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Université des Sciences Sociales de Toulouse Année Universitaire 2008 - 2009 Licence d’Economie 2%" Année Microéconomie Semestre 4 Correction du TD N° 1 — Le monopole Remarque : dans ce dossier, le prix est toujours unita linéaire, us n’étudions que la tarification Quelques notions sur l’élasticité de la demande. 1. Ta fonction de demande y(p) nous donne la quantité demandée en fonction du prix. La fonction de demande inverse p(y) nous donne le prix en fonction de la quantité : elle indique quel devrait étre le prix pour que la quantité soit de y unités. 2. Test intéressant de disposer d’une mesure de la sensibilité de la demande & une variation. donnée des prix. Les économistes utilisent une mesure appelée élasticité de la demande, désignée par ¢, oft a pa AVES, eae co Pour tne courbe de demande décroissante, l'élasticité est négative. Elle n’a pas d’unité. Elle s'interprite simplement en disant que la quantité demandée diminne de ¢% lorsque le prix augmente de 1%. Une valeur absolue plus élevée de Vélasticité indique que la demande est plus sensible au prix. 3. Une courbe de demande est parfaitement ou infiniment élastique lorsque la moindre hausse de prix fait chuter la demande a zéro. C'est un cas extréme oil la courbe de demande inverse est horizontale (dans un espace avec les quantités en abcisses et les prix en ot données). Ceci pent se produire lorsque le bien posséde un ou plusieurs substituts trés Proches. Exemples : un crayon bleu/noir, un produit ménager avec un parfum plutot qu’m autre, le beurre / la margarine (figure 1). Une courbe de demande parfaitement inélastique (oi & élasticité mulle) est telle que la quantité demandée reste inchangée lorsque le prix varie, C'est un autre cas extreme oit la courbe de demande inverse est verticale. Cela peut se produire lorsque le bien ne posséde pas de substitut. Exemple : un médicament indispensable pour le traitement, dune maladie (figure 1) 4 (a) Lidasticité de la demande de gaz naturel dépend de la possibilité qu’ont ses utilisa- teurs de substituer d'autres sources énergétiques au gaz naturel. Il est raisonnable de considérer qu’ court terme ces possibilités sont restreintes car les utilisateurs ont investi dans des équipements ne fonetionnant qu'au gaz. Mais & long terme, les mémes individus peuvent acquérir des équipements différents (électriques par exem- ple). Les nouveaux logements ct les nouvelles entreprises peuvent fonctionner avec i} une autre énergie, L’élasticité-prix de la demande doit done étre supérieure & long terme. (b) 44 = -0,3.10 = -3% & court terme et 4} = -1,5.10 = ~15% & long terme. SE = P+ = 10-3 = 7% A court terme et 42 = 10-15 = —5% a long terme. Un peu de pédagogie... Supposons que la recette s'éerive R = my, ott y = y(p). Supposons que la demande et le prix se modifient pour devenir y-+ Ay et p-+Ap. La nouvelle recette s'écrit (p+ Ap)(y+Ay), soit ep pAy +yAp+ ApAy. La variation do recette s'écrit AR = yAp + pAy + ApAy, ou le terme ApAy est divisant 'équation par Ap, nous obtenons : me) y(14+ 5% “bem ape puisque € <0. Ainsi, AR = y(1—|el) Ap. A court terme, AR = y (1 — 0,3) Ap >0. A long terme, AR = y(1—1,5) Ap <0. Une hausse des prix conduit A une hausse des recettes des producteurs de gaz & court terme, mais & une baisse de ces recettes & long terme. Reprenons le résultat AR = y (1 — lel) Ap. Co * Quand |e| = 1 (lasticité unitaire), une augmentation de prix n'a pas d'impact © Quand |e] > 1 (demande élastique), ime augmentation de prix réduit la recette totale. © Quand |e] < 1 (demande inélastique), une augmentation de prix augmente la recette totale. {a) La courbe de demande d'un certain médicament peut étre trés \lastique car les patients ont besoin de ce médicament. pour lequel aucun substitut n’existe. Ceci wempéche pas la courbe d'ofire d’étre tras élastique pour ce méme produit s'il existe une forte concurrence entre les producteurs. (b) Sium substitut apparait et que le premier médicament reste sur le marché au prix qui prévalait avant lapparition du nouveau médicament, le fait que certains ladoptent déplace la courbe de demande inverse vers la gauche (elle peut aussi s‘incliner dans Je sens contraire des aiguilles d’une montre). Nons vorons graphiquement que Peffet sera surtout de réduire la quantité vendue du premier médicament de y® a y® (figure 2) (c) Une subvention unitaire s déplacerait la courbe offre inverse vers le bus de p = p! Ap? — s. Ceci ne modifierait pas la quantité échangée sur le marché mais réduirait le prix & I'équilibre du marché, Puisque cet équilibre passerait de E a E*, A B G P|} 1500 | 1200 | i100 y|} 300 | 450 | 700 R || 450000 | 540000 | 770000 (figure 3) (b) On rencontre un probléme lorsque V'on calcule l'élasticité entre deux points dune courbe de demande. L'élasticité en passant de A&B vaut (15253il /1200-1800 _ _p, 5), alors qu'elle vaut (2%55%2/290051200 — _1, 33) Jorsque 'on passe de Bit A. La méthode du point milieu permet de résoudre ce probleme. Ce point milieu anrait ici 1350 pour prix et 375 pour quantité. L'élasticité vaut alors : 490-20 /1200-1500 1g de A B, et S380 / 000 — 1,8 de BAA. La méme méthode appliquée entre B et C donne une élasticité de -! & *Siy(p) = 40-0, 2p, la fonction de demande inverse est p(y) = 200—Sy, et la fonction de reoolte totale s'écrit R(y) = ply)y = (200 —5y)y. Cette recette est maximale lorsque sa dérivée s'annule : R'(y) = 0 € y = 20. Le prix est alors p = 100 et la recette R = 2000. Le monopole 1. * Une entreprise est en position de monopole lorsqu’elle est la seule & offrir un bien pour Iequel il n’existe aucun substitut proche. Les différentes origines d'un monopole * Certains monopoles sont dits Wadirels car il n’y a tout simplement pas de place pour un denxiéme producteur sur le marché. L'existence d’6conomies d’échelle fait qu'il n'y aura qu'un seul producteur. On rencontre ce cas dans le transport ferroviaire, Je amétto ou le tramway; la distribution-ce eau, cu gay, cle Vélectrieitéy le téléphone avec fil. Ces activités sont caractérisées par existence de cofits fixes trés élevés ot de cofits marginanx fables. + Diautres monopoles trouvent leur origine dans la proteétion qui leur a été accords par laypuissanee publique. Exemples : diffusion radio ou TY, distribution des petits plis (courriers inférieurs & 100g) par la B6St@ en France. Les protections des anciens monopoles comme EDF et GDF pour la distribution du gaz et de I’électricité sont peu a peu levées et ces entreprises font maintenant face A de la concurrence. De méme pour la téléphonie fixe ou mobile, * Certains monopoles trouvent leur origine dans le comportement de prédation desting A décourager les concurrents ou dans le contrile d'une ressource rare. Exemple quasi-amonopole mondial du diatiantaire De Beers. @ La protection par wn BE6Veb permet, aussi d’assurer le maintien d'une position de monopole pendant Ja durée du brevet. Exemple : systéme d’exploitation Windows chez, Microsoft. 2. * Ty @ monopole naturel sur un marché lorsque, pour tout niveau de production, le coat de production est plus faible si la production est assurce par tie seule entreprise s blutot que par plusieurs. Une condition suffisante (mais non nécessaire) est que le coitt moyen & long terme de production du bien par une entreprise soit décroissant, La taille du marehé importe : en effet, si le cotit moyen atteint son minimum a droite de la courbe de demande, il y a monopole naturel (figure 4). La recette marginale se définit comme le supplément supplémentaire sur le marché 3. Soit R(y) = p(y)y Ia recette totale. Aésigne par Rya(y) et elle vant Rony) = Ru) = vy) +P wy. Comme la demande est décroissante, y/(y) < 0 et Ry) < ply), Vy. Lorsque l'on met une unité de bien additionnelle sur le marché, le premier effet est d’augmenter la recette totale de p(y).1. Mais les consommateurs ne sont pas d’accord pour payer un méme prix unitaire. Le monopole est obligé d’accepter une baisse du prix unitaire ; cette baisse du pris s'applique & Ja quantité totale vendue et la recette totale diminuo de p/(y)y. Ce deuxiéme effet peut Femporter sur le premior : la recette marginale est alors négative. Ceci se produit phutét pour des volumes élevés de bien mis sur le marché. 4. * Le surplus total sur un marché (somme du surplus du consommateur et du surplus du producteur) est maximum pour un volume de production tel que le prix est égal au cofit marginal en ce point. C'est Ie cas en concurrence parfaite. A Ia différence d'un producteur concurrentiel, un monopole choisit son yolume de production en tonant compte de Tinfluence qu’a cette quanti sur le prix du bien, Cela Vaméne & choisir un volume inférieur & celui de concurrence parfaite et un prix supérieur au coiit marginal, Ces choix ne maximisent pas Je surplus total (il y a perte sche). En ce sens, le prix du monopole est trop élevé. (a) Pour une demande y (p) = 16 ~ 2p, la demande inverse s'écrit p(y) = 8 — 0,5y. La recette totale est R(y) = (8 — 0,5y)y et la recette marginale est Ruly) = 8—y (figure 5). (b) Soit ¢ l'élasticité-prix de la demande : 1 Ainsi, limy19€ = 0 et lim,.9¢ = —o0. L’élasticité passe done de —oc & zéro le long de la courbe de demande. Cette élasticité est décroissante alors que la demande est linéaire : on peut done passer d’une demande infiniment élastique & une demande inélastique alors que la pente de la courbe de demande inverse est constante, (c) La recette totale est_maximale lorsque la recette marginale est nulle. Or, Rm(y) = 8—y. La recette est maximale pour y = 8. C'est exactement lorsque l’élasticité de la demande est unitaire : ¢(8) = 1 4 veg (@) a(y) = Rly) — Cy). Le profit est maximum lorsque sa dérivéo s'annule ae ay = 04 Rin(y") = C$) 4 8 — y"™ Ry S ely) Aisi, y” = 6, p™ = 5, 2 = 18, ot le mark-up 2 = 0,6. Le suzplus du consommateur est SC™ = 8-59 — 9 et le surplus total ST” = 2" 4 SO™ = 27. (c) Surplus du consommateur :|SC(y) = f° ply)dy — py) [Sy — “]f — 8y +0, 5y? = 0, 2547. + ree Surplus du produeteur : —9) = (plu) — P= 6y — 0,54? Surplus total : ST(y) = SC(y) + m(y) = 6y — 0, 25y?. Ce surplus total est maximum lorsque sa dérivée s'annule : ST"(y*) = 0 4 6 —0,5y* =0. Ainsi, y z z a yr” aS « 0? (w se sT* “Oe ~ \9 la perte séche du monopole est la différence ST* — ST" = 9. Crest aussi (p" — i Py" —y)/2. (£) Pour réduire cotte perte séche, il faut une intervention gonvernementale : il faut réguler le monopole. Si on veut réduire la perte sdche & zéro (et done réaliser un sux plus total maximal tont en conservant tin monopole pour Ia production du bien), on peut obliger le monopole & pratiquer un prix égal au cotit marginal ¢= 2. La max- imisation du profit avec cette contrainte amtnerait le monopole A choisit y* = 12. I1ne réaliserait aucun profit et le surplus total serait ST* = a6. Dans cet exercice, la solution est simple car le coiit marginal est constant (et connu de lautorité de régulation). 6. Si w(p) = 120000 — 100002, alors p(y) = 12 — sphgg. (a) Le profit s'écrit m(y) = (12 — aif5;) y — 480000. Le profit est maximum lorsque sa dérivée s'annule : 7! (y) = 0 <= 212 — sty = 0, d’od y™ = 60000, p™ = 6 et #™ = —120000. L’entreprise ne construira pas ce tunnel car les recettes maximales qu'elle peut en tirer (F" 160000) ne couvrent pas le coat fixe, Il est optimal de construire Ie tunnel d'un point de vue social si le surplus total diminné du coat fixe est positif. Ici, le cofit marginal est nul : le surplus total se confond avec le surplus du consommateur. Ce dernier est maximum lorsque le prix est égal au coftt marginal, ici zéro : 12 ~ bg = 0 & -y = 120000. Le surplus du consommateur est alors de 720000. Pnisqne 720000 — 480000 = 240000, il est socialement optimal que le tune! soit construit (figure 6)

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