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LE ROLE DU TOPOGRAPHE DANS LA DIRECTION D‘UN SYSTEME DE RENSEIGNEMENTS TERRESTRES. rapport présenté par P.F, DALE et J.R. HOLLWEY, de Polytechnic, Londres Nord-Est au symposium de la F.1.G. tenu & Darmstadt en octobre 1978 traduction par le Colonel CORBEAU, membre de 1'A.F.T. INTRODUCTION Cette présentation fait suite @ celle de DALE, en 1977, & la réunion de Stockholm sur ‘‘Le Topographe et la direction d'un systéme de renseignements ter- rostres”. Nous en avons done cité délibérément plu- sieurs points essontiels qui méritent d’étre ample- ment débattus si le réle clu topographe ne doit pas 6tre limits, a l'avenir & colui d'un opératour d'appareils de relavement automatisé. Nous Feconnaissons que le topographe aura toujours a pro- céder 8 des mesures, mais le mode opératoire en devient de plus en plus simple, alors que le concep- tion et l'entretien du matériel sont de plus en plus complexes. Dans le passé, les géométres des 16:, 17° et 18° siécles se sont intéressés de prés au sol qu’ils mesu- raient en produisant les éléments nécessaires a 'éta- blissement dos cartes. En Grande-Bretagne, les car- tes des différents comtés établies par Christopher ‘Saxton (1542-1610) et John Speed (1552-1629) por- taient au verso des renseignements sur la région, le climat, le sol, la population, les installations, les ten- dances politiques, un répertoire des localités et un résumé d'histoire. Dans nos travaux cartographiques en Afrique, il y a une vingtaine d’années, nous devions fournir des renseignements allant bien au- dela de ceux d'une carte ordinaire, Dans le rapport do DALE (Réf. 1), il ast fait men- tion des pressions visant a rétablr ce tle du topogra~ phe, Nous insistons sur la reconnaissance par les Nations Unies d'un besoin d'une meilleure connais ‘sance des conditions physiques, sociales et éconor ques qui affectent leur administration (réf. 2). En Grande-Bretagne, de nombreux organismes s'effor- cent de rassembler toutes sortes de renseignements éperpilés. Des renseignements figurent déja sur les plans cadastraux du service officiel. Ces plans sont fen outre ulilisés comme bases ou références pour le Journal Official, les Imp6ts Fonciers, le Contidle du trafic routier et des Transports en général, le Recer ‘sement, occupation des sols, le Service des Eaux, le contréle des Pollutions, les services ruraux, le con- {role écologique... Les organismes responsables con- tribuent a la formation d'un systime national de ren seignements terrestres, en grande partie informatisé avec lecture graphique ou digitale. Le problé mo actue! nest plus le recueil des informations meis plu- 6t leur coordination, Nous avons heureusement, our centraliser toutes ces archives, le canevas natio- nal et les cartes topographiques au 1/1260 et 1/2500. ROLE DES CARTES Nous pensons que le promier devoir du topogre- phe est d’alimenter le canevas d'un bon systéme de Tenseignements terrestres & travers ces certes 8 grande échelle. L’information commence par la mise jour de ce qui est visible au sol, dans tousles détails et pas seulement les limites de terrains portées sur les plans cadasiraux. C'est une heurouse coincidence que les cartes topographiques puissent servir aux deux usages. Historiquement, les lovés cadastraux en Angleterre et Pays de Galles ont commencé par les plans som Imalres dos services fiscaux en 1836, avec leurs des- criptions soigneusement écrites en Saxon et en Nor- mand, qui codtaient alors 2.000.000 f, pour évoluer jusqu’aux cartes actuelles du service G6ographique En 1862, une commission de la chambre des commu- nes a noté que I'usage des cartes au 1/2600 servirait — Ifenregistrement foncior, pour 54 9% = impat foncier, pour 36 % = |e service rural, pour 10 9% — le développement ferroviaire, pour 1 %. Une autorité de ’époque a déclaré ne considérer le service géographique national que pour la fonction essentille du cadastre. Sit échelle choisie était assez grande pour cet usage, elle le serait aussi pour tout ‘autre usage & grande échelle. C’était donc une décla- ration prophétique & |'égard d'un systéme de rensei- ‘gnements terrestres. En 1876, la carte au 1/2500 devient officielle pour tous es enregistrements concernant les terrains et en 1897, devient la référence pour toute description fon- citre’et délimitation des propriétés. Les cossions en Angleterre, comme au Peys-de-Galles se référent aux titres de propriété et aux caractéristiques physiques qui existent ou ont pu exister sur le terrain, Dans les cessions non enregistrées, pratique courante en milieu rural, depuis une centaine d’années, les con- trats et descriptifs se référent de plus en plus aux ren- seignements portés sur les cartes topographiques. On peut présenter comme sult les deux caractéris- tiques des cartes dans le systéme actuel Va carte au 1/2600, tenue & jour, donne le numéro cadastral, la surface et le tite de propriété. 2) un plan du tite, a échelle de 1/2500 d’apreés la carte topographique, est établ occasion de la pre- mibre cession enregistrée, pour identification du ter- rain, une copie de ce plan est jointe au certificat remis au propriétaire Pour qu'un tel systéme fonctionne, les cartes doi- vent étre tenues & jour, ce qui constitue la plus grosse part du travail du service géographique, d'un coat de 6 000 000 € par an pour la maintenance des quelque 200 000 cartes servant au cadastre et aux travaux publics. En échange, le contribusble dispose d'un systéme cadastral bon marché, sans redevance cartographique, bien que la taxe légale soit relative- ment élevée. Et nous voulons insister sur le fait que le systéme cadastral basé sur ces cartes & grande échelle constitue un systéme de renseignements ter- restres, STRUCTURE DES DONNEES Un tel systéme d'information basé sur le canevas des terrains doit étre en liaison étroite avec les activi- 16s humaines. Cotte conception s'accommode avec la tache du géométre établissant les levés cadastraux définissant les limites des propriétés, alors que I'addi- tion des renseignements terrestres sur les batiments, ponts, routes, plantations... ressort de activité du topographe cartographique. En combinant les renseignements topogra- phiques et cadastraux, on obtient une connais- sance de environnement bien supérieure & fa somme dos doux systémes de données. Les ren- seignements eartograp! leur juxtaposition. Les renseignements non topographiques de toutes sortes procureront une information plus vaste si le systéme ost bien consttuit. Par exemple, une image efficace d'un réseau de transport peut résulter d'une combinaision des renseignements d’écoulement du trafic, avec la largeur des routes, la densité de popu- lation, la proportion des détenteurs d’automobiles, les statistiques sur la pollution. La collecte de toutes ces donnéas n'est pas nécessairement la tache des topographes, mais la supervision de l'ensemble est bien de leur ressort. La coordination et la classifica- tion de toutes ces données est une extension du cadastre et nous pensons que c'est le second réle du topographe, aprés la fournitute des cartes de base. Bien qu’un tel systéme de données doive rester ouvert & des additions plus ou moins précises, nous pensons que des contraintes sont indispensables. De méme que les renseignements disponibles sur une carte classique en couleurs sont en nombre limité on doit admattre une certaine limitation dans les combi- raisons possibies de données. On ne peut pas satis- faire pleinement tous les utilisateurs éventuels. Cette régle s'applique aussi bien aux relevés sur calques qu’aux calculs plus complexes d'un ordinateur. Nous recommandons fortement de concevoir un tel syst8me avec I'approche clessique d'un levé topo- graphique, en notant toutes les observations dont analyse tecoupera la validité. On a tendance accorder plus de crédit aux données numériques qu’aux graphiques parce qu'elles peuvent entrer dans la mémoire d'un ordinateur. Il faut que le systéme permetie non seulement des recoupements, mais aussi des développements futurs. Par exemple, pour un point a six coordonnées : x, y, 2, n° d'identi- fication, définition et contrdle, on prévoira dix cases de données. Un systéme national ne doit pas étre ‘trop rigide, méme si 'on n’accepte pas des change- ments trop fréquents o sans motifs sérieux. BASE DE DONNEES Dans les nouvelles téches du topographe supervi- sant un syst@me de renseignements terrestres se trouve une nouvelle dimension a lintérieur de la trilo- gie arpentage-cartographie-informatique. Nous voyons, dans la topographic davantage que de la géométrie, par la coordination des informations pro- venant d'autres sources. Nous voyons dans la carto- graphie davantage que de tracer et reproduire des cartes et c'autre part, il faut de l'intuition et de ta psychologle pour diriger et décider de ce qu'il faut dire, & qui et comment. La réponse cette question dépend aussi de consi- dérations économiques. Des initiatives ont été prises, dans ce domaine en Grande-Bretagne, par le gouver- ement, les autorités régionales et les services de I'Electricité, du Gaz et des Eaux. Le tableau | indique les caraotéristiques de huit actions qui ont atteint des stades divers d’avancement. Il est & remarquer que le canevas national entre directement ou inditectement dans ces systémes. La cartographie, comme un jeu de construction part das éléments présents au sol. Ces éléments tant en perpétuel changement, il faut décider dans quelle mesure l'utilisateur tolérera une certaine obso- lescence. Une mise a jour continue est essentielle, mais les informations seront toujours de fiabilités dif {érentes, ce qui n’est pas nouveau pour les topogra- phes qui, particuliérement dans les zones mal con- hues, avaient & recouper des données d’origines et fiabilités trés variables. La collecta, la classification et la présentation des données (réf. 3) sont de méme un exercice habituel pour les topographes. La concep- tion du systme doit permettre une bonne part de personnification et différentes formes de présenta- tion, Mais il faut une discipline dans le repérage et la documentation pour la compréhension de tous. serait avantageux 4’ établir un modéle unique pour le recuell des données, sans toutefois annuler tous les. systames particuliers en usage. C’est pourquoi nous: ne voulons pas que la direction du Systéme a renseignements terrestres incombe au spéci listo informaticion, mais 3 celui qui a toujours. eu l'expétience des besoins de tous les utilisa- tows. Cotte question a aussi son importance dans le finan- cement du systéme. Comme avec les cartes, on devra se contenter de satisfaire une majorité d'us gers. Le canevas topographique doit étre établi d'abord dans cot esprit. Le service géographique a réorganisé sa base de données a cot effet, de sorte qu’elle pout défa servir pour I'identification des ter- rains (réf. 4). Ce systéme a un vaste marché dans les transactions fonciéres, ainsi que dans les considéra- tions sanitaires ; les services de I'Equipement uti ‘sent pour répondre aux pressions de I'opinion ot jus tifier leurs décisions en cas d’urgence, inondations ou pollutions, des analyses pourront étre rapidement conduites. Dans tous les cas, il faut disposer de ren- seignements détaillés, Des généralisations hatives ont été faites au plan régional par des géographes: théoriciens entrainant un engouernent populaire. I serait dangereux qu’un outil national valable puisse servir des jeux académiques. Nous recommandons vivement de concentrer les efforts en miliou urbain ; mais nous n‘envisageons pas un systéme universel lié & une base unique de données, car les besoins régionaux demandent Vemploi des cartes au 1/80 000 et au-dessus. Even- tuellement la mémoire de Vordinateur peut rolier les deux bases de donnéss, si les méthodes manuelles he suffisent plus ; mais nous croyons qu'il faudra ‘toujours recourir principalement au cerveau humain MISE EN PLACE Les développements technalogiques en vue ne semblent pas apporter une solution simple & I’énorme problame de codification sur les cartes existantes. On peut utiliser des traceurs & laser pour déterminer automatiquement des points avec une précision de quelques microns en quelques microsecondes. Mais Vinterprétation ne suit pas la coordination et il n'y a pas de langage pour traduire les données d'une cart, produita par automatisation 2 usage d'un utilisateur mal préparé Uinterprétation des limites de terrains a partir d'une carte en noir peut nous dépasser et la présence d'un opérateur humain peut rester essentielle. L'util- sation d'un opérateur de Raster peut daillours aug- menter lfficacité par rapport & un déchiffrage digi tal, Un autre probleme majour est I'identification des symboles topographiques et des marques de bati- ments, Les calculs somblent dovoir se simplifier. La pro- duction de cartes & partir des données de l'ordinateur sera facilitée par I'impression diracte des typons et ipression sur microfilms. Le stockage des données sera bient0t résolu avec le systéme de masse IBM. Mais les vitesses de trans- mission sur le réseau public de télécommunication sont encore trop lentes (2 400 bits par seconde sur ligne particuliére}. Le calculateur devra donc étre pourvu de possibilités de stockage, d’ou le besoin un étalement géographique du systéme, Centrale de FESSENHEIM 1230 CONDITIONS Nous ne croyons pas pouvoir titer des conclusions certaines. Nous n‘avons indiqué que les tendances ot les questions posées et pouvons énumérer les condi- tions suivantes : 1 — Les topographes doivent se préparer 3 divi- gor un systéme de renseignements terrestres ou accepter que d'autres spécialistes assument co rail 2 — Les cartes & grande échelle existent dja, com- plétées par 'ordinateur-traceur, connant les rensei- gnements géographiques & la demande. Ces cartes doivent étre tenues a jour le mieux possible, les délais a'impression étant négligeables. D’oil la nécessité dune révision continue qui évitera le blocage des informaticiens. 3 — La topographie et la cartographie sont mainte- rnant inséparables. La cartographie devient instanta- née, dans lintérat des géometres. 4 ~ La direction du systéme de renseignements ter- restres fera appel & de nouvelles techniques et con- naissances sur les nouveaux problames. La route nest pas tracée d’évidence et il faudra que les diffé- rents organismes développent leur propre approche ‘expérimentale. II n'y a probablement pas de systeme parfait et on devra ménager de souples possibiltés de raccordement. Les renseignements devront étre Intelgibles, la fiabilité des données céaliste et les possibilités de contréle essehtialles. 5 — La technologie évolue repidement et il n'y a pas instant précis pour le démarrage. BIBLIOGRAPHIE 1 — Dale P.F. 1977 : le topographe et a direction d'un systéme de renseignements terrestres (FIG 509 2) 2 — Nations Unies 1971 : développement et environ- ement. Rapport d'une conférence sur l’environne- ment humain, 3 — Rhind D.W. 1978 : stockage et restitution de information, 4 — ATKEY R.G. GIBSON 1976 : utilsations d’une base de données topographiques digitalisée. Enregistrements thermographiques du IMors 1978. Hi, Titre Source TABLEAU I ‘Systeme Informatisation Etat davancement 1eibnence mémorisée ‘et remarques National Gazetteer Gouvernement et 1) Référence unique Occupation des sols Systéme expérimental {étude pilote) —autorités locsles 2) Code postal sur 600 000 propristés, 3) Coordonnées dans la région rationales au metre de Tyne pres Mise sur ordinateur Gouverrement 1) Référence de Valeur des propriétés _Peu avancs des revenus fonciers localisation {isolément) 2) Code postal Plan du trafic routier Gouvernement 1) Code postal_—_Le systtme relie toute Caractéristiques adrosse postale au routiéres, prévisions nncoud routier le plus d’écoulement, travail proche achevé Recensement Gouvernement 1) Référence au ———D&bit du trafic ———Presque achevé de trafic canevas national 2) Descriptions des points par n® de routes Etat des routes Gouvernement 1) Canevas national Etat par trongons__ Disponible pour 4100 m pres de 100m —_ las principales routes Recensement des Gouvernement 1) Canevas 8 100 m Population, activités Disponible populations Education, propriété fonciére ‘Archives des eaux Service public 1) Canevas national Qualité et emploi Disponible 2) Références de eau hydrologiques ——_échantilonnages Systeme Autorité régionale 1) Référence unique _Proprigtés, lovers, Achevé dans six «information 2) Canevas national plans déquipement, régions régional achats possibles Photomontage réalisé par Omrmum Francais ae Photogrammétre.

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