sumac 697
sistantes, & 3 ou 8 folioles; pétioles ailés ou marginés; folioles sessiles,
linéaires-cunéiformes, glabres, entitres, tridentées ou trifides au sommet
\!146% sur 23). Panicules terminales feuillées. Fleurs dioiques, en avril.
Drupe de la taille d’un gros pois avec 8 tubercules au sommet, jaune-
rougeatre a la maturité, qui arrive en novembre.
Ce Sumac se rencontre sur plusieurs points de l’Algérie, isolé ou en mé-
lange avec les lentisques; on le trouve aussi en Sicile; ce sont les régions
accidentées et les sols siliceux, secs et profonds qui semblent le mieux lui
convenir. Son bois, tres compact c! dense (1.054 & 1.184 Math.), a les
couches annuelles peu distinetes, I'aubier blanc-rougedtre et le cour rouge
acajou foncé, uniforme; il est susceptible d'un beau poli et convient pour
Vébénisterie et la tournerie; il produit un charbon estimé. Son écorce,
assez mince et s'exfoliant par plaques, renforme une matiére tinctoriale
d'un rouge vif, et du tannin qui la fait recbercher pour la préparation des
cuirs dits marocains, teints cn rouge. Ses fruits, & saveur acidulée agréable,
sont comestibles.
11. — S. flexible. — R. VIMINALIS Ait. — Jacq. Hort. Scheenb., t. 344.
— Spach, Vég. Phan. Il, p. 220. — Harv. et Sond. I. c. p. 814. — Cap de
Bonne-Espérance. — Petit arbre de 6-8", a écorce écaillouse d’un roux ferru-
gineux; cime arrondie, étalée, diffuse, & ramules gréles, retombantes,
flexibles. Feuilles persistantes, a folioles sessiles, linéaircs-lancéolées,
rappelant celles de certains saules, entiéres, planes, ou légtrement on-
dulées: coriaces et tres glabres; limbe atteignant de 10° 14°" de long
sur 10-13% de large, foliole du milieu souvent plus développée; pétidle
commun long de 486°. Panicules terminales liches, aussi longues que
les feuilles. Fleurs blanc-jaunatre. Drupes lisses, glabres, de la grosseur
d'un pois. Ce Sumac, originaire du Cap de Bonne-Espérance, est tres ré~
pandu dans les cultures du Midi, mais demande l'orangerie sous le climat
de Paris.
¢. — Feuilles composées imparipennées, d’au moins 5 folioles.
12. — 8. des corroyeurs. — R. CORIARIA Lin. — Nouv. Duham. Il,
1.46. —Sibth. Fl. gra. t. 200. — Wats. Dend. Brit. II, t. 136, — Spach,
‘Vég. Phan. II, p. 241. — Gren. et God. FI. de Fr. I, p. 340. — Vulg.
Rout ou Roure. — Rég. médit”.
Abandonné & lui-méme, le B. coriaria est un petit arbre de 3-4" sur
20-30 de cire., mais le plus souvent ses dimensions sont beaucoup
moindres. Cime étalée, peu fournie et formée de gros rameaux velus et
roussatres. Ecorce gris-noiratre, lisse ou légerement rugueuse, renfermant
un suc blanc-jaunatre, visqueux, abondant. Bourgeons globuleux, couverts
un lainage épais. Feuilles caduques, 13 & 23° de long, 7 & 15 paires de
folioles oppositi-imparipennées, quelquefois alternes, ovales-luncéolées,
acuminées, sessiles, bordées de dents assez grosses el peu pointues ou
obtuses, vertes en dessus, pales en dessous, se teintant de rouge vif & l'au-698 ‘TEREBINTHACEES:
tomne; rachis souvent un peu ailé entre les derniéres paires de folioles.
— Fleurs dioiques ou polygames, jaune-verdatre, en thyrses terminaux
allongés et dressés; pédicelles courts, munis a chaque fleur de 3 brac-
téoles. Flor. juin-juillet. Fruit petit, subglobuleux, comprimé, recouvert
d'un duvet velowlé, roussdire. Maturité, en France, dans le courant de
décembre.
Ce Sumac est indigene dans le Midi de Ia France, en Espagne, ainsi
que dans toute la région médit™, jusqu'en Asie Mineure et la Syrie. Ou
peut le cultiver en pleine terre sous le climat de Paris 4 condition de le
placer dans un endroit abrité contre les vents du nord, et de le couvrir
lorsque 'hiver est rigourcux. Les terrains meubles semblent le mieux lui
convenir, il peut se contenter de ceux les plus secs et les plus arides (1),
mais il redoute les sols argileux ou ceux trop humides. Les bas fonds, oit
ses jeunes pousses peuvent étre exposées aux gelées blanches, ne lui
conviennent pas non plus; comme lavigne, c'est sur les coteaux qu'il
réussit le mieux. Le S. des corroyeurs dragconne abondamment et c'est
méme le plus souvent le meilleur moyen de le multiplier, ses graines étant
souvent vaines, surtout dans la région occidentale de son aire.
Le bois de cette espece a l'aubier blanc, peu épais, et le bois parfait rouge
brunatre clair et veiné; il est un pen mou, cassant, et, a raison de ses
faibles dimensions, n'a pas d’emploi particulier. Densité 0.680 (Mathieu).
L’écorce des tiges teint en jaune et celle des racines en brun. Ses fruits
sont acidulés; confits dans du vinaigre, les Orientaux les mangent en
kuise de capres.
Mais la grande importance de vet arbrisseau réside dans son emploi
comme substance tannante. Ses branches, ses fruits, son écorce ct surtout
ses feuilles sont tres riches en tannin, jusqu’a 24 cl meme plus pour cent.
Aussi, sa révolte est-elle l'objet de soins particuliers en Espagne, en Por-
tugal, dans tout le Midi de I'Italie (Sicile) et dans tout Orient (2). Ce tan,
désigné sous le nom de Sumac, est particulizrement employé & la prépa-
ration des cuirs fins dils maroquins. Les parties constituantes principales
sont : Vacide tannique, acide gallique ct une matiére verdatre dont on se
sert pour teindre en rouge, en jaune et en vert; cette maliére donne au
cuir une belle couleur jaunatre.
Dans tous les pays oit 'on en fait, comme en Sicile, une cullure spéciale,
on choisit des dragcons pourvus d’un abondant chevelu provenant des
individus a feuillage tres développé, & tige droite, grosse de 1¢™ au moins
et de 0™40 de haut, garnie de bourgcons nombreux et serrés. Ges drageons
valent de 40a 15 fr, le mille, suivant la valeur de la feuille. On plante en
décembre-janvier a la distance de 068-070 dans des fossés reclangulaires,
(1) Nous Tavons vu aussi & Chypre (4892), croitre spontanément en abondance sur
les terrains primitifs.
(2) Chypre exporte annuellement plus-de $00,000 kilos de ce produit.‘SUMAC 699
longs de 0"60-0°70, larges de 0™18 et profonds de 0™13-0™18. Chaque hec-
tare exige de 21 & 21,500 plants. Aprés la plantation, on récepe & 0™15, au
moyen d’une sorte de serpe, aprés quoi on donne un piochage général au
champ.
La culture du Sumac doit tendre & maintenir le terrain meuble et per-
méable autour des plants, a le nettoyer des arbrisseaux et des herbes sau-
vages et & lui donner une disposition telle que les eaux de pluie ou 'humi-
dité ne puissent jamais séjourner autour des pieds, ce qui conduit le plus
souvent & disposer le terrain en dos d’ane dans la ligne de plantation.
Les binages doivent étre fréquents pendant la 4" année; on n’en compte
pas moins de sept, les trois premiers de janvier & avril, profonds; les
autres superficiels ou de simples sarclages. Pendant les années suivantes
Ja culture est plus simple; aprés avoir remplacé en janvier les pieds man-
quants, on dispose la terre en billons; en mars, on donne la seconde
culture de fond, consistant & retourner le terrain, & arracher les herbes et
& régulariser le sol; en mai, on donne une derniére fagon dans le but
d'ameublir le sol et de le débarrasser des mauvaises herbes.
Des Ja 3" année le Sumac commence & émettre des drageons, dont le
nombre augmente avec l'age; ces drageons doivent étre enlevés pendant
Vautomnne qui suit leur developpement, tant pour la vente que pour sou-
lager la plante mére.
La récolte de la 1™ année est faible et de qualité inférieure, mais des la
2°, & part la quantité, on entre dans la période normale. On procéde & la
récolte suivant deux principales méthodes : l'une dite récolle au moyen
de la taille, la seconde par effeuillaison. Dans le premier cas, aprés avoir,
dans le courant de mai, récolté les feuilles du bas, de qualité inférieure,
vers la fin de juin ou dans le courant de juillet, lorsque le Sumac a accomp!
toutes les phases de sa croissance annuelle, que la végétation s'arréte, on
coupe & aide d'une serpe trés tranchante tous les rameaux, de maniére &
réduire l'arbrisseau au tronc principal qui est de 15 20°" et qui ne doit
pas étre attaqué pour ne pas nuire aux bourgeons dont dépend la récolte
suivante. Les rameaux ainsi coupés sont disposés en javelles sur le sol et
tassés de maniére que la dessiccation s’opére lentement, et sans les retour-
ner, car les parties qui sécheraient en une fois par un coup de soleil, se
braleraient et se réduiraient en une poussitre blanchatre, qui, en se
mélant au restant de la récolte, Iui enléverait avec sa couleur une partie de
son prix, d’ou double perte. La desiccation méthodique demande de 6 &7
jours. Les drageons qui se développent autour de la tige principale, de-
vant étre vendus ou servir de plants, sont exploités par la méthode
@effeuillaison, La méthode de Ia taille est expéditive et économique, mais
Varbre taillé dans le cours de l'été souffre et on voit diminuer graduellement
sa production.
La récolte par e/feuillaison consiste a cueillir & la main la feuille, au fur
eLd mesure qu’elle est mare, en partant du pied de l'arbuste jusqu’a l'ex-700 ‘TenipinTHaciEs
fe
trémité des branches. Cette récolte se fait & trois époques successives, la
premiére en mai, la seconde entre juillet et aoat, la troisieme en sep-
tembre. Les feuilles ramassées en boltes sont suspendues & un rameau
central de larbre oi elles sechent a l'abri du contact de la terre et protégées
contre la pluie, ou bien encore, transportées sur l'aire d'un hangar. La
bonne dessiccation du Sumac est de premiere importance. Dans le mois
doctobre, s'il fait un temps sec et de l'air, alors que les feuilles des extré-
mités ont atteint tout leur développement et leur maturité, on brise, sans
les détacher entitrement, les sommets des pousses, qui restent suspendus
par une partie de l’écorce, et sechent sans courir le risque d’étre gatés en
cas de pluie par le sol humide.
Cette deuxieme méthode exige plus de main-d’wuvre, mais les produits
obtenus sont plus considérables et de meilleure qualité, Varbre est aussi
mieux ménagé, la taille se faisant en janvier a une époque plus convenable
que dans le 1** cas. La récolte, une fois bien desséchée, est battue avec des
fléaux, de maniére a détacher les feuilles, soit des rameaux, soitdes rachis.
On obtient ainsi le Sumac 4 moudre. Si les feuilles sont réduites en mor-
ceaux, si elles ont été détachées & peu pris entivres, ce qui arrive par une
desiccation moins avancée, on ale Sumac en feuilles ou & emballer. On
distingue en outre plusieurs qualités ; celles inférieures sont fournies par
les plantations d'un an ou par les feuilles du bas et par celles récoltées
en octobre. Le bon sumac moulu doit étre sce et «une belle couleur verte;
celui qui est blanchatre, brun ou gris ne vaut rien. Un hectare de Sumac
peut produire annuellement, en Sicile, de 1.300 1.700 kilog. de feuilles
seches, valant de 13 a 46 fr. le quintal en moyenne ct jusqu’a 25 et meme
40 fr. pour la 4 qualité, soit, un produit brut par hectare de 198 a 270 fr.
avec une dépense variant de 135 a 185 fr., laissant un bénéfice net de 60 &
85 fr. pour une mise de fonds variant de 380 & 600 fr. (1). Sil’on tient
compte qu'il s'agit ici de terrains de montagne ou de collines calcaires ou
siliceux et des plus médiocres pour tout autre usage agricole, on peut étre
satisfait d’un pareil résultat.
AChypre, le Sumac est souvent cultivé en mélange avec la vigne et
cueilli dans le courant de juillet, en faisant la coupe des pousses que l'on
fait sécher & l'ombre des arbres. En Espagne et au Portugal on se contente
le plus souvent de récolter les pousses des individus venant spontanément,
mais on en fait aussi parfois une culture spéciale; dans ce cas on plante
Varbuste de la meme maniére que la vigne.
42. — 8. de Virginie. — R. TYPHINA Lin. — Nouv. Dub. I, t. 47. —
R. Canadense Mill. — Nouv. Duh, Il, p, 163. — Wats. Dendr. Brit.
1.47. — Spach, Vég. Phan, II, 242. — Koch, Dendr. I, p. 876. — Vulg.
‘8. amaranthe. — Amérique sept».
(1) Sion a Je débouché des fascines provenant de Ia taille (6 & 7 voitures & 6 francs),
les chilfres cidessus peuvent dtre augmentés de 25 4 42 fr.‘SUMAC 701
Arbrisseau ou petit arbre de 3a 4" ressemblant beaucoup au S. des
Corroyeurs, mais s’en distinguant par ses feuilles 6-10-juguées au lieu de
3&7, ses folioles oblongues-lancéolées, longuement acuminées au licu
de ovales-elliptiques, dentées serrées, glauques et pubescentes en dessous.
Panicules fructiléres plus compactes, composées d’épis denses; pétales
rougealres au sommet. Drupe tres hérisséé, rouge grenat. Cette espece, cul-
tivée depuis longtemps en Europe, vient dans les Etats-Unis du Nord et au
Canada. Ses feuilles, qui prennent une teinte rouge vif al’automne, et ses
nombreux bouquets de fruits qui persistent sur V'arbre jusqu'au prin-
temps suivant, rendent cegte espéce tres ornementale. I] drageonne aussi,
fortement, et ses feuilles s’emploient en Amérique comme celles du 2.
coriaria pour le tannage; il pourrait étre cultivé en Europe pour le méme
produit, surtout dans le Nord, éant beaucoup plus ruslique que son
congénére.
Variété. — R. viridiflora Poir. Fleurs verdatres, probablement l'individu male du.
type.
13. — S. copal. — R. COPALLINA Lin. — Link, Eneycl. t. 207. —Nouv.
Duh. IT, p. 160. — Jacq. Scheenb. III, t. 344. — Spach, Vég. Phan. I
p. 214, — Koch, Dendr, I, p, 378. — Etats-Unis, 1668.
Arbrisseau de 3 & 4, a branches assez gréles et jeunes pousses pourpre-
noiritre, couvertes d'un duvet trés fin et tres doux au toucher. Feuilles
caduques, & 7-9 folioles, oblongues-lancéolées, acuminées, obliques & la
base, tres entidres, glabres et Iuisantesen dessus, pubescentes en dessous,
rougiss:nt & Pautomne; rachis ailé entre les folioles. Panicules feuillées &
Ta base, diffuses, denses, décomposées. Fleurs en juin-juillet, petites,
jaune-verdatre. Drupe rouge, ovale, pubescente. — Ce Sumac, qui croit du
Canada aux Carolines, est fréquemment cultivé dans les jardins, oi il
est trés rustique. — Son trone produit par incision une résine jaune, lui-
sante et odorante, connue sous le nom de Copal d’Amérique. Les Indiens
des vallées du Missouri et du Mississipi utilisent ses feuilles en guise de
tabac.
Variétés. — Torray ot Gray indiquent une variété & feuilles grossitrement et inéa-
lement dentées-serrées, et une autre i folioles plus nombreuses (environ 21) et plus
petites. Jacquin (Hort, Schwen. N. 342) a aussi décrit et figuré sous le nom de R. leu
cantha un Sumac considéré comme une variété du R. copaltina, a feuilles plus longues
folioles plus nombreuses et fleurs blanches. Mais ce Sumac ne drageonne pas, est
plus sensible au froid que le type. Cilons endn la var. R. C. lanceolata Gray, R. C.
tar. integrifolia Eugler. in D.C, a feuilles entitres.
14, — 8. glabre. — R. GLABRA Lin. — Wats, Dendr. Brit. t. 18. —
Lmk., Eneycl. t. 207. — Gray, Genera, t. 139. — R. eleyans Ait. —
Wats. Dendr. Brit. t. 16. — R. Carolina Mill. — R. sanguinea Hort. —
R. coccinea Hort, — Am. boréale, 1726.
Arbisseau ou petit arbre de 2-3", glabre, Branches et pétioles souvent
pourprés. Feuilles caduques, & 8-10 paires de folioles oblongues ou702 TEREBINTHACEES:
oblongues-lancéolées, irrégulizrement et largement dentées ou dentelées,
glauques en dessous; ces feuilles, longues de 25 & 40 = et les folioles de
6 & 9. Panicules composées de thyrses compacts. Fleurs jaune-verdatre ;
calice glabre. Drape recouverte d'un duvet rouge. Esptce tres souvent
cultivée et tres rustique; se multiplie facilement de drageons.
Variété. — 8. G. & t. laciniges. — R. G. laciniata. — Rev. Hort. 1863, p. 7,
1. 4, — Différe du type parses folioles élégamment tacinices. Originaire, comme le type,
des Etats-Unis, et introduite au Muséum de Paris vers 1862, par Helias Durand.
43. —S. vernis. — R. VERNICIFERA DC. Prod. Il, p. 68. — Kemp.
Amen. t. 792. —Lmk. Eneyel, t. 207. — Wats. Dendr. Brit. I, t. 49. —
Spach, Vég. Phan. Il, p. 216. — 2. juglandifolia Wall. — Népaul,
Japon.
Petit arbre de 7-10", a rameaux dressés, gros; tronc blanchatre gerguré-
lamelleux. Feuilles grandes, 50-60%, 4-6 paires folioles, plus une termi-
nale; pétiole commun cotonneux, ainsi que les ramules. Folioles d'un
vert sombre, insymétriquement ovales-acuminées, tres entitres, presque
glabres en dessus, veloulées en dessous; ces feuilles rappelant celles du
noyer. Fleurs jaune-verdatre, disposées en thyrses. Drupe petite, & 3-5
graines noires, en forme de croissant. Espece venant au Népaul et au
Japon, tres ornementale, supportant assez bien la pleine terre sous le
climat de Paris. Demande sol siliceux frais, quoique pas difficile.
D'aprés Keempfer, les émanations de cet arbre passent au Japon, pour
faire enfler les levres et les narines et produisent des exanthémes sur la
peau des enfants qui restent quelque temps dans le voisinage. Son suc
propre donne un fort beau vernis connu sous le nom de lagide du Japon,
dont les Japonais ont coutume d’enduire leurs ustensiles de ménage. On
Vemploie brut aprés l’avoir seulement débarrassé des impuretés, mais
on y ajoute avant une centieme partie d’huile de Biynonta tomentosa et
quelquefois des substances colorantes. Les fruits bouillis et pressés
donnent une sorte de cire avec laquelle les Japonais font des chandelles.
16. — 8. faux vernis. — R. SUCCEDANEA Thunb. — Kempf. Amen.
Exot. t. 795. — Wight, Icon. Plant. Ind. Or. 1, t. 860, — Spach, Vég.
Phan. II, p. 217. — Japon, Chine, 1768, et au Népaul. — Trés voisin du
précédent, dont il differe par ses feuilles persistantes; & 11-1 folioles,
ovales-lancéolées, acuminées, lisses veinées et glauques, pubescentes en
dessous ; jeunes pousses glabres, ainsi que le rachis. Fruit blanc, ovale, de
la grosseur d'une cerise. Flor. juin-juillet. Serre tempérée. D'aprés Thun-
berg, il donne un vernis comparable & celui de V'espéce précédente, mais
son produit est peu considérable. Ses fruits traités comme ceux du précé-
dent donnent aussi une sorte de suif.
17, — 8. semi-ailé, — R. SEML-ALATA Murr. Comm. Galt. IV, t. 8. —
DC. Wight. Ieon Pl. Ind. Or. If, t. 61. — R. 8. Osbeckii DC, Prod. Il,
p. 67. —Carr, in Rev. Hort. 1867, f. 14, — R. javanicwm Lin, R. japo-MOLLE 103
nica Hort. — Japon, 1867. — Petit arbre de 3-4", a cime étalée, ramesux
brun-rouge; jeunes pousses d’abord rubigino-tomenteuses, puis glabre:
Feuilles caduques, grandes, atteignant parfois jusqu'a 0™60, a rachis
largement ailé entre les paires de folioles; celles-ci 7 411, parfois plus.
presque sessiles, largement ovales-elliptiques, la terminale plus grande,
irrégulitrement, largement et peu profondément dentées, blanchatres en
dessous par un tomentum abondant. Assez rustique pour supporter la
pleine terre sous le climat de Paris pendant les hivers ordinaires. En
Orient il produit, avec le 8. Japonicus, sous l'influence de la piqare d'un
aphidien, des galles dites Galles de Chine, riches en tannin et pouvant
servir aux mémes usages que les cachous et les gambirs.
254, — MOLLE. — SHINUS Lin.
DeYancien nom grec schinos, donné par Théophraste 4 Varbre mastic (Pistacta Ten-
ticus), appliqué & ce genre en raison de la résine exsudant de ces arbres.
Genre formé d'une douzaine d’arbres ou arbustes américains, distingués
par des fleurs petites, jaunatres, en panicules axillaires ; calice non aceres-
cent, 5-parti, pétales 8, elliptiques, onguiculés; élamines 40, fertiles ou
stériles ; ovaire surmonté de 3 styles, 1-loculaire, f-ovulé. Fruit drupacé,
globuleux, presque sec, & un seul noyau osseux, monosperme, creusé en
dedans de 6 cavités & huile essentielle. Plantes & suc propre, résineux et
aromatique. Feuilles composées-pennées, ponctuées de glandes a essences
odorantes. Les deux espéces que voici se rencontrent dans les cultures,
4. — M. poivré. — S. MOLLE Lin. — Mill. Ic. t. 246. — Lmk. Ency.
t. 822. — Nouv. Duham. VI, t. 10. — Bot. Mag. t. 3339. — Vulg. Fawr
Poivrier. — Pérou, Chili, 1397.
Arbre de 7-10", & rameaux gréles, retombants. Ecorce du trone gergurée,
lamelleuse, gris-clair. Feuilles pétiolées, imparipennées, & 18-20 paires de
folioles, plus une terminale; ces folioles, linéaires-lancéolées acuminées,
irréguligrement dentécs, sessiles, presque glabres, persistantes mais tom-
bant souvent a la suite des froids ou des vents violents. Rachis un peu ailé;
jeunes pousses vertes, striées. Inflorescence, apparaissant en juillet-aoat
en longues panicules jaundtres, composées de cymes irréguligrement tri-
chotomes. Drupes presque séches, rougedtres ou rouge corail, & épicarpe
pellucide et translucide de la grosseur d'un grain de poivre, renfermant
des huiles essentielles & saveur rappelant celle du Poivre, servant aussi de
condiment dans son pays d'origine. Le 8. Mollé demande l'orangeric & Paris,
mais dans le Midi de la France, depuis Toulon jusqu’a Menton, c'est un bel
arbre d’ornement de pleine terre employé isolément ou en avenues. On le
recherche pour la gracieuseté de son feuillage et la beauté de ses longues
cules de fruit demeurant sur l'arbre pendant I'hiver et que l'on expé-
Paris pour la confection de bouquets. (Voir Pl. 62.)704 ‘TEREBINTRACEES
2. — M. & feuilles de térébinthe. — 8. TEREBINTHIFOLIUS Rad
Plant. bras. p. 20. — Prod. II, p. 74. — Brésil 1830. — Petit arbre &
écorce gris clair, largement gergurée. Feuilles rappelant celles du P. téré-
binthe, ordinairement & 7 folioles, elliptiques-lancéolées, 40-50% long
sur 20-24 large, sessiles, finement dentées serrées, pubescentes aux ner-
vures et sur le rachis. Fleurs blanches, verdatres, en grapes. Flor. juillet.
Orangerie.
282. — DUVAUA. — DUVAUA Kunth.
Dédié au botaniste francais Duvau, 4771-1430.
Genre ne différant guére du précédent que par ses feuilles simples et
ses fleurs monoiques, réunies en épis axillaires, solitaires ou fasciculés.
Arbustes toujours verts, épineux, glabres. Feuilles Iuisantes, coriaces.
Le genre comprend environ 4 especes habitant les régions subtropicales
de l’Amérique du Sud, demi-rustiques ou d’orangerie & Paris. Ce sont
les terres siliceuses riches, exposées au sud, qui leur conviennent le mieux.
Mult. de boutures aodlées sous cloche avec une douce chaleur.
1.—D. 4 rameaux pendants. — D. DEPENDANS. DC. Prod. II,
p. 74. — Bot. Reg. 19, t, 1873, — Amyris polygama Cav. ic. IIT, t. 239.
Chili 1790. — Arbrisseau de 3-4", & rameaux retombants, armés de grandes
épines. Feuilles ovaleslancéolées, entitres ou & peine denticulées, de la
longueur des grappes. Fleurs souvent octandres, blanc-jaunatre, juin-
juillet. Les naturels du Chili préparent avec son fruit, ainsi qu'avee ceux
de la suivante, une boisson alcoolique.
2.— D. a larges feuilles. — D, LATIFOLIA Lindl. in Bot. Reg. 19.
t. 1580. Chili 1826. — Arbrisseau de 2-4", & forte odeur de térébenthine.
Feuilles courtement pétiolées, luisantes, sombres, oblongues-aigués, gros-
sierement dentécs, fortement ondulées. Fleurs blanc-verdatre en grappes
denses, juin-juillet. Baies noires.
3. —D. & feuilles ovales. — D. OVATA Lindl. in Bot. Reg. 19,
t. 1368. — Chili 1827. — Arbrisseau de 2-3", & feuilles ovales, dentées,
obtuses ou pointues, plus courtes «ue les grapes. Baies noires. Floraison
juin.
253, — MANGUIER. — MANGIFERA Lin.
De Manga, nom donné par les Malnis aux fruits de cet arbre.
Beaux arbres de I'Asie équatoriale, & feuilles entiéres, penninervées.
Fleurs petites, en panicules terminales, polygames-dioiques, 4 meres,
45 élamines dont 1-2 fertiles. Drupe & gros noyau, monosperme, hérissée
de pointes ligneuses; chair délicieuse. Le genre comprend environ 4 es-
péces, de serre chaude, ct de nombreuses variétés fruitiéres. La plus impor-
tante est la suivante :ANACARDE, 705
‘M. commun. — M. INDICA Lin. — Rheed. Hort. Malab. IV, t. 4 et 2. —
Rumph. Amb. I, t. 28. — Lmk. Eney. t. 138. — Andr. Bot. Rep. VI,
t. 495. — Spach, Vég. Phan. I, p. 192, t. 44. — Bot. Mag. 76, t. 4810.
—Tuss. Fl. Ant. I, t. 18.— Indes. 1890.
Arbre de 18-20%, rappelant le chéne par son port. Ramesux gros, fra-
giles, étalés. Feuilles oblongues-lancéolées, longues de 18-28 sur 6-7 de
large, vert foncé, coriaces, glabres. Panicules dressées, laches, terminales.
Fleurs blanchatres, striées de jaune; corolle étalée, 1-étamine fertile.
Drupe subréniforme, glabre, jaune rougeatre ou ponctuée de noir quand
tres mire; chair juteuse agréable.
Le C. Manguier est l'un des arbres fruitiers le plus généralement cul-
tivés dans toute l’Asie tropicale et A plusieurs degrés au nord des tropiques.
Introduit aux Indes oecid. vers 1782. il y est aujourd'hui tres répandu. Le
nombre des variétés cultivées atteint, assure-t-on, le chiffre de cent. Les
plus recherchées sont : le Manguier vert, tres gros; le M. prune, tres petit,
filandreux, rappelant le gout de prune; le M. péche et le M. abricot. Les
Mangues se-mangent crues, ou trempées dans du vin sucré, ou confites.
Elles passent pour des fruits trés salubres et antiscorbutiques, antibysté-
riques et slomachiques; l'embryon, antidiarrhétique et anthelminthique.
Les feuilles sont vantées contre la bronchite et Vodontalgie; d’une manigre
générale la plante est astringente. Le Manguier, cultivé en serre chaude,
out il produit parfois de bons fruits, demande une terre de bruyare el
@argile sablonneuse avec des arrosements modérés. A défaut de graines
on peut le multiplier par boutures de pousses demi-mires, dans du sable
sous cloche.
284, — ANACARDE. — ANACARDIUM Both.
Du grec ana, semblable, et Rardia, ceeur; allusion a la forme du fruit.
Arbres ou arbrisseaux, & sue gommo-résineux, et feuilles alternes, pé-
tiolées, simples, entigres, sans stipules. Fleurs en grappes terminales,
ramifiées et accompagnées de bractées. Ces fleurs irrégulitres, polygames
et pentaméres ; étam’nes 8-40, & filets réunis & la base en un anneau glan-
duleux; ovaire 1, strmonté d'un style latéral; 4 loge, 4-ovulée. Fruit,
akene réniforme avec sillon latéral; péricarpe présentant des lacunes rem-
plies de suc résineux} une graine & embryoncharnu, exalbuminé; ce fruit,
supporté par un pédoncule fortement hypertrophié ét transformé en une
masse piriforme, charnue. Un en connait environ six espdces, originaires
de Amérique tropicale, parmi lesquelles nous mentionnerons la sui-
vante :
A. d’Occident. — A. OCCIDENTALE Lin. — Rheed.Hort. Mal. III, t. 84.
— Jacq. Hist. Stirp. Am. t. 121, — Dese. Ant. VIL, t. 807. — Tuss. Ant
IIL, t. 13. —H. Bn. Bot. Med. p. 938, f. 2719-2721. — Acajuba occiden-
Mouiusvent. — Trarrt. &706 PULYGALACEES:
tatis Gertn. Carp. t. 40. -— Cassuvium pommiferum Lmk. — Amérique
tropicale.
Arbre de 5", & feuilles aromatiques, obovales-oblongues, tres obtuses,
lisses, entiéres, ou émarginées. Le fruit réniforme est la noir d’Acajou
ou noi d’Anacarde, il est lisse, ambré ou brun clair. Le péricarpe ren-
ferme, dit H. Baillon (Bot. Méd.), dans ses vacuoles, une substance vis-
queuse, oléorésineuse, pourpre noirdtre, qui est un caustique puissant
employé pour détruire les verrues et les cors, pour modifier les surfaces
cutanées atteintes d'affections rebelles et contrele mal de dents. La graine,
Amande d'Anacarde, est comestible, huileuse, se mange crue ou cuite, et
sert 4 I'extraction d'une huile douce. Le pédoncule charnu, rouge ou blan-
chatre, qui est la Pomme d’Anacarde, est comestible et son suc fer-
menté sert & préparer des boissons alcooliques. L’arbre, désigné par les
Brésiliens salsepareile des pauores, est astringent et dépuratif. Enfin,
son sue gommo-résineux est la gomme d’Acajou (Cashew Gum des An-
glais) et peut servir, dit-on, aux mémes usages que la xomme arabique.
Tl faut & I'd. une bonne terre franche, Mult. par boutures de bois mar
munies de feuilles.
XXIV. — POLYGALACEES. — PUL YGALACEA.
285. — POLYGALA. — POLYGALA Tourn.
Drun vicux nom grec, employé par Dioscoride, polys, beaucoup, et gala, tail:
4 Ie reputation qu’ont ces plantes d'augmenter la sécrétion du lait.
Sous-arbrisseaux ou arbrisseaux & feuilles alternes, opposées ou verti-
cillées, & leurs irrégulitres, en épis ou en grapes. Calice & 8 sépales
dissemblables, quinconciaux, les intérieurs ailés, grands, colorés, les laté-
raux pelits; corolle aussi irréguligre, & 3 pétales, linférieur en nacelle ou
casque 2! eréte dorsale lobée ou divisée, les postérieurs tres petits ou nuls;
élamines 8, 2-adelphes, ovaire 2 loges, 4 ovule descendant; style irrégu-
ligrement bilobé. Fruit capsule a déhiscence loculicide, 2-valves.
Les P. habitent les régions tempérées ou chaudes te, npérées du globe; ce
sont de jolis arbrisseaux d’ornement utilisés de divarses maniéres. Saul
le P. Chamebucrus, toutes celles dont nous parlercns sont d’orangeric
sous le climat parisien, mais dans la région méditerrancenne elles entrent
dans la composition des bosquets et sont d'un chaymant effet. Dans les
es il leur faut une terre siliccuseet ils regousent une trop forte cha-
au printemps pour passer
fe ou de boutures al’étouffée
orange
leur. Il est bon de les mettre en pleine tern
Véte dehors. Mult. de graines sur couche chat
avec bois aoité.
41. — P. petit Bui
Bot. Mag. t. 316. — Lodd. Bot. Cal
Spach. — Alpes. — Plantes suffrutes
bantes; rameaux anguleus. Feuilles
P. CHAMABUSZ¢S Lin. — Jacq. Fl. aust. 1. 235
ft, 393. — Chamebusus alpestris
tes de 0"30 a 040, a tiges décom-
omblables & celles du Buis, coriaces,POLYGALA 07
persistantes, ovales-mucronées. Fleurs grandes, panachées de jaune et de
blanc et répandant une odeur de prune; capsule brunatre, semi-diaphane.
Flor. juin. Trés ornementale; convient pour garnir les rocailles et pour faire
des bordures. Trés rustique.
2.— P. d’Hilaire. — P. HILAIRIANA Endl. Atacta. 4. — Bot. Mag. t.
— Brésil. — Tige simple, dressée, 030, Feuilles ovales-oblongues,
subaigués, 10-45% de long. Fleurs les plus grandes du genre, par 6-10 en
grappes. Les 3 sépales extérieurs, petits, ovales; les 2 intérieurs corol-
loides, blancs teintés de vert et noir; pétales intérieurs pour la plupart
réunis en un tube blane, les latéraux subaigus, roses au sommet.
3. — P. & feuilles de Myrte. — P. MYRTIFOLIA Lin. — Bot. Reg. 8,
1. 669. — Bot. Mag. 64, t. 3616. — Psychanthus myrtifolius Spach, Vég.
Phan. VII, p. 137 et t. 120. — Afrique sud. — Arbuste de 1™ a 1"B0, a ra-
meaux dressés dans le jeune age, puis pendants. Feuilles persistantes,
rappelant celles du Myrte, oblongues on obovales-ublungues mucronulées
ou mutiques, les jeunes ordinairement pubérules ainsi que les ramules.
Pédicelles plus courts que les fleurs. Grappes de 12-20 fleurs; bractéoles
petites, subdiaphunes; sépales extérieurs verdatres, les intérieurs d'un rose
plus ou moins vif, lavé de vert en dessous; corolle rose pale avec casque
pourpre violet; capsule orbiculaire obcordiforme, bordée d'une aile mem-
braneuse. Flor. avril-mai.
Variété. — P.M. grandiflora ery. ct Yond. — P. muttifiora Lod. Bot. Cab.
t. 1297. — Feuilles elliptiques, oblongues-obtuses, spatulées ou subaigués. — Le P. Dal-
maisianaHort., intermédiaire entre le P, M-et le P. oppositifolia, regardé comme leur
hybride, a des fleurs d'un beau violet.
4. — P. d’Heister. — P. HEISTERIA Lin. — Bot. Mag. t. 340. — Mu-
ratia Heisteria DC. Prod. 1, p. 385. — Spach, Vég. Phan. VII, p. 143. —
Harv. et Sond. Fl. Cap. 1, p. 100, — Sous-arbrisseau de 040 a 4, ayant
le port d’un ajone, dressé, densément branchu, pubescent. Feuilles fasci-
culées, linéaires-subulées, piquantes, carénées, étalées ou réfléchies, mu-
eronées, & bords rugueux, subciliés. Fleurs petites, subsessiles; sépales
oblongs-lancéolés; pétales supérieurs blancs, tronqués, bi-ou tri-dentés au
sommet; pétales inférieurs pourpres; capsule plus courte que les cornes
subulées, monosperme, subdiaphane; graines brunes, du volume d’un petit
pois. Fleurit toute l'année. Craint humidité de 'hiver.
3.— P. stipulé, — P. STIPULACEA Lin. — Andr. B. Rep. 6, t. 363, —
Lodd. Bot. Cab. t. 741. — Bot. Mag. 44,1. 4715. — Muraltia stipulacea DC.
—Harv. et Sond. Flor. Cap. I, p. 103. — Cap. — Sous-arbrisseaux de 030
40°80, a rameaux gréles, duveleux. Feuilles linéaires-subulées, étalées, ri-
gides, mucronées, rugueuses sur les bords, les inférieures fasciculées.
Fleurs sessiles, petites, pourpres; capsules avec cornes aussi longucs
quelles, Flor. hiver et printemps.708 POLYGALACEES
6. — P. bractéolé. — P. BRACTEOLATA Lin. — Bot. Mag. 10, t. 348.
— Lodd. Bot. Cab. t. 124. — Harv. et Sond. Flor. Cap. I, p. 84. — Psy-
canthus bracteolatus Spach. — Cap. — Arbrisseau de 0°80 & 1", & rameaux
gréles, effilés, cylindriques, pubescents ou glabres. Feuilles alternes, lan-
eéolées ou linéaires-obluses ou aigués, glabres ou pubescentes. Grappes
trés floriferes. Bractées linéaires ou lancéolées, membraneuses aux bords ;
sépales extérieurs verdatres, membraneux aux bords, 8-nervés, les inté-
rieurs multinervés, d'un rose plus ou moins vif; corolle rose pale panaché
de pourpre; capsule presque aussi longue que le sépale extérieur, bordée
d'une aile élargie vers le sommet. Espéce trés décorative. Flor. mai-
juillet.
Varités. — P. B. racemosa. — Glabre ou presque glabre; grappe plus allongée.
P. B. umbellata. — Pubescent ou villeux; grappe plus courte.
1. —P, & rameanx effilés.— P. VIRGATA Thunb. — Cap. — Sous-ar-
brisseau ou arbrisseau de 1-35, & rameaux et ramules gréles, effilés,
anguleux, d'un vert tendre, glabres ou pubérulents, les jeunes feuillés,
les adultes aphylles. Feuilles linéaires-spatulées, courtement pétiolées,
: arrondies, mucronées. Grappes allongées, floribondes; pédicelles plus
courts que les fleurs ; bractées scarieuses subulées, caduques. Fleurs tres
grandes ; sépales extérieurs d’un vert teinté de violet; corolle panachée
de rose et de pourpre violet; capsule obcordée, ailée. Espéce tres décora-
tive et remarquable par sa floraison, qui peut, durer de mai & octobre
et méme plus tard.
Variétés. — P.V. speciosa Bot. Mag., 43, 1. 1780. — Bot. Reg. II, t. 150. —
Lodd. Bot. Cab. t. 621. — Glabre ou presque. Feuilles inférieures obovales ou cunéatées,
les supérieures linéaires, toutes obtuses ou subtronquées, mucronulées. Braclées promp-
tement caduques. Grappes longues et laches.
d. — P. V. genistoldes. — Glabre, feuilles peu nombreuses, espacées, trés étroites,
linéaires; grappes trés floriferes.
8. — P. & feuilles opposées. — P. OPPOSITIFOLIA Lin. — Bot. Reg.
8, t. 492, — Nouv. Duh. III, t. 40. — Harv. et Sond. Flor, Cap. 182. —
Psychanthus oppositifolius Spach. — Cap. — Arbrisseau de 068 & 1"20 ;
rameaux gréles, effilés, feuillés, tétragones ou subtétragones, glabres.
Feuilles opposées, subsessiles, de forme trés variable, cordiformes ou
ovales ou acuminées mucronées, glauques, finement veinées en dessous.
Fleurs grandes, rouge violacé, en grappes peu allongées ; capsule obcordée.
Varidtés. - a. —P, nummularia Harv. et Sond. —Glabre, feuilles suborbiculaires,
cordées & la base, mucronulées.
b.— P, cordata Harv. et Sond. — P. cordifolia Thunb. — Bot. Mag. 50, t. 2138. —
Lodd. Bot. Cab. t. 1489. — P. attenuata Lodd. Bot. Cab. 1. 1000. — Glabre ou duveté.
Feuilles largement cordées, aigués ou acuminées.
c. — P. ouspidata Harv. et Sond.— P. tetragona. DC. ~ Glabre, ramules plus ou
moins tétragonales. Feuilles cordées-cuspidées, acurminées.MARRONNIER 709
a. — P. latifolia Harv. et Sond. — Lodd. Bot. Cab. t. 760. — Bot. Reg. 8, t. 645. Pu-
Descent. Feuilles largement ovales-cuspidées acuminées.
e. — P. Borbonissfolia DC. — Pubescent, feuilles ovales-aigués
Gitons encore & edté des Polygala, le Mundia spinosa Kunth, du Cap, &
rameaux courts ou effilés, anguleux; feuilles raides; fleurs rouges ou
blanches et fruit drupe rouge. Assez souvent cultivé.
XXV. — SAPINDACEES. — SAPINDACE.
‘Tribu 1, — Sapindées. — Sapindese.
Ovaire & trois loges; embryon sans albumen.
256. — MARRONNIER. — £SCULUS Lin. (1)
Du nom donné par Pline & une espace de Chéne a fruit comestible (Quercus esculus ou
eescutus).
Fleurs polygames, irrégulidres. Calice campanulé a 8 lobes inégaux, im-
briqués, 4-8 pétales inégaux, hypogynes, dépourvus d’appendices. Etamines
68, ordinairement 7, en deux verticilles, l'un de 8, superposé aux pices
du calice, autre incomplet opposé aux pétales. Filets subulés ou fili-
formes; ovaire & 3 loges biovulées et surmonté d’un style gréle, aminci
et courbé en arritre au sommet; ovules anatropes, l'un descendant l'autre
ascendant. Fruit, capsule hérissée de pointes ou lisse et & déhiscence locul
cide, Graines 4-3 par suite d’avortement des autres ovules; ces graines
grosses, & hile trés développé. Embryon féculent, sans albumen. — Feuilles
opposées-digitées, sans stipules. Bourgeons gros, écailleux. Fleurs en
grapes terminales simples ou composées de cymes scorpioides. — Bois
blanc légerement jaunatre, sans aubier ni bois parfait distincts, homogéne,
léger, mou, rayons médullaires tres nombreux et trés fins; vaisseaux ég
lement trés nombreux et trés petits, & peu prés uniformément répartis
dans la masse, sauf qu’ils deviennent plus rares et finissent méme par man-
quer tout a fait & Pextérieur des couches annuelles, ce qui permet de dis-
linguer ces couches. Tissu fibreux homogene, fin, & parois minces, sans
parenchyme ligneux distinct. Ce bois résiste mal aux alternatives de
sécheresse et d'humidité.
Le genre #sculus, y compris les Paviers, renferme actuellement 44 es-
paces, originaires de I'Amérique du Nord, de l'Asie et de l'Europe. Ce sont
de beaux arbres d’ornement, recherchés pour leurs belles et nombreuses
furs printaniéres et leur beau feuillage. Ils ne sont pasdifficiles surla nature
‘minéralogique du sol, mais il leur faut en général une bonne terre franche
(1) Le mot cescutus venant du latin esca,aliment, devrait s‘orthographier esculies; mais
Jes auteurs latins, notamment Virgile, ont employé indifféremment les deux manitres ;
0 peut, si l'on veut, réserver esculus pour désigner les chénes & glands comeatibles
et escuslus pour le Marronnier.10 SapINpaceES,
et fraiche. Les espéces botaniques se multiplient facilement de graines
conservées en stratification pendant lhiver et mises en terre en février ou
mars en ligne et assez espacées, On repique & la fin de la 1 ou dela
2+ année pour mettre en place 4 ou 2 ans aprés, quand ils ont les dimen-
sions voulues. On multiplic par greffe en fente ou en couronne au prin-
temps les espéces peu vigoureuses, celles qui fructifient rarement, ainsi
que les variétés horticoles.
Le genre £sculus, tel qu'il est généralement compris aujourd'hui, réunit
les Marronniers ou Lsculus vrais et les Pavia, distinction qu'il n'y a plus
lieu de faire. Les principaux caractéres distinctifs des deux genres étaient
les suivants : Chez les Marronniers : pétales 8, courtement onguiculées.
étalés ou presque réfléchis; filet courbé ou arqué en arriére; fruit hé
rissé de pointes et feuilles ordinairement & 7 folioles sessiles ; tandis que
chez les Pavia le calice et lacorolle sont concolores; Ia corolle & pétales
dissemblables, dressés, les 2 supéricurs cochléariformes ou subspatulés
plus longs, recourbés en arriére, les 2 inférieurs larges, ordinairement
connivents; onglets cohérents moyennant un duvet laineux; éamines &
filet dressé ou peu décliné. Fruit non hérissé; feuilles & 8 folioles plus
ou moins longuement pétiolulées. Mais aujourd'hui que l'on connait un
plus grand nombre d'especes, ces caracteres différenticls ne son! pas
constants et il est possible de trouver tous les intermédiaires.
SECTION I. — MARRONNIERS.
1, — M. de l'Inde. — #. HIPPOCASTANUM Lin. — Clus. Hist. p. 8.
Jeon. — Lmk, III, t. 273, — Nouv. Duh. II, t. 18-14. — Belg. Hort. 1833,
t. 23. — Masclf. t. 64. — Asic et Europe S. E., 1618.
Grand arbre (voir pl. phot. n° 63), pouvant atteindre 30" et plus sur 4&
B= de circonf. (1), & cime ovoide ou obovoide touffue, & rameaux réclinés.
Ecorce chez les jeunes individus grisatre, lisse sur les rameaux et gergurée-
écailleuse chez les individus agés. Bourgeons ovoides visquenx, brun
rougedtre. — Folioles 7, sessiles, obovales, cunéiformes allongées a la base,
acuminées au sommet, longues de 10 a 30°, inégalement dentées, vertes
en dessus, plus pales en dessous avec Louffes de poils ferrugineux aux ais-
selles des nervures. Pétiole commun, long de 20 & 30; pédoncules, pédi-
celles ct calice couverts d'un tomentum velouté ferrugineux. — Fleurs odo-
rantes, d'environ 3 de diam., en thyrses ovoides dressés, la plupart
8 par ayortement; pétales ondulés pubescents, d'un heau blanc,
marqués au-dessus de Vonglet, d’une tache pourpre dans les fleurs herma-
phrodites; filets plus longs que les pétales; anthéres pubérules; style
(I) La Rev, Hort. de 1890, p. 149, cite celui désigné sous le nom de Marronnier de
Malebranche, planté par le célébre théologien vers 1663 dans Ie parc des Peres orato-
rriens, i Juilly (S.-et-Marne), quimesurait 35" de haut.,8de circonférence 4 la base, 6™A 130
du sol et 43" de diamétre de cime, soit prés de 1600 métres carrés de terrain recouvert.MARRONSIER mM
pubescent. Capsulos grosses, sphériques, en petit nombre sur chaque
thyrae, Graine { (parfois 2-3) grosse, luisante.
Cet arbre a longtemps passé pour originaire des régions élevées de I'Hi-
malaya et des plateaux de l’Asie centrale ois, jusqu’a présent, on ne I’a pas
rencontré l'état spontané, notamment le docteur Royle, dans tous ses
voyages dans I'Inde boréale, et Wallich ne lementionne pas dans son cata-
logue, tandis que Hawkins, cilé par Sibthorp, 'aurail observé dans les
moutagnes du N. de la Grace, sur le Pinde, avec tous Jes caractéres de
Vindigénat. Heildreich le croit également indigene dans les montagnes dela
Thessalie et de l'Epire. Faut-il admettre, d’aprés ces fails, que l'arbre en
question est originaire de la Gréce? mais alors, d’oit Iui vient le nom de
Marronnier d'Inde? D’aprés Loudon (Arb. v. I, p. 464), il aurait été
rapporté d’Asie en Europe vers le milieu du XVI siécle. Décrit d’abord par
Mathiole, puis par Clusius, ce dernier l'introduisit de graines vers 1881 &
Vienne, Autriche. En 1618, il fut introduit & Paris de graines recues du
Levant et planté dans le jardin, alors célébre, d'un certain Bachelier, au
Temple, et d’oit sortirent tous ceux qui, depuis cette époque, auraient été
vus ailleurs. D'aprés une autre chronique, le deuxitme Marronnier aurait
été mis en place au Jardin des Plantes de Paris en 1680, oil périt en 1767.
Une portion du tronc de cet arbre existe encore dans les collections du
Muséum (1).
Le Marronnier est aujourd'hui si répandu dans toute Europe qu'il est
méme fréquent dans les bois, oi il entre dans la composition des massifs.
Au point de vue dela lutte pour lexistence, c'est une espece bien armée:
elle se reproduit facilement de semis, son jeune plant supporte bien le
couvert et sa croissance est rapide; il repousse aussi tres hien de souche
et résiste aux plus grands froids du climat parisien, a — 28 et méme
—30 degrés. I n'y a guére que ses exigences sous le rapport du sol qui soient
une cause sérieuse son expansion naturelle ; il ne prospere bien, en effet,
que sur les terrains siliceux, frais ou substantiels; sur ceux secs, arides,
peu profonds. il décline rapidement ct redoute particuligrement ceux trop
humides ou trop compacts.
Ce n'est pas un arbre forestier et ne mérile pas de le devenir, car son bois
tres mou, léger (densité 0,470 a 0,840), ne se coupe pas net sous loutil ; il
se pourrit rapidement et bien qu'il se déforme et se gerce peu, il ne convient
(1) Drapres Alfred Sab
auteur d'une histoire de Berey,1'introduction du Murronnier
en France serait encore plus ancienne que celle dle Bachelier, elle remonterait au moins i
an 1600. Suivant cet éerivain, il aurait été planté vers cette date au Grand Chateau, remar-
quable propriété faisant alors partiedu parede Berey et occupant toutela portionde terraiit
4 partir de Conflans jusqu’s la rue Grange, au Marais. Un de ces vénérables arbres exis-
lait encore en 1872, anne oi, quoique trés vigoureux, il fut renversé par un ouragan,
écrasant dans sa chute plus de 30 barriques de vin appartenant & M. Docker-Pérdereau,
négociant en vin a Bercy. (Rev. Haft. 4873, p. 61).2 SAPINDACEES:
guére que pour faire de la volige destinée aux emballages. Comme combus-
tible il donne rapidement un coup de feu trés vif, mais peu durable et, s'il
n'est complétement sec, il brale difficilement, avec peu de flamme et sans
laisser de charbon.
Son écorce, d'aprés Davy, contient 1,8 /. de tannin; les péricarpes et les
feuilles en contiennent aussi. L’écorce et les feuilles produisent des ma-
tires tinctoriales jaunes, brunes et noire:
Suivant M. P.-H. Lepage, les fruits ou marrons contiendraient =
Bac een cere er eceeseeeeees 4%
Tissu végétal, parenchyme . . ; 8,50
Pécules ss ee eee eee + 47,50
Huile douce, saponiflable. ee eee 6,80
Glucose... eee eee eee + 7S
Gomme. ECE Ceeeeree tee 370
Substance particuliére & saveur i peine doucedtre...-... 3,70
Saponine (principe amer). . . « ere eee ees
Matiéres protéiques (albumine et caséine)... 2... 388
Matidres inorganiques.......« 4,35
Perle. wee eee ee eee 66 290
190,00
Comme on le voit, ces fruits sont assez riches en fécule et ont fait pour
cette raison l'objet de bien des tentatives industrielles, car cette fécule est
trés fine et d'une extraction facile, mais le principe amer auquel elle est
mélangée en limite ses emplois. De plus, la production de ce fruit est trop
restreinte pour alimenter une industrie et la culture de l'arbre trop peu
avantageuse. Le marron est d’ailleurs recherché du gibier et des chevres. La
pate faite avec la farine de ce fruit, grace & la saponine qu'elle contient,
mousse comme le savon et nettoie trés bien les étoffes. En Turquie et en
Allemagne il sert en médecine vétérinaire, contre la pousse des chevaux,
d'ot le nom de Chdtaigne de cheval.
Mais la véritable utilisation du Marronnier est comme arbre d’ornement,
dont tout le monde connait les grandes qualités et admire sa floraison et
sa feuillaison précoces. Il trouve sa place marquée comme arbre d’avenue,
comme arbre isolé sur les grandes pelouses et méme pour former des
massifs. Cet arbre est peu exposé aux atlaques des insectes, par conséquent
toujours trés propre. On peut seulement lui reprocher de redouter la pous-
siére des grandes villes qui améne la chute prématurée de ses feuilles, ce
qui obligera peut-étre & renoncer & sa plantation sur les boulevards pa-
risiens.
Variétes.
Par la culture le Marronnier a donné un grand nombre de variétés que voici :
a. — &. H, orispa. — Feuilles crépues, ondulées.
>. — HE. H, disseota, syn. asplenifolia. — Limbe des feuilles presque réduit aux
principales nervures .
0. — 2. H, flore pleno Iilustr., Hort. If, t. 0, — Belles fleurs blanches trés doubles
et stériles,‘MARRONNIER 3
4, — B, H, laciniata, syn. heterophylla incisa, — Feuilles plus ou moins incisées ou
découpées.
¢. — BH. nana, — Arbrisseau nain, touffu.
f. — BH, pendula. — Rameaux retombants, trés gracieux.
2. H. prascox. — Fleurs apparaissant plus t6t.
2. H. pyramidata. — Cime & branches resserrées.
2. H. serotina, — Floraison plus tardive.
2. H. vartegata. — Feuillage plus ou moins panaché de blane et de jai
Tres délicate, les feuilles se grillent facilement au soleil.
2.— M. &@ fruit turbiné. — £. TURBINATA Blum. — Rumph. Ill,
p. 198. — Rev. Hort. 1888, p. 496, f. 120-124. —£. chinensis Bnge. —
MIF. Trait. Arb. pl. col. XV f. B. — Japon et Chine.
Magnifique arbre ayant le port de I’. hippocastanum, mais plus beau,
pousses plus robustes, fauve clair, couvertes d'un tomentumcourt. Bour-
geon terminal trés gros, visqueux, pyramidal, triangulaire, ceux latéraux
roux, arrondis.— Feuilles trés grandes, atteignant jusqu’s 0"60-0"70 de lon-
gueur, dont 25 & 38 pour le pétiole commun; ce pétiole, arrondi, recouvert
d'un fomentum blanc velouté, tres doux au toucher. Folioles 7, vert assez
foncé en dessus, vert glaucescent en dessous; touffes de poils roussatres
aux aisselles des nervures trés saillantes; ces folioles irrégulitrement den-
tées. — Fleurs blanches en thyrse, comme dans I'#. hippocastanum. Fruit
turbing, aplati au sommet, obscurément trigone, non spinulé, seulement
Tecouvert de petifes verrues ferrugincuses qui le rendent chagriné; péri-
carpe épais a odeur de pain d’épice, avec cellules scléreuses. Déhiscence
s‘opérant par l’ouverture simultanée des 3 valves. Graines par1-3, 18 & 24%
de diamétre, rondes ou elliptiques, & hile blanc trés développé.
L’&. turbinata est originaire du Japon, notamment de l'ile Yéso, pres
de Hakodaté, du Nippon, dans Jes Monts de Hakoné (Maximowiez, 1861).
Ila été introduit depuis peu dans les cultures européenues (Arboretum de
Segrez) sous le nom de 4. chinensis, oi il fleurit et fructifie depuis long-
temps et oii nous avons pu l’étudier et prendre les éléments de la pl. col. XV
fig. B. Il est bien plus beau que I'#. hippocastanum, tout en étant aussi
trés rustique.
L’#. dissimilis Blum, également trouvé au Japon, est une espéce tres
yoisine du £. turbinata, probablement synonyme, mais encore fort rare
dans nos collections.
o
a,
i.
3. — M. rubicond. — . RUBICUNDA Lois. — Herb. amat. t. 367. — Fl.
d. Serr. XXI, p. 129, t. 2229-30, — 4. carnea Guimp. — Bot, Reg. t. 993.
— Pavia carnea Spach, Vég. Phan. III, p. 22. — Vulg. Marronnier
rouge. — Origine inconnue.
Arbre plus petit que le M. commun (PI. phot. n° 64) et s’en distinguant
facilement par ses ramules plus gréles, ses bourgeons plus petits et non
visqueux, son feuillage plus sombre, ses folioles 8-1, plus courtes, obovales
acuminées, plus aigdment dentées, & limbe ondulé. Panicules denses,‘ouges; axes, pédoncules et pédicelles pulvérulents; calice pourpre, 43
lobes assez profonds; pétales d'un rose vif marqués en dedans d'une tache
basillaire couleur sang ; filets roses, poilus, un peu déclinés. Capsule
obovée ou ovale-globuleuse, tris inéquilatérale, de la grosseur de celle du
M. d'Inde, et peu ou pas spinelleuse. Graines généralement plus petites.
a hile moins développé et t¢gument plus rouge.
Liorigine de cette belle espéce est inconnue; on I'a signalée seulement
en France vers 1812 et en Angleterre vers 1820. Certains pensent que c'est
un hybride entre I’.. hippocastanum et (.£. rubra, dont il tient assez
bien le milieu par ses caractéres, Ses feuilles et ses fruits le rapprochent
du premier, tandis que ses fleurs & 4 pétales le raménent vers le second.
L'#&. rubicunda est un tres bel arbre d’ornement fleurissant environ
48 jours plus'tard que le M. d'Inde, mais il n’atteint jamais les dimensions
de ce dernier. Multiplication de semis, mais les produits présentent souvent
de grandes variations par rapport au type. aussi emploie-t-on le plus souvent
la greffe sur le M. commun.
Variétés.
a, — 2. R. Watsoniana Dietr. — -#, rubicunia Lodd. Rot. Cab. t. 1242, —
carnea Wats. Dendr. Brit, t. 421. (non Guimp.) — Paria Watsoniana Spach, — Fleurs
plus foncées, corolle pourpre noirdtre: étamines un peu plus courtes que tes 2 pétales
supérieurs.
b, — B. RK. Briotii Carr. Rev. Hort. 1878, p. 370 et icon. —Obtenue, diton, de semis
du type & Trianon par Briot en 4X38. Fleurs rouge violacé, tres foneé, aver macule plus
clair, rouge orange dans les divisions supérieures: ealice. filets et styles émalement tri
colores.
¢.— 3. R. intermedia Andr. Rev. Hort. 1867, p. 346 et 1883, p. 208. — D'abont
observée en 1X07, par M. E. André, chez M. Scipion Corhet, pépiniériste & Suisne et
provenant d'un semis d°4i, rubicunda fail vers 1813; ensuite un 2 individu au Pare
Monceau, provenant de cher M. Chateau, & Beaugé (Maine-et-Loire). Forme une belle téle
arrondie plus allongée que dans le type. Ramifications des thyrses vertes et roses. Jeunes
fleurs blanches & l'intérieur, hordées de rose saumonné avec tine large tache jaune d'or
vif au centre des pétales supérieurs: lextérieur est striolé et maculé de points rouges.
planduleux.
48. R. versicolor Carr. Rev. Hort. 1874, p. 336, ne nous paralt pas différer du.
R.intermedia André: il a aussi des fleurs roses, d'autres earnées et d'autres presse
blanches, avec rachis courtement villewx, rougedtre.
a, — 3. R. pyramidalis Briot. Rev. Hort, 4882, p. 362, — Branches trés rappro-
chées, relativement courtes et trés ténues. Fleurs rouge vineux, peu foncé. Obtenue par
M. Bertin, horticulteur & Versailles.
¢. — &. RB. foliis varlegatis Hort. — Feuilles diversement teintées de blane et de
jaune.
Citons enfin les variétés nana, tortuosa et heterophylla, dont le nom indique le prin-
cipal caractere.
SECTION I. — PAVIERS.
4. — M. glabre. — £. GLABRA Wild. — Gray, Gen. t. 176. — Koch,
Dendr. I. p. 608. — .#, pallida Willd. — Bot. Reg. 24, t. 81. — A. lu-MARROXSIER U3
cida Hort. (non Spach). — Pavia Ohioensis Michx. f. Hist. Arb. Am. II,
1.29. — P. glabra Spach, Vég. Phan. III, p. 28. — P. pallida Spach.
in. loc cit. p, 22. — Etats-Unis, 1821.
Petit arbre de 818" sur 1™& 1"80 de circonf., & cime ovale, pyramidale,
tres touffue; jeunes ramules gris-clair; écorce du trone lisse. Bourgeons
secs. roux, écailles du terminal & sommet libre. cuspidé. Feuilles ordinai-
rement 5 folioles, courtement pétiolulées, elliptiques-lancéolées, bordéex
de grosses dents ou crans peu profonds, finement dentées, longuement acu-
minées au sommet, cunéiformes & la base, longues de 12-45%, larges de
3 a 8, légerement pubescentes dans le jeune age, glabres a l'état adulle,
sauf quelques touffes de poils grisatres aux aissclles des nervures, vert
foneé én dessus, pales en dessous. Pétiole commun teinté de rose & l’au-
tomne, 1248, finement strié, glabre. Panicules 18-18°.
pyramidales ou oblongues ; axe, pédoncules, pédicclles et
lents; calice jaune verdatre, tubuleux, campanulé. Pétales 4, jaune pale,
les supérieurs panachés de pourpre en dessus, les inférieurs légerement
lavés de rouge au-dessus de l'onglet; filets poilus descendants; capsule
obovée ou ovale globuleuse, spinelleuse, 2-3 fois plus petite que celles du
M. d'Inde. — Habite 1'0. des monts Alléghanys, In Pensylvanie ot Ie N. de
lAlabama, Tres décoratif par son port et son feuillage.
5. — M. jaune. — £. FLAVA Ait. — Desf. Hist. Arb. I. p. 383. — Wats.
Dendr. Brit, II, t. 163. — Lodd. Bot. Cab. t. 1280. — .. octandra Marsh.
— £. lutea Wang. — Koch, Dendr. I, 50: neglecta Linill.
Bot. Reg. 12. t. 1009. — Pavia flava Moench. — Spach, Vég. Phan. III,
p. 28. — P. lutea Link. Dict. V, 1. 94. — Nouv. Duh. IIT, t. 38. — Michx,
Hist. Arb. Am. Ill, t. 44. — P. neglecta Don. Mill. Dict. — Spach, loc.
cit. IL, p. 24. — Etats-Unis, 1764.
Arbre pouvant atteindre dans son pays 48 & 28" de haut, sur 4™80 & 270
de circonf. (Sargent), mais dans nos cultures il dépasse rarement la moi
de ces dimensions (v. pl. phot. n* 63). Trone lisse, grisatre; cime arrond
tres touffue. Rameaux gris clair. Bourgeons roussatres, pointus. Folioles
3, netlement péliolulées, lancéolées-oblongues, 18 & 20° de long, larges
de 4-6, longuement acuminées, rétrécies & In base, pubescentes-grisdtres
en dessous, les jeunes cotonneuses, pulvérulentes, ainsi que les pétiolules,
Pétiole commun trés long, 18 428°", Panicules longues de 12 & 18,
denses ; calice long, tres évasé au sommet, jaune verdatre, d'environ deux
tiers plus court que la corolle; pétales 4, jaune pale, veinés de rouge en
dessus. velus, un peu visqueux, les 2 extéricurs plus courts, & onglet plus
long que le calice et s'épanouissant en une lame ovale ; les 2 intérieurs a
onglet étroit, saillants hors des pétales extérieurs ct se terminant par des
lames assez petites, conniventes. Etamines ordinairement 7, plus courtes
que la corolle: filets dressés, velus, Capsule brun-verdatre, ovale ellipsoide,
lisse ou avec quelques rares pointes. Graines 23, arrondies.16 ‘SAPINDACERS
Croit dans les contrées les plus septentrionales de la Caroline, dans les
monts Alléghanys, en Pensylvanie, dans la vallée de ’'Ohio, ete. Introduit
en Europe vers 1764, il est aujourd'hui tres répandu dans les pares, oi il
produit le plus bel effet. Il est tres exposé a étre attaqué par le gui. On le
greffe ordinairement sur le Marronnier d'Inde.
Variétes.
4. — 2. F. purpurascens Gray. — £. hybrida DC. — . discolor Pursh. —
Bot. Reg. t. 310. — P. discolor Poir. — Spach, loc. eit. p. 28. — 2. Pavia discolor
Torr. et Gray. — Differe du type par ses fleurs rouge jaundtre; calice powerpre ou pur-
pureacent; pélales lavés de jaune et de pourpre livide; jeunes pousses glabres et folioles
moins tomenteuses, plus glauques, plus petites Rachis moins longs, plus gréles.
0. — . F, livida Spach. — Pétales lavés de jaune, de rouge et de violet, veinés de
pourpre et un peu plus grands que ceux de la variété précédente.
¢. — &. F. mutabilis Spach. — Pétales d’abord jaune lavé de rouge, puis violet li-
vide; n'est qu'une légere variation des deux variétés précédentes.
4. — ZF. coriacea Hort. — Arbre moins vigoureux; feuilles plus petites et moins
pubescentes.
6, —M. Pavier. — #. PAVIA Lin. et Willd. —Guimp. Fr. H. t. 21, —
Lodd. Bot. Cab. t. 1287. — Koch, Dendr. 1, p. 310. — P. rubra Link.
Eney. t. 273. — P. octandra Mill. — P. Michauccii et Willdenowiana
Spach, Vég. Phan. III, p. 30-82, ett.18.— Vulg. Pavier rouge, — N. de
V'Amérique.
Petit arbre de 8-6", & cime arrondie, déprimée, presque en parasol.
Pousses pubescentes, puis lisses, gris clair. Feuilles beaucoup plus petites
que dans '£. flava, 23-30% au lieu de 40-43. Folioles 8, lancéolées ou lan-
eéolées-obovales, pétiolulées, longues de 12-48", larges de 5-6, luisantes,
vert foneé en dessus, priles en dessous, fortement tomenteuses, pubes-
centes dans le jeune age, & l'état adulte, touffes de poils rouilleux & l'ais-
selle des nervures, irréguligrement dentées ; pétioles, pédoncules et jeunes
pousses rouges ou rougeatres, couverts d'un velouté subferrugineux. Pani-
cules 10-20°, laches. Pédicelles presque aussi longs que le calice. Fleurs
pourpre noirdtre. Pétales latéraux & lame elliptique un peu plus courte
que 'onglet, couverts, ainsi que les inférieurs, de nombreux poils rouge
pourpre ; filets velus inférieurement; capsule petite, subglobuleuse; graine
& hile peu développé; sillon bien marqué. Tres ornemental; fleurit environ
18 jours plus tard que I’. flava.
Variétes.
4. — BE. P. atropurpurea Spach, lor. cit. p. 20. — H. P. v. sublaciniata Wats.
Dendr. Brit. t. 420. — Arbrisseau & branches pendantes, faibles. Pétioles glabres, rou-
Gedtres. Feuilles lancéolées pointues, profondément dentelées ou incisdes-dentées, lui-
santes en dessus, vert jaundtre en dessous, glabres aux deux faces. Calice rouge foncés
corolle pourpre-noiratre.
2, — BP. argata Lindl. Bot. Reg. 1. 993. — Pavia Lindleyana Spach. —Feuilles