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‘TAUX DES COTISATIONS ‘pour 1989 Membres bienaiteuty -onnecen 360 francs (aver service gratuit de Ja Revue d Membres situlaires Membres sudian's 80 francs jusqu'd 26 ans 120 francs Libetor es tite de paiement au nom de: SOCIETE FRANCAISE D'EGYPTOLOGIE CCP: PARIS 2093 33 8 SOCIETE FRANCAISE D'EGYPTOLOGIE if COLLEGE DF FRANCE Mi Pace Marceln-Bertheot, 75231 Par Cede 05 COMPOSITION DU BUREAU Pritt M. Jain Vecouter Vice Prsdents.... RP. du Bourget 1M, Jean-Philippe Laver rion ‘Mm Clande Abts Secrtie ‘Me Lie Pa Comreqjondace diaseative et Balletin: Caine gypoigi, Cor de Marca ero, 75338 Pars Cedex (8, Coreqandance Hacer: ‘Sick angie Sypeloie: me Campos de Chiqus Post: N° 2093-335, Pars Compte ncae: Crit Agsicole, qu de le Rupe, 7556, Cedex 12 REVUE DEGYPTOLOGIE Dice IM, Jean Vescotter, Membre densi Secale rdacon: ‘M.Olver Ped Careqondancescentgue Cabinet déppteiogs, Cole de Frame ‘Macsin Berl, 35231 Pris Coen 05, ‘es arises pubs da eB aengagent qe a rms astcur i, © Soci Francaise CEspptclonie BULLETIN DE LA SOCIETE FRANCAISE D'EGYPTOLOGIE REUNIONS TRIMESTRIELLES COMMUNICATIONS ARCHEOLOGIQUES Ne 112 Juin Assemblée ordinaire du 11 juin 1988... Nouveaux membres ri Georges Posener (1906-1988) Communications 1. Mme Syvie Cauvile: Les mystéres d’Osiris & Dendera- Interpréiation des chapelesosianaes 2M, Garas Cast: Les mins de ane paraonigs Gebol el Zeit 3 u ASSEMBLE ORDINAIRE. DE LA SOCIETE FRANCAISE D'EGYPTOLOGIE 11 juin 1988 Assemblée ses rune 16 heures, sous la présidence du R. P. du Bourgust, vice-prsident, qui a prisenté d TAssemblee et aux rateus les excuses de M. Jean Vercoutter, président de la Socitié Frangase € Epyptologe, empehé dusister la reunion, Comte rend dela précédente Assemblée ordinate ‘Mo Liliane Pala, seertire, donne lecture du procés-verbal de la préeidente Assemblée ordinaire da 16 avil 1988 (BSFE 111), aueune observation west formule Membres excuses ‘Mme Marie Noe Acquaviva, M. Paul Barguet, Mm Madeleine Belion, Me" Jacqusine Beilin, Mm Frangoise de Cenival, M* Marie-Chare Cuvier, M. Jean Claude Degardin, Mm Vera Droste IM, Didier Hagenmiler, M. Matthieu Heerma van Voss, M. Thomas Harry James, M. Jean-Marie Kruchlen, M. André Laronde, M®™ ‘Anne-Marie Margaine, M. Jean Murat, Me Suzanne Rats, M. Pierre Robine, M. André Rediee, M. Daniel Soulié, M. Maurice Stracmans, M™ Anne-Marie Uribe, Nowresux membres IM. Bernard Bacholot, M™ Patricia Bourbié, M. Michel Dugardin, M. Jean-Yves Gadsl, M% Corysands Gauthereau-Carcin, M™ ‘Agnés Montés, M** Enrchetta Leospo, M_ Richued Lejeune, Mm Frangoise Morice, M. Hervé George, M=™= Martine Ruello, Mo Janine Zeitouni [Nous avons appris que le professeur Jean Leclant vient ore eve au grade ofcie de Forde de lu Republigue & Egypte, TAUX DES COTISATIONS pour 1989 ‘Membres benfateurs 360 francs (avce service gratuit de la Revue d'Fgyptologie) Membres ttuaies 120 francs Membres étudiants 0 Francs ‘Gasgu'é 26 ans) Lele Is sitres de paiement au nom de SOCIETE FRANCAISE D'EGYPTOLOGIE CCP Paris 2098335 ‘Georges Pasener (1906-1988) Georges Posener, e «grand maitre» incontesté de Fégypiologi, ‘est étint le 15 mai 1988, Sans doute aura lueméme dénonet ‘Pusage dun 1 supelatif,peut-Stre moins parce ul sen serait sent indigne, que parce quil hi aurait semble vulgaire. En effet, la istinetion et la modestieformaient en Tui un tout inséparable, Aves lu mort de Georges Posenee nous {46 rave plus iste reprsen tant d'une tradition égyprologique, laquelle, tout en étant ike & "ésole de Berlin, aspira 3/un nouvel déal normatif dans le eadre de 1a préison philologiqus, egisant Tart de Pdition, de la traduction (du commentaire fondé. Toutes les grandes ditions éxypiologiques ‘sont devables de ct il; les trois tomes des «Ostracaltéraires, finsi que Iss publications de «YEnseignement Loyalisten et du ‘Papyrus Vandier» se rangent dignement parmi calls-i. La posi tion eminente de Georges Posener,incontestet, tui cuvet dans la ptr Sovigine de cette tradition: les portes des académics des sciences 4 Gttingen et Munchen, ainsi que de Mastitut Archéolo- sigue Allemand; Puniversié de Heidelberg lui ft Thonncur d'un ‘edocteur honors causa» et TAcadémie Anglaise le nomma «membre correspondants, Georges Posenee incarnait Tidéal de la pileloie xyplieane. Tout comme les jeunes éeyptologues da monde enter i ya 604 80 ans, allaent en plerinage & Berlin, ma yénération se mit fen route pour Paris. Et pourtant, ni Georges Posener ni ses maitres Alexandre Moret st Gustave Lefebvre alavaient fait leurs études & Berlin, L'école frangaise menait au contraize une lute acbarnge conre les enseigne ments de alésole de Berlin», L'évenement décisfn'eut Tew qu’en 1028, quand G. Lefebere, venant Iuiméme de la philologe greaqus, ‘obtnt Te post de directeur études 4 I'Beole Patique des Hautes tudes et imposs Ia rigueur de la méthode philologique & 'Saypto: 4 logic parsinne. Mais c'est surtout en Egypte que Georges Posener ‘acquit les fondements de cette tradition, notamment cours de son apprentisage cn archologie et dans la fréquentation du. muse Aapprentisage qu'il accomplit en collaboration avec les multres du miter de Tépoque, Crest ce cercle «amis et de collgues, Posene, ‘Gkre, Vandier, Malinine, eré& en Egypte avant ls guerse, qui fit do Paris le ceatre international de TEgyplogie aprés 1645: Les ouvra {ges qui furentbientOcpublis & Paris dominérent le rested monde xyplologique par leurs nouvelles normes de. perfection, comme YFavaient fut tes publications de Téoole de Berlin une ou deux sénéravions plus tt. Georges Posener muquit& Paris, le deuxiéme fils de parents ji ruses Il purtagea son enfunce entte Paris el Sant Petstsbourg. dans lune maison riche en livres et en compagnie de son fre aine ‘Vladimir Posner, uieméme lecteur insatiable, qu devnt plus tard un ‘ecrivain renommé. (Léstion allemande dun de ses lives monte som portrait, dessiné par son frére Georges). Georges Posenet par vin &egyptologie par Vintermédiive de Vhisoire et de la gsogra ‘hie, matiée dans lesquelles i obtnt sa Ticence en 1928 I acheva ss tudes § TEPHE en [933 avec une che sur eLa prendre domina- ‘on pense en Egypte» (purue en 1936). De 1931 4 1939 il sgjourna en Egypte comme pensionnaire de TIFAO et en tant gue Charg’ de mmission si Dei el Medine, oil entrerit I publication des ostraca liwéraires. I pass les années de la gucrre i Paris avee une bourse du ‘CNRS, mais, Gant irate, fur contrint de vive dens la clandes- Unité pendant occupation allemande. It parte de la Résistance et ‘rit une part és active dans insurrection pasienne en 164, Des actualités de Tpoque, dit-on, le monteet, mirailletie en main, a ‘te d'un groupe de résistants, Aussitht apres la guerre, en 1945, il obtnt la sucession du poste de directeur d'études ii MEcole Praique des Hautes Etudes, 4 section (philologie et histoire. La philologie et Thistoire: es deux ‘concepts dénotentprécisément le caractveindividel de son ceuvre fut Phistorien parmi es prands philalogues de sa discipline. Ul resta file aux madres de sa licence — histoire et la géographie — pendant toute sa vie. Pour la géographie, i put dure Wabondan- tes données topographiques et hstoriques par Tétude des textes, s Semvottement,nidigés dans une evitute hiratique ts dificil ‘shiver e contenant des cetaines de noms de ville, pays, tribus ct de princes Gtrangers, en particulise du Proche-Orient et de kt Nubie a Tépoque du Moyen Empire. Pour Uhistoire, i sut analyser lu lratuce de fagon a en dégager une comprthension hisiorique jnsque ld unique par si préesion catézorique et interprtatve. [Libistoie doit Gre vue ict dans un contest its large, comprenant partculigrement Taspest soci, Ia vie quotdienne et la mentait Individuelle de la civilisation, autrement dit: la méthode forissinie se Vavant-guerre. ‘La premiere domination pers en Egypte» (1936) est éeslement, dans le sens le plus strict, une ceuvre historique. Elle reprisente toujours, sprés plus de Sans, un ouvrage de référence pour ett Spouue la pride de Camabyse & Artaxerats (525-450) —qui yest, analysée pour la premigre fois et qui y trouve, grice a Petude de rnombreut textes souvent trés dispersis ou publits de fagon incom ple, une toute nouvelle interprtation. Cest ainsi que Cambyse sy Fuel, 4 Fencontre dHéradote qui lui préte un earaciére des phis, siolents, comme un souverain ayant adoitement continut lx poli= Tique des ros indigénes, Cet ouvrage est devenu, en raison de son ude remarquablement complete de la documentation et du carac- ‘re miticuleun de son analyse, un moddle Ju genre. Les deux fouvrages dans lesquels Georges Poscner expose une nouvelle percep= tion «une réalite complexe avec les méthodes du philologue furent pbs en 1956: Litsérarare ex poluigu, et en 1960: De fa divine ‘haraon Isat de minees volumes ayant cependantrevolutionné ls recherche dans les domaines concernés ‘cLttérature et politique» est un lite novateur& tro égards: t inaugure, par la transformation des textes hitéraies du Moyen [Empire en sources parlantes, une nouvelle perception de este poque: it dmontce dans quelle mesute méme ls textes litraires, cn Faypte, eefltent ls tensions politiques et sociales, ainsi que Ks models d'actions de leur temps et, finalement, il fait preuve d'une {argumentation si exemplaie, notamment en ce qui concerne Is imithode, qui pout re considéré comme une contribution classique {la sociologie de la ftéature, bien avant que cette orientation ne Soit devenue en vogue. Il trate du rile dela fiérature dans ta 6 situation historique de la 12% dynastic, qu, a site de Feffonde- rent de Teta cntralisé et de Vexpérience d'autres formes de gouver rnement, désire rablr Tidée pharaonique dans ‘outs son ampleur Uhocratique et qui doit désormais, ld od elle « perdu st. vali reevurir d de nouveaux procédés rhétoriques ef litmus. Dans Vouvrage «De la divinité du pharaon», Georges Posener défi, partir du méme point de vue, ls clichés égyprologiques de longue ate concernant ln pritendue divinité du roi, Les textes avaient Jusque la & choise apis des ritéres trop restreins et interprets ‘top Ttéraement, sans prendre en consideration ni le contexte i situation de communication. Chague texte appurtient & un genre littérare et assume dans le cadre de celui une fonction bien defini ‘égissan le sens, la forme, le tye, ce qui y est exprimé ou passé sous sikece et ce qu y est sousentendu. Tout ce qui trite des dieus ne feléve pas nécessement de la théologie, de méme que tout ee qu ‘mentionne le roi ne reve pas nécesairement de Tideologie royale {La divinité du pharson fait objet Tun rte ql prend on charge et ily a une ies grande difference selon qu'un texte appartient & ce contexte dramatique ou non. Il rest pas possible de dégager un portrait authentique dune réalié vécue & base de proclamations ofl. L'abondance des textes les plus varis que Georges Pose rer a runs rv une reali beaucoup plus complexe, duns laquelle de nombreuses contradictions deviennent Evidentes, Tout comme sLitteratute et politique» a révolutionné Ia sociologie de la Iittérae ture, «De la divnite du pharaon» a révelutionné Thisoire des religions. La découverte 1a plus significative de ext ouvrage et probablement celle def structure symbolique du sacré ct ds pall lisme entre les roi, les statues divines et les animau sacrés. Les lieux sont caractrisés par un adédoublement de stucture interne = sont des puissancesIointaines et cachées, dont les sctions sont Pourtant perceptibles au niveau de lu réalié visible, Ce qui fait ‘faut au roi pour attcindre une divinité complete, c'est surtout transcendanee et la qulié du cache. Hest put earaoterise par une ‘disjonction fonetionelleyétrangtre au monde des deux entre Fins tution monarchique, qui elle seule possée le caracire divin, et ss porteurs epeovisoires et rmplagables» Les deux ouvrages tEmojgnent non seulement dune eonraissance z aussi approfondie que complete des sources, mais sont également fonds sur une matrse exemplate des théorics, méthodes et sul tats d'autres disciplines, ullisos sans ostentation. Avec une dseré- tion tes personnelle, Georges Posener juste ses theses sans aucune ambition dans le domaine de ta théorc,présentant Tévidene iti= table des sourees qui sut faire parler d'une maniére jusque 1a De 1952 4 1953 Georges Posenerenseigna aux Ftats-Unis en tant ‘que professeur charge de cours & Brown University, Providence. En 1961, il occupa la chaie fameuse de Jean Frangois Champollon, sucoidant ainsi au chanoine Etienne Drioton désbdé en 1960. Les- pit ertique du College de Prance, fonde on 1530 par Francois ‘comme institution rivale de a Sorboane, fut incarné par Georges Posener d'une manive paticulirement comvaincante. 1 fut Penner de tovte vulgate sanctiiée par Ja tradition ne eonsstam. qu'en ‘ich, généralités adoptés automatiquerent. Chacun de ses livres ‘ontribua a «algnationy de la. perception conventionnele de [Egypte (Victor Schklovski, qui forgea le concept de Tosiranénie, fut un ami de son fréfe) avec Fappui de fits inconnus, cublés ou tout simplement négligés. Citons comme seul exemple le papyrus Vanier qui Tia abondance de surprises brillumment déduites, par Georges Posener dans le chef-d'auvre que représente son éi- tion, Latiude ertique de Georges Posener face a la tration le [poussa& prendre les Sgypienseurcmmes, ainsi que Ts aspects de I Fealté historique notoirement élimins des sources oils comme Point de depar, Il neiait pas attaché & cette tendance glorficatrce repandus parm les égyplologues et qui, au Fond, ne fit qu’stendre cette idologie officielle & la perception académique de VEgypre. 1 Su gatderen Yue ee qui avait été supprime, mis sous sence ou sous ‘entendu, une capacitécaracténsant ailleurs sa facon Wapprocher VPEgypte ancienne, car il possédait une conseience exceptionnelle des Tgcunes. Cast vaut non seulement pour les lacunes du syseme — «égyptin n'a pas de mot pour la laideur physique», dil ne fois fe passant —, mais aussi pour ls lacunes fortuites de ce qui a &e préservé. Qui ne suit évaluer Templeur de ce qui a ét perdu, ne ‘pourra pas non plus inerprétercorrectement le préservé. Car chaque fete de comprehension impligue une conclusion ¢ slema, et seul 5 ‘elu! qui suit Soouter ee «silence» échappe — servons-nous du bon mot de K.A. Kitchen — ai Ferreur de confondre «absence of cvidence» pour wevidence of absence Laccomplissement de Georges Posener comme enseignant se laisse décrite par ce qu'il ort luiméme a ce sujet A propos de Vandier: rel, Enfant des puissinces célestes, il les approchait couramment {comme on peut sen rendre compte en examinant Is bastelifs qui eorent les murs. des temples ot sur lesquels le roi est toujours, représeté en compagnie des dieux. Dans es conditions, i ne fliait, n [is sonner si les textes Il attibusient un pouvoir quasi-miracns leux. On y it, par exemple, ss paroles adressées un pharaon: «Tu ‘est parila dieu Ré dans fout ce que t fais; ce que ton cwar sire Surgit. Sila nuit tu eongois un désir, 4 Taube vite ise wale, Nows avons observé quuntité Ue tes prodies..» 1 va de soi que je ne croyais pas moi-mme a la nature surmatu- relle du pharaon, nia som pouvoir surhumain. Mais (ais con: vaineu que les Egyptins en étaient persuades Quand on a des idées arétées semblables, on va inévtablement audevant de nombreuses surpriss, Dans la conférence que je me propose de vous faire, essierai de vous prlsentr IEgypie que ji déouvere, une image bien dif eae de Vimage conventionelle qui est généralementacmise "Nous procéerons par ondre et purlrons, pour commence, dela sort e des mots Les fanérailles sont souvent repésontées dans ls tombes. On y voit des pleureuses qu se lamentent en lvant les bras sur latte, On lit es paroles que prononcent les proches du dunt en le pleurant ar exemple is disent: «Cela qui aimaitallonger les james pour marcher est ote, emmaillots, entrave ‘ow «Cel qui simait enivrer est maintenant dans la err a iL 'y 8 pas dea.» Soit dit en passant, Pabsence d'eau dans Pautre-monde préaecupait, beaucoup les Egyptins. Ils en pariet souvent. Le manque dea ait pas seul es inguigter. Les proches du defuntdisaent auss: wallet parvenu dans Ia terre eter et ds tndbres oi i n'y 2 pas de lumiére» La maison de ceux qui sont a Toosident (Cest-i-die dans autre mond), ele est profonde et obscure. Hy ai port fengire; pas de lumiére pout late...» Tout cela saccorde fort mal uvec les es rogues, Des banquets Fnérairs avaient lew dans ls crops, et cette ‘ceasion les orgunisateurs fusaiemt venir des chanteurs souvent aveugles qui psalmodiient des complaintes en s'aecompagnant sur une harpe. Crest que nous appelons ks «chants du. harpiste 2 CCerains de ces chants étaient si apprécits quis ont 6 reeopis sur Papyrus. L'un deux nous est parvenu; om fe it sur le P. Haris 00 ‘du Brsh Museum il provint de la tombe d'un roi Antet. En voici quelques extras: «Fava entendu les paroles des sages Imholep et Hardédef, dont les sentences sont rcitées partout ‘Que soat devenies leurs tombes?™ [eurs murs so sont eflondrés, Leu emplacement» dispar Comme sil w'avait jamais exist Personne ne revient deli (otis sont pats), Pour dice quelle est leur condition, Pour dite ques sont leurs besoins| Pour ealmer nos eeu Jus’ ce que nous allions i ois sen sont als» “Alors suis ton ceur tant que tu vs Mess de la myzzhe sur ta Rovets des habits de in fin, (ins totehuiledigne des deux.» ‘Les lamentations ne sauvent pas Phomme de la oss, Frais a ft sans te ase, Vois, personne ne peut emporter soe biens vse i, Vois, personne n'en revient de ceux qui sont ps ‘Voit qui est bien diféent de ce que je penis mes débats. i on veut savoir ce que ls Eayptions pensaient de la mor, om s reporter abord a un passage des Maximes «'Any qui datent du Nowwel Empire et qui lgurent presque en enier dans le Papyrus Boag TV «du Musée du Cait, & quoi Sajoutent quelaues copies purtilles. On yi “aN dis pass Je suis top jeune pour que la mort me avisse ‘Alors que tu ne connais pas Theure deta mor. ‘La mort vient, elle vole Fentint, celui qui est encore dans le giron de sa mére ‘Comme eel qu est veux.» On i surtout la stle de la dame Taimbotep qui date de Epoque Ptolmaigue et porte le n° 147 au British Museum, Fn ‘oie la traduction d'un extrait ‘Quanta lu mort, son nom est viens!» Tous ceux qu'elle upplle ‘iennent tout asi & elle, Leuts curs eras par Tamgoisse gull inspite. Personne ne Ia Voi, ni deus ns hones, Poartant grands et petits sont dans sa main Personae ne protege ss proches de sa pene Elle arrache le fils sa mv, “Tous sont eeayés etl supplient, Mais elle ne pre Corelle & personne.» Sls Feyptiens pouvaient concevoie sous un jour aussi sombre la mort, Faure monde et Vexistence posthume, — on se demande ‘uals ides noies ils pouvaient noutrir concernant les mors. ‘Cest ce que nous allons examiner maintenant. Premiére consats tion; Les Eayptions extimaient qu'il fllait se méfer des mors. Us aient invisibes. Comme le dit un texte, le urea «vient dans Tobscurite et entre furtivement». On Te soupgoane de nourrir de ‘mauvaises intentions Voice qu'on lit son sujet dans es Maximes Any, que je viens de citer & propos de la mort. Le mot ordinaire vt défunt» y eat remplict par un vocuble pis teleyé et respec uous qui est rend habitude par eespet». Je vous traduis Ie passage qui nous interese: wApaise Fest, fas ce qu'il aime, [Abstenstoi de ce qui tu rpugne, (Que tu soispréseré de ses nombreux metas, (Car tout ravage vient de lu Bate emmenée du champ? (Cet ui qui fit parce chose. (Déits sur Fae aux champs? Cet esprit, dion encore “Tempéte dans la maison? Cours désunis? “Tout cla est de son fui.» Les monts depourvus de sépolture et condanés a erer pa le monde, inquiétaient, i va de so, les vivanls, On redoutait ceux qui ont pas été enseelis selon Fes gles, ceux muss dont le tombe GE détrut. Lexistence un eaterrement convenable ne supprimat as la mellance. Les possesseurs de tombes étaient également craindee Mest question dans un texte de Tame mauvuse sortie du ‘ombeau>. Dans un autre texe, un mort malintentionné ext menacé ‘Savoir sa sputure trate Hen avait done une et elle etait intact (Ceat bien tout mor, quel qu'il soit, qui insprat ta diane, Ce rv8iait pas ha errr, suns doute. On le voit bien quand on constate {que Tappa du gain peut faire passer outre a respect di au defunt Le pillage des tomes mat pus rare. Les sépullures des pharaons ‘mchappaient pas au vandalisme, Pluseurs pupyrus conservent ks minutes des procis au cours desquels Zaient jugs les voleurs qu siaient introduits dans des tombes royales de la néeropele thé bine Les textes magiques reprisenient une source priieuse de ren- seignements pour connate les ides courantes que les Eayptiens 36 faisaientrouchant les movts Cet textes coniennent ines souvent des numiérations des éres dangereus qui menacent les hommes et que la mogie sera neutralise. I yest cowstamment question des mors, ‘On y lit par exemple des formules destinées& doigner «tout mort, toute mort, tout ennem homme, toute ennemi frame gui fruit du mal d un tel fs d'une tele». Ailleus il est dit: eRecule, enemi, adversaie, mort, morte, ete. qui fut souffir un tel Bs une tele ‘Tu as dit que tu porteras un coup sur sa tte pour foreer Penis dans son crine..». Ou encore! «Tu (em ira, mort gui Dat dans a temp qui fit que les yeux soiem ers, qui fat boiter, qui ord es doigis.» ‘On pourrait continver longtemps & citer des textes de ce genre {ans lsquel i es toujours question des mors, Les savas ont la chance de posseder quelques lettres adresées sux morts par leurs proches qui leur ont survéc. slur derandent ke plus souvent de les adr et de les protéger. Mais dans certains de es letires les survivams se plaignent de leurs parents répasis les accusent de leur muir. 1 existe plusieurs copies du décret d'Amon en faveur de ta Is princese Neskhons défunte, Legros du texte est consicré au ben- {ure de-eete grande dame, Mais il content aussi de nombres clauses prévoyant que lt morte ne causera aucun prijudice 4 son rmaricvivant et a son entourage Le Musee de Leyée possile an papyrus qui date de la XIX¢ éynasie et contient une lettre qu'un veuf a adresie & st ferme <éfunte- Iu reproche de le mette dans un rst Eat alors quill fait Beaucoup de bien. Il Enuméze longvement toutes le bores factions quill a aecompies pour elle, A lt fin il Ia’ menace de lu inenter un procs Si les missives portées au cimetire ou les adres donnés par le dieu ne produisiint pus Fett voula, si les mors comtinaient & fire preuve de malvellanee es Fayptiens nhésitaient pas recount faux moyens les plus énersiques qv'oiait kt magie pour rendre inoffensis les morts dangereu. Le procédé fe plus couramment employé était Feavodtement. It consiste confécionner une figurine qui représents un prisomnice, hhomme agenouilé les bras igs aux coudes dotriére te dos. Oa, fabrique ces poupses en pert alte on ease) en bois, en ars \Thabitue crue. Les figurines en terre sont de fin les ps nombreu ses, On en faishit pls encore en cite, mals c'est bien rave qual les ‘ont subsisté puixqu’elles étaient destinées & sire ries, Quand la statuete Sait fabriqute il agit de identifier ace la personne & laquelle on voulait nuire. Le moyen Te plus courant dans MEypte ancienne consistit& Gerte le nom de Tennemi sur la poupée ainsi {que st qualité. On voit ainsi que es ennemis étaient le plus souvent des morts. Une fois la figurine préte, tout le mal qu'on faisait & image Cait censé se répercuter sur Findividu qurelle representa ‘Cette technique de Fenvodtement semployait dans bien des civil tions. Elle tit en usage chez nous au Moyen Age et se pratique encore de nos jours. Les magiciens modernes appellent une statuette de ce genre une dagvde, mot que les dctionnaresignorent. Je peux vous donner Fadresse cum libraire paren spécilisé dans Te lives ‘Foeculigme qui se ehatge, moyeanant finance, envoder qui gue c= soit ma dit que cela demandait un gros effort mental et le Fatigue Pour en revenir & MEgypte ancienne et aux morts envoatés, ta 6 ‘uestion se pose de suvoir qui étaient ees mort et pourque’ on les ‘rata ainsi, Pour un groupe de figurines gi datent de la > Péiole Intermédiair et proviennent des Tolls amérieaines de Lisht, es rossle de repondre ces questions. On peut le faite pares qu'une expression particule introdut le nom de ln personne vise Cette expression indique qu'il agit de eriminels, Bans leur exe, Te rite ‘agique sert 4 prolonger la peine judicaie au deli du teépas Jes condamnés; elle set aussi noutrlser des étes reconnus comme angzous et priposts 2 mare qh sent sty treo Dans ta és grande majorité des cas rien ne permet de divider Pourquoi les Egypriens redoutaient certains morts a point de le faire subir Tenvowitement. Le champ est ouvert toutes les hypoth $s et on ne dispose d'aucun moyen pou fare le choie La varété des explcations possibles ext qussiment innombrable Mentionnons, par exemple, le superstitions largement repanduss touchant Jes personnes qui séeurtet dela norme pat leur physique ‘ou leur temperament et qui sont, en Eaypie, es «typhoniens, is hommes rouges, les natures soitaies, ete Rappelons aussi le sméfance § égard de ceux qui ont trouvé une in tagigue,y compris los bienbeuceux noyés. Ces dernirs seromt besa Tépoque tardive tout en tant nommés pari ts étees maléiques. Ala Droteetion des vivant, wjoutait la sauveparde des mors et de feu intéréts. La paix ae régnait pas dans ta nécropole et ses habitants sevaientéte défendus ls uns contre les autres Hest sigifcali de ‘trouver es plus anciennes attesations de Fenvodtement das is textes funéraies, le brs des vases rouges dans les Tees. dev Pyramides et Venterrement des figurines de prisonniers dans les CCofin Tents este une desnigre question toushant ces figurines. On se demande qui étaient les gens qui fabriquaient lex poupses et se livenient sur eles au rite magique. Deus possibltés sont envi 42t, Dune part, des individus ayant des comptes réeer avec leurs fzemis personnels. D’autze part, des groupes dommes plus ou ‘moins importants, ayant un intrét comin a faire subieVexorisne 4 certains aires morts ou ils. Si on én juge daprés le matériel conn, la deuxieme eatégorie est de loin a plus nombreuse Len " tement de personnes iolées est attest mais i est és rare. Le ps souvent ke sortlége vise des groupes ui inguitent apparemment li Collectivité, Ft on consate que dans la grande majorié des eas i ‘agit de mors [apis les exemples puss en revue, on voit que les Byyptiens se iméfaient des mort, ils se méfiaient de tous les mors ques quis Sovent, on Ta dij dit et n’hsitsient pas i les combattre quand cx leur parasait nécesaire, Pourtant, fl ne faut pas générale, et, passant une extréme & Pauire, aizmer que les suets des pharaons éprovetient que des sentiments d&favorables a égurd des defunts La élite était plus complexe; les idées ne sont jamais simples recilignes. Dabord, ells varient une personne & Vuutre. Ensuite le méme individu ne pense pas toujours la méme chose. Selon les ‘Grconstances, ls points de vue changent et avec eux fs opinions Jes sentiments, Cist ce que Frankfort appelait la muiplcyy of approaches. Ce gui somblait noir apparait blanc & un autre moment Dialers es e gris qui predomsine, Les mortsn'échappaiet pas cte régle, En cb qui les concerne, ls sentiments des Egyptiens Nariaient du tout at tout, Beaucoup Aépenduit naturllement de la citépore& laquelle appartenaien les mors. On éprouvait de alec tion pour les unset, simultanément, dela méfiance pour ls antes, Passons maintenant & un suo diffrent et demandons-nous ee que les Eayptiens penstient vraiment du pharaon qui eroyis-e & mes ‘burs en égypiologi, représentait a leurs yeux un éte surbuman ‘Fesence divine, Tai eu df Foccasion de m'vecuper de cee (question. Je Tai trade dans une conférence fate le 15 mal 1959 a Gaitingen. Avjourd’hui je me Limiterai d quelques fas esenties ‘Favais eid tout Pheure, en commengant mon expos, le dscours ladresé au phason qui li attribuc un pouvoir quasmiraculews. A ‘ir les textes qui ne se Himitent pas aun ginéraiés comme eu fn voit que ce est pos Iu gui, en fit, accompli Hes prodiges mais Jes dieu. Ms le font pour hi, sur sa demande; il en est le premier Déndfcaire, jamais Pautew. Cette constatation finite considérabie- ment pour ne pas dre plus, ls possibiliés raconnues au roi Iui- sme, Pour ce qui est de son caraetére surhumain, li aussi de sérieuses réserves sont d fire, Tl existe & Mheure actuelle des docu rents qui éclaient la question d'une fagon imprévue ear is vont & ® "encontre des représentations courantestouchant la nature transce dante du pharaon. iniért particule de ces nouveaux documents vient de ce qu'il ‘apt de contes. Cest une souree d'information préceuse car ele ait, savoir quelle idéesavaient cours au suet du pharuon dans es larges ‘couches de la société. Ces ides nese limite pas au menu peuple ‘Car sl avait & ainsi, lls surient demeune dans la {et ne nous seruient pas parvenves. Combien de conte soat ans perdus! Si certains parmi eux ont subsisé, nous te devons ax Scribes qui prensient yout & ees histoies, qu les apy pint de les metre pur Git, On est done en dit a société Zeyptienne cans son ensemble, aussi bien es gens simples ae les mieux vols, aceptat Fimage dro tlle quelle essort dos comes que nous allons examiner. ‘Commengons par un texte mal coasersé mais qui contient des ‘ements pleins dint. I sagt un resi dont le debut ne subsists que trés partelement sur une tablets de Masiiut oriental de Chicago. tublete qui date de la XVIII dynastic. Le-principal ‘manuscrit est un morceau de papyrus qu'Bnile Chassina, le grand ‘xiveur des temples prolémaigues, avait aeheté dans la région thé Ine et avait legue au Musée du Louvre, Draprés son eeitre, ee papyrus date de Tépaque éthiopienne ow site, Voili done un texte ‘que les sribeséeypuiens avaiont eopié pendant de longs sles. Le fs est exceptionnel pour un conte ‘Le. Chisinat Ine conserve que deux pages de réit et on ne sat asd quelle partic de histoire elles se eupporten, Cet la deuxieme page qui nous inérese. On y it qu'un certain Theti voit ke pharaon Néferkarg, sans dout le grand Pepi I, sortir en pine nuit seul du palais, sans ie socompagné par qui que co soit Surpris, Thét Simmobilse et rfschit en se disant: «Puisq'il en est ainsi, est done vrai, ce qu'on raconte: it sort lt nut!» Et The décide de suive discrétement le roi pour voir tout ce qu'il va faire. Le ri pparcour la ville et arrive & la maison du général Sising. I lance une brigque et Frappe du ped, sur quoi en bi fat descende ume Shell et it monte sans doute & une fenétre par ow il ene chee le général “That, de plus en plus incrigut,atend en se cachant jugs ce que le Pharaon sorte de le maison, Ft le conteur poursuit! «Aprés que Sa 9 Majesé eat fait ce qu'elle avait désiré auprés du gintral, lle se drgea vers so palais toujours Hlé par That. Bt quand le roi cut penciré dans la grande demcure, TR resigns su mason, Detective fmateur, it enreistra soigneusement (heure laquelle Néferkaré ‘est rend chez Sisiné et combien de temps il eat resté aupeés du néral. Nous savons ainsi que ha visite avait duré quatre heures. Le Imanége reeommence les nuit suivantes comme a pu le constater "Thet qui, sans se lasse, a suvi en doce fe ri ‘Le moins guvon puisse dre est que historiete est faite pour nous sucprendre, Le conteur préte aw pharaon des meus équivogues et, [hi attribue une conduit fort peu conforme avce la dignit royale. A en juger dP apres ce teste, le trait marquant du prince ex a recherche de distractions et de piss. On lui connaissit dif ces gots pat Un ‘es contes du P, Westear qui met en soin le pharaon Snéfrou, et ‘dans un gence plus évalue, par fe Paysin Plideur et a Peophtie de ‘Nefery, textes dans lesgusls le roi, pour se divert veut écouter de ‘eaux incours. Nulle part cette caractérisique du pharaon ne pend Ja forme extrime qu'elle repoit dans le morecau que je viens de [Le conteur connait son auditor ot sait ce gui [ui pie. Ce west pas le rect des exploits d'un re surhumain qui desire comendre, Ce qui Famuse, ee sont es aventutes des grands de co ‘monde. Les gots ds public restent les mémes quele que soit Ia civilisation et quelle que soit Vidéologe royale ‘Le deuniime texte dont nous avons & parler est le P. Vandiee. C2 ‘manuscrt, conn depuis assez peu de temps, date, en juger par son {oritue, dela fin de Epoque Sate ov de Tipoque Perse. 1) es dane tu peu plus récent que le P- Chassnat qu’on vient dexaminer, C'est surtout sa langue gui est plus récente. Le P. Vanier est nédige dans ‘an Ggyplien Evalue qui est dst proche du démotigne (Ce papyres conserve & peu pris la premigre moitié un conte qui aulremeat est inconne. Les protagonists en sont, d'une part, un magicien qui se nomme Meni, ot pore le ire de gineral, Tuutre par. un pharaon appelé SisShek, nom imaginare ear on ne cons pas de roi portant ce nom, Voi beef, la toneur de Thistoire ‘Siébel tombe mala et apprend ge ses jours sont comptés. I here qui pourrait fe goére et ses consis Iu signalent Mei 20 seul capable de fe sauver. Le oil convogue et Ii Fait des promesses mirifiques, moyennant quoi le magicen aevepte dintervenit et de rmounc ta place du pharuon, Tui servant de substitu. Il descend ‘dans Peutre monde, parlemente avec les deux et obient que a vie de Sisébek soit prolonate. Mais ui-méme est retenu dans Tau-del Pendant son absence, le roi, mal conseilé, prend la femme di rmagicien, qui épouse, prend St maison et fait twer son Bis ‘Comme on le Voit d'apris ee résumé, et en tenant compte du reste du texte, Pimage du pharaon nest pas Matteuse.Coléreu et Fable i Semporte a deux reprises contre ses conseillrs, mais les garde auprés de hii et se laisse infuencer par eux, ce qui le conduit rompre le serment quil a prt eta commetre des acts inadmiss- bles contre ect qui 'a sauvé de la mort D’aurres grits encore sont 4 faire au pharaon a propos de fits dont il n'est pas question dans ‘mon résumé, Sous son régne, le peuple est malheureux, ta violence ‘est répandue dans le pays, ero! gouverne mal TEaypic. A ep juger par les maigres rests de la fin du texte, Méring,revona sur free, Aresserait,en conclusion, un sévére rquisitire contre lero! qui, a terme de histoire, apparat en personage malfasant. La tradition jcommune aux contes populares de Tancienne Egypte présente ls ‘monarques sous un jour qui nest guére exaltant, Le conte du P Vande va beaucoup pls loin et ofre une imsge netement antipa sbique. Coc dt, i faut se gander de ginéralisr. Les réserves formes concernant les sentiments & 'égard des morts s'appliquent aussi & attitude des Egyptiens envers fe phuruon. Les différentes dies ‘coexistent sans trop se giner méme quand eles se contredisent. Les actions sont naturllement diferentes selon les actions royales et selon quill Sugit de Snéfrou, roi populaire, ou de ‘peu aimé. Lintérét des comtes est de montrer que Vmage grandiose du pharaom avait une eontrepani et jouer "autre plateau de la balance trop souvent néalig, de faite resort ta dversité des vues, Voilé quelques-unes des découvertes que javais faites en prenant connaissance des textes, des dicouvertes qui mont révéle des aspocis insoupeonnés de la civilisation égyptienne. xi compris que la vision ‘monolithique était fuss. Il faut se die d'ailleurs quel et Coujours 21 fausse, que la rélité est complexe par st nature méme: i faut se ‘garde de vouloir la simpler & outrance, Sans doute, peut étre tile, dans certains eas, de se limiter Tessentit pour dépager lee srandes lignes d'un phénomine et le rendre ust file & sas dans son ensemble, I faut le faze & bon esien et sans jamais perdee de ye que image obtenve est incomplete Pour sen tenie au eis du pharaon, si on fait Finventaite des Aitferentesreprésentations qui le eoncernent et sion les class, on voit qu'elle setagent depuis les plus terete, comme eels qui ressortent des comics, juqu'aux plus grandises, comme celles que ournissent ls discours des courts ‘Chacune d's représente une part de la vérité et il faut tenir compte de touts LES MYSTERES D‘OSIRIS A DENDERA Interprétation des chapelles osiriennes Sylvie CAUVILLE Les mystires 'Osirs 4 Dendera sont bien eonnus grisea hve admirable dE. Chasinat qui Gude de fagon exhaustive les textes través dans la cour orientale. Les 159 enlonnes de petits higroly hes exposent en detail lu fagon dont les pres fagonnaient des ‘imulocres vegeta ‘Osiris et de Sokari lors ct quatiéme mois de année (khoiak). quand la germination commensal (Ce texte unigue est composé de sept teaités debutant chacun par leg mots: «Connaite les mysiérs de ..». Ces mysteres se déro: laient dans seize ville de Egypte: la fabrication des statues exgeat tout un luxe de moules, ustensies et ingrédints divers: les Uextes, enfin, indiquent quelsdiews participaint aux mystres et quels jours ‘tent txts pour ehague opsration en que se inscriptions Forment un tout en se, tour orientale fait partie d'un ensemble indissocabl situ sur le voit dw temple. Ik se compose 4 Test comme i Pouest, dune cour sur laquelle donnent les fondires Pune premidrepidee converte et dune deuxieme cha- pelle qui ne reyoit le jour que par une ouverture ménagée dans Te plafond. Les six chapels, sytriques trois par ois par rapport & axe médian du temple, sont stues 8 Paplomb des sles eultules ‘qui ouvrent sur Fhypostse Les mystéres osiriens se déroulaent du 12 au 30 du mois de Ikhoiak (@ cheval sur octobre et novembre dans ne anne ia, rue arivant & la mi-juillet). On y fabriquait des figurines végtaes symbolisant le dieu Osiris renaissant, A Tinstar des slates de clte, cs eligis restaient dans le temple et parcipaiont sans doute aux trindes fetes nucle, tell celle dx Nouvel An, Elles ne servant Au'une seule année, pus éaiententercées dans la nSeropole, en un 2 @ fansire @ escatior (ae Py PLAN DU TOIT DU TEMPLE DE DENDERA Fg 1 — Aone Oi pt dans cnet Chapel (= cour oven emplacement que Ton a's pas encore retrouvé; des figurines dy mime genre ont toutefois && découverte en wuts eux Le trate n*2 des mystéres de Khoisk donne le detail de be fabrication’: un moule en or. long d'une eoudse (525m), large de ‘deux palmes (1S em) et composé de deus morceaux, eat 'aboed {apissé d'une oie ¢e lin, puis rempli d'orge ot de divers ingréients, Wait alors plact dans une cuve en schist, apple acuve-jardin de ‘Chentayd»; cell-i est représentse sur hi piroi ouest de la cour frientsle, enire les colonnes mémes Fhigroelyphes comme a vignette d'un manuscrit. Recouverte de pousses végeals, cll est, ‘autre (67,Sem de ebid: sa profondeur est ingiquée, sur le dessin, 8 Tintévieur dela cuve, au pid du moule: «irois palms, trois doigtsm, soit 282m, Sur la représentation, le mouleaffecte la forme d'Osiri ‘momifé et eof de Ia couronne blanche, sisi qu'il convent & 08 ‘nom de Rheniymentvew, qui fit eeeence au roi Abydos La préparation des ingrédiens est rprisontée dans la chapelle ‘n°2. Sur le mur du fond, de chaque e6té de la porte menait chapelle n° 3, sont représentées deur scénes analogues, Eles ont pour personnages principaux, a lest, Osiris Abydos, et 4 Voues. Osiris de Busi. Les textes précisent que la des st wplacte sue un Ii, dross, dévitwen, II agit de Chentay, forme dss qui joue dans kes mystéres Osiris un si grand ble qu'elle a done son nom faux chapelles et la cwve-jrdin®, Sa posture indique qu'elle va prendre dans ls récipents poss i té dele les ingredients quelle pésera. avec la alance poste sue li: ls mesures indiquses sont tes as précibes, un hin Tonge, 4 hin de sable, ete. Les opérations se ‘kroulent dans une aimosphirealcimigue, Chentast «transsubstan ‘ant Torge du erbpuscule jusqu's Taubem. Le texte paait presque suggéeer que, par ce grand eeuve, Porge ext tmnsfoemé en or, chair divine par excellence; Pambiguté est ailleurs entretenue par la ‘quasthomographie des mots orge et or que seuls distinguent leurs ‘terminate respects, petits ronds pour le metal, grains pour Forge Puah et Khnoum, placés de Tauire efné de la halanee, jowsnt un rile symbolique; Fin est le madeleur de Feu eu toute vie va sortir et Tauire, Ie patron des artisans. Respectivement diviniés poliades de Memphis et dBkphantine, ls représentent les premiers rnomes de la Haute et de a Basse Egypte, Joi débouche Finonda tion, et partiipent ls eréation et 3 ln purification du diew par eau’ Le simulacre Osiris, sorte de piteaw de créales, reste & germer <4u 12 ay 21 du mois de Khoi. Il es artose tous le jour, dans des proportions bien déterminées, ace une site d'or. Lea, Evacude par un tou plaeb au milieu del cwve, est pieusement recuelie ‘ulsguvle a haigné le cops divin 26 La cuve était probablement entreposée dans la chapelle n° 3, bin garde par la théorie de proteteurs, venus de Haute ot Basse Egypte, qui est représenie dans la chapelle 2; Tigre du corps {COsits est ener garante de celle du pays enter, ola renaissance périodique du dieu des mors est indispensible & la vie méme du pays. A chaque nome, qui conserve symboliquement une rligue (Osiris, ost aflzcté un gnc, atmé le plus souvent du eoutens. En ‘olre, Réa préposé a la garde du soleil nocturne, qh’sst aus Osc sa propre armée venue de Pharbatos dans le Det clle-ia Forde 4e veil sur le dieu, principalement ade Vobscurié jusqu'a Faubes, pendant cette période si dangereuse dela uit qui libre les Forces ca Fp 3. Repebsntin de ene jdin de Chaat. Chapel 3, pa on cei (Cle § ile, PAO) La cave est représentée sur la paroi du fond de li chapelle m3, a 1a place d'honneur, selon les princpes de décoraton, qu'est Faxe Jongitudinal. Fle ext porige por ls quatre dsesses dos points curd ‘aux, 6& qui met en éidence le caractére coxmique de la résutroc tion. Le moule est placé dans ia euve qui, cette fos, est mune de on ‘couverceen bois. Comme dans la cour, il ext précis qui agit de ‘uve jardin de Chentayt; les dimensions indiquées, — une coudke, ‘deux palmes — sont les mémes. Aux quatre anges fgurent, soon ls prescriptions du ritue, les quatre vautours et les quatre cobras. Un bymne & Osiris est grav intdieur de la cuve” i 5 3h 5 5) ie es ee a Bgne\or Bow aos iy ea 148 oy) 8 & MM 40 Osiris Khomymenzyon, le grand diew qui réside 4 fowner (Dendera, le grand Jou dans ta Vill-duscatabée (= Abydos), ta mmére Nout est enceinte de to elle préserve ton embryon 4 nteieut ‘do som corps, ele fait crite les os, ele rajounit ter chai lle fait, vivre ta peau sur ton corp, elle dilate tes vaiseaux pour fon sang. ‘Ta couronne blanche et Turaeus sont placés sur ton front. Elle (Nout) te nourrit dans le moule (b)) sur tere nouveau, comme elle Ca mise au monde & Thebes; elle rajeunit tes chaits de tll 28 ‘manitre que tw recommences une nouvelle jeunesse, elle te répénre 3 ton moment de Fannie.» Lssinilation du vente de Nout dla cuvesarcophage dans leque! Je mort yt nouveau aster ai est bien commu, tout comme tradition de la aissance d'Ostis & Thebes, ‘Au faite du couverele, Harendoles anéantit les ennemis de som pére, préalable indispensable Ia prise de pouvoir de celu-ch (De part et autre de ly euve, Sur ois regsees, se déroule une procession de dvinités dont on comprend que ls textes explicaifs Soient restés jusqu's présent ints; Tes hidroglyphes, encrassés et assis, somt en efct urs pénibles 4 déchiffer. Leur inérét est pourtant fort grand, car ils dannont le nom do diviits res. Cote représenation, aussi originale que fondamentale, résume 4usqu'é son terme la Tete gestation du dieu. Les phases réiminaires ‘de Ta fabrication de la figurine sont achevées, On pouvait alors Fenduired'olinan sec. A ext gard i fut soulianer que la chapel 13 est stuge & Taplomb du laboratoire, ob eaient conserves ks longuents et la porte duguel est préxisément grande ka recette de Foliban see: cee manicre de suggtrer une action invisible est famibiére aux préwes égyptiens®, Les deux moitiés du mole sont ensuite rEunies pur quatre condeletes, puis on lasat sSvher la Figurine au soleil, us prohablement dans la cour orientale, car tes rayons passant & travers Fouvertre du plafond aauraient pos su Sion en croit toujours le calender des mystéres de Khoiak, ke 22 de ce mois, 4 barques portant des statues dvines, dont probuble- ‘ment li figurine végstale, naviguaient sur le le sseré. Ces exis de ppyrus d'une longueur de 67.5 em étaient illuminés par 365 lames sjmboisant, bien sir, les 365 jours de Cannée, Or, au regisire supéricur de la chapelle n°3, sont représentées quelques barques altemant avee des hymnes i Osis; sly a lew de penscr que ces twbleaus illstent fa navigation du 22 khoiak®, Les divers représentations gue nous avons vues et commentées permettent de voir dans les chapelles orentales le tht des diver ses opérations qui se déroulaieat du 12 au 22 khoiak. La préparation definitive de ta igurne passat obligaoirement por le handeleage, es dessos étaient chargé préalalement de Hisser des éaffes, puis » ‘on procéait & lm consiration des quatre cores @toffes. Ce rite ‘qu commengait le 28 du mois, est représenté dans a chapelle 1° 4 comme si un chemin invisible relat elle & la chapele n° 3. Les, ‘quatre coffres contensien des éoffes rouge clair, rouge foncé, vet blanche. La présence de personnages venus de centres spesaies ‘du moins pout-on le supposer — dans lt fabrication ve tissus rmontre que c'est dans cette pce qu était emmaillote la statuette, CCelle-ci est représentée sur ls parei du fond (nord), moniforme et coilée de la couronne blanche, avec les indications corge, une coudéen. Anubis joue son role embaumeur et les deux stars, de ‘aque cbt du li, se livent & fa déploration (On fiat des amulets ene les couches de bandelettes, Le texte des mystéees de khoiak nous dit quellesetiont au nombre de 14 et 2» Guion les mettait en place Je 23 Khoiak, Cependant, elles sont “eprésentées sur embrasure de la porte au nombre de 10M, comme Tindique Te texte: «Contre es 104 amuletes dar et de toute Pierre prcieuse qui sont apportées dans le Chiteau de Tor (= nom, des chapels osiriennes) pour la protetion de ce dea vénérabl lors de sa belle le au cours de laquelle on enterre st sate". Le tnésor, qui content les amuletes, est situeimmédiatement des sous de eit pte en une disposition analogue & celled laboratoine ot dela chapele n° 3 Le 24 du mois, les efaies fagonnées Pannée précédente sient ?” ‘Le complexe forme par ls st chapells sirennes — auuuel se rattache en partie le Kiosque — écrit en détail la resurrection progressive & Osiris qui correspond au chominement, est en oust fn passant par le nord, de Fase nocturne. Quand Je diew rent au ‘matin divin du 26 khoitk, i emprunte un tajet soir dest en fouesten passant pur Te sud, Ces deux prples osiien (Lunaire) et Sokarien (solar) forment ainsi un corte complet qui, Mustrant les ‘yeles quotdien, mensiel et annue, rend parfatement compte de Tie de Féternel retour ehére aux Eeypiens NOTES Ems Fis EO lh 19 FAD 2 Yur ML, Rasen, ORO 6 (192.759 STi do Live i sCoomaive les te tral de a ewe de “i ho cay 72 a ch Yr 3 5, Pet Khoo oa patos Facer don ere de Des i sont rset a ur fon de se (PV 44435 ese ee dale ‘Se (, VIL pS) Le ie de Khnoom 4 Eph st henson, Pas Et ‘arse a sooston da Ni'de Memphis Hehe sor ron, Ue 3 fies) Sse 4 ml du tne cep st a atc He Mech, Oven (Sih p 27 ewe som pos chem deer, 1 Rescipion de Pain fra 21 Aboak cE Camis ob 21? td as frase fone ace hr To Patin mcke Dh: H ARLLNLN, Rc 2k cE Chiat ot Sree roman LA a 1, Monte Ba Suri sie pe $3 She wi Chany 4 a 12 Neri ei ep SE a copie pt coml Dich: GP Hh XLVI et LL. Live een Mort #45, sor Damien, GT, Sette Aes 9 Wigs is Sieur Sou Seika tit GA Gohl KA, Kein wi@imaiie Oyen sto Raomcaise Wh tae pir Mae. Ny 17 1 pm sr pb Mas. E34 1 Ug Seamer mcs afte es Meas DLA, Le {2 ttspattr dunt GFE RCM ate Dav 7a un ai ng aah Me 22S cee op et a hn de 2) Sinise 3-6. Goon ines a SSF Nate ead so 29 Be Hic et i eto a 5% idol codes apa evr ph Tra 24) sa ruin ninisinay 5s Se or BN. ner ech era 142 (9 3 ete abs LES MINES DE GALENE PHARAONIQUES DU GEBEL EL-ZEIT (EGYPTE) Gicorges CASTEL Georges SOUKIASSIAN, Le massif du Gebel e-Zeit est stué sur le Hitoral de kt mer Rouge une centaine de kloméures au Nord dHourghada et $0 km au Sud de Ras Ghasib. Oriente NNW/SSE, il mesure environ 20 km de Jong par Sm do large. Dans Taxe du massif, une large et profonde valk, le ouadi Kabrit, spare une chaine de granite & TEst (point lminaat 455 m) gui plonge dans lamer, d'une formation séimen- ‘aire, TOvest, qu descend en pete douce vers lu plane. C'est dans cote formation sédimentare que se trout ls deux sites minis, du Gebel cl-7eit d'oi les éayptions ont extrait de la galéne au ‘usitme millénaie av. 1-C. Ces dex sites sont cstants de 4 kn, Le site Nod (ou site 1) comprend des galeries de mines, de errases habitat et un sunctuaire. Le site Sud (ou site2) est un cistict, minier beaucoup plus vaste, mais les races habitat y sont moins senses Leste 1 a €té découverten 1978 par un glologue au cours une prospestion pour lu recherche pétrliére qui est és active dans le ‘golfe de Sucr". Quatre eampagnes, de 1982 & 1985, ont é eonsa- xis a fouled site 1 et paralelement & exploration et au relevt ‘des mines, Une cinquitme campagne en 1986 a SE entirement ‘onsacrée ude des mines eta des explorations complémentaites Pour la claté de Ferpost nous prisenterons d'abord VStude des mines, puis cele du sanetuair ct de Vhabiat. Les campagnes de foulle ont &@ menivs par PTnstitut Frangais Archéolopie Orientale du Caire (LF.A.O.) grice au soutien log tique et financier de ta Compasnie Frangaise des Pétoles TOTAL Le Bureau de Recherches Géologiques et Minigres (B.R.G.M) s'est soit an recherches dins Ie cadre une étude métallopenique de la mer Rouge? 7 LES MINES La formation sédimeniate qui apparait & "Ouest du ousdi Kabrit et qui content les mines de galéne rscouvee les granites (sole précambrien, Fle comporce deux ensembles sépares chronologique. ‘ment parle souldvement du socle aa dbut dui Mioeéne. Le premier, «qui repose sur le socle, comprend de bs en haut des res hubiens, es formations marines transgresves: et le second, aurdesss tne butre ealeuréo-dolomitique, des Gvaporites, des grés erosion, des Epis marins quaternazes. La barre calcando-dolomiigue dans lguelle sont encasses Jes mintralisations a une puissance max ‘mum de 30 m. Conglomératique sa hase elle content des intreala ions préseuses pou consolidees a ciment carbonsté et presente souvent un faiésbréchique. Les fsilesy sont nombreus. Cette formation sédimentaire est traverse par trois sortes de ‘alles: longituinales Nord 130° N 150" les pas importantes ees plus nombreuses avec un pendage fort; diagonales N 110" ou NOt 50° plus abondanes avec un penduge Fort transveses N 6 4 N 80" 4 pendage fort. [La minératisation Ph-Zo, d'origine hydrothermal, vest fade dans ke falls et lex intercaations gréseues i ciment curbonaté de la harm caesie, Elle présente deux types morphotogiquesciferens — un cheveluHlonien qui jalonne des fractures conjuguées N 110" oN S04 10, — des imprégnations pinéconcordantes dans des interealations prtsonarbonates, On la rencontre au Gebel el-Zsit au Nord et au Sud dele buete

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