur des quatre doigts qui dépendent de la paume de Ja main, ct en méme temps un intermédiaire mobile entre le pouce axial ct tout I’éventail actif que représente le reste de la main. Si méme Vannulaire était libéré des aponévroses qui semblent le paralyser entre le médius et Tauriculaire, toute la partic externc de la main (et par conséquent Je petit doigt, si important dans Vattaque des accords, dans Ia d¢termination des positions et dans la mise en valeur de la ligne mélodique) aurait-clle la stabilité et la force nécessaires? On connatt Te eas de Schumann qui voulant a tout prix « forcer » son quatrieme doigt ne réussit qu’a le paralyser pour Ia vie. I faut citer Ja curieuse réflexion de Chopin en marge d’une méthode de Moscheles : « Longtemps on a agi contre In nature en essayant de donner une force égale A tous les doigts. Cependant, leurs formes étant différentes, il serait mieux détudier Ie toucher propre a chacun Centre eux, plutét que de le démolir. Chacun @entre eux a une force proportionnce a sa forme. Le pouce étant le plus fort parce qu'il est le plus gros et Je plus Tibre. Ensuite vient le cinquitme (du cdté opposé de la main). Le doigt du milieu (le majeur), est le point d’appui principal, Vindex Ini étant presque ¢gal. Enfin vient Pannulaire qui est Ie plus faible de tous. On a essayé par tous les moyens de rendre ce doigt indépendant du majeur auquel il est lié par un tendon commun comme pourraient l’étre deux fréres Siamois, C’est une tentative parfaitement stérile et fort heurou- sement inutile. » Chopin ne veut certes pas dire qu’il faut négliger « Pégalité des doigts » — mais cette égalite ne s'obtient pas par D'uniformisation absoluo do In force de chacun d’eux. D’autre part, Chopin considére le cinquitme doigt comme naturellement presque aussi fort que le pouce. Cette force a toutefois besoin d’étre libérée par le travail. ‘On remarquera aussi, en ce qui concerne l'importance relative du second et du troisitme doigt que Chopin marque quelque hésitation (« Pindex lui étant presque égal »). Chopin devait @tre impressionné par Liszt pour qui lo troisiéme doigt était primordial. A vrai dire Ia main de Liszt revele un troisitme doigt dominant considérablement le second. Mais la pianistique de Chopin ot Vatilisation qu’il y fait du second doigt me semble lui restituer en fait la primauté. Pour ma part, je le considere comme Ie véritable gouvernail de Ia main et on ne saurait trop « travailler » ea précision et sa fermeté, Qu’on ne fasse done pas violence A sa main, miais qu’on Putilise avec intelligence, sans compromettre par d'abusives tentatives, ses dispositions naturelles. Je m’adresse ici surtout anx professcurs. Que I’on surveille avec amour, avee patience, avec respect, les premiers efforts @une main sur le elavier. Qu’on ne sous-estime pas Vimportance de ces premiers contaets. Le bon Lavignae exemples, mais, disait qu'un artiste en possession de son talent pent tirer parti des plus many: qu'un débutant a besoin des maitres les meilleurs et les plus stirs. Tres souvent, la vie entidre suffit a poino pour corriger les mauvaises habitudes contractées au commencement des études. Car effort exceptionnel d’attention, Ia vivacité et la profondeur 88 serigations éprouvées, Ia surprise des révélations qui accompagnent toute initiation enrichissent iit Yeliet ot d’une force durable les acquisitions, bonnes ow miauvaises, dun néophyte. Elles deiiGnaent par Ja méme définitives, inefTagables, comme le sont nos impressions d’enfance. * rain #e Ges pages s'adressent en principe a des pianistes assez avancés on méme candidats a Ja haute virtuosité, Qu'ils veuillent bien ne pas croire indignes de leur talent les conseils parfois Alémentaires qui vont suivre. lent” Nayex pas peur de remettre s'il le faut votre compteur & zéro. La carridre des trés grancls ¥iktucses eat faite de cos humbles et profitables retours en arridre, Le eélébre’ Busoni me disait F tioiaméme : « A trois reprises j’ai refait I'otude de ma technique ». Commengons done par le commencement, Tout dabord il ‘convient dans le travail de conserver des mouvements naturels pour Gviter la tension et la contraction en recherchant la fermeté nécessaire & V'attaque. Pour avoir des doigts libres, il faut avoir un bras et une épaule libres, c’est-a-dire * décontractés” (1). L’éducation statique des cing doigts me semble Ia clé qui ouvre toutes les portes de In techniques on ne saurait trop s'y attacher, Que de déftllances provionnent du « manque de doigts »! Il faut unificr Ja vigueur et P’élasticité des doigts faibles et des doigts forts, les obliger a franchir les mémes obstacles, se eréer un engrenage articulation souple et docile, accomplissant un travail ferme et précis. En un mot il fant obienir ’indépendance des doigts. Pour cela le pianiste devra faire alterner judicicusement les exercices proprement dits des cing doigts et les exercices avec notes tenues. Des mains naturellement déliées, mais manquant de stabilité ou de fermeté insisteront avec profit sur les exercices de « notes tenties » qui placent Ja main, De plus, les notes tenucs habituent chaque doigt a passer tour & tour dun effort léger de pression continue et contrOlée, & un effort @attaque, Cette pratique plie Jes doigts a Ja diseipline collective qui procure Pégalité du mécanisme. Lretude des notes tenues peut done étre pratiquée chaque jour avec fruit, mais eest une arme A double tranchant dont i] ne faut user qu’avec prudence en tenant compte des dispositions naturelles de chaque exécutant. _ ‘A ce propos, c’est une erreur trés commune et parfois néfaste de se servir abusivement des notes tenues pour obtenir Pextension des doigts, Les progrés de Vextension s‘obtiennent surtout par le travail en. souplesse et 2 main libre (2). Il faut attacher une trés grande importance aux innombrables exercices des cing doigts avec leurs ingénieuses combinaisons qui peuvent se multiplier a Vinfini, Is délient les doigts. Tis Ieur donneront une aisance d’articulation et une rapidité de réflexes qui leur permettront de ne jamais trébucher devant une difficulté technique. (1) Thorrbte snot | Jo Pemploio & rogeot. Mai il faut bion parfos, pour eo faire eomprondr, user du jargon de von poqus, Quand jétan june anes maftres me dsnient:« Joues souplo » — et Chopin, nows To zedivons plus loin, no cessit de répéter A es eves + Paciloment | Faclemont!>, Cola vout dice tout simplement la mémo chose, (@) Vote chapitro des uotes tems vi Je viens d’¢erire le miot « articulation » et jy reviendrai dans Pavant-propos du chapitre des cing doigts — mais je crois qu’ici méme, il mérite qu’on y insiste un peu. C'est une tendance naturelle aujourd'hui de faire bon marché de cotte « articulation » démodée. Articaler! Fi done! Quelle barbaric! Comme dit Moliére : « Nous avons changé tout cela! » Sans doute, il ne s*agit pas de contester le rdle du poignet, du bras, du corps tout enti dans V'acte pinnistiquue. Il ne s’agit pas de croire non plus que pour étre un grand pianiste il suffise avoir des doigts Pacier — mais de méme que pour étre coureur a pied il faut dsbord avoir le jarxct souple ct Jes chevilles solides — de méme que pour étre danseur il faut dabord travailler, fat-ce a la barre, la souplesse ct la musculature de ses jambes, de méme au piano il faut travailler dabord Particulation de ses doigts — Voild une vérité élémentaire! — mais j’ajoute : en travaillant Particulation il ne faut jamais oublier Ja qualité du toucher, La main, nous avons dit, et Yon comnatt peut-étre a ce sujet les ouvrages de Pillustre Marie Jaéll, n’est pas seulement un merveilleux outil mécanique ¢ elle est une antenne vibrante dont les possibilités fluidiques sont encore mal. connues. Ce n'est pas en frappant sur le clavier qu'elle eré du bout des doigts. Cette formule ingénue pourra faire sourire un physicien; elle sora comprise par les pianistes. Les doigts doivent prononcer les notes comme les Itvres prononcent les syllabes. Cette préoccupation non pas tant de « perler » que de parler toutes les notes a la maniere dun orateur ou dun chanteur est un des caraotares de Ja technique frangaise du piano qui recherche instineti« vement Ia clarté dans I’élocution. Un jeu bien articulé sans sécheresse est pour un pianiste un avantage aussi précieux qu'une bonne d ¢ une sonorité puissante. Elle doit tirer le son tion pour un aeteur, Crest lorsqu’on aura acquis ces qualités élémentaires que Von pourra aborder l'étude des games ct demander au pouce, désormais bien en possession comme les autres doigts de son meétier de frappeur vertical (qui lui est peu naturel, ne Poublions pas) de réaliser sa grande fonction naturelle de passage, Je dis bien’: « fonction naturelle », car pourquoi faire du passage du ponce un épouvantail ? Si Pon veut le fond de ma pensée : le passage du pouce, il ne faut pas s'en occuper. En effet, si Yon est str de independance, de l'égalité et de In fermeté de ses cing doigts, (y compris le poucc), cclui-ci passera trés aisément sous une main habituée a-une prise solide du davier et qui, definitivement équilibrée, n’a plus rien a craindre d'un mouvement de translation, Voila pourquoi, je’ n’ai jamais placé V’étude des gammes au début de ’entrainement pianistique et que j’écarte résohiment dans les premiers exercices toute occasion de passer le pouce. Voila pourquoi aussi, lorsque je vois un pimiste maladroit dans In pratique des gammes ou des anpages, je nc lui conseille pas de faire des exercices spéciaux de passage du pouce, mais de développer In fermeté et Magilité égale des dix doigts, particilirement de l'index. On doit s’apercevoir en offet, que tout en maintenant une rigoureuse égalité de mécanisme entre ses cing doigts, et en exigeant d’eux un rendement semblable, notre main, en s’emparant des touches, prend instinetivement un utile point @appui sur son index secondé par les deux doigts extrémes, le pouce et Pauriculaire. C'est dans cette serre a trois griffes que le pianiste étreint et maitrise les notes. Le médius et Pannulaire compléteront Je travail, mais c'est Vindex et ses deux associés qui assurent la solidité inébranlable de la prise. Ainsi, sans écraser la touche, ce qui étranglerait Jeson, on arrive a garder constamment avec le clavier un contact a la fois ferme et léger qui permet vu do Je parcourir en tous sens, avec sisance et sGourité. Dans Ia main d’un pianiste, Pindox est le « amiitre-doigt ». Si vous goulex avoir un bon médius ow un bon annulaire, travailles votre index (I). Le retard caloulé que j’apporte a l'introduction de Ia gamme dans la gyramastique pianistiq: ne veut pas dire que j’en sous-estime Putilité, Bien au contraire, jfatiache une importance extréme a ce procédé dassouplissoment musculaire quotidien d'un exécutant un peu « d¢brouillé ». L’oinde des gammes exige une attention active. La gamme allege, libtre et assouplit Ia main, elle lui donne Winvisibles ailes pour survoler rapidement Te clavier dans, toutes son étendue. On tronvera en téte du chapitre qui leur est spécialement consacré quelques conseils our Ja manidre de les travailler. Qu’il me suffise ici de signaler dune fagon sommaire que dans Tes gunmes, les doigts importants sont eclui qui précéde le pouce et eclui qui le. suit. Les pianistes dlgja avancés pratiqueront avec profit les gammes lancées, successivement sur une, deux, trois ou quatre octaves. En exéeutant les gammes, n’oubliez pas que c'est Ja main gauche qui doit étre la main conductrice, e’est a elle que vous dever confier le soin entrainer la main droite; si vous faites le contraire, Ja main gauche trainera, Dans les gammes, comme ailleurs dans toutes les formes pimistiques, la main gauche doit avoir la’ primauté rytlunique, c'est elle qui doit étre «Je mattre de chapelle » (2). Un conseil encore avant de quitter les gammes, ne négliger. pas la gamme chromatique, cultiver-a avec soin. Elle développe Ia précision du toucher on obligeant les doigts a se mouvoir dans des espaces restreints et A manier des intervalles plus délicats que ceux de la gamme diator Elle développe également Pagilité et 1a souplesse du pouce dont intervention est ici a In fois plus fréquente ct plus facile. Pour les débutants, Pétude de Ja gammé chromatique doit précéder celle des gammes diatoniques. Avec les gammes, les arpéges viendront accroitre encore Ta rapidité et Ia mattri Glavier. Leur étude confirmera pour tout pianiste attentif ce que je ne saurais trop répétor sur Pimportance du second doigt. A propos des arpeges ot des games, il faut bien souligner qu'aucun travail ne peut les remplacer. Alors que notes tenues et excrcices des cing doigts fortifient et délient les doigts, maisn’appremnent pas, a proprement parler, jouer du piano, les garmmes ct les arpeges, eux, apprennent a jouer du piano, en doment an pianiste son « vocabulaire ». Il fant done connattre a fond et pratiquer toutes les gammes ot tous Ics arpages en n’omettant pas les cadences (3). Lragilité des doigts, leur indépendance et surtout Jeur précision dattaque seront développées-avee méthode par des exercices utilisant des intervalles non plus mélodiquos, mais harmoniques, les doubles notes. Dans le staccato, les notes piquées, les sauts, les exercices doctaves, les accords, le bras et le poignet considérés jusqu’alors plutét comme agents de suspension et de déplicement de la du (1) Bun général, on ne rate pas wn trait ou um arpige A causo du quatridmo doigt mais bien par ta défifence de Vindex, Mo permot-on wn petit souvenie amusant? All sortie Pan concert das une grande ville do Franco, au miten des serrements de main, une auditeice vient vors soi ot mo demande :« Madame, quoteco quill faut fsiro pour avoie un Don quatsitme deigt?» Jo lal xéponda¢» Teavalle: lo fccond 1 Un pienate oxcellent ot maltre de valeur mavaitentendue, Mo connaissant, ile orut pas & un boutade de ma part tt quelque temp apré, il mo roncontrait:« Savez-vous, Madwane, me ditil, quo 'ai rlléchi, que j'ai observé, et que vous avien raison { — Eu quot ? Iai dijo, — Bh bi ond doigt > (Q) Chopin dit, @) Voir los avant-propor deo gamuues ot dos arpiger vu main et & qui on a surtout demandé la plus grande souplesse, onta jouer um réle plus actif, expressif, et méme prépondérant dans In frappe de la touche et dans a création du son, Tes octaves bien pratiquées augmentent considérablement Ia souplesse de Ia main, Ja fermeté du cinquiame doigt ot du quatrigme, la précision et Ja volubilité du pouce, ; Lexéeution des octaves (comme celle du tlle et du trémolo) est plus naturelle pour certains pimistes que pour d’autres, Dune maniére générale, la jeune génération pratique les octaves avec ume relative aisince, les hommes surtout — mais que cette facilité naturelle n’empéche pas de les travailler! et de travailler particuligrement les octaves piquées exéeutées du poignet seulement. Un petit « true » pour travailler les octaves consiste & tenir rapprochés Pun de Pautre Pindex et le médius, Cette pratique isole ot afformit les doigts qui ont a jouer. Crest un pou Péquivalent dans ce domaine de Ja pratique d’une ou deux notes tenues dans les exercices dea cing doigts. Jamais on ninsistera trop sur la pratique xépétée de Paccord, Crest en effet Paccord qui constitue la vraie prise de possession du clavier. Tei, Pattaque de Pavantsbras se combine avec celle des doigts qui viennent « mordre » les touches. Nous retrouverons dans ce geste Paction décisive des trois doigts dont nous vous avons signalé Pimportance : Vindex, le pouce et Pauriculaire. Mais une fois cette charpente assuréo, il faudva vérifier Pégulité dattaque des doigts du milieu dont la prononeiation solide assurera seule Ia plénitude de Paccord. etude des accords esti la fois une épreuve de force et une épreuve de sonorité, Elle doit habituer la précision dans le contact simultané de plusicurs doigts de la méme main sur les touches. A ce propos, dans les accords comme dans tontes les doubles notes, Ia simmultanéit¢ parfaite Pattaque des touches est affaire de volonté, Il ne faut pas tolérer le plus léger « clapotage » (1). Avant den terminer avec cette vue; hélas sommaire, des différents aspects de Pétude du mécanisme, je voudrais dire quelques mots au sujet d’un certain prooédé de travail dune apparente séduction ot d’une efficacité A court terme dont Pusage s'est répandu du abusive parm les jounes pianistes, je veux parler de étude dite en rythmes brisés. Je crois de mon dovoir de mettre énergiquement en garde contre son emploi inconsidéré. ‘ Autant on peut, sans danger et méme avee profit, travailler avec des accents symétriques deplacés successivement par rapport a la barre de mesure et répartis sur des valeurs binaires, autant Temploi a tort et & travers des valeurs pointées, offre de séricux inconvénients, Non sculcaent ces chioes saccadés ne peuvent apporter & la main aucun bénéfice appréciable, mais ils désatticulent et déroglent par de ficheuses secousses, I’équilibre harmonicux qu'elle doit conserver. Lyimportant, en effet, n’est pas de multiplier les rythmes, mais @avoir du rythme, ee qui n'est pas du tout la méme chose. De plus, Ia brisure rythumique détruit le Iégato, peut donner un jeu sce et dénature la sensibilité de Poreill Pout certains traits, c¢ moyen de travail, comme tous Jes autres, peut étre utile, mais il faut en condanmer la pratique continue, C’est une mode et une mode anti-musicale, on nen trouve Tomploi dans aucun grand auteur de technique : Gzerny, Moszkowvski, Liszt (2) ou Chopi Voila done, dressé sommairement, le tableau des différentes formules dont Pétude © maniéxe par top (1) Voie te chapitro des doubles notes, 2) Les auteurs de technique, Liszt particullérement, ot avec raison, utilisent ahondamment let “rythmes” dans Pétude des accords, x journaliére permettra an pianiste de faire ot do parfaire son mécanisme. Pai 6t6 volontairement rapide, ninsistant que sur quelques considérations dont Vimportance, je ne veux pas «lire la nouveauté, me scmblait plus particulirement mériter Vattention. Mais le pianiste trouvera Te complement de eet apergu dans les avant-propos de chacun des ehapitres du répertoive des exercices ot dans les notes qui accompagnent certains Centre eux, Encore une fois, je tions a répéter que dans Je domaine de la technique, il n'y a pas de inéthode rigide. Tl n'y a que des cas Pespace. I fant tenir compte de Vindividualité psychologique ct physiologique du pianiste, Gertaines natures douées et capables d’assimiler rapidement, mais plus vite fatiguécs que @autres, auraient bien tort d’user toutes leurs forees sur des exercices prolongés au détriment de I'6tude des mattres. D'autre part, ce qui convient Ame main peut Gtre nuisible a une autre et il faut toujours adapter Ia technique & ses earactdres particuliers, a sa conformation auatomique, & sa structure, & sa taille, a sa force, & ses éearts naturels. Ce n'est pas par la violence, ce n’est pas en s’obstinant sur des notes tenues trop éeartées, ce n'est pas en se contractant, en ee fatiguant, que l'on réalisera de grands progres, bien au contraize! Seul, un travail intelligent, personnel, et guidé par un maitre atientif et compétent, permettra Pacquérir cette technique impeccable qui est Ia condition premiere d'une bonne exéention, car chez le pianiste, Je talent ne peut stexpsimer librement sans un méeanisme transcendant. Sans lui, on ne pourra jamais, quel que soit le don, dépasser Je stade un amateurisme élégant, Mais Ja yirtuosité doit 6tve assez parfaite, assez aisée pour se faire oublier dans Vinterprétation d’un chet: Peowvre. Elle doit toujours demcurer um moyen et non devenir une fin, A ses éleves qui lui demandaicnt comment il convenait d’exécuter ses ceuvres Tes plus intimidantes, Chopin répondait : « Facilement, facilement » et cette facilité souveraine qui est le grand sceret de Ja maitrise, ne Sacqucrra jamais totalement dans le cadre 6troit et froid des exercices de piano. * ae Je crois avoir suffisamment démontré la nécessité du mécanisme ct lutilité primordiale dea exercices pour pouvoir livrer maintenant sans erainte qu'elle soit mal comprise, aux méditations de mes lecteurs, affirmation ironique, mais indiscutablement clairvoyante @’Albeniz : « Le pianiste qui aime trop les exercices est tout simplement un paresseux », Le perfectionnement supréme de Ja main ne sera obtenu que, lorsque quittant Je pur mécanisme, clle abordera Ie stade sensible de « sa mission », lorsque « se pliant & toutes les émotions », comme le demandait Liszt, elle ne se contentera pas de reproduire mécaniquement Te contour défini d'une formule pianistique, mais 6pouscra la forme vivante et expressive d’unc ‘ceuyre musicale, II faut d’ailleurs bien s’entendre sur le mot « technique ». ‘Technique, me semble-t-il, ne veut pas seulement dire volubilité, indépendance, écart, forec, égalits, La technique est ensemble de toutes les connaissances pinnistiques : c'est Ia maitrise dans le dosage et Ja coloration du son, c'est Vaisanee dans Pexceution progressive des nuances de force et de mouvement, aceelerando et rallentando, erescendo ot diminuendo, La technique, c'est le toucher, c'est Part du doigté, Part de a pédale, e’est la connaissance des rogles générales du phrasé, c'est Ja possession une vaste paletie expressive dont le pianiste pout disposer & son gré, selon le style des ccuvres qu'il a A inter- préter et selon son inspiration. En résumé, la technique cest la seience du piano. Cette éducation artistique conjuguée avec le pur mécanisme constitue le veritable travail du pianist. Transposant Je mot du peintre Dolent, nous pomrons dire : « Le pimiste doit avoir la main de son cour ». te Nous voici tout naturellement amenés a poser les problémes de Pinterprétation. La premiére préoccupation d'un pianiste qui aborde une ceuvre inconue, doit étre un respect absolu des indications du compositeur. Emile Sauer, que j'ai beaucoup connn, disait : « Quand je commence le travail d'une euyre, je Paborde le chapeau ala main », Admirable respect d’un grand artiste qui avait la noble modestie de son réle d'intorpréte, Quelle legon pour tant d’exéentants présomptueux qui w’hésitent pas & prendre les plus insolentes libertés avec leur texte. Je me rappellerai toujours Ie visage plein d'effroi de Debussy me disant : « Comment, il y a des gens pour écrire de la musique, des gens pour Péditer et des pianistes pour faire ce qu’ils veulent? ». Cette lecture attentive du’texte est Ia premitre condition d’une bonne interprétation. Cortes, il ne suffira pas de faire toutes les notes, ni méme de restituer approximativement valcurs, nuances.ct formes extérieures de In musique pour avoir fiit ceuveé dartiste, et le méme Debussy qui je demandais un jour comment avait jous un pianiste, me répondait : « II ne manquait pas ‘une note, ¢’était affreux! » Mais ce respect initial du texte écrit, s'il ne peut constituer toute Vinterprétation, en est du moins, Ja base et la condition absoluc. La recherche d’un suceés personnel ou d'une solution de facilité, habitue un interpréte s’affranchir de ces scrupules élémentaires. Par exemple, trop souvent, on arrange pour les deux mains un trait écrit pour une seule et Dieu sait si, dans les ~ classiques surtout, cet expédient peut constituer une faute de style, Un-trait de Beethoven ne. doit pas se jouer comme un trait de Liszt — et je n'ai jamais oublié Virritation que de telles pratiques provoquaient chez Gabricl Fauré lorsqu’il présidait un jury de piano. Encore, si Pon s'arrétait a ces fautes vénielles ! Mais on va plus loin, on simplifio un trait, on modifie un temps, on ajoute un-accord, on écourte unc valeur, on en allonge une autre, Funeste habitude! Cela fait mieux, dit-on. Allons done! presque toujours ces soi-disant améliorations d’un grand texto prouvent qu’on ’a In incomplétement, Une analyse plus attentive aurait justifié accent, a respiration, la nuance on Je mouvement indiqué par le compositeur, Et quarriye-til? Il arrive surtout que cette désinvolture a Pendroit du texte paralyse, pour’ la suite, inspiration méme de Pinterprote. I perd lo sens dé Veouvre, Sous la main d'un tel interpréte qui oroit hon de Iaisser foute liberté & son « propre genie » (il ne dit pas le mot, c'est bien sa pensée), tous les autcurs, toutes les couvres finissont par se confondre, Et le malheureux pianiste, fourvoyé des le départ, cherehant toujours une expression inédite, intense, tombe dans le mauvais godt, Savez-vous pourquoi Chopin est presque toujours mal joué? Parce que son texte n'est pas respecté, parce qu’on « en ajoute », parce qu’on se croit autorisé, sous prétexte de romantisme, a désagréger Ia carrure rythmique, toujours si précise et subtile de 'écriture (1). Et qu'on veuille bie eroire que cette observation s'applique avec tout autant €’a-propos & Vinterprétation des ccuvres de Debussy et d’autres grands mattres. ) Gertes je n’oublie pas le « rubato » — mais lo rubato qui n'est peuteitee qu’ cerdre d'un mouvement ot dune démarcho tr¥s formes no peut eebteni quo ei Vou a a rytlunique, « Jouer & la Chopin » ne vout pas dite joer corame Chopia. ino aorto oscillation souplo dans le ord parfaitoment respocté Wer x! jen © “TM faut avoir réprouvé d’abord cette désinvolture, appris le respect des asuvres que Pon Abiofde pour pouvoir faire acto artiste, aequetir le droit de laisser parler son propro tempérament, ailvhercher ces raffincments de nuance ou de mouvement qui sont Phommage de interprate inspiré ‘Mout auteur, La il n'y a plus de régle, les recherches sont illimitées. jp" Qu’on me permette ici un souvenir (1), yore, Cetait a St-Jean-de-Liw, pendant les derniers mois de la vie de Debussy. Un matin, sur Jh'route qui conduisait a sa villa, je Je vis, par un goleil torride, accourir A ma rencontre, tres agité, #e"sriant avant méme do nvavoir abordée : « Vous saver, j’y ai réfléchi toute la nuit, il faut jouer 1Wwéol diese piano. C'est beaucoup mieux ». Pavoue que je restai déconcertée et qu’il me fallut un strienx effort de mémoire pour comprendre qu’a vingt-quatre heures de distance, il réglait ainsi ‘ali détail que nous avions effleuré la veille au cours de notre séanee de travail. Hl s’agissait de « Mouve- ments » dans le 1° recueil d’« Images ». ‘Voila done comment un illustre compositeur, admirable pianiste d’ailleurs, se tourmiontait toute une nuit pour résoudre un petit probléme d’accentuation, Quelle legon| * we L’analyse de Peouyre constitue done une part finportante du travail préparatoire, Mais les pianistes savent bien que leur Iabeur ne s'arréte pas i Il leur faut, maintenant, se « mettre » dans Tes doigts, dans la téte et dans le coour les pages @ interpréter. Le long travail de répétition qui est alors nécessaire exige une attention soutcnue, unc concentration constante qui sont les signes du véritable virtnose, ‘Tout d’abord, un pianiste ne doit jamais perdre le controle sévére de son jeu. Crest-d-dire quill doit sécouter ; ce west pas chose facilo, Il faut s'entrainer de bonne heure, pour parvenic a Pacuité et a la siroté du sens critique. Il est nécessaire de surveiller tous les détails de son inter- prétation, la durée exacte des sons, leur couleur, lour intensité, la qualité du toucher, le phrase, Péquilibro des proportions, In Togique des plans, la solidité de Varchitecture, ‘Travailles par courts fragments, selon In coupe de 'eeuvre, exerees alvernativement les mains s6parées et les mains ensemble, exéenter les traits suecessivement, fort, appuyé, « pénétrant » memo forte, piano, portamento, dans des mouvements progressifss méme si yous jouer, lentement, travaillen. « expressivement ». Lorsque Te passage est su dans un mouvement rapide — ne eraignoz pas de revenir & un mouvement tres lent, Saint-Snéns disait : « Trayaillez lentement, puis tr2s Ientement ct puis eneose plus Jentoment », Et c'est Liszt, je erois, qui disait : « Je ne sais pas assez bien cette ceuvre pour la jouer lentement ». Si besoin est, nommes a haute voix les notes d'un passage difficile a retenir, eeci particu- lidrement pour les basses, Quand on sait les notes de sa basse ot qu'on a la volonté de ne pas Jes rater, on ne les rate pas! « A nous les basses! » disait Fauré. Travailles spécialement les difficultés, cla va sans dire, mais aussi ascurer solidement Ia mesure ou les temps qui précédent ou qui suivent Tes passages difficiles. Soignez exécution du dernier temps de chaque mesure et de fa derniere note de chaque temps (2) — ne laissez pas tomber Ja fin des traits — soulignez pour ne pas risquer de Peseamoter, la note de départ (un intervalle important, Ht enfin : comptez! (2) On Jo trouvera avec besueoup dautres, dans Io livre quo jo prépare sur Debussy, Fauré ot Ravel, quo j eu Io komhour de connattze jutimement ot dont jo gardo piousoment les tradit @) Debussy dirait : « Quatro doubles eruches, c'est quatre doubles croches ». xt Si évidente que paraisse pour tout esprit non prévenu Ia nécessité de compter, on a si bien embrouillé les notions de rythme et de mesure, que certains apprentis musiciens se eroiraient déshonorés s'ils comptaient en travaillant. Eh bien! il faut s’astreindre non seulement pendant des exercices et & plus forte raison au moment des premiers déchifliages, mais aussi pendant le cours iin travail trés avancé a Phumble discipline des tomps comptes & haute goix (pas en public naturel Jement!), Le benéfice que vous.en retirerez ue sora pas seulement de vous obliger a respecter Femplacement et In valeur de chaque note et de chaque silence dans le cadre de Ia mesure, mais aussi de Hibérer en vous le sentiment organique du temps et du eontre-temps, Les quatre cinquiémes des accidents d’exéeution procédent d'une faute de rythme, Compter est un remarquable moyen pour obtenir cette fameuse « décontraction » indispensable au virtuose, Certains éleves, en jouant, sont a ce point noués quiils se trouvent dans Pimpossibilite de prononcer une parole pendant que leurs doigts se erispent devant obstacle, Leur force nerveuse, concentrée dans les muscles de Ja main déserte les cordes vocales et les prive de leur voix. Or, on triomphe aisément de cette curieuse inhibition en habituant le pianiste & compter ses temps & haute voix pendant qu'il s'attaque a une difficulté, influx nerveux se divisant entre les doigts et les levres, retrouvera vite son équilibre normal ét, simultanémont, disparaitront la contraction angoissée de Ja main raidie par V’effort et celle de la gorge serrée (1), A ce propos, il faut, 4 mon avis, s’interdire de chantonner en jouant. Cortes, il est licite souvent tres utile de chercher en ehantant le phrasé dune ligne mélodique, mais au moment oit yous jouez, c’est la main qui doit chanter! Vous vous faites illusion en chantonnant, vous. vous senteZ « portés » mais yous n’écoutex pas vos doigts. LA encore, pas d’autre reméde que de compter. J'y vols encore un avantage : c'est d’associer si fortement certaines notes au temps sur Jequel elles tombent que ce repére vous permet dapprendre plus facilement vos moveeaux par cour, et mén Dans Pétude d’une ceuvre il convient naturellement Wattacher la plus grande importan au choix du doigté, Le grand pianiste Francis Planté avait requ en méme temps que moi Ie podme pour piano (Chant de In Mer) de Gustave Samezenilh et je devais en assurer la promiare audition & une date tres rapprochée. En voyant Pannonce du concert, Planté écrivit A Pauteur + « Comment, notre amie en est ala période de Pexécution quand je n’en suis qu’a oclle des doigtés! ». Cette réflexion Pun artiste aussi célebre est comme celle de Debussy, citée plus haut, une singulidre legon (2). Bien entendu, le doigté ost-souvent imposé par le texte Iui-méme ct ne donne pas Hew une initiative personnelle, mais nombreux pourtant sont les eas oft la place est laissée au choix de Vinterpréte et ce choix demande beaucoup (attention et de discernement, Un doigté maladroit compromet Péquilibre de Ja main, un bon doigté domine les doigts, Jes dirige, les entraino, Antonin Marmontel d¢clarait qu’un pianiste w’avait pas a s'effrayer d’ane (1) Le métronome doit ¢tre utilisé cecesionnollement, TI ntapprond pas a jouer on mesure, nl A bion rythumer, Bae iL permet do contrdler lo mouvement du travail ou do Poxéoution, Selon lee cas il enteatne Tes mains paresseuses ou aw contralze freino colles dont les doigts trop faciles ont tondance a filer, @) Cost Planté qui un jour m’adressa uno earto signéo « Un 60 poreévérant dans ea quatre-vingt-déxldme aningoy xW distraction ou d'une défaillance lorsqu’il était stir de son doigté. « En pareil cas, disait-il, il n’y ‘aura pas de catastrophe, car Jes petits chevaux sauront tres bien rentrer tout seuls a I’écuric », Si an doigté vous oblige & des déplacements de main et de brés dont Pimprudence et Ja dureté cont visibles a Peril, changer-le, ear Velegance de la main est inséparable de Pélégance du phrisé. I y a dans Ja plastique de la main en action un mystérieux élément de noblesse et de grace qui se communique au texte qu'elle traduit. Un doigts gauche et diggracieux ne peut engendrer uné belle sonorité, Laid a l’ceil, laid a l’oreille. Un bon doigte sr doit souvent avoir aussi une autre qualité : étre expressif, A ce propos, il ne faut pas craindre d’utiliser fréquemment le doigté de substitution — Chopin le pratiquait aveo méthode, Ce serait une erreur de n’y voir qu’un artifice, nécessaire dais certains cas, pour réaliser des écarts trop grands, ou pour musintenir Ja tenue d’une note, cominé le font les organistes. C'est en plus un beau moyen d’expression. Il évite lo passage du pouee qui se sent toujours dans un chant, il détermine Je balancement souple de Ja main (1), Il ‘applique d'une fagon particulidroment heureuse & des autours comme Fauré et Debussy. Pour en terminer avec le doigté, j’ajouterai que lorsqu’un auteur a pris le soin de l'inserire lui-méme (2), il faut, dans toute Ja mesure du possible, s’y conformer docilement. Ravel, qui n’était pourtant pas un virtuose, tenait a faire respecter les doigtés qu’il avait établis. J'ai cherché parfois Am’en écarter, et ai dé convenir qu’il avait toujours raison, Ceci montre combien Vauteur compose, méme mentalement, avec'sa main d’artiste et a la géniale prescience des sonorités que erée un geste determine, Test bon de s'habituer de bonne heure a jouer « par ecour ». Il faut développer métho- diquement la mémoire musicale qui est, en général, trés complaisante et A qui l’on peut demander beaucoup. Pour graver in morceau dans sa téte, Péléve ne devra pas escompter Ie bénéfice soumnois de Faccoutumance et de l'obsession, Sans doute la rép6tition obstinée d’unc page finit par assurer son assimilation automatique, mais c’est 1a une solution paresseuse d’une infaillibilité douteuse et qui gaspille un temps précieux, Il faut, au contraire, économiser les jours et les heures en s'imposant Ia tache de « retenir » rapidement ses morecaux. Pour y arriver, on utilise Ia mémoire de Voreille, celle des yeux et celle des doigts. Cea mémoires sont inégalement développées, sclon les sujets, mais tout pimiste doit s*appliquer a les perfectionner toutes les trois, Si, en public, le wae Te paralyse, il n’aura pas trop du secours de ces trois mémoires pour le tirer d’aflaire au moment du danger. Cherchez done, en travaillant, a fixer tous les points de repare possibles. Par la réduction harmonique des traits, yous comprendrez et retiendrez mieux leur construction essenticlle. Yous observerez et répéterez isolément le mouvement des basses, les parties intérieures, vous localiserez attentivement les modulations. Vous vous représenteroz les particularités frappantes des pages impriinées, Varabesque, caractéristique d'un trait, emplacement d'un accord, la courbe d'une phrase mélodique. (Q) Voir plus loin eo quo nows disons du portamento legato, @) Cortains auteurs il faut to dire wont pes marqué de doigts ow Wont fait aveo une certaine indifférence — ctest Voxception, D'autro part, des auteurs méme trés présiy dane Vindiention dw doigts ont couvent accept euxcmémes der mode ations cesonticlles apportécs par dos iaterprdtes, L'étude des 8 doigts de Debusry est Carte pour les 2-3-4 do chaque main, ‘Jol'a toujours jouse avecle pouce on suppriment I 5°, Debuity n'y voyait pas dinconvéniont C'est un auteo exeroice et voil tout xv La notation serupuleuse du doigté, le repérage des notes chat eréor des t¢flexes digitaux infuillibles. Et nous venons de voir que le cloisonnement des temps comptés a haute voix facilite considérabloment Venregistrement d'un texte dans la mémoire, Enfin la chaleur, la tendresse avec laquelle le pianiste cherchera a réveiller les enchan- tements enfermés dans Peruvre d’un mattre, Ja sympathie ardente pour le message de joie ou de peine qu’elle contient, en utilisant les éléments affoctifs de In mémoire, justifieront eette expression belle et touchante : apprendre par caxur. res vous aideront a vous * De méme que Ie don Je plus précieux pour un chanteur est Ie timbre de sa voix, la plus belle qualité du piiste, c'est sa sonorité (1). La oft la physique semble perdre ses droits, Poreille de Partiste ne se trompe pes + dix virtuoses utilisant Le méme instrument y trouvent chacun leur sonorité propre. Il semble & chaque fois que ce soit un autre instrument. Dans ce domaine si mystérieux, le don ne peut étre complétement remplacé par le travail. Du moins, peut-il étre considérablement développé. La premiere chose, c’est la qualité de Voreilles or, Poreille se forme, Le meilleur service que vous putissiez rendre a un tout jeune enfant, plutdt que de lui faire aequérir prématurément une adresse de petit virtuose, souvent sans conséquence pour Ia suite de ses études, sera de lui apprendre a distinguer une trés belle sonorité, ay prendre plaisir, a ne pas taper sur le piano, mais & rechercher avec son doigt a faire tendrement résomner la corde, C'est dire combien a notre époque de bruits fracassants et de haut-parleurs, les parents doivent, dans la mesure du possible, protéger Poreille de lous jeunes enfants. Que j'aime Montaigne qui veut dans Péducation des enfants, qu'ils soient réveillés au son de espinette, Loreille est un outil essentiel pour Je musicien; il doit toute sa vie on respecter ot en accroitre la sensibilité, et A ce propos, on ne sanrait trop conseiller de travailler aussi musiea- Tement que possible le plus élementairo des exereices de piano. Chaque pianiste devra travailler sa sonorité en corrigeant ses défauts, mais surtout en ne gichant pas ses dons et en ne « démolissant » pas, pour reprendre Pexpression de Chopin, les qualités naturelles de son jeu Nous avons déja remarqué Vimportance du doigté dans la recherche de la sonorité. Nous avons signalé les serviees que peut rendre a ect égard, le doigté de substitution, Chopin, nous l'avons dit, le pratiquait, et Poouvre de Fanré, par exemple, tout autant que celle de Chopin, en nécessite Pemploi. L'dlevation des noctumes de Fauré est si fluide, la courbe des résonances et Pévaporation des harmoniques y sont calculées avee tant de grice, qu'il ne faut jamais abandonner une touche avant de lui avoir laissé remplir jusqu’an bout sa mystéricuse mission d’envotttement. Et Pélégaut balancement de sa ligne mélodique sollicite celui d’une main qui sait se transporter le long du clavier en oscillant avee grice sur le souple point @appui des doigts substitues. Dans Je méme esprit et pour Pétude de la sonorité, un jou trés efficace est celui que Jappellerai le « portamento legato ». Pour le réaliser, utilisez sur chaque note le bras et le poignet, avec Ie méme niouvement souple que pour le portamento ordinaire, mais en liant les notes entre (1) Debussy « di urtout que joublie en Gcoutant que Ie piano « des marteawx x. xv elles, e'est-ardire les doigts ne quittant pas la touche. Chaque note prend ainsi sa vie individuelle ce qui importe non seulement dans des phrases mélodiques chantées oi si souvent les yaleurs braves ne sont pas prononeses, mais aussi dans de nombreux traits de grandes ceuvres, traits qui ne sout pas seulement mécaniques mais expressifs. -.,,, Eb nous ne pouvous pas quitter ces réflexions sur la sonorité sans parler de Pemploi de in'pédale. Tl est hlas bien difficile de transmettre Vart de la pédale, ce merveilleus projecteur a Eclipses qui illumine Jo son et lo véile tour a tour; Pusuge en est si complexe, si délicat que son Gtude, déclarait Chopin, dure une vie entiere. Malheureusement, In pédale, ressource technique infiniment précieuse pour un’ véritable artiste, e&t trop souvent utilisée par un apprenti comme un banal expédient — un eache-nisdre, Pour un paresscux, Ia pédale douce est um instrament a fabriquer des pianissimi, tandis que la pedale forte sert a déchainer le vacarme. Est-il besoin de protester contre cette hérésie et de rappeler que c'est la main et non la pédale qui doit grossir ou amenuiser le volume du son? La pédale nest qu'un diffuseur delasonorité créée par Ie doigt de Pinterpréte. Elle ne doit pas servir & maquiller et a camouller une exéeution approximativo en noyant les fautes dans un halo scintillant de résonances. Gest dire qu'il faut dabord travailler sins pédale, ct que, méme lorsque Pavro est sue, il faut revenir de temps en temps a ce travail sans pédale, pour contrdter Phonndteté de ses doigts. Liubus de ln pédale est, avec Ie décalage des deux mains, Pindice du plus détestable amatcurisme, Cest ce travers que Chevillard dénoncait spirituellement en disant (Pun pianiste : «Tl met admivablement Ia pédale, malheureusement il ne sait pas Penlever ». Un chapitre entier sorait nécessaire pour étudicr, méme som 1, Putilisation de In pédale, Son emploi dépend beaucoup des auteurs, I ne faut s’en servir quavec la plus grande réserve dans Bach, ainsi que dans Mozart. Dans Bach, on pourrait méme la prohiber complotement, mais le purisme est pewL-étre excessif — car, dane ev eas, pourquoi no pas allor jusqu’au bout et ne pas se refuse! autours plus moderaes, il faut savoir apprécicr Ia sonorité plys stche mais parfois plus efficace: de 8 passages jonés sans pédale — Ia note émise sans Paccompagnement de tous ses harmoniques ‘une couleur dont il ne faut pas se priver aystématiquement. Cela dit, la pédale ne joue pas seulement un réle de véritable architecte harmonique en conservant dun bout a Pautre du clavicr la construction sonore des notes ct dos accords qui penvent musicalement se superposer. Elle assure des legatos impossibles sans clle ct notamment, le noble legato des basses que Ia main ne peut tenir. Bile permet aussi — dune fagon plus subtile — de soutenir un chant, de mettre on valenr sa séduction en éveillant autour de chaque note bien timbrée, le cortege enchanteur de scs harmoniques. Dans Putilsation de Ia pédale, le pied doit avoir une grande independance rythmique, car il faut fréquemment la mettre non pas au moment oi la note est frappée, mais un pew apres, cesl cas, d¢part un chant, grand accord expressif, ete., In pédale doit dire mise avant méme la frappe des notes, de telle sorte que toutes les possibilites en jeu des le contact des doigts. : Certains pianistes prennent un point d’appui sur la pédale, d'autres tapent le sol dg leurs talous pour rythmer la musique. Ge sont de bien mauvaises habitudes. Quant a Ta pédale douce, qu’il nous suffise de dire que son emploi doit toujours étre Jes anteurs autrement que sur les instruments d’époque? Meme dans les cert ire a contre-temps du rythme des doigts. Cette rigle n’est pas générale, Dans de nombreux antes de instrument soient prétes & entrer xv proserit dans Ja période du premier travail (est avec les doigts, nous Ie répétons, qu'on doit obtenir la sonorité douce). Et méme a Voxécution son usage doit étre extrémement limité. C’est une réserve de nuance tres précieuse, qu'il ne faut pas gaspiller. En résumé, Ja pédale réclame une réflexion attentive et constante, Marquezla sur votre musique comme vous le feriez d’un doigté, La mattrise de Ja pédale procure a un pianiste par ailleurs maitre de ses doigts, des joics merveilleusement raffinées. Libérer la corde de P’étreinte de Pétoulfoir, Ia baillonner de nouveau, éteindre doucement une vibration pour en éveiller une autre — laisser passer une bouffée de sons harmoniques et Ja disperser par un frélement de feutre, Quelle besogne de magicien!”0) * ae Fai insisté plus haut sur 'importance qu'un pianiste doit attacher a la lecture du texte : revenons-y, si yous le voulez bien, pour pirler du style et donner a ce sujet quelques conseils pratiques, Sans style, mécanisme, sonorité, tempérament, sensibilité méme restent des qualités mineures,-C’est le style qui ennoblit toutes les vertus d’un instrumentiste-et leur donne séduetion et rayonnement, Or, il n'est pas permis de parler du style personnel d'un pismiste s'il ne commence pas par respecter celui de Vauteur qu'il interpréte. «Le style d’un auteur, a dit Strawinsky, est Ia fagon particuligre dont il ordonne ses concepts et parle la langue de son métier. » Cette seule phrase montre bien que technique et style s'intexpénatrent, et que ce n’est pas avée la « méme technique » qu’il faut interpréter les différents auteurs, Deux maitres, mémo s'ils sont contemporains exigent presque toujoms deux fagons différentes de jouer du piano, On n’enfonce pas la note de a méme maniére pour jouer un Prélude de Debussy et un Nocturne de Fanré, C'est une toute autre attaque du elavier. Le style contrapunetique de Bach requiert une autre technique que eclle, plus volubile, que demande Mozart. Beethoven, plus orchestral, aux traits d'un legato plus expressif, s’éloigne définitivement des clavecinistes. Chopin, le plus grand novateur de Part pianistique, exige un autre toucher, un autre poignet (gras du doigt, poignet plus élevé, halancement de Ia main, doigté de substitution), une élégance presque indolente, mais qui n’exclut, on le comprend bien, ni la fermoté, ni le rythme, ni Ia précision. De cette technique, découle directement celle de Fauré. Quant a Debussy, il se plaisait A dire qu’il s’était «usé les doigts sur In 3° Etude Posthume de Chopin». Copondant, a travers toutes ses recherches harmoniques, ses jeux subtils de pédale, ea technique est en quelque sorte plus serrée, Il voulait ailleurs que les-mains « fussont toujours dans-te clavier ». Ravel est Je continuateur de In technique pianistique de Liszt. Il domandait quo l’on jouat Jeux @’Baux comme du Liszt, Quand il éerivait son Concerto en sol pour deux niains, i avait sur son piano les études transcendantes de Liszt. D’autre part, il admirait In réussite compléte que ropréseniaient, & son avis, les concertos pour piano de Saint-Saés Sans doute ne faut-il pas pousser trop loin des classifications fatalement un peu simplistes. Mais je tiens & faire comprendre aux apprentis virtuoses qu’ils ne peuvent espérer atteindre A une me. it Aer xvi teehniane yraiment complete s’ils n’en ont pas étudié attontivement tous les aspects dans des ieee aussi diflérents que ceux que nous yenons de citer (1). : Quel que soit le lyrisme avec lequel vous interpréterez. la pensée d’un mattre, je ne me asso: pasidle Je répéter, respecte toujours Péquilibre de son éeriture et n’altérez. pas ses valeurs, Dyauaquyent une tendance bien fachcuse a écourter les valeurs longues, particuligrement les -sileigsa:(ani.sont souvent la partie la plus expressive de In musique) (2). Une sorte de timidité © gn deanqrvosité naturelle vous cmpéche Waller jusqu’au bout d'une note tenue ou d’une respiration efgyoun flit hater V'attaque de Ja note suivante. Tl est tres important de triompher de ce réflexe, Ta valeur longue joue un réle décisif dans le phrasé et c'est en respectant scrupuleusement sa durfigy en Pimposant sans faiblesse que l'on imprime a son jeu maitrise et autori oF fal «i. Eiviten comme la peste ces élisions vulgsires, tel ’écourtement de la derniére note du -tompps,-ta précipitation excessive des notes bréves, qui sont, dans le langage musical, Péquivalent ‘Une elocution négligée. a «! Sachez relier entre eux, les éléments du discours musical en surveillant Penchainement © deg motes qui composent un membre de phrase, une proposition, une ineidente, ou ane phrase toute entire. Autrement dit, ne « lichez » jamais la ligne mélodique. |. Marques les accents indispensables du discours musical et, lorsque vous aver a faire ressortir des syncopes, des accents expressifs a contre temps, n’oubliex pas que Pauditeur doit toujours avoir le sentiment des temps naturels de la mesure, Pour cola on doit « jouer les syncopes », e’est-Adire qu'il doit y avoir un geste d’appui sur la note liée de la syneope. Ce geste qui semble n’avoir aucune influence sur un son émis une fois pour toutes, on assure on fait la durée exacte, confirme Véquilibre rythmique du pianiste et par voie de conséquence en’ donne Je sentiment & Vauditeur, I faudra respecter le tempo de V’auteur, La vitesse est donnée par le mouvement métro- nomique. Or, les mouvements.métronomiques marqués sur les partitions et auxquels il convient, bien entendu, de se référer, Ceux de Fauré, chose singulidre, sont souvent on désaccord avec les mouvements qu’il exigesit de ses interprétes. Mais c'est autour du tempo, qui est d’un caractére plus affectif que mathématique, que s’équilibrent les différentes vitesses d’ue.exécution sans que Je sentiment en soit jamais altéré (3). Diautre part, il ne faut pas confondre accelerando avec vitesse ni rallentendo avec lenteur, pas plus qu'il ne faut confondre' crescendo avec forte et diminuendo avee piano, Ces indications données sur la partition ne signifient pas le point d’arrivée mais le point de départ Pune nuance de sonorité ou de mouvement, II faut Jes « mener » tres progressivement, les freinor dans le cours de leur exécution, et savoir réserver pour Ja fin leur total épanouissement, Hans de Balow disait : « Creseendo veut dire piano, diminuendo veut dire forte » ct Von sait quel parti fantastique’ un Toscanini par exemple ou un Minch sait tirer d’un crescendo e peuvent gure constituer qu'une indication assez approximative, (1) Jo me reprocherais, puisquo nous perlons de technique dauteurs, de ne pas souligner fel le profit que Yon doit tirer de Vétude@'un auteur comme Mondcleohn, trop pou pratiqué de noe jours ot qui detieure un admirable ot « faucatour. (2) Le silonce est un mayen dexpression pathétique, disait Emilo Sauor, (8) A co propos, il faut bien miter Ia phrevo do Fauré :« Dea nuancos, & pas de changement de mouvement», XVII bien conduit. D'autre part, le seoret dune belle mise en valour ne réside pas tant dans une plus grande intensite donnée a la partic que l'on veut faire ressortir que dans Part aveo lequel on sit atténuer, effacer presque ce qui la précede ou ce qui l’entoure. C'est par « Péconomie » que les chefs Worchestre obtiennent leurs plus sfirs offets Et puisque nous parlons de chefs d’orchestre, i n'est pas inutile de conseiller aux pianistes dont instrument est a lui seul un orchestre, détre pour eux-mémes leur propre chef, d’analyser Vaouvre avec la méme lucidité et d’obtenir’ des diverses voix qwils réunissent sur leur clavier, la discipline que du haut de son pupitre un grand chef exige de ses instrumentistes, et qui seule assure a ensemble sa cohésion et sa beauté, Sachez aussi deviner certaines fintesses de vocabulaire propres a certains auteurs, Vous en trouyerés un exemple caraetéristique dans Vemploi que Gabriel Faure, fait du triolet. Pour Ini, 1c triolot n’est pas simplement une figure ternaire que Pon intexcale entre dex valeurs binaires; ce n'est pas un petit groupe de trois notes isolées, fidres de leur indépendance rythmique, cest iin éger assiuplissement 21a division métrique, c'est um ornement @appui qui vient mourir sur Ie son suivant ot qui doit étre « effewillé » sans hite et sans nervosité. Le triolet moderne, depuis Chopin, joue un réle plus'mélodique que xythmique, Il avrondit le discours, Ini donne une courhe phis Glégante, un profil moins géométriqué, mais il ne doit pas en altérer Péquilibre hinaire. Il ne doit pas donner limpression dan rubato, d'une hésitation maniérée, dune rupture de tempo. Pour bien ’exécuter, accentuez et assurez dune maniére parfaitement égale, les deux inaires qui le precedent, et qui le suivent et, entre ces deux groupes solides,Inissez couler tranquil- Jement les trois notes du ‘triolet. Le tiolet mélodique moderne, par sa flexibilité, exauce le vou de Verlaine : « Préfero Pimpair plus vague et plus soluble dans Pair, sans rien en Ini qui pése ow qui pose... » (1) Ces explications vous aideront, satis doute, a comprendre la répulsion instinetive que Féprouve pour Pétude rythmée « par trois » des gitinies ot des arpdges et des traits arrachés arbitrairement a leurs divisions binaires. Cette pratique « dureit » facheusement Ja courbe de ce dessin ternaire dont les compositeurs depuis Chopin, ont tiré tant @heureux eflets. te La soumission au texte écrit, sa compréhension ct son interprétation fidales et sensibles Gtant Tes conditions nécessaires d'un bon style, eat-ce a dire qu'il ine resie plus de place pour le style'de Vinterpréte? Certaines La mission de Pinterpréte n'est pas seulement une lectore et une traduction; si minutieuses soient-elles, Il doit, pour exprimer Peeuvre dun grand maitzo, Ini redonner la vie, en quelque sorte Jn reeréer. L’interprétation n'est pas lo résultat dunt « montage » supérieurement combing, elle est, en definitive, Pacte d'un artiste vivant, spontané, inspiré. A ce titre, elle est couvre Cart, elle aussi, La ‘modéstic de ses ambitions, sa soumission au chefdauvre qu'il traduit n'empéchent pas que Ton pout parler du style de Vinterpréte. Mais 1a, aucun conseil ne pout étre donné. Le style du pianiste, s'il on a, e'est son goat, son Ames est sa nature méme, autant mieux libérée, Pautant plus éloquente, qu'il sert plus serupuleusoment le texte des mattres. nent. pas. (1) Mais attention! Que eetto comparaison postique ne fasco par pordo lo sons du rythme ot do la mesure: Debusty allait jusqu’a dice on parlant des premiros mesures de la « Sarabando » ot de «!'Hommago A Rameau i Au inétronoyae! xx, as «Ces pages sout, on principe, destinées aux pianistes qui entendent faire earriére de lour jnstrument. Il serait injuste de ne pas penser a ceux que Pon appelle, d’un foi Tes amateurs, Ce serait une erreur de eroire qu’on peut établir & leur usage des ragles bion spéciales. De.méme que les professionnels, s'ils veulent jouir de leur art, ils doivent travailler leur technique et-posséier les connaissances indispensables pour ¢tre un pianiste ct un musicien, Mais pour eux, pli encore que pour les professionnels, impose la nécessité d'atiliser le mieux possible le temps plus Jimité qu’ils consacrent & leur art. as Les problémes qu’ils doivent se poser ne sont done que l'expression condensée des problemes qui se posent aux apprentis professionnels. 19 Doivent-ls acquérir une forte culture en lisant beaucoup de musique ou consacrer tout leur effort & approfondir un nombre Poenvres limitées? ! Comment répartir leur cmploi du temps entre les exercices, les études, Jes morecaux, Ie déchiffrage, ote.? Peut-on répondre catégoriquement & ces questions A une époque oi il est si difficile orablix un horaive d’etudes satisfaisant? : utiliser les maigres loisirs que lui laissont les programmes ecolaires ou Pexercice d’un métier. Toutefois ces jeunes gens qui prement souvent sur des distractions plus faciles, le temps indispensable a leurs études de piano, auraient tort de se décourager! Le piano n'est pas qu'un art dagrément, e’est une porte ouverte sur wm domaine of se nourrissent intelligence et le cour, Lamateur y pent trouver une grande consolation, ct qui sait, autre part, sila vie ue lui réservera pas un jour les loisirs de se forger sur les bases modestes, mais scrieuses qu’il aura aequises dans sa jeunesse, a défaut dun talent de virtuose pour Ini inaccessible, du moins celui @’un véritable ct solide musicien? En fait, In nombreuse cohorte de ces amatours, par leurs connaissanees, par leur enthousiasme, par leur passion désintéress Quant avs aspirants professionnels, ils ont besoin de tout leur temps pour dovenir de vrais, artistes. Hs devront Péconomiser, le distribuer sagement s‘ils veulent acquérir toutes les qualités qui font um artiste, et ne prs se contentor d’étre d’excellents ouvriers du piamo! Hs devront aller au concert, au théatre, faire des lectures, non seulement musicales, 1 pour compléter une culture générale dont le défat se fait toujours sentir dans une carvidre. Ils devront donner des lecons, non seulement parce quils en tireront les ressources maté- rielles si nécessaires aujourd'hui, mais parce que ccla aussi fait partic de leur métier. Croyez-moi, on apprend beaucoup de ses éleves. Seulement on ne s'improvise pas professcur. S'il y a le don, la formation est indispensable. Tl faut conduire sa vic avee ime conscience de champion. Il fant savoir protéger sa santé, beau nom d’ailleurs, Lamateur doit se contenter servent trés utilement la musique. s littéraires et artistiques suivre rigoureusement une hygiéne physique et morale propre a effacer les fatigues des nombreuses heures passées devant lo clavier, y éviter Pusure des nerfs et Le relachement de Ia volonté. I faut, je Je sais, pour réatiser aujourhui un semblable programme de vie, un grand courage ct une grande persévérance. Il faut savoir sacrifier beaucoup son art, Les novieiats artistiquues sont devenus héroiques, ear notre Sitcle WAirain est dur aux disciples Apollon. Ce ne sont pas seulement Jes difficultés matérielles de Pheure présente que nos jeunes artistes ont a vaincre, Leur formation se heurtera a (autres obstacles plus redoutables encore. Un climat fiévreux, haletant, trépidant régne dans les temples de l'art, P'appartions a une génération ot attribution d’un premier prix de piano ne représentait que la premiere étape, fort xx modeste, d'une carridre, Aujourd’hui, il en va tout autrement, Pour beaucoup de jeunes gens, un premier prix, au Conservatoire, est un eertifiat de maitrise qui met fin & leur édueation technique. Le jour méme od il quitte Ia classe, um lauréat de la rue de Madrid fixe Ia date de son premier récital et entreprend des démarches pour étre engagé dans un de nos grands concerts dominicaux. Dans ces conditions, qu’arrive-til? Ges virtuoses trop pressés jouent quelquefois, mais ne rejouent pas avant longtemps. Leur apothéose prématurée leur aura coité de lourds sacrifices, et ils n’en tireront aucun avantage. Parfois méme, ils ne se releveront jamais de ce premier échee, Un jeune Virtuoso doit considérer ses premiers récitals comme de modestes exercices d’entrainement et non comme d’hérotques « batailles d’Hernani ». Que nos étudiants en musique se méfient do la vague @arrivisme précoce qui souleve et, trop souvent, submerge et engloutit les adolescents de la génération actuelle, Je n’ignore pas quills ont bien des excuses mais, malgré tout, il faut quils sachent que, comme le genie, le talent est une longue patience et qu'elle seule récompense magnifiquement Vartiste. Les jeunes gens d'aujourd’hui sont ailleurs soumis a bien des tentations dangercuses. Certains privileges nouveaux dont ils bénéficient se retournent:trop souvent contre eux, Peution réver par exemple, plus bean présent du destin que celui que constitue pour les artistes de notre temps, Vinvention féerique de la radio? Le concert par antenne a centuplé les possibilités des virtuoses de tout ge. A toute heure du jour, des sonates, des concertos, des nocturnes, des barea- rolles et des impromptus prement leur vol pour faire Ie tour de Ia plandte. Dans nos studios, les panos n’abaissent jamais leur eouverelo, Et, au lieu de se chiflier par quelques centaines, e'est par millions que se comptent désormais les auditeurs de ces récitals ininterrompus, 1a radio apparait comme Vinearnation moderne du Mécénat, la providence des eompo- sitours et de lems interprétes. Les pianistes Iui doivent beaucoup ct seraient bien ingrats sls n’éprouvaient pas, a son égard, une sinedre reconnaissance. Non seulement elle les fait vivre, mais elle Ieur ouvre des voies nouvelles. Cependant, il ne faut pas que les fuclités qu’elle apporte aux jeunes solistes Jes rendent moins serupuleux. La radio est une ogresse qui dévore chaque jour, une incroyable quentité de musique fratche. Elle veut tout connattre, tout exhumer, tout divulguer. A ses serviteurs, elle demande un effort de prospection sans cesse renouvelé, Cest une discipline excellento, mais certains exécutants s'aecoutument a présenter une ceuvre dune fagon hative ot superficielle, sous prétexte qu’ils n’ont ni le temps, ni le courage de travailler a fond ume partition qui, aprés une apparition fugitive, ne reverra sans doute, jamais le jour. Nroublions pas qu’autrofois, un grand pianiste se consaerait tout enticr A un nombre restrcint de chefsl’auvre qu'il s’eflorgait de traduire avec une absolue perfection, Diillustres virtuoses ont accompli toute leur carriére en se voumt exclusivement a des ouvrages et a des auteurs dont leur tempérament leur permottait de donner une interprétation une qualité supérieure, Aujourd’hui, eest par eentaines quo les sonates et Jes concertos les plas hétéroclites doivent defiler sous les doigis des pianistes engagés par In radio. Les conditions de travail ne sont plus comparables. Ne le deplorons pas trop. Il est excellent que le répertoire pianistique s'agrandisse, se renowvelle, se rajeunisse, Il est excellent que les programmes ne soient plus réservés a quelques compositeurs consderés, et fermés aux talents nouveaux, Mais ee progres ne doit pas affaiblir In conscience professionnelle de linterpréte. Les exigertees techniques de la radio ne constituent pas tune excuse valable pour les exécutions baclées. Que les pianistes d’aujourd’hui sachent done se xt defondre contre Ia tyrannie ingénue de la machine qui s'accommode trop aisément de coupares hatives, (arrangements, de demi-improvisation, de tours de force destinés a sauvegarder la commodité des horaires, Ce n*est pas I une bonne hygiéne du travail artistique, 1 faut ragir également contre les fitcheuses habitudes de sans-géne que l'on peut contracter dans J’atmosphere d’ateliers et d’usines qui régne dans certains studios, C’est un mauvais climat pour une jeune sensibilité que celui ot l'on traite trop familiéxement les chefsd’ceuvre, Lorsque je vois un pianiste retirer sa veste et allumer une cigarette en sinstallant au clavier pour « tuloyer > avec une cordiale bouhommie, Bach ou Beethoven, je pense aux grands virtuoses que jai connus, et dont la race n’est nullement éteinte, qui concevaient tout autrement leur devoir Winterprate, Persuadés qu’une estrade de concert est une chaire de vérité d’ot l’on doit faire descenire Ia bonne parole sur la foulo, ils estimaient qu’un artiste a pour mission d’évangéliser, de convainere et dentratner ses auditeurs. Comme eux, je crois véritablement qu’un réeital constitue bien un effort de persuasion, une sorte de prédication. Je ne peux m’empécher d’évoquer une pianiste, tres admiréo par Saint-Saéns et par Gabriel Fauré, Mme Caroline de Serres, belle-sasur d’Ambroise Thomas. Pour se préparer mysti- quoment a son auguste tache, cotte prétresse ne travaillait jamais ses programmes sans transformer son salon en salle de concert. Elle alignait consciencieusement plusieurs rangées de fauteuils devant son piano qu'elle ouvrait tout grand, placait sur chacun d’cux un coussin figurant un spectateur imaginaire, revétait une robe du soir, faisait eérémonieusement son entrée, saluait Passistance, une profonde révérence et entrait en communication spirituelle avec les chefs-d’ceuyre qu’elle se proposait de rendre persunsifs en les dédiant & ect invisible auditoire, Nous voila bien loin du spectacle sportif de certains champions du clavier & qui les micros de Ja radio, du disque, du film sonore ou de la télévision demandent de battre nuit et jour, dans des cabines glacialcs ou surchauffées, au milieu des allécs ct venues des techniciens, tous les records de vitesse et Pendurance! Deux 6poques, deux civilisations, deux fagons d’honorer ot de servir la musique! Chers néophytes qui lirex ces lignes, sachex yous adapter au rythme ardent de votre sitcle, mais ne souriez pas de la touchante et anachronique mise en seéne organisée par Caroline de Serres : elle vous rappellera les égards que vous dever au génie et Ia noblesse de votre vocation. Voila pourquoi j’ai voulu placer cette estampe un peu fanée au seuil dun ouvrage qui a précisément pour but de vous donner le sentiment de vos responsabilités. Votre éducation technique sera vaine ot stérile si elle n’est pas transfigurée par un idéal. En pratiquant les exercices qui vont suivre, vous devez, par dela les mystéres du clavier, prendre conscience de Ia beauté, de la grandeur de votre tache. Get austére et laborieux noviciat doit vous préparer & un yéritable sacerdoce, Pendant toutes vos études, vous dever étre soutenus ct encouragés par cette idée, Un magnifique avenir, riche d’émotions ct de joies profondes, vous attend, Car c'est dans le domaine de Pimmatériel que Ie labeur humain a toujours regu ses plus splendides récompenses. Il ne tient qu’a vous de les obtenir. Et si parfois, mécontents de yous, doutant de vos progrés, le découragement vous saisit, rappelez-vous ce eanécil de Lisnt qui fut pourtant Phomme de tous les dons et de toutes les facilites : « Prenes patience avec vous-méme ». Et méditez aussi ete parole du grand peintre francais Dunoyer de Segonzac : « On met toute sa vie pour construire sa maison », Marguerite LONG. EXERCICES Préface Le recuell que nous présentons ici est pas une méthode & lusage des aébutants, (1) Cest un répertoire ot chacun pourra puiser selon Vétat de sa teclinique sans se croire obligé de travailler les exercices dans ordre oi ils sont présentés , et en choisissant coux qui correspondent le mioux & ses besoins . Pour aequérir un beau méecanisme, il ne suffit pas dadditionner des heures et des heures dexereices . Il faut réserver ses forves pour tout le reste de son travail Cest une tentation bien connue, en effet, de travailler co que Ton sail et que lm réalise facilement. Sachez y résister, sinon yous ne ferez pus de progrts . Mais, au contraive chaque fois que vous comblorez une Iucune dans votre technique, vous obtiendrez une smélioration générale do votre main, valable pour toutes les autres difficul - té. Conmuissez done vos points faibles et attaquez tes énergiquement et lucidement . Si vous avez tes octaves difficiles travaillez -les ~ si vous faites mal les trilles faites des trilles~ si vous tré. buchez sur les arpges de soptidme , faites des arpiges . U ne faut pas croire ,d'autre part , qu'on en a fini avec 1a technique parce qu’on a fait une demi-heure ou une eure dexercices le matin. Jo ne suis méme pas sire du tout qu'il faille commencer su jovrage par Te! En tous eas, les résultats de votre “cure” de mécunisme seront beaucoup plus vapides et elficuces sielle et répurtio sagement au miliou du travail de toute la journée. Quand on fait une cure thermale on oabsorbe pas en une seule fois toute la quantité journatigre d'eau mindrale qui a été preserito . Interrompez donc de temps en temps le travail de Toeuvre quo vous Gludiez et revenez pour un moment & la difficulté technique précise dont vous avez décidé de triompher - vous y réussirex bien plus vito et avec ioins de fatigue . Qu’on ne s‘attende pas & trouver dans les pages qui suivent des for A part quelques exercices et surtout quelques procédés de trav. gue a sélection et le résumé dos découvertes et des acquisitions successives des grands techniciens da piano. de crois que lon trouvera ici les meilleures formules de travail utilisées ot recueillies par des artistes tels que Brahms , Busoni, Lisat, Tausig 5 Diemer, Philipp, de Bériot, Hanon ,Kullack, Czerny, Clementi, Moszkowski, etc. En fivrant au public co répertoire je comprends bien que,sil a des qualités,il comporte aussi certainement des imperfections ,des lacunes sans doute. Bien souvent j'ai eu Tidée de rajouter des formules de travail a pro. mitre vue séduisantes. Mais,pensant que par deld les exercices ily a aussi les études et les ouvres oli se tvouvent toutes les difficultés exprimdes dans une forme artistique,songeant quil serait vraiment erimi. ules magiques , nouveaux, le présent reoueil n'est nel dentratner de jeunes pianistes & pordre leur temps sur des formules froides qui ne feraient que mal rem_ placer Itude vivante des auteurs, j'ai préféré pécher par omission plutdt que surcharger inutilement un toxte dja lourd . Dailleurs notre travail devra étre complité le minitre qui guidera directement ses études . "Ceci dit , en vous oxergant,, ayez toujours présents & la pensée les conseils suivants 1 Assoyer-vous & la hauteur conyenable pour assuver Vhorizontalité de Vavant-bras 2. Pas de pédale dans les exercices, ni sourdine , ni forte. 3 No forces pits votre main, Si la fatigue vient, reposez-vous un moment ou changez d'exereive. 4 Dans le travail lent ,quil soit forte ou piano, enfoneez toujours les touches jusqu’au fond . 5~ Songez autant & relever Ie doigt qu’A Vabaisser(z). Il est aussi important de pouvoir quitter une note avec vivacité ot décision que de Tattaquer avec formoté . L’un est la condition de autre ot il faut d’abord exa. gerer articulation pour obtenir la Iégereté dans Yexécution. Bien entendu, du fur ct & mesure que la vitesse augmento , Varticulation doit se réduire, Ul est dailleurs bon dalterner le travail trés articulé et le tra. vail de prbs. 6.. Pensez a votre pouce et A votre second doigt et ne versez jamais la main sur te cinguitme afin que ce doigt garde son atLaque propre. 7 Contrélez sans arrét la souplesse du bras qui doit étre libre de Ivpaule jusqu’s la main. Ne j pas on tenant tes épaules serrées « 8 Travailles avec des mouvements progressifs et revener. souvent & un travail trés lent. 9- Coniptez | La musique est faite de temps forts ct do temps faibles. Les exercives aussi - les temps forts sont les points dappui ot los points de départ dos doigts . Marquez les accents ea comptant Végalité da rythme entraine Wegalité des doigts. 10. Travaitlex musicalement - écoutez-vous ! A chaque chapitre ,un court avant-propos et dos notes interealées indiqueront a manié difficulté contenue dans ce chapitre et ses rapports avec les autres difficultés « Lisez attentivement ces avant~ propos et ces notes . Ils constituent Ia tramo réeilo do notre-travail . Ils donnerent , nous le eroyons; beaitcoup doceusions de réfléchir au pianiste vraiment consciencieux et aideront sans douto 2 acquérir ee qui est le seerot des grands pianistes : une méthode sire et personnello - l'art do travailler . 1 Télbve quiutilisera nos exercices, ou mieux encore, par w detravailler la (1) Cette méthode, je me propose de la réeliser un jour. (2) Jai Vexpérience d’flaves venus do tous les pays du monde, pu mesurer los progrés quits ont réalisés dis quils co sont appliqués & suivre ce simple conse. EAs.16079 CHAPITRE I ‘NOTES TENUES et CINQ DOIGTS NOTES REPETEES TRILLES Bien que nous nlayons pas Pintention d¥tablir une méthode progressive du piano,nous nous sommes demandé sil fallait commencer cv recueil par : los notes tenues ou par dos exercices dits “des cing doigts." Nous avons ‘ résolu ce petit probldme en décidant de les présenter dans un méme cha. ‘ pitre, Ainsi groupés ils constituent l'ensemble des exercices qui prépa. ‘ ent 1a in aux grandes diffieultés du piano, Cost uno gymnastiquo ‘ dont los divers éléments se complatent et bicn souvent sinterpénstrent. f lls ont eg caractére commun de ne requérir du bras et du poignet qu'une ¢ heutralitdbienyoillants. faite de souplesse. lls fortifient of d@Tiont Ta main, Bién pratiqués ils affinent aussi la précision et ta sensibilité du tou. cher. II faut les travailler en recherchant avant tout le développement Ie plus complet ct I plus souple du*geste” de chaque doigt.(t) Cette “gymnastique suédoise” & laquelle il faudra toute sa vie rove. permettra d’aborder sans inguistude les autres formules pianistiques of Jo bras et le poignet jouent un réle actif et parfois prépondérant mais od il serait bion impossible de faire acte de virtuose sans le support in, ¢ faillible des doigts . ( Ce chapitre se subdivise on: ‘ 1_ Brercices de notes tenues . q 2_Rxereices des cing doigts . 3_ Exercices des cing doigts avec notes tenues . 4 — Notes répétées , Trilles et Mordants Nous conseillons do travailler toujours legato (avec des mouvements et des nuances extrémement varids ) les exercioos des cing doigts sans notes lenues, Par contre il faut travaller alternativement legato et staccato les exereices comportant des notes tenues. Ce staccato du doigt est ioi tr¥e profitable . Les trlles, quelle que soit leur vitesse, doivent étre mesurés Les notes répétdes doivent dire joudes dos doigts sculement, Lo poignet restant tres souple . Wo mt t : 2 1 woke ; w eA? ; (1) Pensez bien quo Verticulation ne signifie pas Iu erispation des phalangettes , Des doi e nifle pas 1a erispation des phalangoltes , Des doigts crochus ne sont pas dos | Goists aol ertioulent. Clest de la main que doit. venir larticulation et clest sa musculatura qui donne la libertd du loigt. eas 16079 : NOTES TENUES Les notes tenues sont utiles pour obtenir Vind¥pendance et le contrdle musculaire des doigts , la franchise et la profondeur du tousher, la tranquillité ef Yassise de la main. Ht faut les travailler avec prudence , car, mal pratiquées, elles peuvent fengondrer une raideur fatale. I ne faut pas so servir des notes tenues pour oblenirIextension de Ia main. Les petites apis devront done sfabstenir, av moins au début, des nots tonues sur des intervallos oars ‘ ) NoTESs TENUES BN rosrTIon RAPPROCHEE WYERCIOB N@1~ Mkaquez la note avec précision sans dureté, Rolovez le doigt on évitant toute contraction, le pouce Jip stabuisser"et so relever verticalement comme ses voisins sans aucun mouvement de la main . Que Le son vienne tou. Jours ot exclusivement du doigt. Travaillez forte, mezzo-forte et piano. Répétex ail moins quatre’ fois chaque mesure, No dépassez pas le mouvement métronomique marqué. ( Or eve. EXBRCICE N22. Respectez les accents . Conservex une éalité rythmique absolue on passant d'une valour & uno autre Comme Texercice NP4 ,tous les exercices qui suivent so font aux deux mains. Le doigté au dessus do la portée concerne la main droite, lo doigté au dessous de la purtée concerne ta main gauche , Nous conseillons de jouer catte dorniére deux octaves au dessous de la main droite . \ 7 boa B ‘G: D TD ands a Spe ‘Méme travail sur les formules suivantes ne! +2 » Bx. Copyright MCMLVIX by Kditions Salabert S.A. © 1850 ty Bastions Salabert S.A, Prioted in France Znternational Copyright secured all rights reserved adage Tete peters tate EDITIONS SALABERT SA. 22,e00 Chaucbat Paris EAs 16009 tgp eae 6 BXERCICE N° Attaque sans forcer eb frapper les deux notes rigoureusement ensemble . Joes Ientement , mais levez. et abaissoz Les doigts avoc vivacité. Pour Pégalité do frappo,,les deux doigts se relevent & la méme hauteur. —‘Travaillez les mains séparément . No crispez pas les doigts des notes tenes . : RA Aw SRA, RARE ‘ rs ¥ aiAlalia a 8 7 F 5 Faire le méme travail sur les formulos suivantes 3a Ajay wt AY aa Oa} a 7 ‘ Sues 7 Z BXBRCICE Ned. Travaition en J, 2, Bot J, ua main gaucho jouant toujours la Inémo nag aman dro, ‘ MDS & 4h § ‘ Peis Pais en commengant, C par ‘ la note é supérieure: F Paine Leite Cravail sur les formules suivantes . f 31,9 As A,s 3 yf 5 ; = See = i o rr Sag ef “yd @] NOTES TENUES SUR LES POSITIONS D'ACCORD DE 72° DIMINUEE ‘Tableau des Accords de 7*™ diminuée by EXBRCICE N° 1 . Nous rappelons que les petites mains doivent abordor avee prudonco les notes lonues sur des posi. _, lions écartées , ou mémo s'abstenir, Ne jamais forcer . B eee D A MD =x Ma. . ‘ ‘Travaillez ainsi chaque doigt.et sur tous les accords du tablowu ci-de Gane Exercice aveo une seule note tenue sur les accords de septibmo diminuéo, par progression chromati.« + Jouez au moins deux fois chaque mesure . Suny 1344 148 1 wa Travaillez ensuite le méme exercice sur les quatre formules sunt Se SR fae tara ep DLO SOR eK fan Le Ae ap EXBRCICE N28. \ses notes alternativement ljges et détachéas Exéculoz les notes détachées vivemont du doigl. Get exerci développe considérablement La force des doigts. Nous ne donnerons ci-dessous que les premiiéres mesures de chaque exercice qui sont i continuer seton Ie tableau des accords de 7 diminude. Jouee plusieurs fois chaque groupe fg deur meson, Surveiler le solidité de Yattaque du cinguidme. i i ze 12 8 Rae tt ee (0. "545, 34 §Uh aE 'B N24. Toujours sur les mémes accords, mais en déplagant Ja main droite d'une tierce . legato © staccato, fi 4 ‘ets Néme travail sur les formules suivantes, BXERCICE N25 . Apres le travail de Vexercice précédent,exéeutez celui-ci sans notes tenues,avec les accents ot Iegdrement, Bxercice tres profitable pour Pextensio CINQ DOIGTS Tout comme les notes teruod os exercices des cing doigts doivent tro oxéeutéa des doigts ot dea doigts eeuleme, "i Da Il sagit do les “délier el de Jour donner une attaque nette et sire. 11 fuut done contrOler avec lo plus grand Soin Pautonomie volubile et précise dgchacun dos doigis en obtenant du pouco rigourcusement Je méme travail qye des auttes doigts. Ce toi altuna nL oe Surveillez purtievlidrement votre main gallche_*pensez-la;> qu'ells"AEBuive pas votre main droite. IT faut avoir au contraire Vimpression que cest elle qui mene le jeu. C’eat uno excellente habitude & prendre,dont vous appr‘vierez Jo profit dans Vexécution des gammos. Exercices des cing doigts : @ BXERcICHS SUR LHS TOUCHES BLANCHES ( Il est tr8s important d'exercer longuement sa main sur lé plan horizontal des touches blanches. Travaillez dabord trds lentement. Marquez toujours Vaccent de chaque tomps. Travaillez legato, forte, mozzo-forto of pian. Allégez Ja sonorité quand vous jouez dans un mouvement rapide on relevant moins les dofgte,mais sans jamais perdre le rythm Ges exercices peuvent élre utilement transposés en Ut didze. £0 ath S4sgpo 3 ‘ er 6 we Voici comment cot exercice ob les suivants peuvent étro travallés. ; 2S pie rectazared =a ele. ete. _ [RAS ODA WD UA eo Tete TA OH 68 Oatonty y ‘Truvaillee les 24 exercices suivants aux deux mains,comme le précédent, sur I’étenduo do deux octaves. Nous n’é. cerivons que les mesures do départ, les mesures culminantes et les mesures finales de chaque exercice. Les doigtés de chaque main sont marqués au-dessus et au dossous do la porlée, Ir +A ve 7 7 aT uw ‘ Depereeeirecerentt= duteteleerectrt cea = = a =e en Fis4 7/2 BES ILGD, we. aed = we, > Bl FE mT Teaaba, Shalem § TPS TS Bas (2e s 2g2u ee 3 3 aS ‘ ie ae oa nares Te rae SE eco ee eee aes eo ese ae Sem [estane £ a ee 10 eto, 8 $5; uw EXERCICES CHROMATIQUES DES CINQ DOIGTS daprés TAUSIG Autant nous prévenone les petites maine contro le danger des exercicos & grands éoarts,autant nous conse. Jone pour Ios grandes maine les exeroices aux intervallos rapprochés tela les suivants: BXERCICE Not Préparation Ta Saar a 5 514.8,2 106 f threes! EXBRCIOR No.2 @ PxERcicEs MODULANTS POUR LES CINQ DOIGTS 24 BXERCICES MODULANTS (1) Les exereices suivants sont, notre avis,les plus utiles pour cbtenir Ia volubilité of I¥galité, Ils sontle mod¥le des exer. ices journaliers . Travaillez dans toutes les nuances dans des mouvements progressifs . On peut jouer aussi cos exerci - ces sans accompagnement, les deux mains jouant & Tunisson . Nous donnons le premier exercice intégralement, puis nous nous contenterons, pour les formules suivantes,de donner les doigtés corresponidant & chaque note, toute cette série dexercices reposant sur la méme progression harmonique . EXBRCICE Net ~ MAIN DROITE Répélez plusieurs fois chaque mesure méme quand vous savez [pgrfaitement lexercice, ie q Sef teisy Ci-dessous doigtés des 24 combinaisons différentes pour Ia main droite, BXEMPLE BYBRCIOB N° A : vanessa jg teste wt Mre1 239454924 Awegi1 242524 8 4528254 Paoli 2a se sa 2 Gaol t eis 2548 43324354 HM Laka bee Hae 1 8524255 5284825 wea i 2k bo ae wigs a2 453 5245425 MSli 25043 82 mili 4238326 S324255 Melk 2S 4b 4 82 TMi baba b aE rere pri 2a 542 8 Teli daa baat 5423245 fuel i S254 828. wet tobe ba 4 8452508 11) Cos eerie sat cleat dele dans Lorag aliai* MECANESANS" do Ch do évol. lion Haul 24 Benead Males, ari) EXERCICE Net. MAIN GAUCHE | Répétez plusieurs fois chaque mesure méme quand vous savez parfaitement lexercice. i-dessous doigtés des 24 combinaisons différentes pour la main gauche BXEMPLE : BXERCICE N22 Doigté ets, sasiziaa $21 wer. 4a ete ea saegt4ai23 we. 6 2&1 BLED we 3 4342134 Bue24i ae’ weiss 24 21 9 42 Mee S41 2921 4 Saat 21438 mew. ot 2a 4 2 weal sy 44284 4 58421268 we2o.s 12434 21 wool 8 424 942 4 S2194 812 wees 1s 242 31 weels 423132 4 S214 sate wees 1 ye 24a ot merle gi 24 RIS 52 a1 4192 wees 1 4292 44 wel s 314241 3 5234140 2 Nees 1 4 B28 a rloas sot eallrement développés dans Vourrage intituld"MECANISMB” du Ch.do Birt. Huitions Hamullo,24 Boslorard Matosberbes, urs(8®) 4 Autres formules d'exorcices modulants d'uprés Ciémenti,sur la méme progression harmonique,pour les deux mains ensemble . Nous rappelons quo les doigtée. marqués au dessus de la portéo sont ceux dv la main droite, los doigtés marqués au dessous coux de la main gauche. BXBRCICE Nt MDAS 24 8 MOS Sh DS ees VanTANTS tle. BXBRCICE N22. Respecter les accents Sag 1 8 2 BXERCICE N23. Pour développer Vextension et lattaque du cinguitme doigt . 5 sathset sere % 8 gatssar = teste SPaue1 235 EXERCICE Ne4 depres TAUSIG BXERCICES DES CINQ DOIGTS PAR TONS BXERCICE N21 1234 Saaz 4 BXERCIOB N° 2 V2.3 4 5482 4 Mémo travail pour la main gaucho Beemple NOt Brenple #2 eto, ete. Fase! e On pout travailler los doux mains & Yunisson, sans accompagnement. On pout également appliquer & ces deux formu. les les 24 doigtds des exercices dos cings doigis d'apris Bériot .( page 12) EXERCICES DES CINQ DOIGTS AVEC NOTES TENUES EXERCICE N21 —Travsillez dans (ous les tons:Do majeur, Do¥ majeur, RE majeur, Mib majeur, ee, en commenganLloyjours Yoxereice par Ia tonique du ton que Yon travaille, A exéouter legato et staccato. Exemple: Dof a. ‘onlgue exenerce We2 EXERCICES MODULANTS AVEC NOTES TENUES Cot exercice peut étre travaillé les mains séparées en utilisant & la ma d'accompagnement les accords de la formule de modulation cpage £29. Bien relever les doigls surtout lo quatriéme aprés la tonue du Lroisiéme. Jouez dabord staccato. Pe Mies elise Vanier War ey Ios eS VARIANTE. ae, Apres avoir travail cet exercice,lojouerdans un mouvement vif et sans aucune Lenue,mais en respectant loujours les accents, e 18 Tous les excreices qui suivent sont basés sur la mémo progression modulante. Nous ne donnerons done que la premiére mesure do chaque exereiee, rp~ Travaillez legato, puis staccato. * j Das Bl ues pas Pa ) Ms a a 4 =. alg ate, re Autres formules sur le méme principe . EXENCICE N01 on =~ ins fon a & oe EXERCICE W23 a an elo. = vansanre: fee < C i . " SXERGICH MODULANT AVEC DEUX NOTES TENUES Pour la foto et Vindépéndance du quatridme et du cinguidme doigts ot Vextension entre lo troisiéme of te quatridmo . ,~ bes petites maina doivent Iéwudier aveo prudence ol, si besoin est, quer Tes notes tonvos, surtout b la descente, Bs. ete, EXERCICE DE BRAHMS POUR LEXTENSION DE LA MAIN AVEC UNE SEULE NOTE TENUB ‘Truvailloz lontoment of mezzo-forte,legalo,en marquant les acconls, puis nuances. du gyp eu mg? dans un mouvement plus rapide . A, « Ba 84 84 s e is a ie. ‘Quandon possbde bion cet exereice on peut le jouer Iégbrement et vite sans note lenue. n EAs. 16078 21 NOTES REPETEES whe EXBROICE N21. Deux en deux . Le poignet et le bras (res souples. Sur la premitre des deux notes lides un léger accent du doigt oe ene? ete. een SSS pA 21 212 | MOSS Sh BXERCICE N22, Ao {MA 7 2 we Po 5454 Totes ‘Travailler ces deux exorcices avec tous les doigtés indiqués ci-dessous . Main droite; 1 2 1 2 1 2 ee, Main gauche: 5 pao2a. ‘ oe : as : ee : : a4 es ‘ is cH : oa a. + i ad Gchoedft, oat 1 a t —_ sa i BXBRCICE N28 . Notes vépétéos . Série doxercices b travailler sur plusieures octaves en montant et on descondant, Mo, 2 eizraradr EXERCICR N25. Trovailleravec les mimes doighés of Los mémes formules rythmiques que pour Vexoreice précédent EXERCIOB N*6 ~ Méme romarque quo pour Voxercice poiiaalg ‘Travaillor sur les cing formules indiquées aux ‘oxercicos N° of 4, 4 3 eas.16079 \ 2 BXERCICE M7 2 RARIANTES reese $ietsie Cat oxereice ef cos vuriantes doivent également dre travaillés & la main gauche, Ae, EXERCICE N28 Bxercico modutant. eo Et vanuanres ele Méme travail pour la main gauche. 2x. BA6.16079 etaszist, fois get eto, dans tous les tons, SN eto. et, ldans tous tons. eto, pe a 8 7 - TRILLES ‘Travailler dabord los mains séparément . webct 8 (ror los notes tenes & partir des triples eroches , On peut se servir du métronome & 72 ¢ Dans lo trille la régulartié ost plus importante que la rapidité. SXBRCICE NOL es ee es ee peace Ne Faire le anéme (ravail pour chaquo doigl, Bz. ani ete eto. oa Lo méine exereice dot tro jous sur toutes les positions chapr’s, en travaillunt chaque doig 1 2.2 3 efe. gee. dale. diese. Gai=.. daliete .. errs tt vt Sur a mémos prineipes egeailler les autres iat és suivants.. a4 ts i? a 1 4 ee bs je. Ge... PS. b=. =. SE. == Se ee S- jett=... Les deux doigiés suivants peuvent présenter pour certainos mains de grands avanteges - “T] Pour trillo rapide ot Idger (doigté de Thedberg) - second doigt sur la premiére note du temps. BAERCICE N22 Travailler dubord le doigté du haut puis le doigté du bas . L a eas.16079 24 EXERCICE N224i* Memo observation que pour le N22 26 MORDANTS BXERCICE N21 Tat aes ay ‘san el. BXBRCICE N22 5454 Baan 5 2 tae Pas 3 Ge BXERCICE N23 Pyare 323 7 Pa BXERCICE N24 4 43. 4 Fay et 48 zee a8 282 58h BXERCICE NOS EXERCICE N°6 64 4 454 ries fan?) fe ae , taut i BXERCICE Ne? 24546 aga § at tas 3 tz Pr 3AM ete, BXERCICE NB nas 16079 7 BXERCICE N29. Papros CLERNY 20 Mi. Bow Mag. RBM att Mas. MI Hay. eo, 3 e EXBRCICE N°10 dapres CZBRNY DOMY. 5 5 DOEME. 5 6 RE Mey fe. TRILLES AVEC TERMINAISONS _ Les formiles suivantes doivent étre Lravaillées dans tous les tons chromatiquement, Do Majeur - Dof Majeur - Ré Majeur- Mib Majeur ete. a sae 325 «3-—y—. te => elo, 28 YRILLES EN DOUBLES NOTES Comme les trilles en notes simples, les trilles en doubles notes doivent éire travaillés dans des mouvements progres. sifeVoir Poxercice N°1 (rage 29) Nous nous contentons d'indiquer six positions essentielles. Das a & TRILLES ALTERNES AUX DEUX MAINS? 42_Ein notes simples Pour varier le travail se reporter aux positions indiquées dans les exercices do trille (page 2)—travailler dans des mouveinents progressifs avec des nuances inais toujours en rythmant. En doubles notes qT o ‘Tierces mais,on réalits, que pour los t Los trilles alternés et particultérement les trilles alternés en doubles notes sont un complément du Chapitre N?4."oux du poignet”. Fin du Chapitre 1 oO CHAPITRE I DOUBLES-NOTES 29 30 La plus grande difficulté des doubles notes,cest Ja simultancité de frappo des deux notes. Avant donc d'aborder les gammes en doubles no~ tes et par conséquent les ‘passages’, il convient de consacrer un long temps aux oxorcices préparatoires dont certains oxercices du chapitre des notes tenues. Ces oxercices doivent éire pratiqués sans forcer la sonorité nix vitesse, il faut éviler de recourber los doigts & Voxsts. Pour les gammes les,exercices de passage seront longuement et len. tement répélds avec une grande souplesse . Les doighds des gammes en tierces sont innombrables - il semble impossible de fixer & prioti quels sont les meilleurs, cela dépend des mains ot aussi des cuvres dans lesquel. les on les rencontrera . Geux que nous indiquons pour Ie travail sont ceux ‘que nous pratiquons nous-méme et qui nous semblent les plus simples [La souplesse du poignet, tant In condition essentielle diine bonne exéoution des doubles notes,il né faut pas chercher une immobilité rigou- reuse do la main, mais il faut éviter Vélévation constante du poignet. Pour Voxécution des sixtes,le réle du poignet facilitant le mouvement avant en arribre de la main est primordial. Lest toujours bon de travailler aussi legato que possible chaque par- tic séparément de fagon & ce quen les jouant ensemble les doigts puissent timbrer,sil Je faut chacune delles différemment . Nous consejllons aux pianistes désiroux de pousser plus avant létude des doutles-notes de consulter Je recueil si complet de Moszkowski“L’étude dos Doubles-Notes” at DOUBLES - NOTES ule PREPARATION AUX TIERCES BXERCICE N21. A \ravailler également en Do} . Respooter les accents nk “D yh: ' Lge. pee 7 = = oF > eee ee eet | SS = 4 +a] yet Bas Nous r'gerivons les formules suivantes que sur une portée en rappelant que les doigtés du haut sont pour la main droite ceux ddobas pouc la main gauche ot quo Lon doit jouer eelte dernire deux oetaves au dessous de Ix main droite. Lega Nous attirons lattention str la difficulté de cet exercice qui réside en.la continuité du legato méme forque les deux Livrees stenchafnent avec une note répéiée . Une des deux notes de chaque tierce doit toujours ussurer le legato . Nous conseillons done Vexereice préparatoire suivant, MD, om wh oy MOS 3 GEER [ BXBRCICH W22. Travaitter en dD et B , Pais dans tous les tons par ascension clromatique DoH majeur, RE maj. Ht Mib maj. ede. 34° 4 54 8 5 saad if $33 7 5 33 $4 Bae E 5 3 gs 37 1 Ha f 13 we, $22 1 we Baa hb 8k 12 3 az 42032 eta a4 3 a 3 | BXERCIOG N23. CoLexercice est éerit sur la méme progression harmonique quo Yoxercice des cing doigts modulaats. ys (page 12) i oat Ei A t « Me Sattar ae if eee salen hth 20 Mean AXERCICE N24 . A ravailter dans tous les tons. paid BXERCICE N26 Le legato doit tre assure par lo Urait en tiorces - surveilloz altentivement le 4%temps de chaque mesure. f taf i L—— > — aay ‘Travailler ect exercice trés logato sans notes tenes en croches,lentement,en respectant les appuis indigués dans notre exem. plo ci-dessous;lon assurera ainsi la parfaite continuitd ‘dans le legato 3 GB — @ ele, 2) 4 J 7 4 BXERCICK N97 aw. sila ete, a ete, i 3 AFORCIEE He 9 -Rospecter luccentuation de doux en doux qui dott dtze ‘fpolument sembluble dans tes deux sens seni ao, 33 GAMMES EN TIERCES @ TIERCES CHROMATIQUES MINEURES EXERCICE Nol. Col exercice pout étro également travaillé sans aecompagnement en jovant le trait es mains ensem. ble Fae ahidade a Peerese Hed ye 21 43914 | Sree zeae 2 a4 2 gia ae GAMMES CHROMATIQUES EN TIERCES MINEURES Nous donnons notre exemple sur une octave, il est bien entendu quo l'on pout travailler les gammes en tierces sur deux ou quatre octaves « east debt CLEPL Pte a aee e MD, 4 Ma. oT baa Er ae PAL as as aha Nous avons toujours pratiqué le doigt¢ indiqué ci-dessus doigté que Chopi dessous doux autres qui pour certaines mains peuvent paraitre plus faciles de travailler et de savoir le premier doigté , st eethate gs: Vib a in_employait, nous en indiquons ci . De toute maniere nous conseillons D opapai tat 3h 4 @rrerces curomartigups MAJEURES BXERCICE N21 . Meme remiarque que pour le travail des tierces minéures . (pegs 29) a 4 pt4 rats 261 S248 “2S = Bey 226.0 a 142 ofa shale @ © GAMMES CHROMATIQUES EN TIERCES MAJEURES ete TAY LEED WBE Laas 3 grpe gage bad $243 i SXERCICE N22 ~ Méme exercice que pour les tierces minoures par progression chromatique Sete : 3 (La gammo chromatigue en tierces majeures est naturellement beaucoup moins employée que la gamme en tierces mi. neures bien qu'on la rencontre dans des oouvres moderacs . [IGAMMES EN TIERCES DIATONIQUES PXPRCICE N21. Préparation aux gammes en lierces, travailler également los mains ensemble a 1534281 o 169 gay BoP si pars zt es [Nous consetllons de travailler les gamimes en tiorees sur deux octaves el demies, Ie gamme partant naturellement dela (onique pour se terminer en haut sur le dominante : Pominante.4 YD 43 : ashi tees Bat § Ex, en D0 Majeur i Trib eueten SEES 7 : 3 Dowitnante onigue ‘i : 4 Touts Ios games on ores penvent we { iment AnD. 2 4 § Elément Bana. 2 8 § travailler avee deux éléments de doigtés. Ma. 824 MG, 320d Bak bib oH pele a { on vosener BE a, Exemple de yamme éléments AB Bxemple de MD, :xemple de gamme ‘lgments BA. | o” PA Mareur m0. Bion ontendu des gammes peuvent commencer | gzempte : par une fin de’ formule A. ou de formule 3 Les éléments do doigiés A ef 33 sont Loujours plucés en méme Comps & la main gauche el & 1a main droite, Les doigtés sont les mémes pour les descentes que pour les montées . Tour ccrtaines gammes nous censeillons une autre formule de doigté avec un nouvel ‘ment sinterculant entre deux formules A,,remplace Yélment 3B. ‘On seo sert en montant & la main droite pendant que la main gauche garde Ulément BB ot & la desconte & la main gutiche pendant que la maia droite reprend leiément B. Bx.en Mi Majeur BH tlments A. ac 4 - wD. ae 4 élément © 4 Cet dle. Ma? TT] Elfments AB ee per ageee tice EEE - fea ce ae a a AR ~~ ae 4 Ac Ee en gee As 16029 36 Ces principaux points élablis nous no croyons pas devoir donner le tableau complet de toutes les gammes en tiorces,beau-, coup dentre elles ayant le méme dogt¢; nous nous contentorons done dindiquer un exemple pour chaque doigté diffrent ni en donnant & cété les tons que Von doit travailler sur la méme formule . Ht TABLEAU DES GAMMES EN TIERCES MAJEURES ET MINEURES 1D SLeMents A.B. c . VARIANTES. DO Majeur SOL Majeur RE Majour SIb Majeur PA§ Majeur 7 LA Majeur LA’ Mineur RE Mineur stb Mey. ‘ SOL Mineur DO Mineur ag BE a. ( PMN, ag ; .. ( Q Suimenrs wa. : we, | i | "ananre FA Majeur (MIb Majeur RE§ Mineur = MIb Mineur { Faites, om Py {~— _ ( .. i aah Hey 3 SLeMenrs aac. sto, f i VARIANTES: 7 : ‘MI Majeur SI Majeur Ob Majeur Slb Mineur LA Mineur DOW Majeur Rb Majour ( St Mineur Ml Minour SOL#Mineur Ab Aineur DO Minour LA b Majeur FAY Majeur — SOLb Majeur FA. Minour Tsrbstin, Lat atin By 204 Mey. Rab at. ci = | i | Dy papas. sorb mas. | e el apes atacsle = 0, Lt : ato. + a4 at ph gaagds be Pbggad ; 3 ae mai) tt t we tii wot titel + 33 pie i iita: } ; pe = =. Step tt, entice Petitiiepei: ‘ m4 : 7 SPatpaga peaad da Hea i As 16079 37 a QUARTES ET QUINTES BXERCICE N21 Da 344 | ng 38 4 e : cae Bas a 73) Jouer dans un mouvement moins. lent, de trds pres ot piano . BXERCICE N22 Sur la méme progression harmonique que les exercices modulants.(page £9) ot tut @ GAMME CHROMATIQUE BN QUARTES sUSTES woe stb EEED LEED SL apse gy, wa TPE PELE dL PET 242 VARIANT. 39 @ GamMMn cHromaTIQuE EN QUARTES AUGMENTEERS reEE LEA LLL Lape i 7 b= piga she chal TRIE Le ype pay vantanyss Disga¢ Yet 3 4 Tras Tite DZ en alternces, igendes, SIXTES Green pa BXERCICES PREPARATOIRES “A 14251 ete, wea eo, a ~ZABRCICE Ne 2 Lexercice préoédent et les quatre suivants seront (ransposés en Ut diéze. D4 eto. eto, eas 16079 40 ¢ | BXERCIOR N98 i f 1s BXERCICB N24 t EXBRCICE oS ty ret BXBRCICE NOG Doyaes eto. ele, EXERCICE 497 ‘ a) ete. eto. EAS 16079 TABLEAU DES GAMMES MAJEURES EN SIXTES Majeur Mlb REb Majeur eet MI Majour ST Majeur FAY Majeur DOK Majeur ras 18079 42 TABLEAU DES GAMMES MINEURES EN SIXTES RE Mineur LA Minewr DO Mineur ME Mineur ST Méneur FA Mineur qettt 20 § Minewen ST Mineur BREA ESR ETE renee SOLY Mineur REY Mineur LAY Meneur A8.10079 48 GAMME CHROMATIQU eee eR 5 eta i : ht i i 23 Rab momen Bf 5 g 2 = Peg tht VPaa? ; re g4 Saab eye GaMMm CHROMATIQUR EN SIXTES MAJRURES ; a4 3 B45 roothogag gtd ttitrratadder 3 T ‘ BA gs 2 5 7 = : Ss sash prre On doit travuiller les gammes en Sixtes brisées;nous donnons un exemple en Sixtos mincures.L.e méme travail doit étre fait pour les Sixtes majeures: Do 1gh32hi3 thas Ba weet 8 FE ARPEGES EN SIXTES EXERCICE N01. Sur a progression harmonique déja étudiée page 12) Il est indispensable de lier la partie supérieure en montant, la partie inférieure on descendant. 33h 4 VARIANTE z o 44 a NS EXERCICE N23_ Jouer la main gauche deux octaves au dessous de Ja main droitene garder les notes tenues que dans tun mouvement Tent, ss2es aie a Méine formule do travail sur les positions suivantes . EXERCICE NO big Meme travail pour lu main gauche. — TS ete. Fin du Chupitve I CHAPITRE III GAMMES ARPEGES ift La bonne exécution dune gamme dépend avant tout de la fermeté du : = doigt qui préctde le pouce et do celui qui Jo suit. PElen Ds ging doigtsne rencontrera aveune dil Jans ces conditions, une main suffisamment délige par des exercicos dos 7 ‘culté pour lo passage du pouce. | } Chet pourquot nous recommandons de no pas faire aborder prématuré Mant tos gummes aux débulants - Do pls,t¥tude do la gamme chromatique, AY) avec ses intervalles réduits et ati jon plus fréquente du pouee,me semble devoir précéder celle do lu gamme diatoniquo, Faire des gammes est une chose indispensable . te Crest aveo les gammes et les arpeges-que Yon peut acquérir La supréme régularilS des doigts et le survol souple du olavier dont je parlais dans mon TT] anrprops, 1 faut les Uravailler dabord lentement,, les muins séparément, rien que Uy os des doigts, en veillant & ce que Favant-bres nfail pas de crispation et & oc que > chaque doigt, pouce compris, ait une attaque semblable - cela en s'écoutant fe scrupuleusement, La régularité du rythme entrainant la régularité des doigts , il faut compter. Quand on ala mattrise des gammes et qulon peut les exécuter brillamment, ‘il faut sexercer & les “couler” Iégdrement de prés ct du bout des doigts, avec une jolie soncrité On doit savoir impeccablement toutes les tonalités et nfexécuter les gam. mes & la tierce,’ la sixte et hla dixitme que lorsquon les fait parfaitement & Yoctave . Les gammes lancées sont ensuite un perfectionnement excellent & un dogré supérieur . 7 Diune manitre générale, les pianistes de la jeune génération:ne font plus assez de gammes . Ils ont complétement tort, ‘ 1 av PREPARATION AUX GAMMES BXERCICB N21 _ les doigtés da bas ceux de m: terzt2tzizi2 aeizeziz Nous rappelons que, suivant le méme principe,ious ne donsons que, la main drofte des ex: -vants,la main gauche se jouant une octave au dessous, los doigtés du huut sont ceux de mi isin gauche ase Tanere eae BXBRCICE No2 BXERCICE N°3 EXERCICE N04 d2izeasis , BXBRCICE N25 perrge) Tisaieat eto, bg ean tasers pee ey eee a yee rae Pastas BXERCICE N26 _ Respecter toujours le doigté de ont naturellement étre appliqués zatazata2 aizsaszigt szaztagat la toutes les ton: we, Azan pour trailer Tex sep exreicesqul vont sere et qu pour alités gti Leeper tert ec. Sierra reer cere reaees Fre seas 5434845485 gozagaras Toot est Vetayet se aie Wri beats PES See Trot 48 BXBRCICE NOT 3 PreeTTseT: BXBRCICE N28 So3y 12 ange 1 $33 tazalg a yas Vedizasearzsas 2 8aqeqaes? ? BXERCICE Ne9 Sidhe eat ss ‘5 f spree eel BXERCICE 910 BXERCICB N212 —_ mt Soy [lea tttns be Yds Bee é AE ihe cme | DF Sota 49 TABLEAU DES GAMMES MAJEURES ° hon Oey f 8, i MD. oi ee ot 20 Majeure re, 4 BOL Majeur ete [ers BB Majeur LA Majeur “MT Majour ST Majeur FAY Majeur BOY Majeur . FA Majour STD Majeur ele. MIb Majeur “Lab Majeur RE Majeur SOLb Majeur MD, DOb Majeur me: be ue sete « ube 1A Mineur MI Mineur ST. Mineur FA Minewr DOE Mineur SOLE Mineur REY Mineur ete, ete, LAd Minour AE Mineur ‘SOL Mineur ele. 4 ainewr - ~ mp, Sth Mineur te, Ma. rman Mlb Mincur_) eto, ele, Lab Mines ete. 5 _Lorsque Yon saura parfailement toutes les gammes majeures et mineures,on pourra les travailler & la terco,k Ix sixto at hla dixidmo, Nous en dennons exemple en Do majeur. Do majeur & le Tievee Do majeur & la Sixte Do majeur & ta Dixidme Puis on (ravaillera toutes les gammes par mouvement contraire,en employant toujours, bien entendu,leur doigté respectif. Ex: en Do majeur . ae potas Sebusse 3 GAMMBES LANCEES Comptez & haute voix en allant strictement en mesure et en respectant.la valeur exacte des silences . Attention & la main gaucho - Pour quelle soit aussi rapide que 1a main droite,il faut quelle soit In main conductrice, ‘Dans Yexéeution, pour terminer plus brillamment on peut utiliser le troisitme doigt sur la dernidre note de Te main droite A Vaigu’ -A travailler dans {outes es tonalitgs ef dans toutes les nuances brillamment ou pianissimo, as, 18079 52 Lrexercice suivant doit étre travaillé aussi les mains séparément Leexereice précédent est déveleppé sur la gamme de Do majeur - mais il faut Lo faive également eur les gammes de toutes les tonelités . Pour les doigtés,ct pour la main droite, aur les dogrés partant sui une touche blanche on mettra le pouce. sur ceux partant sur une touche noire on mettra le 2 - Pour la main gaucho, on mottra le doigté qui évite le pouce sur les « touches noires . On doit arriver & jouer cet exerctce rapidement avee des nuances de erescendo at de diminuendo, GAMME CHROMATIQUE Nous donnons en premier lo doigté lo plus employs. Travailler sur plusieurs octaves, “es 8 § 2 Bas. 16079 53 Autres doigtés ‘ 4 4 ila terce majeure hae aijoure ile aixiame Inajoure ‘Travailler pur mouvement contraire et en commengant sur chaque degré de la gemme, Ex, sur Do ate a jot 2 by 7 $6 basse 5A BXERCICES SUR LES GAMMES CHROMATIQUES BXERCICE N21 Cel exercice sera travaillé également & la main gauche. BXERCICE N22 ab EXBRCICE N03 spate} BAS. 16079 3 GAMMES PAR TONS a HebeBPehabss os, gtr GAMMES ALTERNEES On ne doit pas entendre le passage duno main & autre . 11 faut dono jouer de prée et bien rythmer pour que chaque nole ségréne arco uno parfaile égalité sonore . A (ravailler dans (ous les (ons. y 244 aga wo, Ma. 56 ARPEGES Le pratique des arpiges sous toutes leurs formes renversements,a ta lierce, Ala sixte, ala dixidme, brisés, allornés ) est aussi indispensable & un pianiste que celle des gummes . Les consoils généraux donnés pour Tes gammes sont valables pour les expbges, mais ceux-ci font intervenir des notions nouvelles aéeart et de déplacement de la main . Il faut commencer par assurer Vempreinto de arpdgo comme on le ferait pour un accords” puis travailler lentement Varticulation des doigts en surveil lant particulirement Particulation verticale du pouce et la précision du se- cond doigt. Il faut rythmer les arpbges do elle fagon que le pouce no tombe pas Lou. jours sur le temps . Dans les arpbgos alternés, sant dune main & autre. Les arpbges lancés constituent pour un pianiste dgj& avancd un excellent moyen de perfectionnoment , Quand on est rompu & la pratique des gammes-et des arpbges,on ne ren- contre plus gubre de difficulués dans Yexéeution des trails . faudra surveiller avec soin lo legato en pas. EXERCICES PREPARATOIRES: A UBTUDE DES ARPEGES D'ACCORD PARFAIT Les exeroices suivants sont exceptionnolloment éerits en triolets pour assurer la pose de Ja main en alternant Taceent sur-le pouce of lo cinquidme doigt . 1 aa Dee, MG 2 ty~ ¢F Retversement Dew as Renversement, 243 te. elec Tet Puis travailler les doigts du milieu st importants pour Ia plénitude.sonore des accords . Ba: A Veet fondamental ,méme travail sur les renversements . — s2san2025 12 aise 2824 elo. ete, Ea] ; Ter ira? Te = 6 = t oie Tas Tee (1) Voir Chapitre des accords r 87 TABLEAU DES ARPEGES D'ACCORD PARFAIT MAJHUR BT LEURS RENVERSEMENTS ‘Travaller sur quatre octaves; Ie doigts indiquié au dessus de 1a note est pour la main droite,celui indiqué en dessous est pour Ia main gaucho,les doigtés de descente sont toujours les mémes que ceux de la montée correspondante. 8, Z 3b ate 2 ' abe mp. sie gai : 2i2k geet DD iyjver FEES te, SEY toon EES, 2rtem, BEE es ee. Tat A= a MD, ‘ Pes a agit ur SSE, $e ser Rem, FEES... concn, DEEL ,., 400 Majour ie Z 7 E am eS 2 2 Bee, Breath i MD. zad 41 : ay aeietets RE Majeur mae, ster Ea. DESY rte apifhl.,, 2eReew, eo ea, — a eA ea MD skp rene eo saet TA Majour Deg SE a. ie terRews, 2 Eo ow BEES m0. F 3S - at Mb og teed pede wae ag he "MI Majeur Ew tetas EER IAS, o1 Reo, DERE on saa = Bi aa 2 « Ate feta MD. ak ere aaphe a 2B ST Majeur oars 3 ot, PSY tere ate, BRoat a ‘wa, = = ican Ss mo. ry, jeur 4 Mey M0. a ao. [rb Maj 25 ut Miler E ere MD. 2ha4 4 oa Mb Majour eRe aie to, Bite, BESS M: ¥ ? ee mo. read Seas ate aide Lab Meu, EEE 1, PEE, FH wen D Fe tem, BEE 7 : Ma, a St az Pa 4 4a} 4 MD. cattdt fds sg3et age REbMajour 3B = £ soho, ESSE orton SEES a 0. Ss ? mp. ‘S0tb Majeur 5 io. MD. DO} Majeur Ma. Hts {i 7 Meas , I ey ‘ F iw TABLEAU DES ARPHGES D'ACCORD PARFAIT MINBUR BT LEURS RENVERSEMENTS i ade 1A Minew =. thee. a 7 ne EEE, aw Minew era de Se MG eat MD, ast SF Miner te, 22Reow. et, 6 1. B¢Rone, SEE ele, ter Reo, eto, BeRem, ; ter, ae aS t me poe mo, ad Bes, ee. a wt. te Rew, RBA Mineur Mo. * a MLD. s122 Vag LAR Masur E Bev. St. AE Mean sete alia. tePRour, Fer Reoe | ay S0b Minewr =. Fo, FS ‘ Mo ee Se : \ 00 ae ‘ 4 aa ie FA ss eo : a 1 we, , : © sth Mineur ee. 3 Wo = ( Mtb Mineur7 Ho. mp, a Lab Minewr zane. ‘ua SS eae a ‘ Les Arptges doivent se (ravailler & la sixte et & la dixidime. Ex: en Do majeur. “Ta lasixte 1 20 Majeur BA le disitme BA aE nouvement contraire poir acquérir Iu sireté du cluvier e , ' Pais p ied ARPHGES LANCES Memo remarque que pour les gammes.Comptor d haute voinytrés en mesire."Travailler dabord les mains séparément,puis tes ‘mains ensemble . Nous donnons notre exemple en Do majeur état fondemental, faire le méme travail sur les renversements. et dans toutes les tonalités, 23 Un excellent travail consiste & jouer suns interruption les arpges Tunes dans tous les tons par ascension chromatique, Do majeur, Dof majeur, majeur, Mibmajeur ete. 19 en respectant Le doigté de chaque urpege, 2° en gurdant toujours lodol 18 de Jo majeur, BXBRCICES SUR LHS ARPEGHS D'ACCORD PARFAIT BXERCICE Net. Qoit dtvo travaillé avec le doigté marqué qui exige lo pouce sur les (cuches noires. Nous faisons remarquer que eet exereice et les suivants sont basés sur la formule modulante (paget2). Suivant notre principe de présentation nous Mécrivons que la main droite avee au dessus te doigié main drofte,au dessous fe doigié muin gauche. On doit travailler cet ‘exercice mains ensemble, la inain gauche jouant une octave au dessous de Ia main droite. shi238 2 MD 423642581 4 60 EXERCICE N22_ Avec yocent sur le 5° doigt main droite. et le pouce main gauche. see & & 2 & be 8 ete, i Nous recommandons de travailler ces deux exercices lus mains séparément et de jouer & la main d'eccompagnement les accords modulants.cpoge £2) ; eto, = ‘= Fe BXBRCICE Ne8 _ No, pas négliger la fermeté de Vattaque du 5 doigl. zy tad ‘BXERCICE No4 s2giazg Pet peat EXERCICE Sead te Tiegises eS EXERCICE N26_(12 Employer toujours lo mémo doigté duns tous los tons,co qui nécessite les pouces sur les touches noires.(2°) Travailler avec le second doigté,pouce sur les touches blanches,second sur les touches. noires potas fhze, Getde tees, errs rszi tse 5 ianss sae Se 61 BABRCICE N27 Memo remarque que pour le précédent. pig2Ss$251 32 Supesis sia goatee Bebe Gust, 514 b8 eetartis Fige 7 oaeie 2a ag thas elo, 7 Perais” ARPEGES ALTERNES BXGROICE NO1 6 EXERCICE N23 2g a ete. BXERCICE N04 ee 5 ete, ete. Exercez-vous non seuleinent aveo des mouvements progressifs ,mais avec des nuances, varides . Les arptges doivent étre travaillés. en recherchant,musicalenient,tous.les effets sonores. possibles. On, remarquera combien la souplesse du poignet ou sa fermeté interviennent pour modifier la sonorité .. Effleurez les touches ou, au eon_ Lrairo,imposez avee énergie la'morsure” des doigts sur le clavier . Toutes ees recherches développentta.technique ot permeltent dexécuter dans leur esprit des oeuvres du caractére le plus différont. Cest ainsi que yous pourrez , avec uno égale facilité, égrener des accords “arpeggio harmonioso” qui demandent du charmo do Ia jolie sonorité et ‘de HIS. gance ou tracer dune main sire des arpdges fulgurants , En tous ees, penser toujours & la solidité de la premisre note do la basse ¢t & la claire prononciation des dernitres notes de Vaigu . ARPBEGES DP SEPTINME DIMINUEE ‘Avant de donner le tableuu complet des arpiges de 7 diminuée et de leurs renversements,nous croyons utile de faire re_ inarguer qu'il y a trés peu de positions réelles différentes dans ces arpeges, En effet sans tenir compte des états fondamen_ tuux ou des renversements,mais en se busant essentiollement sur la position ov empreinte pianistique,en partant toujours du pouce sur les touches blanches,nous trouvons sept touches blanches done sopt position différentes qui sont: a 0 SS vor 14 StS sur Sr + SF D Nous eonscillons done’ cet‘exercie» prépuratoire que Von devra travaller sur chaque position ci-dessus, uprds quoi Pexé. cation de tous les urpages do 72*diminuce et do leurs renversements se trouvera ainsi singulidroment simplifige, Exercice prépuratoire Exemple en partant du Do TABLEAU DES ARFHGES DE SEPTIEME DIMINUEE hs BE LUURS RENVERSEMENTS Nous rappelons qui faut jouer souvent les arpbges de 7°en triolets de fagon & ce que le pouce ne tombe pas {oujours sur le temps fort. mb, teed aad said sag ete 1d Minewr FE nen EERE, cote, ste, Se ee, ® eS os a ae Se he a Ay ere eds aged Diane ae tte 3 attaeha mage, we WIS ie er Sees MD, Au 2123 4e tag wipe? 51 Minn is Reo aeetee. sehen, Ee shan, aire ated ede at a" a ae mb. ‘eh aie te atyg 2h ude BOY Minour “with HReoy. te, Beas ste, Bt Revs. te car mo, ag Lead ahd ‘SOL4 Minewr BS ten DEE BE Phen mt aeRers, sapere, 0. = SF oS Sat Pre? rs ay ae ; : sig FER Minewr piltesese 1 Rew te Blew te Bee. Pape. wa et fe Braet * : ve MO, apy nat wib i eas LAG Minewr esa aa tH Reon te Mea, sta Rew ete adi SAF aS en Bets 234 ‘ i MD. Lag 2 2 1g aie RE Minour =e ‘ew EERE: ce Ren te. orton SRE watt eS gists sere ean a 1 Bate wegibe SOL Mineur te. M2 Ren. te arto, SEB EE Bt Reny ot abHe LS 2a a 2 ub ait MD. ahd aad ad ad aa. ‘rte 3 7 ant BEPREEE.,, its ofieee.. MO ete “p3ds2 12 123 5% 4 nc EIS. coho SEER than BBE o.com, EEE uate = ree ee eS MD. api d ade am get aigee tb Mer IIE a wt SEEMS. otom ts eo ie ni = — ae a ao mo, oe : (ath)itinews ae. tere te ase set. =e. nae ae pa a MD. az 423g re: E LAbMineur 3 7 hon SEESBEEE: ares = ee, tle. a eas 16079 64 Les arpiges de 7*diminuée peuvent se travailler sur toutes les positions différentes & chaque main ainsi lu main gau, cho joue l'état fondamental pendant que la inain droite joue le 1" Je 2" ou le 3" renversement,.Nous donnons un exemple en La mineur & faire dans tous les ton ‘ T] Btat fondamental main gauche_ 1"? Renversemont. main droite, plus les renversements ‘ Les doigtés sont toujours coux de arpége. ‘ Bit fondamental wag IT pe Tamineur 3 ne ts DR pee Loe ber B) Blat fondamental main gauche_2" Renversement main droite, i: we Etat fordamental, f tek 2 it ‘La mineur eto, 1 Rear, Etat fondamental, La mineur Avec ces trois formules. et leurs renversements on aura,en fait,travaillé toutes les combinaisons possibles sur les arpdges, de 7 diminude, i en La mineur é Arpége par mouvement contraire, B Ee ae 4 Etat fondanental ¥ eee r iF c eee cae =" pee te #80ncue ARPEGES DE SEPTIEME DE DOMINANTE ‘ Exercice préparatoire & travailler dans tous les tons. « arr 4 gees 3 at Sa St = Rea, 2°Reaw. 4k. Pr Fosse Pat On remarquera que les accords de7* de dominante se trouvant sur le S™degré sont les mémes en majeur et en mineur t be acer FEE wate sees : be Paves ‘ Nous ne donnerons done que le tableau des arpgos des tons majeurs. ‘ Fae Raza 65 TABLEAU DES ARPEGES DE SEPTIEME DE DOMINANTE ET LEURS RENVERSEMENTS Wy tA 5 aaiet 1g DO Majeur © BE FEES on, them DEES. orto, BEBE. steer ete a Sar ms MD, nt sada 801 Myjeur EE sto, Rear Sete. ee eeetan =e == soe 7 MD, at 1233 AB Bajour ‘susp ee. vr, BEEPEE. xe = wo, : { 24 Majeur PEALE mang =. : B2Reoe, = ee : \sr Majeur \ FAY Mayour DO} Majeur 2 to, iFRear, HE. aon. BBEE a mag Wij a see rn ae MD. poate me age FA Majeur cabal EE ‘er feoe =e. zou oe. Rea, see. wo genet Te Baers Berit MD. 123 ye fa aahé idee tb aajour so a, EEE, nay TEEPE, on i Datrb aaj 's Ft ao, ener eae! sob Zhee enh ts ne Se a a ; me, i bux uh LAb Majeur eto, 19° Reor. ve, 2°Reos. ele, 8¢ Reon, ‘ MD. 333 aaht aghe aghpet bb Majewr mae. vet SE ed i, St Ren, SEES... wn gybas add woth aor to Re fees. te, Bear zy. ea: ; Le cai pe MD. z DobMajour I ance, SEE. steer aquifle, at nee aaa ore eas 16079 66 ‘Travailler ensuite les arpéges de née. Puis par mouvement contraire, Bz.en Do majeur, Etat fondamental ‘7028 de dominante sur les positions indiquées ge 64) pour les arpages de 7** dim. & 1 He tat F FF Reaw, te 2tRene. to. B¢Rony. Teac ee] fet FE $000 © EXERCICES SUR LES ARPHGES DE SEPTIRME DE DOMINANTE EXERCICE N22. \ continuer par ascension chromatique toujours avec le méme doigté,ce qui nécessite le pouce sur les.touches. noires gee oak ee a aaa 67 ARPEGHES DE SEPTIBME MAJEURE fois de plus les exereices préparatoires ol les formules de travail sur les differen. 11 nous semble inutite dindiquer une (es positions que nous avons déja donnés pour les axpiges de 7? di ninuée ef pour les urpdges de 77 de dominante, sere porter par conséquent eux pages 63 ct 65 of faire le méme travail pour les arpbges de 7? majeure, TABLEAU DES ARPEGES DE SEPTIBME MAJEURE BY LEURS RENVERSEMBENTS MO chat OE 12st 1284 i2s6h DO Majeur = ces Rey. to, Reon: de. BP Reoy, a a Tt a wo ‘ weak ‘SOL Majeur te 2 Rout to. Be Reo wore Bea i aliagay haat RB Majeur Sa » 2°Reww: to, 3° Rear. wa eat? a ST MD, ass ar2she Ld Majeur 3 eto: *Reav. eto, 2° Rene. ALG. F Li a WP og yaad 7 MI Majeur ato, M Rew, fo, 28 Recs. MG. 345? Ti 4 MD. 1234 | 23 4d 2 St Majeure AT 5, weer eo 29 Rew MG. genet Ph hh od MD, i 12 At Majeur es tn EES 2 Rew. “ae a= F MD, 21234 tags 04 Majeur aude. rhe ae Ma. Fo2ie were MD. 4 4 = 4 FA Majour oto, WRew.2 do, 28 Ress. a wees rt ei sje cot eed Sb Mayeur eto. t** Reavy, fo. 2" Renv, en ya tt woe MD teh a teed ME Majeiur an, tan, SEES artew: ua ht on MD, 234 2343 2 ted 4 ides LAb Majour te. he SEE shaw tn Ra. a MG. Presid Gai'e B4a2 7 MD a Vghs ated Parery pee 1b Majer Saas ~ ie eee EEE ua Bh tase A « Per MD. 12 garze 241234 s2ade SOLb Majeur ote. 1" Recr, eto. 2° Reow eto, 9" Rear. ete. ue Ss a - a DOb Majeur MD. 3 ate, MG. tse 2 18° Hear. te. tae EAS. 10079 ie te: otis. ew. mete 2 at 68 BXERCICE 2° — Cetoxercice habituera le pianiste aux incessants changements de position,’ lusage des mémes doigtés aux deux m et & Femploi éventuel du pouce sur les touches noires. On remarquera que nour Féquilibre des mesures, los arpiges de 7? sont joués sur trois octaves, les autres sur quatre octaves . (v0) ‘ " i a 13 ary s 1 2! Pe tug. portirdet,en ce qu concerne ls altératons,et axerciey dot fire comms si chague départ darpgo était cash ' Ne ‘staré da préetdent par tine barre da movare. gs zoe a : EAS 16079) 69

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