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Une chaine informatique pour la production intensive de cartes thématiques par Bernard PASQUIER Ingénieur Géographe Institut Géographique National Résumé : En 1976, Institut Géographique National a eréé un département de géothématique avee pour mission Vautomatisation de a production des cartes thémati- ques. Les premiers travaux om porté sur les cartes statis- liques, Dans ce cas, les données thématiques présen- ent Vavantage d'etre disponibles sous forme de Jichier informatique. La chaine de produetion développée @ cette occa sion est basée sur des notions d'images numérique. Aussi bien les répertoires géographiques que les sor- ties graphiques utilisent Je mode balayage (raster mode). La munérisation des limites administratives a été Saite en utilisant un appareil de saisie @ balayage (scanner) et un logiciel spécialement développé. De ceite facon, ont pu étre numeérisées successivement la région Rhdne-Alpes en 1977 (2900 communes) et la France entiére (plus de 36 000 communes) en 1978. Ces numérisations ont permis ta production de nombreuses cartes dont un recueil régional en 1978 et une série thématique nationale en 1979. Les péri- hériques de sorties utilisés permettent d'insoler des {films par balayage. Les cartes zonales sont obtentes ‘par reconstitution de tramies, la couleur peut s‘obte- nir par synthése tri-chromique. D’autres cartes sont constituées par des symbotes de taille variable. La technologie ainsi développée voit actuellement son utilisation s'étendre dans des conditions éeono niques d de nombreuses cartes thématiques zonales cartes pédotogiques, caries d’oceupation du sol etc. Le recouss wie filiere nunnérique a de plus Vavan ‘age de permettre l'obtention facile de_staistiques précises sur les théntes eartographiés ainsi que Iinser- tion de fa carte numérique dans une banque de don- nées géographiques: C'est en 1976 que la Direction Générale de MInstitut Géographique National prit la décision de créer au sein du Service des Applications Nouvelles un nou- veau département qui se consacrerait & la cartogra- Phie thématique en utilisant les moyens modemes dautomatisation, c’est-a-dire les techniques numéri- ques. Constituée au départ de quelques informaticiens et d'un cartographe expérimenté, cette unité com- menga alors une réflexion appuyée sur analyse crti- que de ensemble des travaux connus dans ce ‘domaine réalisés aussi bien en France qu’al’étranger. Lobjectif était la définition et ta mise en place une chaine de production cartographique @ partir de données thématiques, et notamment statistiques. Los caractéristiques recherchées étaient, dans le cadre d'une cartographie “d'édition” = — a rapidité de la réalisation des cartes, = la qualité graphique reconnue no devant le ccéder en rien aux meilleures productions tradi nnelles. — obtention do ces cartes & un cost relativement modéré. La limitation initiale de Iobjectif a la seule cartogra- phie des données statistiques rendait "ambition rai- sonnable. En effet, les statistiques sont presque ‘systématiquement disponibles sous forme de fichiers informatiques. Elles s'appliquent & des unités géogra~ phiques qui sont presque toujours les unités admi tratives. Une seule numérisation des limites admini iratives permet donc la production d'un grand nom- bre de cartes, Cette limitation permit de procéder a une approche globale des problémes posés qui edt 616 beaucoup plus difficilement envisageable par la cartographie ‘thématique des sous-ensembles, 34 Dans cette optique, c'est ensemble des opéra- tions de fabrication d'une carte statistique, depuis la décision jusqu’a impression qui a 66 pris en ‘compte, Cat examen a permis d’éliminer rapidement bon nombre de systémes cartographiques qui abou- tissaient a des résultats graphiques soit de pidtre defi- nition soit nécessitant pour leur reproduction Fappel des procédés photo-mécaniques lourds. Ont été écartés également les syst8mes de carto- graphie numérique fondés sur le concept de vecteur, ‘du moins dans le cadre d'une cartographie destinée & la publication. En effet, si dans le cas de la cartogra- phie statistique particuliérement, la lourdeur de la sai sie du fond des limites administratives peut étre tolé~ réo, il n’en est pas de méme pour les sorties graphi- ‘ques qui pour tre de qualité nécessitent l'emploi de traceurs électromécaniques 8 plat nécessairement ents quand il s‘agit de dépouller en gravure partielle- ment ou totalement les polygones représentant les zones traitées au moyen de hachures plus ou moins C'est en utilisant le concept d'image graphique numérique ou si I'on préfére de fichiers maillés que les matériels et logiciels les mioux adaptés aux spéci- fications générales ont 616 définis correctement. En effet, des 1977, do premiéres expériences confir- maient le bien fandé de ce choix, @ savoir que cette approche permettait de concilier bien mieux que les autres la qualité graphique, la rapidité de mise en ceuvre et la modération des coats, Rappelons que la méthode consiste a décomposer la surface cartographique traitée en une grande matrice dont chacun des éléments correspond 8 une petite maille carrée ou rectangulaire sur la carte, Si vant I'étape & laquelle on se trouve dans la chatne de traitement va dtre associée & chacune de ces mailles une information qui peut étre un chiffre binaire, un numéro de zone, un code thématique, une couleur... Les matériels de base utiisés pour mettre en ceuvre cette option sont trés différents de ceux ul ssés en cartographie par vecteurs. A I'époque de ces débuts I'expérience de I'IGN en cartographie numéri- que portait presque exclusivement sur les applica- tions topographiques pour lesquelles le format “vec- teur’ est évidemment le mieux adapté. Le seul équipement dont nous disposions était un scanner de saisie qui avait été acquis pour assurer la numérisation automatique des courbes de niveau. Il est inutile de préciser qu'une fois obtenue l'image maillée des courbes de niveau, l'objet principal des programmes d'exploitation est la conversion en mode vecteur... Le scanner nous a permis de dispo- ser d'un systime de salsie en mode maillé. Comme équipement de sortie graphique en mode maillé c'est un restituteur sur film & tambour utilisé en imagerie spatiale qui a &é emprunté, Avec ces équipements et le développement sur ordinateur central de programmes spécifiques, une premiére chaine a été mise sur pied en 1978. Les pre- mires exploitations ont démontré l'adaptation parti- culidre des sorties graphiques aux impératifs des car- tes thématiques par la grande aptitude au traitement des surfaces. La coulour pout étre maitrisée par ‘exemple en contrélant les valeurs imprimantes dans cchacune des trois couleurs primaires. Par programme, il deviont enfin possible de compléter par des poncits les possibilités de symbolisation de surface, La filidre de production ainsi définie a rapidement atteint un stade opérationnel. II faut remarquer qu'elle ne comportait aucun poste de traitement inte- ractif ce qui avait pour effet de limiter son emploi au traitement de données sdres : principalement les car- tes statistiques construites & partir d’un répertoire numérique des limites administratives parfaitement contréle et de statistiques en provenance directe sur bande magnétique des instituts spécialisés. Une particularité intéressante de la méthode était la possibilité obtenue apres de nombreux essais infructueux ¢'utiliser directement comme typon impression les films produits automatiquement. Lrexpérience de production, a ce stade de dévelop- pement technique, porte principalement sur un atlas statistique sur la ‘région Rhéne-Alpes comportant tne cinquantaine de cartes et une série d'une dizaine de cartes traitant au niveau national du probléme du logement dans les communes péri-urbaines. Les quantités d’unités administratives traitées étaient res- pectivement de 2 900 et de 4 000 communes. Grace a l'expérience acquise dans la conduite des numérisations automatiques, il fut alors décidé de procéder & la numérisation compléte des quelques 36 000 communes de France. Ce travail a été mené de bout en bout & partir d’une seule analyse sur scan- ner d'une image des limites concemées sans utilisa- tion de moyen de traitement interactif. Le pas d'analyse correspond a des carrés de 100 m de cate sur le terrain (soft 0,1 mm a |'échelle du 1/1 M) et a ‘conduit & lobtention d'une image numérique de plus de 10 000 lignes comprenant chacune plus de 10 000 points. Les premiéres exploitations de cotte numéri sation ont pu étre faites dés le début de 1979. Dans le méme temps, il apparaissait & I'évidence que la capacité potentielie de production du procédé ne pouvait tre développée de facon convenable en se limitant & 'emploi des équipements de ces débuts. D'une part, les spécifications techniques de ces matériels (format, résolution, vitesse de travail, ete...) étaient insuffisantes, d’autre part ils étaient diores et déja consacrés a d'autres applications leur assurant un plan de charge convenable. Enfin, pour atteindre un niveau de confiance nécessaire & une production intensive, il ne fallait plus continuer a tra~ vailler “en avougle” d'un bout & l'autre de la chaine. Cette lacune devait étre comblée par un poste de visualisation et de correction interactive Liélargissement des spécifications physiques du systéme de saisie comme de celui de restitution, le besoin d'une console de visuelisation interactive ainsi que la recherche d'une grande souplesse d'emploi conduisit & implantation et la mise en geuvre début 1979 du systéme cartographique SEMIO. Ce systéme est basé sur des miniordinateurs de 64 K octets de mémoire centrale, équipés de disques do grande capacité (120 M octets) et d’unités de ban- des magnétiques. Cos ordinateurs sont reliés a des périphériques spécialisés dans le traitement graphi- que qui sont — lfappareil do saisie qui est un scanner & tam- Se Saat 35 our analysant les documents par réflexion suivant trois canaux (rouge, bleu et vert). Cette analyse mul- tispectrale autorise la reconnatssance sur un docu- ment d'une dizaine de couleurs distinctes préalable- ment calibrées. Le pas d'analyse ainsi que le taille du point d’analyse sont variables,

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