ETUDES
SUR LE LAC TITICACA
VII
POPULATIONS INDIGENES
DES HAUTS PLATEAUX ANDINS
par
J. VELLARD
Le haut plateau andin, en espagnol altiplano, qui
s’étend du sud du Pérou au sud de la Bolivie sur une
longueur de prés de 1.600 kilométres, est habité par
une nombreuse population indigéne concentrée surtout
aux environs du Lae Titicaca, dans la région de La Paz
et prés de quelques centres miniers. L’altitude moyenne
varie entre 4.100 et 3.650 métres au-dessus du niveau de
la mer. Les régions du nord, autour du Lae Titicaca,
sont fertiles ; la population rurale atteint 120 habitants
au kilométre carré dans la péninsule de Have, en terri-
toire péruvien, et les deux provinces boliviennes au sud
du Lae ont une densité de 61,6 et 40,4 habitants par
kilométre carré. Le sud du haut plateau est désertique,
parsemé de terrains salés, véritables chotts, et le chiffre
. de la population tombe au-dessous de 10 habitants au
kilométre carré.
Ces populations indigénes se divisent actuellement
en deux groupes principaux parlant chacun une langue
différente : le groupe aymara, habitant aujourd’hui,
autour du Lac Titicaca, la-région de La Paz et le centre
du haut plateau jusqu’a Ja ville miniére de Oruro ; et52 INSTITUT FRANCAIS. D/ETUDES ANDINES
le groupe quitchoua (1) occupant tout le reste de la
région ainsi que les montagnes et vallées voisines.
En dehors de ces deux familles linguistiques existent
encore quelques survivants d’un groupe trés différent,
les Ourous (2) dont les derniers survivants achévent de
s’éteindre dans les champs de jones bordant les marais
du Titicaca, Au sud-ouest du haut plateau vivent les
Chipayas : environ 400 A 500 personnes parlant un
co-dialecte de !'Ourou.
Cette distribution actuelle est loin de correspondre
a la réalité historique. Malgré con altitude élevée le haut
plateau offrait des ressources variées, chasse et péche,
et permettait une vie sédentaire basée sur agriculture
et Pélevage. De tout temps cette région a été un centre
dattraction pour les populations andines et un passage
ouvert aux invasions.
La grande culture de Tihuanaco, les diverses cultures
du Kollao, Pempire incaique et plus tard les Espagnols,
qui se sont suecédés dans cette région, ont mélangé les
groupes ethniques, bouleversé les cultures, uniformisé
les populations indigénes, faisant disparaitre les divi-
sions locales et imposant Yaymara et le quitchoua
comme langues générales. Il reste de nombreux topo-
nymes qui n’appartiennent a aucune de ces deux lan-
gues. Au xvr’ siécle la langue poukina, aujourd’hui dis-
parue, parente de V’ourou, occupait encore une place
importante. L’aymara lui-méme est maintenant en.
régression constante devant le quitehoua.
Les différences linguistiques s’accompagnent de
différences dans la culture matérielle et spirituelle et
dans la psychologie.
() Nous adoptons pour le nom de cette langue l’orthographe
quitchoua, qui traduit le mieux la prononciation courante, au liew
de kigua qui serait le nom véritable, employé surtout dans les
travaux de linguistique.
() Voir : J. Vettann, Travaur de Vinstitut Francais d’Etudes
Andines (Paris, Lima, I, 1949; II, 1951), et aussi : Dieux et Parias
des Andes (Emile-Paul, Paris, 1954).ETUDES SUR LE LAC TITICACA : 53
Le point de vue anthropologique a été peu étudié :
le probléme se pose de savoir si ces diverses ethnies
correspondent & une ou & plusieurs races.
La thése uniciste a été formulée pour la premiére
fois par d’OnbiNy, qui fait de toutes les populations de
cette partie des Andes le rameau péruvien de sa race
ando-péruvienne. La méme tendance a été suivie par
Manrcenam, Ten KATE, AMBRosETTI, Senor et DENICKER.
D’autres auteurs ont souligné des différences plus
ou moins marquées entre les groupes aymara et quit-
choua. Dés 1870, David Fonses notait que les Aymaras
ont le trone plus long que les Quitchouas.
Les habitants de la région de Puno, frontiére actuelle
des langues aymara et quitchoua, reconnaissent a
premiére vue les individus de ces deux groupes 4 leur
type physique et leur attribuent, & juste titre d’ailleurs,
un caractére différent. Les causes de criminalité sont
également distinctes entre les Aymaras, plus sombres et
plus vindicatifs, et les Quitchouas plus. ouverts.
CuERviN, qui a étudié et publié les résultats de l’en-
quéte anthropologique, conduite par Gutttaume, de la
mission CréQuI-MontTForT et SENECHAL DE LA GRANGE
sur le haut plateau bolivien en 1903, conclut que
Aymaras et Quitchouas forment deux peuples brachy-
céphales ‘différents, en se basant surtout sur les varia-
tions de la taille et la longueur du buste. Il signale
Texistence dans ces deux groupes d’un lot important de
mésaticéphales et méme, d’aprés son tableau de men-
surations, de dolichocéphales vrais & cété de* brachycé-
phales et ultrabrachycéphales. Les Ourous n’ayant pu
étre étudiés par cette mission, il réserve son opinion &
leur sujet.
En 1933, Rouma a réalisé une étude comparée entre
les Quitchouas et les Aymaras. Son enquéte a porté sur
245 hommes et 112 femmes quitchouas, et sur 50 hom-
mes et 21 femmes aymaras. Dans l’ensemble, il n’a pas
trouvé de différences notables entre les deux groupes et
conelut que les Aymaras et les Quitchouas sont iden-
“tiques et appartiennent a la race andine. Ses tableaux de54 INSTITUT FRANGAIS D’ETUDES ANDINES
mensurations montrent des variations considérables 4
Vintérieur de ces deux groupes : Vindice céphalique vaut
73,4 & 90,6 chez les Quitchouas et 71,9 4 88,6 chez les
Aymaras. Il admet Vexistence d’anciennes populations
trés dissemblables, aujourd’bui disparues, dont les Chi-
payas seraient survivants. Dans les Yungas, il a trouvé
une race différente de celle du haut plateau et il signale
enfin la fréquence de variations locales et de types régio-
naux. _
Au Pérou, TELL pose également le probleme de la
dualité raciale des Aymaras et des Quitchouas. Sans le
résoudre, il penche vers une origine différente de chacun
de ces deux groupes.
En Bolivie, Poswansky divise les Indiens du haut
plateau en trois races distinctes : la race kolla, & profil
@oiseau (cara de pajaro), & laquelle il attribue une bra-
chycéphalie prononcée ; la race aruwak, a téte de chat
(cara de gato), qui serait dolichocéphale ; et la race
ourou-chipaya. Cette derniére est la seule qui ait été un
peu étudiée par cet auteur et dont il publie des tableaux
de mesures.
IMpELtonr a étudié la craniologie des Ourous et les
a inclus dans la race Laguide.
La méthode suivie par CHERVIN et par ROUMA ne
pouvait aboutir qu’a des résultats contradictoires, Le
quitchoua et l'aymara, comme langues, ont subi des fluc-
tuations géographiques considérables et ne correspon-
dent plus A aucun groupe racial. Les tableaux de ces
deux auteurs soulignent le caractére hétérogéne des
groupes étudiés. Il est regrettable que PosNANskY ait
basé sa division des Indiens du haut plateau sur des
impressions physionomiques et psychologiques et non
sur des tableaux de mensurations ; il a été ainsi conduit
& leur attribuer des caractéres somatiques qui ne cor.
‘respondent pas & la réalité, sans parler de sa nomen:
clature trés particuliére et peu heureuse amenant i
confondre sa race aruwak avec le groupe linguistiqui
amazonien du méme nom, mais il a eu du moinsETUDES SUR LE LAC TITICACA 55,
vision nette de trois grandes races trés différentes sur
le haut plateau.
*
+e
Les nombreuses vicissitudes des populations indi-
genes du haut plateau, conquétes, déplacements de
populations, établissement de colonies d’autre origine
(comme les mitimales incaiques), guerres, révolutions,
invasions, émigrations, missions religieuses, ont abouti
4 Ja disparition presque totale des groupes primitifs et
& des remaniements constants. Il est impossible de trou-
ver des séries homogénes. Mais, par contre, des études
régionales peuvent montrer la prédominance locale entre
les populations actuelles de certains types raciaux. C’est
cette méthode que nous avons adoptée.
Nos recherches ont porté sur un total de 600 fiches,
dhommes exclusivement, sauf pour de trés courtes séries
@Ourous et de Chipayas oi quelques femmes ont été
examinées. Notre enquéte a été. réalisée aux points
suivants :
1 — Les deniers survivants du groupe ourou.
2 — Le groupe chipaya, dans la région de ce nom.
3 — Les pécheurs aymaras du Lac Titicaca.
4 — La région de. Jésus et de San Andrés de
Machaea, au sud du Lae Titicaca.
5 — Lille du Soleil.
6 — Les populations d’agriculteurs au sud et A V’est
du Titicaca, que nous groupons sur le nom général de
populations de Valtiplano. 7
7 — La région de Oruro.
8 — La région d’Azangaro, au nord du Lac.
Enfin quelques individus provenant des iles au nord
du Lac. Nous avons comparé ces populations & 300 indi-
vidus de la région de Huancayo et de la céte du Pérou.
Les Ourous et les Chipayas ont une langue A part. La
région d’Azangaro et les iles au nord du Lac parlent_56 INSTITUT FRANCAIS D’ETUDES: ANDINES
quitchoua. La région de Oruro est & la limite du quit-
choua et de. Vaymara. Les autres groupes du haut
plateau sont de langue aymara.
Nous avons presque toujours pu établir des fiches
completes, 22 mesures de la téte et 48 du corps, mais
nous n’utilisons ici que les principales mesures.
Dans ce premier travail nous nous occupons des
Ourous, des Chipayas et des Pécheurs. du Lac Titicaca
parlant aymara, mais étroitement liés par leur type phy-
sique et par leur économie aux anciens Ourous.
ee
PREMIERE PARTIE
Les Ourous-Chipayas
Les véritables Ourous habitaient, & Varrivée des
Espagnols, les champs de Scirpus, les totorales bordant
les parties basses du lac Titicaca et de son déversoir,
le Desaguadero aux environs de 3.800 métres. Leurs
principaux centres étaient la baie de Chucuito ét celle
de Puno au nord du lac, tout le pourtour du petit lac
de Guaqui ou Huyfiamarka au sud, et surtout les grands
totorales du Desaguadero.
Un autre groupe vivait & 250 kilométres plus au sud,
dans des totorales, & V'embouchure du Desaguadero,
dans le lac Poopo.
Cachés dans ces labyrinthes:inextricables des toto-
rales, les Ourous ont, en grande partie, échappé a
Vinfluence incaique et a celle des autres populations
indigenes de la région. Seuls les groupes périphériques
ont subi dés cette époque un métissage physique et
culturel qui n’a cessé de progresser jusqu’A nos jours.
Les Ourous paraissent avoir été les premiers oceu-
pants du haut-plateau andin, vivant de petite chasse et
surtout de la cueillette-de produits aquatiques, racinesETUDES SUR LE LAC TITICACA 57
de Scirpus, oiseaux d'eau, cepts, petits crustacés planc-
toniques (Hyalella de diverses espéces) ; poisons (Ores-
lias diverses et Pigydium rivulatum), capturés par- des
moyens trés simples. Leurs traces se retrouvent un peu
partout sur le haut-plateau et dans les Cordilléres
yoisines. Ils ont profondément influencé les populations
riveraines du Titicaca.
Refoulés peu & peu dans les marais: et dans les
parties les plus pauvres du haut-plateau par des groupes
indigenes de pasteurs et d’agriculteurs arrivés plus tard
et qui les déposséderent de leurs territoires, ils n’ont
cessé de décliner depuis les temps historiques.
Au début de la colonisation espagnole, les totorales
ont servi de refuge aux indigenes voisins et méme & des
mélis espagnols fuyant la justice. Pour réduire ces
voisins incommodes et souvent dangereux, les Espagnols
entreprirent diverses expéditions, dont la derniére en
1682, téussit a chasser les Ourous de leurs réduits
lacustres et & les grouper dans quelques paroisses des
bords du lac et du Desaguadero.
Ala fin du siécle dernier, il ne restait plus que deux
groupes ourous conservant leur langue et leurs tradi-
tions sur les bords du Desaguadero : & Sojhopajha en
territoire péruvien et presque en face, A Iru-Itu, en ter-
ritoire bolivien.
Aujourd’hui le groupe de Sojhopajha est entigrement
métissé. Il a-perdu sa langue ; ses habitants se marient
avec des Aymaras et leur économie est plus agricole que
lacustre.
Le groupe dIru-Itu avait conservé sa langue et ses
traditions jusqu’en 1940. Une série d’années séches a
détruit les champs de roseaux ot poissons et gibier
eau suffisaient & leur subsistance. Le Desaguadero
svest entigrement desséehé, Ne possédant aucun bien
sur la terre ferme-en dehors de leur village, repoussés
par les communautés aymaras voisines, le groupe s’ést
dispersé. Les vieux restés sur place sont morts peu &
peu de misére, les jeunes ont da chercher au loin d’au-
tres occupations. La-sécheresse a pris fin; les champs58 INSTITUT FRANGAIS D/ETUDES ANDINES
de totoras se reforment, mais le groupe ourou n’a pas
pu se reconstituer.
Ceci explique la pauvreté numérique de nos observa-
tions, Pendant dix années, nous avons suivi le déclin
de ces derniers Ourous et mesuré la totalité des babi-
fants d’Iru-Itu : trente personnes dont la plupart
aujourd’bui ont déja disparu.
De ces trente individus, nous supprimons la fiche
d'une fillette de 14 & 15 ans, seul enfant de pére et mére
ourous. Onze hommes et une femme de mére ourou et de
pére aymara, considérés comme véritables Ourous
daprés le statut matrilinéaire de ces Indiens, seront
étudiés a part. 11 reste neuf hommes et huit femmes nés
de pére et de mére ourous. Méme chez eux les traces
de métissage avec les agriculteurs aymaras sont trés
visibles.
Presque tous nos sujets sont agés et souvent trés
agés : deux hommes seulement avaient moins de 50 ans ;
deux autres étaient entre 50 et 60 ans ; un avait prés de
70 ans, et les trois derniers avaient dépassé 80 ans.
Parmi les femmes, une fillette de 14 15 ans, cing entre
36 et 50 ans, et les trois derniéres 80 ans ou plus.
Les fils de Ourou et d’Aymara étaient beaucoup plus
jeunes : sept entre 20 et 30 ans ; trois entre 30 et
50 ans ; et un seul homme de 70 ans environ. L’unique
femnie de ce groupe avait 30 A 35 ans.
Ces chiffres soulignent V'abandon du village par tous
les jeunes Ourous ; seuls sont restés les fils de pére
aymara qui, bien que classés < Ourous », trouvent
cependant un certain appui chez leurs parents aymaras.
Au sud-ouest du haut-plateau bolivien, A la limite
des grands chotts salés d’Uyumi, prés du lac de Coy-
pasa, & la frontiére du Chili, vit un autre groupe, assez «
nombreux, apparenté par.son type physique et par sa
langue aux Ourous : les Chipayas. Egalement repoussés
par les communautés aymaras, ils ont trouvé un refuge
dans la partie la plus froide et la plus désolée du haut-
plateau, arrivant & subsister A l'aide d’une maigre agri-
culture a base de quinoa (Chenopodium quinoa) et deETUDES SUR LE-LAC TITICACA 59
pommes de terre, et d'un petit élevage de pores et de
moutons.
Nous n’avons pu leur faire qu’une courte visite ; nos
mesures se bornent 4 onze hommes dont sept entre 25
et 50 ans, deux entre 50 et 60 et deux aux environs de
90 ans ; cing jeunes garcons entre 10 et 16 ans et deux
femmes.
Il existe encore un autre groupe ourou, les Moratos,
dans les totorales du lac Poopo, une vingtaine d’indi-
vidus. semble-t-il, trés difficiles 4 observer. Rarement,
ils viennent par petits groupes aux marchés des envi-
rons et il nous a été impossible de les atteindre.
Si les Ourous et les Chipayas sont réduits a ces trois
groupes en voie d’extinction, cette population a cepen-
dant joué un réle important dans le peuplement indi-
géne de la région.
‘La plupart des pécheurs du lac Titicaca, parlant
aymara, et difficiles a distinguer au premier abord de
leurs voisins agriculteurs, forment des groupes a part
des communautés aymaras, ou méme & Vintérieur de
ces communautés. Hs sont considérés comme une
classe inférieure, les Laguneros, les Uma-hake ou ‘les
Kota hake (homme des lagunes en espagnol ; hommes
de l’eau et hommes du lac en aymara). Ils sont rare-
ment admis aux dignités dans les communautés, doivent
souvent célébrer a part leurs fétes, organisent, des danses
spéciales et se marient surtout entre eux.
Crest le cas des pécheurs des totorales de la baie de
Puno, autrefois centre d'une population. ourou nom-
breuse, dont quelques descendants trés métissés et ne
parlant plus leur langue ménent encore une vie assez
semblable & celle de leurs ancétres ; ce sont les soi-
disant Ourous actuels du cinéma, Au fond de la baie de
Guaqui, dans la région de Huyfiamarca, des petits
groupes mi-pécheurs, mi-agriculteurs, ne parlant plus
qu’aymara, sont toujours appelés Ourous par leurs voi-
sins aymaras. :
Tous ces groupes de pécheurs, en général trés isolés,
ont conservé plus ou moins accusés les caractéres physi-60 INSTITUT FRANGAIS D’ETUDES ANDINES
ques des Ourous. Ils sont comme eux rebelles & tout
examen et nous n’avons pu réunir que vingt-six obser-
vations.
*
Pry
Peu de travaux anthropologiques ont été faits sur
les Ourous-Chipayas.
Imbelloni les a classés, avec raison, dans le groupe
laguide en se basant surtout sur l'étude de deux cranes
provenant d’un ancien cimetiére ourou de V'ile Panza,
elle-méme habitée depuis trois siécles par des Aymaras.
Posnansky a publié seulement quelques mesures
céphaliques prises sur six hommes d’Iru-Itu. Il a com-
pleété cette série en examinant neuf hommes chipayas,
dont sept seulement lui ont paru « purs » et deux
autres mélissés d’éléments Kollas, d’aprés sa nomen-
clature, c’est-A-dire Aymaras ; puis quatre hommes et
deux femmes de Vile Panza dont un seul catalogué
Ourou. Il est nécessaire de, faire toute réserve sur la
nomenclature trés personnelle de cet auteur. Dans len-
semble, il souligne la forte dolichocéphalie des Ourous-
Chipayas, qu'il considére comme formant une seule
race.
Une note de Wright, qu’il ne nous a pas été possible
de consulter, s’occupe des anomalies dentaires des
Ourous.
En dehors de la petite série Chipaya de Posnansky,
il n’existe aucune observation sur les mesures corpo-
relles de ces deux groupes.
Enfin, Sacheti a publié quelques observations sur
Yinfluence ouron dans les populations du haut-plateau
bolivien.
La pauvreté de ces documents nous a fait longtemps
hésiter A les publier. L’extinction a. peu prés totale des
Ourous, le métissage de ‘plus en plus accentué des
pécheurs avec les Aymaras, nous ont semblé des rai-
sons suffisantes pour placer ce petit groupe au début de
notre étude sur les populations indigénes du haut-ETUDES SUR LE LAC TITICACA 61
plateau. Il représente, comme nous le verrons, des restes
de vieilles populations dolichocéphales qui ont précédé
dans ces régions les pasteurs et les agriculteurs andins
et dont les vestiges se trouvent disséminés sur diffé-
rents points des Andes.
*
*
Soixante-quatre fiches d’hommes et douze de femmes
ont été utilisées pour ce travail.
Hommes : onze Chipayas ; neuf Ourous de Iru-Itu,
de pére et mére ourous ; onze habitants de Iru-Itu, de
mére ourou et de pére aymara, mais socialement consi-
dérés Ourous ; sept métis ourous -aymaras, de Sojho-
pajha ; vingt-six pécheurs du lac Titicaca. Pour la com-
modité de exposition nous réunirons dans les tableaux
ces vingt-six pécheurs et les sept sujets de Sojhopajha.
— Au total, soixante-quatre observations.
Femmes : deux Chipayas ; huit Ourous et une fille
de mére ourou et pére aymara. — Au total, onze obser-
vations. :
1, — Corps
La morphologie générale est influencée par deux
facteurs: le croisement avec les agriculteurs aymaras
qui tend & augmenter la stature, et Vinfluence de la
vie A haute altitude, qui développe les divers diamé-
tres thoraciques, et en particulier le diamétre vertical,
et abaisse et élargit le bassin.
Les Chipayas se sont toujours monirés plus homo-
génes que les autres groupes étudiés.
Stature. — La taille, dans tous, ces groupes, est
petite ou sous-moyenne, exceptiOnnellement _sur-
moyenne ou grande. Trés homogéne chez les Chipayas,
elle s’éléve et devient irréguliére chez les Ourous et
Jes pécheurs, oil le mélange aymara est plus marqué.
Chipayas : Huit petites tailles et deux sous-moyennes,
Variations extrémes : 1521-1546, moyenne 1583.
Les deux femmes sont aussi de petife taille, 1454 et 1465.62 INSTITUT -FRANGAIS D/ETUDES ANDINES
Les Ourous sont plus irréguliers: cinq petites
tailles, trois sous:moyennes ‘et une grande chez les
hommes ; une petite taille, deux sous-moyennes et
quatre sur-moyennes pour les femmes. :
Variations extrémes : Hommes 1501-1740, moyenne 1602.
Femmes 1444-1578,. moyenne 1535.
La taille se reléve chez les fils d’Ourous et d’Ay-
maras ;
Trois petites tailles, quatre sous-moyennes, trois
sur-moyennes et une grande ; 3 Punique femme du groupe
est petite.
Variations extrémes : 1546-1706, moyenne 1631.
Les pécheurs métissés donnent des chiffres un peu
plus faibles que le groupe pécédent : onze petites tailles,
dix-huit sous-moyennes ; quatre sur-moyennes :
Variations extrémes : 1517-1692, moyenne 1605.
Indice cormique. — Les métriocormes et les macro-
cormes sont distribués de fagon & peu prés équivalente
(Chipayas) ou avec une légére prédominance de métrio-
cormes, mais toujours accompagnés de quelques brachy-
cormes.
Chipayas :
Hommes : variations extrémes 50,85- 69, moyenne 53,05.
Jeunes: garcons de 10 A 16 ans: 50,27-53,30, moyenne 52,06.
Les deux femmes ont donné 52,08 et 53,85.
Ourous :
Hommes : variations extrémes 47,90-52,82, moyenne 51,78.
Femmes : 46,51-56,90, moyenne 51,66.
Ourous - Aymaras :
Hommes : 51,89-56,68, moyenne 53,04.
Pécheurs
Hommes : 49,58-55,93, moyenne 52,82.
L’allongement du buste est en relation directe avec
Te grand développement vertical du thorax, conséquence
de la vie 4 haute altitude. La hauteur du sternum vaut
en moyenne 12 & 13 % de la stature.ETUDES SUR LE LAC TITICACA 63
Comparé aux autres populations andines, l’indice
cormique de ces groupes est relativement faible. Chez les
agriculteurs aymaras du haut-plateau existent 50 &
60 % de macrocormes.
Indice bi-acromial. — Le diamétre bi-acromial varie
pen dans ces différents groupes. Les Chipayas sont un
peu plus gréles que les autres. Les Ourous et les
pécheurs métissés présentent des valeurs absolues et
relatives légérement plus élevées, mais ces différences
sont peu significatives.
Chipayas :
Hommes: variations extremes 309-345, moyenne $31; en
relation & la taille 19,40-21,49, moyenne 20,49.
Femmes : 20,24 et 20,75 %.
Ourous :
Hommes : variations 318-348, moyenne 334; en relation a
Ta taille 19,29-22,11, moyenne 20,87.
Femmes : 288-323, moyenne 308; ct '18,32-21,53, moy. 20,21.
Ourous - Aymaras : .
Hommes: 310-384, moyenne 336; en relation la taille
19,48-23,70, moyenne 20,68.
Pécheurs métissés :
287-368, moyenne 335; et 18,85-23,63 %, moyenne 20,87.
Indice. bi-trocanter. — Le diamétre bi-trocanter
varie dans des proportions identiques. Plus faible en
valeur absolue et en relation A la taille, chez les Chi-
payas ; un peu plus élevé chez les Ourous - Aymaras, il
atteint ses valeurs les plus fortes chez les Ourous et
surtout chez les pécheurs.
Chipayas :
Hommes : valeurs absolues 274-304, moyenne 287; en rela-
tion a la taille 17,12-20,87, moyenne 18,13 %.
Ourous :
Hommes: 305-310, moyenne 306; en relation &. la taille
19,03-19,31, moyenne 19,10 %.
Ourous - Aymaras :
Hommes : 285-306, moyenne 300; et 17,80-19,46, moyenne
18,44 %.
Pécheurs :
Hommes: 288-322, moyenne 309; et 17,91-19,93, moyenne
1912 %.
564 INSTITUT FRANGAIS D’ETUDES ANDINES
Diamétre bi-créte. — L'accroissement vertical du
thorax entraine un élargissement et une diminution de
hauteur du bassin; la cavité abdominale est moins
haute mais plus large. Le diamétre bi-créte est plus
fort chez les pécheurs, et surtout chez les Ourous qui
possédent le thorax le plus développé en, hauteur.
Chipayas :
Hommes : valeurs absolues 258-304, moyenne 271; en rela-
tion @ la taille 15,49-19,70, moyenne 16,29.
Ourous :
Hommes : 258-310, moyenne 293 ; et 16,20-18,60, moy. 17,42.
Ourous - Aymaras :
Hommes : 262-289, moyenne 272; et 16,17-17,80, moy. 16,69.
Pécheurs :
Hommes : 259-309, moyenne 277; et 16,19-18,46, moy. 17,08.
Ces mesures n’ont pu étre prises que sur cing fem-
mes : trois Ourous ayant donné 17,77, 18,25 et 19,95 ;
un Ourou-Aymara : 20,01 et un Chipaya: 18,99.
Hauteur du bassin (mesuré en position assise). La
hauteur de la créte illiaque au-dessus du siége a donné
chez les Chipayas 179-229, moyenne 200 et, par rapport.
a la taille 11,23-14,15, moyenne 12,61 %.
Cette mesure n’a pas été prise chez les Ourous.
Ourous - Aymaras : les valeurs extrémes ont été 178 et 220,
moyenne 200; et 11,09-13,84, moyenne 12,30 %,
Chez les pécheurs, le bassin est nettement plus bas: 161-
235, moyenne 186; et 10,18-14,48, moyenne 11,77.
Trois femmes ourous et une ourou-aymara ont donné une
moyenne de 181 (var. 145-207) et une hauteur relative:
de “12,03.
2. — MEMBRES
Membre supérieur. — Le membre supérieur est rela-
tivement long chez les Ourous métissés et surtout chez:
les pécheurs ; les métriobrachyon prédominent dans les
deux premiers groupes et les macrobrachyon dans le
dernier, avec chez tous-un petit pourcentage de bras.ETUDES SUR LE LAC TITICACA 65
courts. Chez les Chipayas, au contraire, les trois caté-
gories sont presque également représentées.
Chipayas :
Hommes: le membre supérieur mesure de 638 A 758, moy.
735; ou 44,05 A 49,31, moyenne 46,14 % de la stature.
Ourous :
Hommes: variations extrémes 627-827, moyenne 748; et
45,08-49,03, moyenne 46,39 %.
Ourous - Aymaras :
Hommes : 689-781, moyenne 754; et 45,56-47,58, moyenne
* 46,29 %.
Pécheurs :
Hommes : 643-802, moyenne 750; et 43,15-49,53, moyenne
416,49 %.
Le membre supérieur est sensiblement plus court
chez les femmes :
Sie femmes ourous:
Variations extrémes 43,02-47,24, moyenne 44,45.
Une femme ourou-aymara a donné 44,35 et deux femmes
chipayas 42,18 et 42,64 %.
Pour lensemble.des neuf femmes: Variations 42,18-47,24,
moyenne 43,98 %.
Brasse. — La taille est généralement inférieure &
la giande envergure. L’indice crucial vaut :
Chipayas :
Hommes : 93,60-103,51, moyenne 99,12.
Ourous :
Hommes : 94,7-99,7, moyenne 97,18.
Ourous - Aymaras :
Hommes : 95,24-102,8, moyenne 97,67.
Pécheurs :
Hommes : 93,81-104,90, moyenne 97,08. :
Chez les neuf femmes étudiées : 94,30-101,4, moyenne 98,70.
Main. — La main est plus petite chez les Chipayas
et plus grande chez les pécheurs et les Ourous.
Chipayas :
Hommes : 148-185, moyenne 170; en relation a la taille
9,51-12,16, moyenne 10,79 %66 INSTITUT FRANGAIS D’ETUDES ANDINES
Ourous : :
Hommes : 167-188, moyenne 177; et 10,02-11,71, moyenne
11,11 %.
Ourous - Aymaras :
Hommes : 160-183, moyenne 173; et 9,60-11,17, moyenne
10,66 %.
Pécheurs :
ne 151-204, moyenne 178; et 10,50-11,80, moyenne
11,08 %.
Chez les femmes, la main est trés légérement plus
petite.
Femmes ourous (six) : 10,00-11,28, moyenne 10,40 %.
Une femme chipaya : 10,45 %.
Une femme durou-aymara : 10,64 %.
Les huit femmes ensemble : 10,00-11,28, moyenne 10,43 %.
Les huit femmes ensemble: 10,00-11,28, moyenne
10,43 %.
Membre inférieur. — Le membre inférieur est plus
Jong que dans les autres populations du haut-plateau
dont la moyenne de Vindice grand trocanter-stature est
aux environs de 50,0-50,5. Cet indice est un peu plus
élevé chez les Ourous.
Chipayas :
Hommes: hauteur du grand trocanter : 792-861, moyenne
807.; et 49,04-53,01, moyenne 50,97 %.
Ourous “
Hommes : 780-888, moyenne 829; et 48,95-52,21, moyenne
51,74 %.
Ourous - Aymaras :
Hommes : 726-883, moyenne 817; et 47,73-53,58, moyenne
50,89 %.
Pécheurs :
Hommes : 755-877, moyenne 815; et 48,55-53,08, moyenne
50,77 %.
Chez les quelques femmes mesurées, le membre
inférieur est plus court :
Quatre femmes ourous : 47,02 ; 49,64 ; 49,68 et 53,02; moy.
49,84 %.
_ Une femme onrou-aymara: 48,96 %.
Deux femmes chipayas : 49,96 et 51,65. %.
Pour les sept femmes étudiées : 47,02-53,02, moy. 49,99 %.ETUDES SUR LE LAC TITICACA 67
Pied. — Le pied présente les mémes caractéres que
la main; plus petit chez les Chipayas, plus grand chez
les Ourous et les pécheurs.
Chipayas :
Hommes : 226-243, moyenne 235; en relation a la stature :
14,09-15,31, moyenne 14,80 %.
Ourous :
Hommes: 22 225-260, moyenne 244; et 14,21-16,22, moyenne
Ourous - Aymaras :
216-251, moyenne 241; et 13,63-15,34, moyenne 14,96 %.
Pécheurs ;
220-260, moyenne 245; et 13,61-16,09, moyenne 15,29 %.
Ces chiffres sont tous un peu supérieurs a la moyenne
trouvée dans les populations d’agriculteurs du haut-
plateau andin, dont le pied est court ; surtout dans les
groupes brachycéphales. Suivant les groupes, la
moyenne de Vindice pied-taille est aux environs de
14,60-14,70.
Chez les femmes ie pied est, proportionnellement ‘a
la stature, 4 peine plus petit, mais nous n’avons pu
examiner que six sujets :
Quatre femmes ourous : 215-232, moyenne 226; et 14,48-
15,26, moyenne 14,83 %.
Une femme ourou-aymara : 225 et 15,47 %.
Une femme chipaya : 215 et 14,67 %.
Moyenne des six femmes mesurées, sans distinction de
groupe : 224 et 14,91 %.
3. —-La TETE
La téte offre des caractéres importants qui se retrou-
vent, 4 un degré plus ou moins marqué, dans toutes
les populations ayant eu des contacts avec les Ourous-
Chipayas.
Le crane est petit, de tendance dolichocéphale, haut,
avec le front relativement plus large que dans les autres
populations du haut-plateau. Le crane des Ourous et des
Chipayas présente une forme de caréne plus ou moins68 INSTITUT FRANGAIS D’ETUDES ANDINES
accentuée, associée A un occipital de base trés saillant.
Cette disposition existe chez tous les hommes et enfants
Ourous et Chipayas étudiés ; chez les femmes, la
caréne, moins accusée, n’était appréciable que sur
quatre des sept femmes examinées, mais toutes possé-
daient un occipital trés saillant.
Avec le métissage aymara, “cette morphologie s’at-
ténue. Chez les fils d’Ourou et d’Aymara, la caréne
n’existait que dans la moitié des cas (quatre sur huit),
mais tous présentaient une férte saillie occipitale.
85 % des pécheurs (vingt-huit sur trente-trois) pré-
sentaient la caréne, et, tous, la saillie de Voccipital.
Ces deux caractéres se retrouvent dans les popula-
tions d’agriculteurs indigenes voisins en proportion
@antant plus élevée que leurs contacts ont été plus
étroits avec les Ourous. C’est un bon indice de métissage
Ourou. En s’éloignant du lac et des totorales cette fré-
quence diminue.
Les agriculteurs aymaras du Desaguadero, dont
dépendaient les Ourous, présentent encore 46% de
caréne et 22 % de saillie occipitale, sur cent douze
sujets étudiés. Cette proportion tombe a 42 % a Tile
du Soleil; sur cent dix individus du sud du haut-
plateau, la caréne ne se trouve que sur quatorze sujets
sur cent dix et la forte saillie occipitale chez quarante-
deux (12,7 et 38,1 %).
Indice céphalique. — Parmi les Chipayas et les
Ourous prédominent les tétes longues et étroites. Dans
ces deux groupes, la moyenne de Vindice céphalique
est presque identique : 74,94 et 74,90.
Sous Vinfluence du métissage aymara, la téte se
raccourcit, Jes formes moyennes prédominent sur les
longues, accompagnées de quelques formes courtes ;
mais la téte s’élargit peu et les formes étroites sont
toujours les plus nombreuses, 66 %, A cdté de quelques
formes moyennes. L’élévation de V’indice céphalique
dans ces populations métiss¢es avec les Aymaras est
due plus 4 une diminution de la longueur qu’a Vaccrois-
sement du diamétre transversal.ETUDES SUR LE LAG TITICACA 69
Chipayas :
Hommes :, Longueur maxima de la téte, 180,195, moyenne
Largeur_ maxima 137-150, moyenne 142. Indice
cipal 72,16-81,11, moyenne 74,94.
Longueur maxima de la téte 185-210, moyenne
Largeur maxima 141-150, moyenne 144, indice
céphalique : 71,11-79,45, moyenne 74,90.
Ourous - Aymaras :
Hommes: Longueur maxima de la téte 178-192, moyenne
185. Largeur maxima 139-154, moyenne 148. Indice
céphalique 75,95-85,50, moyenne 80,76.
Pécheurs :
Hommes: Longueur maxima de la téte 177-198, moyenne
186. Largeur maxima 139-159, moyenne 147. Indice
céphalique 73,73-89,2, moyenne 80,08.
Chez les jeunes garcons Chipayas entre 10 et 16 ans,
Vindice céphalique est un peu plus élevé : 74,30-81,50
moyenne 74,30 pour six sujets. Dans le groupe des
hommes, ce sont généralement les plus agés qui pré-
sentent le plus grand nombre d’indices bas. Le métissage
s'accentue A mesure que cédent les anciennes barriéres
qui avaient isolé les Ourous et les Chipayas, atténuant
la dolicocéphalie. La méme observation peut étre faite
pour d’autres Indiens.
Le crane féminin est & la fois plus court (moyenne
de huit femmes ourous, 185; variations 169-192; en
comprenant une Ourou-Aymara et deux Chipayas,
moyenne pour onze sujets, 188), et plus large: 136-149,
moyenne 144 pour les huit Ourous ; pour l'ensemble des
onze sujets féminins, 144 également.
Pour Jes huit femmes ourous : Indice céphalique 71,85-84,02,
moyenne 80,44; et pour les onze sujets : 79,77.
Hauteur ‘du crane (diamétre auriculo vertex). —
Dans les quatre populations étudiées prédominent les
formes moyennes et hautes ; les valeurs moyennes
sont trés voisines les unes des autres.
Chipayas : Hommes : 112-141, moyenne 125,
Ourous : 115-140, moyenne 127.
Ourous -Aymaras : 113-137, moyenne 127.
Pécheurs : 117-131, moyenne 128.70 INSTITUT FRANGAIS D'BTUDES ANDINES
Le crane des femmes est un peu plus bas.
Ourous : Femmes (huit sujets) : 115-139, moyenne 124,7.
Une Ourou- Aymara: 122.
Chipayas (deux) : 127-130.
Moyenne de onze sujets : 125.
Par suite du raccourcissement du crane chez les
pécheurs et les métis ourous - aymaras, Vindice hauteur-
longueur est plus élevé dans ces deux groupes qui tota-
lisent A eux deux quarante-trois hypsicéphales et un
seul orthocéphale, sur quarante-quatre sujets mascu-
lins. Les Chipayas et les Ourous comptent respective-
ment, un orthocéphale sur neuf et deux orthocéphales
sur onze sujets, tous les autres étant hypocéphales,
Liindice hauteur-largeur est plus élevé chez les
Ourous et les pécheurs. La répartition par catégorie
montre chez les Ourous et les Chipayas une prédomi-
nance trés élevée d’acrocéphales ; le pourcentage est &
peu prés identique chez les pécheurs ; chez les métis
Ourous - Aymaras, les métriocéphales prédominent.
Indice hauteur-longueur. — Hommes : Chipayas
58,63-72,68, moyenne 66,05. Ourous 60,5-72,16, moyenne
65,97. Ourous-Aymaras 61,45-87,10, moyenne 69,19.
Pécheurs 62,90-78,16, moyenne 69,05.
Femmes : Ourous “(neuf sujets)- 64,60-78,85, moyen-
ne 69,15. Ourou- Aymara (un) 67,77. Chipayas (deux)
67,70-68,27. Moyenne des douze sujets féminins ; 68,84,
Indice hauteur-largeur. — Hommes : Chipayas
74,86-97-91, moyenne 86,43. Ourous 80,90-97,22, moyen-
ne 88,03. Ourous - Aymaras 80,63-101,8, moyenne 85,07.
Pécheurs 78,01-97-12, moyenne 87,86.
Femmes : Ourous (neuf sujets) 77,11-97,18, moyenne
86,01. Ourou- Aymara (un) 81,33. Chipayas (deux)
89,43-92,19. Moyenne des douze sujets féminins : 84,75.
La moyenne des cing enfants chipayas, entre 10 et
16 ans, est un peu plus élevée que celle des adultes de
ce groupe et se rapproche de celle des pécheurs, souli-
gnant la tendance vers un métissage manifeste dans les
jeunes générations ourous et chipayas.ETUDES SUR LE LAC TITICACA oh)
Indice hauteur-longueur (cing enfants chipayas): 74,30-
81,50, moyenne 77,80.
Indice hauteur-largeur (cing enfants chipayas) ; 86,23-87,96,
moyenne 87,15.
L'indice de hauteur moyenne d’Hrdlicka indépendant
de la dolichocéphalie ou brachycéphalie des sujets
confirme que la hauteur de la téte s’éléve avec le métis-
sage aymara: Chipayas 75,30, Ourous 75,37. Ourous -
Aymaras 76,27. Pécheurs 76,87.
Front. — L’étude de Ja largeur minimum du front
montre dans les quatre populations étudiées la prédo-
minance des valeurs moyennes avec, chez les Chipayas,
et surtout chez les Ourous et Ourous- Aymaras, une
proportion de fronts larges pouvant atteindre 30 et
35 %, beaucoup plus faible chez les pécheurs.
Par rapport & Varriére-crane, le. front est beaucoup
plus large chez les Chipayas, les Ourous et les fils d’Our
rous et d’Aymaras qui sont presque tous eurymétopes ;
les populations de pécheurs ou Vinfluence aymara est
plus forte, comptant un tiers de métriométopes.
Liindice fronto-pariétal vaut :
Chipayas : 64,66-80,71, moyenne 73,90.
Ourous : 71,20-81,51, moyenne 74,30.
Ourous - Aymaras : 69,17-76,82, moyenne 73,51.
Pécheurs : 62,82-75,97, moyenne 70,71.
Face. — La face, plus basse chez les Chipayas, s’éléve
sous ’influence des Aymaras, chez qui les formes hautes
prédominent.
Le diamétre bi-zygomatique est un peu plus élevé
chez les pécheurs. Chez les Chipayas, les Ourous et les
pécheurs, les formes moyennes et larges sont & peu prés
en nombre égal et Jes valeurs moyennes se situent & 1a
limite de ces deux catégories. Les pécheurs présentent
au contraire deux tiers de faces larges.
Hauteur morphologique de la face.
Chipayas : 112-130, moyenne 120.
Ourous : 120-133, moyenne 127.
Ourous - Aymaras : 117-131, moyenne 123
Pécheurs : 114-143, moyenne 130.2 INSTITUT FRANGAIS D’ETUDES ANDINES
Diamétre bi-zygomatique.
Chipayas ; 128-147, moyenne 139.
Ourous : 138-150, moyenne 142.
Ourous - Aymaras : 131-144, moyenne 139.
Pécheurs ; 130-154, moyenne 144.
Indices faciaux. — L'indice morphologique facial
est trés dispersé dans les quatre populations étudiées.
II existe cependant une prédominance d’euryprosopes
et de mésoprosopes chez les Chipayas (7/11) ; au con-
traire les leptoprosopes représentent les deux-tiers
chez Jes pécheurs (21/33), Les Ourous et les Ourous -
Aymaras, fortement influencés déja par le contact avec
les agriculteurs voisins, accusent une proportion élevée
de leptoprosopes,
Chipayas : 78,81-96,87, moyenne 86,57.
Ourous : 86,30-96,37, moyenne 89,72.
Ourous - Aymaras : 81,90-92,36, moyenne 88,60.
Pécheurs ; 79,75-102,08, moyenne 90,98,
L'indice morphologique facial supérieur caleulé au
Prosthion accuse moins dé différences. L’indice moyen
est méséne dans les quatre populations, avec une pro-
Portion un peu plus forte de lepténes chez les pécheurs.
Chipayas : 47,10-53,12, moyenne 49,36,
Ourous : 47,15-55,07, moyenne 50,14.
Ourous - Aymaras ; 46,86 - 53,08, moyenne 49,69.
Pécheurs : 46,10-56,90, moyenne 50,00.
Liindice gonio-zygomatique est plus fort chez les
Chipayas et surtout les Ourous, plus faible chez les
pécheurs.
Chipayas : 66,43-80,43, moyenne 73,07.
Ourous : 72,60-81,8, moyenne 75,49.
Ourous - Aymaras : 67,83-79,86, moyenne 73,74.
Pécheurs : 65,00-79,23, moyenne 72,02.
La valeur moyenne du diamétre bigoniaque est plus
élevée chez les Ourous et les Ourous - Aymaras :ETUDES SUR LE LAC TITICACA 73
Chipayas : 95-111, moyenne 102.
Ourous : 98-120, moyenne 107.
Ourous - Aymaras : 95-118, moyenne 104.
Pécheurs : 91-109, moyenne 102.
Ltindice gonio-frontal et le fronto-zygomatique con-
firment la largeur relative plus élevée du front chez les
Chipayas et les Ourous et Je plus grand développement
de la largeur bi-zygomatique chez les pécheurs et les
‘Ourous - Aymaras.
L'indice transverso-zygomatique offre pas de
variations importantes. Tous les individus étudiés sont
macropsides ; les moyennes des quatre populations
oscillent entre 94,58 (Ourous - Aymaras) et 98-15 (Chi-
payas).
Nez. — Dans les quatre groupes prédominent les nez
larges et trés larges, avee quelques formes moyennes et
de rares nez étroits. Pour la longueur, les différences
sont plus accentuées. Le pourcentage de nez courts et
moyens est plus élevé chez les Chipayas (7/11) ; dans
les autres groupes, of se fait sentir influence des agri-
culteurs aymaras, les formes longues et trés longues
sont plus nombreuses (22/33 chez les pécheurs ; 6/9 chez
les Ourous) associées & un profil droit ou convexe.
L’indice nasal donne des valeurs assez dispersées,
tout en s'abaissant progressivement des Chipayas aux
pécheurs.
Largeur du nez.
Chipayas ; 35-44, moyenne 38,5.
Ourous : 36-42, moyenne 39,2.
Ourous- Aymaras : 29-41, moyenne 36,5.
Pécheurs ; 30-45, moyenne 38,9.
Longaeur du nez,
Chipayas : 49-63, moyenne 54.
Ourous : 53-63, moyenne 57,50.
Ourous - Aymaras ; 48-62, moyenne 55.
Pécheurs ; 50-65, moyenne 56,7.4 INSTITUT FRANGAIS D’ETUDES ANDINES
Indice nasal:
Chipayas : 62,06-78,57, moyenne 70,69.
Ourous : 62,0-76,3, moyenne 68,82.
Ourous-Aymaras : 64,00-79,16, moyenne 69,44.
Pécheurs : 53,37-80,00, moyenne 67,66.
Le nez est un peu moins saillant chez les Chipayas :
Profondeur du nez :
Chipayas : 14-23, moyenne 19.
Ourous : 16-25, moyenne 21.
Ourous - Aymaras : 17-22, moyenne 20.
Pécheurs : 17-29, moyenne 20.
La racine du nez est plus large chez les Chipayas et
décroit chez les Ourous et les pécheurs.
Indice bi-orbitaire.
Chipayas : 31,91-39,00, moyenne 35,38.
Ourous : 31,00-37,20, moyenne 34,11.
Ourous - Aymaras : 31,37-37,75, moyenne 34,14,
Péchenrs : 30,20-36,45, moyenne 33,77.
Lévres. — La grosseur des lévres varie peu ; com-
parées 4 la hauteur morphologique de la face, elles
apparaissent plus fortes chez les Ourous et les Chipayas,
plus minces chez les Ourous - Aymaras et. surtout chez
les pécheurs.
Hauteur bi-labidle.
Chipayas : 21-31, moyenne 25,
Ourous : 22-31, moyenne 26.
Ourous - Aymaras : 22-29, moyenne 25.
Pécheurs : 19-32, moyenne 25.
Indice labto-faciat.
Chipayas : 20,83. — Ourous : 20,47. — Ourous - Aymaras :
20,32. — Pécheurs : 19,23.
Largeur de la bouche.
Chipayas : 50-70, moyenne 58.
Ourous : 50-60, moyenne 56.
Ourous - Aymaras : 53-67, moyenne 58.
Pécheurs ; 50-63, moyenne 58.ETUDES SUR LE LAC TITICACA 75
Indice buccal.
Chipayas: 43,10, — Ourous : 46,42. — Ourous - Aymaras :
310. — Pécheurs : 43,10.
cag Aymaras les lévres sont plus fines ; la moyenne de
Yindice buccal varie entre 41 et 42.
Oreille. — L’oreille, toujours trés collée par suite du
port constant du bonnet & oreillettes, le chullo, est plus
haute chez les Ourous et les Chipayas, qui présentent
une proportion importante de macrotes. Dans les deux
groupes les plus métissés, la moyenne est toujours
mésote, mais avec une proportion plus élevée de
microtes. Chez tous, Voreille est trés large et indice
auriculaire moyen voisin de 60 dans les groupes de
pécheurs et de métis aymaras, un peu plus élevé chez
les Chipayas et plus faible chez les Ourous.
Valeurs faciales chez ta femme.
Nos séries sont trés petites : huit femmes Ourous, une
fille d’Ourou et d’Aymara et deux Chipayas, pour
étre séparées par groupes. Nous les étudions ensemble,
soulignant, & Voccasion, certaines différences pour les
deux ferames chipayas.
La largeur absolue du front est identique & celle
de la série masculine ourou : 100-115, moyenne 107.
ariétal est également voisin de celui
de la série masculine ourou : 70,66-80,80, moyenne
74,04.
La face est plus basse et moins large :
Hauteur-morphologique : 107-118, moyenne 115.
Diamétre ‘bi-zygomatique : 126-142, moyenne 135,5.
Indice morphologique facial: 76,95-91,26, moyenne 85,61.
Indice morphologique facial supérieur (au prosthion) :
40,47-51,49, moyenne. 47,48.
Le diamétre bi-goniaque est sensiblement plus faible :
94-106, moyenne 98,63.
Liindice fronto-zygomatique est plus élevé que dans
les séries masculines par suite du front relativement
large :
73,75-84,89, moyenne 79,05.76 INSTITUT FRANGAIS D'ETUDES ANDINES
Les autres diamétres transversaux sont plus faibles =
Transverso-zygomatique : 88,73-95,30, moyenne 93,30.
Gonio-zygomatique : 66,90-77,61, moyenne 72,86.
Gonio-frontal : 86,66-101,01, moyenne 92,31.
Tous les diamétres du nez sont plus faiblés, mais
Je nez est relativement plus large et V’indice nasal
s’éléve, .
Hauteur du nez: 46-61, moyenne 51.
Largeur du nez: 32-44, moyenne 36.
Profondeur du nez; 16-24, moyenne 19,8.
Indice nasal : 52,45-86-27, moyenne 71,28.
La racine du nez est aussi large que dans les séries
masculines :
Indice bi-orbitaire : 29,0-38,7, moyenne 34,3.
Les moyennes absolues de la hauteur bi-labiale et de
largeur de la bouche sont légérement plus faibles que
chez les hommes ourous et l’indice buccal plus bas que _
chez ces derniers, mais un peu plus élevé, comparé aux
autres groupes. Relativement a la hauteur du visage, les
lévres sont un peu plus fortes.
Largeur de la bouche : 45-63, moyenne 54,9.
Hauteur bilabiale : 18-29, moyenne 24,2,
Indice labio-facial : 21,08,
Indice buccal : 44,08.
Loreille est plus basse et surtout plus étroite, d’oir
diminution de Vindice auriculaire :
Longueur physionomique : 52-71, moyenne 60,4.
Largeur : 26-46, moyenne 34,
Indice auriculaire (Topinard) : 56,62.
4, — THorax
Le thorax est analogue A celui de tous les Indiens
des Andes : grand développement de tous les diamétres,
surtout du vertical et de ’antéro-postérieur, conséquenceETUDES SUR LE LAC TITICACA . 7
de la vie en haute altitude. Chacun des groupes étudiés
posséde cependant des caractéres particuliers qui parais-
sent plus en relation avec les conditions d’existence
qu’avec des faits raciaux. c
Notre série d’Ourous se réduit ici & six individus,
dont un de prés de 90 ans, et deux d’environ 70 ans. Les
trois autres avaient entre 45 et 50 ans. Bien que peu
significative par son petit nombre, elle est copendant
trés homogéne ainsi que l'indique le tableau suivant :
Fiches 1 37737938088
Age approximatif. 45 70 90 50 50
Diam. Ant-Post. 208 224 252 246 238
Diam. Transv. 266 268 270 257307
Ht. Sternum 204 214 212 217 223
Circonf. thor. 872-892 i 962 1.000
Stature 1.595 1.596 1.605 1.602 1.706 14
Indice thor. 127,8 1174 «107,1 1044 128,9
Toutes ces mesures ont été prises au point méso-
sternal.
Le n° 381 est probablement un métis aymara.
Malgré la présence de trois vieillards sur six, la
petite série ourou se place en téte des quatre popula-
tions étudiées pour toutes les mesures, sauf pour le
diameétre thoracique transverse, un peu plus développé
dans les groupes métissés avec les Aymaras.
Les sujets fils de mére ourou et de pére aymara
viennent ‘en seconde ligne, suivis de trés prés par la
petite série de pécheurs de Sojhopajha, plus métissés
encore d’Aymaras, ancien noyau ourou absorbé depuis
une cinquantaine d’années par les agriculteurs.
Les autres pécheurs du lac donnent des valeurs un
peu inférieures. :
Les Chipayas, d’aspect général moins massif, vien-
nent assez loin aprés les autres séries.
Dans les autres populations du haut-plateau bolivien,
nous navons trouvé des chiffres se rapprochant des
moyennes ourous, surtout en ce qui concerne le dia-
382
70
234
282
220
937
628
120,578 INSTITUT FRANGAIS D'ETUDES ANDINES
métre antéro-postérieur, que dans des groupes au bord
du lac : Région de Huyfiamarea (diam. A. Post. 227 pour
vingt-sept sujets) ; Puerto Acosta, au nord-est du lac
(diam. A. Post. 220 pour vingt-cing sujets). Dans toutes
les autres populations aymaras la moyenne du diamétre
thoracique antéro-postérieur est inférieure a 220. Des
groupes nombreux du haut-plateau, en dehors du lac,
marrivent qu’é 214 ou méme 209 (Oruro), 13,1 ou 12,7 %
de la stature.
La hauteur du sternum, dont Ia valeur par rapport &
la stature varie de 12,63 (Chipayas) a 13,44 (Ourous),
est également supérieure & toutes nos autres séries du
haut-plateau dont les chiffres se situent aux environs
de 12,5 %.
Toutes ces séries sont numériquement trop faibles
pour tirer des conclusions. I] semble cependant que la’
vie au bord du lac Titicaca, avec des occupations de
péche plus ou moins actives, soit en partie responsable
dun plus grand développement thoracique. Il est inté-
ressant de souligner que les Chipayas, les plus séden-
taires, donnent les chiffres les plus faibles de nos séries.
Chez tous nos sujets nous avons mesuré le diameétre
thoracique antéro-postérieur, le diamétre transverse, la
circonférence thoracique. Les chiffres que nous donnons
sont des moyennes entre les valeurs maxima (inspiration
foreée) et minima (expiration).
Toutes ces mesures ont été prises au point méso-
sternal. La hauteur du sternum a été mesurée du point
le plus declivé de la fourehette sternale & Ia base de
Vappendice xyphoide. Le volume thoracique a été- cal-
culé d’aprés les diamétres antéro-postérieur et trans-
versal ét la hauteur du sternum.
Diamétre antéro-postérieur :
Ourous (6) : 208252, moyenne 232 ou 14,5 % de la stature,
Ourous - Aymaras de Iru-Itu (11): 190-239, moyenne 216 ou
13,2 % de la stature
Métis de Sojhopajha (7
de la stature.
Pécheurs métissés (26) : 184-247, moyenne 217 ou 13,5 % de
Ja stature.
Chipayas (11) : 171-223, moyenne 198 ou 12,5 % de la stature.
184-237, moyenne 208 ou 12,9 %
iin seerETUDES SUR LE LAC TITICAGA 79
Diamétre transversal :
Ourous (6) ; 257-307, moyenne 274 ou 17,1 % de la stature.
Ourous - Aymaras de Iru-Itu (11) : 273-305, moyenne 288 ou
17,6 % de la stature.
Métis de Sojhopajha (7) : 260-288, moyenne 281 ou 17,5 %
de la’ stature.
Pécheurs métissés (26) : 235-302, moyenne 271 ou 16,8 % de
la stature.
Chipayas (11) +
}3-286, moyenne 274 ou 17,3 % de la stature.
Hauteur du sternum :
Ourous (6): 204-223, moyenne 215 ou 13,4 % de la stature.
es Aymaras de Iru-Itu (11) : 180-225, moyenne 202 ou
2,3 % de la stature.
wii, de eonepalae. (7) + 185-225, moyenne 205 ou 12,7 %
de la stature.
Pécheurs métissés (26) : 178-224, moyenne 205 ou 12,7 % de
la stature.
Chipayas (11) : 178-228, moyenne 200 ou 12,6 % de la stature,
Circonférence thoracique :
Ourous (6) : 872-990, moyenne 934 ou 56,9 % de la stature.
Ourous - Aymaras de Iru-Ilu (11): 805-1.000, moyenne 906
ou 55,5 % de la stature.
Métis de Sojhopajha (7): 850-955, moyenne 909 ou 56,6 %
de la stature.
Pécheurs métissés (26) : 838-959, moyenne 902 ou 52,2 % de
la stature, |
Volume thoracique (calculé) : .
Ourous (6) : 11.694-16.293, moyenne 13.875.
Ourous- Aymaras de Ira-Itu (11) : 9.999-16.201, moy. 12.888.
Métis de Sojhopajha (7): 9.689-14.423, moyenne 11.923.
Pécheurs métissés (26) : 10.858 -12.919, moyenne 12.035.
Chipayas (11) : 8.894-13.531, moyenne 10.250.
Indice thoracique :
Ourous (6) : 104,4-128,9, moyenne 117
Ourous- Aymaras de Iru-Itu (11) : 114,2-155,7, moyenne 133,3.
Métis de Sojhopajha (7) : 121,4-159,7, moyenne 135,0.
Pécheurs métissés (26) : 105,8-148,9, moyenne 124,8.
Chipayas (11) : 128,8-157,3, moyenne 138,3.
La présence de trois vieillards a certainement contri-
bué A diminuer la moyenne de Vindice thoracique chez
les Ourous. Il faut noter cependant que le chiffre le plus
faible a été donné par un homme de 50 ans, 4 thorax
ctrés profond et relativement étroit.80 INSTITUT FRANGAIS D’ETUDES ANDINES
5. — CONSIDERATIONS GENERALES
Cette étude comparée des derniers Ourous avec les
Chipayas et avec des petits groupes de pécheurs du lac
Titicaca, malgré le petit nombre de sujets examinés et
un métissage accentué avec les populations voisines, ”
permet cependant de déduire certains faits intéressants.
D'abord Videntité raciale des Ourous et des Chi-
payas, déja rapprochés par le langage. Ils parlent des
dialectes trés voisins et forment un groupe linguistique
isolé.
Ces deux groupes sont fortement influencés, au point
de vue physique, par les agriculteurs aymaras qui les
entourent. Les Ourous sont les plus atteints ; leur dimi-
nution numérique rapide et Ia pauvreté de leur éco-
nomie ont rompu les barriéres sociales qui les avaient
isolés jusqu’ici. Sur vingt hommes, derniers représen-
tants de ce groupe, onze étaient fils de mére ourou et
de pére aymara. Chez les Chipayas, le métissage est
moins accusé, mais, cépendant, net.
Malgré ces croisements, ces deux groupes présentent
un certain nombre de caractéres qui les distinguent des
autres populations andines de la région, surtout des
agriculteurs aymaras, mais se retrouvent A des degrés
plus ou moins marqués dans les groupes de pécheurs du
lac Titicaca.
C’est d’abord une tendance dolichocéphale accusée,
qui se traduit dans nos deux séries Ourous et Chipayas
par un indice céphalique moyen identique de 74,9
malgré Ia présence de quelques sujets méso ou brachy-
eéphales. La hauteur du crane est moins caractéris'
que ; les aymaras sont également acrocéphales ; mais
la forme du crane ourou, avec sa caréne plus ou moins
marquée et son occipital de base saillante, est un bon
caractére distinctif qui se retrouve chez la plupart des
pécheurs de Ja région et & un degré moindre chez des
agriculteurs aymaras vivant au contact des Ourous.
La face des Ourous et des Chipayas est trés diffé-
rente de celle des Aymaras. Ceux-ci montrent une forteETUDES SUR LE LAC TITICACA 81
tendance leptoprosope avec un front étroit, un visage
pentagonal, large mais trés haut, un nez fort, convexe
et long, avec prédominance de leptorhines. Chez les
Ourous Chipayas, Je front est plus large; indice mor-
phologique mésoprosope chez les Chipayas s’éléve dans
les groupes les plus mélangés avec les Aymaras ; l’in-
dice nasal varie dans le méme sens. Les formes larges
et trés larges et le profil bas prédominent, mais la hau-
teur du nez s’éléve au contact des Aymaras.
La taille est nettement plus basse que chez les agri-
culteurs aymaras ; la moyenne est de 1.583 chez les
Chipayas ; elle s’éléve dans les autres groupes.
Chez tous les andins, la valeur de V'indice cormique
comme caractére racial est faussée par le grand déve-
loppement vertical du thorax augmentant la hauteur
totale du tronc. Malgré cette influence, trés marquée chez
les Ourcus-Chipayas dont la hauteur du sternum atteint
une valeur moyenne de 12,6 et 13,4 % de la stature,
Vindice cormique, surtout chez les Ourous, est, en
général, plus bas que chez les agriculteurs aymaras.
Le grand développement des diametres transyersaux
du trone est la conséquence de ladaptation a la vie en
haute altitude. La valeur élevée du diamétre bi-créte
traduit la tendance a un élargissement du bassin pour
compenser Vallongement de Ja cage thoracique et le
raccourcissement vertical de l’abdomen.
Tous ces caractéres soulignent la persistance chez
les Ourous et les Chipayas d’un fond dolichocéphale,
acrocéphale, eury ou mésoprosope, mésorhine, eury-
métope et macropside, de petite stature, 4 tendance bra-
chycorme, malgré ‘influence de la vie dans les hautes
Andes.
Cet ancien stock humain, qui subsiste encore, plus
ou moins métissé avec les groupes mésocéphales, lepto-
prosopes et leptorhines représentés par les agriculteurs
aymaras, et A un plus faible degré avec les brachycé-
phales andins, s’apparente au fond laguide. La forme
carénée du crane et son occipital de base saillants for-,82 INSTITUT FRANGAIS D’ETUDES ANDINES
mant parfois un véritable chignon accentuent cette res-
semblance.
Ce type se retrouve, plus ou moins atténué, chez
les populations riveraines du Titicaca, en particulier
chez les pécheurs.
Il est intéressant de souligner que, dans le croisement
ourou et aymara, certains caractéres morphologiques
des deux parents ‘sont nettement dominants.
Nos séries permettent de vérifier que le métis~con-
serve le -crane étroit de ’Ourou, mais que la téte se
taccourcit, se rapprochant du crane aymara. Il en est
de méme pour le nez: il garde la forme large ourou
mais sa longueur augmente. La vottte carénée du crane
et la forme de occipital persistent pendant plusieurs
générations, dénoncant dans les populations riveraines
du Titicaca la lointaine influence ourou.
Il nous a paru utile avant leur totale extinction de
chercher a fixer quelques caractéres morphologiques de
ces vieilles populations dolichocéphales du haut-plateau
andin, qui ont joué un réle important dans la formation
des actuelles populations indigenes de ces. régions.ETUDES SUR LE LAC TITICACA 83
— SUJETS MASCULINS
Cores
Cmtraras Ourovs Ovnovs-_Picmzuns
o Avwanas
u 9 rrr 33
Stature
Min. 1.521 1.501 1.546 1.517
Max. 1°646 1.760 1.706 1.692
Moy. 1.588 1.602 1.631 1.605,
Taille assise
Min. 71 769 836 745
Max. 867 906 909 397
Moy. 839 830 865 848
Largeur bi-acromiale
Mi. 309 318 310 287
Max. 345 348 384 368
Moy. 331 334 336 335
Largeur bi-créte
Min, 258 258 262 259
Max. 304 310 289 309
Moy. 271 293 272 277
Largeur bi-trocanter
Min. 274 303 285 288
Max. 304 310° 308 322
Moy. 287 306 300 309
Longueur Membre Supérieur
Min. 638 627 689 643
Max. 758 827 781 802
Moy. 736 748 754 750
Brasse .
Min, 1.504 1.590 1.590 1.496
Max. 1168711744 1.775.721
Moy. 11595 1.653 1.670 1.641
Hauteur du Grand Trocanter
Min. 792 780 726 755
Max. 861 888 883 877
Moy. 807 829 817 815
Longueur de la main
Min, 148 167 160 151
Max. 185 188, 183 204
Moy. 170 177 173 1788 INSTITUT PRANGAIS D'ETUDES ANDINES
CutPavas Ovnovs —Ounous-
Avicanas
W 9 it
Longueur du pied
Min. 226 225, 216
Max. 243 260 251
Moy. 235 244 24t
Indice Cormique
Min. 47,90 51,89
Max. 5451 56,68
Moy. 5181 53,04
Diamétre bi-acromial %
Min, | 19,40 1929 19,42
Max. 2149 29.11 83,70
Moy. 20,49 20,87 20,68
Diamétre bi-créte %
Min. 15,49 16,20 16,17
Max. 19,70 18,60 17,80
Moy. W714 17,42 16,69
Diamétre bi-trocanter %
Min, 17,12 19,03. 17,80
Max. 20,87 931 19,46
Moy. 1813 1910 18,44
Longueur Membre Supérieur %
Min, 4405 45,08 45,56
Max. 49,31 49,03 47,58
Moy. 4614 46,39 46,29
Taille /Brasse
Min. 93,60 94,71 95,24
Max, 105,51 99.72 102/81
Moy. 99,12 97,18 97,67
Hauteur du Grand Trocanter %
Min, 49,04 48,95 47,73
Max, 53,01 52.21 53,58
Moy. 50,97 5174 50,89
Longueur de la main %
Min. 951 10,02 9,60
Max. 1216 11,71 14,17
Moy. 10,79 11,17 10,66
Longueur du pied %
Min. 14,09 14,21 13,63
Max, 15,31 16,22 15,34
Moy. 14,80 15,17 ,
Pécugurs
33ETUDES SUR LE LAG TITICACA
Stature
Petites tailles x-1,59
Sous-moyennes. 1,60-1,64 3
Sur-moyennes 1,65-1,69
Grands 1,70-x
Indice cormique
Brachycormes_ x-50,9
Mésocormes 51-52,9
Macrocormes 53-x
Diamétre bi-acromial/Taille
x-19,9
20-21,
22-x
Diamétre bi-créte/Taille
Sténopyéles x-15,9
Métriopyeles 16-17,9
Eurypyéles 18-x
Longueur Membre supérieur/Taille
Courts x-44,1
Moyens 44,1-44,6
Longs 44,6-x
Indice Taille/Brasse
< 100
> 100
Crane
Long. max. téte
Min.
Max.
Moy.
Largeur max. téte
Min.
Max.
Moy.
Largeur min. front
Min.
Max.
Moy.
Hauteur auriculaire
Min.
Max.
Moy.
Cmpayas — Ourovs
a =
8 5
3
= a
1 3
5 4
5 2
3 3
8 6
3 =
5 5
3 4
3 zl
8 8
7 9
4 as
‘Tare
180 185
195, 210
190 193
137 141
150 150
142 144
97 103
421 122
105, 107
112 115
441 140
125 127
Ounows-
AvatARAs
1
mene
anal
wow
178
185
139
148
107
109
113
127
33
22
it
177
186
139
147
95
104
a
128
85
PécuEuns86 INSTITUT, FRANGAIS D’ETUDES ANDINES
Cuwaras — Ounovs — Ourovs-_Pécmauns
AYMARAS
11 9 it 33
Longueur maz. téte
Courtes x-181 1 i 2 8
Moyennes. 182-189 3 2 6 19
Longues 190-199 7 6 3 6
Trés longues 200-x 1, = i
Largeur maz. téte
Trés étroites x-138 3 = = =
Etroites 139-149 7 8 8 22
Moyennes 150-158 1 1 3 10
Larges 159-x = = i 1
Largeur min. front
Etroits x-99,9 1 a — 3
Moyens 100-109,9 8 6 7 26
Larges 110-119,9 1 2 4
Tres larges 120-x 1 1 = =
Hauteur auriculaire
Bas x-119 2 1 4 5
Moyens 120-128 5 5 3 cry
Hauts 129-x 4 3 4 16
Visa
Hauteur morphologique faciale
Min, 112 120 117 114
Max. - 130 133 131 143
Moy. 120 127 123 130
Diameétre bi-zygomatique
Min, 128 138 131 130
Max. 147 150 144 154
Moy. 139 442 139 144
Diamétre bi-gonial :
Min, : 9% 98 95 91
Max. 111 130 118 109
Moy. 102 107 104 102
Hauteur nez
Min, 49 53 48 50
Max. 63 63 62 65
Moy. : BA 87 3B 56
Largeur nez
Min. 35 36 29 30
Max. M4 2 41 45
Moy. 38 -39 36 39ETUDES SUR LE LAC TITICACA 87
Cmravas Ounous Ourous- Pécuzuns.
AvManas
11 9 i 33
Profondeur du nez
14 16 17 17
23 235 22 29
19 Pr 20 20
Hauteur bi-labiale
Min. 21 25 22 19
Max. 31 31 29 32
Moy. 25 27 25 25
Hauteur totale oreitle
Min. 56 61 55 53
Max. 70 7 63 4
Moy. 63 67 60 61
Eargeur de Voreille
Min, 36 32 32 30
Max. 49 44 40 47
Moy. 40 38 36 37
Hauteur morphologique faciale
Basses x-117 3 a 1
Moyennes 118-126 6 4 6 5
Hautes 127-135 2 5 4 20
Trés hantes 136-x = - = 7
Largeur bi-zygomatique
Face étroite x-133 1 2 2
Face moy. 134-141 5 5 4 8
Face large 142-150 5 4 5 22
Face trés large 151-x — - = 1
Diamétre bi-gonial :
< 100 4 1 3 6
> 100 i 8 8 27
Hauteur nez
Trés bas x-49 1 1 =
Bas 50-52 2 — 2 4
Moyens 53-55 4 3 3 7
Hants 56-58 3 1 3 10
Trés hauts 59-x 1 5 2 12
Largeur nez
Trés étroits x-30 _ 1 1
Etroits 31-33 = = 1
Moyens 34-36 3 2 2 3
Larges 37-39 5 2 5 18
Trés larges 40-x 3 5 3 1088 INSTITUT FRANCAIS D’ETUDES ANDINES
Curavas Ounous Ovrous- Pecmeuns.
AYMARAS
i 9 wW 33
Hauteur physionomique de Voreille
Hypermicrotes x-54,9
- — = i
Microtes 55-59,9 3 = 4 8
Mésotes 60-64,9 4 2 7 13.
Macrotes 65-69,9 2 4 — 4
Hypermacrotes 70-x 2 3 _ 3
Indice céphalique
Min, 7246 71,11 75,95 73,73
Max, 8111 79,45 85,50 89,0
Moy. 7444 74,90 80,76 80,08,
Indice Hauteur-Longueur
Min, 58,63 60,50 61,45 «62,90
Max. 7268 7216 = 87,11 78,16
Moy: 66,05 65,97 69,19 69,05
Indice Hauteur-Largeur
Min, 74,66 80,90 80,63» 78,01
Max. 97,91 97,22 101,80 47,12
Moy. 8643 88,03 85,07 87,86
Indice céphalique de Hauteur Moyenne
Moy. 75,30 75,37 = 76.27 = 76,87
Indice fronto-pariétal
Min, 64,66 71,20 69,17. 62,82
Max. 80,71 8151 = 76,82 75,97
Moy. 73,90 74307251 = 70,71
Indice morphologique facial
Min. 78,91 86,30 81,90 79,75
Max. 96,87 96,37 9236 102,08,
Moy. 86,57 89,72 «88,50 90,98
Indice morphologique facial supérieur (Prosthion)
Min, 47,10 47,15 46,80. 46,61
Max. 5312 85,07 3,08 56;
Moy. 49,31 50,15 49,60 50,00
Indice Transverso-zygomatique
Min, 92,75 95,80 90,00 88,43
Max. 102,90 100,61 - 97,95 103,51
Moy. 9815 97,92 358 E
Indice Fronto-zygomatique
Min, 67,36 = 72,53 73,75 65,26
Max, 78,98 82,70 82,26 78,00
Moy. 75,15 77,03 77,08 72,06ETUDES SUR LE LAC TITICACA
Indice Gonio-zygomatique
Min,
Max.
Moy.
Indice Gonio Frontal
Min.
Max.
Moy.
Indice bi-orbitaire
Min.
Max.
Moy.
Indice nasal
Min,
Max.
Moy.
Indice Labio-facial
Moy.
Indice auriculaire (Topinard)
Moy.
Indice céphalique
Dolichocéphales ‘71-75,9
Mésocéphales 76-80,9
Brachycéphales 81-85,9
Hyperbrachycéphales '86-x
Indice Hauteur-Longueur
Chamaeocéphales x-57,6
Orthocéphales 57,7-67,5
Hypsicéphales 67,6-x
Indice Hauteur-Largeur
Tapéinocéphales x-78,9
Metriocéphales.79-84,9
Acrocéphales 85-x
Indice Fronto-pariétal
Sténométopes.x-65,9
Métriométopes 66-68,9
Eurymétopes 69-x
Careayas.
il
63,49
8
2
=
on
‘Ovrous
72,60
81,82
75,49
21,25
58,44
on! I bros
ave |
Ourows-
Avuanas
it
67,83.
79,86
73,74
88,79
10454
95,34
31,37
37,75
3414
60,00
| ome
Sal
89
Pécuons
33
65,00
79,23
72,02
92,85
104,00
99,07
30,20
36,45
33,77
60,65
masa
#81]90 INSTITUT FRANGAIS D’ETUDES ANDINES
Cuteavss — Ovnovs — Ovnovs-—Pirwzuns
‘AYMARAS
ctr 9 i 33
Indice morphologique facial
Hypereuryprosopes x-78,9 1 = _ =
Euryprosopes .79-83,9 3 2 2
Mésoprosopes 84-87,9 3 3 10
Leptoprosopes 88-02,9 3 6 6 il
Hyperleptoprosopes 93-x 1 1 = 10
Indice morphologique facial supérieur (Prosthion)
Euryénes x-47,9 2 3 3 7
Mésénes 48-52,9 8 B 7 19
Leptenes 53-56,9 1 1 1 7
Hyperlepténes 57-x : 7 — = —
Indice Transverso-zygomatique
Micropsides x-78,9 i i i —
Meropsides 79-84,9 = = = =
Macropsides 85-x rr 9 i 33
Indice nasal
Hyperleptorhines x-54,9 _ = -: 7
Laptoratnes .53-69,9 5 7 7 19
Mesorhines 70-84,9 6 2 4 12ETUDES SUR LE LAC TITICACA 91
SUJETS MASCULINS
VALEURS THORACIQUES
cutaxas Ovnovs ——Ovnovs-Avwanas—PBomzuns
W 6 i 33
Stature
Var. ext. 1.521-1.646 1,592-1.766 1.546-1.704 1.517-1,692
Moy. 1.583 1.599 1,631 1.605
Diamétre thoracique ant.-—post.
Var. ext. 177-222 208-252 190-239 184-247
Moy. 198 2 216 215
% stature 12,54 14,50 13,29 13,39
Diamétre theracique trans,
Var. ext. 253-286 257-307 273-305, 225-302
Moy. 274 274 288 272
% ‘stature 17,30 17,13 17,66 16,99
Hauteur du Sternum
Var. ext, 178-228 204-220 180.928 178-225
Moy. 200 25 205
% ‘stature 12,63 13,44 1235 12,75
Circonférence thoracique
Var. ext. 833-901 872-990 805-1.000 833-959
Moy. 865, 906 903
% stature 54,63 381 55,54 56,25
Volume thoracique calculé (en Cm!)
Var. ext. 8,894-13.581 11.339-15.164 —9.999-16.200_9.629-14.423
Moy. 10.850 13.136 12.633, 12.010
Indice thoracique :
Var. ext. 122,8-157,3104,4-128,9 114,2-155,7_108,8-159,7
Moy. - 138,3 i175 133,3 126,9
Note. — Toutes les mesures ont été prises au point mésosternal.OE
19F'T
F8L
vg
688
GL
8S
09L
906
0ze'L
20e'E
1861
seer
ea
0G
vavanit
HOE
_ GbL
- 16%
= 6ge
= zoe
ae ae
TLL 6hL
9 8¢
PLE v6E
Tee GIL
91s bye
7 969
9b 806
6eL
ort = LST'T
96rT 6ST"
eel LEST
zee"
vOVT SPL
OL $¢/08
808
69ET
LL
os
Osh
009
BLE T
sort
ose'T
98/08
vavaMHg yuvicy-noua9 20420
G98 FIT
Wr
LOT
sr
LST
On/S
aouno,
Orr
698°
gOrT
seo
0s/0F
noun
60F
SNININGA SLELAS — "a
LOL 6IL
Se gg
_ oF
908 619
098 GLb
BIL 869
— 6L8
= O6L
_ Goh
= 1SE'L
Sort
goo'l
Seer
laa
08 06708
nowng . noung
SLE OeT
L0G
Ole
88e
bre
ser
698
Bs
6eF
T9L
PLS
BEL
96
GLB
008
Tet
698'T
6681
SIFT
eect
Gr/OF
ouno
6IT
06L
88%
Ste
ae
868
as
9eF
SL
119
TLL
¥66
68L
9861
066°T
696T
oer]
SST
08/00
noun
ein
uisseq JH
1949-44 “C
Terguung-tq “a
[ermouoe-1q “qd
aun8seau9
apuesy,
asisse OTe L
ameseqg,
nouay)
Joqueqoon pue29
SmIpaW,
youst0g
apnoy
anbere ourdy,
siqna
ajeusays ayeyoun0g
woymor0y
uoyueyy
Jyypne ppuoy
yeurxosdde a8}
aanye1S
7 aquL
Sout$9°0T
Scr
sees
so‘ee
ggg
99°98
Lg
ed
LO;8
+P sp
99°98
66°82
sre
22/89
EOL
cr
gy
09
¥
*
cE
96
it
ee
OF
39
TL
LIL
wT
16
Get
ger
‘SOL
Ler
hE
98T
08
vavareey
Ost
TPL
61
OL
vavaritg
ST
eer
901
Ger
ost
Ost
S8/08
Yuvwxy-nown9 aowag
ah
Scr
Sir
IT
GFT
SLT
98/06
so'or
outer
TAT
68LE
LGL9
£6:06
geren
Stes
cers
00°05
6°98
9L'8L
28°08
ge'¢9
1818
9%
OF
ug
1
ud
og
96
8T
Lg
ss
69
8h
Ocr
8Lt
¥Or
Ser
SIT
ctr
STL
OpL
O8T
oF/se
Aono
cre
or
901
eT
9e1
SLL
Ler
OFT
O8T
0S70F
owag,
SIL
PAT
£6
oer
FIT
£01
ger
orl
SLT
08
aon
LLL
06
nora,
SULT
VOLE
6L'6h
oaice
9T'6L
TO‘rOr
86°C,
SESE
60°16,
60'9r
S¥'08
aaten
6e'88
LE‘19
SOL
ars
ae
ze
69
681
06/08
oun
ouuL
9c‘or
gu'by
F6'se
Bese
0079
o'r
Pree
Go'8L
8°06
90'S)
LESS
eEIL
6°28
£2'69
core
oes
ae
1g
9¢
9%
gg
ce
66"
61
ze
oe
39
69
vIT
vor
$6
OGL
TEL
10L
Lu
Grr
691
S¥/OF
aowag
by LUI
S1‘0T
0°Sh
06°98
s9°re
92'8L
PL16
FOIL
THSL
886
SHLE
19'c8
aries
82°66
688L
O9'LL
gee
6g
8h
8g
¥e
6g
se
1Or
&
98
oF
99
BL
611
£61
001
GEL
6er
GOT
681
GFT
c6r
0S/o¥
aowao
asseaq-affrey “puy
uyeur “Buoy
sdns oaqtiow “#u07]
anbruoa -puy
aareyqio-lq “Puy
qeseu “puy
[wruoay ojwo# «puy
“842 ofwoS “pul
‘BAz_oytoay “pul
"BAz Osaaasuesy “puy
‘dns “ydsour oe) ‘pup
‘ydiou oe} -puy
Teytaed say ‘pay
Savy Wy “puy
“Buol “Wy ‘pur
anbreqd9a “pur
9191 op anoy,
altiex0 “Bav']
"Heo ay[!a40 “Buory
ates “skyd Buoy
arerqer td UT
ayonoq “aey
JY [eaqedyed-rq -q.
“1x9 Teaqededq -q
zaU ai[ies
zou ands]
zou “IH
aaqejogae-orseu “q.
Teoonq-orseu -q
uojuour-oiseu “q
shud aperoey YT
Teruo3-1q “q
anbyewosxz-iq
aprowseuid “a
cur yuoay “Baw
11 WH
ag) “xen “Buery
a4 “Xeur Buoy
Feurxodde aBy
2 nqus,4 INSTITUT FRANGAIS D’ETUDES ANDINES
BIBLIOGRAPHIE
Cuenvin, A. — Anthropologie Bolivienne. Mission scientifique
Créqui-Montfort et Sénéchal de la Grange, vol. I et II. Paris,
1903.
Inpetiony, J. — Sobre craneologia de los Uru, Supervivencia de
razas australoides en los Andes, XXVI* Congrés Interna-
_tional Américanistes, Lima, 1939, 1, 3-19 (1942).
— "I popoli reeogletori dello seudo brasiliano, della Foresta €
del Ciaco. In : Razze ¢ popoli de la terra, R. Biasutti, Torino,
1941, 111-587.
Posxaxsky, A. — Los Chipayas de Carangas. La Paz, 1918.
— Antropologia y Sociologia de las tazas interandinas y de
las regiones adyacentes. 2* edicién, La Paz, 1938.
Rovma, G, — Les Indiens quitchouas et aymaras des Hauts Pla-
teaux de la Bolivie. 1 vol. 109 pages. Bruxelles, 1913.
—- Quitchouas et Aymaras. Bulletin de la Société royale belge
@Anthropologie et de Préhistoire, Bruxelles, XLVI1, 30-296,
1932.
Sacuertt, A. — Abertura palpebral y parpados en los Indios andi-
nos aymara y uro. Estudios antropoldgicos publicados en
homenaje al Dr. Manuel Gamio, 75-109. Mexico, 1956.
Veutarn, J. — Antropologia fisiea del hombre del altiplano.
Perd Indigena, M1, 5-69, 181-211, Lima, 1952.
-— Nociones de antropologia boliviana. Publicaciones del Ins-
tituto de biologia de la altura. Universidad mayor de San
Andrés. La Paz, 1953.
— Contribution a V’étude des Indiens Urus, ou Kot’suas. Fra-
vaux de UInstitut Francais d'Etudes Andines, I, 145-209,
1949,
Wnicut, H. B. — Anthropologie aspects of dento-facial defor-
mities. American journal of orthodontic and oral Surgery,
1939, XXV, 218-234,