Panorama du Crédit à la Consommation de SOFINCO

Marché français
du Crédit à la Consommation :
Bilan 2009

Étude de SOFINCO
Janvier 2010
 Le marché du Crédit à la Consommation : Bilan 2009 (France)

Synthèse (1/2)

Depuis que les statistiques d’activité existent (cf. page 3), jamais un repli d’une telle ampleur (-13,3 % en valeur) n’avait été
enregistré.
En euros constants (page 4), la production de crédits à la consommation en 2009 (38 milliards d’euros) est revenue au
même niveau que celle enregistrée huit ans auparavant (2001).
D’un point de vue macro-économique, cette baisse de -13,3 % est équivalente à une perte d’un point de PIB. Les
dépenses réalisées grâce au crédit conso représentent en effet en France chaque année un peu plus de 7 % du PIB.
Le point le plus bas en évolution (page 5) a été atteint au 2nd trimestre 2009 (-18,5%). On assiste depuis à une diminution
moindre : -16,0 % au 3ème trimestre et -5,6 % au 4ème trimestre.

Cette baisse historique trouve plusieurs origines :

1ère explication : la baisse de la consommation de biens durables en valeur : comme l’illustre très bien le secteur
automobile (qui représente en France un tiers des crédits à la consommation), si la consommation pour certains biens s’est
maintenue en unités, voire a progressé, elle a par contre chuté en valeur.
Cette baisse de la consommation de biens durables a un effet multiplicateur sur le crédit :
 Les ménages optant pour des biens d’un prix moins élevé, avec un montant d’apport souvent identique, la baisse
résultante sur la partie de l’achat financée à crédit s’en trouve accentuée.
 Pour illustration, lorsqu’un particulier, dont l’apport initial est de 10.000 euros, décide de réduire son prix d’achat de
25.000 à 20.000 euros, la baisse de l’achat constatée est de -20%, mais celle du financement venant en complément de
l’apport est de - 33% (de 15.000 à 10.000 euros).
En 2009 le montant moyen unitaire d’un crédit conso a baissé de plus de 10%. Cette baisse du montant moyen s’observe
pour la quasi majorité des produits financés, y compris pour le e-commerce, pourtant jusqu’ici relativement protégé.
Cette baisse du crédit conso est donc nettement plus forte en montant financé qu’elle ne l’est en nombre de dossiers.

Evry, le 25 janvier 2010 – Nicolas Pécourt 1

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Synthèse (2/2)

2ème explication : la baisse de la confiance des ménages : souscrire un crédit est aussi l’expression de la confiance qu’ont
les ménages en leur avenir. Le niveau de confiance des ménages historiquement bas en 2009 explique également ce
moindre recours au crédit à la consommation.
Les particuliers ont choisi, à l’inverse, d’épargner massivement, comme l’atteste le niveau atteint en 2009 de l’épargne.
(17% au troisième trimestre 2009 contre 15% à la même période de l’année précédente)

3ème explication : la décrue de l’immobilier (page 8) : il existe une corrélation, avec un décalage de 9 à 12 mois, entre
l’investissement immobilier des ménages et le crédit à la consommation. Le marché immobilier accusant un fort repli depuis
mi 2008, cette baisse se retrouve aujourd’hui en partie dans la production de crédits à la consommation.

Le produit le plus affecté par cette crise est le prêt personnel (page 6) qui accuse une chute de -23 %. Cette baisse du prêt
personnel s’explique notamment par le repli très important du rachat de créances.
Le prêt personnel explique à lui seul près de la moitié (45 %) de la baisse totale du crédit à la consommation en France.

A l’inverse, le repli le moins important est celui (page 7) du financement affecté automobile (crédit affecté VN + VO et
LOA) de -6 %.

Comme le montre la dernière étude de Sofinco sur le crédit à la consommation en Europe (disponible sur
www.sofinco.com), ce mouvement n’est pas propre à la France :
 Cette baisse du marché du crédit à la consommation concerne presque tous les pays européens (page 10), certains
encore beaucoup plus durement que la France.
 Les plus fortes baisses ont été enregistrées dans des pays jusqu’ici très dynamiques, tout particulièrement en Espagne,
en Grèce et en Irlande.

Evry, le 25 janvier 2010 – Nicolas Pécourt 2

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2009 : une année de baisse historique

Depuis que les statistiques d’activité (établissements membres de l’ASF : Association française des Sociétés Financières)
existent, jamais un repli d’une telle ampleur (-13,3 % en valeur) n’avait été enregistré.
Il s’agit de surcroît de la deuxième année consécutive de baisse (-2,4 % en 2008).

15,0%
Évolution de la production de cré
crédit à la consommation (ASF) sur les dix derniè
dernières anné
années (2000 / 2009)

10,0% 9,0%

5,6%
4,6% 4,8%
5,0% 3,4% 3,6%

-0,7% 0,7% -2,4% -13,3%

0,0%
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009

-5,0%

-10,0% Source : ASF

-15,0%
Evry, le 25 janvier 2010 – Nicolas Pécourt 3
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En euros constants, on est revenu au même niveau qu’en 2001

En euros constants, la production (38 milliards d’euros) de crédits à la consommation en 2009 des sociétés spécialisées
est revenue au même niveau que celle enregistrée huit ans auparavant (2001).
Ce graphique représente les niveaux de production (en milliards d’euros) de crédits à la consommation en euros constants
(sur une base 2009).

Évolution de la production de cré

crédits à la consommation (ASF) en euros constants

46,0

44,5 44,0
43,2

40,2
39,6
38,3 38,2 38,0
37,9

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009

Source : retraitement Astéres sur la base des résultats annuels ASF

Evry, le 25 janvier 2010 – Nicolas Pécourt 4

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Le plus bas en évolution a été atteint au 2ème trimestre 2009

Le point le plus bas en évolution a été atteint au second trimestre 2009 (-18,5%).
On assiste depuis à une diminution moindre : -16,0 % au 3ème trimestre, puis -5,6 % au 4ème trimestre.

Évolutions trimestrielles en 2008 et 2009

2008 2009

1,4% 0,7%

-0,4%

-5,6%

-10,2%
-12,8%

-16,0%
-18,5%

T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4

Source : ASF

Evry, le 25 janvier 2010 – Nicolas Pécourt 5

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Évolution par produits (1/4) : le Prêt Personnel

Le produit le plus affecté par cette crise est le prêt personnel qui accuse une chute de -22,8 %.
Le prêt personnel explique à lui seul près de la moitié (45 %) de la baisse totale du crédit à la consommation en France.

Cette baisse historique de -22,8% du prêt personnel s’explique notamment par le repli très important du rachat de créances.

Évolution de la production de prêts personnels

17,5%

12,0%
11,0%
8,1%

3,7%
2,3%
-3,6% -1,1% -10,4% -22,8%

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009

Source : ASF

Evry, le 25 janvier 2010 – Nicolas Pécourt 6

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Évolution par produits (2/4) : les financements affectés automobiles

La baisse de -6 % enregistrée en 2009 sur les financements affectés à l’automobile (crédit affecté + LOA) peut paraître
surprenante dans la mesure où les immatriculations de véhicules neufs ont enregistré au même moment une hausse
record de près de 10 %.
Le secteur automobile (soit en France un tiers des crédits à la consommation) illustre le fait que si la consommation pour
certains biens s’est maintenue en unités, voire a progressé, elle a par contre chuté en valeur.
Les automobiles acquises en 2009 par les Français sont souvent des véhicules de moindre valeur, qui explique une forte
baisse du montant moyen financé. Les voitures dites de « gammes inférieures » ont représenté 51 % des livraisons totales
en 2009 (contre 41 % au début de la décennie).

Évolution de la production de financements affecté

affectés automobiles (cré
(crédit affecté
affecté VN & VO+ LOA)
10,00% 8,3%
8,00% 6,4%
5,4%
6,00%
4,3%
4,00% 3,2%
1,8%
2,00%
-7,0% -3,4% -0,4% -5,9%
0,00%
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
-2,00%
-4,00%
-6,00%
Source : ASF
-8,00%
Evry, le 25 janvier 2010 – Nicolas Pécourt 7
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Évolution par produits (3/4) : les financements affectés hors automobile

L’évolution (-12,3 %) enregistrée pour les financements affectés hors automobiles, à savoir des crédits principalement
dévolus à l’équipement et à l’amélioration de l’habitat, illustre le lien entre l’investissement immobilier des ménages et le
crédit à la consommation. Le marché immobilier accusant un fort repli depuis mi 2008, cette baisse se retrouve aujourd’hui
en partie dans la production de crédits à la consommation.

Cette corrélation, avec un décalage de 9 à 12 mois, entre l’investissement immobilier des ménages et le niveau de crédit à
la consommation s’explique pour plusieurs raisons :
 Les particuliers déménagent généralement pour agrandir leur espace de vie et acquièrent alors souvent à crédit des
biens d’équipement : mobilier, cuisine, électro-ménager, télévision …
 Le crédit à la consommation permet également de financer des travaux d’amélioration de l’habitat, réalisés plus ou
moins rapidement après l’acquisition immobilière.
 L’emménagement peut également s’accompagner d’un besoin de trésorerie.

Évolution de la production de financements affecté

affectés hors automobile
14,7%
12,5%
10,3%

6,1%
3,4% 3,9% 4,6%

-0,2% -3,5% -12,3%

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009

Source : ASF
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Évolution par produits (4/4) : le Crédit Renouvelable

Le crédit renouvelable correspond à des achats de petits montants, lesquels ont également fortement baissé.

Évolution de la production de cré

crédits renouvelables

5,9% 5,9%

3,9% 3,9%
2,8% 3,1%

-2,9%
0,0% -0,7% -11,2%

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009

Source : ASF

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Les cinq premiers marchés européens avant et après la crise (en encours)

Royaume-Uni Allemagne France

2,3%
5,8%
- 8,0 Pts
- 5,4 Pts
3,1%
+ 2,6 Pts

0,1%
-2,2% -0,1%

Italie Espagne

- 3,3 Pts Légende :

17,0%
14,0%
2002 / 2007 : taux de croissance
13,7% - 23 Pts annuelle moyen des encours

croissance 2008 / 2007 des encours

-1,0%
4,7%
évolution estimée en 2009
-9,0%

Sources: Banques centrales, Asterès

Pour plus d’infos : Étude « le marché du crédit conso à fin juin 2009 » sur www.sofinco.com, rubrique Panorama du crédit conso.

Evry, le 25 janvier 2010 – Nicolas Pécourt 10