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I.S.O.

(Pièce de théâtre en 5 actes de Christopher B. de Centaures)


Prélude
Lever de Rideau sur « Contre Lumière » et … Coups du « Brigadier » ….

Voix : - « Ceci n’est pas 1 pièce de Théâtre » et d’ajouter « seul les FOUS
pourraient y CROIRE »

Monsieur X - il est assis sur 1 chaise éclairée par la douche de lumière

- Toute cette histoire, mes amis, avait commencée avec mon service
militaire, pour lequel j’avais été exempté : P4 pour psychiatrie où plutôt
que P5 pour Anarchie.

Gendarmerie

Monsieur X en uniforme de bagnard – il est entouré d’1 officier de Justice


habillé en gendarme faisant les cent pas

- Je faisais pour la 1ère fois l’expérience de l’Isolement carcéral. Là « temps »


là-bas - il montre du doigt, la cellule – les bancs de bois ou de béton.
Déconnecté de toute temporalité : soumis aux interrogatoires, avec cet
avocat commis d’office, qui était complice des institutions, prétendument
garantes de l’application des lois. Tel était ma condamnation. Parole contre
parole « un temps » parole de policier, contre parole de con-damnés. Oui
regardez, « un temps » regardez cet officier !!! Qui ? « un Temps » Oui
Qui détient la Vérité ? Entre mythe et réalité j’étais soumis à 1 état
policier : tous fichés, tous écoutés, tous surveillés à notre corps défendant !

L’officier – Vous voilà désormais « suspect »

Monsieur X –mais de quoi ?

L’officier - Qu’importe ! « Un temps » « s-us-p-e-ct » en marquant bien le


mot.

Monsieur x – Qu’ai-je commis de Mal ???


L’officier : Recherchant dans 1 dossier qu’il tenait à la main, tournant toujours
autour de Monsieur X, faisant les quatre cents pas - « ON » « un temps » on
vous a vu, VOUS, prétendre être 1 agent d’affaires, 1 intermédiaire pour la
gentry. « ON » vous a entendu en conversation concernant 1 escroquerie,
alors que dans notre beau pays, vous n’êtes connu pour être 1 démunis.
(Eclat de Rire), 1 SDF, 1 Sans Domicile Fiscal, vous vous foutez de notre
Gueule ? A moins que toute cette histoire ne soit que Mythomanie ?

Monsieur X : Alors, c’est cela, Je n’ai que le choix entre suspicion et


condamnation.

L’Officier – Oui c’est cela !« Victime du système » Et pourquoi pas !!!


Encore votre paranoïa monsieur X ?

Monsieur X – Car vous estimez qu’1 garde à vue n’est qu’1 Confusion dans
le désordre de mon Eprit ?

L’Officier – « les faits » Monsieur X « Un temps » « les FAITS ».

Monsieur X – Alors je me soumets « un temps. » Aux forces de l’Ordre le


dernier mot !!! Dois-je vous avouer ce que je n’ai pas fait ?

L’Officier – Il y a toujours 1 part de vérité Monsieur X. Mais si vous voulez,


je vous conseil, prenez 1 bon Avocat, ils ont en commun, avec les
médecins, de guérir les Maux et maladies qu’ils ne subissent pas eux-
mêmes.

Monsieur X - « Absurdité » - « un temps » – tout cela n’est qu’absurdité


« un temps » - Absurdité et Arbitraire.

L’officier – Alors attendez votre jugement avec sérénité.

Monsieur X – « ON » « voit » que ce n’est pas vous qui avez la tête sur le
billot. Je ne suis ni 1 Héros, ni 1 exemplarité. J’avouerais tout, et surtout ce
que je n’ai pas fait.

L’officier – Très bien alors sortez. Mais attendez « un temps » vous


empreintes digitales et votre photo d’identité ?

Monsieur X – Alors à vous très cher public de me juger « un temps »


Coupable ou innocent ? « Un Temps » Dans ce théâtre de la cruauté. Et
maintenant à vous d’assister, entre espoir et Dés-espoir, l’histoire qui va
vous être contée … Il est vrai que je ne me souvenais pas de mon Isolement
(Il souffle et regarde de public).

Un temps

L’officier – « Car vous voudriez nous faire CROIRE, ici présent, que vous
êtes innocent ?

Monsieur X – Mais de quoi serais-je coupable ?


L’officier – Vous avez de la chance Monsieur X, car nous sommes sur scène
à votre grand drame, la scène d’1 théâtre virtuel, car dans les faits, 1
théâtre de la cruauté.

Monsieur X – Mais qui ? « Un Temps » Qui êtes-vous pour me juger ? Seul


vous le pouvez (S’adressant au public)

L’Officier – Ceci n’est pas 1 jeu Monsieur X. « Temps » Il n’y a rien de


ludique.

Monsieur X – Alors pourquoi me torturez-vous ainsi ?

L’officier – « Torturez ! » comme vous y allez « TORTUREZ ! » Mais voyez-


vous sur cette scène quelques instrument de torture ?

Monsieur X – Et mon incarcération ! La petite lumière blanche, l’Isolement


carcéral et, psychiatrique et vous public (regard public) qui vous faites
voyeur. Voici le récit de mes torpeurs !

L’Officier (face public) – Et vous, oui vous, taisez-vous, sinon je mets fin à la
représentation, et retour case « prison ». Vous n’avez pas le choix : obéir
ou pas sans questionnement ? Ni pourquoi ? …
ACTE I

France – 2017 (de l’ère chrétienne), centre hospitalier : cellule d’isolement.

Lumière avant-scène sur 1 homme nu accroupi, à genou, face contre terre, il lève
progressivement la tête vers rampe avant-scène : lumière- centrale.

Monsieur x (Borborygme) : - Je ne suis plus qu’1 animal assoiffé, qu’un lion


en cage, un lion enragé. Mais qu’ai-je fait ? Entre ces 4 coins de mur, je me
retrouve, entravé dans une camisole chimique, sur cette paillasse, délaissé,
comme un lion blessé. Mais qu’ai-je fait ? (Bruit de serrures de la porte
blindée, ouverture avec l’entrée de 2 infirmiers) encore 1 fois ils vont me
piquer tel un chien enragé, mais qu’ai-je fait ? (Sans aucune réaction aux
piqures, il va se prostrer en fond de scène côté jardin). Ah ah ah ah, ils sont
parties (il tourne sa tête de droite à gauche et poursuit son monologue),
mais j’ai comme l’impression affreuse d’être à jamais condamné. Mais quel
crime ai-je commis pour être ainsi prisonnier ? (Il se lève à moitié tremblant
et vaseux vers son lit) Ma bouche est pâteuse, j’ai soif et faim, mais qu’ai-je
fait ? (Sur le sol se trouve un Broc d’eau et une vulgaire gamelle, il retourne, se
prostrer dans un coin de sa cellule tout en essayant désespérément d’atteindre sa
pitance qu’il renverse). Ma condition est celle de tous ceux qui un jour ont
été incarcéré – Incarcéré en camp, au goulag : emprisonné ! Mais qu’ai-je
fait ? Irresponsable j’étais, à mon corps défendant considéré tel 1
mécréant. (Dans un rire cynique avec regard public.)
-j’ai échappé au lit de fer, sans échapper à l’arbitraire (se perdant dans ses
phrases), où est ma montre, où se trouve la pendule. Eh, y’a t’il
quelqu'un qui puisse m’éclairer ?

(Il s’est levé et tâte les murs afin, shooté, de trouver un interrupteur qu’il ne
trouvera jamais) - A l’arbitraire de la détention, non je ne suis pas fou (petit
rire face public, mais yeux exorbités). (Monologue, pratiquement sans folie) -
Oui ! j’aurai dû suivre le protocole, pas de guérison sans réinsertion !!!
« Temps » Ah les Salauds !!! La justice et la médecine n’en ont pas décider
ainsi. (Il redevient fou en riant et délirant shooter au valium et au transcen
pour tout cocktail) Tu vois, je ne suis qu’un patient comme les autres !!! Ah,
ah, ah, je ne suis qu’un patient que le système veut broyer, Chut, chut (il
entend la porte de sa geôle s’ouvrir, il retourne dans un coin de la pièce, fond de
scène, Monsieur X crie aux loups).

L’Infirmier : Taisez-vous, vos hurlements de bêtes ne feront qu’aggraver


votre situation, si vous souhaitez revenir parmi nous : nous les biens
portants, nous les biens pensants (Le fou se relève comme une bête apeurée)
Vous voilà plus « raisonnable ». Crier aux Loups parmi les Loups n’est pas
une attitude « normale » monsieur X !!!
Monsieur X – Mais voilà qu’est-ce que la Normalité ? je ne suis qu’1 avec la
Nature essence de Liberté (regard illuminé face public), je ne veux pour le
moment pas quitter cette cellule ! Il va vers son broc d’eau qu’il ramasse
puis vers le mur fond de salle et grave les mots de ses maux ! « Je » est un
autre et (il écrit en l’épelant fort) La phoné est plus forte que le logos !!!
Malgré l’absurdité, l’homme incarcéré demeure un homme libre en
Conscience, et c’est cette con-science que la science qualifie d’anormalité –
(il asperge le mur avec l’eau du broc et les mots qu’il a gravés se recouvrent d’une
poussière noire. Puis face-public, tout en regardant par moment l’infirmier). A
l’hôpital, je me souviens j’avais tout cassé, un bureau, un ordinateur, jeté
les fleurs [même fanées|… A l’origine de cette Crise je me souviens avoir
connu les affres du déclassement social, la rupture, le chômage comme
vous qui riez de me voir devenir « fou ». Et voilà qu’aujourd’hui on
m’étiquette d’une maladie mentale. On m’a condamné, moi : damné parmi
les damnés. Au suicide, je me résignais. Autant de raisons pour me
conduire à l’H.P., moi qui ne dormais plus depuis des nuits. Oui des jours et
des nuits sans dormir. « Temps » l’Insomnie « un Temps » Des pensées
délirantes (comme de ma télépathie). Mon esprit était tourmenté : trouble
du sommeil, trouble de l’anxiété, trouble émotionnel « un temps » une
souffrance bien réelle. Le suicide comme seule réponse à mon
incarcération. Je résistais à la torture par mon sacrifice, un terme pour
unique solution. Mais voilà la mort ne voulait pas de Moi. Mon angoisse
était existentielle « temp » les psychiatres eux la considérait comme
pathogène. « Un temps » « Oh Maman, bébé, pourquoi m’avais-tu
abandonné ? » Tel était là, toute l’origine, à ma quête d’identité. Tel était
là l’origine de mes peines, de mes souffrances et de mes inquiétudes, face
à l’incertitude … Enfin, éveillé, je pouvais m’habiller de ces pyjamas bleus
destinés aux Internés.

Un infirmier ouvre la porte blindée avec des Clics, clacs, qui resonnent dans la
cellule

Monsieur X : – 2 individus m’attendaient « un temps » Mais qui étaient-il ?

L’Infirmier : – Vos parents Monsieur X, Vos Parents (d’une voix plus forte et
en épelant le mot)

Le père (s’adressant à l’infirmier) – Il ne nous reconnaît toujours pas ?

La mère : – Mais quand-vas-t-il retrouver ses Esprits ?

L’Infirmier : – nous ne savons pas peut-être « un temps » peut-être pas ?


« Un Temps » nous en sommes désolés.

Monsieur X : - Il est vrai que je ne me souviens pas exactement de mon


Isolement. Mon confinement était forcé. Ce que je sais c’est que j’avais été
shooté par quelques drogues injectées dans mon fessier.
J’avais perdu ma conscience. « Un temps » Dans ma cellule ou devrais-je-
dire dans cet espace cloisonné. Je n’arrivais même pas à saisir mon broc à
eau que je reversais dans le bac à chier. J’étais là abandonné sur une
paillasse. Ma langue s’épaississait. Et puis RIEN ou presque, les infirmiers
et leurs clefs, le clic-clac du condamné. L’absence de jour et de nuits qui
s’allongeaient, les insomnies. Je n’étais plus qu’un objet. « Un temps » Un
objet de recherche pour médecins assermentés. J’étais dans cet ETAT
« Animal » où la liberté est conditionnée, derrière les cages et les
barreaux, comme 1 « Animal » de foire ou de zoo. Mais voilà qui de
l’Acteur ou du spectateur était aliéné ? Le marginal l’anticonformiste, le
violeur des normes sociales. Mais quelle était la normalité ? Si ce n’est se
conformer aux normes de la société qui m’avait exclu et rejeté !!! Ah folie,
triste folie qu’on fait rimer aujourd’hui avec pathologie « temp » Oui ici à
l’hôpital des « fous » en psychiatrie. Ah souffrance, si vous connaissiez
seulement ma souffrance. Et pourtant, elle est universelle. Si seulement
vous aviez pu connaître et comprendre ma souffrance. Ah Malheur
« temp » Chienne de vie. Peut-être était-elle « Bien » Méritée ? Mais du
« bien » comme du « Mal » : Nulle moralité. « Un Temps » Belle excuse. Je
n’étais qu’1 malade mental. Fort heureusement, il restait ma Parole. « Un
temps » une voix extérieure pour vous dire : « MERDE. » Ma parole me
faisait exister comme de ces Maux-dires que mon corps exprimé par des
déambulations chaotiques, dans une danse frénétique. Au Monde la Voix
de Marlène Dietrich sur l’air de Lily Marlène. (Musique de Lily Marlène en
fond)

Noir
ACTE II

- Monsieur x : Déjà un mois et demi d’Isolement, et pourtant, et pourtant je


n’en compte que deux semaines par les croix gravées sur le mur. Où sont
ces croix ? Putain de crasse (en criant comme un fou puis se calmant face public
Chut il tend l’oreille côté cours) J’entends frapper !!! Coups venant d’une
chambre voisine Frappe, frappe donc si tu veux qu’ils t’entendent « temps »
même s’ils ne répondent jamais aux appels. Vas-y à coups de pieds comme
çà (il mime). Cri, hurle, mais voilà comment s’échapper de cette geôle. Mais
pourquoi moi ! « Temps » Vous qui ne cessez de rire de ma folie (regard
public). Venez, ouvrez la porte de ma cellule que je puisse m’envoler et
rejoindre ma vrai Nature du nom de liberté !

Un cri est poussé de l’autre chambre éclairage sur la seconde chambre. On


aperçoit enfin un second patient.

- Deuxième interné : eh toi ! (S’adressant au mur de sa cellule séparant la


première chambre de la seconde) que fais-tu là ? Telle est la question !!! tu
verras on se la pose tous ! Moi, ils me disent handicapé, inapte à la vie
civile et ceci depuis… (il réfléchit et continue) – Tu verras beaucoup d’entre
nous sont devenus des assistés. A chacun sa biographie d’un éloge à la
folie !!!

- Monsieur x : (s’adressant également au mur le séparant de l’autre chambre) tu


veux connaitre mon histoire, inconnu que j’entends, mon dossier médical
et pourquoi pas ? D’ailleurs est ce toi que j’entends ou mon subconscient
qui me parle (il rit d’un rire sardonique et poursuit). Des crédits, un métier, du
surmenage, une rupture, un divorce, la chute, l’alcool, le chômage, la rue
bref … l’enfer, le trou noir, la descente vertigineuse qui mène à l’oubli des
autres et de soi-même. Et aujourd’hui la folie, le vide AHAHAH Cela effraie
le commun des mortels … alors on nous isole, on nous enferme pour ne pas
nuire aux autres à voix basse qui entre nous … sont aussi au bord de la folie
… Nous il ne nous reste que le désespoir. Nous n’avons plus qu’un faible
espoir de renouer avec la vie extérieure. (Il éclate de rire)

- Deuxième interné : Mais pour le moment tu dois te confronter à


l’arbitraire, celui des médecins, de l’administration et d’un personnel
impersonnel. Tel en va ainsi de la psychiatrie moderne ! lui aussi éclate d’un
rire démoniaque

- Monsieur x : tiens, je reprends ma lucidité !!! (Face public)

- Deuxième interné : alors qu’est-ce que t’attends, frappe du pied contre la


porte, fais-toi entendre, si tu ne veux pas, entre leurs mains, n’être qu’un
cobaye… vas-y non de Dieu !
- Monsieur x : j’enrage ! (Il frappe contre la porte de sa cellule comme un
forcené, mais sur une porte capitonnée !) Et vous croyez que comme cela
enfermé j’entrerai dans la Norme ! en criant Où se situe la rationalité ? Que
faite-vous de votre belle scientificité ? Serais-je plus fou, hors de l’H.P. où
n’est-ce pas par la société qui nous confine à la débilité ? (Il rit, d’un rire de
malade) Jésus était-il fou au point de se faire guérisseur ?

- Deuxième interné : je te le dis en HP il ne faut pas penser, on ne peut pas


réfléchir, on ne peut même pas rêver !!! Peut-on traiter rationnellement
l’irrationnel d’ailleurs ? ahah-ahah (rire presque pleurant il s’aperçoit soudain
que c’est lui qui se parlait)

- Monsieur x : La médecine n’est pas une science exacte. Tout au plus peut-
elle amoindrir les maux et les douleurs à défaut de les soigner !!! De quelle
étiquette allez-vous m’affubler ? Psychotique ou névrosé ?
- Maintenant peux-tu comprendre (il redevient progressivement son double)
Monsieur X - l’origine de ton isolement ! Dès lors, tout un chacun n’était-il
pas étiquetable ? Comme des grands hommes de l’histoire de l’Humanité,
de tous ces grands initiés, prophètes et héros d’opérettes ! Tous malades…
malades mentaux ! Fous en « Mal » d’asile ! Putain de destinée.

Noir
ACTE III

Monsieur X - Déjà deux mois et demi d’incarcération. Je pouvais enfin sortir.


J’avais recouvré mes esprits. Je rencontrais pour la 1er fois le docteur G

Le Docteur G était un psychiatre, rondouillet, à dents de lapin, avec de petites


lunettes rondes, lui donnant un regard pervers. Il avait en plus une voix nasillarde et
lorsqu’il s’adressait aux gens, ses yeux étaient élevés au-dessus de ses verres de ses
lunettes. La patiente, Diane, édentée à la parole saccadée, bave au menton, était
une intellectuelle, ancien professeur d’anglais d’où son accent singulier.
L’acte se déroule dans la salle commune, monsieur x est sorti de son isolement, il
est habillé d’un pyjama bleu et de chaussons. En fond de scène, une télévision
éteinte. En premier plan un canapé défraichi aux coussins déchirés. Deux tables, où
sont assis deux malades en pyjamas qui regardent hébétés la télévision éteinte.
Monsieur x est debout coté cours et le docteur G apparait côté jardin. Il se dirige
vers monsieur x, d’une façon courbée et le regard pervers.

Monsieur X : (s’adressant au docteur) Mis à part fumer, discuter, avoir 1


poste de télé éteint pour se divertir. Ici c’est la mort, on se fait chier !

Docteur G : Je vous comprends… tous impatients de vous envoler ! Mais


sachez que je suis le seul à décider de votre libération. Il ne s’agit pas de
justice mais d’Hospitalisation.

Monsieur X : Qu’est-ce que la psychiatrie ? Si ce n’est une médecine de


l’esprit. Vous ne pouvez, vous le docteur, faire de nous des victimes
décérébrer ! (Voilà enfin 1 visage et 1 nom à la raison de mon
incarcération).

Docteur G : Tel n’est pas notre objectif ! Notre but est de vous soigner dans
la plus grande efficacité. Qu’importe la méthode ! Pour le moment prenez
vos comprimés (d’une voix calme et apaisante). Ceux-là, je peux vous
l’affirmer, apaiseront votre mal. Et puis vos conditions de vie sont
satisfaisantes. Votre nourriture abondante et de qualité ?

Monsieur X – « OUI » à gerber !

1 Patiente : Traversant la scène en trottinant Fuck You bloody, Bastard, je


vous emmerde ! « Un Temps » Tient voilà, pauvres nazes (d’un doigt
d’honneur au public). « Un Temps » Je sais tout : les juifs, les franc maçons,
le nouvel ordre mondial. » Voilà pourquoi vous voulez me faire taire. Fuck
You. « Temp » les manipulations. Ils sont là tous, ils nous écoutent. C’est
pour cela qu’ils nous enferment pour notre prétendu délire paranoïaque !
Fuck You. J’avouerai tout (même surtout ce que je n’aie pas fait). « Un
Temps » Je ne suis qu’une hérétique, une rebelle, une mécréante. (Puis
d’une voix douce) Mais ne le dite à personne ! (Elle marche sur une boule
puante bruit d’une ampoule écrasée et elle se pince le nez) Oh Shit j’ai chier dans
ma culotte.
Docteur G : Regardez, voici Diane ! Une de nos patientes. Le prototype
même de l’aliénée, un beau cas de psychiatrie. « Un Temp » Or je vous le
promets, notre protocole la soignera. Par une camisole chimique certes (En
secouant une fiole de médicaments). Mais un retour strict dans le bon droit.
Je dirais même plus dans le droit chemin et le respect de l’ordre établi.

Monsieur X : Ah… Bien sûr c’est cela un retour dans la Norme ! La


normalité Ah, Ah, qui de vous ou de moi en décidera ? Au sein de cet asile
d’aliéné nous étions tous les sujets d’Etude, et les objets d’observations
pour quelques persécuteurs. « Un Temps » Oh non ! Je voulais dire
quelques Docteurs, sacrifiés au nom de la science, par quelques
professeurs inquisiteurs. « Temps » Certes les cas de tortures physiques,
les expériences, comme les expérimentations sur les rats de laboratoire
que nous étions, s’étaient réduite à la contention chimique. Mais le
supplice psychique, l’incarcération ne nous faisait plus parler
d’hospitalisation !

Diane (Elle est face - public et d’un air agacé) : Le complot, vous savez le
COMPLOT.

Docteur G (accompagné par 2 infirmiers) : Du calme, du calme Diane. « Un


temps » Vous êtes ici en hospitalisation forcée. Vous n’avez rien à craindre,
vous êtes protégée. Les portes sont bien fermées à clefs – (Bruit du Clic-clac
avec le bruit du trousseau de clé du Docteur G.)

Diane (énervée) : Si vous ne comprenez pas, on va tous crever, ils ont tout
planifié, le compteur Linky, les puces RFID. On est tous fichés !

Docteur G (d’un air détaché) : Oui bien sûr Diane, bien sûr. Ne vous sentez-
vous pas en ce moment quelque peu persécuté ? (Le docteur G fait un signe
aux infirmiers qui l’empoignent et la conduisent hors scène. Puis regardant le
public d’un air songeur) : Vous voyez, vous voyez « un temps » Diane est 1 cas
typique de délire psychique pour lequel il est urgent d’intervenir. « Un
temps » 2 possibilités s’offrent à nous. « Un temps » La laissé dans son
délire, sa paranoïa, sa mythomanie dont nous faisions cas. (Car il faut
demeurer incrédule). Où l’incarcérer pour ne pas la voir se suicider. « Un
temps » Maintenant, c’est au juge des libertés de décider pour ou contre
une Main levée. « Un temps » Une main tendu aux familles des patients
trop souvent délaissées.

Monsieur X : Que de beau discours Docteur G !

Diane : d’un cri stridant rie decrescendo : Ahahahahah, ahahahah, ahahahah,


ahahahah.

Monsieur X (indigné) : Mais que lui faites-vous ? Vous ne voyez pas sa


souffrance – Monsieur X est en pleure – « Un temps » Vous nous condamné
oui condamner en place publique. « Un temps » (face public) Et vous les
spectateurs de nos malheurs, vous êtes en réalité que des voyeurs, tant
que vous n’êtes pas concernés. « Un temps » Je vous dis, tout ici n’est
qu’ARBITRAIRE. Ô INJUSTICE ! Regarde les hommes tombés. Vous le savez.
Nous ne dépendons que de votre autorité.

Docteur G (face public): Tout à fait ! Qu’on ne me dérange pas, je suis


suffisamment DERANGE (épeler).Nous serions tous Fou Monsieur X, moi, le
public, la société et qui d’autres encore ?

Monsieur X : C’est à se demander, qui sont les plus Fous ? Peut être pas
ceux que l’on croit ! – « Un temps » se retournant vers le docteur G – Vous
avez l’air si sûr de votre diagnostic, quitte à nous condamner à vie ! « Un
temps » Mais cela, tout le monde s’en fout. Nous, les patients, sommes
que des rats de laboratoire entre les mains d’un système inquisitoire !

Docteur G : C’est cela Monsieur X, vous commencez à comprendre, ne nous


demandez pas de croire en votre récit ! Nous sommes tous en
représentation ! Tout ceci n’est qu’un jeu, un jeu scénique, hors de toute
temporalité ! un Théâtre de la CRUAUTE !

Monsieur X : Si je vous comprends, c’est à la société que l’on doit se


soumettre et non la société se soumettre à nos idées !

Docteur G : Ma Société, monsieur X, la Société ! Et de cela la psychiatrie


n’en est que le reflet. Notre compréhension des patients comme Diane est
soumise à son évolution. En cela, la réinsertion sociale est une logique que
nous voulons ici privilégier. Pas de guérison, sans une nécessaire
restructuration familiale, professionnelle ou sociétale. Mais à chacun le
libre choix de dépasser sa condition d’aliéné. La maladie ne serait-être un
prétexte à vivre en dehors d’1 certaine normalité ! Toute résistance ou acte
de désobéissance vous condamnerez.

Un temps

Monsieur X : Alors finissons-en de toutes ces souffrances et que vivent les


Révolutions comme celles des Sciences ! « Un Temps » La société que vous
qualifiez de civilisé n’a jamais été aussi malade « un temps » je suis malade
certes, mais pas asocial ! Je suis juste désocialisé.

Docteur G : Oui c’est cela, on peut dire !!! Nous verrons à l’avenir si ce que
la société considérait comme des « Fous » étaient à l’origine de la Parole et
de la Pensée rationnelle. Car nul n’est à l’abri des maux et des maladies,
même mentales. Alors bonne nuit Monsieur x. (Le docteur tend ses
médicaments que monsieur x jette par derrière lui !)

Monsieur X : (en riant) Au moins nous participons au Capital des


multinationales. « Folie/ génie / Mélancolie », tel parlait le démon de
Acédie. » Alors bonne nuit Docteur Vous ne ferez pas de moi 1 Individu
lobotomisé (il fait un pas vers la porte menant sur le jardin).
Docteur G : Attendez, monsieur x, je n’en ai pas terminé. Sachez qu’avant
de vous ouvrir la porte à votre liberté. « Un temps » Je peux compatir à
votre mal être, je ne suis pas un monstre froid. Je comprends votre
exclusion et votre désarroi. « Un temps » Vos traumatismes sont ceux que
les gens ne veulent pas voir. Vous n’êtes qu’un Miroir de notre société !

Monsieur X : c’est ma condition d’homme interné qui m’importe. Parfois


même isolé, dans une chambre ou ne manque que les rats de laboratoire
avec qui je pourrais m’entretenir de ma condition d’homme aliéné. Alors
docteur G, admettez que je ne suis pas plus « Fou » que vous et ceux, du
monde extérieur. Ouvrez cette porte qui mène à la Nature afin, une fois
pour toute, docteur, que je puisse vous dire à Dieu ! (S’adressant au public)
« Un temps » Et vous, VOUS, qui m’avez vu « Fou », vous qui m’avez vu
tenir des propos sur mes maux qui sont parfois vos propres maux, je n’ai
qu’un seul mot à rajouter : faites de votre vie une œuvre d’Art, si vous ne
voulez pas la voir inaboutie. Si vous ne voulez pas, comme moi pauvre
diable, être condamné à l’arbitraire. « Un Temps » Au revoir ! (il sort côté
jardin par où est entré le docteur G)

Noir
ACTE IV

Lumière sur la dernière rangé de la salle où Monsieur X s’est installé

Monsieur X : Enfin libéré. J’ai pu fuir cet enfer ! Cette incarcération


arbitraire. Me retrouver parmi vous en société ! Mais qu’étiez-vous pour
décider de mon enfermement ? qu’avais-je fait ? pour que mon
comportement soit ainsi suspect ? Vous qui jugez, que connaissez-vous de
mes traumatismes passés ? Il me fallait fuir de ce centre que l’on dit
« Hospitalier » et qui n’en a ni l’Ame, ni le caractère. « Un temps» Je sais (il
se lève et se tourne vers 1 spectateur les yeux rageurs), ils vont me retrouver (il
traverse la rangée de fauteuil en bousculant les gens, tout en continuant son
monologue), - ma liberté est illusoire, mais comme la vôtre (face public en se
dirigeant vers la sortie). Tous, vous tous, qui m’écoutez, vous êtes fichés,
étiquetés par un état policier. « Un Temps » (Et en riant) Laissez- moi rire de
votre crédulité ! Quant à moi, je suis un homme sans destinée, Je suis
délaissé, abandonné, rebelle à toute normalité. « Un Temps » (Toujours en
riant) Je n’ai pas été structuré. (Il se dirige en avant-scène, sur le point de sortir)

(Douche central froide sur le Docteur G, deux infirmiers)

Docteur G : Alors, Monsieur X, vous vouliez nous échapper (Rire sardonique


du docteur G et des deux infirmiers). Ce serait oublier que vous êtes à jamais
handicapé Monsieur X. A la chimie condamné Monsieur X ! (Avec toujours le
même rire en secouant une boite de médicament). A la chimie Monsieur X
éternellement emprisonnée.

(Les deux infirmiers viennent cueillir Monsieur X en avant-scène, et le traine sur la


scène, entre les bras des deux infirmiers)

Monsieur X : Pourquoi, mais pourquoi vous acharnez vous sur moi ? TOUT
VA BIEN ! Lâchez-moi ! Certes je suis exalté, mais lâchez-moi ! Et alors,
serait-ce un symptôme de ma bipolarité. Dans ce monde de malades, je
suis peut-être le seul à voir la réalité en toute lucidité. Est-ce cela que l’on
me reproche ? Avec moi vos manuels connaitront l’autodafé. C’est qu’il
s’agit de voir avec les yeux de l’Ame. Mon drame ne peut s’inscrire sur du
papier glacé ! Lâcher moi ! (Il se libère rageur des infirmiers, un des deux tombe
même au sol)

Docteur G : L’heure n’est pas au mysticisme Monsieur X

Monsieur X : Certes pas, Dieu est mort, enfin parait-il. J’angoisse. En moi
cette torpeur. Il ne me reste plus qu’un vide existentiel. J’en ai la Nausée.
Des Maux aux ventres. Une Diarrhée verbal. Ne pourrai-je jamais me
réinsérer, ou ma vie ne serait-elle qu’un modèle de pathologie ?
Docteur G : il ne nous reste plus qu’une nouvelle fois à vous
isoler Monsieur X ! Votre comportement est inadapté !

Monsieur X : Alors, il ne me reste plus qu’à me suicider ! Enfermer, à jamais


condamner, Fou parmi les Fous, hors de toute sociabilité !

Docteur G : Que de mots pour tant de souffrance Monsieur X ! Je


comprends vos maux. Nous devons vous enfermer. « Un temps » votre
discours est un risque pour la société ! « Un temps » Il est préférable que
les gens n’en sachent rien !

(Les infirmiers s’emparent et trainent Monsieur X, pour le conduire vers sa cellule


il se débat en pleurant, gémissant puis criant !!!)

Monsieur X (délirant) : Malade, moi malade ? « Un temps » Regardez-vous


et votre société ? Malade ? « Un temps » Mais de quoi ? D’inhumanité.
Regardez vos geôles et vos services secrets. Ils sont tous surveillés, tous
écoutés, tous fichés. Le meilleur des mondes, me dites-vous ? Dès lors
pourquoi autant de drogués ? de lobotomisés ? De décérébrés ? « Un
temps » L’H.P. n’est qu’un laboratoire au PROFIT des multinationales de la
pharmacopée ! « Un temps » Oui je parle, moi qui suis « suspect », j’avoue
tout, comme de mes projets d’EQUITE. Vous voulez me condamner pour
apologie de terrorisme, certes fondamentaliste, islamiste, anarchiste ! « Un
temps » A nous la victoire, la mort ou la gloire d’un empire. L’empire
américain, et de son mode de VIE tôt ou tard en déclin. « Un temps » Mais
cela, il faut le taire et rester trop terre à terre. Car nous sommes en guerre
(Monsieur X pointant du doigt le public) Mais ne le répétez pas, en guerre je
vous le dis, en quête de Matière Première

Docteur G : Op-/op-/op Monsieur X, tout ce récit est fort intéressant. Mais


n’auriez-vous pas oublier de prendre vos médicaments.

Monsieur X (au docteur G) : Vous n’êtes qu’un imbécile doublé d’un


tortionnaire !

DOCTEUR G : Et vous un paranoïaque. (D’un rire sardonique) Prenez donc


vos neuroleptiques, et oublions cette conversation qui porterait à toutes
les condamnations !

Noir puis Douche central scène

Monsieur X – Ah ! l’hospitalisation ! L’hospitalisation ! Quel terme pour 1


incarcération forcée, 1 arrestation arbitraire, 1 détention sans procès et
me voilà captif, condamnés, privés de ma liberté, emprisonné, sans
possibilité de me libérer, de résister ou de m’opposer, réduit à être
considéré tel 1 individu aliéné, enfermé sur l’Ordre de je ne sais quelle
autorité. « Un temps » Entre les clics clacs des portes ouvertes et aussitôt
refermées. Du Docteur G, tout dépendait, lui dire ce qu’il voulait entendre.
« Un Temps » J’acquiesçais. Je crois qu’il s’en foutait. J’étais révolté. Ils ne
m’auront pas, la VIE. « Un Temps » Ah, la Vie, le suicide simulé – l’H.P., les
quatre membres menottés. Ah les salauds ! « Un Temps » J’étais angoissé,
impuissant pour un Ordre tout puissant. Ces mots sont des Maux que je
vous crache à la gueule moi qui n’étais prétendument qu’un « suspect. »
« Un Temps » Car que n’avais-je fais ? De quel délit étais-je le coupable ?
« Un temps » Mon internement était arbitraire. J’entendais les voix des
infirmiers : « Vous n’êtes pas prêt de sortir si vous vous obstinez à
désobéir. Telle était ma liberté réduite à subir ou à être ostracisé ! « Un
temps » Et vous, médecins et infirmiers que connaissez vous de ma petite
histoire, de mon passé, de mes traumatismes, qui m’ont conduit en ce jour
à l’H.P. ? « Un temps » Votre seul réponse est de m’enfermer. Pourquoi ?
comment ? Quai-je fait ? « Un temps » Ô crime, que n’ai-je pas commis
pour me voir assommé par une camisole chimique, au mieux trépané,
lobotomisé, ou soumis aux électrochocs. Tout cela pour me faire taire.
« Un temps » Moi le délirant, l’opposant à toute forme d’autorité ! Oui !
Me faire taire ! Me réduire au silence ! « Un temps » Entre les mains des
forces d’un ordre, ou plutôt devrais-je dire, d’un maintien de l’ordre, d’un
ordre établi qui condamnait en son temps, les malades mentaux à
l’éradication par les forces Nazis, comme de toute opposition ou
résistance, vouées à la calomnie. « Un temps » Voilà ce que j’ai compris :
pour le meilleur comme pour le pire de ma FOLIE. Se rebeller, c’était
s’opposer à la sentence proclamée. La torture des suppliciés. Subir ou être
brisé. Le Cachot et l’isolement, la soumission à l’arbitraire, l’obéissance
servile à l’ordre disciplinaire, la contention ! « Un temps » Ah ! la
contention, parlons-en ! En premier lieu elle était chimique. Nous étions
tous sous sédatif, à visée thérapeutique. Anxiolytiques, tranquillisants,
calmants, antipsychotiques, pour APAISER, nos souffrances. La seconde
contention était carcéral. Enfin la contention était physique. « Un temps »
Isolement, portes et vitres blindées, lit scellé, afin d’immobiliser le FOU
trop agité. En cas de délire psychotique et, cela va s’en dire à visée
thérapeutique.

NOIR
ACTE V

Retour en cellule d’isolement, douche-centrale sur Monsieur X accroupi, même


position que l’Acte I

Monsieur X : J’hallucine. Tout bouge autour de moi. Encore cette putain de


camisole chimique. Les murs flamboient (il tourne la tête de droite et de
gauche) Je cherche à sortir. Je n’entends que des voix (en prenant sa tête
entre ses mains, le visage crispé par la douleur). Cette cellule est labyrinthique.
Elle ouvre des portes qui ne sont que fermées. En moi cette sensation
d’abandon. (Comme dans un rêve on voit la patiente Diane traverser la scène en
trottinant, suivi du Docteur G et les infirmiers dans une danse folle. Je n’en
sortirai jamais (la tête entre les mains). Mais quel est ce délire. Les salauds,
ils ont réussi. Il est temps qu’une révolution des idées bouleverse les
conceptions de la psychiatrie (Les protagonistes repassent dans la même danse
folle. Sur la musique symbolique des temps troubles de guerre : Lily Marlène
chant révolutionnaire et libertaire.)

Monsieur x : arrêtez, arrêtez. Tout cela est insupportable !!! Arrêtez votre
torture !!! Arrêtez, arrêtez ! (Il s’écroule) Le Haut-parleur « Devant le public/
quand le jour s’enfuit/ la vieille lanterne/ soudain d’allume et luit »

Noir

Lumière avant-scène sur Monsieur X dans la salle commune

Monsieur X - Alors c’est cela, plié aux ordres où être brisé !!! Drôle de
façon d’être soigné. Les contraintes des protocoles seuls compréhensibles
du personnel médical. Nulle place pour la rébellion. Un pion parmi les
pions, un rat de laboratoire. Un phénomène de foire. Ah j’enrage !!! J’ai
compris. Tout cela n’était qu’un délire. Un cauchemar ! (Au public) – Ceux
que vous étiquetés de « Fous » ne représentent que la partie émergée de
chacun d’entre VOUS – (en insistant sur le vous et en pointant du doigt le
public.) Regardez Diane !

Diane - (Diane s’approche de Monsieur X et d’un accent anglais) Bonjour,


Monsieur, comment allez-vous ? « Un Temps » How do you do ?

Monsieur x - Alors, Lady Diana, ils vous ont soignés. « Un temps » Alors ?

Diane – (d’une façon indignée) Je n’ai jamais été malade, seulement


incomprise et il est vrai par trop exaltée.

Arrivé du docteur G
Docteur G - Vous voyez Monsieur X, je vous l’avais dit, Diane serait soignée
un jour. Je m’en glorifie pour notre médecine, de ce succès, un FRANC
SUCCES ! (Dit d’une manière intrusive). (En se penchant vers l’oreille de
Monsieur X) « Un temps » Je ne serais pleinement satisfait que lorsque je
vous verrai en pleine santé, en pleine possession de vos moyens, vous
voyez ce que ce que cela sous-entend Monsieur X !

Monsieur X : Le philosophe en moi est mort. Je ne réfléchis plus. Je suis


épuisé. J’ai perdu la foi, de la voir en moi se réaliser. J’en ai fini de
comprendre la réalité des choses. Vous avez gagné Docteur G. Fini cet état
de fait, d’une communauté et de son mal être. « Un temps » Maudit soit le
malaise qui de Moi avait fait le miroir de la société. Car il y a ce que je
voulais être et pauvre de moi, ce que j’étais. Ce que je voulais faire et ce
dont j’étais capable. « Un temps » Mes rêves se sont évanouis, évaporée et
je manque aujourd’hui d’autonomie. A cette réalité Je dois m’adapter et
non elle à mes idées. « Un temps » Aux accidents de ma vie, je dois
l’admettre, seule a répondu la psychiatrie !

Monsieur X descend dans la fosse sous une lumière chaude.


Au Public

Un temps

Et voilà je suis à nouveau parmi vous. Je suis, mes sœurs, mes frères en
société ! Je dois désormais accepter cette médiocrité. J’ai perdu la foi :
celle du charbonnier. Fini mes rêves de grandeur ! – Je ne suis tout
simplement pas à la hauteur. Je reste à demeure : handicapé. Y’a-t-il
encore un espoir pour vivre de manière exaltée ? A Chacun de vous de me
le prouver ! Je ne suis pas un guide, je ne suis pas une exemplarité. C’est à
vous que je devrais ou non la Postérité !

Il remonte sur scène, se retourne à nouveau vers le public et sort en fond de


scène.

Noir
Le brigadier réapparait avec la lumière Voix Off
« Cette pièce atteste d’une réalité : d’un théâtre de la cruauté, prenez en garde »

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