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UNIVERSITES D’ANGERS ET NANTES

2003-2004

FORMULATION DES EQUATIONS DE


YANG-MILLS EN TERME DE CHAMPS
A VALEURS PROJECTEURS
HERMITIENS

DELAHAIES Sylvain

Mémoire de DEA effectué sous la direction de


V.ROUBTSOV
2
TABLE DES MATIÈRES 1

Table des matières

I Introduction 2

II Présentation générale 4
1 outils de géométrie différentielle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
2 équation, action de Yang-Mills, équation variationnelle . . . . . . . . . . . . . . 7

III Théorème de Narasimhan-Ramanan 10


1 fibré de Stiefel, connexion canonique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
2 Théorème de Narasimhan-Ramanan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

IV Application : champ à valeur projecteur 15


1 dérivation covariante induite par ω0 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2 reformulation des équations de Yang-Mills . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
I. INTRODUCTION 2

I Introduction
Dans l’étude des phénomènes physiques on se place dans une variété M de dimension 4,
l’espace-temps. Les variables dynamiques (trajectoires des particules) sont représentées par des
champs ψ : M → V à valeurs dans un espace vectoriel V, définissant leur position dans l’espace
temps par m ∈ M , ainsi que différentes charges ou états qui leur sont associés représentées par
un élément de V. Deux états possibles d’une variable localisée en m ∈ M sont reliés par un
unique élément g d’un groupe de transformation G. ψ est donc une section d’un fibré vectoriel
au dessus de M, de fibre type V et de groupe G.
La dynamique est déterminée par un Lagrangien L(m,ψ(m),∂µ ψ(m)) fonction à valeurs réelles
du point m ∈ M du champ et de ses dérivées premières. Les équations du mouvement sont
alors obtenues par principe variationel à partir de L, ie les trajectoires autorisées sont celles
qui vérifient l’équation:
d
S(ψ + tσ)|t=0 = 0
dt
où S(ψ) est l’action associée à L:
Z
S(ψ) = L(m,ψ(m),∂µ ψ(m))volM .

On introduit à présent une géométrie sur le fibré en considérant une connexion A ou potentiel
de jauge sur M, ie une 1-forme à valeur dans l’algèbre de Lie G de G. Dans un système de
coordonnées locales de M on a:

A = Aaµ (m)Ea dxµ , où {Ea } est une base orthonormée de G et Aaµ ∈ C ∞ (M ).

Le champ de jauge F associé à A est la 2-forme à valeur dans G définie par:

F = (∂µ Aaν − ∂ν Aaµ + cabc Abµ Acν )Ea dxµ ∧ dxν , cabc sont les constantes de sturctures de G
= Fµν dxµ ∧ dxν .

Cette nouvelle structure nous conduis alors à considérer l’action:


Z
1
S(ψ,A) = L(m,ψ(m),∂µ ψ(m) + Aµ (m)ψ(m)) − Fµν (m)F µν (m) volM
4
Le second terme de l’action porte le nom d’action de Yang-mills associée à A, notée SY M (A),
le principe variationel appliqué à ce terme conduit aux équations:

∂ µ Fµν (m) − [Aµ (m),F µν (m)] = 0,

ce sont les équations de Yang-Mills pour la connexion A.


Du point de vue mathématique, cette formulation ce généralise dans le cadre de l’étude des
fibrés vectoriels E → M munis d’une connexion au dessus d’une variété M de dimension n
quelconque. L’action de Yang-Mills est alors:
Z
SY M (A) = (F,F )volM ,

où ( , ) est une forme bilinéaire symétrique non dégénérée, définie à l’aide de A, d’une métrique
sur M et d’une structure orthogonale sur G.
I. INTRODUCTION 3

Les équations de Yang-Mills prennent la forme:

d∇ ∗ F = 0,

où d∇ est l’extension de l’opérateur ∇, défini par ∇ψ = dψ + Aψ, aux formes sur M à valeurs
dans E.

L’exposé suivant constitue une étude d’un article de M. Dubois-Violette, [3]. Après
une présentation des objets mathématiques liés aux équations de Yang-Mills, j’étudierais un
théorème de M.S. Narasimhan et S. Ramanan relatif aux connexions universelles sur les
U (k)-fibrés principaux afin de reformuler les équations de Yang-Mills en terme de champs à
valeurs dans une variété grassmanienne GC (n,k).
II. PRÉSENTATION GÉNÉRALE 4

II Présentation générale
1 outils de géométrie différentielle
références : [5], [7], [10], [2].

fibré pincipal :

Un Fibré principal P(M,G), est la donnée d’une variété de base M, d’un groupe structural
G groupe de Lie, d’une surjection différentiable π : P → M et d’une action du groupe G sur
P, R̃ : G × P → P , tels que:
– G agit librement à droite sur P par R̃ : G × P → P , R̃g (p) = p.g
– pour tout x ∈ M , il existe un ouvert U de M contenant x et un difféomorphisme
φ : U × G → π −1 (U ) tel que π(φ(x,g)) = x, et φ(x,hg) = φ(x,h).g = R̃g (φ(x,h)).

connexion :

Soit P (M,G) un fibré principal. Au dessus d’un ouvert trivialisant U ∈ M , π −1 (U ) est


difféomorphe à U × G, si p ∈ π −1 (U ) alors Tp π −1 (U ) est isomorphe à Tπ(p) U × G, où G désigne
l’algèbre de Lie du groupe G. Cette description n’est en général pas globale sur M, on a une
notion canonique de vecteur tangent à la fibre π −1 (p) donnée par Vp = {X ∈ Tp P |Tp π(X) = 0}
correspondant à ker dπ(p), mais on ne peut pas envoyer canoniquement Tπ(p) M dans Tp P .

Pour répondre à ce problème on introduit une connexion sur le fibré principal P(M,G).
Une connexion sur P(M,G) est une 1-forme différentielle sur P à valeur dans G vérifiant:
– R̃g∗ ω = ad(g −1 )ω
– ω( d p.exp(tX) ) = X, où X ∈ G,

dt t=0
On peut alors en chaque point p ∈ P scinder l’espace tangent Tp P de la façon suivante:

T p P = Vp ⊕ Hp ,

où Hp = ker ωp . Ainsi un vecteur tangent Xp à P en p se décompose en Xpv + Xph . On a donc


une application hp : Tp P → Hp , qui a Xp associe Xph , cette application définit un isomorphisme
noté également hp : Tπ(p) M → Hp , le vecteur h(Xπ(p) ) ∈ Tp P est appelé le relevé horizontale
de Xπ(p) ∈ Tπ(p) M .
Cette décomposition permet également de définir des notions de formes horizontales, ie s’an-
nulant sur les vecteurs verticaux, et de formes verticales, ie s’annulant sur les vecteurs hori-
zontaux.

différentielle covariante, courbure :

A partir de l’isomorphisme h induit par la connexion ω et de la différentielle extérieure sur


P, on définit une différentielle covariante notée Dω de la façon suivante:

Dω ϕ(p)(Xp ) = dϕ(p)(Xph ), où Xp ∈ Tp P , ϕ ∈ Ω∗ (P )


II. PRÉSENTATION GÉNÉRALE 5

Soit un espace vectoriel et l : G × V → V une action à gauche de G sur V. Une r-forme


différentielle sur P à valeur dans V, φ, est dite tensorielle de type (l,V) si elle est horizontale
et vérifie:

R̃g∗ φ = lg−1 φ,

L’ensemble des formes tensorielles de type (l,V) sur P est noté Ω l (P,V ).
La différentielle covariante Dω envoie une r-forme tensorielle de type (l,V) sur une (r+1)-forme
tensorielle de type (l,V), et on a la formule de calcul suivante:
r
Dω φ = dφ + η(ω)∧φ,
˙ φ ∈ Ω l (P,V ),

où η est la représentation de G sur V induite par l, et


X 1
˙
η(ω)∧φ(X 1 ,...,Xr+1 ) = η(ω)(Xσ(1) )(φ(Xσ(2) ,...,Xσ(r+1) )).
(r + 1)!
σ∈Sr+1

La courbure de la connexion ω est la forme tensorielle de type (ad,G), Ωω définit par:

Ωω = Dω ω,

on a ”l’équation de structure”:

Ωω = dω + [ω,ω].

fibré vectoriel associé :

Soit V un espace vectoriel et l une représentation de G sur V. Sur le produit P × V on


considère la relation d’équivalence (p,v) ∼ (R̃g (p),lg−1 v). Le quotient de P × V par cette rela-
tion noté E = P ×l V possède une structure de fibré vectoriel au dessus de M, de fibre type
V, appelé fibré vectoriel associé à P(M,G) par la représentation de G sur V.

A une r-forme différentielle α ∈ Ωr (M,E) on peut associer, par le biais d’une trivialisation
r
locale, une r-forme tensorielle sur P de type (l,V), α ∈ Ωl (P,V ). L’espace des sections Γ(E)
s’identifie donc à l’espace des fonctions de P sur V G-équivariantes, ie vérifiant f (R̃g (p)) =

lg−1 f (p). L’opérateur Dω sur Ωl (P,V ) descend alors sur Ω∗ (M,E) en un opérateur ∇ : Γ(E) →
Ω1 (M,E) qui s’étend en une dérivation d∇ : Ωr (M,E) → Ωr+1 (M,E), définit par:

d∇ ψ = Dω ψ, ψ ∈ Ωr (M,E).

L’opérateur ∇ vérifie :

∇f S = df ⊗ S + f ∇S, f ∈ C ∞ (M ), S ∈ Γ(E),

cette propriété est le point de départ de la définition axiomatique des connexions sur les fibrés
vectoriels, et l’opérateur ∇ porte le nom de connexion sur E.
De la formule de différentation covariante des formes tensorielles on obtient:

d∇ α = dα + η(A) ∧ α, α ∈ Ωr (M,E),
II. PRÉSENTATION GÉNÉRALE 6

où A = s∗ ω, avec s ∈ Γ(P ) une section trivialisante de P(M,G).


La courbure F ∇ de la connexion ∇ est donnée par la formule:

F ∇ = dA + A ∧ A.

C’est une 2-forme sur M à valeur dans les endomorphismes du fibré vectoriel E, et par l’iso-
morphisme Ω2 (M,hom(E)) w hom(Γ(E),Ω2 (M,E)), F ∇ apparait comme étant l’opérateur
d∇ ◦ ∇ : Γ(E) → Ω2 (M,E), ie (d∇ )2 tel que:

d∇ ◦ d∇ ψ = F ∇ ∧ ψ, ψ ∈ Ωr (M,E).

Soit ρ : E → M un fibré vectoriel muni d’une connexion ∇. On considère une application


Φ : M 0 → M , le pull-back de E par Φ est définit par:

Φ∗ (E) = {(m0 ,e) ∈ M 0 × E|Φ(m0 ) = ρ(e)}

Il existe une unique connexion Φ∗ (∇) sur Φ∗ (E) telle que le diagramme suivant commute:

Γ(E) −−−−→ Ω1 (M,E)
 
∗ ∗
 
Φ y Φ y

Φ∗ (∇)
Γ(Φ∗ (E)) −−−−→ Ω1 (M 0 ,Φ∗ (E))
∗ (∇)
L’opérateur d∇ s’envoit également en un unique opérateur dΦ et la courbure de la connexion
Φ∗ (∇) est donnée par :
∗ (∇)
FΦ = Φ∗ (F ∇ ).

La construction précédente est compatible avec les fibrés principaux associés aux fibrés
vectoriels E et E’, le diagramme suivant résume cette notion de compatibilité (voir [4]):
∗ (∇ω ) Φ̂∗ ω
d Φ̂ = d∇
Ω∗ (M 0 ,Φ∗ (E)) - Ω∗+1 (M 0 ,Φ∗ (E))
 6 
 6
  
 Φ̂∗ ω 
D
Ωl ∗ (Φ∗ (P ),V ) -Ω
l
∗+1 (Φ∗ (P ),V )
6 6
ω
d∇
Ω∗ (M,E) - Ω∗+1 (M,E)
 

 
Dω -
 
Ωl ∗ (P,V ) Ωl ∗+1 (P,V )

où Φ̂ est l’application de Φ∗ (P ) vers P induite par le pull-back de P → M par Φ : M 0 → M .


II. PRÉSENTATION GÉNÉRALE 7

2 équation, action de Yang-Mills, équation variationnelle


équation de Yang-Mills :

Soit P (M,G) un fibré principal au dessus de (M,g) variété riemanienne et ω une forme de
connexion sur P. Sur Ω∗ (M ) on a l’opérateur de Hodge ∗ : Ωk (M ) → Ωn−k (M ). L’isomor-
phisme h : Hp → Tρ(p) M permet de définir une métrique g̃p sur Hp en chaque point de P, la
forme de volume sur M se relève également en une forme sur Hp . Ceci permet de définir un
k n−k
opérateur de Hodge ˜∗ : ∧k (Hp ) → ∧n−k (Hp ) qui s’étend en ¯∗ : Ω (P,V ) → Ω (P,V ).

les équations de Yang-Mills pour ω sont:

Dω ¯∗Ωω = 0

action de Yang-Mills :

On suppose M compacte riemanienne de dimension n, de métrique g. Soit p ∈ P et


(µ1 , . . . ,µn ) un système de coordonnées au voisinage de ρ(p) ∈ M , (∂µ1 , . . . ,∂µn ) la base de
Tρ(p) M associée. On note gij = g(∂µi ,∂µj ) et (g ij ) = (gij )−1 .
Soit G l’algèbre de Lie du groupe de Lie G que l’on suppose muni d’une forme bilinéaire sy-
métrique non dégénérée k, invariante par l’action adjointe de G. On note (Ea ) une base de G,
et kaa0 = k(Ea ,Ea0 ).
Soit α une r-forme horizontale sur P à valeur dans G, alors α ∈ Γ(∧r (H,G)) ⊂ Ωr (P,G) s’écrit
Ea ⊗ αa en utilisant la convention d’Einstein, où αa ∈ Γ(∧r (H)), on note alors αµa 1 ...µr =
αa (∂µh1 , . . . ,∂µhr ), où ∂µhi désigne le relevé horizontale de ∂µi par l’isomorphisme h : T M → H.

On peut alors définir en chaque point de P une forme bilinéaire symétrique non dégénérée
notée (.,.) sur les r-formes horizontales à valeurs dans G en ce point.

(.,.) : ∧rh (P,G) × ∧rh (P,G) −→ R


1 X 0 0 0
(α,β) 7→ kaa0 g µ1 ,µ1 ...g µr ,µr αµa 1...r βµa0 .
r! 0 0
1...r
µi ,µi ;a,a

En particulier si on considère la courbure Ω d’une forme de connexion ω sur P (M,G) alors la


fonction (Ω,Ω) : P → R est constante sur chaque fibre, en effet:
0 0
X
(Ω,Ω)(p.g) = k.g µ1 µ1 g µ2 µ2 Ω(∂µ1 ,∂µ01 )(p.g).Ω(∂µ2 ,∂µ02 )(p.g), Hp est R̃-invariante
µi ,µ0i
0 0
X
= k.g µ1 µ1 g µ2 µ2 Ea ⊗ Ωaµ1 µ0 (p.g).Ea0 ⊗ Ωaµ2 µ0 (p.g), convention d’Einstein
1 2
µi ,µ0i
X 0 0 2
= k.g µ1 µ1 g µ2 µ2 (adg−1 Ea ) ⊗ Ωaµ1 µ0 (p).(adg−1 Ea0 ) ⊗ Ωaµ2 µ0 (p), car Ω ∈ Ωad (P,G)
1 2
µi ,µ0i
0 0
X
= k(adg−1 Ea ,adg−1 Ea0 )g µ1 µ1 g µ2 µ2 Ωaµ1 µ0 (p).Ωaµ2 µ0 (p)
1 2
µi ,µ0i
0 0
X
= k(Ea ,Ea0 )g µ1 µ1 g µ2 µ2 Ωaµ1 µ0 (p).Ωaµ2 µ0 (p), k est ad-invariante
1 2
µi ,µ0i

= (Ω,Ω)(p),
II. PRÉSENTATION GÉNÉRALE 8

on peut donc la considérer comme une fonction sur M.


L’action ou fonctionnelle de Yang-Mills est alors définie par:
Z
1
SY M (ω) = − (Ω,Ω)volM .
2 M

équation variationnelle :

La forme (Ω,Ω)volM définit un lagrangien dont l’action associée est SY M (ω). Une connexion
ω sur P est dite stationaire pour l’action SY M si elle vérifie:
d 1
SY M (ω + tσ)|t=0 = 0, où σ ∈ Ωad (P,G).
dt
1
Soit ω une forme de connexion sur P, σ ∈ Ωad (P,G), on a alors:
Z
d d 1
SY M (ω + tσ)|t=0 = − (Ωω+tσ ,Ωω+tσ )volM |t=0
dt dt 2 M
Z
1 d ω+tσ ω+tσ
=− (Ω ,Ω )|t=0 volM
2 M dt
Z
=− (Ωω ,Dω σ)volM
ZM
=− (δ ω Ωω ,σ)volM , où δ ω = ε(−1)n(k+1) ¯∗Dω ¯

M

ainsi ω est stationnaire pour SY M si elle vérifie l’équation δ ω Ωω = 0 qui est équivalente à
l’équation de Yang-Mills pour ω. Les équations de Yang-Mills aparaissent donc comme des
équations variationnelles.

Les équations de Yang-Mills sont ici décrites à travers le fibré principal, on peut les exprimer
sur un fibré vectoriel associé, l’action de Yang-mills est alors:
Z
1
SY M (A) = − (F,F )volM .
2 M
Les équations de Yang-Mills s’écrivent alors:

d∇ ∗ F = 0.

Ces équations sont locales du fait que l’opérateur d∇ est construit par le biais d’une section
trivialisante s sur U ⊂ M . Si on considère une autre section trivialisante s0 sur le même ouvert
U ⊂ M , alors s0 = s.g où g : U → G. La connexion A se transforme alors en la connexion
A0 = g −1 Ag + g −1 dg et F 0 = g −1 F g, alors les équations de Yang-Mills deviennent:
0 0
d∇ ∗ F 0 = d∇ (∗g −1 F g)
0
= d∇ (g −1 ∗ F g)
= d(g −1 ∗ F g) + [g −1 Ag + g −1 dg,g −1 ∗ F g]
= dg −1 ∗ F g + g −1 d ∗ F g + g −1 ∗ F dg + g −1 A ∧ ∗F g
−g −1 ∗ F ∧ Ag + dg −1 ∧ ∗F g + g −1 ∗ F ∧ dg
+g −1 dg g −1 ∗ F g − g −1 ∗ F ∧ dg
= g −1 (d∇ ∗ F )g + dg −1 ∧ ∗F g + g −1 dg g −1 ∗ F g,
II. PRÉSENTATION GÉNÉRALE 9

or de g −1 gg −1 = g −1 on obtient:

dg −1 = d(g −1 gg −1 )
= dg −1 gg −1 + g −1 dg g −1 + g −1 gdg −1
= 2dg −1 + g −1 dg g −1

d’où dg −1 = −g −1 dg g −1 , ainsi
0
d∇ ∗ F 0 = g −1 (d∇ ∗ F )g.

Donc les équations sont invariantes par changement de trivialisation locale, cette propriété
porte le nom d’invariance de jauge.
De plus si f : P 0 (M,G) → P (M,G) est un isomorphisme de G-fibrés principaux au dessus de
M, avec ω une forme de connexion sur P, alors la forme f ∗ ω est une connexion sur P’, et les
équations de Yang-Mills pour ω sur P sont équivalentes aux equations de Yang-Mills pour f ∗ ω
sur P’.
III. THÉORÈME DE NARASIMHAN-RAMANAN 10

III Théorème de
Narasimhan-Ramanan
1 fibré de Stiefel, connexion canonique
GC (n,k) désigne l’ensemble des sous espaces de dimension k de Cn , celui ci peut être
identifié à l’ensemble des projecteurs hermitiens de rang k dans Cn par l’application:
P : GC (n,k) → {P ∈ End(Cn )|P 2 = P = P ∗ , rk(P ) = k}
ζ 7→ Pζ , tel que ζ = f ix(Pζ ).
Cette approche a été développée par B.V. Fedosov, [6].
GC (n,k) s’identifie donc à une sous variété de l’espace vectoriel réel de dimension n2 Endh (Cn )
des endomorphismes hermitiens de Cn . Endh (Cn ) est un espace euclidien pour le prodiut
scalaire A,B 7→ 41 T r(A.B), on munit GC (n,k) de la structure de variété riemanienne induite.
Le groupe unitaire U(n) agit isométriquement sur GC (n,k) par :
A 7→ U.A.U † ,
où A† désigne la transposée conjuguée de A.

VC (n,k) désigne l’ensemble des k-repères unitaires de Cn . On considère l’application:


S : VC (n,k) −→ Mn×k (C)
(v1 ,...,vk ) 7→ V = (vji )
Pn
où vi = j=1 vij ej , (ej )1≤j≤n désignant la base canonique de Cn .
Cette application permet d’identifier VC (n,k) à l’ensemble des matrices A ∈ Mn×k (Cn ) vérifiant
A† A = Idk . Sous cette identification l’action de changement de k-repères orthonormés dans
Cn de U(K) sur VC (n,k) devient la multiplication de matrices, on a ainsi l’action à droite:
R̃ : U (k) × VC (n,k) → VC (n,k)
(U,A) 7→ U.A.
L’application
π : VC (n,k) −→ GC (n,k)
V 7→ V.V †
définit une projection, π(V ) est le projecteur hermitien de rang k correspondant à V. Muni
de cette projection et de l’action R̃, VC (n,k) est un U(k)-fibré principal sur GC (n,k). De plus
l’action de U(n) sur GC (n,k) se relève en une action L : U (n)×VC (n,k) → VC (n,k) sur VC (n,k).

On considère la forme différentielle sur VC (n,k) à valeur dans Mk×k (C), S † dS. Pour tout
V ∈ VC (n,k) on a S † (V )S(V ) = Idk , en différentiant cette équation on obtient:
S † dS + (dS † )S = 0 ⇐⇒ S † dS + (S † dS)† = 0
ainsi S † dS est à valeur dans u(k) l’algèbre de Lie de U(k).
proposition 1.1
S † dS est une forme de connexion sur le fibré de Stiefel VC (n,k) au dessus de
GC (n,k), de plus cette connexion est invariante sous l’action de U(n).
III. THÉORÈME DE NARASIMHAN-RAMANAN 11

preuve 1.1
∗ (S † dS) = ad(U −1 )(S † dS):
Vérifions que R̃U
soint ξ ∈ VC (n,k), Xξ ∈ Tξ VC (n,k) et U ∈ U (k):

R̃U (S † dS)(ξ)(Xξ ) = S † dS(R̃U (ξ))(Tξ R̃U .Xξ )
= S † (ξ.U )dS(Tξ R̃U .Xξ )
= U † S † (ξ)dS(Xξ ).U
= ad(U −1 )((S † dS)(Xξ ))

Soit ξ ∈ VC (n,k), u ∈ u(k), on considère u comme un vecteur tangent à U(k) en


l’identité. On note ξu l’image de ξ par:

TId R̃− (ξ) : TId U (k) −→ Tξ VC (n,k)

on a alors:

S † dS(ξ)(ξu) = S † (ξ)dS(ξu)
= S † (ξ)S(ξ)u
= u.

La forme S † dS définie donc bien une connexion sur VC (n,k).


Vérifions à présent que celle ci est invariante sous l’action à gauche de U(n) sur
VC (n,k):

L : U (n) × VC (n,k) → VC (n,k)

Soit V ∈ U (n) alors on a:

L∗V (S † dS) = (V S)† d(V S)


= S † V † V dS
= S † dS,

donc S † dS est invariante sous l’action de U(n)•

2 Théorème de Narasimhan-Ramanan
théorème 2.1 Narasimhan-Ramanan: connexion universelle pour le groupe uni-
taire
Soit P un U(k)-fibré principale au dessus d’une variété M de dimension ≤ n et
ω une forme de connexion sur P. Alors il existe un morphisme différentiable de
fibré, Φ, dans le fibré de Stiefel VC (m,k) tel que ω est l’image inverse par Φ de la
connexion canonique ω0 sur VC (m,k), où m = (n + 1)(2n + 1)k 3 .
Φ
P (M,U (k)) −−−−→ VC (n,k)
 
 π
y y
Φ̃
M −−−−→ GC (n,k)
III. THÉORÈME DE NARASIMHAN-RAMANAN 12

Dans un premier temps nous allons démontrer le résultat local suivant:

proposition 2.1
Soit P un U(k)-fibré principale au dessus d’une variété M de dimension ≤ n et ω
une forme de connexion sur P. Pour tout ouvert relativement compact W de M tel
que W est inclus dans un voisinage de coordonnée de M au dessus duquel P est
trivial, il existe une application différentiable de fibré Φ de ρ−1 (W ) dans VC (m00 ,k)
telle que ω est l’image inverse de la connexion canonique ω0 sur VC (m00 ,k), où
m00 = (2n + 1)k 3 et ρ est la projection P → M .

Pour la démonstration de ce résultat nous avons besoin du lemme technique suivant dont
nous n’effectuerons pas la démonstration (voir [8]):

lemme 2.1
Soit U un ouvert de Rn et V un ouvert relativement compact tel que V ⊂ U .
Pour toute forme différentielle α ∈ Ω1 (U,u(k)) il existe φ1 ,...,φm0 des fonctions
différentiables de V dans Mk×k (C) telles que:
Pm0 †
– j=1 φj φj = Idk ,
Pm0 †
– j=1 φj dφj = α,
où m0 = (2n + 1)k 2 .

preuve 2.1 proposition


Soit (U,ψ) un voisinage de coordonnée dans M, et σ une section de P au dessus de
U avec α = σ ∗ (ω).
D’après le lemme précédent , il existe m0 = (2n + 1)k 2 fonctions φ1 , . . . ,φm0 de
V = ψ −1 (W ) dans Mk×k (C) telles que:
Pm0 †
– j=1 φj φj = Idk ,
Pm0 †
– j=1 φj dφj = α.
On définit alors une application Φ de P|ρ−1 (W ) dans l’espace des matrices Mkm0 ×k (C)
par :
 
φ1 (ρ(p))
Φ(p) =  ..
 .U,
 
.
φm0 (ρ(p))

où p ∈ P , et U ∈ U (k) est définit par p = σ(ρ(p)).U .


on a:
m 0

φ†j φj (ρ(p))).U
X
† †
Φ Φ(p) = U .(
j=1

=U U
= Idk .

Ce qui indique que Φ est à valeur dans la variété de Stiefel VC (km0 ,k). De plus
III. THÉORÈME DE NARASIMHAN-RAMANAN 13

pour V ∈ U (k) on a:
 
φ1 (ρ(p.V ))
Φ(p.V ) =  ..
 .U.V
 
.
φm0 (ρ(p.V ))
 
φ1 (ρ(p))
= ..
 .U.V
 
.
φm0 (ρ(p))
= Φ(p).V
Φ définit donc un morphisme de fibré de P|ρ−1 (W ) dans VC (km0 ,k).
D’autre part, le pull back de ω0 par Φ est donnée par Φ† dΦ, or le pull back de Φ† dΦ
par σ est:
m 0

φ†j φj
X

(Φ ◦ σ) d(Φ ◦ σ) =
j=1

= α,
par construction, ainsi ω = Φ† dΦ sur ρ−1 (W )•
preuve 2.2 théorème
On considère un recouvrement de M par des ouverts {Vi } relativement compacts tel
que:
– chaque Vi est inclus dans un ouvert trivialisant du fibré,
– les Vi peuvent être répartis en (n+1) classes Bj de telle façon que si Vi ,Vj ∈ Bk
alors Vi et Vj ne s’intersectent pas.
Pour l’existence d’un tel recouvrement voir [9].
Soit {Wi } un raffinement de {Vi } par des ouverts Wi tels que W i ⊂ Vi . On note
Dj , j = 1, . . . ,n + 1, l’union des ouverts ρ−1 (Wi ) où W i ⊂ Vi avec Vi ∈ Bj .
Le fibré P est trivial au dessus des Vi par construction, alors d’après la proposition
, on peut définir un morphisme de fibré Φi de ρ−1 (Wi ) dans VC (km0 ,k) induisant la
connexion ω sur ρ−1 (Wi ). Ainsi à chaque Dj correspond une fonction différentiable
Ψj à valeur dans Mkm0 ×k (C) sur P, coı̈ncidant avec Φi sur ρ−1 (Wi ) pour Vi ∈ Bj .
On considère à présent une partition de l’unité associée au recouvrement ouvert
{Dj } constituée de fonctions différentiables
P positives ζj à support dans Dj , inva-
riantes sous l’action de U(k) et vérifiant n+1 ζ
j=1 j
2 = 1.

On définit l’application Φ sur P:


 
ζ1 (p)Ψ1 (p)
..
Φ(p) =   ,∀p ∈ P.
 
.
ζn+1 (p)Ψn+1 (p)
Montrons à présent que Φ définit un morphisme de P vers VC ((n + 1)km0 ,k) indui-
sant la connexion ω.

n+1
ζi (p)2 Ψ†i (p)Ψi (p)
X
Φ† Φ(p) =
i=1
= Idk ,
III. THÉORÈME DE NARASIMHAN-RAMANAN 14

car la sommation s’étend sur les i pour lesquels p ∈ Di , ainsi Ψ†i Ψi = Idk pour
tout i = 1, . . . ,n + 1.
On a de plus :
 

Φ(p.V ) =  ζi (p.V )Ψi (p.V ) 

 

=  ζi (p)Ψi (p.V )  ,par invariance des ζ sous l’action de U(k)

 

=  ζi (p)Ψi (p).V  ,les Ψi correspondent aux morphismes de fibré Φi

 

=  ζi (p)Ψi (p)  .V

= Φ(p).V,

pour tout p ∈ P et V ∈ U (k).


Finalement:
n+1
ζi Ψ†i (dζi Ψi + ζi dΨi )
X

Φ dΦ =
i=1
n+1 n+1
Ψ†i Ψi ζi dζi + ζi2 Ψ†i dΨi ,
X X
=
i=1 i=1

Comme précédement la sommation s’étend sur les i pour lesquels p ∈ Di sur les-
quels on a Ψ†i dΨi = α.
Ainsi
X X
Φ† dΦ = ζi dζi Idk + ( ζi2 )α

= α,

ζi dζi = 21 d ζi2 = 0•
P P
car
IV. APPLICATION : CHAMP À VALEUR PROJECTEUR 15

IV Application : champ à valeur


projecteur
1 dérivation covariante induite par ω0
On considère le fibré tautologique Θ(GC (n,k)) au dessus de GC (n,k):
[
Θ(GC (n,k)) = {(ζ,Pζ (Cn ))}.
ζ∈GC (n,k)

C’est un fibré vectoriel hermitien de rang k.

A partir d’un fibré vectoriel (sur K = R ou C) de rang k, on peut construire un GL(k,K)-


fibré principal, nous en rappelons la construction :
Soit V un K-espace vectoriel de dimension k, un repère de V est une identification f : V → Kk
de V avec Kk , ceci est équivalent au choix d’une base de V. Notons F(V) l’ensemble des repères
de V, alors GL(k,K) agit sur F(V) par la composition de l’action de GL(k,K) sur Kk et de
l’identification f.
A présent considérons π : E → B un fibré vectoriel sur K de rang k. Notons Pb = F (π −1 (b)),
alors on a un GL(k,K)-fibré principal appelé fibré des repères de (E,B,π,V):
[
P = Pb .
b∈B

En ne considérant que l’action du groupe unitaire de Kk on obtient le fibré des repères ortho-
normés de (E,B,π,V).

En appliquant la construction précédente à Θ(GC (n,k)) → GC (n,k) on obtient que VC (n,k)


est le fibré des repères orthonormés du fibré tautologique Θ(GC (n,k)), et inversement que
Θ(GC (n,k)) est le fibré vectoriel associé au fibré principal VC (n,k) par la représentation de
U(k) sur P (Cn ).
La fibre au dessus de ζ ∈ GC (n,k) est l’espace Pζ (Cn ) ⊂ Cn , ce fibré se plonge donc dans le
fibré trivial GC (n,k) × Cn (voir [1]), et une section φ de Θ(GC (n,k)) s’identifie à une section
du fibré trivial GC (n,k) × Cn vérifiant Pζ φ(ζ) = φ(ζ).
proposition 1.1

∇φ(P ) = P dφ(P ). (IV.1)

On considère la différentiellle de l’application P:

dP (ζ) := dPζ : Tζ GC (n,k) −→ {A ∈ End(Cn )|T r(A) = 0, APζ + Pζ A = 0}.

lemme 1.1
Pζ dPζ Pζ = 0, ∀ ζ ∈ GC (n,k).

preuve 1.1
Pour tout ζ ∈ GC (n,k) on a Pζ2 = Pζ . En différentiant cette équation on obtient:

Pζ dPζ + dPζ Pζ = dPζ ,


IV. APPLICATION : CHAMP À VALEUR PROJECTEUR 16

en multipliant par Pζ à gauche ou a droite on obtient:


Pζ dPζ Pζ + dPζ Pζ2 = dPζ Pζ ,
d’où Pζ dPζ Pζ = 0•
preuve 1.2 proposition 1.1
La formule de dérivation covariante des sections s’écrit:
∇φ = dφ + η(s∗ ω0 )φ,
où η(s∗ ω0 ) est une 1-forme sur GC (n,k) à valeur dans End(Θ(GC (n,k))) qui peut
alors s’écrire η(s∗ ω0 ) = P dP . On a donc:
∇φ = dφ + P dP φ.
Or φ(ζ) = Pζ φ(ζ), ζ ∈ GC (n,k), ainsi:
∇φ(ζ) = d(Pζ φ(ζ)) + Pζ dP (ζ)Pζ φ(ζ)
| {z }
=0
= dPζ φ(ζ) + Pζ dφ(ζ)
= dPζ Pζ2 φ(ζ) + Pζ dφ(ζ)
= − Pζ dPζ Pζ φ(ζ) + Pζ dφ(ζ)
| {z }
=0

donc ∇φ(ζ) = Pζ dφ(ζ)•


Le fibré des endomorphismes End(Θ(GC (n,k))) du fibré tautologique se plonge dans le
fibré trivial GC (n,k) × End(Cn ) et une section K de End(Θ(GC (n,k))) s’identifie à une section
K de GC (n,k) × End(Cn ) vérifiant Pζ K(ζ)Pζ = K(ζ), on a alors:
proposition 1.2
∇K(ζ) = Pζ dK(ζ) Pζ (IV.2)
preuve 1.3 proposition 1.2
La formule de dérivation covariante sur Γ(End(Θ(GC (n,k)))) s’écrit:
∇K = dK + η(s∗ ω0 ).K − K.η(s∗ ω0 ),
d’où :
∇K(ζ) = dK(ζ) + Pζ dP (ζ)K(ζ) − K(ζ)Pζ dP (ζ).
Or on a Pζ K(ζ)Pζ = K(ζ) d’où:
∇K(ζ) = d(Pζ K(ζ) Pζ ) + Pζ dP (ζ)Pζ K(ζ)Pζ − Pζ K(ζ)Pζ Pζ dP (ζ)
| {z }
=0
= dPζ K(ζ) Pζ + Pζ dK(ζ) Pζ + Pζ K(ζ)dPζ + Pζ K(ζ) Pζ dP (ζ)Pζ
| {z }
=0
= dPζ Pζ K(ζ) Pζ2 + Pζ dK(ζ) Pζ + Pζ2 K(ζ)Pζ dPζ
= − Pζ dP (ζ)Pζ K(ζ) Pζ + Pζ dK(ζ) Pζ − Pζ K(ζ) Pζ dP (ζ)Pζ
| {z } | {z }
=0 =0
= Pζ dK(ζ) Pζ •
Ces formules se généralisent aux formes sur GC (n,k) à valeurs dans Θ(GC (n,k)) et dans
End(Θ(GC (n,k))).
IV. APPLICATION : CHAMP À VALEUR PROJECTEUR 17

2 reformulation des équations de Yang-Mills


Le théorème de Narasimhan-Ramanan établit que tout U(k)-fibré principal sur une
variété M, muni d’une connexion ω, est le pull-back par une application Φ : M → GC (n,k) du
fibré de Stiefel VC (n,k), et la connexion ω est donnée par Φ̂∗ ω0 = Φ̂† dΦ̂.
Soit Φ : M → GC (n,k), la compatibilité du pull-back avec les structures induites par la
connexion sur VC (n,k) nous permettent d’étudier la connexion sur Φ∗ (VC (n,k)) à travers le
pull-back d’un fibré vectoriel associé à VC (n,k) sur GC (n,k) muni de la connexion ∇ω0 induite
par ω0 .

On considère le pull-back du fibré tautologique Θ(GC (n,k)) sur GC (n,k) par l’application
Φ:

Φ∗ (Θ(GC (n,k))) = {(m,B) ∈ M × Θ(GC (n,k))|Φ(m) = ρ(B)}


[
= {(m,(Φ(m),Φ(m)Cn ))}
m∈M
:= Φ(M )Cn ,

ρ désigne la projection ρ : Θ(GC (n,k)) → GC (n,k).

Par compatibilité et d’après la formule (VI.1) si φ est une section de Θ(GC (n,k)) alors la
section Φ∗ φ de Φ∗ (Θ(GC (n,k))) se dérive de la façon suivante:
∗ω
∇Φ̂ 0
Φ∗ φ = Φ∗ (∇ω0 )(Φ∗ φ)
= Φ∗ (∇ω0 φ),

Pour une section ψ de Φ(M )Cn on obtient donc:


∗ω
∇Φ̂ 0
ψ(m) = Φ(m)dψ(m).

Nous allons déterminer la courbure de la connexion induite sur le fibré Φ(M )(Cn ).
Soit ψ ∈ Γ(Φ(M )(Cn )) alors d’après la formule (IV.1):
Φ̂∗ ω0 ∗ω Φ̂∗ ω0
d∇ ◦ ∇Φ̂ 0
ψ(m) = d∇ (Φ(m)dψ(m))
= Φ(m)d(Φ(m)dψ(m))
= Φ(m)dΦ(m) ∧ dψ(m)
= Φ(m)dΦ(m) ∧ d(Φ(m)ψ(m))
= (Φ(m)dΦ(m) ∧ dΦ(m))ψ(m) + Φ(m)dΦ(m) ∧ Φ(m)dψ(m),

où le terme Φ(m)dΦ(m) ∧ Φ(m)dψ(m) est nul, d’après le lemme (1.1).

La courbure est donc:


F = ΦdΦ ∧ dΦ
F est ici considérée comme une 2-forme sur M à valeur dans le fibré End(Φ(M )Cn ).

Les matrices Φ et dΦ ∧ dΦ commutent, en effet en différentiant l’équation

Φ(m)dΦ(m)Φ(m) = 0, (lemme 1.1),


IV. APPLICATION : CHAMP À VALEUR PROJECTEUR 18

on obtient:

dΦ ∧ dΦ Φ − ΦdΦ ∧ dΦ = 0.

On a donc d’après la formule (IV.2):


Φ̂∗ ω0
d∇ ∗ F = Φd(∗F )Φ
= Φ d(∗(Φ dΦ ∧ dΦ)) Φ
= Φd(∗(dΦ ∧ dΦ) Φ) Φ
= Φ d(∗(dΦ ∧ dΦ)) Φ + Φ (∗(dΦ ∧ dΦ)) ∧ dΦ Φ
= Φ d(∗(dΦ ∧ dΦ)) Φ + (∗(dΦ ∧ dΦ)) ∧ ΦdΦ
| {z Φ}
=0
= Φ d(∗(dΦ ∧ dΦ)) Φ
= Φ d(∗(d(Φ dΦ))) Φ.

Les équations de Yang-Mills en terme de projecteurs hermitiens sont donc:

Φ d(∗(d(Φ dΦ))) Φ = 0

Pour conclure signalons que deux champs Φ1 et Φ2 sur M à valeurs dans GC (n,k) définissent
des U(k)-fibrés principaux avec connexions isomorphes si et seulement si il existe un champ
d’isométries partielles de Cn sur M, U : M → End(Cn ) tel que:

U † (m)U (m) = Φ1 (m)


U (m)U † (m) = Φ2 (m)
U † (m)dU (m) U † (m) = 0
BIBLIOGRAPHIE 19

Bibliographie
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