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VOYAGE A TULUM SUR UN PROJET DE s POUR UN FILM EN DEVENIR MILO MANARA VOYAGE A TULUM FEDERICO FELLINI COORDINATION : ‘VINCENZO MOLLICA C'ETAIT COMME L'UN DE SES NOMBREUX REVES “La bande dessinée a fascination spectrale des personages de papier, des situations figées & jamais, marionnettes sans fil, immobiles. Elle est intransposable ‘au cinéma qui tire sa seduction du mouvement, du rythme, de sa dynamique. _ Cest un moyen radicalement érent d‘impressionner ‘ceil un autre style, une autre faon de s’exprimer. Le monde de la BD peut généreusement préter au cinéma Ses scénarios, ses personnages, ses histoires, il n’aura pas cet ineffable et secret pouvoir de suggestion qui provient de la fixité, de Vimmobilite dy popillon transpercé d’une épingle.” Federico Fellini Au début, ¢"était comme Mun de ces nom= breux réves dans un tiroir que l'on ressort quand [imagination s'emballe et facilite le dialogue avec limpossible. La sympathie et attraction de Fellini pour la BD sont connues ‘mais jusqu’a présent, il n’était jamais arrive, simon dans sa jeunesse, que le Maltre de Rimini préte un sujet & un dessinateur pour en tirer lune histoire. Tout est parti de Ia publication en episodes sur le Corriere della Sera en 1986, du Voyage d Tulum avec ce sous-titre: “Pour la premiére fois, le grand metteur en scene raconte son prochain film”, Bien sir, il nes’agissait pas du prochain film de Fellini, il coneluait méme dans le sixiéme et demicr 6pisode : “Je ne sais pas si je traduirai ce Fécit en images, ni quand, Mais Ie fait que j'ai accepté I'invitation a le publicr avant de réaliser le film me donne & penser que j'ai suivi une impulsion inconseiente de mise en nie, Cette méme impulsion me suggére peut-stre cette petite confidence aux patients lecteurs qui ont suivi cette histoire jusqu’au bout, Le voyage et la mystéricuse avemture qui aboutissent ace récit librement retranscrit par mes soins, sous forme de narration cis ‘matographique, ont vraiment cu lieu,” A cette occasion, Fellini exprima le désir que es illustrations soient realises par Manara {qui peut de temps auparavant lui avait dédié un charmant hommage intitulé Sans Titre Manara.a plus une fois manifesté son amour pour le cinéma de Fellini par ds illustrations ‘ou des citations dans ses récits et ce n'est pas un hasard s'il a réalisé les affiches de Intervista et la Voux de ta lune. La suite est simplement la concrétisation d'un reve : Mana- ra demande a Fellini de faire une BD du Voya- ge d Tulum et Fellini accepte, Rappelons le début de la carriére artistique de Fellini, lig 2 la caricature et & la BD : Fellini est un tres ‘grand dessinateur, aspect de son art systé= ‘matiquement minimisé par le metieuren scene qu'il est, I me grondera une fois de plus de avoir rappel Quand Fellini quitta Rimini a ta fin des années trente, la premiére étape dune aventure Gui alla le fixer définitivement a Rome, fut Florence oi i collabora chez I"éditeur Nerbini entre autres, & deux publication : 'hebdo- rmadaire satiique 420 et Avventuraso. Quand le fascisme fit régner 'autarcie, "importation de BD américaines fut interdite mais quelques tunes furent achevée par des dessinateurs ita- liens. La légende veut que Fellini ait écrit quelques scénarios de Flash Gordon, mis en images par extraordinaire dessinateur qu’ était Giove Toppi. Fellini ne se souvient que d'un seul titre : Rabo, roi des Mercuriens. Voyaye Tidluen se termine sur le début d’un nouveau voyage, de bon augure pour tout le monde. Ii reste peu de chose du récit original écrit pour le cinéma. Ce qui avait commencé par lun regard amusé et amical s'est transformé «un épisode a l'autre, en véritable tournage de BD. Fellini ne s'est pas limité & sugeérer des situations ou des dislogues, ilest interven surtout & la fin - dans le choix des cadrages, éclairages, expressions des personages Manara a réussi brillamment, avee humilité ‘el savoir faire, ce challenge, Yous avez le résultat sous les yeux et je me permets de vous conseiller une premiere lecture d'un seul souffle dans ta grande tradition du bon usage de la BD, puis de revoirchaque vignette ‘comme le fragment dune grande fresque. {1 yaT'art de dessiner, art d'inventer, mais il y a aussi l'art de regarder, art & cultiver pour converser avec la muse de l'imagination. ‘Vous ne trouverez pas le mot fin, a la dernitre page. Fellini ne !’a jamais utilisé dans un film. Un jour, il m’a expliqué pourquoi : “j'ai refusé d utiliser le mot fin dés mon premicr film, C'est peut-étre dd a ce sentiment de déception, d’ennui, d’agacement qu'il pro- voquait chez. moi quand j"allais au cinéma ‘dans mon enfance : La féte était finic, il fallait rentrer a 1a maison faire ses devoirs. Le mot fin m'apparait aussi comme une agression vis a vis des personnages de "histoire car on a cherché les rendre vraisemblables, le plus vivants possible et ils poursuivent leur vie & insu de V'auteue”. Ajoutons cela le souhait que l'absence du mot fin dans Voyage & Tulum implique aussi que Fellini continuera son aven- ture dans la BD. Le livre se divise en deux parties : la premiére assemble tous les dessi ‘que Manara a consacrés au Maitre, avant fe Voyage @ Tulum. Ce prélude est accompagné d’extraits et de dessins de Fellini. La seconde partie conceme exclusivement l'histoireelle- ‘méme, sa préparation et les témoignages des auteurs, Par un chemincment mystérieux,j eu le privilege d’étre le premier lecteur du Voyage @ Tulum, un voyage merveilleux pour tout lecteur de bonne volonté désireux den guer Ia déliquescence ambiante avec esprit et imagination, Vincenzo Mollica sans fin LE JEU DE LA MEMOIRE Vous PARDONNEREZ, eSPeRe MADAME, DE TELLES UIBERTES Oe A PART, MAIS JE DESIRE TANT VOIR GELLE QUE Vous ETeS NATUREL OusLiez-vous QUAND Vous PoRrEZ “PANNOLON”> Er Vole) te FoRuar daoNiaMusie ! SUVEZ ATIENTIVEMENT tes INSTRUCTIONS | Fourranr, Le RESPECT DE OPINION D’ALTRUI... M/OBLIGE A CREDITER’ DE CULTURE ET DE SENSIBILITE CEUX QU! S'ACHARNENT aINs| CONTRE Mol... FoURSHI- PANNOLONE PANNOLON! PERMMETTEZ, MADAME QUE ‘JE VOUS EXPOSE ... QUE JE VOUS EXPLIQUE LeS KAISONS DE MON AMERTUME FACE ‘A CES INDICES DE BARBARIE.... ET DE REGRESSION curturente / & “ie Vous PRIE DONC. Dz ReNoNcER > INTERROMPRE DE LA SORTE MES HODESTES PEREGRNATIONS...1ouT EN ESPERANT QUE Yous ME PEREZ U HONNELIR O'Y Monsieur (Ces FACONS Dagie . DITES- Mol AU MOINS Qui TAL UHONNEUR UNA PAs RA \Cment fagt / aectie oe myee LIDIOTE / Tamas HOMIAE WE PLGA Sima SA conriance ! Mais ENA, MONSIEUR A 'eAison / ON N'A FAs LE OROIT DE Lui GACHER LA vi COMME GA’ RECO! VeoKs LA Joconve D’AUTOCOLLANTE., TART QU'ON Y EST. ILYA DES CHOSES ai ‘SE RESPECIENT NON? UN INSTANT DE PLUS UNE TELE SceNe SOUS MES YEUX / ET J'CUTRERASSERAI Ls BIENSEANCE De L INVITE EN AVANT RECOURS A MON EPEE. BANDE DE Gousats / ReToURNEZ ‘A Vos Bouges / aw Nous auez LUNOIR. REGARDER VOIRE FILM EN PAIK MAINTENANT, ‘Au Revon LEGERETE Intervista est un film qui m’a déclaré tout SNAPORAZ, UN CAMARADE DE CLASSE lo Mastroianni, c*est un camarade de classe. Il y a entre nous une enterte sans prétention, une amirié vraie basée sur une méfiance réciproque quant aux obligations, devoir mitié rhétorique de Vamitié. L'a rien de pesant ou d°éthique avec lui n est une fayon de vivre ensemble, de se retrou- cr. de participer aux mémes blagues, imbro- alios ou mensonges... C'est un véritable acter Pyychologiquement, i! aborde son métier dune fagon idéale pour moi, basée sur la confiance disponibilité intelligente, souple, féminine envers le personnage et la vision qu'en a auteur. pene & QL ee ite Pa pe = CES Avant un film, nous bavardons un pew, su fisamment pour sentir que nous commencons ensemble un nouveau voyage. Je raconte tou ‘ce que je sais, parfois ce n’est pas grand chose. Marcello ne me pose pas de questions ‘génantes: il arrive sur le tournage, avec une curiosité de speotateur, aurore de virginité permanente et donne a l'auteur la sensation stimulante que le personnage ne sait pas qui lui srtivera dans la scene suivante, I a tun instinet phénoménal pour tout remettre & a juste place. Beaucoup plus doug qu’il ne imagine, sa modestie le protége de tous les dangers qui guettent les acteurs ; yanité, exu- bérance excessive, narcissisme, auzo exaltation etc py RELA DIfpE nara’ font AdnSine sek ep. loco Federico Fellini UN JOUR MILO. Un jour, Milo Manara, rouge d’émotion, me demanda si je voyais un inconyénient & ‘ce qu'il raconte, en bandes dessinées, le Voyage 4 Tulum qu'il avait lu dans fe Corriere della Sera, Etonné, perplexe et méme un peu flaté je ne comprenais pas trs bien comment un lessinateur &'imagination joyeusement nour- rie d’Grotisme, au style graphique souple et séduisant pouvait s’accomoder de situations, de personnages,d’histoires, d'un typed’aven- ture mon avis tres éloignés des cadences et des rythmes d'une BD. Ce récit, construit ‘comme un film et publié en épisodes dans tun quotidien milanais, tentait de restituer tes, aventures vécues au cours d'un voyage au Mexique, a la recherche de Carlos Cataneda ont les livres m’avaient & chaque parution ssé et troublé, Je pensais avoir pour guide et compagnon et reprendre le parcours de son extraordinaire voyage initiatique, lors de la préparation de sa these universitaire sur les proprigtés des plantes psychotropes. Comme je le raconte dans le récit en questic es choses en allerent bien différemment ct jfabandonnai l"idée du film. Pour éloigner toute tentation ou regrets ultéricurs, j’accept la proposition du journal de publier Ihist parut le er le récit sous une forme sous forme de feuilleton, moyen radical de itivement toute velléité d’en, rs de mon retour a Rome, j'avais un temps imagine le film que j'aurais pultirer des fragments et souvenirs épars notés dans mes petits cahiers : lieux, personages, bribes de dialogues. jam Lihistoire me semblait belle. fascinante parce qu'indéchifirable: ce film ne resemblat aucun autre, Je racontai ce sujet extraordi- naire A Tullio Pinel qui collabora son adap- tation pour le cinéma, Milo insistait avee son bon sourire Yeux radieusement bleus, sa de chérubin. II ne lui manguait {qu'une trompe pour qu'il renones dorée. Aprés avoir tout fait ‘ceptai. Non par curio- sité, car je connaissais assez le talent de Manara pour savoir que les dessins seraient beaux, jen avais déj.eu la preuve par les illustrations {qui sccompagnaient le ré: della Sera, mais peut-&t sur le Corriere ins Fide que la histoire éloi _gnerait 4 jamais la plus petite parcelle d'envie traduction graphique de Illustrations de Manara pour la publi du Voyage d Tulum dans le Corriere dell film. Je ne sais pourquoi, je endant ajouter en sous-titre “projet de Fellini pour un film afi st ainsi que I’histoire acommencs. Vincenzo Mollica, urante, m'invitait & nlreprise insoite. Je su 1 dja dessiné le premie: debut dittérent du récit orig ne pas commencer histo: Vincenzo venant interviewer en compagnie dune belle fille.” S'eus plus d placer le person ‘moi-meme, par pal a le convainere de rem: vigoureux et chevelu, Jenten commentaires de mon coiffeur qui est un teur passionné de BD et s’enflamme dans des discussions achamées moi, chaque fois que sort une nouvelle histoire. “ dé Milo et je répondais : “et quand je me be nu dans la mer du Yucatan ?... Ecou ona fait de Mastroianni mon alter ego, il m’a représenté dans tant de films comme la Cité des femmes. Appelons-le Snaporaz, c'est d ailleurs un nom parfait pour un personnage de BD. Avec lui, tu n’auras pas les problmes «que tu aurais & me dessiner sur 400 vignettes it le crayon hésitera & me refléter tel que je suis. Ce cher Milo finit par renoncer & me rendre plus beau que Robert Taylor et Gregory Peck et accepta la nouvelle solution : Snapors, mon alter ego chargé par mes soins d’inter- préter un metteur en scene, part pour une venture extraordinaire et mystérieuse dans Je monde inquigtant des sorciers mexicains. Pris dans l'engrenage du nouveau seénario d'un autre film, nous consignions semaine apres semaine, avee Vincenzo Mollica, les ventures du petit groupe dexplorateurs intré- pides et inconscients, out en changeant les personnages dans la nouvelle version. Mana ainsi, avec admiration la formidable or sation faite de technique et defficacité qui porte la BD jusqu’a son kiosy dans le cinéma, on y fait partie d'une il y a les dessinateurs, ley scénaristes, les coloristes, les lettrisies, qui remplissent les bulles de dialogues d'un limpide graphisme. Artistes et artis ginaire pour la joi de lecteurs de tous ages, avec la méme convic tion que nous autres, nous faisons du cing Je erois que la BD est née un peu avant le cinéma, Charlie Chaplin, Buster Keaton, Harry Langdon, Larry Semon (et Ridolini, vous, nerétisent ainsi un ima- + la fascination de millions les plus views, vous vous en souvencz ?) les grands comiques du cinéma muet doivent beaucoup & Harry Holligan, Felix the Cat, Capitan Cocorico. Spielberg, Lucas et moi ‘méme, ne rendons-nous pas de vibrants hom mages dans de nombreux films ALiatle Nemo de Winsor Me Cay, aux mondes hallucings et sidéraux de Moebius ou de ses colle gues x de Méral Hurlant? Pardonnez-moi de me citer une fois de plus: Amarcord, je et raconté a travers incandescants et get ‘ai construl les sobres cadrages des Iégendaires dessina- teurs américains des années trente, L’hommage est 6vident aussi dans la Cité des femmes ol le personnage s"appelle Snaporaz, son double, ie d’affection et de gra Cagnara, Archibald et T qu'en décou- pant avee Milo les séquences du Voyage d Tulum, en téképhonant i Cettina Novelli pour colorier les planches. la coordinatrice Fulvia Serra pour justifier les retards de livraison, /airetrouvé mon ambiance de Woujours, celle des studios de Cinecitta avec les mémes pro blames et incidents de parcours, les brusques ccharigements de cap, la nécessité de s’en sortir, le plaisir et la joie d’un merveilleux voyage dans l'aventure, le conte, invention, Bref, ce fut une fete, dommage qu'elle soit terminge. Mais il me reste encore de nombreux projets longtemps Iaissés de cots, des histoires et des personages qui m’aecom- pagnent depuis des années et se tiennent bi sages dans leur boite oit il est écrit :"Films a faire", Par exemple, il y a une histoire beau- coup plus belle que Je Voyage @ Tulum qui commence comme gz Federico Fellini Propos recueillis par Vincenzo Mollica en férrier 1990 sin F Flin STORY BOARD——————__, % Esquisses de Fellini... LE TROISIEME OEIL On emploie souvent le terme de visionnaire Apropos de Fellini mais je trouve le mot un peu inexact et rédueteur. Il évoque pour moi lun étre vaguement hallucing 18 ol elles ne sont pas, vi ceréés par les excés d'un entre réve et état de veille. Srassocierais plutot tranyfiguration a Fe {ne voit pas et ne nous donne pas a voir des monstres & la place de moulins & vent, mais A travers lui, le moulin & vent se transfigure pour se révéler A nos yeux dans toute son ‘essence de Grand Moulin & Vent. De tous les ‘cinéastes, Fellini est le seul 3 utiliser la caméra simplement pour ce quelle est: un troisitme oil, oil de illumination, Dautres metteurs fen sedne, dans des films magnifiques, nous racontent des histoires extraordinaires, pas- sionnantes, tragiques, comiques, mais pour Fellini, le cinéma c'est autre chose. Il ouvee tout simplement le troisiéme oeil, assiste A Ja transfiguration de V'univers et nous y fait participer ‘J'ai toujours vu Fellini comme une sorte de Prométhée qui vole le feu des dieux pour Fapporter aux hommes, artiste qui dote Mhumanité dun troisitme oeil. Une sorte de jon. La trame, intrigue, les aléas n'ont qu'une importance relative chez Fellini, Ce qui compte c’est la révélation merveilleuse, agination perdue Hémouvante mise a jour d’essences secretes, Vineffable transfiguration universelle qui Unit tout: hommes, animaux, plantes, choses en une glorieuse parade, animisme plein de douceur, adoration réciproque et panique. Mais cette fagon de considérer |'intrigue comme un prétexte rendait difficile pour le dessinateur que je suis l'approche du Voyage ‘Tulum. Devenir ce troisieme oeil? Ny son- ‘geons méme pas. II fallait se garder aussi de Singer les procédés de Fellini par le dessin Si je m’étais tout de suite rendu compre de la difficulté insurmontable de Mentreprise, Fellini, lui avait dgja trouvé la solution. Das les premiers dessins 'assistai, le soufMle coupé une délicate alchimic. Fellini insufflat dou- cement son esprit, le faisant passer des images aux dialogues, des dialogues a laction. Petit a petit, mes difficultés se dissipaient comme tun brouillard. Le seénario de simple prétexte devint corps et images en se transfigurant. I ne me resta plus qu’a continuer & dessiner, comme je I'avais toujours fait, tout simplement Le moteur se mit a tourner et meme I'avion gui semblait inamovible sous des tonnes de boue et d'eau, commenga2 vibrer ets'élever. Quand histoire fut erminée, le moteur tour- nait A plein régime et nous volions joyeusement vers la Lune MitoManara « cuareau, + \ semoue / a Ee We Nouveau FLA, “Tous LES DElix '? ss s od TULUM”, SCHIGHEN fr2A", ULES MAgIaUES Qu, kV Puig OE MILLE ANS NiceNzo Est uN SoueNaLIste aut "ACCONPAGNERD, s ANS CE VOYAGE [ fanque Peeing Tle) Ne ME REGAROEZ FAS TROP, NE LE SUPPORTE fAS. Vous Eres PREVENUS / 1 ass ll Vous savez », DILLUSTRES Hierenies EN eeue ONT TeNTe CEE ANENTURE / Je 2ENOS HOMMAGE AL cindAgre CHIEN, JOOOROWSKY, Eu ére8-vous sie = Je BLAGUE., BIEN ENTEN. ul. Ou FOND Ou cazuR TOUS MES VOEUX ET UN CONSEIL 2 MON COLLEGUE NAPORAZ, S'IL LE PER- MET: LES MESSAGES Que Von Ne Recor SAMAIS: sour Les SEULS Qui VAILLENT UA PENNE Q'ETRE cour, TAVAS ENGAGE NINOLA PouR MON ALA, ET 'ESPERE QUELLE INTERESSERA LA NOWELLE PROOLCTION. ELLE A DUTEMPE. ENT. ELLE A EN PLUS LE DON DE PREVOIR LA METED, AMEUX @U'UN PROFESSIONNEL . C'EST SANG PRIX QUAND Onl TOURNE EN EXTERELRS/ 7 Nous TENONS waGuleR Les AuTeeS DUMENSiONS ous DeBLE DE von, meaLL vagrois cenun au,| | Ce Sea UN ALAA FANIAS- uz mice res cere) | TlGUE, echieriaue NEUE ET RENCONTRER BONNE CHANGE Er BON “aun, jamal \ ) ‘ a 4 “@) a aN a ek! fi Ai] ¢ A L/AVION ATIERRIT A Cancun, 0 ible VOIURE ATEND LE GROUPE, MAIS .. cere Vo0x connie: SAI Tour De MOI... 068 ve wegenoe PACONTE QUE GiAque LOGOLE est HaarTe PAR UN esreiT Qui Ne VEUT r6S ENCORE de vais A BABEL TOWER ‘AU TELEPHONE . West avee vous P J Méue Vouk, rus weéaeu- \ Coa natour ve \7 Nous Bowaes exreds: SE QUE Iuhais Nous Jon ene mmm. Y oxus un yeu od Nove DeMANOANT DE BoiRE ue Se Na atl NOLONTE Me 2 compre Pius / ‘OBER Aces » uniauemenr / Ser t 4 9a curr! eet o'eh al assez in Oe cae, Histone / cans Nous vivons. Une EXPERIENCE EXTRAOZOWNAIRE ‘@ul Nous ‘AMENERA, CoNMAISsaNlce , ET TO Bu. CONTRAIRE MANS PeLT-ON, Savor CE SE PASS Lis Vous wement Avereenve, ccs HELEN / , ATTENTION / AU SECOURS ! Ik MA MORDU 1 Sen os Puss EN! Vous ges fous! =~ HELEN Nenecrez as om REVENEZ , CEST 1B, colieez Vees EIN ‘OE POISSONS venimeux ALLoNgz-LE / Le VENIN <\ 0 Ce POISSON ARRIVE dit \ Vous Feeiez [ peur. ere aieuix, DiarPever UNE dE CRAINS QUE NOTeE 7 Bais oF oe O'EMBLCHES DESTINEES woe NOIRE \ insu re ‘DE GUERRIERS”. TUT'es BieN ayusd PUNE suiPLE PANCARTE AVEC *BAIGNADE INTEROITE” ‘TAURATT EVITE CE NUME2O ‘MERC! QUAND MEME. ET VOUS, BELLE DAMME , CROYEZ-VOUS VRAIMENT AASSER INAPERGUE 7 VOUS RISQUEZ GROS, VOTRE FAMEUSE TUITION ME Vous, A P PAS PREVENUE © 7A PUPILLE COULELR PUBIS QUI LA CARACTE RISE. LA NUIT, ELLE CHANGE DE CouLeUR,, SUIS-JE “TROP BAWBAD, ALODCIEN “SE AMIE? HERNANDEZ PouRRAIT RACONTER DES HISTORES Souk ET NUIT SANS S$ ARRETER. C'EST UNE DES AAISONS Qui WONT SECIDE 2 LE RENVOYER. C'EST SON DERNIER JOUR TENA AL HOTEL AUSOURD Hl. Grete ois falcons, ieee pou Nous shtisere es var Enc pecbes er ol Se “RatSrORMAIT EN FAN Porno’ Les PyeA- MIDES AzrEQueEs,, CONTRAIREMENT ALK EGYPTIENNES, OMT- EES 065 ESCALERS aul MONTENT aut ETE suis jes ReconNaigsanir, AEEKANOEZ , FOUR TOUT CE Que ud Far Ou Jour 08 MES GeANO- PuecMis MONT wisse ta Gestion Oe"BABcL les PEUTLES TOWERS MAIS N'EFFRAIE AS oe CETTE 1863 CES NOBLES KOTES, DETA BIEN ANCIENNE PROVES PAR CE QUI LEUR civiLISatiON ARRNE OF Si PEL BANAL, De'LUNION ENTRE La TERRE ef LE CIEL A LAQUELLE Tous ASPIRAIENT ET CHACUN 7 ‘ANaIT SA PLACE. VOILA POURQUD! LES PYRAMIDES ‘AzTeQUES ONT au escaLier .. QU UNE PARTE Digpaalren, INDE." Tower 2e HENS, De"aaBeL Tower" AVEC HERNAI C'EST Ue Grav SteNce PeNpANt DES ANNES... OU, SIN LUMPREGSION QU. & 023 ANNES QUE SE VIS ‘ATA PACE, u , OB HgTORE OuNE PEAT Pulls FARFELIE g DISONS, NCOMPREHENSIOLE SNaPoesz .Puutor Je Wa PAS FaIT LE FILA Pou (QUE. FARFELUE, CETTE RAISON , SE LAL Comme tu 001s taissee Tomeee ce eN Tere Puaisig ILeSt paRTI assigteR SON ONCE D'ARGENT QUI RELIE Leasteau Au PavSique ne LES VIBRATIONS DE SON Sif ENERGIE WTALE sont peuT-éree eH TRAIN OF SE MATERIALISER es. DANS LE GON 06 CES NO VBS eNTENBES Come WALT O'UN OE CxS claus u Sk PREFERAT Se zl oafGisre, te sonnee, (S $A FORME LIQUIDE ET cenoee Qu SeINTLLE Sous, DONS OE 1a LUNE , PACME' A CeTwaNgeR LES SECRETS Des Tes LANCIEN TEUPS orreaues Ce K'etaIr PAS UNE RACE, Ce NIeTAIT Pas UN PEUPLE MAIS DES HOMMES Qu AVANENT REUSSI A FAIRE EMERGER UA PAT OVINE QU_VIT EN Nous. LS counaig - SAIENT LA LOI OE ua NATURE Qui TRAWSFORNE LES VIENTICNS DE UENERGIE EN TUN Ef RAVAGEANT TOUT, CERTAIN OF ces wie, feule Gauls deo Svar, ERCERENT 0 SIRRIOER DING Le 4 HONDE A eeeee EN AUTANT Of PemTies Ive CENTRALES DE ROUVOR PROPER A Queras RA er G RACONTER ET IL SE TROUVERA BIEN QUELQU' iN OrauTRE Fou = ECOUTER rea { oo i ceD UR AAIS $1 Tour d'un FOL PurTor, Quan commence. File P Disons EW BIEN, ELE mM ‘AENCE JAAINTENANT, c ect SUITE ET FIN OU ETERNEL RECOMMENCEMENT ? Pour cemer le curactére grandiose et la méga. lomanie du Magicien de Rimini, il me faut Femonter aux sources jumelles du cinéma et de la bande dessinge, ites otficielles parlent d’elles-mémes : la Sortie des usines Lumiere, premier film des freres Lumiere, fut présenté au Grand Café de Paris, le 28 décembre 1895 et Yellow Kic, premigre BD de Richard Felton Outcault, fut publige dans Védition dominicale du New York World, le 7 juillet 1895, Deux formes de rs de |"image, "une statique |"autre en mouve ‘ment, dont | évolution parallele accent différences. L*éventualité d°une rencontre éside dans une trouvaille ultérieure : l"ani- ‘mation, Federico Fellini est depuis toujours un amu: reux de la bande dessinge. Son périple depuis sa Romagne natale jusqu’a Rome le mena 2 Florence chez Nerbini, éditeur de /'Ayven wwroso, Cet hebdomadaire aux couleurs plus belles et plus vives que les originaux les laliens avec les héros tres americains d’Alex Raymond : Flash Gordon, Agent secret X9, Jim la Jungle, de Lee Falk et Phil Davis, de Lee Falk ct Ray Moore : Mankirake le Faniome ete. Le "Mineulpop” frappa dinterdit la BD américaine et selon I"une des nombr légendes felliniennes (le Magicien de Rimini ises Jui-mame déclare patfois: selon la legend...) Federico aurait écrit le seénario d'une suite autarcique des aventures de Flash Gordon dessinge par le talentueux Giove Topp. On disait aussi de mon temps qu ostracisme ministeriel, Fellini aurait meme dessiné les planches. La BD reste de toute delaculture inc. [1 "admire. suit son évolution. y fit des emprunts sans faux serupulles. Le Voyage d Tulum ne remonte pas 1938, année ‘ii la bande dessinge fut chassée des journiu destings a la jeunesse italienne, mais & 1965. quand Fellini envoys au producteur Dino De Laurentiis u ne longue lettre pour proposer un film inttulé fe Voyage de G, Mastorna G. pour Giuseppe. Giuseppe Mastorna, un violoncelliste, xe trouve a bord d'un avion pris dans une tempéte de neige. la panique & bord crée au pilote de graves diflicultés, Pu dans un ealme aussi soudain qu irréel, avion atterrit sur la place dune ville incon Vombre d°une grande église gothique. Un ge (ondue, jusqu’d un motel doi i} est impoxsible de t&léphoner car les lignes ont coupées. Apres nombre de malemeendus ede déconvenues, G. Masiorna découvrita qu'il est mort.Le Voyage de G. Masrorna sorte de voyage outr tombe, inquiéta aussitor fe superstitieux Dino De Laurentiis. Le sui des événements devait justitier ses superst La préparation du film connut une suite impressionn: incidemis va erreurs, contretemps et és provequant les plates redou= biées de De Laurentiis contre ce sujet qui Portait la poisse. Un jour de 1966, alors que les décors kes pluy importants S'acheyaie Fellini eut un cauchemar effroyable : en quelques secondes, la cathédrale de Cologne dont sinspirait !"un des décors, lui tombait dessus, pierre par pierte. Les mauvais réves

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