Section IT — Les actes juridiqu
L'article 147 COC libanais stipule:
“L'acte juridique, est celui qui est accompli en vue de produire des
effets juridiques, et notamment, dans le but de donner naissance a des
obligations”, Les actes juridiques, sont des manifestations de volonté,
accomplies en vue de produire des effets de droit, et sans lesquelles
ces effets de droit ne se produiraient pas.
En d’autre terme, l'acte juridique, est donc toute
manifestation de volonté, faite par une ou plusieurs personnes, avec
V'intention de créer, de modifier, ou d’éteindre un droit. Lorsqu’une
personne accomplit un acte juridique, elle projette sa volonté dans le
domaine du droit",
S'il est vrai que l’acte juridique, est la manifestation de
volonté d’une ou de plusieurs personnes, il est également vrai que
V’acte juridique, est unilatéral ou plurilatéral,
I - Acte unilatéral et acte plurilatéral (conventionnel):
A — Acte juridique unilatéral”:
Un acte juridique est unilateral, lorsqu’il résulte de la
volonté d’une seule personne. En principe, une personne peut, par sa
seule volonté — volonte unilatérale - modifiée sa propre situation
39 - M.B.CELICE “Les réserves et le non-vouloir dans les actes juridiques"Paris. 1968
40 - MARTY ct RAYNAUD.op.cit.No. 148 et s.
41-J. MARTIN DE LA MOUTTE,"L’acte juridique unilatéral Essai sur sa notion et sa
technique en droit civil”. Thése.Toulouse.1951juridique, 4 condition de ne pas entrainer une modification, de la
situation juridique d’une autre personne.
Exemple: Le testament”, la promesse de récompense, l’abandon
d'une chose par son propriétaire, sont des actes unilatéraux.
B - Acte juridique multilatéral:
Un acte juridique, est bilateral, ou plurilatéral, lorsqu’il
résulte de la rencontre de deux, ou plusieurs volontés. Le contrat, est
le type méme de cet acte juridique, ainsi fondé sur un accord des
volontés.
En effet, lorsqu’un acte juridique entraine, la modification de
la situation juridique de plusieurs personnes, il est presque toujours
nécessaire, qu’elles interviennent toutes pour manifester leur accord.
Cet accord des volontés caractérise, |’acte bilateral, ou plurilatéral.
Exemple: Le contrat voulu, le contrat de société ...
II - Classification des actes juridiques:
A -Actes administratifs et actes de droit privé:
L’activité de l’administration libanaise, frangaise ... peut se
manifester soit par:
aa Des actes de droit privé, semblable 4 ceux qui
accomplissent des personnes privées, et soumises au droit privé
(en cas de litige 4 la compétence des juridictions de |’ordre
judiciaire libanais, frangais ...)
% Des actes administratifs, qui relévent du droit administrative,
(en cas de litige sont soumis & la compétence des juridictions
administratives), comme, les contrats de travaux publics, la
concession de service public.
B - Actes a titre gratuit et actes a titre onéreux:
Lvacte a titre gratuity, est inspiré par une pensée de
libéralité“”. Cet acte n’engendre, pour celui qui l’effectue, aucune
contrepartie de nature pécuniaire”.
42 —De son . une personne ya régler la maniére dont ses biens
devront-étre transmis et partagés & son décés,
43 —TERRE.F.op.cit.p.234
44 - J.J.DUPEYROUX.”Contribution a la théorie générale de l'acte a titre gratuit’ Thése
Toulouse. 1955Exemple: La donation, la remise de dette a titre gracieux,
L’acte a titre onéreux, implique un avantage pécuniaire qui
compense un sacrifice, il est inspiré par une idée d’échange.
Exemple: La vente, le louage ...
- Actes conservatoires:
L’acte conservatoire, tend, 4 maintenir le patrimoine dans son
état actuel, a ne pas laisser dépérir une valeur ou un droit'*,
Exemple: L’inscription d’une hypoth@que, pour assurer son existence,
et son rang (saisies conservatoires).
L’exercice de l’acte conservatoire, est largement couvert et
méme imposé: les incapables, peuvent accomplir les actes
conservatoires dans leurs intéréts, Les tuteurs non seulement peuvent,
mais doivent y veiller.
a - L’acte_d’admini: tend a faire, fructifier, exploiter,
entretenir, et améliorer le placement d'un bien. Ainsi en est-il, de la
perception de loyer, ou de la mise en location d’une machine'*”,
b - L’acte de déposition: tend 4 modifier, ou tout au moins, risque de
modifier, ou de porter atteinte 4 la valeur d'un bien considéré comme
un capital, tel est le cas de lacquisition d'un immeuble, ou d'un autre
bien important comme le fond de commerce ...
Ill - Conventions et contrats, cl
propres aux contrat:
A - La notion d’un contrat:
Le contrat, est un acte juridique, c’est une source principale
des obligations.
“Le contrat est une convention par laquelle un, ou plusieurs
personnes, s’obligent envers une, ou plusieurs autres, 4 donner, a faire,
ou a ne pas faire, quelque chose”.
45 ~ P. PAGEAU! conservatoire comme acte nécessuire”. These poitiers. 1941.
46 - F.LEDUC."L’acte d’ administration: Nature et fonctions”. Thése Bordeauy.1.199 |Le contrat est une convention cré:
appelées “obligations contractuelles”.
tice d’obligations, qui sont
Exemple: La vente, est un contrat qui crée des obligations pour
lacheteur, et pour le vendeur. A observer, que le législateur emploie
souvent le terme “contrat”, et le terme “convention” l’un pour l'autre,
le langage courant confond également les deux termes”,
B - La définition du contrat:
Le contrat est un accord de volonté, par lequel les
contractants s’engagent, l’un par rapport a l'autre.
Deux conséquences en découlent:
Les contractants sont libres de contracter, ou de s’abstenir:
c'est le principe de la liberté contractuelle (a)
E Dés que les contractants se sont engagés, ils sont liés par
le contrat; C’est le principe de la force obligatoire du contrat (b).
Exemple; Une entreprise est libre d’entretenir elle-méme son matériel
informatique, ou de conclure un contrat de maintenance avec une
entreprise spécialisée. A partir du moment, od elle signe un contrat de
maintenance, elle est tenue par ce contrat, et ne peut s’en dégager avant
le terme convenu.
a -_Le principe de la liberté contractuelle:
1 - Le principe: Chacun est libre de contracter, ou de ne pas
contracter, et de déterminer le contenu de son obligation.
Cependant, le principe de la liberté contractuelle connait des
limites:
2 - Les exceptions: Les contractants ne doivent porter atteinte, ni a
Vordre public, ni aux bonnes moeurs. Is doivent respecter les régles
de l’organisation sociale.
47 — BORIS STARCK INT.OP.CIT.P,552
La convention: dont l'effet peut-etre de créer, de transformer ou d"éteindre des effets de
droit a seulement pour objet de créer des rapports de droit.
Tout contrat serait une convention, mais toute convention ne serait pas un
contrat. V. TERRE op.cit.p.235Exemple: Le corps humain, et ses organes ne peuvent faire l'objet de
contrats, si pour tenir compte des progrés médicaux, le don d'un rein
est permis, le contrat de vente de cet organe est interdit.
L’Etat intervient en matiére économique soit pour:
” Réglementer le contenu de certains contrats
Exemple: Un contrat de crédit 4 la consommation
a Rendre obligatoire la conclusion de certains contrats
Exemple: Un contrat d’assurance automobile
b - Le principe de la force obligatoire du contrat:
Selon ce principe, les contractants sont tenus, d’ex
obligations du contrat.
Plusicurs conséquences en découlent:
cuter les
1 - Les contractants sont liés par le contrat:
Ils ne peuvent se soustraire a |’exécution de leurs obligations
contractuelles. Le contrat ne peut étre rompu, que par un nouvel
accord des parties, il en va de méme pour toute modification apportée
a des clauses de ce contrat.
2 - La force obligatoire du contrat s*impose au juge:
ll est lié par le contrat comme il le serait par une loi.
Si la volonté des contractants est claire, le juge ne peut
refuser d’appliquer le contrat. Si une difficulté surgit sur le sens du
contrat, soit parce que, sa rédaction est confuse, soit parce que, les
contractants ne sont plus d’accord sur Ja nature de leurs engagements,
le juge est amené a interpréter le contrat, en recherchant quelle a été la
volonté des parties.
TV - Les principaux contrats“:
A - Les contrats_instantanés_et_les_contrats
successifs:
a - Les contrats instantanés: sont les contrats, dans lesquels
les parties exécutent leur obligation, 4 un moment précis et unique
48 — C.0.C. libanaisExemple: Le contrat de vente d’une voiture comptant, il y a exécution
par une seule prestation, on dit, c’est un contrat 4 exécution
instantanée.
b - Les contrats successifs sont les contrats, dans lesquels
lexécution des obligations est échelonnée dans le temps.
Exemple: Le contrat de bail, il y a exécution échelonnée dans le
temps, on dit, c’est un contrat & exécution échelonnée,
B — Les contrats commutatifs et les contrats aléatoires:
a - Les contrats commutatifs sont les contrats. dans lesquels
les prestations de chacun des contractants, sont connues d’avance,
c’est-a-dire, dés la conclusion du contrat.
Exemple: Dans le contrat de vente, le vendeur, sait qu'il doit livrer,
Vacheteur ce qu’il doit payer.
Autre exemple: Dans Je contrat de transport. la destination, et le prix
du billet, sont déterminés dés la conclusion du contrat,
b - Les contrats aléatoires: sont les contrats, dans lesquels
les prestations des parties — ou de J’une d’elles — dependent, d’un
événement incertain, ou imprévisible.
Exemple: Dans le contrat d’assurance automobile, |’assureur ne
connait pas l’étendue de l’indemnité qu’il peut avoir a verser.
C - Les contrats a titre onéreux _et_les contrats a titre
gratuit:
a - Les contrats a titre onéreux sont les contrats, dans
lesquels chaque contractant recoit une contrepartie, en échange de la
prestation, qu’il fournit 4 l’autre.
Exemple: Le contrat de la vente, le contrat de l’assurance, le contrat
du travail ...
b - Les_contrats a titre gratuit: sont les contrats, dans
lesquels une partie ne retire aucun avantage.
Exemple: Le contrat de la donation, le contrat de prét sans intérét.D - Les_contrats_synallagmatiques_et les _contrats
unilatéraux:
a - Les _contrats synallagmatiques créent des obligations
réciproques a la charge des parties, c’est-a-dire, chacun des
contractants s’engage envers l'autre.
Exemple: Dans un contrat de vente, le vendeur doit “livrer”, c’est-d
dire, mettre la chose a la disposition de lacheteur; 'acheteur doit
payer, en effet, quand je vends une voiture, par exemple, je transfére
la propriété de cette voiture, en la délivrant a l’acheteur, qui paie son
prix.
b - Les contrats uni
dune partie.
éraux: ne créent d’obligation qu’aé la charge
Exemple: Dans un contrat de donation, il n’existe d’obligation que
pour le donateur, qui doit transférer la propriété de la chose.
Autre exemple; Dans un contrat de prét, si je préte de l’argent a une
personne, je ne me tiens 4 aucune obligation, seule la personne qui
emprunte est débitrice de la somme prétéc.
E - Les contrats de gré 4 gré et les contrats d’adhésion:
a -_Les contrats de gré_a_gré: sont conclus aprés discussion des
modalités, et du contenu du contrat entre les parties qui traitent a
égalité.
b - Les contrats d’adhésion: sont ceux dans lesquels l'une des
parties, qui occupe une position de force, impose & ]’autre un contrat
établi unilatéralement, et préalablement, La seule liberté de autre
partie est d’accepter, ou de refuser ce contrat.
Exemple: Le contrat de transport, les contrats dans les banques
(ouverture d'un compte bancaire).
F — Les _contrats consensuels, solennels et les contrats
réels:
a - Les contrats consensuels: sont conclus par Je seul échange de
consentement des parties en l’absence de toute condition de forme.
Exemple: Le contrat de vente.b - Les _contrats solennels: nécéssitent outre le consentement des
parties, 'accomplissement de formalités sous peine de nullité du
contrat (en général, 1a rédaction dun écrit).
Exemple: Le contrat de mariage
¢ - Les contrats 5 nécéssitent, outre le consentement des parties,
la remise matérielle de la chose, objet du contrat, par une partie a
Vautre partie.
Exemple: Le contrat de dépot.
“Les conventions légalememnt formées tiennent lieu de loi a
ceux qui les ont faites ...”
Cest dire A quel point, aussi bien le Iégislateur frangais, tout
dabord, que le législateur hbanais, ensuite, considérent avec force
Vengagement de la volonté. Cet engagement de la volonté, est la
consacration d'une théorie célébre empruntée a la morale de KANT: La
théorie de l’autonomie de la volonté.
Selon cette théorie, de la doctrine individualiste: L’individu,
doit étre libre, de modifier 4 sa guise, sa propre situation juridique,
mais quand il s’est engagé, il est tenu de respecter sa décision: C’est
leffet obligatoire du contrat.
Des conséquences importantes sont déduites de cette théorie,
parmi elles:
- Le contrat est la source principale des obligations
Section III - Les conditions des validités des
actes juridiques
Pour produire l’effet créateur d’ obligations, les actes juridiques
doivent étre “légalement formés”, ce qui signifie que les contractants
doivent respecter certaines conditions que la loi impose.
On distingue les conditions de fonds (I), les conditions de
forme (11), les sanctions qui ont pour but la défense sociale contre les
contractants qui troubleraient l’ordre public ou la morale (III), et
enfin, sans en faire une condition de validité de l’acte, la loi impose
parfois des formalités de publicité, afin que les tiers soients renseignés
(IV).I - Les conditions de fonds de l’acte juridique:
L’acte juridique ne peut produire effet, que sauf si plusieurs
conditions de fond sont réalisées, tenant au consentement(a), a la
capacité(b), a |’ objet(c) et 4 la cause de I’acte (d).
A - Le consentement:
Le contrat, principale variété des actes juridiques, se réalise
par un accord de volonté, impliquant le consentement des parties.
Le consentement, est |’élément moteur de la formation du
contrat.
Le consentement, émane normalement de la partie, ou des
parties a l’acte, c’est-a-dire, des personnes elles-mémes, qui veulent
Veffet a produire.
La validité du contrat suppose donc, une volonté certaine de
s’engager, de chacun des contractants (1) mais, aussi une volonté
libre, et entiére, c’est-a-dire, exempte de tout vice du consentement
(2).
a—La rencontre des yolonté
Pour qu’il y ait rencontre des volontés des parties, au contrat, il
faut que chacune ait connue la volonté de l'autre, ce qui suppose que
ces volontés se soient manifestées.
Les deux manifestations de volonté s’expriment par une offre
(1) de Pune des parties, suivie d’une acceptation de Pautre (2) c’est la
rencontre de !’offre, et de Pacceptation (3), qui constitue la conclusion
du contrat.
ie L’offre de contracter:
C'est une proposition précise et ferme de contracter
comportant tous les éléments essentiels du contrat.
L’offre peut se présenter sous différentes formes:
- Elle est expresse lorsqu’elle résulte d'un écrit, ou
lorsqu’elle est verbale
- Elle est tacite lorsqu’elle résulte d'un comportement
ou d'une attitude.L’offre, manifeste le consentement de son auteur au contrat
proposé, il suffit donc, qu'elle soit acceptée pour que le contrat soit
formé.
2 L’acceptation de Voffre:
L’acceptation, est la déclaration de volonté ¢manant du
destinataire de l’offre: Ce dernier, accepte la proposition qui lui est
faite, L’acceptation peut étre concomitante a offre.
Exemple: L’acceptation, de l’acheteur dans une vente aux enchéres
Elle peut aussi étre postéricure 4 I’ offre
Exemple: La réponse a l’offre de vente de la voiture.
Comme l’offre, Vacceptation peut étre expresse, écrite ou
verhale, ou résulte d’un comportement.
Exemple: Le client qui monte dans le taxi manifeste son acceptation
Sy La rencontre de l’offre et de l’acceptation:
L’accord de volonté, entraine la formation du contrat. C’est en
principe a instant meme, ot l'acceptation se joint 4 loffre, que le
contrat est formé,
b — Les vices du consentement:
Pour étre efficace, le consentement doit étre donné en
connaissance de cause, et librement, le consentement doit donc
exister, et cependant ne pas &tre vicié. Le consentement vicié n’est pas
un consentement réel”,
Il y a quatre vices du consentement: L’erreur (1), le dol (2), la
violence (3) et enfin la lésion (4).
1- L’erreur:
L’erreur est |’idée fausse ou inexacte que se fait l'un des contractants,
d'un élément du contrat: S’il avait su, il n’aurait pas contracté. I n’y a
pas eu de sa part une volonté réelle de conclure le contrat
Mais, seules quelques erreurs, particuligrement grave:
retenues comme vice du consentement,
sontAinsi sont considérées comme erreurs particuliérement graves
constituant vice du consentement:
- L'erreur sur la substance de la chose, les qualités essenticlles de la
chose.
Exemple: Une copie et non une oeuvre originale (tableau de Picasso)
- Lverreur sur la personne du contractant ou sur ses qualités
essentielles, dans les contrats, ou la personnalité du contractant est
déterminant,
Exemple: Qualité d'un architecte, d'un médecin, d°un artiste connu.
Il faut observer que, si lerreur est retenu par le juge, elle
comporte la nullité relative du contrat.
2- Ledol:
Le dol est un comportement malhonnéte: Il s’agit de
tromperies, de mensonges, ou de réticences, pratiqués par l'un des
contractants, pour amener l'autre contractant, 4 conclure le contrat sur
une fausse conviction.
Exemple: Le vendeur d'une enterprise, présente une comptabilité
trugée pour décider l’acheteur.
Celui qui a été trompé, peut obtenir la nullité relative du
contrat. Il peut demander des dommages-intéréts, s‘il a subi un
préjudice.
3- La violence:
C’est la contrainte exercée sur un individu pour obtenir sous
Vempire de la crainte, son consentement.
La contrainte peut-étre physique, ou morale.
Exemple: La menace, de |’enlévement d’un enfant, pour contraindre
une personne, 4 conclure un contrat ...
La sanction de la violence, est Ia nullité relative, du contrat®”.
4- La lésion:
On appelle lésion, le préjudice économique, que subit une
50 - LMAZEAUD op.citp.410.No. 350personne , du fait, de la disproportion entre les prestations d’un
contrat.
En droit libanais, la lésion est prise en considération dans les
ventes d’immeubles, lorsque le vendeur est Iésé de plus de deux
septiémes de la valeur réelle de l'immeuble, et dans tous les cas, a
T’égard des mineurs non émancipés.
La lésion n’est retenue gu’exceptionnellement comme cause
de nullité de quelques contrats®!. Tl serait, en offet, dangereux de
donner une partie trop large a la Iésion'*?.
Lverreur, le dol et la violence sont des vices généraux du
consentement, ¢’est-a-dire, quils. sont susceptibles d’entrainer la
nullité de tous les actes juridiques®?.
B - La capacité:
a— Le principe:
L’article 215 C.O.C.* stipule que “toute personne parvenant a
lage de 18 ans révolus est capable de s'obliger si elle n’en est pas
déclarée incapable par un texte de la loi”,
b - L’observation et l’exception au principe:
D’aprés cet article, on peut signaler trois observations, et une
définition concernant la capacité:
* La premiére observation, est que la capacité, est la régle, et
Vincapacité l'exception
**La deuxiéme observation, est que ]’incapable, est une personne &
laquelle la loi ne reconnait, pas la faculté de passer tout acte juridique
en particulier un contrat.
Exemple: Sont incapables de contracter, dans la mesure définie par la
loi:
- Les mineurs non émancipés
- Les majeurs protégés
- Tous ceux 4 qui la loi interdit dans des cas particuliers certains
contrats
$1 -J.MAZEAUD.op-it p.410.No.350
52 - JMAEAUD.op cit.p.330.No.268
53 - LMAZEAUD op cit.p.410.No,350
*—C.0.C.: Code des Obligations et des Comrats*** La troisiéme observation, est que nous avons deux sortes
d’incapacité:
1 - Incapacité de jouissance: C’est celle qui prive la personne
du droit, de passer des actes juridiques (contrats).
Exemple: Le mineur non émancipé, ne peut faire des donations.
2 - Incapacité d’exer C’est celle qui prive la personne du
droit d’accomplir seule des actes juridiques, et l’obligeant & les
accomplir, soit par l’intermédiaire d’un représentant, soit avec
l’assistance d'une autre personne, ou une autorisation.
**** D-aprés tout ce qui a été dit plus haut, on peut définir la capacité
comme, l’aptitude d’une personne, a étre titulaire de droits, et a les
exercer.
Enfin, il est indispensable, au moment de la formation du
contrat, de vérifier la capacité des contractants.
C ~ L’objet:
a — Définitions et les variétés d’objet de Pacte juridique
du contrat
L’objet de Vacte juridique est Vobligation qu’il crée, modifie
ou éteint,
Selon le code civil “tout contrat a pour objet, une chose,
qu’une partie s’oblige 4 donner & faire, ou a ne pas faire”.
Donner signifie ici, en droit, transférer la proprié!
a titre onéreux, ou 4 titre gratuit
, que ce soit
Exemple: Dans une vente, l’obligation du vendeur, a pour objet, la
chose vendue, I’ obligation de l’acheteur, est le prix di.
L’objet est la prestation prévue au contrat dont est tenu le
débiteur.
Pour que le contrat puisse valablement se former, il faut que
objet remplisse quatre conditions:
- L’objet doit exister
- L’objet doit étre déterminé
- L’objet doit étre possible
- L’objet doit étre licite
La sanction est la nullité absolue du contrat.b - L’ordre public:
En régle générale, “on ne peut déroger par des conventions
particuliéres aux lois qui intéressent l’ordre public, et les bonnes
moeurs”,
L’expression de régles d’ordre public, vise des régles
impératives, mais, il faut préciser que l’ordre public. est une notion
plus exigeante, plus vaste.
L’ordre public, se manifeste au sujet des diverses conditions du
contrat: objet, cause, forme, etc ... S'agissant plus spécialement de
Vobjet, il prive d’effet Pacte contraire & un ordre public classique,
économique, ou social,
D - La caus.
La cause est Ia raison qui conduit & contracter.
On distingue la cause du contrat, et la cause de l’obligation.
a- La cause du contrat:
Dans le contrat de vente, la cause est-elle le transfert de la
propriété d’un bien moyennant un prix? Cette cause permet de
qualifier l'accord conclu par les intéressés.
b — La cause de I’obligation contractuelle:
Elle est, ce que pourquoi, en vue de quoi, un contractant
accomplit l’acte juridique (contrat). Dans l’exemple de la vente, la
cause de
Yobligation du vendeur, c’est l’obtention d'une somme d'argent,
tandis que la cause de I’ obligation de l’acheteur, c’est |’acquisition de
la propriété du bien vendu.
La sanction est la nullité absolue du contrat.
Ii - Les conditions de formes de l’acte
juridique:
L’acte de volonté est I’élément constant des actes juridiques.
En effet, et suivant le principe du consensualisme (A), pour qu’une
54 — F.TERRI 1991.p.247manifestation de volonté produise des effets juridiques, elle n'est
soumise, en principe a aucune forme, le consentement, 1a
manifestation de volonté suffit ... Mais suivant le courant formaliste
(B), on ne reconnait la validité de l’acte juridique (contrat par ex.) que
si les personnes ont exprimé Jeur volonté suivant certaines formes, On
dit alors, que Pacte juridique est solennel: Ainsi, suivant ce courant, la
volonté est impuissante a créer des obligations en dehors de certaines
formes prévues par la loi.
Et, & partir du XVI" sigcle, le droit_ moderme a tendu vers la
reconnaissance du consensualisme en matiére d’actes juridiques.
A — Courant coi
Le triomphe de lautonomie de ta volonté, et 'évolution dans
le sens de la liberté contractuelle, rendait logique que fut consacré le
principe du consensualisme, Celui-ci impose, le respect de la parole
donnée, chacune des parties @ un contrat, devant tenir son
engagement.
Le consensualisme aboutit 4 une grande simplification, car il
permet, d’éviter des formalités plus ou moins longues, et cofiteuses.
B ~ Courant formaliste:
C’est le systéme qui caractérise les droits archaiques, et
anciens (droit romain).
Exemple: Dans l’ancien droit romain, aucune obligation ne pouvait
naitre si les contractants n’avaient prononcé les paroles solennelles
suivantes:
“Spondesne (promets-tu?)
“Spondeo (je promets
Le formalisme inspirait de ces syst@mes (archaiques, anciens ...).
Il a persisté en France, au Moyen-Age: des formalités devaient étre
observées, telles la remise d’un objet quelconque pour manifester
l'accord, ou encore la “paumée”, c’est-a-dire, la poignée de mains”,
Cependant, le code civil frangais connait certains actes dits
solennels: par exception, quelques actes, particuliérement graves ne
- F.TERRE.1991 op.cit.p.248sont valables que s’ils ont été accomplis selon certaines solennités®”.
Exemple: la donation doit se faire par acte notarié, afin d’éviter des
libéralités consenties & la Iégére, et qui risquerait de compromettre le
patrimoine du donateur, et de sa famille.
Done, d’aprés ces deux courants, et concernant les contrats, on
peut dire qu’en principe, la volonté expresse, ou méme tacite, y
produit effet par elle-méme, les formalités solennelles sont
Vexception®”.
Parmi les formalités de solennité, on distingue en effet les
formalités de preuve (a), les formalités de publicité (b), les formalités
administratives (c).
a— Les formalités de preuve:
Elles sont exigées, lorsque la preuve n’est pas libre, cela
signifie que la preuve est subordonnée & l’exigence de certaines
formes. Elles sont exigées également méme lorsque le contrat est
consensuel, en effet, des difficultés de preuve peuvent surgir, et
chacune des parties se trouvera a Ja merci de la déloyauté de l'autre,
voila pourquoi il vaut mieux alors, et par prudence rédiger un écrit
concernant notamment les actes de quelque importance. En fait, on ne
manque pas de constater la plupart de ces actes dans un écrit notarié,
ou dans un écrit sous seing privé, c’est-a-dire rédigé, et signé par les
intéressés.
b - Les formalités de pubilicité:
Certains actes juridiqes, sont de nature a entrainer des
conséquences a |’égard des tiers. Pour que ces actes soient opposables
a ceux-ci (les tiers), la loi exige alors qu’ils soient publiés.
Exemple: Les ventes d’immeubles, ou les constitutions
@hypotheque®™.
L’inobservation de la formalité de publicité, n’entraine pas la
nullité de l'acte juridique, il est seulement inopposable aux tiers'
56—J MAZEAUD. 1980.0p.cit.p.327
57 — H.MROUE. Introduction & I'étude du droit
58 - SIMLER et DELEBECQUE. Les siwetées, la publicité fonciére,Dalloz. 1989
59- F.TERRE.1991.op.cit.p.254c— Les formalités administrat)
L’Etat impose l’obtention d'une autorisation administrative
pour accomplir certains actes juridiques.
Exemple: L’embauche d'un ouvrier qui est d°une nationalité
étrangére.
On assisie 4 une curieuse renaissance du formalisme dans le
droit moderne
Plusieurs raisons expliquent ce retour des exigences de forme.
Le formalisme se justifiant par:
1 —La protection de l’auteur de l’acte, ou de sa famille, voire celle des
consommateurs
2 — La protection d’intérét public, liée notamment & la protection de
V’épargne et du crédit, a l'économie planifiée ...
III - Les sanctions des conditions de validité
des contrats: La nullité
Un acte juridique (contrat) qui ne réunit pas les conditions
requises par la loi pour sa validité est frappé d’une sanction de nullité,
nullité et inexistence, nullité, résolution, inopposabilité de |'acte
juridique.
A — Définition de la sanction de_nullité de Vacte
u
ur
La sanction, est la conséquence que le droit attache au non-
respect de ses exigences. La nullité, semble étre de prime abord la
sanction naturelle lorsque les conditions requises pour la validité d’un
acte juridique ne sont pas réunies.
B - Nullité et inexistence:
Parfois on considére, qu’il y a inexistence de l’acte juridique
lorsqu’il est atteint d'un vice si essentiel que l'idée méme de nullité
serait inappropriée. L’on devrait dire alors que la situation est
tellement viciée qu’il n’y a méme plus d’acte & anéantir, il n'y a plus
d'acte du tout, il y a inexistence.
60 -J.MAZEAUD.op.cit. 1980.p.328Exemple: Mariage contracté entre deux personnes de méme sexe
Autre_exemple: enchere portée par un particulier dans une
adjudication judiciaire sans recours 4 un auxiliaire de justice”
Force est de constater qu’en droit privé. La théorie de
nce n’a guére éé accueillie. Au contraire administer cette
institution permet de metire fin 4 des actes irréguliers de citi
frappante, méme aprés I’ écoulement des délais de recours contentieux?
Enfin, la jurisprudence, a aussi utilisé la notion d’inexistence
des actes administratifs, pour priver d’effet certaines dispositions
d'ordre procedural, jugées trop rigoureuses”,
— Nullité, résolution, inopposabilité:
Il y a nullité, lorsqu’un vice affecte un acte juridique a son
origine, alors que la résolution sanctionne Tinexécution des
obligations par l'un des contractants. La résolution fait disparaitre le
contrat non seulement pour l'avenir, mais encore rétroactivement, les
prestations effectuées en vertu du contrat devant étre restitutées".
Tl est cependant fait exception a cette régle a propos de certains
contrats, tel que les contrats a exécutions successives (contrat de
travail, bail ...) pour lesquels il y a impossibilités a remettre les choses
dans leur état antérieur (’employé ne peut reprendre le travail qu'il a
fourni, le locataire a occupé les lieux un certain temps ...).
Le contrat est seulement nul pour I’avenir: il y a résiliation du
contrat.
Enfin, il arrive qu’un acte tout en étant valable entre les
parties, soit inopposable a certaines personnes (tiers).
Exemple: Un défaut d’accomplissement des formalités de publicité:
lacte non publié, par exemple, une vente d’immeuble, est valuable, et
produit ses effets dans les rapports des parties, mais, la vente est
inopposable a un acquéreur postérieur du. méme immeuble qui aurait,
lui, accompli les formalités de publicités®,
61 ~ Réq,20 Déo, 1902.D.1903.1.137.hote.S.GLASSON
A.KHALIFE op cit,1997.p,122 et s
J.AUBY. La théorie de !inexistence des actes administratifs.thése Paris, 1947.
Aussi, V.P,WEIL, Une résurrection: la théorie de inexistence en droit
administratif.D.1958.chron.49 ets.
64 — F.TERREI991.op.cit.p.255
65 — SIMLER et DELEBECQUE.op.cit.No. 640 ets.es cas de nullité
Lorsqu’une des conditions de validité, soit de fond, soit de
forme des actes juridiques n'a pas été observée, I’acte est nul.
Exemple: La volonté de l’auteur de l’acte a été viciée; ou bien lacte a
été passé par l'une de ces personnes, qui ne sont pas aptes a exercer
les droits dont elles sont titulaires, il a été conclu par un incapable, par
exemple.
La nullité est donc une sanction prononcée par les tribunaux
qui anéantit l’acte juridique (le contrat).
Il existe de multiples régimes des nullities, qui varient suivant
les différentes branches du droit.
De maniére générale, et dans la pratique, on peut dire que la
nullité d’un acte juridique peut-étre invoquée, le demandeur intentant
une action de nullité. Elle peut aussi étre invoquée, par un défendeur a
un procés, soulevant l’exception de nullité.
Suivant une distinction classique, traditionnellement dégagée,
et pratiquée en droit privé, on distingue la nullité relative, et la nullité
absolue.
La nullité relative (A) tend & la protection d'un intérét privé,
tandis que, la nullité absolue (B) a pour fondement la protection de
Vintérét général, ou l’absence d’un élément du contrat.
A - La nullité relative:
La nullité relative sanctionne un vice de consentement:
erreur, dol, violence, ou un contrat conclu par un incapable.
Exemple: Si le consentement d’une partie est entiché d’erreur sur la
substance de la chose, la nullité existe dans l’intérét de cette partie, et
d’elle seule,
Autre exemple: Si un incapable d’exercice a passé un acte sans le
concours des formalités destinées 4 ’habiliter, c'est encore dans son
intérét que la loi déclare annulable l’acte accompli.nullité absolue:
La nullité absolue sanctionne une transgression 4
Vordre public, ou aux bonnes moeur
Exemple: objet (ou cause) du contrat immoral, ou illicite.
Mais la nullité absolue sanctionne aussi l’absence de
consentement, l’absence d’ objet, l’absence de cause.
C - Les différences existant entre les régimes des
deux sortes de nullité
Nullité absolue
- Peut étre invoquée par tout
intéressé
Nullité relative
- Peut &tre invoquée que,
par la, ou les personnes,
que la loi a_ voulu
protéger, et Ses
représentants Iégaux, ou
successeurs
- Ne peut disparaitre du fait du
comportement de telle ou telle
personne
- Elle peut se couvrir par
ja confirmation, — La
personne que la loi
voulait’ protéger, peut
lorsque Je vice a disparu,
confirmer Vacte, c’est-a
dire, lui conférer la
validité qui lui manquait
en renoneant a invoquer
Ja nullité.
- Au contraire, Paction en nullité
absolue se prescrit au bout d'un
temps assez long
- Elle doit étre invoquée
assez rapidement.