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H10 LA CINQUIEME REPUBLIQUE A L'EPREUVE DE LA DUREE

1958 – 2007

I – Les débuts de la Ve République


A) Les difficultés de la IVe République et la mise en place de la Ve République
De 1946 à 1958, la IVe République est en crise à cause d'une forte instabilité ministérielle (13
gouvernements en 12 ans). Les manifestants en Algérie réclament le retour de De Gaulle au
pouvoir.
En juin 1958, l'Assemblée offre les pleins pouvoirs à De Gaulle pour 6 mois. Il accepte, à la
condition de rédiger une nouvelle Constitution.
La nouvelle Constitution rédigée par De Gaulle est approuvée par référendum en septembre 1958
(79% des voix). C'est la naissance de la Ve République. De Gaulle devient le premier président de la
Ve République en 1958.

B) Grâce à De Gaulle, le pouvoir exécutif est plus fort


Avec la Ve République, le président de la République obtient plus de pouvoirs. Il nomme le 1er
ministre et le gouvernement, il préside le conseil des ministres, il propose le référendum, il dissout
l'Assemblée, il est le chef des armées.
En 1962, De Gaulle fait voter par référendum une modification de la Constitution qui fait élire le
Président au suffrage universel direct. De Gaulle sera le premier président à être réélu au suffrage
universel direct en 1965.

C) De Gaulle engage la France dans une politique de grandeur


1/ Une politique intérieure ambitieuse
De Gaulle veut moderniser la France. Il soutient les secteurs de pointe, la recherche, l'
l'aéronautique (le Concorde) et lance la France dans de grands projets (tunnel du Mont-Blanc). Il
met en œuvre une politique culturelle pour tous (maisons de la culture, école obligatoire jusqu'à 16
ans).
2/ Une politique étrangère pour l'indépendance de la France
En 1960, De Gaulle dote la France de la bombe atomique et en 1966 il décide de quitter l'OTAN. Il
poursuit le rapprochement avec l'Allemagne dans le cadre de la construction européenne. De Gaulle
veut redonner à la France son rang de puissance mondiale et affirmer l'indépendance de la France
vis-à-vis des 2 blocs.

D) Mais l'exercice du pouvoir de De Gaulle suscite la contestation de la rue : la crise de mai


1968
1/ Les revendications des étudiants et des ouvriers
Dans un contexte d'essor économique et de rajeunissement de la population (le baby boom), les
étudiants ont le sentiment que le monde politique et les médias ne tiennent pas compte de la
jeunesse. Ils veulent la liberté d'expression, le droit de vote avant 21 ans. Ils soutiennent les ouvriers
qui souhaitent plus de libertés syndicales.
2/ La crise de mai 1968 : la France paralysée
En mai 1968, les universités et les ouvriers se mettent en grève. La France compte 9 millions de
grévistes. Les grèves sont violentes (barricades, pavés). Mais De Gaulle ne veut pas céder. Il dissout
l'Assemblée pour provoquer de nouvelles élections. Les Français lui redonnent leur confiance mais
son pouvoir est affaibli.
En 1969, les Français rejettent un référendum sur la régionalisation. De Gaulle, désavoué par les
Français, démissionne le 28 avril 1969.

II – L'alternance sous la Ve République


A) Une politique de continuité après la démission de De Gaulle en 1969
De 1969 à 1981, c'est la droite qui gouverne. Elle a la majorité parlementaire et 2 présidents de
droite sont élus : Georges Pompidou de 1969 à 1974 (ancien 1er ministre de De Gaulle) et Valéry
Giscard d'Estaing de 1974 à 1981 (UDF : centre-droit).
B) La première alternance de 1981 à 1886 : la gauche est au pouvoir
À cause de la crise économique et de la montée du chômage, la droite est critiquée. C'est donc le
socialiste François Mitterrand est élu président en 1981. C'est le début de l'alternance (un autre
courant politique au pouvoir). La gauche gouverne donc jusqu'en 1986 car elle a aussi la majorité à
l'Assemblée nationale.
– Mesures sociales : abolition de la peine de mort en 1981, retraite à 60 ans et 5eme semaine de
congés payés.
– Mesures économiques : nationalisation d'entreprises (EDF-GDF, SNCF).
– Mesures politiques : lois de décentralisation (plus de pouvoir aux collectivités locales).

C) De 1986 à 2002, l'alternance continue marquée par les cohabitations


La cohabitation, c'est un président et un gouvernement de partis opposés. Le président doit choisir
son gouvernement dans la majorité de l'Assemblée nationale.
– 1986 – 1988 : première cohabitation entre le président François Mitterrand (gauche) et le 1er
ministre Jacques Chirac (droite).
– 1993 – 1995 : deuxième cohabitation entre le président François Mitterrand (gauche) et
Edouard Balladur (droite).
– 1997 – 2002 : troisième cohabitation entre le président Jacques Chirac (droite) et Lionel
Jospin (gauche).
Mais la cohabitation pose le problème du partage du pouvoir exécutif entre le 1er ministre et le
président (ex : opposition Chirac / Jospin sur la semaine des 35h).

D) Les difficultés politiques de la Ve République depuis 2002


Pendant la période des cohabitations, la Ve République connaît des difficultés : montée de
l’abstentionnisme, montée de l'extrême droite, violences dans les banlieues. Dans ce contexte, en
2002, pour la première fois, Jean-Marie Le Pen (Front National) arrive au second tour des élections
présidentielles face à Jacques Chirac. Chirac est réélu grâce à une forte mobilisation populaire
contre le Front National.
En 2007, Nicolas Sarkozy (droite) est élu. En 2012, François Hollande est élu (gauche).
L'alternance continue.
1/ Mesures prises par la droite :
– Mesures politiques : mandat présidentiel réduit de 7 à 5 ans en 2000.
– Mesures sociales : suspension du service militaire en 1997, recul de la retraite à 62 ans en
2011.
2/ Mesures prises par la gauche:
– Mesures politiques : loi sur la parité hommes / femmes
– Mesures sociales : le RMI, le PACS en 1999

III – Les évolutions de la société française durant la Ve République


A) L'immigration transforme la société française
1/ Le rôle des migrations dans la croissance économique des Trente Glorieuses
Après 1945, la France doit se reconstruire. Elle entre dans une période de 30 années de prospérité
économique et de modernisation qu'on appelle les Trente Glorieuses et elle la besoin de main
d'œuvre. Grâce à la création de l'ONI (Office National de l' Immigration), l'État français favorise
l'immigration d'une main d'œuvre venant d'Afrique du Nord et d'Europe du Sud. Ces immigrés sont
employés dans le bâtiment et industrie (automobile).
Ces immigrés vivent nombreux dans des bidonvilles à la périphérie des villes. Ils sont ensuite
relogés dans des HLM à partir des années 1960.
2/ L'évolution de l'immigration depuis 1974
À partir de 1974, la France entre durablement dans une période de crise économique avec une
augmentation du chômage dans les secteurs du bâtiment et de l'industrie. La France doit donc
réduire et contrôler les flux migratoires.
Depuis, l'immigration légale et surtout une immigration de regroupement familial ou une
immigration de diplômés (cerveaux). Les immigrés viennent principalement d'Europe et d'Afrique
mais aussi d'Asie. La France compte aujourd'hui 5,5 % de population immigrée (3,3 % d'étrangers).
C'est l'immigration clandestine qui est difficile à maîtriser aujourd'hui.
3/ L'immigration transforme la société
Les immigrations successives ont contribué à la transformation de la société française en une
société multiculturelle, ou les personnes d'origine étrangère participent à la promotion de la France
dans le monde (écrivain d'origine étrangère à l'Académie Française).
Mais la crise économique provoque aussi la montée du racisme dans une partie de l'opinion
publique et l'arrivée du parti Front National dans la vie politique du pays.

B) Les réponses législatives aux transformations de la société et les débats qu'elles suscitent : la
place des femmes dans la société
À partir des années 1970, les femmes doivent travailler pour permettre à leurs foyers d'affronter la
crise. Les foyers n'ont plus les moyens d'élever de nombreux enfants. De nombreuses femmes ont
recours à l'IVG afin de limiter les naissances. Mais elle était pratiquée de manière illégale et
souvent dans des conditions d'hygiène déplorable. Les femmes risquaient leur vie et la prison.
Dans les années 1970, les femmes revendiquent le droit à l'avortement et à la contraception. Elles
sont soutenues par le MLF (Mouvement de Libération des Femmes) qui est un mouvement
féministe qui milite pour ces droits. Des femmes publiques ayant le recours à l'IVG signent le
manifeste des 343 salopes et s'adressent aux pouvoirs publics.
Face à ces revendications, Simone Veil, ministre de la santé, propose une loi pour légaliser l'IVG en
1974.
Après des débats houleux, la loi sur l'IVG est votée en 1974. Cela montre la volonté de l'État de
prendre en compte l'évolution de la société et les aspirations de population.
Aujourd'hui encore, les débats sont nombreux et risquent encore de remettre en cause ce droit.

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