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ARTICLE ORIGINAL

La maladie de Kawasaki est aussi


une maladie de l’adulte :
À propos de six observations.
Summary
C. Dauphin*, P. Motreff* ***, Kawasaki disease is also a disease of adults: report of six cases.
G. Souteyrand*, H. Laurichesse**,
F. Gourdon**, O. Lesens**, Kawasaki disease is an inflammatory arterial disease of unknown cause usually
D. Lamaison*, J. Beytout**, affecting young children, the principal complication of which is coronary artery
aneurysm. Early treatment with immunoglobulins and aspirin prevents this compli-
J. Cassagnes* ***, cation. The diagnosis requires expert clinical criteria and, in atypical forms, a more
J.-R. Lusson* *** recent decisional diagnostic tree has to be used.
The authors report 6 cases of adult Kawasaki disease. As in the other sixty or so
cases in the literature, hepatic forms were the commonest (5/6). Only three of the
six cases met the classical clinical criteria and the diagnosis was made by the deci-
sional tree or after coronary complications in the oldest subject. The five treated
patients progressed favourably after a course of immunoglobulins.
Echocardiography detected 100 % of children with coronary disease but it was
more difficult in adults in whom new non-invasive methods of coronary imaging
(fast CT and MRI) and stress testing should complete the investigations.
The association of prolonged pyrexia, clinical criteria and a biological inflamma-
tory syndrome should, after exclusion of the differential diagnoses, suggest a
diagnosis of Kawasaki disease in the adult as in the child. The possibility of coro-
nary disease, even though extremely rare, should be recognised by the cardiolo-
gist and lead to diagnostic and therapeutic managements as aggressive as in
children.

Résumé

La maladie de Kawasaki est une artérite inflammatoire d’étiologie inconnue,


touchant habituellement le jeune enfant, dont le risque évolutif essentiel est la
survenue d’anévrysme coronaire. Un traitement précoce par immunoglobulines et
aspirine prévient cette complication. Le diagnostic repose sur des critères cli-
niques d’experts, et pour les formes atypiques sur un arbre décisionnel plus
récent.
Nous rapportons ici 6 cas de maladie de Kawasaki de l’adulte. Comme dans la
(*) CHU Clermont-Ferrand, Hôpital soixantaine de cas colligés dans la littérature, l’atteinte hépatique est fréquente
Gabriel-Montpied, Service de cardiolo-
gie et maladies vasculaires, 63003 Cler- (5/6). 3 des 6 cas seulement répondaient aux critères cliniques classiques, et c’est
mont-Ferrand. l’arbre décisionnel, ou la survenue de complications coronaires pour le cas le plus
ancien, qui ont permis le diagnostic.
(** ) CHU Clermont-Ferrand, Hôpital
Gabriel-Montpied, Service de maladies Les 5 cas traités ont évolué favorablement après une cure d’immunoglobuline.
infectieuses et maladies tropicales, L’échocardiographie dépiste 100 % des enfants ayant une atteinte coronaire,
63003 Clermont-Ferrand. mais elle peut être de réalisation difficile chez l’adulte où les nouvelles imageries
(***) EA 3295 ESPRIT INSERM 14, Uni- coronaires non invasives (scanner et IRM) et les épreuves fonctionnelles doivent
versité d’Auvergne. compléter la détection.
Tirés à part : Claire Dauphin L’association d’une fièvre prolongée, de critères cliniques et d’un syndrome
Service de cardiologie inflammatoire biologique doit donc, après élimination des diagnostics diffé-
Hôpital Gabriel-Montpied rentiels, faire évoquer le diagnostic de maladie de Kawasaki chez l’adulte
rue Montalembert, BP69 comme chez l’enfant. La possibilité d’atteinte coronaire, même si elle est
63003 Clermont-Ferrand cedex exceptionnelle chez l’adulte, doit être connue du cardiologue, et implique une
cdauphin@chu-clermontferrand.fr prise en charge diagnostique et thérapeutique aussi agressive que chez
l’enfant.

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C. DAUPHIN ET COLLABORATEURS

INTRODUCTION CAS CLINIQUES


La maladie de Kawasaki est une artérite inflamma- Cas clinique n° 1
toire d’étiologie encore inconnue, atteignant le plus
souvent l’enfant avant 5 ans. Le diagnostic repose sur Monsieur C., 37 ans, a de nombreux facteurs de
des critères cliniques (tableau I) bien définis chez l’en- risque : hypertension artérielle, dyslipidémie, taba-
fant [1]. Le traitement précoce par immunoglobulines gisme. Son unique antécédent est une hospitalisation
prévient efficacement l’apparition d’anévrysmes coro- en 1994 pour le bilan d’une fièvre prolongée, à l’âge de
naires [2], risque évolutif essentiel de la maladie. Une 28 ans. Le tableau clinique associait fièvre à 40°c évo-
soixantaine de cas de maladie de Kawaski de l’adulte luant depuis 8 jours, arthralgies diffuses, subictère
sont colligés dans la littérature, et il semble que, conjonctival, conjonctivite aseptique, toux grasse. Il
même s’il existe quelques différences de présentation existait un important syndrome inflammatoire, une
clinique, les critères diagnostiques et le traitement discrète perturbation du bilan hépatique. Le bilan
soient les mêmes quelque soit l’âge de survenue [3]. infectieux et immunologique était négatif, en dehors
d’une sérologie chlamydia fortement positive
Nous rapportons ici 6 cas de maladie de Kawasaki (tableau II). Le diagnostic d’endocardite avait été
de l’adulte. écarté par une échocardiographie transthoracique à
J10 de la fièvre et un traitement anti-inflammatoire
TABLEAU I — CRITÈRES DIAGNOSTIQUES DE LA MALADIE DE KAWASAKI (1-3). par kétoprofène avait été mis en route dans l’hypo-
thèse d’une arthrite réactionnelle ou d’une maladie de
Critères diagnostiques de la maladie de Kawasaki Still. L’évolution clinique avait été très lentement favo-
(center for disease control 1985) rable, avec apyrexie dans la troisième semaine d’évolu-
tion, et persistance des douleurs articulaires durant 6
A/Fièvre durant plus de 5 jours et 4 des 5 critères suivants
1 – éruption semaines. Parallèlement à l’amélioration clinique, le
2 – anomalie des extrémités syndrome inflammatoire s’était corrigé, mais une
à la phase aigue : érythème ou œdème induré des mains thrombocytose à 883 000 était apparue à J15. Enfin,
et des pieds Monsieur C. avait présenté vers la 6e semaine d’évolu-
pendant la convalescence : desquamation en doigt de gant
3 – conjonctivite aseptique tion une desquamation des mains en larges lambeaux.
4 – atteinte de l’oropharynx : chéilite, langue framboisée,
pharyngite En mars 2003, monsieur C. est hospitalisé pour une
5 – adénopathies cervicales non suppurées nécrose inférieure qui sera fibrinolysée à la troisième
(> 1,5 cm de diamètre)
B/Patients avec fièvre et moins de 4 critères si atteinte coronaire heure. Disparition rapide de la douleur et des signes
électriques témoignent d’une probable reperfusion. La

TABLEAU II — RÉSUMÉ DES HISTOIRES CLINIQUES ET BIOLOGIQUES

Patient 1 Patient 2 Patient 3 Patient 4 Patient 5 Patient 6

Fièvre Fièvre Fièvre Fièvre


Fièvre Fièvre Conjonctivite Conjonctivite Conjonctivite Eruption S
Conjonctivite Eruption S Eruption M Eruption M Eruption M Perlèche
Symptômes Arthralgies Chéilite Chéilite Chéilite-énanthème Pharyngite ADP CP et ax
Toux grasse Douleurs thorax ADP sous-max ADP sous-max ADP CP Ictère
Sub-ictère Tachycardie Ictère Hépatomégalie Toux-pneumopathie Troubles digestifs
Desquamation Toux sèche Toux-pneumopathie Toux séche Douleurs diffuses Arthralgies
Desquamation Douleur thorax Desquamation
Biologie
CRP (mg/l) 539 190 200 235 280 251
VS (mm/1h) 90 57 60 4
Fibrinogène (g/l) 14 6.9 12 1 8.5
Leucocytes (/l) 23800 15560 4800 18000 1500
PNN (%) 80 % 83 % 89 %
Plaquettes (/l) 883000 811000 699000 146000
Hyponatrémie
Transaminases X2 X5 X5 X3 X5
␥GT X5 X8   
Bilirubine (mm/l) 29 100   30
Leucocyturie Leucocyturie Leucocyturie Leucocyturie
Anévrysmes Myopéricardite Péricardite
Atteinte coronaires Troponine 0.2 Péricardite Hyperéchogénicité
cardiaque IDM Hyperéchogénicité coronaire
coronaire

Eruption S = scarlatiniforme ; éruption M = morbiliforme ; ADP = adénopathie ; Sous-max = sous-maxillaire ; Ax = axillaire ; CP = cervicale postérieure.

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MALADIE DE KAWASAKI DE L’ADULTE

FIG. 1 – Patient n°1 : angiographie coronaire gauche en incidence FIG. 2 – Patient n°1 : angiographie coronaire gauche en incidence
OAD (oblique antérieure droite) caudale en 2003. OAD caudale en 2003 .
Sténoses significatives du segment proximal de l’artère interventri- Bon résultat de l’angioplastie avec implantation d’endoprothèses
culaire antérieure (IVA), encadrant un anévrysme, long anévrysme coronaires de l’artère circonflexe en amont et en aval de l’ané-
de l’IVA moyenne. Sténose ostiale serrée de la première diagonale, vrysme et de la branche latérocirconflexe.
suivie de sténoses et anévrysmes multiples. FIG. 2 – Patient N°1: Left coronary angiography in the RAO caudal
Sténose longue et serrée de la branche latérocirconflexe, sténose incidence in 2003.
très serrée de la circonflexe distale, immédiatement avant un volu- Good result of angioplasty with stenting of the circumflex artery proxi-
mineux anévrysme et une sub-occlusion de l’aval. mal and distal to the aneurysm and of the lateral branch.
FIG. 1 – Patient N°1: Left coronary angiography in the RAO caudal
incidence in 2003.
Significant stenosis of the proximal left anterior descending artery
(LAD) either side of an aneurysm and a long aneurysm of the mid Monsieur C. reste cependant symptomatique, et on
LAD. Severe ostial stenosis of the first diagonal, followed by multiple
stenoses and aneurysms. décide d’une revascularisation chirurgicale : pontage de
Long and severe stenosis of the lateral circumflex artery, very severe l’IVA avec l’artère thoracique interne (ATI) pédiculée, et
stenosis of the distal circumflex artery, immediately before a large de la diagonale par un greffon saphène en août 2003.
aneurysm and sub-occlusion of the distal vessel. Une sténose symptomatique de l’anastomose ATI-IVA
conduit à l’implantation d’un stent coaté au sirolimus,
de 3 mm de diamètre et 18 mm de long en
coronarographie met en évidence des lésions coro- octobre 2003. Depuis, monsieur C. garde un angor d’ef-
naires inhabituelles et sévères : anévrysmes et sté- fort modéré. Sa fraction d’éjection est estimée à 35 %.
noses coronaires multiples, sur les premier et
deuxième segments de l’interventriculaire antérieure L’analyse à posteriori de l’épisode de fièvre prolon-
(IVA), sur la première diagonale, sur la circonflexe gée décrit 9 ans auparavant et l’existence à distance
proximale et le premier segment de la coronaire de lésions coronaires caractéristiques font retenir le
droite. La circonflexe distale circule avec retard, elle diagnostic de maladie de Kawasaki.
est le siège de deux anévrysmes, et de sténoses mul-
tiples, au contact de ces anévrysmes (fig. 1). La coro- Cas clinique n°2
naire droite est occluse après une zone anévrismale.
La circonflexe, que l’on juge responsable de l’infarctus Madame C., 39 ans, est hospitalisée en février 2004
récent est traitée par angioplastie et implantation pour fièvre, asthénie et toux sèche évoluant depuis 6
d’endoprothèses coronaires sur 3 sites, avec un bon jours. Elle a reçu un traitement symptomatique par ibu-
résultat angiographique immédiat (fig. 2). profène. Secondairement, alors que la fièvre persiste,
sont apparues une éruption scarlatiniforme et prurigi-
10 jours après ce geste (sous un traitement asso- neuse et des douleurs thoraciques. L’examen clinique
ciant ß-bloquant, IEC, statine, clopidogrel, aspirine et retrouve une chéilite et une tachycardie à 140 batte-
héparine de bas poids moléculaire en raison des ané- ments par minute. Le bilan biologique montre un syn-
vrysmes coronaires) survient un nouveau syndrome drome inflammatoire, les plaquettes sont à 300 000.
coronaire aigu, par occlusion de la circonflexe dans le
premier stent. L’artère est désobstruée par angioplas- Le bilan infectieux est négatif, en dehors d’une leu-
tie au ballon, sous anti GP IIb/IIIa (Abciximab). cocyturie aseptique (tableau II).

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On suspecte tout d’abord une pyélonéphrite asso- (tableau II). La radiographie pulmonaire montre une
ciée à une toxidermie cutanée à l’ibuprofène, mais pneumopathie des deux bases. L’échographie abdomi-
devant l’absence d’amélioration sous antibiotiques à nale retrouve une hépatomégalie et une adénomégalie
large spectre et anti-histaminiques, on évoque le dia- du hile hépatique. Le bilan infectieux est négatif, et l’on
gnostic de maladie de Kawasaki. L’ECG enregistre une retient le diagnostic de maladie de Kawasaki. L’échocar-
tachycardie sinusale à 130/mn, la troponine s’élève à diographie est normale. Le traitement par immunoglo-
0,2 Ìg/l (n < 0,01). L’échocardiographie montre une bulines et aspirine à doses anti-inflammatoires, mis en
bonne fonction ventriculaire gauche, une lame d’épan- route au 9e jour d’évolution, est rapidement efficace. On
chement péricardique, et un aspect hyperéchogène de constate alors une très discrète desquamation des
la coronaire gauche. paumes. La surveillance échocardiographique ne montre
pas d’atteinte coronaire. On poursuit un traitement par
La patiente reçoit un traitement par immunoglobu- aspirine à dose antiagrégante, jusqu’à la réalisation
lines (sur 5 jours), et de l’aspirine à dose anti-inflam- d’une épreuve d’effort, qui est maximale négative, en
matoire. L’amélioration clinique et biologique est octobre 2005.
rapide. Une thrombocytose à 811 000 apparaît durant
la troisième semaine d’évolution. L’échocardiographie Cas clinique n° 4
se normalise. Une épreuve d’effort et une coronarogra-
phie sont réalisées 3 mois après l’épisode aigu : elles Madame C., 50 ans, est hospitalisée le 20 octobre
sont normales. On conseille la poursuite d’un traite- 2005. 10 jours auparavant étaient apparues une fièvre
ment par aspirine à dose antiagrégante, et un contrôle à 40°c et une toux. Un traitement par macrolide avait
soigneux des facteurs de risques cardiovasculaires. été inefficace. Secondairement, elle s’est plainte d’une
asthénie intense, d’un œdème du cou et du visage,
Cas clinique n°3 d’une chéilite, puis d’une conjonctivite aseptique et
d’une éruption diffuse. L’examen clinique retrouve des
Madame D., 24 ans, est hospitalisée le 27 avril 2005 adénopathies cervicales, une hépatomégalie et un
pour une fièvre évoluant depuis 3 jours, accompagnée énanthème. Le bilan biologique montre un syndrome
d’une conjonctivite bilatérale aseptique douloureuse, inflammatoire avec une CRP à 235 mg/l, une anémie
d’une éruption morbiliforme généralisée, d’une pharyn- inflammatoire, mais une VS à 4 mm, et des leucocytes
gite, d’une chéïlite, d’adénopathies sous-maxillaires, d’un à 4800. Il existe également une hyponatrémie à
ictère, d’une toux sèche, et d’une importante altération 124 mm/l, une cytolyse hépatique, une cholestase
de l’état général. Le bilan biologique retrouve un syn- (tableau II). Les recherches bactériennes et virales sont
drome inflammatoire, une cytolyse et une cholestase négatives. L’ECG est normal, et l’échocardiographie

FIG. 3 – Patiente n°5 :


Hyperéchogénicité coronaire: artère interventriculaire antérieure (IVA) en coupe parasternale long axe tronquée, sonde orientée vers l’avant. On
visualise le premier segment de l’IVA et la bifurcation IVA-diagonale. Les parois de l’IVA sont discrètement épaissies et hyperéchogènes.
Epanchement péricardique : coupe parasternale petit axe.
FIG.3 – Patient N°5:
Coronary hyperechogenicity: the left anterior descending artery in a shortened parasternal long axis view with the probe orientated anteriorly. The
first segment of the LAD is seen and the bifurcation with the diagonal. The wall of the LAD is thickened and echogenic.
Pericardial effusion: parasternal short axis.

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retrouve une minime lame d’épanchement péricar- Une desquamation en doigts de gant des mains
dique. Le traitement par immunoglobulines et aspirine (fig. 4) survient à J12, suivie par une desquamation
à doses anti-inflammatoires est rapidement efficace. Il des pieds (fig. 5) à J42. Monsieur M a repris son travail
est relayé par de l’aspirine à doses antiagrégantes pen- de maçon au bout de 3 semaines.
dant 6 semaines. L’épreuve d’effort réalisée au 4e mois
d’évolution et le scanner coronaire sont normaux. Le traitement par aspirine à doses antiagrégantes
est poursuivi 6 semaines. Aucune atteinte cardiaque
Cas clinique n°5 n’est retrouvée sur les échocardiographies de contrôle,
et une épreuve d’effort réalisée au 3e mois d’évolution
Madame B., 29 ans, a pour antécédent un érythème est maximale négative.
polymorphe compliquant un herpès, et traité par thali-
domide pendant un an.
DISCUSSION
10 jours après un état grippal, en février 2006, elle
présente une éruption prurigineuse du visage puis de La maladie de Kawasaki est une vascularite systé-
tout le corps. Le lendemain sont apparus une fièvre à mique des artères musculaires de moyen calibre,
39°c et des ganglions cervicaux postérieurs, et à J4 atteignant le plus souvent l’enfant avant 5 ans.
une conjonctivite non purulente, mais douloureuse.
Elle est hospitalisée à J6 en raison de la persistance de Décrite en 1967 par T. Kawasaki [4], elle est 10 fois
la fièvre, d’une toux, et de douleurs diffuses, après plus fréquente au Japon (112/100 000 enfants de
72 h d’un traitement associant amoxicilline et macro- moins de 5 ans/an) que dans les pays occidentaux, et
lides. L’examen clinique retrouve une pharyngite, la dans ces derniers, plus fréquente chez les sujets d’ori-
radiographie pulmonaire une pneumopathie de la base gine asiatique [5-7].
droite. Le bilan biologique montre un syndrome
inflammatoire, avec une hémoglobine à 11 g/dl, une
cytolyse et une cholestase. Le bilan infectieux est
négatif (tableau II).

L’échographie cardiaque réalisée au 9e jour d’évolu-


tion montre une lame d’épanchement péricardique, et
une hyperéchogénicité coronaire (fig. 3).

L’atteinte coronaire et la persistance du syndrome


inflammatoire font retenir l’indication d’un traitement
par immunoglobulines et aspirine, même si l’apyrexie
est spontanément obtenue depuis le 2 mars.

L’évolution est rapidement favorable, une thrombo-


cytose transitoire à 699 000 est constatée au 15e jour,
et l’échographie cardiaque est normalisée au troisième
mois. L’épreuve d’effort est maximale négative en
juin 2006.
FIG. 4 – Patient n° 6 : desquamation des mains.
Cas clinique n° 6 FIG. 4 – Patient N°6: Desquamation of the hands.

Monsieur M., 37 ans, est hospitalisé en mai 2006,


pour une éruption scarlatiniforme avec fièvre à 39°c,
évoluant depuis 2 jours. Il se plaint également de
troubles digestifs (diarrhée, vomissements) et de dou-
leurs articulaires, et l’examen retrouve une perlèche,
un ictère, et des adénopathies axillaires et cervicales
postérieures. Il a un syndrome inflammatoire, une
thrombopénie à 146 000, une atteinte hépatique avec
un TP à 44 % (tableau II). Les hémocultures sont
négatives, les recherches virales également. Les anti-
biotiques débutés à l’entrée dans l’hypothèse d’une
septicémie à staphylocoque ou à streptocoque sont
inefficaces. L’échocardiographie réalisée au 6 e jour
d’évolution est normale. On évoque une maladie de
Kawasaki et monsieur M. est traité par immunoglobu-
lines et aspirine à doses anti-inflammatoires à J6.
L’apyrexie est obtenue dès le lendemain, et les anoma- FIG. 5 – Patient n° 6 : desquamation des pieds.
lies biologiques se corrigent. FIG. 5 – Patient N°6: Desquamation of the feet.

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L’étiologie et le mécanisme de déclenchement de la chez l’adulte que chez l’enfant. Au contraire, chéïlite
maladie sont inconnus, même si la recrudescence des (60 versus 90 %), méningite (11 versus 44 %), et
cas en hiver et au printemps, et par foyers géogra- thrombocytose (56 versus 100 %) sont plus rares [3].
phiques laissent suspecter qu’un ou plusieurs agents
infectieux jouent le rôle de « trigger » d’une réaction Il faut noter également une dizaine d’observations
inflammatoire démesurée, chez des patients généti- associées au virus de l’immunodéficience humaine,
quement prédisposés [8]. avec des lymphocytes CD4 + < 200/mm3 [3].

En l’absence de marqueur biologique spécifique, le L’évolution spontanée de la maladie se fait habituel-


diagnostic repose sur des critères cliniques définis par lement vers la disparition de la fièvre au 11è jour. Des
un comité d’experts (tableau I) [1], qui apparaissent anévrysmes coronaires surviennent à partir de la 2è
parfois de façon successive dans le temps, et peuvent semaine et jusqu’à la 4è semaine d’évolution, dans 20
être accompagnés d’atteintes d’autres organes, moins à 25 % des cas non traités. Les enfants de moins de 6
fréquentes, mais témoignant bien du caractère systé- mois, les patients ayant un syndrome inflammatoire
mique de la maladie. plus intense, une thrombocytose importante, une
fièvre durant plus de 2 semaines constituent un
Le bilan biologique montre un syndrome inflamma- groupe de patients à haut risque coronaire [12].
toire avec hyperleucocytose à polynucléaires neutro-
philes, une thrombocytose qui apparaît dans la Le traitement par immunoglobulines à fortes doses
deuxième semaine (pic moyen à 700 000 au cours de (2 g/kg en une injection), associé à l’aspirine à doses anti-
la troisième semaine). L’élévation de la procalcitonine inflammatoires, administré avant le 10e jour de fièvre per-
sérique peut être une aide au diagnostic. [9]. met de réduire leur fréquence de survenue à 5 % chez
l’enfant [2], et semble également efficace chez l’adulte.
Cependant, 15 % des patients environ [10] ne
réunissent pas l’ensemble des critères cliniques, mais Il est cependant utilisé beaucoup moins souvent
peuvent développer, comme les autres des complica- chez l’adulte : 92 % des enfants reçoivent des Immu-
tions coronaires. C’est l’élimination des diagnostics dif- noglobuline (41 % avant le 7e jour d’évolution de la
férentiels (toxidermies infectieuse et médicamenteuse maladie) dans l’étude prospective française de Chante-
en particulier) et/ou l’évolution de la maladie qui font pie [10]. 32 % des adultes seulement ont bénéficié de
alors évoquer le diagnostic. Récemment, un arbre ce traitement dans la revue de littérature de Sève. Une
décisionnel (fig. 6) incluant des signes cliniques moins explication peut être le retard diagnostique chez
fréquents, des valeurs biologiques et les données de l’adulte : dans cette même revue, le délai diagnostique
l’échocardiographie (tableau III) a été publié, afin d’op- est de plus de 10 jours dans 2/3 des cas [3].
timiser la prise en charge précoce de ces formes
incomplètes et atypiques [8]. Le risque de complications cardiaques justifie la
répétition d’échocardiographies systématiques : dans
La survenue d’une maladie de Kawasaki est rare la première semaine, à 15 jours, 6 à 8 semaines, à la
chez l’adulte : 1 cas sur 220, dans la série de Sato [11]. recherche d’une atteinte myocardique, péricardique,
Dans l’étude rétrospective de la soixantaine de cas de valvulaire et surtout coronaire [8].
maladie de Kawasaki de l’adulte rapportés dans la lit-
térature, 3/4 des patients ont entre 18 et 30 ans (âge L’échocardiographie doit analyser de façon rigou-
moyen 27 +/- 10,3 ans), et on retrouve la discrète pré- reuse, chaque segment coronaire (mesure du diamètre
dominance masculine observée chez l’enfant [8]. interne, recherche d’une hyperéchogénicité pariétale),
en multipliant les plans de coupes et en utilisant des
Les critères cliniques validés chez l’enfant sont éga- sondes de haute fréquence [13]. Elle permet la détec-
lement utilisables après dix-huit ans, mais on relève tion de 100 % des enfants ayant une atteinte coro-
certaines particularités de présentation clinique et bio- naire, mais reste aléatoire dans l’analyse de la distalité,
logique : l’atteinte articulaire (61 versus 24-38 %), la recherche de thrombose ou de sténose [14].
l’élévation des transaminases (65 versus 10 %), les
adénopathies (93 versus 75 %) sont plus fréquentes Chez l’adulte l’examen des coronaires par voie trans-
thoracique est souvent difficile, et l’utilisation de
l’échographie transoesophagienne peut faciliter la
TABLEAU III — CRITÈRES ÉCHOCARDIOGRAPHIQUES D’ATTEINTE CORONAIRE détection d’anomalie coronaire [15].
DANS LA MALADIE DE KAWASAKI D’APRÈS NEWBURGER JW (10)
Des méthodes moins invasives : IRM [16] et scanner
1 – Z score IVA ou CD * 2,5 multibarettes [17], permettront sans doute d’éviter à
2 – Anévrysme coronaire de nombreux patients le recours à l’angiographie coro-
3 – Au moins 3 des critères suivants :
• Hyperéchogénicité coronaire naire. Malgré des progrès techniques permanents, ils
• Absence de réduction progressive de calibre nécessitent encore une fréquence cardiaque régulière
• Dysfonction ventriculaire gauche et basse, une courte apnée et une coopération qui les
• Insuffisance mitrale rendent difficiles sans anesthésie chez le petit enfant.
• Épanchement péricardique
• Z score IVA ou CD entre 2-2,5 Ces inconvénients sont moindre chez l’adulte, chez qui
le scanner coronaire, même s’il entraîne une irradia-

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FIG. 6 – Evaluation d’un patient suspect de maladie de Kawasaki (MK) incomplète [10].
FIG. 6 – Evaluation of a patient with a suspected partial form of Kawasaki disease [10].

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C. DAUPHIN ET COLLABORATEURS

tion non négligeable, va certainement prendre la pre- 3 de nos 6 patients seulement remplissaient les cri-
mière place dans la détection et la surveillance des tères cliniques classiques de maladie de Kawasaki.
atteintes coronaires de la maladie de Kawasaki. L’IRM Chez les 3 autres, c’est l’association de signes cliniques
permet également quant-à-elle une analyse fonction- évocateurs, la persistance de la fièvre, l’importance du
nelle du myocarde [18]. syndrome inflammatoire, l’absence d’autre étiologie,
et l’évolution, avec survenue d’une atteinte coronaire,
50 % des anévrysmes coronaires régressent avec le d’une thrombocytose, et/ou d’une desquamation évo-
temps. Mais la normalisation du diamètre interne de catrice qui ont conduit au diagnostic. On peut souli-
l’artère peut être le fait d’un épaississement pariétal gner la forme « rhumatismale » du premier patient, la
[19], bien visualisé par l’échographie intracoronaire fréquence de l’atteinte hépatique (5 patients sur 6) et
[20], et maintenant le scanner [17]. Il persiste alors le caractère douloureux inhabituel de la conjonctivite
une dysfonction endothéliale diminuant la réserve chez 2 patientes.
coronaire et pouvant faire le lit de l’athérosclérose.
Biologiquement, tous les patients avaient un syn-
De même, en cas de persistance d’une dilatation, les drome inflammatoire sévère, et la moitié une leucocy-
anomalies du flux sanguins peuvent entraîner la forma- turie aseptique.
tion de sténose à l’entrée et à la sortie de l’anévrysme.
Les 5 patients traités l’ont été avant J11, et leurs
Kato et Tsuda ont montré, en répétant les coronaro- symptômes ont régressé rapidement sous Immuno-
graphie chez des patients atteints d’anévrysme coro- globulines. La collaboration entre le service de mala-
naire, que la survenue tardive de sténose ou d’occlu- dies infectieuses et le service de cardiologie incluant
sion coronaire était fonction du degré de dilatation l’unité de cardiologie pédiatrique explique sans doute
initiale, et n’apparaissait que pour des diamètres coro- cette précocité diagnostique.
naires dépassant 4 mm [21-23]
Chez notre premier patient, l’échographie cardiaque
Cette évolution potentiellement sténotique conduit réalisée à J 10 dans le but d’écarter une endocardite
à proposer aux patients aux antécédents de maladie était normale. Plusieurs explications sont possibles : le
de Kawasaki avec atteinte coronaire, une surveillance patient était peu échogène, l’examen n’était pas dirigé
cardiaque régulière fonction de leur niveau de risque, vers la recherche d’une anomalie coronaire, et avait
déterminé par la dilatation coronaire initiale [8]. été réalisé tôt dans l’évolution de la maladie, avant la
deuxième semaine où apparaissent classiquement les
L’apparition de complications cliniques à distance d’une anévrysmes.
maladie de Kawasaki survenue et possiblement non dia-
gnostiquée dans l’enfance est souvent rapportée dans la La possible sévérité de l’atteinte coronaire nous a
littérature [24-26]. Moins fréquentes, sont les complica- conduits à réaliser un bilan angiographique chez notre
tions cardiaques d’une maladie de Kawasaki de l’adulte : deuxième patiente qui était peu échogène. Tous ont
Sève rapporte 3 cas d’anévrysmes coronaires (dont 2 eu un test fonctionnel (épreuve d’effort convention-
avec échocardiographie normale), 2 cas de myocardite, 2 nelle) entre 3 et 6 mois d’évolution, une détection et
cas d’insuffisance tricuspide, un cas d’infarctus splénique une prise en charge de leurs facteurs de risque coro-
et un cas d’anévrysme de l’artère hépatique [3]. naire. En cas de doute sur l’existence d’une atteinte
coronaire, le scanner peut maintenant se substituer à
Les lésions coronaires lorsqu’elles sont responsables l’angiographie coronaire en première intention.
d’une ischémie clinique ou documentée, doivent être
traitées comme les lésions athéromateuses mais l’on
observe certaines particularités : [27-30] CONCLUSION
La fréquence de résistance des lésions à la dilatation La maladie de Kawasaki survient rarement à l’âge
classique conventionnelle conduisant à l’utilisation plus adulte. Elle doit cependant être suspectée à cet âge
fréquence du rotablator, et ce d’autant que l’on est à comme chez l’enfant devant une fièvre prolongée avec
distance de la maladie. éruption cutanée, conjonctivite, adénopathie, stoma-
tite et cette suspicion clinique doit conduire à la réalisa-
La possibilité de survenue de néo anévrysme après tion d’échocardiographies régulières orientées vers la
angioplastie avec des ballons non compliants. [28,30] recherche de complications coronaires. Les critères dia-
gnostiques cliniques, biologiques et d’imagerie réunis
La fréquence des resténoses après dilatation conven- imposent le traitement par immunoglobulines et aspi-
tionnelle, en partie prévenues par l’utilisation de stent, rine, qui réduit drastiquement le risque de complica-
qui ne pose pas chez l’adulte les problèmes de crois- tions coronaires. A distance, les patients doivent avoir
sance et de voie d’abord rencontrés chez l’enfant. un contrôle plus sévère des facteurs de risque cardio-
vasculaire. La difficulté du diagnostic échographique
50 % de nos patients avaient plus de 30 ans (âge des lésions coronaires chez l’adulte doit conduire à
moyen 34,5 ans) lors de leur maladie de Kawasaki, et répéter les tests fonctionnels et à réaliser une imagerie
contrairement aux observations antérieures, 2/3 complémentaire, invasive ou non invasive (IRM, TDM,
étaient des femmes. angiographie) plus facilement que chez l’enfant.

446 ARCHIVES DES MALADIES DU CŒUR ET DES VAISSEAUX, tome 100, n° 5, mai 2007

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MALADIE DE KAWASAKI DE L’ADULTE

MOTS CLÉS : Maladie de Kawasaki, adulte, anévrysmes coronaires.

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