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® G. Castany Principes et méthodes de Phydrogéologie \: © BORDAS. Paris, 1982. ISBN: 2-04-011221-9 eee tee aU ne Sine I taricie 4). Cate repnatnson ou rprodecton our wunane cedh ‘ee so corms une conetazn trenennte 90 rte Nhe SOMMAIRE INTRODUCTION - CONCEPTION DE L'HYDROGEOLOGIE Hy drogéologie, science de l'eau soutezraine Hydrogéologe, science pluridisciplinaire Buts de douvrage CHAPITRE I - CYCLES ET BILANS DE L'EAU SYSTEMES HYDROGEOLOGIQUES CYCLES DE LEAU . Cycle global de eau a ta surface de la Terre + hes cing grands réservoirs et leur r6le régulateur + Gyele global de Veau et quantirés d'eau en mouvement + Eaucs juvéniles, apports d'eau profonde Cycle océanique et eycle continental ce Neau Cycle global de énergie, moteur du eycle de eau “Energie solaire, moteur de l'ascension de ia vapeur d'eau + Energie de gravité, moteur des précipitations et de l'écoulement de eau ‘SYSTEMES HYDROLOGIQUES Identification des systémes hydrologiques «Identification spatiaie d'un systéme hydrologique + Identification temporelle d'un systéme hysirologique = Modéle conceptuel du systéme hydrologique [Identification spatiale des systémes hydrologiques Identification temporelle. Période et fréquence des données = Durées moyennes - Année hydrologique et année hydrologique moyenne DEBITS D'APPORTS OU ALIMENTATION DES SYSTEMES HYDROLOGIQUES Alimentation du bassin hydrologique - Précig “emanation retomtialle ions efficaces Bux a EESmmewy 4 a Yacuaan no 2 12 w . Principes et méthodes « Alimentation du bassin hyérogéologique - bnfiltration ~ Partition des précipiations efficaces @ la Surface du soi = Index hydrogéologique Alimentation de Paquifére - Infiltration eficace DEBITS DES ECOULEMENTS DES SYSTEMES HYDROLOGIQUES Débit de écoulement total du bassin hydrologique Debit de écoulement souterrain du bassin hycrogéologique ct de Vaquifére Types d’écoulement BILANS D'EAU Concepts du bilan d'eau d’un systéme hydrologique ~Domaines d espace et types de bilans, Donnees moyennes Frésentations du bilan Utiieé du Bilan Dénomination du bilan Btablissement du bilan + Bilan moyen annuel du bassin hydrologique Bilan moyen annuel du bassin hydrogeologique Bilan moyen annuel de Vaguifere + Bilan giobal moyen annuel d'une graneie région + Bilan globai moyen annuel des grandis domaines CONCLUSIONS - INTERDEPENDANCE DES SYSTEMES HYDROLOGIQUES (CHAPITRE 2 - IDENTIFICATION GEOLOGIQUE DE L’AQUI FORMATIONS LITHOSTRATIGRAPHIQUES ET HYDROGEOLOGIQUES Identification des formations lithasteatigraphiques = Surfaces lites du réservoir + Loaalisation dans le sous-sol Mentification des formations hydrogéotogiques et des aquiféres Formations hydrogéologiques perméables, gisements d'eau souterraine, arigines des aquiferes ~ Formations hydrogéoiogiques imperméables imposant les limites géologiques des aquiféres + Formations hydrogéologiques semi-perméables é Vorigine de Vaqufére multicoucke ~ Conclusions. Bassin hydrogéologique AUX SOUTERRAINES DES BASSINS SEDIMENTAIRES Localisation en profondeur des aquiféres Colonne hydrogéologique + Limitation en profondewr des aquiferes + Intérét des aquiferes profonds pour ls géothermle, basse énergie ‘ydrogéologie “4 id 15 16 16 Sommaire 5 aphique des aquiftres. Zones et provinces hydro- "eeermination cu volane ute du reservoir CAS CONCRETS D'IDENTIFICATION GEOLOGIQUE DE L'AQUIFERE. Structure hydrogéologique du bassin sédimentaire du Sahara septentrional (Algérie-Tunisie) Limites du bassin hydrogéologique ~ Sous-bassins iydrogéologiques Grandes formations hydrogéologiq ues et aquiféres Structure hydrogéologique cu bassin sédimentaire de Paris Limites du bassin hydrogéslogique Structures e¢ formations hyrdrogéotogigues et aqui Grands aquiferes multtcouches et zones hydrogdologiques Aguiféze bicouche du caleaize de Champigny ~ Configuration de Vaquifére bicouehe Structure du résersoir CONCLUSIONS EAU SOUTERRAINE DES MASSLFS ANCIENS CONCLUSIONS CHAPITRE 3 - IDENTIFICATION HYDRODYNAMIQUE DE LAQUIFERE CONCEPT D'AQUIFERE CONFIGURATION DE L'AQUIFERE - TYPES HYDRODYNAMIQUES Aquifére & nappe libre, Surface piézométrique Aquifére & nappe captive . Aquifére & nappe semi-captive ou A drainance Nature du substratum de Paquifére STRUCTURE DE L’AQUIFERE - AQUIFERS MULTICOUCHE Aquilére comploxe unique réservoir/eav soutersaino Aquifére multicouche FONCTIONS DU RESERVOIR COMPORTEMENTS DE L'AQUIFERE Comportement hydrodynarnigue de Paquift Comportement hydrochimique de Paquité Comportement hydrobiologique de Paquiféze GRANDES STRUCTURES HYDROGEOLOGIQUES ET TYPES D'AQUIFERES 46 46 48 48 49 sl 31 52 $2. 53 53 54 55 36 37 37 VE Principes et méthodes di. -ydrogéologie Aquifére continu & nappe libre étendu 37 ~Aquifére d nappe libre des alluwions de la Craw 37 ~Configuration de aquifére 58 - Structure de Paquifére 53 Aquifére discontinu & nappe libre étendue 59 ‘Aguifére multicouche & nappe supérieure libre 59 Sysiéme global aquifére/sviere 59 + Systeme global aqufére/rivigre du Valde Seine, 6 ~ Configuration do Vaquifére 6h + Structure de V'aquifére 61 - Comportement hydrodynamique du systéme 61 Aquifére cétier affluant @ la mer 6 Aquiféte profond & nappe captive ou semi-captive 62 Aquifere & nappe captive du Continental intercalaire du Sahara seprencrional 62 ~Contiguration de Vaquifére 63 + Stoucture de V'aquitére 8 Comportement hydrodynamique 83 Aquifére multicouche des subles albiens du bassin de Paris ot + Configuration de Paquifére 64 = Structure de 'aquifere 65 ‘Aquifézes localises 65 = Aquifére compartimenté 65 Aquifére sracifié 6 strate conductrice 65 + Aquiféres looaux des massifs anciens 65 IDENTIFICATION DES AQUIFERES ET MODELISATION 67 CHAPITRE 4 - AQUIFERE RESERVOIR D'EAU SOUTERRAINE 67 CARACTERES PHYSICO-CHIMIQUES DU RESERVOIR 68 Morphologie et intercommunications des vides 68 Morphologie des pores et milieu poreux 68 + Intercomanunieations des pores et mitieu continu 68 -Morphotogie des fissures et mulieu fissure 8 = Microfissures 7 + Macrofissures 10 - Hdentification des fissures : géométrie et gonése 7 Classification hy drologique des eéservoirs i * Roches meubles ou non consolidées i - Roches compactes fissurées ou non consolidées et roches mixtes n Méthodes d’étudo des vides 3 ~Méthodes dude des vides en laboratoire 3 ~ Méthode d’étude des vides sur le terrain a Etude granulomstrique et earactérstique du milieu poreux 2B Analyse granulométrique et paramétres granulométciques 2 Untérétet hut de Tundlyte granuloradiriques 4 Phases et classification granulométriquue m4 = Courbe granulometrique cumulative 75 + Caraetéristique de le courbe granulométrique cumulative 6 Sommaire Inter, ation globale de la courbe granulométrique Calcul des parametres granulométriques Emploi et signification des paramdtres granulomé triques Pacaétres des vides, Porosité et surface spécifique Porosité totale + Surface spécifique des grains ou des fissures Réscrvoirs favorables & la formation daqulféres Conelusions Milieu poreux et milieu fssuré. Volume représentatif élémentaire Caractéristiques physiques du milieu perméable Continuité et discontinuits = Isotropie e¢ anisotropie Homogénéité et hétérogénéité ~Boheiles de grandeur du miliew Volume représentatif slémentaire CARACTERISTIQUES ET TYPES D'EAU SOUTERRAINE, Etude de l'eau du sésorvoir. Grandeurs du zéservoir affects par les ‘mesures Etude de Veaud tut éhantillon au laboratoire Extraction de l'eau par égouttage. Action & ‘Type d'eau gravitaire i; + Extraction de Peau par centrifugation. Action de fa force centri fuge. Deux types d'eau de rétention : peliicutaire et adsorbée Extraction de 'eau par évaporation sous 'action de la chaleur Types d'eau souterraine : eau sravitaire ot eau de rétention Eau gravitaire ou eau mobilisable Eau de rétention ou eau non mobilisable, Structure moléculaite deleau Conclusions Je force da gravité CARACTERISTIQUES HYDROGEOLOGIQUES DU COMPLEXE EAU/RESERVOIR. POROSITE EFFICACE ET COEFFICIENT: D'EMMAGASINEMENT Définition des paramétres hydrodynamiques du complexe eau/téservotr, dstermings en laboratoire = Porosité efficace + Teneur en cau volumique Valeurs et facteurs de la porosité efficace + Factews de la porosité efficace Diamétre efficace des grains Arrangement des grains + Surface spécifique des orains Définition des paraméizes hydrodynamiques du com: et bilans de l'eau, Systemes hydrologiques 2B Tableau 9 - Bilan global moyen annuel des grands dom de l'eau : continents, océans ct globe. Dvaprés les documents publiés depuis 1970 (UNESCO, 1978). s du cycle Volumes d’eau en milliers de km? NTINI Baumgartner] Monographie | Lvovich Bilan global moyen annuel dune grande région. CONENENTS: 1975 |sovietique978] 1974 Le bilan global moyen annuel d'une grande région ou d'un pays. The wl = Wordre de grandeur de centaines de millers de km?, est obtenui par p Par orl Py er orl Pi ET @ Ja somme des bilans des bassins hydrologiques qui le constituent Europe 66 3.8) 2.8 8.3] 5.3| 3.0172] 4] 31 Asie 2,2| 181) 19/5{13,2 Afrique 23] 17.7) 4spo.s| 16,6 4.2 Tableau 8 - Bilan global moyen annuel de la France ‘Australie | Til s'6 2's| 6! 44] 20 Superficie :551 000 km?. Données en km? Jan. ‘Amérique du Nord 833} 1011] 82h13/9| 7'9| 60 D'aprés J. Bodelle et J. Margat (1980) ‘Amérique du Sud 162/12 2)29/4| 18'oo4 Antarctique Oat | ee coy 7 | { Débits des apports Debits des écoulement Total pour ies | eee ees eee eee continents {uiizt fo fig | 72 far fas | 72 fan lannéefannée| annéejannee — bees Composantes hoy [sche] Composantes [i che OCEANS 385 |425 |-ao|ass | sos |-a7)h12 | 453 Lat Précipitations Ecoulement total [180 [120 | MONDE _| 496 496 | 0 §s77 |577| 0 25 | 525] 0 efficaces 170 | 110 } eae EE Ecoulement importé | N.B. - P, précipitations ; £7, evaporation ou évapotranspiration poten- (Rhone) 10 | 10 tielle ; QT, écoulement total naturel moyen Totaux 180 {120 Les chiffres de Lvovich ont été surestimés afin d’inclure PAntarctique. Le signe — apparait dans le QT des océans car c’est un apport extérieur au domaine de référence de !'établissement du bilan dont ’équation Année moyenne : PE=P— ETR = 440 — 270 = 170 km3/an @équilibee s'écrit :P=E — QT. Année séche PE=P — ETR =330 ~ 220 = 110 km} /an Bilan global moyen annuel des grands domaines Le bilan global moyen annuel des grands domaines est établi essen tiellement pour des buts scientifiques. Il correspond, soit au cycle global, soit a chacun des cycles de deuxiéme ordre, continental ou océanique (p. 6), Les données obtenues différent selon les auteurs. Les plus récentes sont données dans le tableau 9. CONCLUSIONS - INTERDEPENDANCE DES SYSTEMES. HYDROLOGIQUES Le domaine unitaire du cycle de 'eau et des évaluations qui en dgcoutent, bilans, réserves et ressources en eau, est le bassin hydro logique. Le volume d’eau stocké ou en circulation, constitve une unité du double point de vue quantitatif et qualitatif. La partition en systémes plus petits, bassin hydrogSologique et aquifére, purement convention nelle, ne doit pas faire oublier cette unicité. Les intercommunications 24 Principes et méthe * ° de Uhydrogéologie Tableau 10 - Composantes des bilans. Données moyennes exprimées en termes de débits. Pour [a clarté du texte, les dénominations ont été abrégées. Débits des apports Débits des pertes et écoulements BASSIN HYDROLOGIQUE Précipitations P Evapotranspiration potentielle [ETP Précipitations efficaces | PE |Evapotranspiration réelle ETR Ecoulement total or BASSIN HYDROGEOLOGIQUE Debit d’alimentation | QA | Ecoutement souterrain ow Infiltration T | Prélévements lOEX AQUIFERE Infiltration efficace IE Différence de réserve AW entre les systémes hydrologiques, emboités, sont schématisés par tes bilans. Un exemple typique de ces relations est décrit avec l'étude du systéme global aquifére/rivigre (p. 59). ed Chapitre 2 Identification géologique de Paquifére La géologie, moyen d'étude de Veau souterraine, est ta base fondamentale de lhydrogéologie. La géologie Identifie des formations lithostratigraphi- ‘ques par les caractéristiques des matériaux et la structure du soussol. Celies-ci déterminent, complétées par des informations sur l'eau souterraine, les formations hydrogéologiques. Les formations hydrogéologiques perméables consti- tuent les gisements d'eau souterraine ou aquiféres, dont elles identifient la configuration et la structure du réservotr. La localisation en profondeur et Textension géogra- phique des aquiféres ou zones hydrogéologiques, sont étroitement lies @ celles des formations hydrogéolo~ giques. Les caractéristiques géochimiques des réservoirs agis- sent surla qualité de Veau souterraine Liidentification d'un aquifére repose sur trois oritéres : géologiques, hydrodynamiques et hydrochimiques. L’alimentation, le stockage et Pécoulement de Peau souterraine sont imposés, en premier lieu, par la géologie, base fondamentale de Phydrogéotogie. La géologie identifie, par des études stratigraphiques et structurales, des formations lithostra~ tigraphiques. Un aguifére est un systéme hydrologique (p. 7), Tl est done iden- ute, tout dabord, par un domaine d'espace svwterrain fini ct continu, appelé réservoir. Le x6servoir est caractérisé par trois ensembles de données : = sa configuration ou enveloppe, décrivant son contour, ses dimen- sions (volume) et la nature de ses limites géologiques + 26 Principes et méthodes de Uhydrogéolo, ~ sa localisation dans le sous-so! par Valtitude et la profondeur des limites géologiques ; ~ sa structure ou anatomie, déterminge par la lithologie et analyse structurale, Bile est identifiée par les caractéristiques physiques (pétro- logie, granulométrie, faciés, etc.), géochimiques (sels solubies) et struc- turales (déformations, fissuration) des matériaux qui constituent le réservoir. Les caractéristiques géologiques ont varié dans le temps. Leur étude porte done sur leur genése et leur distribution dans l'espace (vatiabi- lite spatiale). Hen résulte que l'étude hydrogéologique, dont Je but essentiel est Videntification des aquiféres, débute par celle des réservoirs. FORMATIONS LITHOSTRATIGRAPHIQUES ET. HYDROGEOLOGIQUES La configuration et la structure des réservoirs sont imposées par Jes formations lithostratigraphiques, lesquelles déterminent les formna- tions et les structures hydrogéologiques. Celles-ci sont la base de I'iden- tification géologique des aquiféres. Identification des formations lithostratigraphiques Une formation lithostratigraphique est constituée par un corps de terrain de nature pétrographique homogéne : sable, calcaire, grés, granit, argile, gypse, etc. Elle est désignée par le nom de la région (ou de Ja localité) ou elle a été observée et décrite ou par un terme d’étage. Exemples : calcaire de Champigny, alluvions dle la Crau, sables albiens du bassin de Paris, et. Elle est identifiée par trois ensembles de données fixes : limites, localisation dans le sous-sol et structure Surfaces limites du réservoir Les surfaces limites du réservoir, inférieure ou substratum, supérieure ou toit et latérales (affleurements, passage latéral de facies, failles) identifient les conditions aux limites géologiques. Ces limites fixes ne correspondent pas nécessairement avec ceiles des subdivisions chrono- logiques basées sur la datation géologique ou unités chronostratigra- phiques (tages, sous-tages, zones, etc.). La formation lithostrati- graphique est attribuée en totalité ou en partic, & cette unité, voire & plusieurs d’entre elles. Exemples : le calcaire de Champigny (fig. 17) et Ia craie supérieure englobant les étages du Turonien moyen et supé- ricur et du Sénonien (Crétaceé supérieur). Les données numériques sont la superficie et P'épaisseur permettant le calcul du volume du réservoir. surfaces (Chap. 2] Identification géologigue de Vaquifere un La morpholos.. des surfaces limites est représentée par des cartes structurales en courbes isohypses (égale altitude) et 1'épaisseur par des cartes en courbes isopaches (égale épaisseur). Elles sont décrites page m1 Localisation d: La géologie stratigraphique et structurale d'un bassin sédimentaire Jocalise, & différentes échigiles, les formations lithostratigraphiques dans le sous-sol. Exemples, dans l'ordre de grandeur décroissant : bassin sédimentaire du Sahara septentrional (fig. 11 et 12) et de Paris (fig. 13 et 14), Tertiaire du bassin de Paris et caicaire de Champigny (fig. 17). Structure du réservoir La pétrologie, la sédimentologie, "analyse structurale et Ja géochimie, déterminent les caractéristiques physiques et chimiques du réservoir. Crest-a-dire sa structure. Une importance particuliére est apportée @ la granulométrie et a la fissuration. La distribution des données dans espace est exprimée par des coupes et des cartes structurales (fig. 12 14). Ces documents sont utilisés comme trame de linterpolation des données ponctuelles sur les paramétres hydrodynamiques et hydro- imiques. Exemples : cartes des zones de granulométrie du réservoir atinvions de Paquifére a nappe libre du Val de Seine (Cl. Mégnien, 1979) et carte des faciésdu réservoir du calcaire de Champigny (fig. 16). Je sous-sol Identification des formations hydrogéologiques et des aquiféres Dans Je but de progresser dans I'identification des aquiféres, le concept géologique de formations lithostratigraphiques doit étre complété par des données sur l'eau soutesraine. En effet, celle-ci est toujours présente quelles que sofent Ta nature des matériaux et la profondeur de gisement. L'ensemble des données géologiques, hydro- géologiques et hydrochimiques identifie une formation hydrogéolo- gique (hydrogeologic unit des auteurs anglo-saxons). E E ‘Une formation hydrogéologique est une formation lithostratigra- phique ou leur combinaison, ayant des fonctions globales vis-d-vis du stockage et de l’écoulement de l'eau souterraine. Trois ordres de gran- deurs sont & considérer —une formation hydrogéologique identifiant un aquifére, un toit ou un substratum ou un semi-perméabie. Exemples : formation hydro- géologique perméable des alluvions de le Crau (fig. 28), du continental intercalaire du Sahara septentrional (fig. 12), formation hydrogéolo- gique imperméable des argiles du Gault et des mames de Brienne, toit de Paquifére multicouche des sables albiens du bassin de Paris (fig. 15), 28 Principes et méthodes de Uhydrogéologie — 1a combinaison de formations hydrogé: y ydrogéologiyues perinéables et semiperméables, identifiant’ un aguifére multicouche, Exemples aquifere mutticouche des sables albiens du bassin de Paris, aquifére multicouche du calcaire de Champigny (fig. 17) ° ~la combinaison de nombreuses form: i i is nombre mations hydrogéologiques, sentituant une stricture hydrogéologique, Exemples :bassns hydro. ‘Ologiques du Sahara septentrional et de Paris, Tertai géolei i ¢ de Paris, Tertaire du bassin La caractéristique essentielle dune f é t ‘essentielle d'une formation hydrogéologique a conduire 'écoulement de l'eau, dans des conditions hydrodynamiques imposées, permet un classement en trois grandes catégories : perméables imperméables et semi-perméables (fig, 8). : Formations hydrogéologiques perméables, gisements d'eau souterraine Origines des aquiféres eee Les matériaux ayant la propriété de se laisser travesser par "en a des vitesses appréciables (quelques métres 4 des milliers de metres par an), sous Vimpulsion de différences d’altitudes ou pente de la nappe appelés gradients (p. 96), sont dits perméables (fig. 8). Ils constituent kes formations hydrogéologiques perméables, origine exclusive des sisements d’eau souterraine ou aquiféres. Ce sont : les graviers, les alluvions, les sables gros et : et moyens, les calcaires fissurés, les roches volcaniques fissurées, ete. ie | eSUraDIe hpurediemmawes EEE FORMATION HyenosaGunaiaee— | pecméable [semi perm. | unpere Figuce 8 - Tools grandes eat is grandes catégories de formations hydroggologiques peuvent éuve AIstingnées par leur aptitude a condute Fecoulemont fe onsen Renee [Chap. 2] fdenr*fication géologique de Vaquifére 29 Formations hydrogéologiques _imperméables_imposant_les_limites gGologiques des aquiféres Les vitesses d’écoulement de I'eau souterraine, dans certains maté- riaux, sont trés faibles, pratiquement non mesurables (quelques mil- limétres par an). Qualifiés d’imperméables ils constituent les formations hydrogéologiques imperméables imposant les limites géologiques des aquiféres. Les grandes quantités d'eau qu’elles renferment ne peuvent atre exploitées. Ce sont Jes silts, les argiles, les mames, les schistes, ete. Formations hydrogéologiques semi-perméables 4 Vorigine de laquifére multicouche Certains matériaux, comme les sables trés fins, les sables argileux, de trés faible perméabilité permettent, dans des conditions hydrodyna- miques favorables, ies échanges verticaux ascendants ou descendants entre aquiféres superposés, par un phénoméne naturel appelé la drai- nance (anglais : leakage). Ils constituent les formations hydrogéologiques semi-perméables (fig. 8). Les échanges d’eau peuvent atteindre des quantités importantes 4 Péchelle dun bassin hydzoggologique compte- tenu des susfaces (milliets de km’) et des durées (sigcles, millénaires) (tableau 6, p. 21). Une structure hydrogéologique, constituée d'une alternance de formations hydrogéologiques perméables et semi-permé- ables identifie un aquifére multicouche (Ex. : aquifére multicouche du calcaire de Champigny, tableau 11 et figure 17). Conclusions. Bassin hydrogéologique Contrairement & opinion courante les formations hydrogéologiques, dites perméables, ne sont pas étanches. Elles constituent rarement des écrans isolant les aquiféres. La frontiére entre Ja perméabilité et I'im- perméabilité est imprécise, le passage d'une propriété A autre étant continu avec des matériaux intermédiaires dits semi-perméables (tableau 17, p. 105). Des études récentes ont montré que les formations hydro- géologiques imperméables sont rares. I] en résulte que les aquiféres d'un bassin sédimentaire constituent un complexe unique, le bassin hydrogéologique ob les circulations verticales sont importantes et souvent prédominantes sur les écoulements latéraux (fig. 66, p. 124). Un exemple sera décrit avec le bassin de Paris (p. 123). EAUX SOUTERRAINES DES BASSINS SEDIMENTAIRES Les formations hydrogéologiques pesméables ou les structures hydrogéologiques, dans Jes bassins sédimentaires déterminent la loca- lisation en profondeur et Vextension géographique des aquiféres. 30 Principes et méthou de Uhydrogéologie Localisation en profondeur des aquiféres Colonne hydrogéologique Ia localisation en profondeur des aquiféres est déterminge par ia succession verticale en alternance des formations hydroséologiques Perméables, imperméables et semi-perméubles (fig, 9). La représentation Sraphique des formations, recoupées successivement par un sondene Gu teconstituée par les études séologiques, accompagnée d'informations sur Teau souterraine, est le colonne hydrogéologique (tig, 10). Ce doce, ree nclt obligatoirement accompagner toute étude hydroséolosique esionale. Il figure essentiellement : Ia lithologie des formations (facies, sranulométrie, fissuration), leur localisation en profondeur, les niveau piézométriques, les paramétres hydrodynamiques (cmmagasinement, perméabilité, transmissivité) et les caractéristiques géochimiques dee roches réservoirs et de eau. Giftss 2 -La localisation des aquiféres, en profonceur, est imposée par la suecession fogqaetmatons lthostratiraphigues,‘identifant le type deformation hydecose: logique. 4; faullbt & nappe Lbre (premior aquifére) ; 2 et 3, aquiféres & nappe captive 4, aquifére multicouche. Limitation en profondeur des aquiféres Toutes les formations hydrogéologiques perméables d'un bassin sédimentaire renferment des nappes d'eau souterraine. Toutefois leur exploitation , pour Vapprovisionnement des divers utilisateurs, est SSC ee " 31 {Chap. 2] Ident. .catton géologique de Vaquifére limitée en prorondeur par des contraintes économiques et de qualité de Veau, : : "Les contraintes économigives portent sur le cobt des sondages ot ae leur équipement, lequel erott rapidement avec la profondeur. Les depenses de fonctionnement, provenant esenteement fe Bompase, 1 sensiblement identiques & celles des aquiféres peu i niveau de Teau dans le captege ce stabiisant aa voisinage de la surface du sol, votre au-dessus (p. 50). owe | | | tieur du basin de Pata Local- igure 10 -Colonne nydsopéotoginae bu Crévac infrieu Jaton et srnctate de aulfere mnticodche des ables bins é dele ferraine se dégrade en profondeur par augmen- don‘ ln nniaton, Par exemple danse bs dE seas profondes Caquiferes. du Jurassique) présentent des feneurs en sl Gissous (résidu sep) élevés, Au sondage pétrolier ge Chal youre leurs résidus sess augmentent suesesivement @ $00 mai, dams Ie ee te moyen Maca 10000 fl 8 Sang (1 900 m) assique moyen. ‘000 nats Perches (1 815 m), 29 000 mg/l a Coulommes (1 890 m). 32 Principes et méthoues de Vhydrogéologie Quant aux eaux plus profondes leur tencur en sels dissous dépasse celle de Peau de mer (moyenne de 35.000 mg/l) avec 80000 me/i a Nangis (2 265 m), puis 90000 mg/l (2320 m). A Chateau-Landon elle croit & 110 000 ma/t a 2 240 m. Il faut signaler également une modification physique réduisant la perméabilité par compression. Par exemple la formation hydrogéolo- sigue de la craic supérieure, aquifére dans les zones d’affleurements, devient peu productive vers le centre du bassin de Patis, sous recou. vrement tertiaire, Jes fissures favorisant écoulement de l'eau étant closes (fig. 15) II résulte de ces faits que dans la région parisienne les captages d'eau souterraine sont limités aux huit premiers aquiféres, vers 800 m de profondeur. Dans certains bassins hydrogéologiques, plus favorables, comme Je Sahara septentrional, les sondages atteignent de plus grandes profondeurs avec 1 $00 4 2.000 m. Intérét des aquiféres profonds pour la géothermie basse énergie Actuellement les aquiféres profonds présentent un intérét économi- que par la présence d’eaux chauces (60°C et plus) exploitables comme source d'énergio géothermique basse énergie. L'élévation de la tempé- ature de leau est provoquée par I'échauffement des réservoirs da au gradient géothermique, Ce dernier, en moyenne de 1°C par tranche de 30m, caractérise I'augmentation de la température du sous-sol en relation avec la profondeur. Extension géographique des aquiféres. Zones hydrogéologiques Lextension géographique des aquiféres est lige étroitement a celle des formations hydrogéologiques perméabies. Un exemple est donné par le bassin de Paris (fig. 13), Un aquifére est identifié géographique- ment par une fraction, la totalité ou plusieurs formations hydroséo- logiques (p. 27). D’ou Vimportance de l'étude géologique détaillée ar toutes les méthodes modernes de la lithologie, de la sédimentologie, Ge la palogéographie et de la géologie structursle. Les identifications dans lespace sont obtenues par la synthése des colonnes hydrogéolo- Biques et de Métude des affleurements, appuyées sur les prospections géophysiques. Les caractéristiques géochimiques du réservoir (sels solubles) inter- viennent dans la composition chimique de Peau souterraine, déterminant leur qualité (fiz. 16). Parfois la détérioration de la qualité de Peau linite, pour Vevaluation de le ressource, extension latérale de l'aquic fere. Il est alors nécessaire de tenir compte du volume utile du réservoir. Extension géographique des formations hydrogéologiques perméables, caractéristiques géochimiques du réservoir et régime de écoulement nap. 2] Identitication géologique de Vaquifére 33 de Peau soute..aine, délimitent des zones hydrogéologiques (p. 123). Un exemple est donné par la zone hydrogéologique de la Brie (fig. 16). = Détermination du volume utile du réservoir Le volume utile du réservoir, base de toutes les estimations, est déterminé par deux caractéristiques (Exemples : aquifére du continental intercalaite du Sahara septentrional, page 62et aquifére multicouche du caleaire ée Champigny, page 41) — L’épaisseur utile obtenue par sommation de celles des formations hydrogéologiques perméables, identifies par intorprétation des don- nées de sondages présentées sur In colonne hydrogéologique (échantil- Ions et diagraphies). Une teneur limite en argiles est fixée, 50 % par exemple La teneur limite tolérée en sels dissous de I’eau souterraine, 6 g/l ou eaux séléniteuses par exemple. CAS CONCRETS D'IDENTIFICATION GEOLOGIQUE DES AQUIFERES L’exposé précédent est illustré et précisé par la description de trois cas concrets : les bassins hydrogéologiques du Sahara septentrional et de Paris et I'aquifére multicouche du calcaire de Champigny. Structure hydrogéologique du bassin sédimentaire du Sahara septen- trional (Algérie-Tunisie) Le Sahara septentrional est un des plus grands déserts du Monde. Le bassin sédimentaire constitue un vaste bassin hydrogéologique une superficie de 780 000 km, avec un maximum d’épaisseur de 4.000 a 5000 m. L’aydrogéologie est bien connue par les études de synthése entreprises par "UNESCO (1972). Limites du bassin hydrogéologique Le bassin hydrogéotogique est limité (fig. 11) Au Nord par les piémonts de I’Atlas sahatien. La limite est souvent constituée par une grande zone de fractures majeures, laccident sud- atlasique, bien marqué dans le Sud tunisien. ~A l'Ouest par une dorsale subméridienne, Oued Saoura-Reggane. Au Sud par un alignement, est-ouest, de plateaux (Hammadas) du Tinthert et du Tademait. ~ Au N-E,, dans le sud tunisien, par la région de Gabés et les reliefs crétacés du Dahar. Par contre la limite politique orientale avec la Lybie est purement conventionnelle. a4 Principes et méthodes de Unydrogéologie ‘Sous-bassins hydrogéologiques Les caractéristi fermées des chotts (bassins endoréiques) et structuraies & § 3 s & g 3 ovarcus-” ops LSRecots wall oo gine tekst roi yt grands axes de flux de 'écoilement de l'eau a Ge Mécoulement de eau soutesraine ; AB, trace de la coupe. fis ~ {ousbassin hydrogéologique occidental, de 280000 km? vers le Sud et recou durant vert partiellement par le Gray id Et id > Sous-bassin hydrogévlogique oriental, | étendy aves 500 005 9 br i, le plus étendu avec 501 am a drainé vers le N.-B, (dépression des grands chotts) et occr ee grande partie par le Grand Erg oriental ; eee ~ sous-bassin hydrogéologi cétitre du golfe de Cabes, jique de la Djeffara a VEst dans la zone [Chap. 2] Iden ification géologique de Vaquifere 35 Grandes formations hydrogéologiques et aquiféres La série sédimentaire débute par les formations marines paléozoiques renfermant de l'eau salée et des gisements de pétrole et de gaz, lesquelles se terminent par lorogénése hercynienne. Elles sont surmontées, en discordance sur plus de 2000 métres, par les formations lithostrati- graphiques du Secondaire et du Tertiaite (fig. 12). Le Quaternaire est essentiellement constitué de sables dunaires pouvant atteindre plusieurs centaines de métres d’épaisseur. La structure générale est celle d’un grand bassin sédimentaire avec des pendages en général faibles. La série est accidentée de grandes failles subverticales qui affectent toute son épaisseur. Les plus impor- tantes sont la zone de fracture sud-atlasique, au N-E. et la dorsale d’Amguid 1 Abiod au centre du sous-bassin oriental Day, nem sepscbosine @ OBE Figure 12 - Coupe hydrogéolopique schématique du bassin hydrogéologique du Sa- hata sepieatrional. D'apres UNESCO (1972), L'échelle des longueurs est deux cent fois celle des profondeurs. La formation hydrogéologique permeable du continental interealare (C1), identifiant un aquifére & nappe captive, est figurce en hachures, HP, formation hyérogsologique imperméable du Miopliocéne Sy, en pointilé, formation hydiogéoiogique perméable carbonatse du complexe terminal (Senonien supétiews) ; 7, fomaton hydrogéciogique. pesméable Golonstigue du Turonien & nappe d'eau sole jj, formation iydrogéologique imperméabie du Cénomanien migleex ; J, Jurassique indétemine, Noter les files subverticaes EY Abiod. Seule la série supérieure renferme des eaux souterraines de qualité utilisable, Les nappes profondes présentent des eaux salées. Elle est constituée d'une alternance de sables, grés, sables argileux et, calcaires ou dolomies, dargiles et d’évaporites (sel gemme, gypse). Trois grandes formations hydrogéologiques perméables sont identifiées (fig. 12) : —le continental intercalaire. & 1a base. formation Ja plus étendue sort Principes et méthode. ... Uhydrogéologie aretace spatériaux meubles sablo-gréseux et . Jo-sableux. D'age grétacé inférieur, elle peut comprendre des séries plus anciennes a Jurassique et du Trias ; jade, Complexe terminal, au sommet, avec dépéts sablo-gréseux du Crétacé supérieur au Miocene ; {la structure hydrogéologique de Ja Djeffara, au N-B., dans le sud {unisien, avec la région de Gabés et Vile de Djerba. Elle est constituce dun ‘ensemble complexe de formations hydrogéologiques, dont. les Feeimolts sont des passages latéraux de faciés des deur unites préce, dentes, Ces trois formations hydrogéologiqu: identifient trois grands aquiféres. = Auitére & nappe captive ou localement libre, profond, du conti: ental intercalaire, & Ia base. Il couvre toute la surface du bescin we assure Ia liaison hydrodynamique entre les soussystémes, Dane ie SOus-bassin occidental les interconnections, au sommet, ont concane Ay incorporer 'aquifére du complexe terminal ; j, Sauifére & nappe libre ou localement captive, du complexe termi- Tak subdivisé en trois soussystémes corresponiiant aux trols, sown bassins hydrogéologiques, oriental, occidental et cdtier « fre uifére de la Djeffara, localisé au NE, dans la zone littorale du golfe de Gabés. C'est lexutoire principal des eaux souterrares du sous-bassin hydrogéologique oriental, S, avec leurs vastes réservoirs, Structure hydrogéologique du bassin sédimentaire de Paris La structure hydrogéologique du bassin de Paris est plus complexe gue celle du Sahara septentrional. D’une superficie de 140 600 km?, un ga Prolongements en Belgique et dans le bassin de Londres, e'est the ay pets fastesbassins hydrogéologiques d'Europe occidentale (fis. 13). Le bassin hydrolosique de la Seine en occupe la walcune partie. Son hydroggologie est bien connue depuis les travaux de p Lemoine, &, Humery et R. Soyer (1939), G. Castany et Cl. Megnion ag974), CL Mégnien (1979), Limites du bassin hydrogéologique simites du bassin hydrogéologique ‘ke bassin hydrogéologique est limité par les massifs cristains anciens des Ardennes au N-E., des Vosges a PEst, du Morvan-Massif central au Sud et du Massif armoricain & l'Ouest. ‘La Manche, Superficielle, ne constitue pas une limite hydrodynamique pour Jes aquiféres profonds (fig. 13). Structure, formations hydrogéologiques et aquiféres 1a série sédimentaire, puissante de plus de 3.000 m au centre vers Belicia TN MANE Paes Re COREE oF 7 wet Hrs Weguanore ae : 2 { a iy 2 ne me = | : 1 CM ® mt ee 2 31E 8 SO rie are ase” GAS MMM 2 7 SSO Seo ee Figwe 13 Cate sehematgue des afferents des fomationshydrogéoogqus ttle des gies du Tins Gad nape bre iba ge cae 2 agus dy covcletarNeccomen ;, sguitre mulscousse Ges ables alee 86 aque de Soisonnat 8, agulee mulicovche da aleve de Champlony 9 gulore mull Couche dv cieute de Beauce tratigraphiques wilorames, compte de nombrevses formations lithos! geologique transversale, NW-SE, elles se Drésentent en «pile Passietteso eformé ts et cassées. pa creuses, déformées par les. plissement ’ sents . latérales de facies fréquentes, tectoniques (fig. 14). Les variations letér vente, es t Jeur nombre 8 une 4 lacunes et biseaux stratigraphiques, réduisen ; lantine deformations lparogeologigues (G. Castny ot Cl Megat. 197%), Mas es formations hyropélonques seni gemnéables, asurant des intercommunications par drinance, dentifent six agus mult couches et quatre monocouches. Soit au total un nombre d'aqui ité & dix (fig. 15) He sy dipoution et affleucements, sshimatiquement, en anroes concentriques: des, formations ydroséologques yerméabes tds structures hydrogéologiques, triasiques, jurassiques et crétacces, Principes et méthodes de Uhydrogéologie Sse atfleurements 100 ki PARIS couLommes Fig. 14 1 ae cs eto es le du Gault e des mames de Brienne (Albien supénieu fe Pagui- Fiau,15- Coupe hydutoloploueschamat é logue sehematguedubesn hy troggologique de Pate Hatifens it fomattonn fyroutologats nmi serelbist ae Pa ar comparison & crak ges foonations Peseta set ame limitation des‘ agifies carbonate du Torus ete meena Note [Chap. 2] Idensfication géologique de Vaguifére 39 dune zone crale tertiaire d’une superficie de 25 000 km?, impose les grandes zones hydrogéologiques (ig. 15 et 16). Leur superficie diminue, de la périphérie vers Paris, avec leur élévation dans la succes- sion stratigraphique, de 90 000 km? pour l’Albien a 10.000 pour le calcaire de Beauce, Le plongement des formations hydrogéologiques perméables, avec de faibles pendages, vers Ie centre du bassin et leur recouvrement succesif, ont des conséquences sur le régime des eaux souterraines. Figure 16 - Zones hydropéologiques de la région parisienne et facits de la formation hydrogéologique du calcaire de Champigny. D'apres Cl. Mégnien (1970). En haut :la lithologie de la formation Lthostratigraphique smpose la qualité de l'eau souterraine. Les eaux carbonatées sont localisées dans le facies ealeatze en Brie, les aux sléniteuses dans le facies gypseux au nond 6 la Mame. A-, trace de In coupe ig. 17. = En bas : bloc diagramme schématique représentent, sous la Brie, la suecestion des formations hydrogéologiques, identifiant Taquitere multicouche du caleaite de Ghampieny, Noter Penpartion des gypss, &gavehe, Les auméros correspondent & ceux du tableau 11. Réduction de ouverture des fissures de certains réservoirs carbonatés : craie supérieure. Augmentation de la minéralisation : erés du Trias et calcaires du Jurassique moyen et supérieur. L’exploitation des eaux souterraines, pour lapprovisionnement, est ainsi limité a iine faible distance des affieurements pour les réservoirs carbonatés et A une 40 ¢ Principes et méthode Uydrogéologie profondeur maximum dun millier de métres p+ les sables dans la région parisienne, L'aquifére multicouche des sables_néocomien— barrémiens est Je plus profond atteint par les captages. Toutefois le développement récent de Ia géothermie basse énergie (60-80°C) donne Un nouvel intérét aux aquiféres plus profonds, Gra ‘Les formations et les structures hydrogéologiques identifient respec. Uvement, quatre aquiféres monocouches et six aquiféres multicouches Les aquiféres en réservoir de roches compactes ne sont exploitables Gu’on zone d'affieurement et a quelques kilometres. C'est également le cas de la craie supérieure dont les fissures sont obstiudes sous sore verture. Il en résulte que exploitation de chacun des dix aquiféres n'est possible que dans une zone hydrogéologique déterminee (Iig. 13) ids aquiféres multicouches et zones hydrogéologiques = Aquifére du Trias. Zone hydrogéologique de Lorraine, Grés du Trias inférieur du N.-E. de la Lorraine & nappe libre ou captive. Calcai- tes du Muscheikalk supérieur avec les eaux minérales du bassin de Contrexéville ~ Aquiféres du Lias. Zones hydrogéologiques de Basse-Bourgoene- Barrois, de Lorraine et de Basse-Normandie. ~ Aquifére multicouche, calcaire fissuré karstique & nappe supérieure libre du Jurassique moyen et supérieur. Zones hydroséoloziques du Berry, de Basse-Bourgogne, de Lorraine et de Basse-Normandie. ~ Aquifére multicouche des sables néocomiens et barrémiens (Cré= tacé inférieur). Zones hydrogéologiques de Ia région parisienne. Sa profondeur atteint 1000 m sous la Brie et 800 m a la verticale de Paris. — Aquifére multicouche des sables albiens. Zone hydrogéologique couvrant 90 000 km?. ~ Aquifére @ nappe libre de la craie supérieure (Turonien et Sé nonien). Zones hydrogéologiques du Sénonais, de Champagne, de Picardie-Normandie, du Nord de la France. La superficie totale est de 80 000 km? — Aquifére multicouche des sables de Bracheux, des sables du Sois- sonnais et du Calcaire grossier (Eocéne inférieur et moyen). Zone hydrogéologique du Vexin-Parisis-Soissonnais. = Aquifere multicouche du calcaire de Champigny. Zone hydrogéo- logique de la Brie. J Aduifére multicouche du catcaire de Beauce. Zone hydrozéolozique de la Beauce. | Aquiféres é nappe libre des altuvions, développées dans les vallées, surtout celles des grands cours d’eau. En relation étroite avec les eau | [Chap. 2] Identij. tion géologique de Vaquifére 41 de surface qu. alimentent en général, ils constituent des systémes globaux aquifére / riviére. Leur structure ost souvent compartimentée (ig. 29, p. 60). Les trois aquiféres multicouches des formations du Tertiaire, loca- lisées dans le centre du bassin, en He de France, constituent un ensemble hydrogéologique cohérent sur 21500 km?. Il a fait Pobjet d'une synthese par Cl. Mégnien (1979). Aquifére multicouche du calesire de Champigny, en Brie Un cas coneret de combinaison de formations hydrogéologiques pour constituer un aquifére est présenté par V'aquifére multicouche (bicouche) du caleaire de Champigny, de IEocéne supérieur, de la zone hydrogéologique de Ia Brie (Cl. Mégnien, 1979), Crest la principale ressourve en eau souterraine de cette riche région agricole, vaste plateau de 4.000 km? de superficie, entre les vallées de fa Mame au Nord et & PEst et de la Seine au Sud (fig. 16). Configuration de Paquifére bicouche La linite supérieure, toit de Paquifére bicoucke, est constituée par la formation hydrogéologique imperméable continue des macnes vertes supragypseuses, épaisses dune dizaine de métres avec un maximum de 23 mau N-W. (tableau I! et fig. #7) igure 17 - Coupe hydrogéotoggve sehématique de la Brie montran t sructure frogdologque compene de Tajtfere mulagguene du ede de Champlgny en hachuees). Dlaprés Cl Mégnien (1979). Le reservoir est constitue de plusieurs Iormaton tlestraerphguerieoat oh totale ou penteenent ay aae de Champigny st Bb, caleere. de Seng Quon: Le srveiure hydyopsologiqus es imposée par les variations latérales de faciés : mames gypseuses (M) et sypses (2) auvnord ;Tuttien maracax indifférncié au sud (Cl). substratum de Paquitere 2st “consitué par det formations Aydrogsologigues impecméables du Tertete o€ plsen plus anaes veri su : Principes et méthode Uhydrogéologie Tableau 11 - Formations lithostratigra SL =F ons lithostratigraphiques _ 1ydrogéologiqui de Paquifére multicouche du ealcaire de Champigny (Brie) Diaprés Cl. Mégnien, 1979, Unites Formations hydrogéologiques | Aquifére chronostratigraphique: lithostratigraphie | perméabilité 8d | Marnes vertes [impermeable | Toit supragypscuses permeable par} LUDIEN Be |Calcaire de fissures | Champigny karstique Marnes \semi _ infragypseuses | perméable | Aquilére Sables de Monceau) semi- perméable — }imuiticouche 8b |Calcaire de perméable BARTONIEN Saint-Ouen par fissures | karstique 8a |Sabtes ae imperméable | af Beauchamp Marnes et impermé caillasses eee LUTETIEN Het perméable par| Caleaire grossier | fissures Substratum | karstique /Mames sableuses | impermé: YPRESIEN et argiles eee | _Jplastiques CRETACE | permeable par SUPERIEUR Craie fissurée | fissures | Le substratum varie du Nu-E, au S-W. Au N-E. il est constitué par a formation hydrogéologique imperméable des. sables argileux et argiles sableuses, dite des sables de Beauchamp. Sa puissance maximum est d'une vingtaine de metres. Cette formation s‘amincit vers le SE. [Chap. 2] dentition géologique de laquifére 43 puis disparait x lacune stratigraphique, pour étre relayée successiver ment par les caillasses et mares du Lutétien, les argiles sableuses et ‘mares de PY présien (fig. 17) Structure du réservoir La structure hydrogéologique impose celle du xéservoir. Elle est complexe par suite des variations latérales de facies, de la présence de formations hydrogéologiques semi-perméables, ce lacunes. stratigra- phiques et de failles qui favorisent les interconnections. Il est constitué, au centre de la Brie, par quatre formations hydrogéologiques, de haut en bas (tableau 11 et fig. 17): — formation hydrogéologique perméable du catcaire de Champigny, constituée de bancs calcaires, épais et compacts, trés fissurés par des diaclases et souvent karstifigs. Son épaisseur maximum, de 30 & 40 m dans le secteur occidental et SE. de la Brie, se réduit 2 10 m vers POuest et ie Nord (vallée de la Marne) | Cette formation subit des variations latérales de facits, au Nord de la Marne avec des gypses et a 'Est de la Seine avec des marnes. Elles provoquent la détérioration de la qualité des eaux souterraines (fig. 16). Le réservoir utile est done limité aux facies caleaires, — formation hydrogéologique semt-perméable des marnes infra gypseuses, disparaissant vers le S ~ formation hydrogéologique seimt-perméable des sables de Monceatt, tres mince avec des sables txés fins, d'une puissance de | & 2 m au Nord et au NE. Elle manque au Sud et au SE; — formation hydrogéologique perméable du calcaire de Saint-Ouen, avec des calcaires lacustres, fissurés, parfois karstifiés, couvrant en semble de la Brie. Son épaisseur maximum est dune dizaine de metres. Conclusions La colonne hydrogéologique, les études des sondages et des affleu- sements_permettent, par la lithologie, 'épaisseur et la prof didentifier des formations lithostratigraphiques. Les caractéristiques hydrodynamiques (principalement la perméabilité) subdivisent, iden- tifient ou tegroupent, ces unités en formations hydrogéologiques perméables, imperméables ou semi-perméables. Leur extension géo- graphique sur la tame de celle des formations lithostratigraphiques aboutit parfois & des assemblages, les structures hydrogéologiques. Les formations hydrogéologiques identifient los aquiféres ct les aqui- feres multicouches. La-géochimie des réservoirs, altérant la qualité de l'eau souterraine, limite l'extension des réservoirs utiles. 44 Principes et métho. de Uhydrogéologie EAU SOUTERRAINE DES MASSIFS ANCIENS Dans les régions de massifs anciens la ressource en eau souterraine est plus faible que dans les grands bassins sédimentaires. Elle est limitée a des aquiféres localisés. Toutefois des recherches bien conduites permettent d'implanter des ouvrages de captage donnant des debits appréciables pour l'alimentation locale en eau. Les aquiféres, de faible extension, sont localisés dans trois types de formations ou de structures hydrogéologiques (fig. 18) : Lormations superficielles perméables : arenes granitiques, couches d'aitération, alluvions, etc. (1, fig. 18) ; ~ zones de fractures et de broyages du socle (2, fig. 18). Ce sont des structures hydrogéologiques perméables privilégiées lorsque les vides fee sont pas obiitérés, soit par pénétration des argiles Paitération qui es surmontent, soit par des filons de minéraux ; formations hydrogéologiques perméables de coches compactes ou indurées, fissurées (3, fig 18). Figure 18 - Localisation des aquif8res dans les massifs anciens. abnngimatigns superficielles perméabies ; 2, zone de fractures du socle ;3, raches compactes fracturées du socle. refraction. I faut signater que dans ces régions, contrairement & certaines par Petals a, (cule a de grandes profondeurs. Ce fait a été demonne [Chap. 2] Iden. cation géologique de Va 45 CONCLUSION. Litude hydrogéologique tégionale débute par Videntification des formations et des structures hydrogéologiques, base de celle des aqui- féres. Cette identification applique toutes les méthodes et techniques de Ia géologie stratigraphique et structurale, La résionalisation des données ponctuelles, recueillies sur tes affleurements, dans les sondages et par les prospections aéophysiques, est exprimée’ par des cartes et des coupes hydrogéologiques. En paiticulier par des cartes de faciés et des cartes structurales en courbes isohypses (égale altitude) des toits et des substratums et en courbes isopaches (égale épaisseur). Ces documents constituent la trame du réservoir sur laquelle peut étre calquée la distribution des caractéristiques hydrodynamiques et hydro- chimiques des aquiféres. : Ce chapitre a dégagé Pimportance de Ia géologie en hydrogéologie, confirmant la pratique d'une géologie de l'eau, laquelle n’a rien & envier a la géologie du pétrole ou a la géologie minié Chapitre 3 Identification hydrodynamique de Paquifére Liaquifére est un systéme dynamique caractérisé par sa configuration et sa structure, les fonctions de son réservoir et ses comportements. Sa configuration et sa structure permettent de distin. guer trois types hydrodynamiques @ nappe libre, & nappe captive et d nappe semi-captive. Liaquifére est constitué de deux phases principales en interactions : le réservoir et Ueau souterraine. Le réservoir, par sa structure, remplit trois fonctions vis-a-vis de Veau souterraine : réservoir, conduite et milieu déchanges géochimiques, Liaquifére présente, en réponse a des Incitations exté- rieures, trois comportements : hydrodynamique, hydro- chimique et hydrobiologique. Liaquifére a été identifié précédemment par ia formation hydrogéo- logique qui le constitue. Il convient maintenant denvisazer la présence et l'écoulement de eau souterraine et les interactions eau / roche. CONCEPT D’AQUIFERE Un aquifére (acque = eau ; fera = je porte) est une formation hydro- géologique perméable permettant I'écoulement significatif d'une nappe d'eau souterraine et le captage de quantités 4” eau appréciables,par des moyens économiques. Il est comparable & un gisement minier, dont le minerai l'eau, est plus ou moins renouvelable. Si le synonyme de nappe ‘eau souterraine est souvent utilisé dans Ja terminologie francaise celui, par contre, de nanpe aquifére est & proscrive L’aquifére est un systéme hydrologique, hydrodynamique. Il est done identifié par cinq ensembles de caractéristiques quantifiables (fig. 19) [Chap. 3] Identiy. tion hydrodynamique de Vaquife 49 @ reservoir — | [goes szseaes He | (P/pROCESSUS B)siruossre INTERNES réponse a EON EWEN TS mpularon SEQUENCE DU CYCLE DE VEAU | iNAT (earege SRP NATEUR ae] [movete WaineWariave o€ SiwuLaTion WroncornaMiGvE Figure 19 ‘Schéma d'identification du systéme aquifer. ~ Un réservolr (1), domaine d’espace fini, caractérisé par ses condi tions aux limites et ses dimensions ou configuration (A) et par son organisation interne ou structure (B). Il est identifié par une (ou une combinaison de) formation hydrogéologique = Des processus internes ou mécanismes (2) hydrodynarniques, hydrochimiques et hydrobiologiques, entrainant trois fonctions du réservoir vis-2-vis de Veau souterraine : stockage, conduite (transfert de quantités deau ou c’énergie) et milieu d'échanges géochimiques (fig. 26) ~ Une séquence du cycle de i'eau, avec des interactions aveo lenvi- Tonnement se traduisant par trois comportements, hydzodynamique, hydrochimique et hydrobiologique. Elle est caractérisée par le couple impulsion/réponse exprimé par une relation ou fonction de transfert (fig. 27) — Lavariabilité dans Vespace de ces caractéristiques ~ Des conditions de temps, toutes les mesures des caractéristiques étant rapportées & une date donnée (état initial) ou & une durée moyen- ne (variabilité des caractéristiques dans le temps). Ces demniéres, basées sur des historiques, permettent les prévisions (fig. 116). La répattition spatiale des caractéristiques est représentée, & deux dimensions, par des cartes et des coupes Tiydrogéologiques et, & trois dimensions, par des blocs diagrammes (fig. 16) 48 Principes et méthr ..0s de Uhydrogéologie be systéme aquifére peut étre représenté par un modéle conceptuel base de la modélisation. CONFIGURATION DE L’AQUIPERE. TYPES HYDRODYNAMIQUES Ta configuration ou envelope, de Maquifére porte sur ses dimensions et les caracteristiques de sos limites géologiques et hydrodynamiques ou conditions aux limites (p. 115) La base de l'aquifére, appelée substratum, est constituée par une formation hydrogéologique imperméable. Par contre sa limite supe. Hieure est de trois types ~ hydrodynamique avec fluctuations libres : aquifére & nappe libre; ~ séologique impermeable : aquifére & nappe captive ; ~ séologique semi-perméable : aquifére 4 nappe semi-captive Aquifére nappe libre, Surface piézométrique Les puits et sondages du premier aquifére, rencontré sous la surface Gu sol, présentent un niveau d’eau dont altitude (éiévation au dessus de la cote 0) est appelé par convention, le siveau pidzomérrique, note H (fig. 20). Souvent ce niveau est mesuré dans des ouveages de petit diamétre, appelés piézoméires. L’ensemble des niveaux piézometriques, mesurés en différents points 4 une date donnée, détermine la surfuce piérométrique, De meme que les cotes du niveau du sol permettent de Hacer la surface topographique, elle est représentée sur des cartes piézométriques par des courbes d'égal niveau piézométrique ou courbes Aydroisohypses (p. 176). alo aii) (Chap. 3] Ident, ation hydrodynamique de Vaguifére 49 La surface , vzométrique constitue la limite supérieure de Paquifére. Crest une limite hydrodynamique. Cette surface peut s'élever ou s'abais- ser librement dans Ia formation hydrogéologique perméable (fluctua tions de la surface piézométrique, p. 191), d’od la dénomination daquifére & nappe libre. L'ancien terme d'aquifére phréatique (phreos uits), parfois utilisé, est déconseillé. aquildie 3 oappe captive Figure 21 - Schéma de aquifére & nape captive, Mesure du niveau pigzométsique. Aquifére a nappe cxptive Dans les aquiféres plus profonds les eaux souterraines sont empri- sonnées dans la formation hydrogéologique perméable, entre deux formations imperméables fixes : le substratum a la base et le toit au sommet (fig. 21). Btant donné la situation en profondeur, l’aquifére (réservoir et eau) subit une pression, dirigée de haut en bas, égale au poids de la colonne de terrains de densité moyenne 2,5 (soit 2,5 bar par tranche de 10 m) qui le surmonte jusqu’a Ja surface du sol (fig. 23). La pression atmosphérique étant négligeable, cette pression, dite g60- satique, est équilibrée par Ia pression de couche ou de pore qui régne 4 T'intérieur de Iaquifére. Par exemple dans l’aquifére multicouche des sables albiens du bassin de Paris, dont ia base du toit est 4 600 m de profondeur sous la capitale, la pression de couche est de 150 bar. Lorsqu’un sondage perce le toit de Paquifére la substitution au poids de la colonne de terrain de celui d’une colonne d’eau (densité 1), entraine une chute de pression dans l'aquifére. D’od décompression du réservoir et de l'eau qui est expulsée. Son niveau se stabilise A une 50 Principes et méthow.s de Vhydrogéologie altitude qui représente Je niveau pigzométriq. , H, déterminée par la différence de charge entre la zone d’alimentation et Y'ouvrage consideré (fig. 22). Ce type est Paquifére & nappe captive. Figure 22 - Types hydrodynamiques d’aquiféres dans un bassin hydrogéologique. Les eaux souterraines sont dites ascendantes. Si le niveaw pi¢zomé- trique se situe au-dessus de la surface du sol, Peau jaillit naturellement Crest Vartésianisme (fig. 21). Done, si le captage des aquiféres profonds exige des sondages codteux, leur expioitation s'effectue souvent & faible profondeur et parfois méme sans pompage, Vartésianisme pro- duisant un débit naturel en surface. Comme pour les aquiféres & nape libre, l'ensemble des niveaux piézomeétriques permet de tracer la surface piézométrique. Mais celle-ci fictive, n'est pas matérialisée sur le terrain, Elle n’indique pas la pro- fondeur de l'eau sous Ja surface du sol. jp - y oF Bye. aliz “| ate fo alle - ene pa ‘substratum [G{pression oe couche: pg «0.25» Figure 23 -Pressions dans Vaguifére & nape captive , masée volumique ; g, accélération de Ta pesanteur ; Ah, baisse de charge provo- quant Vexpuision de Peau de aquifére pa, pression atmosphénique. (Chap. 3] Menti,.cation hydrodynamique de Vaquifére Si Aquifére An _ 3e semi-captive ow a drainance Le toit ou le substratum (ow les deux) de l'equifére sont souvent constitués pat une formation hydrogéologique semisperméable, Celle- ci_permet, dans certsines conditions hydrodynamiques favorables (différences de charge )des échanges d’eau (ou de pression) avec l'aqui- ere superposé ou sous-jacent, appelé drainance (fig. 24). Ce phénoméne implique un aquifére 4 nappe semi-captive. Figure 24 - Drainance et aguifére multicouche (bicouche). La drainanee exige deux conditions : présence dune formation hydrogéologique semi-peiméable et diffe rence de charge, ab. Nature du substratum de Paquifére La nature des formations hydrogéologiques, constituant la base de Haquifére, permet de distinguer plusieurs types de substratums : — formation hydrogéSlogique imperméable correspondant au schéma classique (fig. 20)5 — formation hydrogéologique semi-perméable constituant un aqui- fre & nappe semi-captive. La formation est alors incorporée a un aquifére multicouche (fig. 24) ; — formation hydrogéologioue perméable constituant un aquifére compartimenté, Ce type est représenté par des alluvions’reposant sur un reéservoir calcaire (fig. 29) 5 — changement des caractéristiques de Ja fissuration en profondeur entrainant une diminution importante de la perméabilité. C'est le cas de la craie supérieure (fig. 15) ; : 32 Principes et inéthe 2s de Vhydrogéologie ~ détérioration de ta qualité de l'eau © douce / eau salée de l'aquifére cOtier affluant 4 ta mer (fig. 30) STRUCTURE DE L’AQUIFERE. AQUIFERE MULTICOUCHE, Aquifére, complexe unique réservoir / eau souterr Liaquifére est un complexe physico-chimique unique de deux cons tituants essentiels, ou phases, éiroitement Tigs et en interactions (fig 25). A signaler parfois a présence d'une troisiéme phase avec les gaz, ait en particulier: — le réservoir, phase solide, milieu poreux ow fissuré, constitue la trame de la structure, squeletie solide ou matrice. Exempies : grains de sable d'une formation sableuse, roche fissurée de la craie, ete. ; ~Veau souterraine, phase liquide, dont la fraction mobilisable (eau gravitaire) constitue la nappe d'eau souterraine alimentant les sources, rividres et captages. Sour imoablie eau souterraine mobile NAPPE EAU SOUTERARINE Figure 25 - L'aquiftze est un complexe physico-chimigue unique de deux consti- fuants om phases le reservoir et Tee souterraine dont la fracion mobile constitwe ia nape d'eau souterraine. Les interactions hydrodynamiques, hydrochimiques et hydrobiolo- giques, entre les deux phases, roche et eau, sont & Vorigine des for tions du réservoir et des comportements de l'aquifére. Elles provoquent lav régulation des débits de eau souterraine et déterminent sa qualité. Aquifére multicouche Une combinaison de formations hydrogéologiques semi-perméables intercalées entre des formations perméables, identifie un aquifére “ondeur. Contact eau [Chap. 3] Jd -utifleation hydrodynanique de Vaquifere 33 multicouche ig. 24). C'est un systéme hydrologique car chaque aquifére & nappe semi-captive ne peut étre considéré de maniére indé pendante. Il présente un comportement hydrodynamique propre, Iequel peut étre simulé par un modéle mathématique. Il existe des aquiféres bicouches comme celui du calcaire de Champigny (fig. 17) ow tricouches avec les sables albiens du bassin de Paris (fig. 10). Un aquifére multicouche de structure simple et de grand volume est parfois assimilé A un monocouche équivalent. Il est identifié Yépaisseur et le volume utile de son réservoir. Par exemple I'aqui du continental intercalaire du Sahara septentrional (p. 62). FONCTIONS DU RESERVOIR Le réservoir de Paquifére, alimenté par linfiltration efficace ou par des nappes voisines affluentes, remplit trois fonctions vis-2-vis de l'eau souterraine qui le traverse. Elles sont la conséquence de mécanismes imposés par sa structure (fig. 26): — fonction réservoir ow capacitive, Emmagesinement de eau (sto- ckage ot libération), Variations de stock. Cette fonction est associée au concept de réserve ; fonction conduite, conductrice oa de propagation d’influences. Conduite libre dans les aquiféres & nappe libre et forcée dans ceux & nappe captive, Cette fonction assure dewx zypes de propagation d'in- fluences le wdaation oe store [EcouenenT soUreRRAIN wee arte : (i eoutewenrs} Featvewenr BILAN of CaquIFERE:IE, volume Peau dé retention ; V,, volume dela phate solide ; V7, volume total de Véchiantilon (Chap. 4] Aquif*->, réservoir d'eau souterraine 89 Valeurs et facteurs de la porosité efficace Les valeurs de la porosité efficace sont données dans les tableaux 15 et 16. ‘Tableau 15 - Quelques caractéristiques de sédiments meubles. D'aprés documents de I'U.S. Geological Survey. Types de sédiments @ n | ne K [* ae | Gravier moyen 25 45 {40 | 3.1074 Sable gros 0,250 38 | 34 | 2.10 Sable moyen | oj 40 | 30 | 6.10-* Sable fin 0,09 40 | 28 7.107% Sable trés fin | 0.045 40 | 24 | 210-5 Sable silteux | 0,005 32 | $ 1.1073 Sit 0,003 36 3 3.1078 Silt argileux 0,001 38 | #11079 Axgile 0,0002 T |e 5.10710 *Valeurs calculées Tableau 16- Valeurs de la porosité efficace moyenne pour les principaux réservoirs Types Porosité ‘Types Porosité | de réservoirs efficace de réservoirs efficace | % % Gravier gros 30 | Sable gros + silt 3 Gravier moyen 25 | sit ; 2 Gravier fin 20 || Vases 1 Gravier + sable 15825. || Calcaire fissuré 2a10 Alluvions 8a10 | Craie 2a s Sable gros 20 | Gres fissuré 2al5 | Sable moyen 13 | Granite fissure 01a | Sable fin 10 || Basalte fissuré Ba lo Sable trés fin 5 | Schistes 01a2 Facteurs de la porosité efficace I est utile de relier la porosité efficace aux caractéristiques physiques des réservoirs. Celles-ci constituent la trame de la distribution spatiale des données ponctuelles. Les trois principaux facteurs de Ja porosité efficace sont

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