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mas‘ipt 41 raconté que les Riim avaient représenté dans certaines de leurs églises dix Musulmans célébres par leur vaillance, leur héroisme, leurs exploits guerriers chez les Chrétiens et leur stratagémes. Parmi eux était homme que Mu‘awiya envoya pour s‘emparer par ruse d'un patrice 4 Constantinople et qui le ramena prisonnier ; aprés quoi Mu‘awiya frappa le patrice en vertu de la loi de talion (1) et le renvoya & Constantinople. Les autres Musulmans représentés sont ‘Abdallah al-Battal (*), ‘Amr b. ‘Ubaid Allah, ‘All b. Yahya al-Armani, al-"Irbid (*) b. Bakkar, Ahmad b. Abi Qutaifa (Qati‘a), Carbéas le Paulicien (Qarbiyas al-Bailagini), maitre de la ville d’Abriq (Téfriké-Divrigi) | , aujourd'hui aux Rim, patrice des Pauliciens et mort en 249 (24 févr. 863 - 12 févr. 864) (4), Chry- socheir (HL. r. s. har. s) (fils de la) sceur de Carbéas, l'eunuque Yiza- man a la téte de son cortége avec ses hommes autour de lui, et Abi'l-Qisim b. ‘Abd al-Baqi (®). Nous avons décrit ailleurs la doctrine et les croyances des Pauliciens ; c'est une doctrine inter- médiaire entre celle des Chrétiens et celle des Zoroastriens. Ils sont aujourd'hui, en 332 (4 sept. 931-23 aodt 944) rentrés dans le sein de I'Eglise grecque. Nous avons raconté en détail leur histoire dans notre livre des « Annales historiques ». VIII, 146. Cette année 1a (281 : 13 mars 894 - 1 mars 895) Tugg b. Subaib bib) (*) pére de I'Ihid qui est actuellement, en 332 (4 sept. 943 - 23 ait 944) souverain d’lgypte, partit de Damas a la tete d'une armée nombreuse et entra a Tarse pour faire de 1& une expé- (2) Pour venger un outrage qu'il avait fait subir & un prisounier musulman, Voir le récit dans Mas'ddt, VIII, p. 75 saa. (2) Célebre héros d’expéditions de I’époque umayyade, mort en 122/710 (Tabarl, 11, 1716). cf. M. Canard, Les expéditions des Arabes contre Constantino ple, JA, 1926, CCVILL, p. 86, 105, 116; El, I, 698; F. Gabriell, 11 Califatto di Hisham, Alexandrle, 1935 (Mém. de la Soc. roy. d’arch. a’Alexandrie), p.88 sq. et pour le Battal légendaire, M. Canard, Dethemuna, épopée des querres istamo- byzantines. (en préparation) od I'on trouvera 1a bibliographie du sujet. (8) Forme conjecturale en face du texte. ‘.ril ou. ‘r.b.l. ‘Irbld signifie ser~ pent. (4) Cf. Vasttley, 1, 256. (5) Sans aucun doute, de la méme famille que Aba “Umair “Adi b. Ahmad b. "Abd al-Baql, qui accompagna les ambassadeurs en 305. Cf. p. 32. (6) Tug est dit ordinairement fils de Gut. P. cy p. 197 p. 198 42 Mas‘ipi dition, I] conquit M. 1. w. riya ) dans le voisinage de Burgat et Darb al-Rahib. VIII, 177-178., En 283 (19 févr. 896 - 7 févr, 897) eut lieu I’échange des prison- niers de guerre entre les Musulmans et les Rim. I! commenga en Sa'ban (13 sept. - 11 oct. 896), un mardi. VIII, 196-198. En 288 (26 déc. 900-15 déc. 901.), Mu'tadid entra dans la marche syrienne A la poursuite de eunuque Waelf |. Il lui envoya un message par Raiiq connu sous le nom de al-Huzdmi; Wasif al-Bektimari et d’autres officiers et compagnons de Wasif se sou- mirent & Mu'tadid. L’eunuque Wasif, quand la plupart de ses partisans furent prisonniers, voulut passer en territoire byzantin et s‘établir fortement dans la région des défilés. Mais Mu'tadid était venu de Bagdad en toute hate et dans le plus grand secret. Wasif, malgré sa vigilance et ses efforts pour étre informé, n’avait rien su de sa marche avant que Mu‘tadid edt passé 'Euphrate et fat arrivé en Syrie. Mais Mu'tadid était épuisé par les étapes rapides qu'il avait fournies et ses forces le trahirent. Quand il fut au mi- lieu de la marche frontiére de Syrie, il laissa les bagages a al-Kanisat al-Sauda’ et détacha ses généraux & la poursuite de Wasif. Aprés Yavoir poursuivi sur une distance de 15 milles, les cavaliers d’avant garde, commandés par Eaqin al-Muflihi, Wasif Maskir, Ali Karah et autres officiers latteignirent | et lui livrérent combat en un lieu connu sous Ie nom de Défilé du puits (Darb al-Gubb). Quand Mu'tadid arriva, Wasif, abandonné par tous ses compagnons, et fait prisonnier, fut amené a Mu'tadid qui le remit A l'eunuque Mu’nis. Il fit grace a la plupart de ses partisans et n’excepta qu'un petit nombre de gens qui étaient venus se joindre a lui de la marche frontiére de Syrie et d'autres régions. Mu‘tadid fit incendier la flotte de guerre et emmena de Tarse Abii Ishaq, imam de la mosquée, Abii ‘Umair ‘Adi b. Abmad b. ‘Abd al-Baqi (*), gouverneur d’Adana, cité de la marche fron- tire et d’autres personnages pris parmi les marins de Tarse, comme al-Bagil et son fils. (1) Var. Lariya, Dans Aba ‘1! lodiya, dans Tabarl : M. 1. w. riya. (2) Ct. lan, 1 de la p. 37. dhdsin: Mawurlya; dans Ibn al-Atir: B, MASU'DI 43 VIII, 224-295. «Le rachat de la trahison» eut lieu en da ‘I-qa‘da de l'année 292 (4 sept. - 3 oct. 905), sur le Lamis. Aprés qu'un certain nombre de Musulmans et de Rim eurent été échangés, les Riim rompirent le pacte. Lréchange définitif eut lieu sur le Lamis en Sawwal 295 (4 juillet - 1 aodt 908), et il fut complet. L'eunuque qui présida fut Rustam, qui commandait la marche syrienne. Le nombre des Musulmans rachetés lors de l’échange d’Ibn Tugan, en 283 (19 févr. 896-7 févr. 897), comme nous I’avons dit précé- demment, fut de 2495, tant hommes que femmes. Lors du rachat de la trahison, furent rachetés 1154 Musulmsns, et lors de l’échange définitif 2842 (). VIET, 281-282. Cette année 1a (287 : 20 sept. 909-8 sept. 910), Faris, commandant de la flotte grecque et chef des expéditions maritimes, pénétra sur le littoral de la Syrie et s'empara de la forteresse d’al-Qubba (*) aprés de longues luttes, les Musulmans n’ayant pas été secourus. Il s’empara aussi de la ville de Laodicée | oi il fit un grand nombre de prisonniers... En 299, (29 avril 911 - 7 avril 912, Damiana, chef des expéditions maritimes musulmanes en Méditerranée fit une incursion dans I'fle de Chypre dont les habitants avaient violé le traité conclu au début de V'islim et stipulant qu’ils n’assisteraient pas les Rim contre les Musulmans, ni les Musulmans contre les Rim, et que Vimpot serait payé moitié aux Rim, moitié aux Musulmans. Damiana resta dans cette fle pendant quatre mois & faire des prison- niers, incendier et conquérir les places oi les habitants s’étaient fortifiés (). (A) Sur cet échange, ef. p. 12. (2) Barbier de Meynard pense que c’est peut-étre Vépithéte de la forteresse de Sabydn, le chateau de Sadne des Croisés, qui gardait la route Laodicée-An- tloche. (8) Texte : ol il se fortiia. Mais il vaut mieux supposer, comme I'a fait Ro- sen, suivi par Vasiliev, que le mot « ahluhd est tombé. Sure traité de Chypre, ct. Balapori, 153, VI KINDI (mort en 961) Liauteur du Kitab tasmiyat wulat Misr (éd. H. Guest, G. M. S. XIX, 1912; ef. vol. I, p. 393-394), qui a conduit son Histoire des gouverneurs del'Egypte jusqu’a 335/946, date de la mort de Muhammad b. Tugg al-Ibsid, (le texte imprimé a la suite et allant jusqu’a I'avénement des Fitimides en 362/972 étant d'un autre auteur, peut-étre Ibn Zalaq) (), est contemporain de la période dont nous nous occupons. Bien que, & cette époque, les souverains d’Egypte aient cu souvent la marche frontiére syrienne sous leur autorité, et que I'Egypte ait été plusieurs fois en relations guerriére ou diplomatiques avec Byzance, soit sous les Tiliinides, soit sous les Th8idides, Kindi a complétement négligé cette question, alors que pour les époques précédentes, il fournit des renseignements intéressants sur les rapports entre I'Egypte et I'Empire. On notera seulement les faits suivants (2) : (En racontant la menace d’invasion que fit peser en 263/877 sur Ahmad b. Tilin, gouverneur d'Egypte & partir de ramadin 254 (sept. 868), le régent du califat Muwatfaq, Kindi cite les vers sati- riques du podte Muhammad b. Da’ad, qui insinue que Ahmad ne songeait guére & combattre les Grecs) Ila des vaisseaux ancrés sur le Nil, oi! 'on ne voit que bois et Ce n’est pas qu’il comptait faire la guerre aux Grees, mais il les a fait construire un jour de frayeur, pour prendre Ia fuite.., (éd. Guest, p. 281-219) (Ahmad b. Tilliin recut le gouvernement de la marche frontiére syrienne, du calife Mu'tamid, en 258/872. Mais il n'y eut pas de () Selon Hasan Ibrahim Hasan, al-afimiyyau Jt Misr, Le Calre, 1932, p. 5, n. 6, contre Guest, p. 12. (2) Sur Kindi, voir, outre Vintroduction de I'éd. Guest, BRockELMANS, T 149 et Suppl. I, 229; EI, Il, 1079; G, Wier, Kind? et Mugrizi, BIFAO, XI, 1916, p. 61-73. RINDI 45 gouverneur effectif avant Tabai b. B.l.b.rd., qui s'y rendit en gumada I 264 (janv. 878). Quand il put, aprés la mort d’Amagar, gouverneur califien de Syrie, prendre possession de cette province la méme année, puis enlever Antioche & Sima al-Tawil au début de 265 (sept. 878), il se rendit dans la Marche.) Abmad b. Talin partit pour Tarse a la téte de ses troupes ; mais (par suite de la présence de I'armée) les prix ayant monté, les Tarsiotes s'émurent, lui firent une violente opposition et il dut entrer en guerre contre eux. Puis il ordonna a ses soldats de se retirer devant les Tarsiotes, afin que l'empereur (litt. le tyran, roi des Rim), ayant appris cela, sit que les armées d'Ibn Tiliin n’avaient pu tenir contre les Tarsiotes. (1) Ses troupes se retirérent donc. Ahmad b. Tiliin quitta les Tarsiotes et leur donna comme gouverneur Tabai b. B.l.b.r.d. Il avait eu I'intention de rester dans la Marche, mais il recut des nouvelles d’E-gypte, lui annongant que son fils al Abbi (2) s'était révolté contre lui... (éd. Guest, p, 220) (8). (1) Hl faut comprendre : et qu’ll congdt une haute idée de la valeur des Tar- slotes et appréhendat de les attaquer. Le texte d’Ibn al-Attr, VIL 220, est plus clair & cet égard. Voir aussi Zeky Mohammed Hassan, Les Tulunides, P. 66. Voir ausst Ibn Sa Id, infra p. 160-161. (2) Il Yavait laissé & In téte du gouvernement de IBgypte en son absence. (8) On notera également que Kindf nous fournit le nom exact d'un person~ nage qui a jou un rile dans la guerre byzantine et connu sous le nom de +» Gu- Kim Zurlias (Tabarl, U1, 2250). I s‘appelle Rasta al-Warddmt, (Kindt, p. 245). Vil HAMZA AL-ISFAHANI (mort en 360/970) Hamza al-Isfahani, né en 280/893 & Ispahan, vécut surtout dans son pays natal, mais fit plusieurs voyages d'études, en particulier a Bagdad, notamment en 323/935, afin d’y rassembler des ma- tériaux pour une édition du poéte Abii Niwas. I] s‘occupa surtout de travaux philologiques, composa un recueil de proverbes copié plus tard par Maidani, des études sur les mots persans passés en arabe, etc. Mais, ila composé aussi un ouvrage historique, des An- nales intitulées Tawarig sint mulak al-ard wa'l-anbiya’, Dates des années des rois de la terre et des prophétes, qu'il termina en 350/961, éditées avec une traduction latine par Gottwaldt, Hamzae Ispa- hanensis Annalium libri X, t. 1. texte ar., t. 2, trad. lat., Leipzig, 1844-1848 ; une autre édition a paru ensuite dans I’Inde, et une autre, plus récente, a Berlin (Kaviani), 1340 H. Une traduction anglaise par U. M. Daudrota a été publiée 4 Bombay en 1932 (). Dans cette hsitoire, dont le dernier chapitre est consacré aux souverains musulmans, Hamza s'occupe avec prédilection de tout ce qui est persan, comme dans ses autres ouvrages, bien qu'il ne soit pas A proprement parler un représentant du nationalisme littéraire des Su‘dbites. Il traite en particulier d'une maniere détail- lée des gouverneurs du Hurdsan et du Tabaristan ; il enregistre aussi soigneusement les nombreux soulévements de troupes A Bagdad. Mais sur ’histoire des relations arabo-byzantines A son époque, il n’a noté que le fait suivant : «(En 315), les Rim firent une expédition contre la place fron- tiére de Sim8at. Ils égorgérent les gens dans la mosquée, devant la «qibla» (niche qui indique la direction de la Mekke). Is firent main basse sur tout ce qu’ils trouvérent, et emmenérent en captivité la totalité de la population. Is incendiérent (aussi) le faubourg de la ville de Malatya. » (éd. Gottwaldt, p. 205 ; éd. de 1350, p. 131) @). (1) Sur Hamza, voir les travaux indiqués dans rocketman, I, 145, Suppl. 1, 221, et EI. I, 271-2. (2) Dans les autres historfens, ces deux événements sont racontés, un sous 315 (SimSAf, mais avec 1a variante Sumaisat), l'autre sous 314 (Malatya). HAMZA AL-ISFAHANS 47 D'autre part, dans la liste des empereurs byzantins (éd. Gort WwALpr, p. 76-79), il dit pour I"époque qui nous intéresse, p. 78-79 : «Ensuite, empire passa des mains des gens de cette maison (= la dynastie amorienne) A celles des Slaves. Basile le Slave le recut a ]'époque d’al-Mu‘tazz en 253. Il régna 20 ans; puis Léon fils de Basile régna & I'époque d’al-Mu'tamid en 273. Ensuite, vint Alexandre fils de Basile a l’époque d’al-Muqtadir en 293. Aprés avoir régné 1 an et 2 mois, il mourut d'un ulcére suppurant (du- baila). Puis régna Constantin fils de Léon, agé de douze ans: mais il fut évineé du pouvoir par Constantin fils de Andro[ni}qus dont le fils () était a Bagdad, s‘enfuit aprés la mort de son pére et retourna en territoire byzantin ; quand il eut usurpé le pouvoir et se fut installé dans le Palais impérial (Dar al-Balaf), il fut assailli par les compagnons de Constantin fils de Léon qui le tuérent. Et Constantin fils de Léon prit le pouvoir en 301. (2) Entendre : le tils d’Andronic (Doucas). La tentative de Constantin Dou- cas eut lieu la premiére année du régne de Constantin VII (volr Vasiliev, éd. russe, IT, p. 197-198 et 164 et Mas‘Qdt, Tandth, 175). Il semble que Hamza V’a confondu avec Romain Lécapene. La source de Hamza est un ouvrage com- posé par un q di de Bagdad appelé Waki‘ (Hamza, p. 70 et 79), qu'll soupgonne ailleurs p. 79 d’avoir mal lu ses autorités, Wak est sans doute Ihistorien mort vers 330, mentionné par le Fihrist, 114 (et. Brockelmann, Suppl, I, 225). VILL ‘ARIB (ConriNuaTEUR DE TanaRi) (mort dans la 2¢ moitié du x° siecle) (4) (Arib, Tabari continuatus, quem edidit, indicibus et glossario instruzit M, H. pe Gorse, Lugduni Batavorum apud E, J. Brill, 1897). De Goeje, qui n'avait pu réaliser son projet primitif d’éditer le texte de I'Histoire dArib, continuateur des Annales de Tabari, en méme temps que le texte de ce dernier, sous forme de supplé- ment, a donné, en 1897, une édition séparée d”Arib(?), Les informa- tions d"Arib sur I'histoire de Espagne et de l'Afrique du Nord avaient été depuis longtemps publiées par Dozy, en méme temps que le texte d'Ibn ‘Idart; elles n’ont done pas été reproduites par de Goeje, dont I’édition ne comprend que Jes renseignement fournis par “Arib sur I'histoire des “Abbasides de 291 & 320 (903/4-932). Cette partie de l'histoire d”Arib nous intéresse du point de vue byzantin parce qu'elle expose, pour l’époque indiquée, les rencontres entre les Arabes et les Grecs, et a pour nous I'importance d’une source contemporaine, L’AUTEUR DE LA CONTINUATION DES ANNALES DE Tapani. Plusieurs pages manquant au début de Ms de Gotha ne 261 dans lequel se trouve I'Histoire d”Arib, le nom de l’auteur n'apparait pas dans le manuscrit et il a fallu beaucoup de temps et de peine pour démontrer qu'il s’appelait ‘Arib b. Sa'd de Cordoue. (4) Dans la 1* édition, Vasiliev avait donné sur ‘Arfb une notice trés longue (p. 43-53), qui, a cette époque, l’édition du texte étant récente, était d’actualité, Elle a été justement signalée dans £1, & l'article “Arlb, I, 438.Une bonne par- tie des renseignements qui s'y trouvent, empruntés & Dozy, n’ayant plus qu’un intérét rétrospectif, nous avons abrégé cette notice tout en la complétant sur certains points. (2) Cf. De Gorse, Arid, Tabari continuatus, Lugd. Bat., 1897, praefatio, p. vit; Annales quos scripsit... at-Tubari cum aliis ed. de Goeje, introductio, Lugd. Bat., 1901, p. xxix. “ani 49 Le Ms fut d'abord attribué 4 Mas‘idi, Mais dés 1826, Méller, dans son catalogue des Mss de Gotha, émettait un doute a ce sujet(t). Deux ans aprés, Kosegarten, ayant inséré dans sa Chrestomathie arabe le récit du Ms de Gotha sur I'expédition de Mu’nis contre Bagdad en 320 (*), regardait le texte dle ce Ms comme un ouvrage authentique de Mas‘idi, différent des Prairies d'or, le Abbar al- Zaman (Histoire du Temps). De Sacy, auquel Kosegarten avait envoyé un fragment relatif aux Qarmates, exprima l'avis que, si le Ms était effectivement de Mas‘idi, comme il ne pouvait s'agir des Praires d'Or, dont le récit était beaucoup plus bref sur ce point, était une portion du Kitab ahbar al-Zaman (3), Mais Yorientaliste anglais Nicholson, ayant publié en 1840, sur la base du Ms sus-mentionné, un récit en traduction anglaise relatif & I'établissement de la dynastie ftimite en Afrique du Nord, considéra la maniére de voir de Kosegarten et de Silvestre de Sacy comme insoutenable. A son avis, il fallait voir dans auteur du Ms un Espagnol, pour expliquer ordre qu'il suit dans sa Chronique. En racontant les événement de chaque année, il parle tout d’abord de ce qui s'est passé en Espagne, ensuite il raconte histoire du califat de Bagdad, et en dernier lieu, l'histoire de l'Afrique du Nord. Un pareil procédé peut seulement s'expliquer par le fait que 'au- teur est espagnol (#). A son avis, l'auteur avait vécu un peu aprés CML (29 mai 952-17 mai 953) (%). Comme uous le verrons, cette déduction de Nicholson devait étre entiérement confirmée dans la suite, En 184, de Slane voulut voir dans le manuscrit de Gotha une (A) Mouuaen, Gululogus Librorum (am manuseriptorum quam iupressorum, qui... in Bibliotheca Gothana asservantur, t. 1, Gothae, 1926, p. 75, n° 261. Il note: « Codex, initio mutilus, negligenter exarutus, anno 627 H. 1229 Chr. absolutus, ab alia manu, false, ut puto, inscriptus : pars altera annalium Masu- di. — Continet historiam praecipue Hispaniae et Africae, ab anno 271-320 H. 884-932 Chr.» (2) Koszoanran, Chreslomuthia arabica, Lipsiue, 1829, p. 105 sq. (8) Id. ibid, p. xv-rv1. (4) Nrcwouson J. An account on the estublishment of the Falemite Dynasty in Africa beings the annals of that province from the year 290 of the hegira to the year 300, extracted from an ancient arabie Ms. aseribed to el-Masudi, belonging to the Ducal Library of Saxe-Gothu with an introduetion and notes, ‘YObingen and Bristol, 1840, p. 39-41, 8) Id. ibid, pe 43, 50 “ARIB partie de louvrage historique du célébre médecin et historien Abi Ga‘far Abmad ibn al-Gazzar, né a Cairouan, qui écrivit une histoire de l'Afrique du Nord au temps de la décadence des Aglabides et de I'établissement des Fatimides (1). Weil, qui, dans le tome second de son Histoire des Califes, s'est servi du Ms de Gotha, pensant que Youvrage n’était pas achevé, I'attribuait & un auteur beaucoup plus tardif (*). Le principal mérite d’avoir mis en lumiére la personnalité de Yauteur revient & Dozy (*). Prenant pour base les formules arabes habituelles de glorification qui suivent le nom des califes, il démon- tra que l'auteur du Ms avait vécu sous Je régne d’al-Hakam II (350-360 / 961-970), et confirma I'opinion de Nicholson sur V’ori- gine espagnole de I'auteur (). Tout d’abord, en s'appuyant sur un passage de ’historien du xi° siécle Ibn “Igari, de Marra- kech (8), et en comparant ce passage avec le Ms de Gotha, il arriva 4 la conviction que l'auteur du Ms était Ibn al-Kattan, dont le nom était resté jusqu’alors inconnu des orientalistes européens. Ibn ‘Idari donnait aussi le titre du livre d’Ibn al-Kattan, Nazm al- Guman (le rang de perles) (*). Mais Dozy comprit vite que cette conclusion était erronée, Ibn al-Kattdn, dans le passage cité par Ibn ‘Idari, ayant tout simplement copié un auteur plus ancien, (1) M.G. pe Suanc, Lelire dM. Hase, JA, IV* série, 184, t. IV, p. 346-347. Sur cet auteur voir BRockELMANN, I, 238 et Suppl., I, 424. (2) Wen, Gesch. der Chalifen, 11, Mannheim, 1848, Vorrede, p. x-x1. Ci. la communication de Weil sur le méme t. II de I"Hist. des Cal. dans les Heidel- berger Jahrbiicher, 1848, p. 93-94. (8) Voir De Gorse, Biographie de Reinhardt Dozy, tr. du holl. par V. CHau- win, Leide 1883, p. 40 et suiv. (4) Dozy, Notices sur quelques manuscrits arabes, Leyde, 1847-1851: Quel est auteur et le titre du manuscrit de Gotha n° 261 ete. p. 2. (6) Le nom de cet historien, sur la vie duquel nous n’avons aucun renseigne- ment a été fixé par Dozy dans son Histoire de (Afrique et de U Espagne, intitulée al-Bayano-'l-Mogrié, par Ibn-Adhari (de Maroc), Leyde, 1848-1851, vol. I, Intr. p. 77-79. Cf. Amant, Biblioteca arabo-sicula, Vers. it, ‘Torino € Roma, vol. I, 1880, p. LIV. Il faut lire Ibn ‘IGart ; ef. Wastenreuv, Die Geschichischrei- ber der Arater und ihre Werke, Gottingen, 1882, n° 373, p. 151; Brock. I, 337 et Suppl, I, 577; El, I, 412; LevieProvencat, Ibn "Idarl_al-Marrdkusl, Al-Bayan al-Mugrib, t. II, Paris, 1930. (8) Dozy, Notices... p. 3-4. Sur Ibn al-Kattin, voir Pons-Borours, Ensayo bio-bibliogralico,.. Madrid, 1898, p.275; FAONAN, Hist. de UAjr, et de VEsp. int. al-Layano... trad. Alger, 1904, 11, p. 8. Il est mort & Sigiimasa en 628,

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