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MACHINES ELECTRIQUES
A l’intention des étudiants au cycle
d’Ingénieur en Génie Electrotechnique
Jules TSOCHOUNIE i
4.2.1 Le circuit magnétique des transformateurs d’énergie monophasés ..................................................... 46
4.2.2 Le système de bobinage des transformateurs d’énergie monophasés .................................................. 46
4.2.3 Fonctionnement du transformateur d’énergie monophasé ................................................................... 47
4.2.4 Schémas équivalents du transformateur d’énergie monophasé ........................................................... 49
4.2.5 Prédétermination des conditions de fonctionnement du transformateur en charge ............................. 55
4.2.6 Etude énergétique des transformateurs d’énergie monophasés ........................................................... 56
4.2.7 Marche en parallèle de transformateurs d’énergie monophasés .......................................................... 59
4.2.8 Théorie des transformateurs monophasés ............................................................................................ 61
4.3 Les transformateurs d’énergie triphasés ..................................................................................................... 62
4.3.1 Utilisations et constitution des transformateurs d’énergie triphasés .................................................... 62
4.3.2 Spécifications constructeurs des transformateurs triphasés ................................................................. 63
4.3.3 Le couplage des enroulements et leur utilisation ................................................................................. 63
4.3.4 Fonctionnement équilibré des transformateurs triphasés ..................................................................... 64
4.3.5 Marche en parallèle des transformateurs triphasés .............................................................................. 65
4.3.6 Puissance active fournie par les transformateurs triphasés en régime équilibré .................................. 65
4.3.7 Rendement des transformateurs triphasés en régime équilibré ............................................................ 65
EXERCICES SUR LES TRANSFORMATEURS D’ÉNERGIE ................................................................................ 66
Jules TSOCHOUNIE ii
6.4.6 Couplage et fonctionnement d’un alternateur sur un réseau plus puissant .......................................... 97
6.4.7 Bilan des puissances et rendement de l’alternateur ........................................................................... 101
6.4.8 Spécifications constructeurs des alternateurs triphasés ..................................................................... 102
6.5 Fonctionnement des machines synchrones triphasées en moteurs ............................................................ 102
6.5.1 Constitution du moteur synchrone ..................................................................................................... 102
6.5.2 Procédés de démarrage du moteur synchrone.................................................................................... 103
6.5.3 Synchronisation du moteur synchrone sur le réseau d’alimentation.................................................. 103
6.5.4 Modèles théoriques et diagrammes des tensions associés ................................................................. 103
6.5.5 Etude du fonctionnement du moteur synchrone ................................................................................ 105
6.5.6 Bilan des puissances et rendement du moteur synchrone .................................................................. 105
6.5.7 Caractéristiques du moteur synchrone : courbes de Mordey ............................................................. 106
6.5.8 Fonctionnement en compensateurs synchrones ................................................................................. 106
EXERCICES SUR LES MACHINES SYNCHRONES ............................................................................................ 107
1.1.1 Le stator
Le stator est constitué par une culasse de section
cylindrique ou carrée munie dee pattes ou de brides de
fixation, d’une boîte ou d’une plaque à bornes, et par
deux flasques-paliers sur les côtés. Sur la face intérieure
de la culasse sont vissées les
es pièces des pôles principaux
et des pôles de commutation. Du côté opposé au bout Figure 1.1
d’arbre est fixé un porte-balais.
Figure 1.2 :
a) La culasse
Elle est en acier massif,, elle joue le rôle de châssis de la machine et canalise les lignes du flux magnétique inducteur.
Jules TSOCHOUNIE 1
1. Constitution et principes de fonctionnement des machines à courant continu
πD
recouvrement du « pas polaire » τ p = qui est la distance entre les axes de deux pôles consécutifs, et D est le
2p
diamètre de l’entrefer au niveau de l’épanouissement polaire.
L’épanouïssement des pôles principaux est constitué par un empilement de tôles magnétiques en acier doux. Celui
des machines compensées loge des conducteurs de l’enroulement de compensation dans des encoches réalisées à
leur surface. Dans les machines à excitation composée, le noyau des pôles inducteurs porte deux bobines réalisées
de façon étagée ou concentrique, dont l’enroulement shunt et l’enroulement compound.
1.1.2 Le rotor
La figure 1.5 montre un rotor de machine à courant continu.
Le rotor est constitué de l’arbre guidé en rotation par les
Figure 1.4
roulements assis sur les flasques-paliers. L’arbre porte
l’induit bobiné. De part et d’autre de d’induit, il y a à un
bout d’arbre le collecteur, et au bout d’arbre opposé au
collecteur la turbine de ventilation et la clavette pour
l’accouplement avec un mécanisme.
a) L’induit
L’induit est un empilement de rondelles de tôles
ferromagnétiques en acier, porté par l’arbre de la machine, à
la surface duquel sont creusées des encoches en forme de
rainures qui logent les brins conducteurs de l’enroulement
induit. Il constitue le circuit magnétique tournant, qui Figure 1.5
canalise le flux magnétique dans le rotor et lui permet de se
refermer. La figure 1.6a montre en développement panoramique une section transversale de l’induit avec des
encoches remplies de conducteurs. Entre deux encoches consécutives il y a une dent.
b) Le collecteur
Le collecteur est constitué de « lames » en cuivre isolées les unes des autres qui portent à une extrémité un talon
avec une fente dans laquelle sont placées et soudées les extrémités des sections de l’enroulement induit. La figure
1.6b montre une coupe transversale du collecteur.
Figure 1.6
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1. Constitution et principes de fonctionnement des machines à courant continu
1.1.3 L’entrefer
Il assure les fonctions de séparation macanique entre le stator et le rotor, et de canalisation pour le flux magnétique.
C’est la partie active du circuit magnétique, car c’est là que le flux du champ d’induction magnétique qui le traverse
est coupé par les brins conducteurs de l’enroulement induit, ce qui y induit des f.é.m.
b) Enroulement induit
Un enroulement induit est constitué de bobines associées en série et en parallèle, distribuées dans des encoches
creusées sur l’induit. Une bobine, encore désignée par « section », comporte plusieurs spires et est logée dans deux
encoches espacées d’un pas polaire. Une spire de la section comporte un brin conducteur « aller » et un brin
conducteur « retour », les deux étant reliés par une tête de spire. Les extrémités libres d’une section sont soudées aux
talons de deux lames du collecteur. On peut également réaliser m enroulements induits séparés sur un même induit.
Figure 1.7
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1. Constitution et principes de fonctionnement des machines à courant continu
Pour un induit à m enroulements imbriqués séparés, une section est reliée à deux lames espacées de (m −1)
lames de collecteur et la pose d’une paire de balais divise l’enroulement en 2a = 2 m voies parallèles. Par
conséquent, la pose de p paires de balais divise l’enroulement en 2a = 2pm voies parallèles. L’enroulement
imbriqué est un enroulement parallèle. En général, les sections d’un enroulement imbriqué sont groupées en
autant de « voies parallèles » qu’il y a de pôles.
− L’enroulement ondulé : Dans un enroulement ondulé simple comme le montre le développement panoramique
de la figure 1.8 pour un enroulement tétrapolaire (2p = 4) où une section comporte une spire et est reliée à deux
lames de collecteur espacées d’environ 2 pas polaires. En général, dans un enroulement ondulé simple 2p-
polaire, partant d’une lame de collecteur, on n’aboutit à la lame voisine que lorsqu’on a parcouru p sections, ce
qui n’est possible que si le nombre de lames de collecteur est impair. Comme dans l’enroulement imbriqué
simple, si on part d’un balai, on n’aboutit au balai voisin de polarité contraire quaprès avoir traversé k 2p lames
de collecteur consécutives, soit k 2 sections d’enroulement. Cela signifie que le nombre de sections constituant
une voie d’enroulement est indépendant du nombre de pôles. La pose d’une paire de balais divise l’enroulement
en 2a = 2 voies parallèles. Il est fondamentalement possible, en choisisant judicieusement le nombre de
sections, le pas d’enroulement et le nombre de lames de collecteur, qu’on obtienne un groupement des sections
en un nombre de dérivations indépendant du nombre de pôles ; on peut avoir 2a = 2 pour un enroulement
ondulé série, et 2a > 2 pour un enroulement ondulé parallèle.
Figure 1.8
1.1.5 Sens des courants dans les enroulements d’une machine à courant continu
Pour créer un pôle inducteur Nord, le sens du courant dans une bobine inductrice doit être tel que dans l’entrefer
sous l’épanouissement polaire son flux entre dans l’induit, et pour créer un pôle Sud, le sens du courant dans une
bobine inductrice doit être tel que dans l’entrefer sous l’épanouissement polaire son flux sorte de l’induit.
Les courants dans les sections de l’enroulement induit, qui sont logées dans une même encoche, ont même sens. Ils
changent de sens de part et d’autre de la ligne neutre. Cette inversion du sens du courant dans une section de
l’enroulement induit qui franchit la ligne neutre lorsque le rotor tourne est nécessaire, car en franchissant la ligne
neutre, la section arrive sous un pôle de nom contraire. Et afin que le courant dans un brin conducteur qui traverse la
ligne neutre produise un effort qui contribue dans le même sens au couple électromagnétique comme sous le pôle
précédent, il faut nécessairement que ce courant inverse son sens. C’est le collecteur qui permet cette inversion.
Le sens du courant dans les brins conducteurs de compensation dans un épanouissement polaire est opposé à celui
du courant dans l’induit sous l’épanouissement polaire.
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1. Constitution et principes de fonctionnement des machines à courant continu
Le sens du courant dans une bobine de l’enroulement auxiliaire doit être tel que dans l’entrefer sous le pôle
auxiliaire son flux s’oppose à celui des spires de l’enroulement induit dans le pas polaire qui contient ce pôle.
La figure 1.9 montre une section transversale d’une machine à courant continu tétrapolaire de grande puissance,
fonctionnant en moteur, avec les sens des courants dans ses différents enroulements. Dans le fonctionnement en
dynamo, elle est entraînée en sens inverse et les sens des courants dans les enroulements de l’induit s’inversent.
Figure 1.9
B0
2 δ′ + H Fe ⋅ L m ,Fe = 2 θ e Figure 1.10
µ0
Jules TSOCHOUNIE 5
1. Constitution et principes de fonctionnement des machines à courant continu
La ddp magnétique totale dans les parties ferromagnétiques étant inconnue, on peut la prendre en compte par un
entrefer fictif de largeur δ′′ légèrement plus grande que la valeur théorique δ′ = k c ⋅ δ où δ est la largeur
géométrique de l’enterfer, et le facteur de Carter k c tient compte de l’encochage. La loi d’Ampère devient alors :
B0 VFe ⋅ L m ,Fe B
2 ⋅ δ′ + µ 0 := 2 0 ⋅ δ ′′(VFe ) = 2 θ e
µ0 2 B 0 µ0
δ ′′(VFe )
θ e := ⋅ Φ e := R m (VFe ) ⋅ Φ e
µ 0 ⋅ Sp
e B1 = − B 0 ⋅ L ⋅ v
e B2 = − B 0 ⋅ L ⋅ v
Figure 1.12
1. :
La f.é.m induite dans la spire est :
e sp = −(e B1 + e B2 ) = 2B 0 ⋅ L ⋅ v = 2B 0 ⋅ L ⋅ πDn
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1. Constitution et principes de fonctionnement des machines à courant continu
Le flux inducteur sous un pôle principal est exprimé à l’aide de B 0 et de la surface du pôle S p , par :
Φ = B0 ⋅ Sp
La largeur de l’épanouïssement polaire est une fraction α du pas polaire τp come l’illustre la figure 1.14, et la pièce
polaire ayant la longueur L, l’expression de la surface de l’épanouissement polaire est :
πD
S p = b p ⋅ L = ατ p ⋅ L = α L
2p
αB0 LπD
Φ=
2p
Za 2p
E= ⋅ 2 ⋅ 2pΦn = Za Φn
4a 2a
2p Figure 1.14 :
où k1 = Za est une constante de construction de la machine. Le flux Φ est
2a
fonction de l’intensité d’excitation I e , et la relation Φ (I e ) est une image de la courbe de magnétisation B(H) du
circuit magnétique de la machine. En fonctionnement, la machine à courant continu est donc un dipôle actif.
Ia
FB = ⋅ L ⋅ B0
2a
La force de Laplace qui s’exerce sur le brin conducteur « sortie » placé sous
le pôle sud est − FB ; la spire est donc soumise à un couple de moment :
Ia Figure 1.15 :
Tsp = FB ⋅ D = ⋅ L ⋅ B0 ⋅ D
2a
αZa
Le nombre total de spires actives étant , le moment du couple électromagnétique développé par l’induit est :
2
αZ a I a Za
Tem = ⋅ L ⋅ B0 ⋅ D = ⋅ αB 0 LD ⋅ I a
2 2a 4a
Za 2pΦ kΦ
Tem = ⋅ ⋅ Ia = 1 ⋅ I a
4a π 2π
Ce couple électrique utile est moteur dans un moteur, et résistant dans une dynamo.
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1. Constitution et principes de fonctionnement des machines à courant continu
− l’excitation parallèle ou shunt (désignation normalisée de l’enroulement de champ E) qui est assurée par la
même source de tension qui alimente l’induit. Pour ce faire, l’enroulement de champ est connecté en parallèle
aux bornes du circuit d’induit, comme le montre la figure 1.18b ;
− l’excitation série (désignation normalisée de l’enroulement de champ D) qui est assurée par la même source de
tension qui alimente l’induit, mais où l’enroulement de champ est connecté en série avec le circuit d’induit,
comme le montra la figure 1.18c ;
− l’excitation composée qui est utilisée dans les machines à excitation shunt. A cette dernière, on ajoute une
excitation série connectée comme le montre la figure 1.18d : on dit que l’excitation shunt est « compoundée ».
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1. Constitution et principes de fonctionnement des machines à courant continu
Figure 1.18 :
− Pour un fonctionnement en dynamo, par p U = E − R a ⋅ I a dans la convention des sens générateurs (CSG) ; elle
permet de déterminer la tension fournie U lorsque la dynamo est entraînée à la vitesse constante n. n
− Pour un fonctionnement en moteur, par U = E ′ + R a ⋅ I a dans la convention des sens récepteurs (CSR) ; elle
permet de déterminer la vitesse de rotation n lorsque l’induit du moteur est alimenté sous la tension U .
N.B. : Une machine 2p polaire comporte 2p balais posés sur le collecteur, soit p balais reliés entre eux et à la borne
Ia
positive (+), et p balais reliés entre eux et à la borne négative (−)
( ; l’intensité qui traverse un balai est alors .
p
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1. Constitution et principes de fonctionnement des machines à courant continu
Pa = U a ⋅ I a = E ′ ⋅ I a + R a ⋅ I a2
Figure 1.20 :
La puissance utile Pméc fournie par le moteur permet de déterminer le moment du couple utile comme suit :
Ce moment mécanique diffère du moment du couple électromagnétique par le couple de pertes de moment :
PFe + Pm
Tp =
Ω
Pa = Pél + PCu,e
Pa = U a ⋅ I a = E ⋅ I a − R a ⋅ I a2
Figure 1.21 :
La prise en compte des pertes des inducteurs PCu,e dépendant du
Jules TSOCHOUNIE 10
1. Constitution et principes de fonctionnement des machines à courant continu
mode d’excitation, avec PCu,a = R a I a2 , la puissance électrique fournie par la dynamo est :
( ) (
Pél = E ⋅ Ia − PCu,a + PCu,e = Pem − PCu,a + PCu,e )
c) Inventaire des pertes dans une machine à courant continu
Rθ 235 + θ
=
R 20 235 + 20 °C
Pertes fer :
Les pertes fer comprennent les pertes par hystérésis PH et les pertes par courants de Foucault PF . La masse de fer
du rotor est aimantée par influence provenant des pôles au stator ; il y a donc création des plages d’aimantation sud
et nord en regard des pôles principaux. Lorsque le rotor tourne, cette aimantation est renversée et les plages
d’aimantation inversent leur nom. Sur le plan corpusculaire, cette inversion se traduit par un changement
d’orientation des dipôles magnétiques élémentaires, ce qui s’accompagne de frottements et par conséquent d’un
échauffement du fer. Le courant circulant dans les sections ou dans les brins conducteurs de l’enroulement d’induit
est alternatif de fréquence f = p ⋅ n , bien que le courant traversant les balais et aux bones de la machine soit
unidirectionnel : on dit que le collecteur fonctionne comme un convertisseur de fréquence ou comme un redresseur.
Pour un moteur tournant à la vitesse de rotation n, les pertes par hystérésis sont données par :
PH = k H ⋅ n ⋅ B 2
La rotation du rotor provoque une variation du flux et par conséquent la naissance de courants de Foucault dans les
masses métalliques du rotor et l’épanouissement des pôles au stator. Ces courants de Foucault sont responsables de
l’échauffement du fer. Les pertes dues aux courants de Foucault sont données par :
PF = k F ⋅ n 2 ⋅ B 2
Avec E = k 1φ n et Φ = B 0 ⋅ S p , les pertes fer pour une machine non saturée sont données par :
a
( )
PFe = k H ⋅ n + k F ⋅ n 2 B 02 ≈ H + b F E 2 ≈ k Fe ⋅ E 2
n
Pertes mécaniques :
Elles sont de deux types : les pertes par frottement dues au contact des balais avec le collecteur sont sensiblement
proportionnelles à la vitesse de rotation, et les pertes par ventilation provoquées par le mouvement de l’air et par
l’entraînement d’une turbine sont proportionnelles au carré de la vitesse. Elles sont données par la relation :
Pm = b s ⋅ n + b v ⋅ n 2
L’ensemble des pertes fer et des pertes mécaniques constituent les « pertes collectives » :
p c = PFe + Pm ≈ k Fe ⋅ E 2 + b s ⋅ n + b v ⋅ n 2
Dans un essai à vide où la machine fonctionne en moteur, alimentée sous tension variable et tournant à une vitesse
de rotation constante, les pertes collectives peuvent être séparées en pertes fer et pertes mécaniques. A vide, le
(
moteur n’entraînant aucun mécanisme, ne fournit pas de couple utile Tu = 0 = Tem,0 − Tp,0 . Mais à partir de )
k 1Φ 2π
l’expression du moment électromagnétique à vide Tem ,0 = ⋅ I a 0 = Tp ,0 , on tire l’intensité I a 0 = ⋅ Tp,0 appelée
2π k 1Φ
Jules TSOCHOUNIE 11
1. Constitution et principes de fonctionnement des machines à courant continu
par l’induit, ce qui signifie que si les pertes collectives du moteur ne sont pas négligées, à vide son induit absorbe
une intensité Ia 0 non négligeable. La puissance électrique alors absorbée par l’induit couvre les pertes Joule de
l’induit et les pertes collectives (Pa ,0 = PCu,a 0 + p c,0 ) . Les pertes mécaniques
sont indépendantes de la tension, et à des vitesses élevées les pertes fer sont
quasiment indépendantes de la vitesse et proportionnelles au carré de la
f.é.m induite E . Par conséquent, la caractéristique prélevée p c,0 E 2 ( ) à
vitesse élevée constante est quasiment une droite comme le montre la figure
1.22. Si cette droite est extrapolée à E = 0 , on obtient les pertes mécaniques
Pm (n ) = p c,0 (E = 0 ) à la vitesse de rotation n.
N.B. : Dans l’inventaire des pertes, étant donné que la chute de tension en
charge aux contacts balai-collecteur a été négligée, on a négligé par
conséquent les pertes balais qui s’élèvent à Pb = 2 V ⋅ I a , car en parcourant
l’induit, on traverse deux contacts balai-collecteur. Figure 1.22 :
Pu
η=
Pab
L’une des deux puissances est électrique et l’autre mécanique, suivant le mode de fonctionnement des machines. Les
puissances électriques étant facilement mesurables, nous pouvonsvoulons privilégier, et on a :
Il existe deux méthodes pour la détermination du rendement d’une machine électrique par mesures :
− La méthode directe :
Elle consiste à mesurer la puissance utile et la puissance absorbée. La puissance utile (mécanique) s’obtient soit
directement avec une génératrice-balance, soit indirectement avec une machine tarée. Une machine tarée est une
machine calibrée dont on dispose de la courbe du rendement en fonction de la puissance électrique η = f (Pél ) .
L’avantage de la méthode directe est qu’elle donne des rendements vrais. Ses inconvénients sont : l’incertitude
élevée sur le rendement (4 %) car l’erreur accompagnant les mesures intervient dans la puissance globale. Une
machine tarée ou une génératrice-balance est nécessaire, un rhéostat de charge et une source d’alimentation tous
aussi puissants que la machine dont on veut déterminer le rendement sont nécessaires.
− La méthode indirecte :
Elle consiste à mesurer la puissance électrique et les différentes pertes : c’est la méthode dite « des pertes séparées ».
Les avantages de cette méthode sont : elle est plus précise, car l’erreur accompagnant les mesures n’intervient que
sur les pertes qui représentent 10 % de la puissance globale ; les essais se font à vide. Ses inconvénients sont : les
rendements sont approchés car la méthode ne tient pas compte des « pertes supplémentaires ». Des comparaisons
entre les mesures directes et les mesures indirectes pour la détermination du rendement font ressortir, qu’il y a des
pertes supplémentaires qui ne sont pas prises en compte avec les définitions ci-dessus. Elles peuvent survenir dans le
circuit magnétique, dans d’autres parties métalliques de la machine, dans les fils conducteurs des bobinages, et dans
les balais lors des commutations. Si on ne peut les déterminer avec exactitude, les associations corporatives des
ingénieurs recommandent de calculer avec les valeurs indicatives suivantes :
- Psupp = 1% Pél pour les machines non compensées ;
- Psupp = 0,5 % Pél pour les machines compensées.
Jules TSOCHOUNIE 12
Exercices sur les généralités et les principes de fonctionnement des machines à courant continu
EXERCICE 1-1
L’enroulement induit imbriqué d’une machine à courant continu possédant 8 pôles absorbe une intensité de 100 A .
Déterminer l’intensité traversant un contact balai-collecteur,
balai et celle dans un brin conducteur de cet enroulement.
EXERCICE 1-2
Une machine-dérivation à courant continu reçoit une
excitation série à flux additif pour compenser la réaction
magnétique de l’induit en charge. En charge nominale
(I a = I aN ) , alimenté sous tension constante,
const la f.m.m de
champ totale θ tot = θ N se répartit comme suit : shunt
θ E = 0,6 θ N , compound θ D = 0,4 θ N . La charge de la
machine est diminuée et l’intensité appelée
app par son induit
prend la nouvelle valeur I a ; Exprimer
xprimer en fonction de θ N
la f.m.m de champ θ tot et déduire en fonction de Φ N le
flux nécessaire Φ pour :
a) I a = 0,5 ⋅ I N
b) Ia = 0,75 ⋅ I N
EXERCICE 1-3
L’enroulement induit imbriqué d’une machine à courant continu bipolaire comporte 800 brins conducteurs ; le flux
magnétique sous un pôle inducteur est de 0,022 Wb . Quelle doit être la fréquence de rotation pour une force
électromotrice induite de 440 V ?
EXERCICE 1-4
La force électromotrice induite dans
ans l’induit d’une
d’une machine à courant continu qui possède 8 pôles est de 850 V
lorsque sa fréquence de rotation est de 400 tr / min . Calculer :
1) le nombre de brins conducteurs de l’enroulement induit, induit si l’amplitude du flux magnétique inducteur sous un
pôle est de 0,12 Wb .
2) la nouvelle valeur du flux magnétique sous un pôle inducteur nécessaire pour que la même force électromotrice
soit induite, mais avec une fréquence de rotation de 500 tr / min .
EXERCICE 1-5
Une machine à courant continu à 12 pôles possède un enroulement induit comportant 4 voies d’enroulement et 576
brins conducteurs. Le flux magnétique sous
so un pôle inducteur est Φ = 0,03 Wb . Lorsqu’elle elle est alimenté sous 600 V ,
son induit absorbe une intensité de 90 A et elle tourne à la vitesse de rotation n = 660 tr / min .
EXERCICE 1-6
L’enroulement induit imbriqué d’une machine à courant continu bipolaire comporte 740 brins conducteurs de
résistance rb = 1mΩ chacun. Quelle
uelle est la résistance de cet enroulement ?
EXERCICE 1-7
L’enroulement induit imbriqué d’une machine à courant continu bipolaire comporte 560 brins conducteurs dont la
longueur moyenne est de 0,7 m (y compris la partie inactive). La force électromotrice induite dans la machine est de
250 V lorsque la fréquence de rotation est n = 1800 tr / min . Calculer :
1) le flux magnétique sous un pôle inducteur.
inducteur
Jules TSOCHOUNIE 13
Exercices sur les généralités et les principes de fonctionnement des machines à courant continu
2) ( )
la résistance de l’enroulement induit qui est fait de fil de cuivre ρCu = 2 ⋅ 10 −8 Ωm de section 5 mm 2 .
2
3) l’intensité d’induit admissible, si on admet une densité de courant de 3,5 A / mm dans les brins conducteurs.
EXERCICE 1-8
Une machine à courant continu parfaitement compensée, fonctionnant en moteur à excitation shunt absorbe une
intensité I = 100 A lorsqu’elle est soumise à une tension U = 220 V .
La résistance de l’enroulement induit est de 0,08Ω , celle de l’enroulement auxiliaire de 0,07 Ω , et celle du circuit
inducteur de 44 Ω . Le circuit inducteur comporte un rhéostat de champ.
EXERCICE 1-9
L’induit d’une machine à courant continu bipolaire absorbe un courant d’intensité 40 A sous une tension de 240 V
et tourne à 1200 tr/min. L’enroulement induit est imbriqué et comporte 720 brins conducteurs. La résistance des
induits est R a = 0,6 Ω . Calculer :
1) la f.é.m. induite.
2) le flux magnétique sous un pôle inducteur.
3) la puissance électromagnétique et déduire le moment du couple électromagnétique.
EXERCICE 1-10
Lorsque l’induit d’une machine à courant continu fonctionnant en moteur à excitation séparée absorbe une intensité
I = 150 A sous une tension U = 220 V , son rendement est η = 92 % . Son circuit d’excitation comporte un rhéostat.
Alimenté sous une tension U e = 110 V , ce circuit d’excitation absorbe alors une intensité i = 2,5A .
Déterminer :
1) la résistance du rhéostat de champ.
2) la puissance totale absorbée par le moteur.
3) les pertes Joule de l’induit et de l’inducteur, et les pertes collectives du moteur.
EXERCICE 1-11
Un moteur à excitation shunt possède les caractéristiques suivantes :
U N = 210 V ; I N = 23,3 A ; PN = 4,2 kW ; n N = 2000 tr / min .
La résistance d’induit mesurée à froid à 20 °C est R a = 0,69Ω . La température de régime de ce moteur est θ = 80 °C .
On se propose de séparer les pertes collectives du moteur. Pour ce faire, on procède à un essai à vide à la fréquence
de rotation n N maintenue constante grâce à l’action sur l’intensité d’excitation i = i N , à tension d’alimentation U v
variable. On relève l’intensité absorbée par l’induit Iav dans le tableau suivant :
Jules TSOCHOUNIE 14
Exercices sur les généralités et les principes de fonctionnement des machines à courant continu
EXERCICE 1-12
Une machine à courant continu fonctionnant en génératrice à excitation shunt fournit sous une tension U = 440 V
une puissance P = 44 kW . Les résistances de ses enroulements sont :
- enroulement induit 0,09Ω ;
- enroulement auxiliaire 0,06 Ω ;
- enroulement inducteur 146,7 Ω .
Des mesures effectuées sur la génératrice ont fourni les pertes suivantes : PFe = 500 W et Pm = 400 W .
Déterminer :
1) l’intensité débitée par l’induit de la génératrice.
2) le rendement de la génératrice.
EXERCICE 1-13
l’induit d’une machine à courant continu bipolaire fonctionnant en moteur à excitation indépendante absorbe une
intensité de 25 A sous 115V et tourne à 750 tr/min . La résistance des induits est de 0,6Ω . Les pertes Joule dans son
inducteur sont Pje = 125W et les pertes collectives sont pc = 240 W .
EXERCICE 1-14
Sur la plaque signalétique d’un moteur à courant continu bipolaire à excitation indépendante, on lit les indications
suivantes : 230 V ; 32 A ; 6,5 kW ; 600 tr / min ; Exc : 115 V ; 1,22 A
La résistance des induits est R a = 0,4Ω . Calculer :
1) le rendement nominal du moteur.
2) les pertes Joule nominales dans l’induit et les pertes collectives nominales.
3) le moment du couple moteur nominal.
EXERCICE 1-15
Une génératrice à courant continu à excitation séparée entraînée à une vitesse constante fournit aux bornes de son
induit en circuit ouvert une tension constante U v = 240 V lorsque son courant d’excitation est i = 4 A . Ses pertes
collectives sont pc = 450 W . Les résistances de ses circuits sont : circuit d’induit 0,08Ω ; circuit inducteur 30 Ω .
Pour une intensité débitée de 80 A , calculer :
1) la tension fournie U.
2) la puissance utile.
3) les pertes Joule de l’induit et les pertes Joule de l’inducteur.
4) le rendement.
EXERCICE 1-16
Un moteur à excitation shunt fonctionne sous une tension de 230 V . Sa fréquence de rotation nominale est
2100 tr / min . Ses résistances sont : circuit d’induit 0,24Ω ; circuit inducteur 184 Ω .
Un essai à vide, en excitation indépendante et à la fréquence de rotation nominale a fourni : U v = 225 V et I v = 1,8 A .
Les pertes collectives sont supposées indépendantes de la charge.
Pour chacune des intensités suivantes aux bornes du moteur : I = 10A , 20 A , 30 A , calculer :
1) la fréquence de rotation du moteur.
2) le rendement du moteur.
Jules TSOCHOUNIE 15
2. Fonctionnement des machines à courant continu
Les machines à courant continu sont des machines réversibles ; elles peuvent fonctionner indifféremment en
moteurs (récepteurs), ou en dynamos (générateurs). Bien qu’il existe des domaines d’activités où la consommation
d’énergie électrique en courant continu est importante (industrie chimique, commande des moteurs à vitesse
variable), la dynamo est peu utilisée de nos jours, car le courant continu est produit à partir du courant alternatif à
l’aide des redresseurs. En revanche, le fonctionnement en moteur est de plus en plus utilisé grâce au développement
des commandes électroniques de puissance.
Quand le rotor d’une machine à courant continu est entraîné en rotation (sens de rotation imposé) dans le champ
magnétique du stator, une tension peut être mesurée aux bornes de son induit, en raison de la f.é.m E v qui y est
induite à vide dans l’induit : on réalise la conversion de l’énergie mécanique en énergie électrique.
Si l’on connecte un récepteur aux bornes de l’induit, la f.é.m induite E entraîne un courant Ia qui traverse l’induit et
le récepteur. La f.m.m due au courant d’induit excite un flux Φ a (I a ) qui s’oppose au flux inducteur qui lui a donné
naissance (loi de Lenz) : c’est le flux de la RMI. Le flux résultant dans l’entrefer est réduit par rapport au flux
inducteur. La tension U aux bornes de la génératrice, la f.é.m à vide E v et la f.é.m en charge E sont liées par les
relations suivantes :
U = E − R a Ia
E = E v − k 1 ⋅ ∆Φ (I a ) ⋅ n = E v − ε(I a )
où la quantité ε(Ia ) est la chute de tension due à la Réaction Magnétique de l’Induit (RMI). Expérimentalement, on
constate que la tension en charge U est légèrement inférieure à la tension à vide U v = E v − R a I av .
En charge, la baisse de la f.é.m induite est due à la Réaction Magnétique de l’Induit. A vide, ε(Ia ) est nulle, en
charge elle n’est négligeable que si la machine est compensée. L’étude de la RMI fait l’objet du chapitre suivant.
Dans la suite de ce chapitre, soit nous négligeons la chute de tension due à la RMI en charge (ε(I a ) ≈ 0) , soit nous
supposons la machine parfaitement compensée : dans les deux cas, on a en charge commet à vide E = E v .
Le schéma électrique équivalent de la génératrice à excitation séparée est donné par la figure 2.1.
Jules TSOCHOUNIE 16
2. Fonctionnement des machines à courant continu
Ev = Uv = kE ⋅ n
U v = E v = k1φ n .
U v = E v = k*E ⋅ φ(i )
Figure 2.3 :
La représentation graphique de cette relation est appelée
« caractéristique interne » ou « caractéristique à vide ». Elle se déduit de la courbe de magnétisation du circuit
magnétique comportant un entrefer. La courbe de la figure 2.3 montre la caractéristique à vide d’une génératrice à
courant continu à excitation indépendante entraînée à une vitesse constante.
Au facteur k *E près, la caractéristique à vide est la courbe de magnétisation φ(i ) du circuit magnétique de la
génératrice. Pour de faibles intensités de champ, le circuit ferromagnétique de la génératrice n’est pas saturé et la
caractéristique est sensiblement rectiligne ; ensuite la courbe s’incurve de plus en plus. Pour un même accroissement
de l’intensité de champ i, l’accroissement de E v est de plus en plus faible :
c’est la manifestation de la saturation.
Pour une intensité de champ i = 0 , la f.é.m n’est pas tout à fait nulle :
E v (i = 0) ≠ 0 : les pôles inducteurs de la génératrice ont conservé une
aimantation rémanente, et un faible flux traverse encore l’induit.
N.B. : A cause de l’hystérésis, le relevé de la caractéristique à vide des machines à circuit ferromagnétique doit se
faire à des valeurs de l’intensité de champ i strictement croissantes.
Jules TSOCHOUNIE 17
2. Fonctionnement des machines à courant continu
U = E v − R a ⋅Ia
h (I ) = R a ⋅ I a
Figure 2.5 :
La chute de tension due à la RMI n’étant pas prise en compte, la
courbe de la chute totale de la tension d’induit et la caractéristique externe de la génératrice en charge sont des
droites, comme les montre la figure 2.5.
Le fonctionnement en génératrices des moteurs à courant continu à excitation indépendante a des applications
intéressantes dans le domaine du freinage électrique :
− Lors du freinage de ralentissement ou d’arrêt du moteur à courant continu, l’inducteur reste alimenté par le
réseau, mais le rotor continuant de tourner grâce à son inertie et à celle du mécanisme entraîné, l’induit est
déconnecté de l’alimentation et est fermé sur un rhéostat.
− Lors du freinage de limitation de vitesse d’un engin de levage ou d’un véhicule sur une pente, la rotation est
entretenue par l’action de la pesanteur de la charge ou du véhicule ; l’inducteur reste alimenté et si l’induit est
coupé de l’alimentation et fermé sur un rhéostat, le moteur fonctionne alors en génératrice. Si par contre l’induit
reste alimenté, mais le moteur est entraîné par la charge mécanique à une vitesse de rotation supérieure à sa
vitesse à vide, la f.é.m induite devient supérieure à la tension d’alimentation ; l’énergie est restituée au réseau, et
on parle alors de freinage avec récupération d’énergie.
Jules TSOCHOUNIE 18
2. Fonctionnement des machines à courant continu
La machine est à excitation parallèle ou dérivée (on dit le plus souvent shunt)
lorsque le circuit inducteur est branché aux bornes de l’induit, comme le montre le
circuit de la figure 2.7. Son intensité d’excitation nominale est faible et ne
représente que quelques pour cent de l’intensité d’induit.
Jules TSOCHOUNIE 19
2. Fonctionnement des machines à courant continu
Pour modifier les caractéristiques d’une génératrice, on peut mettre sur les pôles inducteurs plusieurs enroulements
alimentés différemment (excitation séparée, shunt, série), dont les f.m.m s’ajoutent (flux additifs) ou se soustraient
(flux soustractifs). Il y a eu de très nombreuses combinaisons dont nous n’évoquons qu’une seule ici, qui est
l’excitation compound en longue dérivation, donnée par la figure 2.10a.
Figure 2.10 :
Pour que les caractéristiques naturelles en charge de la génératrice à excitation shunt soient moins tombantes comme
le montre la figure 2.10b, on peut ajouter sur les pôles inducteurs quelques spires de gros fil en série avec l’induit.
A vide, la génératrice compound s’amorce comme une génératrice shunt, grâce au magnétisme rémanent. En charge,
la f.m.m de l’enroulement série θ D = N D ⋅ I a s’ajoute à celle de l’enroulement shunt θ E = N E ⋅ i , où N D et N E sont
les nombres de spires de l’enroulement série et de l’enroulement shunt respectivement. La f.m.m totale
θ tot = θ E + θ D = N E ⋅ i + N D ⋅ I a équivaut au passage d’un courant d’intensité équivalente i éq dans l’enroulement
ND ND
shunt, tel que θ tot = N E ⋅ i eq , d’où on tire i eq = i + I a , où := α est désigné par « rapport d’équivalence ».
NE NE
Plus ce rapport est élevé, moins les caractéristiques externes sont tombantes, comme le montre la figure 2.10b.
On peut alimenter l’induit sous tension constante et faire varier la vitesse par action sur le flux inducteur. Mais
l’accroissement de la vitesse se ferait alors au détriment du couple que le moteur développe et surtout, il n’est pas
possible de le faire fonctionner en régime permanent à de très basses vitesses.
Grâce aux progrès de l’électronique de puissance, l’induit des moteurs à courant continu est le plus souvent alimenté
par une source de tension variable appelée « variateur électronique ». On fait varier la vitesse n par action sur la
tension d’alimentation. La tension et le courant fournis par un variateur électronique étant en général ondulés, on les
note u a et i a , et la relation tension-courant aux bornes de l’induit du moteur est :
dia
u a (t ) = k1 Φ n + R a ia (t ) + La
dt
Mais les deux types de fonctionnement (par action sur le flux et par action sur la tension d’alimentation de l’induit)
sont complémentaires. Pour augmenter la vitesse n quand la tension U fournie par le variateur est à son maximum,
on agit sur le courant d’excitation, c’est-à-dire sur le flux inducteur.
Lors de l’étude d’un moteur à courant continu alimenté sous tension U constante, on calcule ou on relève les
caractéristiques suivantes qui donnent en fonction de la puissance utile :
− l’intensité du courant absorbé : I = f (Pu ) ;
Jules TSOCHOUNIE 20
2. Fonctionnement des machines à courant continu
A cause des relations utilisées, il est plus commode de représenter les courbes de n = f (I ) , Tu = f (I ) , Pu = f (I ) et
η = f (I ) . Mais en ce qui concerne l’utilisation des moteurs, ce sont les caractéristiques mécaniques n = f (Tu ) ou bien
Tu = f (n ) qui sont les plus importantes, car elles donnent le point de fonctionnement.
La caractéristique n = f (Tu ) à tension donnée est le lieu des points de fonctionnement possibles pour cette valeur de
U. C’est la charge entraînée par le moteur qui détermine la valeur de n et de Tu . On trace la caractéristique
mécanique n = f (Tu ) du moteur, et la courbe du moment du couple résistant Tr = f (n ) de la charge qu’il entraîne.
Au démarrage (n = 0 ) , pour que le moteur puisse mettre en vitesse l’entraînement, il faut que le moment du couple
moteur soit supérieur à celui du couple résistant : Tu (0) > Tr (0 ) . L’équation mécanique de l’entraînement en régime
dynamique (phases de démarrage ou de freinage) est donnée par :
dΩ
Tu (n ) − Tr (n ) = J
dt
où J est le moment d’inertie de l’ensemble des parties tournantes du moteur et de la charge par rapport à l’axe de
rotation du moteur, et Ω = 2πn est la vitesse angulaire de l’arbre du moteur.
Tant que Tu (n ) − Tr (n ) > 0 , l’entraînement peut démarrer, la vitesse croît et se stabilise quand Tu (n ) − Tr (n ) = 0 et le
point de fonctionnement est atteint. Ce dernier est donné graphiquement par l’intersection des caractéristiques
mécaniques du moteur et de la charge entraînée.
Par valeurs nominales des caractéristiques d’une machine à courant continu, on entend les valeurs de la puissance
PN , du couple TN , de la tension U N , du courant aux bornes I N , du flux Φ N et de la vitesse n N , pour lesquelles ce
moteur est conçu. Elles sont données en partie sur la plaque signalétique. Pour un moteur, la puissance et le moment
du couple nominaux sont les valeurs disponibles en bout d’arbre à charge nominale ; aux bornes du moteur on a
alors la tension nominale et l’intensité du courant nominal, et l’intensité d’excitation est également nominale.
Les caractéristiques du moteur à courant continu dépendent, comme celles de la génératrice, du mode d’excitation.
Si l’induit est alimenté sous une tension U constante, il n’y a pas lieu de séparer l’étude de l’excitation indépendante
de celle de l’excitation shunt, l’inducteur étant dans les deux cas alimenté par une tension indépendante du courant
absorbé par l’induit. Il est alors logique d’utiliser la même source pour alimenter l’induit et l’inducteur.
a) Fonctionnement à vide
Le couple utile d’un moteur fonctionnant à vide est nul ; la tension aux bornes de l’induit est :
U N = E′ + R a I a0
La vitesse à vide sous tension nominale et à excitation nominale est conformément à l’équation E = k 1Φ n :
Jules TSOCHOUNIE 21
2. Fonctionnement des machines à courant continu
U N − R a I a0 UN
n 0N = ≈
k 1Φ N k 1Φ N
k 1φ
Tem = Ia
2π
k 1φ
Tem = Ia
2π
U − E ′ U − k 1 φn
Ia = =
Ra Ra
on obtient la fonction :
La courbe repésentant n = f (Tem ) la vitesse de rotation en fonction du moment est désignée par « caractéristique
mécanique de couple ». La figure 2.14 montre une caractéristique mécanique du moteur à excitation séparée.
Jules TSOCHOUNIE 22
2. Fonctionnement des machines à courant continu
La fonction Tem (n ) est représentée graphiquement par une droite de pente négative −
(k 1φ)2 et d’ordonnée à
2πR a
k 1φU
l’origine (
. La droite est très abrupte en raison de la faible résistance du circuit d’induit R a . A vide Tem = 0 )
2πR a
, le moteur tourne à la vitesse n 0 , et en charge la vitesse de rotation baisse, mais cette baisse est faible.
La figure 2.14 n’est qu’une portion de la fonction affine Tem (n ) . Si la droite est prolongée, alors elle coupe l’axe des
k1φU
couples à Tem (0) = : c’est le moment de démarrage Td qui est très élevé.
2πR a
A flux constant, cela signifie que l’intensité d’induit appelée au démarrage est très élevée ; il y a donc risque de
destruction thermique de l’induit du moteur.
U
I dd =
Ra
n’est limité que par la résistance du circuit d’induit qui est pourtant faible. L’induit qui ne tourne pas se comporte
comme une résistance pure ; l’intensité appelée peut atteindre plusieurs dizaines de fois l’intensité nominale, ce qui
est thermiquement inadmissible. Il faut impérativement limiter le courant de démarrage à une valeur comprise entre
1,5 I N et 2,0 I N . Pour cela, un rhéostat de démarrage est utilisé ; sa résistance R h permet de limiter l’appel de
courant au démarrage à une valeur admissible :
U
Id = ≤ 2IN
Ra + Rh
Le rhéostat de démarrage comporte toujours plusieurs sections (avec des plots) et la valeur Rh correspond à sa
résistance totale. La mise en vitesse du moteur se fait par élimination successive des sections du rhéostat. Au fur et à
mesure que la vitesse croît, la f.c.é.m croît et limite le courant d’induit. En fin de démarrage, le rhéostat de
démarrage est totalement éliminé.
Le comportement couple-vitesse du moteur va être analysé dans le cas où une seule des trois grandeurs physiques
d’influence Φ , U ou R a est variée, pendant que les deux autres restent constantes. L’effet de la variation sera
observé sur la vitesse à vide n 0 et sur le moment de démarrage Td .
Seule une réduction du flux est à envisager, car le flux nominal φ N se trouve dans la zone de saturation. Elle est
réalisée pratiquement grâce à un rhéostat de champ rh . La caractéristique mécanique devient :
Jules TSOCHOUNIE 23
2. Fonctionnement des machines à courant continu
Tem (n ) = b ⋅ φ − a ⋅ (φ )2 n
c
Le moment de démarrage Td = b ⋅ φ diminue, et la vitesse à vide n 0 = est
φ
supérieure à n 0 N . La figure 2.15 montre la caractéristique mécanique du moteur
à flux réduit.
()
Tem n = a ⋅ U − b ⋅ n
a b
Tem (n ) = − ⋅n
Ra Ra
a a
Le moment de démarrage Td = diminue, la vitesse à vide n 0 =
Ra b
indépendante de R a est fixe. La figure 2.18 montre la caractéristique
mécanique du moteur avec résistance d’induit acccrue par insertion d’un
rhéostat.
Jules TSOCHOUNIE 24
2. Fonctionnement des machines à courant continu
• Freinage rhéostatique
Il consiste, alors que l’induit tourne, à le séparer de son alimentation pour le
fermer sur une résistance désignée encore par « rhéostat de freinage »,
l’inducteur restant alimenté.
(k 1 ⋅ Φ )2 Figure 2.20 :
Tem (n ) = − ⋅n
2π (R a + Rh fr )
La figure 2.20 montre la caractéristique mécanique en freinage rhéostatique. Les couples de freinage n’existent que
tant que le moteur tourne. Du fait que l’induit de la machine à courant continu toujours excitée tourne encore et par
conséquent que les brins conducteurs de son enroulement induit séparé du réseau et fermé sur une résistance coupent
le flux inducteur, elle est passée au fonctionnement en générateur et agit comme frein ; elle transmet à la résistance,
sous forme d’énergie électrique, l’énergie mécanique qu’elle reçoit.
−U − k 1 ⋅ Φ ⋅ n
I=
Ra
qui est très élevé, car n’étant limité que par la faible résistance de l’induit. Pour le limiter, un rhéostat de freinage est
indispensable, et on a :
U + k1 ⋅ Φ ⋅ n
I fr = ≤ 2⋅ IN
R a + Rh fr
Tem (n ) =
k1 ⋅ Φ (− U − k1 ⋅ Φ ⋅ n )
=
− k1 ⋅ Φ ⋅ U
−
(k1 ⋅ Φ )2 ⋅ n
2π (R a + Rh fr ) 2π (R a + Rh fr ) 2π (R a + Rh fr )
Figure 2.21 :
La figure 2.21 montre la caractéristique mécanique de freinage par contre-
courant.
−U
La vitesse à vide n 0,fr = = − n 0 est négative ; lorsque la vitesse s’annule, le moteur recommence à tourner dans
k1 ⋅ Φ
le sens inverse : le freinage rhéostatique ne permet pas un freinage jusqu’à l’arrêt complet ou freinage d’arrêt du
moteur.
Jules TSOCHOUNIE 25
2. Fonctionnement des machines à courant continu
Les propriétés du fonctionnement du moteur à excitation shunt sont également celles du moteur à excitation séparé,
car peu importe quelle source alimente l’inducteur, tant que l’intensité de champ reste constante. Pour l’étude des
caractéristiques de fonctionnement du moteur shunt, on utilise les notions de base étudiées au 2.2.1.
En effet, la f.m.m créée dans les pôles principaux en excitation shunt ou séparée peut également, après un
dimensionnement approprié, être créée par le courant d’induit, par connexion série de l’enroulement induit et
l’enroulement de champ. Les deux enroulements sont traversés par le même courant, comme le montre la figure 2.26
pour un moteur série.
Le flux magnétique est créé par le courant d’induit qui est en général
d’intensité élevée, et par conséquent le flux n’est plus constant mais dépend
de la charge :
Φ = f (I )
Figure 2.26 :
Jules TSOCHOUNIE 26
2. Fonctionnement des machines à courant continu
L’excitation du moteur n’est pas constante, car le courant d’induit n’est pas constant : φ = φ(I ) = var iable . La
« caractéristique électromécanique de vitesse de rotation » est donnée par la relation :
U − (R a + R D ) I
n=
k 1 φ(I )
Lorsque l’intensité I croît, le numérateur diminue un peu, mais le dénominateur croît fortement car le flux est créé
par I ; la vitesse décroît alors fortement. Pour avoir l’allure théorique, supposons que le circuit magnétique n’est pas
saturé (aux faibles valeurs de I) et que le flux rémanent est négligé : on a la relation linéaire Φ (I ) = c ⋅ I , d’où :
U (R a + R D )
n= −
k⋅I k
a
qui est une fonction de la forme n (I ) = − b , où k = k1 ⋅ c . La figure 2.27 montre une
I
caractéristique électromécanique de vitesse du moteur ; c’est une hyperbole.
Si le flux rémanent n’est pas négligé, la vitesse décroît plus fortement. Et si le circuit
magnétique est saturé (aux fortes valeurs du flux), le flux φ croît moins vite que le
courant, donc n décroît moins fortement. Dans les deux cas, la caractéristique
électromécanique de vitesse a une allure hyperbolique.
Figure 2.27 :
• Caractéristique électromécanique de couple
Le moteur fonctionne en charge à intensité d’induit variable, donc à flux inducteur φ variable : I a = I = variable et
()
φ = φ I = variable
La courbe liant le moment électromagnétique Tem et l’intensité d’induit I, Tem = f (I) , est désignée par
« caractéristique électromécanique de couple ». Le moment électromagnétique est :
k 1φ(I )
Tem = I
2π
Lorsque I croît, Tem croît fortement, car le flux Φ(I) est créé par I. Pour avoir
l’allure théorique, supposons que le circuit magnétique n’est pas saturé (aux faibles
valeurs de I) et que le flux rémanent est négligé : on a la relation linéaire Φ(I) = c ⋅ I ,
d’où :
k 2
Tem = I
2π
Figure 2.28 :
2
qui est une fonction homographique de la forme Tem = a ⋅ I .
La figure 2.28 montre une caractéristique électromécanique de vitesse ; c’est une parabole. Si le flux rémanent n’est
pas négligé, il doit être ajouté au flux inducteur ; le moment du couple développé croît plus vite.
Jules TSOCHOUNIE 27
2. Fonctionnement des machines à courant continu
Si le circuit magnétique est saturé (aux fortes valeurs du flux), le flux φ croît moins vite que le courant, donc le
moment augmente moins. Dans les deux cas, la caractéristique électromécanique de vitesse a une allure parabolique.
k φ(I )
Tem = 1 I
2π
Pour obtenir l’allure théorique, on supposera le circuit magnétique non saturé et le flux magnétique rémanent
Tem
négligé : on a alors avec le flux inducteur Φ(I) = c ⋅ I , le moment électrique Tem = a ⋅ I2 d’où I = = k 2 ⋅ Tem .
a
Si on introduit cette expression de l’intensité dans celle de la vitesse de rotation ci-dessus, on obtient :
2
U R + RD U
n= − a ou Tem (n ) =
k1c k 2 Tem k1c k
3 n + k (R
2 a + R )
D
a′ 1
C’est une fonction de la forme n (Tem ) = − b′ ou Tem (n ) = . La
Tem (a ′ n + c′)2
figure 2.29 montre une caractéristique électromécanique de couple du moteur
à excitation série ; elle a une allure hyperbolique, est très tombante et donc
très stable. Le moteur série ralentit fortement quand on le charge au lieu de
Figure 2.29 :
″s’obstiner″ à tourner à la même vitesse comme les moteurs à excitations
séparée et shunt. De même, lorsque la charge diminue, la vitesse croît considérablement ; le moteur série ne doit
jamais fonctionner à vide, sinon il s’emballe.
U
I dd =
Ra + RD
n’est limité que par la résistance du circuit d’induit qui est pourtant faible. Il
faut impérativement le limiter à une valeur comprise entre 1,5 I N et 2,0 I N ,
grâce à l’insertion d’un rhéostat de résistance R h : Figure 2.30:
U
Id = ≤ 2 IN
Ra + RD + Rh
Jules TSOCHOUNIE 28
2. Fonctionnement des machines à courant continu
Le comportement couple-vitesse va
être analysé dans le cas où une
seule des trois grandeurs physiques
d’influence φ(I ) , U et R a est
variée, pendant que les deux autres
restent constantes. L’effet de la
variation sera observé sur le
moment Td .
2
U
Tem (n ) =
k 3n + k 4
2
k4
Tem (n ) =
k
3 n + k (R
2 a + R D + R )
h
• Freinage rhéostatique
En freinage rhéostatique, les couples de freinage ne naissent que si, avec le
maintien du sens de rotation et du champ inducteur, le courant d’induit inverse son
sens. Il ne suffit pas de séparer le moteur de l’alimentation et de le fermer sur un
rhéostat, car le courant sera opposé à celui qui circulait précédemment, aussi bien
dans l’induit que dans l’inducteur. Pour que le sens du courant dans l’inducteur
Figure 2.36 :
soit maintenu, il faut inverser la polarité de l’induit. La figure 2.36 montre la
caractéristique mécanique de freinage rhéostatique.
Jules TSOCHOUNIE 29
2. Fonctionnement des machines à courant continu
Le circuit du moteur compound est donné par la figure 2.38 pour la longue dérivation (U e = U ) et par la figure 2.39
pour la courte dérivation (U e = U a ) .
La caractéristique mécanique de ce
Figure 2.38 : Figure 2.39 :
moteur est une combinaison des
caractéristiques shunts et série. Elle est indépendante du courant d’induit dans un moteur à flux soustractif, car la
baisse de vitesse est compensée par une réduction du flux inducteur.
Quelle que soit l’importance de la f.m.m compound, le moteur possède une vitesse à vide n 0 ; il ne peut donc pas
s’emballer lorsque sa charge est supprimée.
Si l’excitation shunt est dominante, le couple de démarrage est élevé et la vitesse à vide est relativement faible. Si
l’excitation série est dominante, le couple de démarrage est faible et la vitesse à vide est relativement élevée.
Le réglage de la vitesse et les procédés de freinage électrique des moteurs à excitation compound se font comme
pour les moteurs à excitation shunt.
Jules TSOCHOUNIE 30
Exercices sur le fonctionnement
onctionnement des machines à courant continu
N.B. : Dans tous les exercices de ce chapitre, la réaction magnétique de l’induit sera supposée négligeable.
négligeabl
EXERCICE 2-1
Une machine à courant continu utilisée en génératrice-dérivation
génératrice dérivation possède la caractéristique externe donnée dans le
tableau ci-après
après lorsqu’elle est entraînée à la fréquence de rotation constante n = 1470 tr / min :
Ia (A ) 0 10 20 30 40
U (V ) 220 214 204 192 177
EXERCICE 2-2
Sur une plate-forme d’essai, une génératrice-dérivation
génératrice à courant continu utilisée en excitation indépendante est
entraînée par un moteur dont la fréquence de rotation n = 1280 tr / min est indépendante de la charge de la génératrice.
L’intensité d’induit nominale est IaN = 30 A . On relève la caractéristique externe dans le tableau ci-après
ci :
Ia (A ) 0 10 20 30
U (V ) 200 19
194 184 172
EXERCICE 2-3
Une dynamo–dérivation
dérivation possède les caractéristiques
suivantes : U N = 500 V ; IaN = 100 A ; résistance des induits
R a = 0,4 Ω . Sa caractéristique à vide relevée à la vitesse de
rotation constante n 0 = 1500 tr / min est donnée ci-contre.
ci
Jules TSOCHOUNIE 31
Exercices sur le fonctionnement des machines à courant continu
EXERCICE 2-4
Une dynamo à courant continu à excitation shunt possède
les caractéristiques suivantes : U N = 220 V ; IaN = 100 A .
Les résistances sont : R a = 0,20 Ω et R F = 275 Ω .
La caractéristique à vide relevée lorsque la dynamo est
entraînée à n = 1500 tr / min est donnée ci-contre.
EXERCICE 2-5
Un moteur à courant continu bipolaire à excitation
indépendante fonctionne sous 230 V . La résistance de son
circuit induit est R a = 0,4 Ω . Les pertes dans son circuit inducteur sont Pje = 220 W et les pertes collectives
p c = 600 W . On supposera le courant d’excitation invariable.
1) A pleine charge, le moteur tourne à 1000 tr / min et son induit absorbe une intensité de 40 A . Calculer la f.c.é.m
et la puissance absorbée
2) Calculer la vitesse de rotation quand il n’absorbe plus qu’une intensité de 25 A
3) A partir du bilan des puissances de l’induit, déterminer l’intensité du courant d’induit à vide I0 . Déduire la
vitesse de rotation du moteur n 0 .
EXERCICE 2-6
Un moteur à courant continu à excitation indépendante possède les caractéristiques suivantes : U N = 250V ;
I N = 50A ; intensité d’excitation J N = 1,5A ; R a = 0,3Ω (mesurée à chaud). La réaction d’induit est compensée.
Dans un essai à vide en génératrice entraînée à 1200 tr / min , pour J = 1,5A , on a relevé U 0 = 308 V
Puis dans un essai à vide en moteur alimenté à 250 V , on a relevé la puissance absorbée par l’induit P0 = 1200 W .
Dans tout le problème, on maintient : U = 250 V et J = 1,5A .
EXERCICE 2-7
Un moteur à courant continu à excitation indépendante fonctionne avec un courant d’intensité constante I N = 200 A .
La tension nominale du moteur est U N = 250 V et sa fréquence de rotation nominale à pleine charge est
n N = 1500 tr / min . La résistance de l’induit est R a = 0,075 Ω . Le circuit inducteur est alimenté sous tension constante
u = 120 V et un courant d’intensité i = 5 A le traverse. Les pertes collectives du moteur varient avec la fréquence de
rotation suivant la relation p c = a ⋅ n + b ⋅ n 2 , où n est exprimé en tr / s . Pour déterminer a et b, deux mesures ont
permis d’effectuer les relevés suivants :
Jules TSOCHOUNIE 32
Exercices sur le fonctionnement des machines à courant continu
2) Quelle est la valeur théorique de la tension d’alimentation de l’induit à partir de laquelle le moteur en charge
décolle au démarrage ?
3) Démontrer que le moteur fonctionne à couple constant
4) Calculer la fréquence de rotation n, le moment du couple utile Tu et le rendement η pour les valeurs suivantes
de la tension d’alimentation : U = 50V , 100 V , 150 V , 200V , 240V , et représenter les caractéristiques suivantes :
n (U ) , T(U ) et η(U )
EXERCICE 2-8
Un moteur bipolaire à courant continu à excitation séparée parfaitement compensé, possède les caractéristiques
suivantes : U N = 115 V ; I N = 100 A ; intensité d’excitation i N = 2,5 A ; n N = 1500 tr / min ; R a = 0,05Ω ; R e = 46 Ω .
EXERCICE 2-9
Une machine à courant continu utilisée en génératrice-dérivation possède la caractéristique externe donnée dans le
tableau ci-après lorsqu’elle est entraînée à la fréquence de rotation constante n = 1470 tr / min :
Ia (A ) 0 10 20 30 40
U (V ) 220 214 204 192 177
où Ia est l’intensité d’induit et U la tension aux bornes. La résistance des induits est R a = 0,6 Ω .
Cette machine est ensuite utilisée en moteur-dérivation alimenté sous tension constante U N = 220 V . Déterminer et
représenter la caractéristique électromécanique de vitesse n (I a ) .
EXERCICE 2-10
Un moteur-dérivation est alimenté par une source continue à 120 V . La résistance des induits est de 0,5 Ω et la
résistance des inducteurs de 80 Ω . L’intensité totale absorbée est de 37,5 A et la fréquence de rotation nominale est
de 1800 tr / min . On demande de calculer :
1) l’intensité d’excitation i et l’intensité d’induit Ia
2) la force contre-électromotrice
3) la puissance électrique utile et le moment du couple moteur
4) les pertes joule dans les inducteurs et les pertes joule dans l’induit
5) la résistance Rh d du rhéostat à utiliser, si on admet au démarrage un appel de courant Id = 60 A .
EXERCICE 2-11
Un moteur à courant continu à excitation série fonctionnant sous 230 V absorbe une intensité de 50 A et tourne à
800 tr / min . La résistance de l’enroulement induit est 0,4Ω et celle de l’enroulement inducteur 0,2Ω . Les pertes
collectives sont p c = 500 W . On suppose que le flux inducteur sous un pôle principal est proportionnel à l’intensité
d’induit, et que les pertes collectives sont indépendantes de la tension d’alimentation et de la vitesse de rotation.
Jules TSOCHOUNIE 33
3. Réaction magnétique d’induit dans les machines à courant continu
Les lignes de champ sont plus denses sous les pôles autour de l’axe polaire, et
moins denses sous les cornes polaires. En raison de la réluctance de l’air, la densité Figure 3.1 :
des lignes de champ est encore plus faible hors des épanouissements polaires, et même nulle sur l’axe interpolaire.
Figure 3.2 :
Par convention, l’induction magnétique sera cosidérée positive sous un pôle nord où les lignes de champ quittent les
pôles inducteurs, et négative sous un pôle sud où elles pénètrent dans les pôles inducteurs.
La répartition spatiale du champ inducteur dans l’entrefer est donnée par la figure 3.2 qui montre un développement
panoramique de la machine. En réalité, le défilement successif des dents et des encoches sous les épanouissements
polaires provoque un papillotement de l’induction magnétique. Pour « supprimer » cet effet, on remplace l’induit
réel avec encoches par un induit fictif lisse (sans encoches), ce qui conduit à une largeur de l’entrefer δ′ sous les
pôles principaux plus grande que la largeur géométrique δ .
Jules TSOCHOUNIE 34
3. Réaction magnétique d’induit dans les machines à courant continu
On constate, que la densité des lignes de champ est nulle sur l’axe
polaire qui est l’axe de symétrie du champ. Les lignes de champ
sont plus denses sous les cornes polaires. En raison de la réluctance
de l’air, le champ d’induction magnétique est également moins Figure 3.3 :
dense hors des épanouissements polaires.
Les lignes de champ sont perpendiculaires à l’axe polaire. L’induit est globalement équivalent à une bobine de NA
spires ayant pour axe l’axe interpolaire ou « ligne neutre ». C’est à cause de cette orientation que la réaction d’induit
est dite « transversale » par rapport au champ magnétique inducteur.
La répartition spatiale du champ de la réaction magnétique d’induit dans l’entrefer est donnée par la figure 3.4 qui
montre un développement panoramique de la machine. On y remarque que l’induction magnétique est linéaire sous
les épanouissements polaires.
Figure 3.4 :
La courbe de la répartition du champ d’induction magnétique dans l’entrefer est la superposition point par point des
courbes des figures 3.2 et 3.4. Son spectre et sa répartition dans l’entrefer sont donnés par la figure 3.5.
Jules TSOCHOUNIE 35
3. Réaction magnétique d’induit dans les machines à courant continu
Figure 3.5 :
Ce spectre montre dans un pôle, que les lignes de champ sont très denses dans une corne polaire, et moins denses
dans l’autre corne polaire. Cela traduit un champp d’induction magnétique important dans la première corne polaire
où il y a risque de saturation, et un faible champ d’induction magnétique dans la seconde corne polaire.
La courbe de répartition de l’induction magnétique dans l’entrefer montre que l’induction magnétique n’est plus
nulle sur l’axe interpolaire où sont posés les balais. L’axe sur lequel l’induction est nulle est décalé par rapport à
l’axe interpolaire : il y a eu décalage de la ligne neutre.
Jules TSOCHOUNIE 36
3. Réaction magnétique d’induit dans les machines à courant continu
− une mauvaise commutation qui se manifeste par des étincelles, avec le risque d’apparition d’un arc électrique
qui est le plus grave inconvénient de la réaction magnétique d’induit ;
Dans un générateur, l’induction magnétique est importante dans les cornes polaires par lesquelles les conducteurs de
l’induit sortent sous les pôles, et faible dans les cornes polaires par
lesquelles les conducteurs de l’induit entrent sous les pôles ; il y a
saturation des cornes de sortie, et démagnétisation des cornes d’entrée.
∆E = E v − E = k 1 ⋅ ∆Φ (I a ) ⋅ n = ε (I a )
U = E − R a ⋅ I a = E v − ε(I a ) − R a ⋅ I a
h (I a ) = ε (I a ) + R a ⋅ I a
Jules TSOCHOUNIE 37
3. Réaction magnétique d’induit dans les machines à courant continu
3.2.3 La commutation
Considérons une machine à courant continu dont l’enroulement induit est imbriqué ; chaque section est connectée à
deux lames de collecteur voisines, comme dans la figure 3.10 qui montre une une section à une seule spire de
l’enroulement induit avant, pendant et après la commutation.
Entre l’instant où la lame 1 est pleinement sous le balai et celui
où la lame 2 y sera, le courant dans la section devra s’inverser,
passant de + I / 2a à − I / 2a en un temps très court. Cette section
∆I
ayant l’inductance L s , une f.é.m de commutation es = −Ls
∆t
qui tend à maintenir l’ancien courant jusqu’au moment où la lame
1 quitte le balai y est créée. La séparation de la lame de collecteur
et du balai est équivalente à l’ouverture d’un circuit inductif ; un
arc s’amorce alors entre les deux éléments. Si au moment où la
lame 2 quitte à son tour le balai, cet arc n’est pas éteint, il va se
propager d’une lame à l’autre, encercler le collecteur et créer un
court-circuit. Pour parer à cet inconvénient, il faut neutraliser la
f.é.m de commutation e s qui tend à prolonger l’existence de
l’ancien courant, en lui opposant une f.é.m eB induite par le flux
de l’enroulement auxiliaire, qui tend à établir le nouveau courant.
Il faut donc dissocier l’axe de commutation où se produit Figure 3.10 :
l’inversion du sens du courant, de la ligne neutre où se produit
l’inversion de sens de la f.é.m induite. Deux solutions sont préconisées :
− Le décalage des balais dans le sens opposé à celui de la rotation pour les moteurs, et dans le sens de la rotation
pour les générateurs. L’axe de commutation (ligne neutre) est décalé vers l’arrière (dans le sens opposé à la
rotation) pour les moteurs, et vers l’avant (dans le sens de la rotation) pour les générateurs. La commutation se
fait alors dans un domaine où la f.é.m due aux deux pôles inducteurs est opposée à la f.é.m de commutation.
− Les balais conservent leur position sur la ligne de commutation, et se trouvent dans le champ transversal de
l’induit. Lors de la commutation, une ou plusieurs sections de l’enroulement induit sont court-circuitées par les
balais qui se trouvent à cheval entre deux lames de collecteur voisines, comme le montre la figure 3.10. La f.é.m
de commutation eS entraîne dans les sections en commutation un courant de circulation qui se superpose au
courant d’induit et qui tend à s’opposer à la commutation et la ralentit ; ceci a deux effets néfastes :
• la densité du courant se répartit inégalement dans le balai et se déplace vers le flanc sortant du balai. En
raison de la forte densité de courant dans ce flanc, ce dernier subit une surcharge, s’échauffe et s’émiette ;
• en fin de commutation, il y a extinction du courant dans les sections court-circuitées, ce qui produit une
tension élevée sur le flanc sortant des balais, et l’énergie magnétique des sections en commutation se
décharge sous forme d’étincelles qui peuvent dégénérer en arc électrique.
Pour que l’induction magnétique produite par les pôles auxiliaires soit rigoureusement proportionnelle à
l’intensité d’induit, il faut que le chemin des lignes du champ magnétique auxiliaire ne soit pas saturé ; pour ce
faire, la largeur de l’entrefer sous les pôles auxiliaires δ B doit être très élevée comparé à celle sous les pôles
inducteurs. La figure 3.12 montre la répartition spatiale du champ d’induction magnétique résultant dans
l’entrefer d’une machine en charge avec pôles auxiliaires.
Jules TSOCHOUNIE 38
3. Réaction magnétique d’induit dans les machines à courant continu
Figure 3.12 :
Les pôles auxiliaires n’ont aucune influence sur la distorsion du champ magnétique sous les épanouissements
polaires de la machine en charge ; Les effets néfastes de la baisse du flux magnétique résultant en charge due à la
réaction magnétique de l’induit persistent (saturation d’une des deux cornes polaires des pôles principaux, baisse de
l’induction moyenne sous les pôles).
Presque toutes les machines à courant continu de moyennes et de fortes puissances sont munies d’un enroulement de
compensation de la réaction magnétique d’induit. Cet enroulement a ses brins conducteurs logés dans les encoches
creusées dans les épanouissements des pôles inducteurs ; il est traversé par le courant d’induit Ia qui circule dans un
sens tel que cet enroulement magnétise en sens contraire à celui de l’enroulement induit. La f.m.m que ces brins
conducteurs créent compense la réaction magnétique de l’induit sous les pôles principaux.
Dans une machine parfaitement compensée, les effets de la réaction magnétique d’induit sont négligeables :
• il n’y a plus de distorsion du champ magnétique sous les pôles principaux ;
• la distribution des tensions au collecteur ne présente plus d’anomalie ;
• le flux sous les pôles et la f.é.m ont sensiblement la même valeur en charge et à vide.
1 αZ a I a
La f.m.m de la réaction magnétique d’induit à compenser est θ a = ⋅ ⋅ . La f.m.m de l’enroulement de
2 2p 2a
compensation θC = N C ⋅ Ia doit compenser celle de l’induit sous les pôles principaux (θ C = N C ⋅ I a := θ a ) . Pour ce
faire, le nombre de brins conducteurs de compensation N C à disposer dans les encoches creusées à la surface des
épanouissements des pôles inducteurs est donné par :
αZ a
NC =
2 ⋅ 2a ⋅ 2 p
Jules TSOCHOUNIE 39
3. Réaction magnétique d’induit dans les machines à courant continu
La figure 3.13 montre la répartition spatiale du champ d’induction magnétique résultant dans l’entrefer d’une
machine compensée avec pôles auxiliaires, en charge.
Figure 3.13 :
On constate, que l’enroulement de compensation de la réaction magnétique de l’induit sous les pôles principaux n’a
aucun effet sur la réation magnétique de l’induit dans l’axe interpolaire.
Dans certaines machines de moyenne puissance, la présence d’encoches creusées sur la surface des épanouissements
polaires accroît la réluctance de l’entrefer sous ces épanouissements polaires, ce qui a pour conséquence
l’affaiblissement considérable du champ de la réaction magnétique d’induction.
Jules TSOCHOUNIE 40
Exercices sur la réaction magnétique de l’induit dans les machines à courant continu
EXERCICE 3-1
Une dynamo tétrapolaire à excitation shunt de caractéristiques nominales 36 kW ; 240 V ; 1050 tr / min , dont
l’enroulement induit est imbriqué et enroulé en parallèle simple, a les caractéristiques de construction suivantes :
Nombre de brins conducteurs de l’induit 620 ; surface de l’entrefer sous chaque pôle inducteur 246 cm 2 ; induction
moyenne dans l’entrefer sous un pôle inducteur lorsque l’excitation est nominale à vide 0,975 T . Les résistances à
chaud des circuits d’induit et inducteurs sont R a = 0,06 Ω et R e = 96 Ω . Cette dynamo est entraînée par un moteur.
1) Quelle est la f.é.m. à vide lorsque l’induction magnétique dans l’entrefer a la valeur moyenne indiquée ?
2) Que devient cette f.é.m. si, à partir de la ligne neutre théorique, on décale les balais de βp = 5° ? On supposera
ici que l’induction varie suivant une loi sinusoïdale le long de l’entrefer.
3) Lorsque les balais sont calés sur la ligne neutre réelle, quelles sont la f.é.m et la baisse de tension due à la RMI
quand la machine fonctionne à pleine charge ?
4) A quel affaiblissement de flux utile par pôle correspond cette baisse de tension due à la RMI ?
5) A pleine charge, quel est le moment du couple résistant opposé par la dynamo au moteur qui l’entraîne ?
EXERCICE 3-2
Une dynamo-shunt possède les caractéristiques suivantes : PN = 7,5 kW ; U N = 220 V ; n N = 1440 tr / min
La résistance de l’induit est R A = 0, 465 Ω . Sa caractéristique à vide prélevée à n N est donnée ci-après.
En charge nominale lorsque l’induit de la dynamo débite une intensité IaN = 41 A , pour maintenir la tension
nominale, l’intensité d’excitation doit être réglée à la valeur nominale i N = 0,84 A .
Jules TSOCHOUNIE 41
Exercices sur la réaction magnétique de l’induit dans les machines à courant continu
EXERCICE 3-3
L’excitation séparée d’une dynamo-shunt entraînée à une fréquence de rotation constante doit être réglée d’après la
caractéristique de réglage suivante pour maintenir en charge la tension aux bornes de son induit à la valeur
U a = 220 V :
I a (A ) 0 10 20 30
i E (A ) 0,97 1,04 1,12 1,26
1) En charge, pour maintenir l’intensité d’excitation à la valeur à vide I E 0 = 0,97 A , on a ajouté à l’excitation shunt
assurée par un enroulement constitué de bobines ayant 1950 spires par pôle un enroulement compound ayant .
N D spires. Quelle doit être la valeur de N D pour que, lorsque l’induit débite une intensité IaN = 30 A , la
tension aux bornes de la dynamo ait la valeur à vide U a = 220 V ?
2) Déterminer la caractéristique externe U a = f (I a ) de la dynamo munie de l’excitation compound, lorsque son
intensité d’excitation shunt est l’intensité à vide I E 0 , si elle possède la caractéristique à vide du tableau ci-
après :
EXERCICE 3-4
Une dynamo à excitation composée à flux additif possède les caractéristiques suivantes : résistance à chaud des
ND
inducteurs shunt R F = 165 Ω , et rapport d’équivalence = 0,02 .
NF
Des mesures effectées sur cette dynamo en charge, entraînée à une vitesse constante ont donné lieu aux relevés dans
le tableau ci-après :
Ia (A ) 1 10 20 30 40
h (V ) 0 6 11 19 29
U (V ) 150 156,5 156 149 140
Calculer les points de la caractéristique interne de la dynamo E v = f (i ) , où i est l’intensité d’excitation équivalente
(en valeur d’excitation shunt).
EXERCICE 3-5
Un moteur-dérivation à courant continu possède les caractéristiques suivantes :
PN = 5,5 kW ; U N = 220 V ; IaN = 30 A ;
La caractéristique électromécanique de vitesse relevée à la tension nominale et à excitation nominale i N = 0,67 A est
donnée dans le tableau ci-après.
I a (A ) 0 10 20 30
n (tr / min ) 2000 1970 1980 2050
A vide le moteur tourne à la fréquence de rotation n 0 = 2000 tr / min . Le flux inducteur sous les pôles principaux est
alors Φ 0 pour l’intensité d’excitation nominale.
Jules TSOCHOUNIE 42
Exercices sur la réaction magnétique de l’induit dans les machines à courant continu
En charge, lorsque l’intensité d’induit consommée est nominale, pour limiter la baisse de vitesse à 5% de la vitesse
à vide n 0 , il faudrait accroître l’intensité d’excitation à i = 0,75 A . Pour éviter d’agir sur l’intensité d’excitation, l’on
utilise un enroulement compound qui permet d’obtenir le même effet.
Jules TSOCHOUNIE 43
4. Les transformateurs d’énergie
La tension fournie par les génératrices synchrones des centrales de production de l’énergie électrique varie
généralement entre 5,5 kV et 10,5 kV . Les plus grosses génératrices synchrones de l’heure fournissent des tensions
de l’ordre de 27 kV . Un transport économique de l’énergie électrique sur de longues distances nécessite des tensions
beaucoup plus élevées que celles à la production, afin de réduire considérablement les pertes par effet Joule et la
baisse de tension en ligne ; il est donc nécessaire d’élever la tension de production pour obtenir une Haute Tension
(HT) ou une Très Haute Tension (THT). De même, les tensions de transport et de distribution Moyenne Tension
(MT) étant très dangereuses, l’alimentation des appareils d’utilisation des installations industrielles et domestiques
ne peut se faire sous ces tensions, mais en Basse Tension (BT) de 220 V et 380 V ; il est donc nécessaire, après le
transport, d’abaisser la tension. Ce sont les transformateurs d’énergie qui réalisent le plus économiquement ces
opérations dans les réseaux de transport, de répartition et de distribution de l’énergie électrique, avec un rendement
excellent. Suivant les niveaux des tensions d’alimentation et d’utilisation, on distingue les transformateurs
« élévateurs » et « abaisseurs ».
u1 ( t ) = 2 U1 sin( 2πf t + φ u )
θ0 ( t ) = N1 ⋅ i10 ( t )
magnétise le circuit magnétique en y excitant un flux magnétique ϕ10 ( t ) variable. Une partie de ce flux embrasse
l’enroulement primaire seul et chemine essentiellement dans l’air : c’est le flux de fuites primaire ϕ10f ( t ) . Une autre
partie chemine entièrement dans le fer et embrasse l’enroulement secondaire : c’est le « flux principal » ou « flux
utile » ϕ10p ( t ) . Au flux de fuites primaire l’on peut associer une inductance de fuites L1f qui n’est pas saturable. La
relation tension-courant aux bornes de l’enroulement primaire est donnée par :
Jules TSOCHOUNIE 44
4. Les transformateurs d’énergie
d i10
u1 ( t ) = R1 i10 + L1f − e10 ( t )
dt
d ϕ10p ( t )
où e10 (t ) = − N1 est la f.é.m d’auto-induction dans l’enroulement primaire, due au flux principal ϕ10p ( t ) .
dt
L’intensité primaire I10 étant faible, on commet une erreur inférieure à 0,5% lorsqu’on néglige les chutes de tension
ohmique et inductive primaires : u 1 (t ) ≈ − e10 (t ) . La tension d’alimentation u1(t ) étant sinusoïdale, la f.é.m e10 ( t )
est également quasi sinusoïdale, et par conséquent le flux principal ϕ10p ( t ) . L’amplitude de la tension
d’alimentation étant constante, l’amplitude du flux magnétique principal est également constante : on dit alors que le
transformateur de tension est un dispositif à flux forcé. Si le flux principal a pour expression approchée :
alors il induit dans l’enroulement secondaire de N 2 spires en circuit ouvert (i 2 = 0 ) la f.é.m d’induction mutuelle :
d ϕ10 p ( t )
e 20 ( t ) = − N 2 = N 2 2πfΦ10 p sin (2πf t + φf )
dt
2π 2π
E 20 = fN 2Φ10 p = fN 2 B0SFe = U 20
2 2
où B0 est l’amplitude maximale de l’induction avoisine 1,3T à 1,5 T dans les transformateurs, et SFe est la section
utile du noyau magnétique SFe , qui peut être déterminée à partir de la relation suivante :
SFe ≈ 1,2 SN
où SN la puissance apparente transmise par transformation entre les bobinages est donnée en VA et SFe en cm². La
relation de Boucherot peut également être appliquée à l’enroulement primaire :
2π
E10 = fN1B0SFe ≈ U1
2
Dans ce dispositif statique, l’énergie électrique est transmise du réseau primaire au réseau secondaire par
l’intermédiaire d’un champ magnétique variable : on dit qu’elle est transmise par « transformation ».
La relation entre la f.m.m primaire et le flux principal qu’elle engendre est donnée par :
θ0 ( t ) ≈ R m ⋅ ϕ10p ( t )
Comme le flux principal est quasi sinusoïdal d’amplitude constante, la f.m.m l’est également.
a) la convention des sens récepteurs (CSR) pour l’enroulement primaire, puisqu’il reçoit de la puissance d’une
source extérieure ;
b) la convention des sens générateurs (CSG) pour l’enroulement secondaire, puisqu’il fournit de la puissance à
une charge ou un réseau d’utilisation.
Jules TSOCHOUNIE 45
4. Les transformateurs d’énergie
Compte tenu de l’épaisseur de la couche d’isolant entre les tôles, la section d’encombrement (section géométrique)
du noyau magnétique est supérieure à la section réelle du fer (section utile) : on dit qu’il y a gonflement ou
foisonnement. De ce fait, la section du fer représente plus de 92% (coefficient de foisonnement) de la section
géométrique.
Dans le bobinage en tonneau comme le montre la figure 4.2 les enroulements sont réalisés les uns sur les autres,
chacun sur toute la longueur du support isolant. Pour réduire la dispersion magnétique et faciliter l’isolement entre le
noyau magnétique et le bobinage, l’enroulement TB doit être disposé plus près du noyau magnétique, et
l’enroulement TH bien isolé au-dessus du premier. Pour éviter que le bobinage soit volumineux, l’enroulement TB
peut être réalisé en deux demi-tonneaux entre lesquels est disposé l’enroulement TH.
Dans le bobinage en galettes, les enroulements sont constitués de plusieurs bobines plates disposées de façon
alternée sur la longueur du support isolant, chacun étant réalisé près du noyau magnétique. Pour réduire la
dispersion magnétique et accroître l’isolement du bobinage par rapport au fer, les galettes des extrémités doivent
être des bobines TB.
Pour éviter de très fortes d.d.p entre les spires d’extrémités de deux couches successives, on peut réaliser des
bobinages mixtes où l’enroulement TB est en tonneau plus près du fer et au dessus l’enroulement TH en galettes
connectées en série.
Jules TSOCHOUNIE 46
4. Les transformateurs d’énergie
Nous voulons établir un modèle schématique permettant de décrire le fonctionnement du transformateur monophasé
en charge. Ce modèle qui devra présenter un même comportement électrique que le transformateur réel, aura
l’avantage de pouvoir être utilisé pour une étude quantitative théorique en vue de la prédétermination des conditions
modifiées de fonctionnement du transformateur. Toute simplification ne perturbant pas le principe de transformation
est permise.
u 20 ( t ) = e 20 ( t )
N’étant traversé par aucun courant, l’enroulement secondaire ne participe pas à la magnétisation du circuit
magnétique. La magnétisation de ce circuit est donc assurée par l’enroulement primaire qui est seul relié à une
source de tension alternative. La f.m.m assurant cette magnétisation est :
θ0 ( t ) = N1 ⋅ i10 ( t )
Le transformateur à vide se comporte donc comme une bobine à noyau ferromagnétique. L’intensité i10 ( t ) que
l’enroulement primaire absorbe sert à la magnétisation du circuit magnétique et provoque des pertes de puissance
qui se manifestent par un échauffement de ce circuit ; l’intensité i10 ( t ) comporte une composante active i Fe ( t )
correspondant aux pertes dans le circuit magnétique, et une composante réactive im (t) qui magnétise ce circuit :
i10 ( t ) = i Fe ( t ) + i m ( t )
Les pertes dans le circuit magnétique PFe 0 sont proportionnelles à B02 . A partir de la relation de Boucherot
2π 2
E10 = fN1B0SFe , on déduit que les pertes fer PFe 0 sont proportionnelles à E10 ; on peut alors leur associer une
2
résistance ohmique fictive R Fe soumise à la tension − e10 ( t ) .
Jules TSOCHOUNIE 47
4. Les transformateurs d’énergie
Le circuit magnétique d’un transformateur étant peu saturé, on peut associer au flux principal ϕ10p ( t ) une
inductance propre non saturée L1p également soumise
à la tension − e10 ( t ) . Si les pertes fer et la
magnétisation du circuit magnétique réel de la figure
4.3 sont isolées, on peut séparer R Fe et L1p , et on
obtient le transformateur monophasé à vide équivalent
de la figure 4.4, où le circuit magnétique qui assure
uniquement le couplage des enroulements primaire et
secondaire est idéal. Le transformateur avec la bobine
primaire idéale et le circuit magnétique idéal est
symbolisé par deux cercles entrelacés.
Figure 4.4 :
4.2.3.2 Le transformateur monophasé en
charge
La figure 4.5 montre un transformateur monophasé
avec un dipôle électrique passif connecté aux bornes
de l’enroulement secondaire comme charge.
L’enroulement secondaire fonctionne comme un
générateur alimentant le dipôle passif dans lequel il
entraîne un courant i 2 ( t ) , et la f.m.m secondaire qui
en résulte est fournie par l’enroulement primaire.
θ( t ) = N1 ⋅ i1 ( t ) + N 2 ⋅ i 2 ( t ) ≈ N1 ⋅ i10 ( t )
L’amplitude du flux principal total ϕ10p (t) présent dans le circuit magnétique ne dépend pratiquement que de
l’amplitude de la tension d’alimentation
constante : il conserve la valeur Φ10p
qu’il avait à vide. Par conséquent, le
courant de magnétisation est faible et le
transformateur ne sera jamais saturé en
charge.
θ( t ) ≈ R m ⋅ ϕ10p ( t )
Jules TSOCHOUNIE 48
4. Les transformateurs d’énergie
nominale I1N du courant i1 ( t ) appelé, l’erreur commise en négligeant i10 ( t ) n’est pas considérable. Ceci est
toujours vrai pour les transformateurs de grande puissance qui fonctionnent près de leur point nominal. Avec
l’augmentation de la puissance transmise, le courant i10 ( t ) devient très faible devant i1 ( t ) .
L’approximation de Kapp consiste à négliger le courant correspondant aux pertes fer et le courant de magnétisation
du circuit magnétique, donc i10 ( t ) :
- A vide : i10 ( t ) ≈ 0 ;
- En charge : N1 ⋅ i1 (t ) − N 2 ⋅ i 2 (t ) ≈ 0
N 2 i1 (t )
m= =
N1 i 2 (t )
Figure 4.7 :
est indépendant de la charge : on dit que le transformateur est parfait pour les courants. La figure 4.7 montre le
schéma équivalent du transformateur monophasé dans l’approximation de Kapp (modèle de Kapp).
Les deux représentations sont équivalentes, et on peut utiliser l’une ou l’autre selon que le réseau étudié se trouve en
amont ou en aval du transformateur d’énergie.
A partir de la maille secondaire, on obtient la tension aux bornes de l’enroulement secondaire en charge :
U 2 = E 2 − R 2 I 2 − jX 2f I2
U2 E2 R2 X
= − I − j 2f I 2
m m m 2 m
I1
I2 = et E 2 = −m E1
m
U2 R2 X 2f
= −E1 − I1 − j I1
m m2 m2
A partir de la maille primaire l’on obtient l’expression de la f.é.m d’auto induction primaire :
E1 = −U1 + R1 I1 + jX1f I1
Jules TSOCHOUNIE 49
4. Les transformateurs d’énergie
U2 R X
= U 1 − R 1 + 2 I1 − j X 1f + 2f I1
m m2 m2
U2
U '2 =
m
R X
U 1 = U '2 + R 1 + 2 I1 + j X 1f + 2f I1
m2 m2
I1
U2 = Z ⋅ I2 = Z ⋅
m
U2 Z
U1 = = I1 Figure 4.8 :
m m2
R2
Adaptation d’impédance : Tout se passe comme si l’enroulement secondaire de résistance fictive R '2 = et de
m2
X 2f
réactance de fuites fictive X'2f = est directement inséré dans la maille primaire, et comme si la charge
m2
Z
d’impédance complexe fictive Z' = est reliée directement aux bornes de la source d’alimentation : le
m2
transformateur parfait est un adaptateur d’impédance.
R2
R p = R1 + = R1 + R '2
m2
X 2f
X p = X1f + = X1f + X '2f
m2
Figure 4.9 :
L’impédance interne du transformateur ramenée au primaire est :
Zp = R p + j X p
Jules TSOCHOUNIE 50
4. Les transformateurs d’énergie
Pour la source d’alimentation, le transformateur monophasé avec la charge est l’équivalent de l’impédance interne
′
Zp en série avec l’impédance de la charge Z , ramenées au primaire. Pour la charge ramenée au primaire, le
transformateur avec le réseau d’alimentation est l’équivalent d’un générateur de f.é.m U1 et d’impédance interne
complexe Zp . En charge, la chute interne vectorielle de tension ramenée au primaire est :
( )
∆ U '2 = R p + j X p I1
U1 = −E1 + R1 I1 + jX1f I1
I1 = m I 2 et E 2 = −m E1
m U1 = E 2 + m 2 R 1 I 2 + j m 2 X1f I 2
( ) ( )
m U1 = U 2 + m 2 R 1 + R 2 I 2 + j m 2 X1f + X 2f I 2
( ) (
U1' = U2 + m2R1 + R 2 I2 + j m2X1f + X2f I2)
Le schéma équivalent du transformateur avec sa charge, ramenés au
secondaire est donné par la figure 4.10, et le diagramme des tensions et
des courants par la figure 4.11.
R s = m 2R1 + R 2 = R1' + R 2
Figure 4.11 :
X s = m 2X1f + X 2f = X1' f + X 2f
Jules TSOCHOUNIE 51
4. Les transformateurs d’énergie
Zs = R s + j Xs
Pour la source d’alimentation, le transformateur monophasé avec la charge est l’équivalent de l’impédance interne
Zs ramenée au secondaire, en série avec l’impédance de la charge Z .
Pour la charge, le transformateur avec le réseau d’alimentation est l’équivalent d’un générateur de f.é.m U1' et
d’impédance complexe interne Zs . En charge, la chute interne vectorielle de tension est :
∆ U2 = (R s + j Xs )I2
Très souvent, il est question d’analyser un réseau électrique alimenté par l’intermédiaire d’un transformateur
d’énergie. La détermination du modèle équivalent de Thévenin du transformateur d’énergie avec le réseau
d’alimentation est alors nécessaire ; il s’agit essentiellement de déterminer l’impédance complexe interne Zs .
(
∆Ur = R1' + R 2 I2)
De même, les chutes vectorielles de tensions inductives primaire et
secondaire, en phase, peuvent être regroupées :
(
∆Ux = X1' f + X2f I2 )
Si l’on relie l’extrémité du phaseur de U 2 et celle du phaseur de U1' = U20 ,
on obtient la chute vectorielle de tension :
∆ U2 = U20 − U2 = ∆ Ur + ∆ Ux
∆ U r et ∆ U x sont les côtés de l’angle droit d’un triangle rectangle dont Figure 4.12 :
l’hypothénuse relie les extrémités de U1' et U 2 , comme le montre la figure
4.12. Ce triangle encore désigné par « triangle de Kapp », caractérise un transformateur ; il revêt une très grande
importance pour l’étude du fonctionnement des transformateurs et la prédétermination de leurs conditions de
fonctionnement. Sa position est déterminée par le type de la charge connectée, et sa grandeur dépend de l’intensité
du courant I2 et des paramètres du transformateur. Ces derniers, qui sont aussi les caractéristiques du triangle de
Kapp peuvent être déterminés dans deux essais simples, l’essai à vide et l’essai en court-circuit.
a) Essai à vide
Le montage de l’essai à vide est donné par la figure
4.13. Le primaire est alimenté sous tension nominale, et
le secondaire est en circuit ouvert. Les indications des
appareils de mesure sont :
Voltmètre V1 : tension alimentation U1N ;
Voltmètre V2 : tension fournie U 20 ;
Ampèremètre A : intensité appelée I10 ;
Wattmètre W : puissance consommée P0 .
Jules TSOCHOUNIE 52
4. Les transformateurs d’énergie
E 20 N U
m= = 2 ≈ 20
E1 N1 U1N
La puissance absorbée par le transformateur à vide couvre les pertes cuivre de l’enroulement primaire et les pertes
fer dans le circuit ferromagnétique :
2
P0 = R1 ⋅ I10 + PFe, N ≈ PFe, N
P0
cos φ0 =
U1N ⋅ I10
I m = I10 ⋅ sin φ0
E12 U2 E1 U1N
R Fe = ≈ 1N et Xm = ≈
PFe , N P0 Im Im
ont des valeurs très élevées (de l’ordre des centaines de kΩ), ce qui justifie l’hypothèse de Kapp.
b) Essai en court-circuit
Le montage de l’essai en court-circuit est
donné par la figure 4.14. Lorsque le
secondaire du transformateur est court-
circuité, la source d’alimentation « voit » le
transformateur comme une impédance
complexe Zp qui est très faible. De ce fait, il
n’est pas possible d’alimenter l’enroulement
primaire du transformateur à la tension
Figure 4.14 :
nominale U1N sans provoquer l’appel d’une
intensité I1cc très supérieure à la valeur nominale I1N , qui serait thermiquement dangereuse pour les enroulements
du transformateur.
Dans l’essai en court-circuit, le primaire du transformateur doit être alimenté sous une tension réduite U1cc < U1N de
manière que l’intensité nominale I 2cc = I 2 N circule dans le secondaire. Pour ce faire, l’alimentation du
transformateur d’essai doit se faire par l’intermédiaire d’un alternostat.
La tension d’alimentation étant très faible devant la tension nominale, les pertes fer sont négligeables, et la
puissance consommée sert à couvrir quasiment seules les pertes Joule des enroulements :
Jules TSOCHOUNIE 53
4. Les transformateurs d’énergie
Pcc Pcc
cos φ cc = =
U1cc ⋅ I1cc m U1cc ⋅ I 2cc
m ⋅ U1cc
Zs = = R s2 + X s2
I 2cc
Pcc
Rs = = Zs ⋅ cos φcc
I 22cc
2
m ⋅ U1cc
X s = − R s2
I 2cc
A partir de la tension de court-circuit U1cc qui entraîne l’intensité nominale I1cc = I1N , on définit une grandeur
caractéristique importante des transformateurs, qui permet leur comparaison, la tension relative de court-circuit :
U1cc Z p ⋅ I1cc
u cc (% ) = × 100 = × 100
U1N U1N
Les composantes active et réactive de cette chute de tension interne en court-circuit à intensité nominale sont :
U12N (m ⋅ U1N )2
Z p = u cc (% ) ⋅ et Z s = u cc (% ) ⋅ = m2 ⋅ Zp
SN SN
Remarques :
1) Dans l’essai à vide, si la tension d’alimentation est différente de la tension nominale, la puissance des pertes fer
mesurée doit être ramenée à la valeur nominale ;
2) Dans l’essai en court-circuit, si la tension d’alimentation n’entraîne pas l’intensité nominale, la tension de
court-circuit et la puissance des pertes joule mesurées doivent être ramenées à leurs valeurs nominales.
Le modèle théorique du transformateur monophasé développé plus haut permet de prédéterminer les conditions de
fonctionnement en charge, à partir des résultats d’essais d’un transformateur de forte puissance sur une plate-forme.
On est passé des transformateurs réels, complexes, à des modèles simples et utilisables, grâce à un certain nombre
de simplifications. Les prédéterminations auxquelles ils conduisent seront entachées nécessairement d’une erreur.
Jules TSOCHOUNIE 54
4. Les transformateurs d’énergie
Dans le cas général, le problème que l’on se propose de résoudre est le suivant : étant donné les grandeurs I2 et
cos φ 2 définissant la charge d’un transformateur monophasé, déterminer la tension à ses bornes U 2 et la
tension d’alimentation U1 nécessaires pour réaliser un tel fonctionnement.
∆U 2 = U 20 − U 2
U 2 = U 20 − ∆U 2
Pour les transformateurs d’énergie de bonne qualité, l’angle interne δ est très
petit, par conséquent la composante transversale de ∆ U2 segment AB est ( )
négligeable devant la composante longitudinale ∆U 2d .
En posant I2 = λ ⋅ I2 N , cette chute de tension peut être exprimée en fonction de la tension U 20 et des caractéristiques
du triangle de Kapp du transformateur comme suit :
∆U 2d R I X I
= λ ⋅ s 2 N cos φ2 + s 2 N sin φ2 = λ ⋅ (u r cos φ2 + u x sin φ2 )
U20 U20 U 20
- Pour maintenir fixe la tension U 2 aux bornes de la charge, quelle tension d’alimentation U1 faut-il ?
- Pour une tension d’alimentation fixe U1 , quelle est la tension U 2 aux bornes de la charge ?
Jules TSOCHOUNIE 55
4. Les transformateurs d’énergie
Dans l’enroulement secondaire, une partie de la puissance consommée est également dissipée sous forme de pertes
Joule PCu 2 . La puissance restante P2 est transmise par l’enroulement secondaire à la charge.
La figure 4.19 illustre le flux des puissances dans un transformateur d’énergie et montre l’arbre des puissances.
Jules TSOCHOUNIE 56
4. Les transformateurs d’énergie
a.1) Pertes par hystérésis : Le circuit magnétique de volume V du transformateur est aimanté et désaimanté de
manière cyclique (H varie entre −H max et + H max ), à raison de f cycles à la seconde, comme le montre la figure 4.20.
Seule une partie de l’énergie fournie au circuit magnétique pour son aimantation (lorsque H croît entre 1-2 et 3-4),
est restituée pendant sa désaimantation (lorsque H décroît entre 2-3 et 4-1). L’énergie résiduelle consommée par le
circuit magnétique pendant une période ou un cycle de durée T = 1 / f est :
∫
W ≈ V ⋅ H ⋅ dB
B
∫
Ph ≈ V ⋅ f ⋅ H ⋅ dB
Ph ≈ V ⋅ f ⋅ α ⋅ B2 = ch ⋅ f ⋅ B2
où α est une constante dépendant du matériau, c h une constante du matériau et B l’induction maximale.
Pf ≈ c f ⋅ f 2 ⋅ B2
où cf est proportionnel au volume V du noyau de fer, à la
conductivité du fer, et au carré de l’épaisseur du noyau. Figure 4.21 :
Les pertes totales dans le noyau de fer ou pertes ferromagnétiques sont alors :
( )
PFe = Ph + Pf = c h ⋅ f + cf ⋅ f 2 ⋅ B2
Jules TSOCHOUNIE 57
4. Les transformateurs d’énergie
D’après la relation de BOUCHEROT pour le primaire, la f.é.m E 1 est proportionnelle à l’amplitude de l’induction
magnétique B, d’où à fréquence constante, les pertes fer sont proportionnelles à E 12 . La chute de tension primaire
étant négligée, avec E 1 ≈ U 1 , les pertes fer sont quasiment proportionnelles à U 12 .
La séparation des pertes ferromagnétiques peut se faire par des mesures effectuées sur un échantillon, à induction
maximale constante et à deux fréquences différentes f1 et f 2 , où l’on détermine c h et cf .
Dans la pratique, les constructeurs de transformateurs donnent les pertes totales massiques des tôles C w (qualité des
tôles) en W/kg à la fréquence f = 50 Hz et pour une induction maximale B = 1T ou B = 1,5 T .
Pour réduire les pertes dues aux courants de Foucault, le noyau de fer
magnétique ne doit pas être massif comme dans la figure 4.21, mais en feuilles
de tôles recouvertes d’une fine couche de peinture, de vernis synthétique ou
d’oxyde, et assemblées empilées comme le montre la figure 4.22.
Figure 4.22 :
b) Pertes dans les bobinages ou pertes Joule :
Elles sont dues aux courants électriques qui circulent dans les enroulements primaire et secondaire en cuivre. Pour
les déterminer, il suffit de les mesurer soit à chaud à la température de fonctionnement, soit à froid à la température
ambiante θ a = 20°C ; dans ce dernier cas, la valeur à la température de fonctionnement est obtenue par :
Rθ 235 + θ
=
R 20 235 + 20 °C
Pour une intensité efficace I traversant un enroulement, les pertes Joule sont : PCu = R θ ⋅ I2 .
P2 = U 2 I 2 cos φ 2
P1 = U1 I1 cos φ1
U 2 I 2 cos φ2
η=
U1 I1 cos φ1
est la méthode dite « directe », qui présente cet inconvénient, qu’elle peut fournir à de faibles puissances un résultat
supérieur à l’unité. On lui privilégie la méthode « des pertes séparées » où le rendement est défini par :
U 2 I 2 cos φ 2
η=
U 2 I 2 cos φ 2 + PFe + PCu
où la différence entre P1 et P2 représente les pertes cuivre et des pertes fer dans le transformateur, qu’il faut
déterminer. A fréquence constante, les pertes fer pour une tension d’alimentation quelconque U1 sont données par :
Jules TSOCHOUNIE 58
4. Les transformateurs d’énergie
2
U
PFe = PFe , N ⋅ 1
U1N
Les pertes cuivre pour une intensité de charge quelconque I2 sont données par :
2
I
PCu = PCu , N ⋅ 2
I2 N
Si U1 , I2 et cos φ 2 sont susceptibles de varier, l’expression du rendement d’un transformateur monophasé est :
U 2 I2 cos φ2
η= 2 2
U I
U 2 I 2 cos φ2 + PFe, N ⋅ 1 + PCu , N ⋅ 2
U I
1N 2N
Si la tension d’alimentation U1 est constante, le rendement dépend uniquement de I2 : η(I2 ) ; il est maximal pour
PFe PFe U 2 I 2 cos φ 2
I2 = I 2 N = , d’où l’on tire PCu = PFe , et ce rendement maximal est ηmax = .
PCu , N Rs U 2 I 2 cos φ 2 + 2PFe
La charge d’un transformateur d’énergie varie considérablement suivant les heures de la journée ou suivant les
saisons de l’année, et avec elle son rendement. Pour des analyses de rentabilité, il est important d’avoir une valeur
moyenne de ce dernier sur une longue période (la journée ou l’année), valeur moyenne qui est obtenue en
déterminant le rendement sur la période observée de durée T : c’est le rendement énergétique défini comme suit :
W2
ηW =
W2 + WFe + WCu
∫ ∫
où W2 = P2 ( t ) dt est l’énergie active fournie, WCu = PCu ( t ) dt est l’énergie dissipée dans les enroulements, et
T T
∫
WFe = PFe ( t ) dt est l’énergie dissipée dans le circuit magnétique. La puissance active P2 (t ) transmise par le
T
transformateur en charge est donnée par la courbe de charge périodique. Le rendement énergétique permet de
déterminer les coûts ; ceci est est valable particulièrement lorsqu’on sait que la plupart des transformateurs d’énergie
sont toujours côté primaire en permanence sous tension, pour être prêts à alimenter ; dans une telle situation, les
pertes fer sont dissipées en permanence, ce qui à travers l’énergie des pertes fer constitue un facteur de coût
important. Les pertes cuivre PCu (t ) par contre se produisent uniquement pendant le débit sur une charge.
Jules TSOCHOUNIE 59
4. Les transformateurs d’énergie
d’au plus 10 % , sinon le déséquilibre dans la répartition des puissances entre les transformateurs va entraîner la
surcharge du plus petit transformateur. Dans ce cas, l’insertion d’une impédance en série avec le secondaire du
plus petit transformateur peut permettre de réduire le déséquilibre de la répartition des courants ;
• le rapport des puissances ne doit pas dépasser 3:1. Dans ce cas, les facteurs de puissance en court-circuit
sont sensiblement égaux.
L’étude qui suit est basée sur le schéma équivalent simplifié de la figure 4.8, où les deux transformateurs sont
ramenés à leurs primaires.
En considérant que les rapports de transformation des transformateurs sont quelconques, la loi des mailles fournit :
U = U ' − Z ⋅ I
1 21 p1 11
'
U1 = U 22 − Z p 2 ⋅ I12
I11 Zp 2 Zp2
= = e j (φcc 2 − φcc1 )
I12 Zp1 Zp1
Figure 4.24 :
Le rapport des valeurs efficaces des intensités primaires est :
I11 Z p 2
=
I12 Z p1
U12N
En utilisant l’expression Z p = u cc (% ) ⋅ , on obtient le rapport des impédances internes suivant :
SN
Zp 2 u cc 2 (% ) SN1
= ⋅
Z p1 u cc1(% ) SN 2
Si l’on exprime les impédances internes des transformateurs en fonction des puissances nominales de ces derniers,
on obtient la répartition de la puissance totale transmise entre les deux transformateurs :
Jules TSOCHOUNIE 60
4. Les transformateurs d’énergie
provoquant ainsi un déséquilibre dans la répartition du courant et par conséquent de la charge dans les deux
transformateurs en parallèle. Et si les puissance nominales des deux transformateurs sont dans un rapport qui ne
dépasse pas 3:1, alors les facteurs de puissance en court-circuit sont sensiblement égaux (φcc1 ≈ φcc2 ) , et par
conséquent le rapport des impédances complexes internes est réel :
Zp 2 Zp 2
=
Zp1 Z p1
∆U′
Ic =
Z p1 + Z p 2
Conclusion : Pour assurer une bonne marche en parallèle des deux transformateurs d’énergie monophasés, les
rapports de transformation doivent être égaux ou proches.
di1 di
u1 = R1i1 + L1 +M 2
dt dt
di 2 di
u 2 = R 2i 2 + L 2 +M 1
dt dt
Pour une tension d’alimentation sinusoïdale de fréquence f, l’on peut utiliser les
notations complexes :
A partir des paramètres M, L1 et L2 déduits des résultats de ces essais, on définit le coefficient de couplage par :
M
k=
L1L2
σ = 1− k 2
L1f L
σ1 = pour le primaire et σ 2 = 2f pour le secondaire
L1p L 2p
Jules TSOCHOUNIE 61
4. Les transformateurs d’énergie
Φ1 + Φ 2 + Φ 3 = Φ 0
Dans la pratique, les circuits magnétiques des transformateurs triphasés sont coplanaires (les colonnes et la culasse
sont disposées dans un même plan), et on en rencontre deux formes, comme le montre la figure 4.29. L’un est un
circuit magnétique à trois colonnes (4.29a), et l’autre à cinq colonnes (4.29b) dont les deux colonnes latérales
servent de chemins retour aux flux.
Figure 4.29 :
Jules TSOCHOUNIE 62
4. Les transformateurs d’énergie
La disposition des trois colonnes des circuits magnétiques des transformateurs triphasés dans un même plan a pour
conséquence une différence de la longueur des chemins des flux magnétiques et partant, de l’intensité des courants
de magnétisation dans les trois phases. Chaque colonne du circuit magnétique d’un transformateur triphasé porte un
enroulement primaire et un enroulement secondaire, comme les colonnes d’un transformateur monophasé : la
colonne constitue ainsi un transformateur monophasé.
Sur la plaque à bornes des transformateurs de puissance triphasés, les lettres majuscules A, B et C désignent les
bornes primaires, et les lettres minuscules a, b, et c les bornes secondaires.
Figure 4.30 :
Les couplages d’un transformateur sont représentés par deux lettres dont la première majuscule pour le primaire (Y
ou D) et la seconde minuscule pour le secondaire (y, d ou z), suivies d’un nombre entier k compris entre 0 et 11
appelé indice horaire. Chaque lettre caractérisant le type de couplage peut être suivi de la lettre N ou n, signifiant
que le point neutre est sorti et qu’il est accessible.
Le couplage des enroulements primaires et secondaires introduit un déphasage entre les tensions primaires et
secondaires homologues, les tensions secondaires étant en retard de phase sur leurs homologues primaires. L’indice
horaire indique de combien de fois 30° la tension secondaire d’une colonne est en retard de phase sur la tension
primaire homologue :
U 2 = m ⋅ U1 e − jk⋅30°
Le choix du couplage s’effectue à partir de plusieurs critères : niveau de tension (Y pour de hautes tensions) ; niveau
d’intensité (∆ pour de fortes intensités), incidence de défauts primaires ( Φ 0 ≠ 0 entraîne des courants circulaires au
secondaire s’il est couplé en triangle), fonctionnement déséquilibré (aux faibles déséquilibres I0 ≤10 % ⋅ I N , on peut
choisir Yy, aux déséquilibres importants Yz et aux déséquilibres et puissances importants Dy pour économiser le
cuivre au secondaire) et marche en parallèle (choisir le même indice horaire) les couplages normalisés sont Yyk,
Dyk et Yzk. Les couplages usuels sont : Yy0, Dd0, Yd5, Dd6, Yy6, Yd11, Dz0, Yz5 et Dz6.
Jules TSOCHOUNIE 63
4. Les transformateurs d’énergie
- Yy avec neutre est utilisé pour le couplage MT-BT, avec un réseau BT assez bien équilibré.
- Yz est utilisé pour le couplage MT-BT, avec un réseau BT mal équilibré.
N2
Va / b / c = V1
N1
Va / b / c N
VaN / bN ,cN = 3 = 3 2 V1
2 2 N1
Va / b / c 3 N 2 Figure 4.31 :
U ab / bc / ac = 3 VaN / bN , cN = 3 = V1
2 2 N1
En régime permanent, dans le cas d’un fonctionnement triphasé équilibré (alimenté par un système de tensions
triphasées équilibré, et débitant dans des récepteurs triphasés symétriques), chaque colonne du transformateur
triphasé se comporte comme un transformateur monophasé.
Dans chaque phase d’un même système de bobinage triphasé, les phénomènes électromagnétiques se reproduisent
identiquement, mais avec un déphasage de ±120° . Il suffira donc de représenter le diagramme de ses tensions pour
une seule phase du système. Ainsi, les schémas équivalents développés pour les transformateurs monophasés
peuvent alors être utilisés pour une colonne du transformateur triphasé fonctionnant en régime équilibré. Pour ce
faire, il est nécessaire de ramener les grandeurs électriques de connexion à celles d’une seule colonne ou phase. Cela
n’est possible que si les couplages réels sont convertis en un couplage étoile-étoile équivalents dont on peut
considérer une seule phase primaire et la phase secondaire homologue (réalisée sur la même colonne que la
première), dont les points neutres sont réels ou fictifs. Cette méthode d’étude dite du transformateur-colonne est
simple si les couplages sont du type étoile-étoile, étoile-triangle ou triangle-étoile.
La méthode des dipôles équivalents de Thévenin peut également être utilisée. La marche à suivre pour l’utilisation
de la méthode du transformateur-colonne est la suivante :
- ramener les données à une colonne en tenant compte des couplages ;
- résoudre le problème au niveau d’une colonne ;
- exprimer les résultats aux bornes des enroulements triphasés en fonction des couplages.
Les grandeurs caractéristiques des transformateurs triphasés ne sont pas des grandeurs de phase, mais en général des
grandeurs entre phases et de ligne ; les puissances et les pertes sont celles des trois colonnes réunies. Le rapport de
Jules TSOCHOUNIE 64
4. Les transformateurs d’énergie
U 20
transformation d’un transformateur triphasé est le quotient m = . Il dépend des nombres de spires primaires et
U1
N 2 V20
secondaires et du couplage. Le rapport de transformation pour une colonne est m c = = .
N1 V1
Pour assurer une bonne marche parallèle de transformateurs triphasés, les conditions ci-après doivent être remplies :
• les rapports de transformation doivent être égaux et les indices horaires compatibles, sinon déjà à vide un courant
de compensation circule à l’intérieur des transformateurs ;
• les tensions relatives de court-circuit doivent être égales ou différer d’au plus 10%, sinon le déséquilibre dans la
répartition des puissances entre les transformateurs va entraîner la surcharge du plus petit transformateur ;
• les rapports des puissances ne doivent pas dépasser 3:1.
Une analyse quantitative peut être faite, basée sur le schéma monophasé équivalent simplifié des figures 4.8 ou 4.10.
4.3.6 Puissance active fournie par les transformateurs triphasés en régime équilibré
La charge d’un transformateur triphasé en régime de fonctionnement équilibré est entièrement définie par les
grandeurs U2, I2 et cosϕ2, où la tension secondaire en charge U2 dépend du courant de charge I2 et du facteur de
puissance secondaire cosϕ2 ; cette tension secondaire en charge est déterminée par la relation :
U 2 = U 20 − ∆U 2
où la baisse de tension entre phases du transformateur en charge ∆U 2 est obtenue à partir de la baisse de tension
simple en charge ∆V2 exprimée par :
∆U 2
∆V2 = ≈ R s I 2 cos φ2 + X s I 2 sin φ2
3
Le facteur de puissance cosϕ2 est celui de la charge. La puissance active absorbée par la charge est définie par :
P2 = 3 U 2 I2 cos ϕ2
3 U 2 I2 cos φ2
η= 2 2
U I
3 U 2 I 2 cos φ2 + PFe, N ⋅ 1 + PCu , N ⋅ 2
I
U1N 2N
Jules TSOCHOUNIE 65
Exercices sur les transformateurs d’énergie
EXERCICE 4-1
Un transformateur d’énergie monophasé devrait être dimensionné approximativement à partir des équations de base.
On connait de ce transformateur les caractéristiques suivantes :
- La tension de spire : U sp = 4,0 V ;
1
- Le rapport de transformation : m = ;
30
- La tension d’alimentation : U1 = 6 kV ;
- La fréquence de la tension d’alimentation : f = 50 Hz ;
- L’intensité nominale à débiter : I2 N = 15 A .
Déterminer :
1) Le nombre de spires de l’enroulement primaire N1 .
2) La tension secondaire . Déduire le nombre de spires de l’enroulement secondaire .
3) L’amplitude du flux magnétique dans le noyau du circuit magnétique.
4) La puissance du transformateur.
EXERCICE 4-2
1) Pour un circuit électrique, un condensateur de capacité C = 1µF s’avère indispensable. Mais cette valeur n’est
pas réalisable. On choisit d’utiliser un transformateur parfait pour adapter un condensateur de capacité
C = 25 µF à la valeur désirée. Quel doit le rapport de transformation m du transformateur à choisir ?
2) Dans un transformateur monophasé de rapport de transformation m = 0,2 , la mesure des résistances des
enroulements primaire et secondaire fournit R1 = 0,75 Ω et R 2 = 0,02 Ω . Quelles sont les valeurs à utiliser dans
le schéma équivalent ramené :
a) au primaire ?
b) au secondaire ?
4) Les résistances des enroulements primaire et secondaire d’un transformateur monophasé de rapport de
transformation m = 0,5 sont respectivement R1 = 0,5 Ω et R 2 = 0,2 Ω . Quelle est la résistance R s du modèle de
Thévenin du transformateur ?
EXERCICE 4-3
Un transformateur d’énergie monophasé est soumis à un essai à vide. Les résultats des mesures effectuées lors de cet
essai sont : U1 = 6000 V ; U 20 = 230 V ; I10 = 0,167 A ; P0 = 360 W ;
La résistance de l’enroulement primaire est R1 ≈ 26,15 Ω .
Déterminer :
1) Le rapport de transformation du transformateur
2) L’intensité des pertes fer I Fe et l’intensité de magnétisation I m
3) Les pertes ferromagnétiques PFe à vide
4) La résistance R Fe qui modélise les pertes ferromagnétiques.
Ce transformateur est soumis à un essai en court-circuit. Les résultats des mesures effectuées lors de cet essai sont :
U1cc = 240 V ; I1cc = I1N = 3,3 A ; Pcc = 570 W ;
Jules TSOCHOUNIE 66
Exercices sur les transformateurs d’énergie
Déterminer :
5) Les pertes ferromagnétiques PFe en court-circuit
6) Les pertes Joule PCu dans les enroulements du transformateur en court-circuit.
7) Les côtés du triangle de Kapp ∆U , ∆U R et ∆U X
8) La tension relative de court-circuit u cc (%) . Déduire ses composantes résistive u r (%) et inductive u x (%)
9) Les éléments R p et X p du schéma équivalent ramené au primaire.
EXERCICE 4-4
1) Le primaire d’un transformateur monophasé supposé parfait est constitué par une bobine de 200 spires. Il est
alimenté sous une tension sinusoïdale de valeur efficace 220 V et de fréquence f = 50 Hz . Le noyau magnétique
du transformateur a une section utile S = 100 cm 2 . Calculer la valeur maximale de l’induction magnétique dans
le noyau magnétique.
2) La puissance nominale d’un transformateur monophasé 220 / 127 V , considéré comme parfait est SN = 1kVA .
Quelles sont les intensités efficaces nominales au primaire I1N et au secondaite I 2 N ?
3) Le rapport de transformation d’un transformateur monophasé 380 / 220 V est m = 0,6 . Déterminer la chute de
tension au secondaire lors d’un fonctionnement nominal.
EXERCICE 4-5
Un transformateur monophasé de puissance nominale S N = 100 kVA va alimenter un réseau BT à partir d’un réseau
MT. Les essais sur ce transformateur ont donnés les résultats suivants :
- A vide : U1N = 20 kV ; P0 = 420 W ; U 20 = 250 V
- En court-circuit : I2cc = I 2 N ; Pcc = 4500 W ; cos φ1cc = 0,557 ;
Le transformateur est supposé parfait pour les courants lorsqu’ils ont leurs valeurs nominales (hypothèse de Kapp).
EXERCICE 4-6
Les deux transformateurs monophasés d’un poste de transformation pour abonné sont connectés en parallèle sur un
réseau de tension 110 V − 50 Hz . Des essais préalables sur ces deux transformateurs ont donné les résultats suivants :
- Essai à vide :
Pour T1 : U1 = 100 V ; U 20 = 115 V
Pour T2 : U1 = 110 V ; U 20 = 114 V
- Essai en court-circuit :
Pour T1 : U1cc = 7 V ; I 2cc = I 2 N = 45 A
Pour T2 : U1cc = 4,5 V ; I 2cc = I 2 N = 60 A
1) Un courant circule-t-il à l’intérieur des transformateurs lorsque le poste ne débite dans aucune charge ?
2) Si oui au 1), calculer l’intensité de ce courant de circulation et déduire l’inductance qu’il faut insérer au
secondaire d’un des deux transformateurs pour obtenir un fonctionnement correct du poste aux intensités
nominales de chacun des transformateurs.
Jules TSOCHOUNIE 67
Exercices sur les transformateurs d’énergie
EXERCICE 4-7
1) Déterminer le rapport de transformation et le rapport des nombres de spires d’un transformateur triphasé :
a) 220 kV / 400 kV de couplages Yy.
b) 225 kV / 20 kV de couplage Yd.
2) Les enroulements primaires d’un transformateur triphasé sont couplés en étoile. Le courant en ligne sur
chacune des phases du primaire a une intensité efficace I1 = 10 A . La résistance mesurée entre deux bornes du
primaires est r1 = 0,9 Ω . Quelle est la puissance dissipée par effet Joule dans les enroulements du primaire ?
EXERCICE 4-8
Un transformateur triphasé, montage étoile-étoile de 500 kVA − 50 Hz a été soumis à deux essais :
a) un essai à vide :
U10 = 15 000 V ; U 20 = 213 V ; P0 = 2250 W
1) Calculer la tension aux bornes du secondaire du transformateur lorsqu’il débite une intensité I 2 = 1620 A dans
un récepteur constitué de 3 résistances identiques couplées en étoile, le primaire étant alimenté sous 15 000 V .
2) Calculer le rendement nominal du transformateur à un facteur de puissance au secondaire cos φ2 = 0,75 .
3) Calculer le rendement maximal et l’intensité secondaire débitée pour obtenir ce rendement avec le même
facteur de puissance.
EXERCICE 4-9
Un transformateur porte sur sa plaque signalétique les indications suivantes : 100 kVA , 15 kV − 400V (Yyn), 50 Hz .
Son circuit magnétique à trois colonnes, de masse M = 320 kg est constitué de tôles de qualité C10 = 1,3 W / kg et son
coefficient de foisonnement est k Fe = 0,95 . La section géométrique du noyau est A = 400 cm 2 .
1) Déterminer le nombre de spires N1 des phases primaires, pour que l’induction soit b(t ) = 1,3 T ⋅ cos(100πt )
2) Calculer les pertes fer nominales.
3) Calculer :
a) la tension efficace V20 aux bornes d’un enroulement secondaire à vide.
b) L’intensité efficace I 2 N , si le transformateur est supposé idéal pour les courants (hypothèse de Kapp).
4) Calculer les éléments R s et X s du schéma monophasé équivalent ramené au secondaire.
5) Le transformateur alimenté à la tension nominale débite sur un charge inductive une intensité I 2 = 125 A , à un
facteur de puissance cos φ = 0,7 (AR ) . Déterminer son rendement.
EXERCICE 4-10
Une ligne de répartition de l’énergie électrique normale SN = 110 kVA alimente un poste de transformation à deux
transformateurs triphasés couplés en parallèle. Les caractéristiques des transformateurs sont respectivement :
S NI = 50 kVA ; u ccI = 5%
SNII = 60 kVA ; u ccII = 5,5%
Jules TSOCHOUNIE 68
Exercices sur les transformateurs d’énergie
Les transformateurs sont ajustables au primaire au moyen des prises de réglage, pour des variations de la tension
d’alimentation allant jusqu’à ±4% de la tension nominale. Par erreur, les deux transformateurs sont ajustés
différemment, si bien qu’une différence des tensions de −4% apparaît entre les tensions secondaires.
2) Calculer le courant relatif de circulation dans les transformateurs (par rapport à I11N ).
3) Quelle est l’intensité débitée par la ligne au primaire des transformateurs ?
4) Calculer les pertes supplémentaires en charge.
EXERCICE 4-11
De deux transformateurs triphasés connectés en parallèle, on connaît les caractéristiques suivantes :
Pour T1 : 1000 kVA - 20 000 V / 10 000 V - 50 Hz - Dy5
Pour T2 : 1000 kVA - 20 000 V / 10 000 V - 50 Hz - Yy5 - u cc = 5 %
Des essais sur ces deux transformateurs ont donné les résultats suivants :
Pour T1 : u r = 6 % - u x = 13 %
Pour T2 : u r = 6 % - u x = 7 %
Le réseau alimenté par ces deux transformateurs a un facteur de puissance égal à 0,8 (AR ) .
1) Déterminer la puissance totale (en kVA) que peut transmettre l’ensemble des deux transformateurs en parallèle
2) Calculer la tension secondaire à pleine charge.
3) Quelle devrait être l’inductance qui, insérée en série avec l’enroulement secondaire de T2 permettrait
d’équilibrer les courants de T1 et T2 à pleine charge du réseau alimenté ?
EXERCICE 4-12
Un transformateur triphasé possède les caractéristiques suivantes :
19 kVA - 6 000 V / 220 V - 50 Hz
Des essais sur ce transformateur ont permis de déterminer les pertes nominales suivantes :
- Essai à vide : P0 = 260 W
- Essai en court-circuit : Pcc = 570 W
Le réseau alimenté par ce transformateur qui transmet sa puissance nominale, a un facteur de puissance nominal égal
à 0,7 (AR ) . Le transformateur fonctionne à pleine charge pendant 50 % du temps annuel, à moitié-charge pendant
25 % du temps annuel, et à vide pour le reste du temps annuel. Calculer :
1) le rendement nominal du transformateur
2) le rendement énergétique du transformateur.
Jules TSOCHOUNIE 69
5. Les machines asynchrones triphasées
5.1.1 Le Stator
Le stator des machines asynchrones triphasées est constitué par
un carter cylindrique de section en couronne qui porte sur sa
surface intérieure des encoches dans lesquelles sont logés trois
enroulements identiques dont les axes sont géométriquement
décalés de ± 120 o . Chaque enroulement est constitué de p
bobines distribuées dans les encoches, qui créent chacune un
électroaimant lorsque l’enroulement est parcouru par un courant Figure 5.1
électrique : un bobinage triphasé traversé par des courants
électriques triphasés constitue un électroaimant à p paires de pôles. Pour leur connexion avec la source
d’alimentation, les trois enroulements du stator, qui peuvent être couplés soit en étoile soit en triangle, sont reliés à
trois bornes dans la boîte à bornes. La figure 5.2a montre un stator de machine asynchrone triphasée.
5.1.2 Le Rotor
Le rotor des machines asynchrones triphasées est constitué par une culasse cylindrique qui porte sur sa surface des
encoches dans lesquelles est logé soit un bobinage semblable à celui du stator (rotor bobiné) soit une cage d’écureuil
(rotor à cage). Toutefois, le nombre d’encoches du rotor est différent de celui du stator.
Figure 5.2 :
Jules TSOCHOUNIE 70
5. Les machines asynchrones triphasées
Les enroulements statoriques sont alimentés par des tensions sinusoïdales formant un système triphasé équilibré.
Supposons un moteur à induction à deux pôles alimenté par des courants sinusoïdaux formant un système triphasé :
i1 (t ) = 2 I ⋅ sin (ω t )
2π
i 2 (t ) = 2 I ⋅ sin ω t −
3
2π
i 3 (t ) = 2 I ⋅ sin ω t +
3
Tout comme dans une machine à courant continu, la répartition spatiale du champ d’induction magnétique dans
l’entrefer est périodique de période 2p (nombre de paires de pôles). Par conséquent, l’analyse de Fourrier donne :
B1 (x ) = Bp sin (px )
2π
B2 (x ) = Bp sin px −
3
2π
B3 (x ) = Bp sin px +
3
Ici on se limite au fondamental qui a 2p pôles (c’est la période 2p). Le champ d’induction magnétique créé par
chacun des trois enroulements est donné par :
3
bp ( x, t ) = b1 ( x, t ) + b 2 ( x, t ) + b3 ( x, t ) = Bp cos(px − ωt )
2
dθ dx dx ω
=0 ⇔ p −ω = 0 ⇒ = ≠0
dt dt dt p
dx
La grandeur représentant une vitesse angulaire, on peut conclure que le champ inducteur résultant n’est pas
dt
fixe, il glisse uniformément dans l’entrefer à la vitesse angulaire de synchronisme (théorème de Ferraris) :
ω 2πf1
Ωs = =
p p
f1
ns =
p
Jules TSOCHOUNIE 71
5. Les machines asynchrones triphasées
Le flux magnétique inducteur Φ p (x , t ) qui résulte de l’induction magnétique b p (x , t ) créée par le bobinage
statorique glisse également le long de l’entrefer et est coupé par les sections des bobinages statorique et rotorique ou
par les barreaux de la cage d’écureuil, et y induit des f é m triphasées d’amplitude constante.
Le flux magnétique glissant Φ p (x , t ) balaie les enroulements du bobinage statorique à la vitesse n s et y induit des
f.é.m d’auto-induction de fréquence f1, dont la valeur efficace est donnée par :
2π
E1 = ⋅ f1 ⋅ K bp,s ⋅N s ⋅Φ p
2
2π
E 20 = ⋅ f1 ⋅ K bp, r ⋅N r ⋅Φ p
2
Le moteur asynchrone à bagues ouvertes comporte comme un transformateur statique de rapport de transformation :
E 20 K bp, r ⋅ N r
m= =
E1 K bp,s ⋅ N s
n2 = ns − n
Le flux inducteur glissant est alors « coupé » par les sections du bobinage ou par les barreaux de la cage rotoriques,
et des f.é.m de fréquence et de valeur efficace respectives :
f 2 = p ⋅ n 2 = p ⋅ (n s − n ) = f1 − p ⋅ n
2π
E2 = f 2 K bp,r N r Φ p
2
f1 n −n
y sont induites. On peut écrire aussi pour la fréquence rotorique f 2 = n 2 = f1 s où le rapport :
ns ns
ns − n
=g
ns
est désigné par « glissement » ; il représente le retard du rotor, par rapport au champ magnétique inducteur.
Jules TSOCHOUNIE 72
5. Les machines asynchrones triphasées
Les valeurs efficaces des f é m rotoriques en marche et à l’arrêt sont liées par la relation :
E 2 = g ⋅ E 20
A l’arrêt, un moteur à induction triphasé se comporte comme un transformateur triphasé. Seuls le champ magnétique
glissant qu’il crée dans son entrefer et sa construction lui confèrent d’autres propriétés que n’a pas le transformateur
triphasé : la transformation du nombre de phases, le réglage continu de la phase du secondaire et la transformation
de fréquence (car la fréquence rotorique change).
Il est possible, à l’arrêt, lorsque les bagues sont court-circuitées, de définir la résistance R r et la réactance cyclique
de fuite X f , r d’une phase du rotor.
En marche (lorsque le rotor tourne), la fréquence rotorique étant f 2 = g f1 , la réactance cyclique de fuite d’une phase
rotorique devient gX f ,r .
Dans la suite, nous utiliserons l’index 1 pour le stator et l’index 2 pour le rotor. Les équations aux tensions du
moteur asynchrone ramenées au stator sont :
V1 = (R 1 + j X1f ) J1 − E1
(
E1 = j X1p J1 − J '2 )
Si on divise l’expression de V '2 par g, on a :
V'2 R
= 2 + j X 2f J '2 − E1
g g
V1 = (R 1 + j X1f ) J1 − E1
R ' Figure 5.3
0 = 2 + j X 2f J 2 − E 1
g
Pour déterminer I 2 à partir de J '2 = E1 , étant donné qu’on ne peut pas mesurer la f.é.m d’auto-
2
R ′2
+ (X ′2f )2
g
induction E1 , on est amené à utiliser l’hypothèse simplificatrice suivante :
Jules TSOCHOUNIE 73
5. Les machines asynchrones triphasées
La chute de tension statorique (dans R1 + jX1f ) est si petite qu’elle peut être transférée au rotor : E1 ≈ V1 , et on
obtient le schéma monophasé équivalent de la figre 5.4a, où X1f + X '2f := X k .
Figure 5.4
Avec ces hypothèses simplificatrices, on obtient le schéma électrique monophasé équivalent du moteur asynchrone
dit « simplifié », de la figure 5.4b. Ces modèles ne sont valables que pour l’étude du comportement électrique.
Dans le schéma monophasé équivalent, la puissance qui transite par le composant R ′2 g est la puissance transmise
au rotor ou puissance électromagnétique. Elle est définie par :
R ′2 '2
Ptr = 3 J2
g
On tire de cette expression celle de la puissance des pertes cuivre rotoriques, comme suit :
Ptr Pj, r
Tem = =
Ωs g 2 π n s
V1
Avec P j,r = 3 R ′2 J '22 et J ′2 ≈ , on obtient le moment électromagnétique en fonction du glissement :
2
R '2
+ X2
g k
R '2
3 V12 g
Tem = ⋅
2 πns ' 2
R2 + X2
g k
Jules TSOCHOUNIE 74
5. Les machines asynchrones triphasées
f
Avec n s = , on a encore :
p
R′2 R′2
3pV12 g 3pV12 g
Tem = =
2πf1 R′ 2 ω1 R′2
2
2 + X 2k + X 2k
g g
g
Tem (g ) = K1
a g2 + b
R ′2
g max =
Xk
3pV12 1
Tmax =
ω1 2 X k
est indépendant de la résistance rotorique R2; on le désigne par « moment de décrochage ». Dans la partie stable de
la caractéristique Tem (g ) , elle est linéaire : Tem (g ) = b ⋅ g = b − a ⋅ n
Pour obtenir une marge de stabilité suffisante pour le fonctionnement d’un moteur accouplé à un mmécanisme sans
risque de décrochage, le moment nominal doit être 2 à 2,5 plus faible que le moment de décrochage :
Tmax
= 2 − 2,5
TN
V12
J′2 = f (g ) =
2
R ′2
+ X 2k
g
Jules TSOCHOUNIE 75
5. Les machines asynchrones triphasées
Les pertes Joule ou cuivre dans le bobinage statorique : P j,s = 3 R 1 J12 . Très souvent, la résistance d’un
enroulement statorique est obtenue à partir de la mesure de la résistance r1 entre deux bornes statoriques : on
3
obtient alors Pj,s = r1 I12 , où I1 est l’intensité efficace du courant en ligne ;
2
V12
Les pertes fer dans le circuit magnétique du stator : PFe,s = 3 ;
R Fe
Les pertes Joules dans le bobinage rotorique ou la cage rotorique : Pj,r = 3 R ′2 J ′22 , c’est la puissance électrique
rotorique ;
Les pertes fer dans le circuit magnétique rotorique PFe,r . Elles sont négligeables devant les pertes fer
statoriques, en raison de la faible fréquence rotorique (f 2 ≤ 2,5 Hz ) , si bien que PFe ≈ PFe ,s ;
Les pertes mécaniques par frottement au niveau des contacts balais-bagues dans un moteur à rotor bobiné, dans
les roulements et entre l’air et le ventilateur. Elles dépendent de la vitesse de rotation.
(
Ptr = Pab − Pj,s + PFe,s ) Figure 5.7
N.B : On a négligé dans cette relation les pertes supplémentaires qui sont encore fixées à Psup p = 0,5 % Pél .
La figure 5.7 montre le flux de puissance dans le schéma électrique monophasé équivalent du moteur asynchrone
triphasé. Dans le rotor une partie de la puissance électromagnétique transmise est perdue par effet Joule dans le
( ) ( )
bobinage P j,r et dans le circuit magnétique PFe, r ≈ 0 . Le reste de la puissance constitue la puissance mécanique
rotorique PM qui est fournie à l’arbre du moteur :
( )
PM = Ptr − Pj,r + PFe,r ≈ Ptr − Pj, r
La puissance mécanique rotorique est fournie en bout d’arbre aux pertes mécaniques près (p m ) par l’arbre moteur
à la charge mécanique entraînée par l’intermédiaire de l’accouplement :
Pu = PM − p m
Sans les pertes Joule rotoriques, il n’y a pas de couple électromagnétique : c’est pourquoi on les désigne par
« puissance électrique rotorique ». Les pertes fer au stator et les pertes mécaniques constituent ensemble les pertes
collectivent pc, qui dépendent de la tension d’alimentation U1, de la fréquence f1 et de la vitesse de rotation n :
p c = PFe,s + p m
Pu P
ηr = = u
Ptr Pem
Jules TSOCHOUNIE 76
5. Les machines asynchrones triphasées
Le moteur absorbe la puissance électrique et fournit la puisance utile ; son rendement est défini par :
Pu P
η= = u
Pabs Pél
Il serait donc souhaitable de réduire l’intensité appelée et augmenter le moment du couple de démarrage.
Il existe fondamentalement deux types de démarrage, selon que l’on veut réduire l’intensité ou accroître le moment
du couple : les démarrages statoriques et les démarrages rotoriques.
UL
(I L )dd =
3 Z ph
Um = mT U L
Um UL
(I m )di = = mT = m T ⋅ (I L )dd
3 Z ph 3 Z ph
Or avec l’autotransformateur, on a :
Ce qui fournit :
Jules TSOCHOUNIE 77
5. Les machines asynchrones triphasées
b) Démarrage étoile-triangle
Le bobinage statorique du moteur est couplé en étoile à la mise en vitesse, et après un certain temps il est couplé en
triangle pour le fonctionnement normal. Au démarrage, on a :
U1 U1
(I L )Y = et (I L )∆ = 3 = 3 ⋅ (I L )Y
3 ⋅ Z ph Z ph
U1
De même, (U L )Y = et (U L )∆ = U1 = 3 ⋅ (U L )Y
3
Le moment étant proportionnel au carré de la tension d’alimentation, le moment de démarrage est alors réduit au
(Td )∆
tiers : (Td )Y =
3
R2 R2 + RD
=
g g∗ = 1
R2 R2 +Rh
=
g g∗
5.2.9.2. Variation de la vitesse des moteurs à rotor à cage par action sur la tension d’alimentation
Pour obtenir une vraie variation de vitesse des moteurs asynchrones à cage, sans pertes, il faut varier la fréquence de
leurs tensions d’alimentation f1. La véritable solution pour faire fonctionner un moteur asynchrone à cage dans une
plage étendue de vitesse tout en conservant un rendement satisfaisant est de faire varier la vitesse de glissement du
champ d’induction magnétique dans l’entrefer. Cette vitesse étant proportionnelle à la fréquence des tensions
d’alimentation f1, il suffit d’alimenter le moteur en fréquence variable. Pour simplifier l’étude, on utilise le schéma
électrique monophasé équivalent simplifié du moteur. L’amplitude du flux magnétique qui coupe chaque phase
statorique est telle que la valeur efficace de la tension de phase est :
Jules TSOCHOUNIE 78
5. Les machines asynchrones triphasées
Φp 2π
V1 ≈ E1 = ω1 Neff = f1 K bp,s Ns Φ p
2 2
2
3p V1
Tem,max = Tk =
2L k 2πf
1
Tant que la valeur efficace des tensions d’alimentation est proportionnelle à la fréquence, le flux Φ p reste constant.
En effet, si la tension était maintenue constante, une diminution de la
fréquence nécessiterait une augmentation du flux, ce qui présente un risque
de saturation pour le circuit magnétique du moteur. Aux faibles valeurs de
la vitesse de rotation (de la fréquence), l’échauffement de la cage cause une
augmentation de sa résistance, et par conséquent une forte diminution du
couple électromagnétique ; d’autre part, aux faibles valeurs de la tension
d’alimentation, la chute de tension statorique n’est plus négligeable et se
fait ressentir. Pour compenser ces effets, on accroît V1 légèrement.
La figure 5.13 montre l’allure réelle désirée de la tension V1 délivrée par le Figure 5.13
variateur de vitesse. La valeur nominale V1N est la tension maximale que
peut fournir le réseau et par conséquent le variateur. Lorsque la tension à la sortie du variateur a atteint cette valeur,
elle reste constante ; toutefois on peut encore augmenter la vitesse du moteur en faisant croître la fréquence au-delà
de la valeur nominale f1N. Le flux et par conséquent le moment de décrochage diminuent. La variation de la valeur
efficace et de la fréquence des tensions d’alimentation du moteur asynchrone est réalisée par un convertisseur de
fréquence électronique.
5.2.9.3. Variation de la vitesse des moteurs à rotor à cage par changement de pôles
Pour un moteur à rotor bobiné, il est indispensable d’insérer un rhéostat triphasé dans le rotor pour limiter le courant
de freinage. La résistance Rh fr de chacune des phases du rhéostat nécessaire est donnée par :
R2 R + Rh fr
= 2
g 2−g
Jules TSOCHOUNIE 79
5. Les machines asynchrones triphasées
A partir du schéma monophasé équivalent simplifié de la figure 5.4b, l’intensité d’une phase statorique est :
V1 V1
J1 = J10 − J '2 = +
jXm R '2
+ jXk
g
Pour des tensions d’alimentation de valeur efficace constante, U1 = U1N , le symbole complexe du courant appelé par
une phase statorique est :
1 1
J1 = + ⋅ V 1N
j X '
m R2
+ jXk
g
Nous voulons traçer les lieux des extrémités du phaseur de J1 lorsque la fréquence de rotation n (glissement g) du
moteur varie, pour une tension d’alimentation constante. La démarche pour la construction des lieux du phaseur de
J1 suit les trois étapes suivantes :
R '2
Etape 1 : Lieux de + j X k ; c’est une demi-droite dans le quadrant 1, comme le montre la figure 5.14a.
g
1
Etape 2 : Lieux de ; c’est un demi-cercle dans le quadrant 4, comme le montre la figure 5.14b. En effet,
R '2
+ jXk
g
les lieux de l’inverse d’une demi-droit est en général un demi-cercle.
1 1
Etape 3 : Lieux de + ; c’est le demi-cercle dans le quadrant 4, translaté sur l’axe des imaginaires,
j X m R '2
+ j XK
g
comme le montre la figure 5.14c. En effet, le terme ajouté est un nombre imaginaire indépendant du glissement. Ce
demi-cercle est le diagramme du cercle du moteur asynchrone, c’est-à-dire les lieux des extrémités du courant
statorique J1 d’une phase du moteur, lorsque le glissement g varie.
Figure 5.14
Jules TSOCHOUNIE 80
5. Les machines asynchrones triphasées
Remarque : Si les pertes fer ne sont pas négligées, φ0 < −90° et le diamètre du cercle [AC ] est décalé vers le haut
de J Fe . Les points A, M et C sont sur une droite parallèle à l’axe imaginaire, qui sera décalée d’une distance
correspondant à I Fe .
Jules TSOCHOUNIE 81
5. Les machines asynchrones triphasées
EXERCICE 5-3:
Peut-on obtenir une vitesse de synchronisme de 2000 tr / min sur un réseau électrique triphasé de fréquence
f = 50 Hz ?
EXERCICE 5-4:
Calculer le glissement d’un moteur asynchrone tétrapolaire fonctionnant sur un réseau de fréquence f = 60 Hz ,
sachant qu’il tourne à 1710 tr / min .
EXERCICE 5-5:
La puissance transmise au rotor d’un moteur asynchrone relié sur un réseau de fréquence 50Hz est de 31,4 kW .
Calculer le moment de son couple électromagnétique pour : 2 pôles, 4 pôles, 6 pôles.
EXERCICE 5-6:
Un moteur asynchrone absorbe une puissance de 6000 W , son glissement est de 3,5 % . Calculer les pertes par effet
Joule dans le rotor, en négligeant toutes les pertes du stator.
EXERCICE 5-7:
Un moteur asynchrone triphasé tétrapolaire de tension nominale U N = 380 V (∆ ) , d’intensité nominale I N = 30,45 A
et de facteur de puissance nominal cos ϕ N = 0,83 présente en régime nominal de fonctionnement les pertes relatives
suivantes par rapport à la puissance absorbée : PCu1N = 3,7% ; PFe1N = 1,8% ; PCu 2 N = 2,9% ; p mN = 1,44% .
1) Déterminer :
a) la puissance absorbée et la puissance transmise au rotor.
b) la puissance mécanique et la puissance utile.
c) le rendement du moteur.
2) Sur quel réseau triphasé (tensions de phase/entre phases) ce moteur peut-il démarrer en étoile-triangle ?
EXERCICE 5-8:
Un moteur asynchrone triphasé tétrapolaire est relié à un réseau triphasé de fréquence 50 Hz .
1) Quel est le glissement du rotor lorsqu’il tourne à la vitesse de rotation :
a) n = 1000 tr / min dans le sens direct ?
b) n = 500 tr / min en sens inverse ?
2) A quelle vitesse de rotation du rotor correspond le glissement g = −1,2 ?
Jules TSOCHOUNIE 82
5. Les machines asynchrones triphasées
EXERCICE 5-9:
Un moteur asynchrone triphasé à 8 pôles à rotor bobiné est relié à un réseau triphasé de fréquence 50 Hz . A l’arrêt,
la tension efficace entre phases rotoriques est de 1000 V . Déterminer la valeur efficace de la tension entre phases
rotoriques et la fréquence rotorique lorsque le rotor tourne à une vitesse de rotation de :
a) n = 1000 tr / min dans le sens direct ;
b) n = 250 tr / min en sens inverse
EXERCICE 5-10:
Un moteur asynchrone triphasé à 6 pôles est connecté sur un réseau de tension 660 V et de fréquence f1 = 50 Hz . A
l’arrêt, la tension entre phases rotoriques est de 1732 V . On désigne par
n (tr/min) g f 2 (Hz) U 2 (V)
ns la vitesse de synchronisme, par n la vitesse de rotation, par g le
0
glissement de son rotor, par f 2 la fréquence des f.é.m et des courants 1000
rotoriques, et par U 2 la tension mesurée entre phases rotoriques. -700
1200
Compléter le tableau ci-contre. -0,5
30
EXERCICE 5-11:
Dans le schéma monophasé équivalent simplifié, la réactance de fuite d’une phase rotorique est de 2Ω. La réactance
de fuite statorique est négligée.
EXERCICE 5-12:
Un moteur asynchrone triphasé à rotor bobiné à 6 pôles est relié à un secteur de fréquence f = 50 Hz . La résistance
de l’enroulement d’une phase rotorique est R 2 = 0,1 Ω et sa réactance de fuite est X 2f = 0,7 Ω . En régime de
fonctionnement nominal, le glissement g N est de 3% et la valeur efficace des tensions entre les bagues est de 100V .
On néglige la réactance de fuite et la résistance statoriques.
EXERCICE 5-13:
Un moteur asynchrone triphasé à cage dont les enroulements statoriques sont couplés en triangle absorbe une
intensité efficace de 75 A et fournit un couple de moment 90 Nm lors du démarrage direct. Quels sont l’intensité
efficace du courant absorbé et le moment du couple moteur lors du démarrage étoile-triangle ?
EXERCICE 5-14:
Un moteur asynchrone triphasé à cage porte sur sa plaque signalétique l’indication 380 / 660 V . Sur quel réseau
triphasé (tensions) peut-on utiliser le démarrage étoile-triangle ?
EXERCICE 5-15:
Un moteur asynchrone triphasé à rotor bobiné fournit son couple maximal pour un glissement g = 12,5 % . La
résistance de chacun des trois enroulements rotoriques est R 2 = 0,1 Ω . Quelle résistance du rhéostat rotorique (par
phase) faut-il mettre en série avec chaque enroulement de phase du bobinage rotorique pour obtenir le couple
maximal au démarrage ?
Jules TSOCHOUNIE 83
5. Les machines asynchrones triphasées
EXERCICE 5-16:
Un moteur asynchrone triphasé 380 V − 50 Hz absorbe un courant d’intensité efficace 15 A , à un facteur de
puissance égal à 0,8 . Sa fréquence de rotation est de 1425 tr / min .
On ne tiendra compte que des pertes par effet Joule dans le rotor.
Calculer :
1) le nombre de pôles du moteur.
2) la puissance absorbée par le moteur.
3) le glissement du rotor.
4) les pertes par effet Joule dans le rotor.
5) le rendement du moteur.
EXERCICE 5-17:
Un moteur asynchrone triphasé 220 V − 50 Hz à 6 pôles absorbe un courant d’intensité efficace 30 A à un facteur de
puissance égal à 0,86 . Son glissement est alors g = 4 % .
Les enroulements statoriques sont couplés en étoile et chacun d’eux a une résistance R 1 = 0,1 Ω .
Calculer :
1) la fréquence de rotation du moteur.
2) les pertes par effet Joule dans le stator et les pertes par effet Joule dans le rotor.
3) le moment du couple électromagnétique du moteur.
4) le rendement du moteur.
EXERCICE 5-18:
On lit sur la plaque signalétique d’un moteur asynchrone triphasé, les indications suivantes :
380 V − 50 Hz ; 40 A ; cos ϕ = 0,82 ; 725 tr / min .
On sait en outre que la résistance de chacun des enroulements du stator couplés en étoile est R 1 = 0,15 Ω , et que les
pertes dans le fer y sont de 600 W .
Calculer :
1) le nombre de pôles du moteur et le glissement du rotor
2) la puissance absorbée, les pertes par effet Joule et le rendement du moteur
3) le moment du couple électromagnétique du moteur.
EXERCICE 5-19:
Un moteur asynchrone triphasé a les caractéristiques suivantes :
220 V − 50 Hz ; 25 A ; cos ϕ = 0,83 ; 970 tr / min .
Calculer :
1) le glissement du rotor
2) la puissance absorbée par le moteur et la puissance au rotor.
3) les pertes par effet Joule dans le rotor et le rendement du moteur.
4) le moment du couple électromagnétique.
Jules TSOCHOUNIE 84
5. Les machines asynchrones triphasées
EXERCICE 5-20:
Un moteur asynchrone triphasé tétrapolaire à cage absorbe à pleine charge un courant d’intensité 340 A et une
puissance de 207 kW sous une tension de 380 V − 50 Hz ; le glissement est alors g = 1,2 % .
La résistance mesurée à chaud entre deux bornes du bobinage statorique dont les enroulements sont couplés en
étoile est r = 0,018 Ω et les pertes fer statoriques sont de 5200 W .
Calculer :
1) le facteur de puissance et la fréquence de rotation
2) les différentes pertes, la puissance utile et le rendement du moteur.
3) le moment du couple transmis au rotor et le moment du couple utile.
EXERCICE 5-21:
Un moteur à induction triphasé ayant une puissance nominale de 75 kW est alimenté par une ligne triphasé à
600 V − 60 Hz . Il consomme une puissance de 70 kW , et absorbe une intensité de 78 A . Son rotor tourne à la vitesse
de rotation de 1763 tr / min .
Calculer :
1) la puissance fournie au rotor du moteur
2) les pertes joule dans le rotor ;
3) la puissance mécanique fournie à la charge du moteur ;
4) le rendement du moteur ;
5) le moment du couple développé par le moteur.
EXERCICE 5-22:
Un moteur asynchrone triphasé bipolaire possède les caractéristiques suivantes :
U N = 380 V (∆ ) ; I N = 87 A ; f N = 50 Hz .
En fonctionnement, on néglige toutes les pertes, sauf les pertes Joule rotoriques.
A
1) Construire le diagramme du cercle du moteur, en prenant comme échelle des courants e I = 1 .
mm
2) Utiliser le diagramme du cercle pour déterminer :
a) le moment du couple de décrochage
b) la puissance nominale
c) la vitesse de rotation nominale
d) le rendement nominale.
Jules TSOCHOUNIE 85
6. Les Machines Synchrones triphasées
Lorsqu’elles fonctionnent en génératrices, elles fournissent une ou des tension(s) alternative(s) et prennent alors le
nom d’alternateurs ; elles convertissent alors l’énergie mécanique fournie par un moteur ou une turbine, en énergie
électrique monophasée ou triphasée.
Lorsqu’elles fonctionnent en moteurs, elles convertissent l’énergie fournie par un réseau électrique ou une source
alternative, en énergie mécanique. Leur vitesse de rotation est rigoureusement imposée par le réseau alternatif qui
alimente leur induit ; cette propriété remarquable justifie la dénomination habituelle de moteurs synchrones.
Que les machines synchrones fonctionnent en génératrices ou en moteurs, elles possèdent un inducteur qui crée le
champ magnétique nécessaire à la magnétisation du circuit magnétique.
Nous allons dans un premier temps présenter le fonctionnement de l’alternateur triphasé. Les particularités de la
marche en moteur triphasé et de l’alternateur monophasé seront ensuite évoquées.
6.2.2 L’inducteur
Son rôle est de créer dans l’entrefer de la machine synchrone le champ magnétique ou le flux magnétique inducteurs
à répartition sinusoïdale, présentant 2p pôles.
Dans les machines de moins de 5 kVA l’inducteur est porté par le stator qui est semblable à celui des machines à
courant continu : un système de 2p pièces polaires vissées sur la face intérieure du stator portent chacune une bobine
de l’enroulement inducteur. Il est donc constitué par un enroulement qui, alimenté en courant continu
(électroaimant) va créer un flux inducteur fixe : on dit de lui qu’il « colle au stator ».
Dans les machines de plus de 5 kVA l’inducteur est porté par le rotor qui est alors parfois appelé « roue polaire » et
dont il existe deux formes. Il est constitué soit par un enroulement alimenté en courant continu soit par un aimant
permanent. Dans le cas d’un inducteur à électroaimant, le courant continu est fourni à l’enroulement inducteur par
l’intermédiaire de contacts glissants constitués par un système de deux bagues montées sur l’arbre et de deux balais.
Il va créer un flux inducteur fixe qui « colle au rotor ». L’inducteur rotorique à aimant permanent n’est utilisé que
pour les machines de faible puissance et les servomoteurs.
6.2.3 L’induit
Il est constitué par un bobinage à courant alternatif. Ce bobinage est soit monophasé (un enroulement) pour les
machines monophasées, soit triphasé (trois enroulements identiques dont les axes sont décalés mutuellement de
±120 ° ) pour les machines triphasées.
Dans les machines de moins de 5 kVA l’induit est porté par le rotor. Les enroulements sont logés dans des encoches
creusées à la surface du rotor. L’accès électrique à ce bobinage induit se fait par l’intermédiaire de contacts glissants
constitués par un système de deux bagues (machines monophasées) ou trois bagues (machines triphasées) montées
sur l’arbre et de balais.
Jules TSOCHOUNIE 86
6. Les Machines Synchrones triphasées
Dans les machines de plus de 5 kVA l’induit est porté par le stator. Les enroulements sont logés dans des encoches
creusées sur la face intérieure du stator.
Figure 6.1 :
− soit par une génératrice à courant continu (excitatrice principale) d’ordinaire accouplée à l’alternateur.
L’excitation de cette excitatrice est fournie soit par son induit (excitation shunt), soit par une autre génératrice à
courant continu (excitatrice pilote) ;
− soit par un alternateur « auxiliaire » inversé (inducteur au stator et induit au rotor) qui débite dans l’inducteur de
la machine synchrone principale par l’intermédiaire d’un redresseur tournant à diodes. Le courant inducteur de
l’alternateur « auxiliaire » peut être fourni par un alternateur « pilote » dont l’inducteur est à aimant permanent,
par l’intermédiaire d’un redresseur commandé. Ce dernier permet de varier le courant inducteur de l’alternateur
auxiliaire, et par conséquent de régler le courant inducteur de l’alternateur principal. Le système bagues-balais
est absent dans l’alternateur principal : ce type d’excitation est dit « sans balais » ou en anglais « brushless »,
comme le montre le schéma de principe de la figure 6.2a ;
− soit par le réseau alternatif relié à l’induit par l’intermédiaire d’un redresseur statique (auto-excitation en
dérivation et auto-excitation compensée, comme le montre le schéma de principe de la figure 6.2b).
Jules TSOCHOUNIE 87
6. Les Machines Synchrones triphasées
Figure 6.2 :
Nous allons d’abord supposer que ce champ d’induction magnétique est parfaitement sinusoïdal (forme idéale) ; son
expression est donc sinusoïdale d’amplitude Bi, p :
où p est le nombre de paires de pôles et x est une coordonnée angulaire liée à l’inducteur.
Nous allons distinguer entre inducteur statorique et inducteur rotorique, et montrer que quelle que soit la localisation
de l’inducteur, l’induit « voit » le champ inducteur comme un champ magnétique glissant dans l’entrefer.
x s = x r + Ωs ⋅ t
Jules TSOCHOUNIE 88
6. Les Machines Synchrones triphasées
Ce champ est donc « vu » par l’enroulement induit au rotor comme un champ glissant en sens contraire à une vitesse
angulaire constante :
dx r
= −Ωs = −2πn s
dt
Ce champ inducteur est donc « vu » par l’enroulement induit au stator comme un champ glissant dans le même sens
à une vitesse angulaire constante :
dx s
= +Ωs = +2πn s
dt
Si la phase ou l’enroulement d’induit était à bobines concentrées comportant N brins conducteurs actifs
(nombre de brins conducteurs actifs par phase), la f.é.m induite totale aurait une valeur efficace théorique :
N
p Ω s Φ i ,p
2 π π
E th = = p n s N Φ i, p = f N Φ i, p
2 2 2
Or en réalité, l’enroulement d’induit est distribué dans plusieurs encoches ; de même son pas peut être raccourci et
les encoches qui le logent peuvent être inclinées. Ces modifications sont prises en compte par le facteur de bobinage
K b = K d ⋅ K r ⋅ K i , et la valeur efficace théorique de la f.é.m induite totale devient :
π
E ′th = K b ⋅ E th = K b f N Φ i, p
2
Le champ magnétique réellement créé par l’inducteur n’est pas parfaitement sinusoïdal. En le décomposant en série
de Fourier, son fondamental (qui est sinusoïdal) a une amplitude Bi,p = K FBp , où K F ressemble à un facteur de
forme du flux d’un pôle inducteur. Son flux a pour amplitude Φi, p = K F ⋅ Φ p . La valeur efficace de la f.é.m induite
réelle est alors :
π
E = K F K b ⋅ E th = K FK bf N Φ p
2
E = K f N Φp
π
où le facteur K = K F K b est désigné par « coefficient de Kapp ».
2
Jules TSOCHOUNIE 89
6. Les Machines Synchrones triphasées
Bien que ce soitt généralement la tension U v entre phases qui est mesurée, il est préférable pour l’étude et les
constructions de se ramener à une seule phase.
j1 (t ) = 2 J sin (ωt − φ )
2π
j 2 (t ) = 2 J sin ωt − φ −
3
2π
j3 (t ) = 2 J sin ωt − φ +
3
Ces courants créent un champ d’induction magnétique ba ( x, t ) de même nombre de pôles et glissant à la même
vitesse ns que le champ inducteur qui lui a donné naissance,
naissance mais décalé en arrière.. Ce champ magnétique glissant,
qui constitue la réaction magnétique
ue de l’induit (RMI) en charge, est attribué, par commodité, à un système de pôles
tournants fictifs. Il se compose avec le champ inducteur bp (x, t) pour donner le champ d’induction magnétique total
en charge b t ( x , t ) qui est responsable des f.é.m induites dans les enroulements
enro de l’induit
uit de l’alternateur en charge :
b t ( x , t ) = b p ( x , t ) + ba ( x , t )
Soit ϕa ( t ) le flux magnétique de la RMI créé par la f.m.m θ a (t ) , associé à l’induction magnétique ba ( x, t ) et coupé
par un enroulement d’induit ; ce flux est en phase avec le courant induit j(t ) .
La f.é.m induite dans un enroulement par le flux ϕ p ( t) créé par la f.m.m θ p (t ) est en retard de 90° sur ce flux.
Le régime étant sinusoïdal, on utilise la représentation des grandeurs par leur symbole complexe.
com On désigne
arbitrairement par Ψ le retard angulair
aire du courant I dans un enroulement d’induit sur la f.é.m E p induite dans cet
enroulement par le flux de l’inducteur ϕ p ( t) . Le flux magnétique ϕ a ( t ) de la RMI (ou la f.m.m de la RMI θ a (t ) est
Jules TSOCHOUNIE 90
6. Les Machines Synchrones triphasées
en retarde de phase de 90 ° + Ψ par rapport au flux inducteur ϕ p (t ) (ou à la f.m.m inductrice θ p (t ) , comme le
montre le diagramme des phaseurs de la figure 6.5.
Si Ψ = 90° AV (charge purement capacitive) : Φ a et Φ p sont en phase ; la RMI est longitudinale, comme le
montre la figure 6.6c. Elle renforce le champ magnétique inducteur : les ampèretours de l’induit sont
magnétisants. Pour un courant d’excitation d’intensité donnée I e , le flux utile à travers un enroulement induit
augmente. Pour le rétablir, il faut réduire I e . La mise en service de condensateurs pour compenser l’énergie
réactive contraint l’opérateur de l’alternateur à réduire l’excitation de ce dernier.
Figure 6.6 :
• Si le circuit magnétique est saturé, le flux magnétique total qui traverse un enroulement peut être décomposé en
deux flux dont un, le flux principal résultant ϕ r ( t ) qui parcourt l’inducteur, l’entrefer et l’induit, et l’autre, le
flux de fuite de l’induit ϕf ( t ) qui parcourt l’air :
ϕ t ( t ) = ϕ r ( t ) + ϕf ( t )
Le flux de fuite ϕf ( t ) de l’enroulement induit est directement proportionnel à l’intensité j(t ) qui lui donne
naissance, car le chemin emprunté par ce flux, l’air, est non saturable :
ϕf (t ) = λ ⋅ j(t )
Jules TSOCHOUNIE 91
6. Les Machines Synchrones triphasées
• Si par contre le circuit magnétique n’est pas saturé, le flux magnétique principal résultant ϕr ( t ) qui traverse un
enroulement induit peut être décomposé suivant la provenance, en deux flux dont un provient de la roue polaire,
le flux mutuel ϕp ( t ) , et l’autre de l’induit, le flux propre L ⋅ j(t ) :
ϕr (t ) = ϕp (t ) + L ⋅ j(t )
Le flux magnétique total qui traverse un enroulement de la machine synchrone non saturée en charge est alors :
ϕ t (t ) = ϕr (t ) + λ ⋅ j(t ) = ϕ p (t ) + (L + λ ) ⋅ j(t )
ϕ t ( t ) = ϕ r ( t ) + ϕf ( t )
Laa f.é.m induite dans un enroulement par la variation du flux total Φ t (t ) peut s’écrire :
dj(t )
e t (t ) = e r (t ) − λ
dt
En régime sinusoïdal, cette f.é.m peut s’écrire sous la forme de symbole complexe des valeurs efficaces :
E t = E r (t ) − jωλ J
nroulement comporte une résistance R et lorsqu’il est traversé par le courant j(t ) , la chute de tension à ses bornes
L’enroulement
est donnée dans la convention des sens générateur par la relation :
V = E t − R ⋅ J = E r − (R + jωλ ) J
Il convient donc d’élaborer des modèles théoriques (équations, schémas équivalents, diagrammes) permettant de
prédéterminer les conditions de fonctionnement en charge à partir des résultats d’essais ne mettant en jeu que de
faibles puissances.
Jules TSOCHOUNIE 92
6. Les Machines Synchrones triphasées
V = E t − R ⋅ J = E p − (R + jω (L + λ )) J
Figure 6.8 :
où (λ + L ) := Ls est désignée « inductance synchrone ».
b) Modèle de Potier :
Dans ce modèle, la saturation n’est pas négligée (fin
zone 2 ou zone 3 de la courbe de magnétisation de la
figure 6.4) ; le flux magnétique principal résultant
ϕ r (t ) traversant un enroulement induit ne pouvant pas
être décomposé en un flux provenant de la roue polaire
et un flux provenant de l’induit, la f.é.m induite dans un Figure 6.9 :
enroulement par le flux magnétique total est donnée
sous la forme de symbole complexe des valeurs efficaces par :
E t = E r − jωλ J
V = E t − R ⋅ J = E r − (R + jωλ ) ⋅ J
Jules TSOCHOUNIE 93
6. Les Machines Synchrones triphasées
résultant de l’action du courant continu réel i e de l’inducteur et du système triphasé de courants statoriques j(t ) .
Cette f.m.m tournante peut être attribuée à un courant inducteur fictif Ie0 qui circule dans l’inducteur, et induit dans
un enroulement statorique à vide la f.é.m Er .
La f.m.m glissante résultante est obtenue à partir de la loi de ampères-tours : N e,eff ⋅ I e0 = N e,eff ⋅ I e + K a N a ,eff ⋅ J , où
K a est un coefficient quelconque, d’où on obtient :
K a N a ,eff
I e0 = I e + ⋅ J := I e + α ⋅ J
N e,eff ⋅
Figure 6.12 :
Jules TSOCHOUNIE 94
6. Les Machines Synchrones triphasées
Le coefficient d’équivalence et la réctance de fuite de Potier obtenus par des essais à vide, en court-circuit et en
déwatté, dont les résultats permettent de tracer le triangle de Potier MHP comme le montre la figure 6.12b.
N.B. : La valeur maximale de ϕ t (t ) ne dépend que de celle de la f.m.m totale attribuée à des courants inducteurs
fictifs i e0 (t ) , que si la réluctance de l’entrefer est indépendante de la position des pôles du champ glissant total par
rapport à la roue polaire. Ceci est vrai pour les machines à entrefer constant, donc à pôles lisses.
L’emploi d’un groupe électrogène pour alimenter seul un réseau électrique, en petites et moyennes puissances afin
de faire face aux coupures répétées d’électricité du réseau national, est devenu très fréquent. L’alternateur du groupe
doit assurer les échanges des puissances active et réactive du réseau à une fréquence et sous des tensions de valeur
efficace constantes. Son entraînement est assuré par un moteur thermique de puissance appropriée dont la vitesse de
rotation est maintenue constante grâce à un régulateur, ce qui assure la constance de la fréquence des tensions.
Jules TSOCHOUNIE 95
6. Les Machines Synchrones triphasées
Figure 6.13 :
Figure 6.14 :
Jules TSOCHOUNIE 96
6. Les Machines Synchrones triphasées
Avec la même charge (facteur de puissance constant), on varie l’intensité débitée. La tension fournie par
l’alternateur est donnée par le diagramme de Behn-Eschenburg de la figure 6.14a :
En maintenant l’intensité débitée par l’alternateur constante, on diminue le facteur de puissance de la charge. La
tension fournie par l’alternateur est donné par le diagramme de Behn-Eschenburg de la figure 6.14b :
Figure 6.15 :
La valeur efficace V des tensions fournies par l’alternateur étant maintenue fixe, deux éventualités se présentent :
Avec la même charge (facteur de puissance constant), on varie l’intensité débitée. L’ajustement de l’intensité
d’excitation est donné par le diagramme de Behn-Eschenburg de la figure 6.15a :
En maintenant l’intensité débitée constante, on diminue le facteur de puissance de la charge. L’ajustement de
l’intensité d’excitation est donné par le diagramme de Behn-Eschenburg de la figure 6.15b :
Jules TSOCHOUNIE 97
6. Les Machines Synchrones triphasées
La figure 6.16 montre le schéma monophasé équivalent de l’alternateur avec la ligne qui le relie au réseau infini, et
les diagrammes des tensions à l’instant de couplage de l’alternateur sur le réseau, en l’absence de synchronisation.
Figure 6.16 :
Supposons qu’à l’instant du couplage de l’alternateur sur le réseau infini, bien que la valeur efficace des f.é.m soit
égale à celle de la tension du réseau, la vitesse d’entraînement de l’alternateur n’est pas rigoureusement égale à la
vitesse de synchronisme correspondant à la fréquence du réseau (f ≠ f N ) . La f.é.m E p se déphase alors lentement
par rapport à la tension d’une phase du réseau V , et l’alternateur est freiné (θ> 0) ou accéléré (θ< 0) pour que
f = f N ; il débite ou reçoit alors de la puissance, que l’on désigne par « puissance synchronisante » et que l’on note
Ps . A partir des diagrammes des tensions correspondants donnés par la figure 6.16 où X L est la réactance de la
ligne reliant l’alternateur au réseau, la résistance de cette ligne étant négligée, la puissance synchronisante qui freine
ou accélère l’alternateur pour le maintenir au synchronisme est exprimée comme suit :
θ
Ps = 3 V J cos φ = 3 V J cos
2
θ
Avec sin =
(Xs + XL ) ⋅ J d’où on tire J =
2V θ
sin que l’on remplace dans Ps , et on obtient :
2 2V Xs + X L 2
3V2
Ps = sin θ
Xs + X L
La stabilité de l’alternateur fonctionnant sur un réseau est caractérisée par le moment du couple synchronisant :
3V E p
Ts = cos θ
Ω (Xs + X L )
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6. Les Machines Synchrones triphasées
Xs X Xs X
Ab = 3VI cos φ = s ⋅ P et Ab' = 3VI sin φ = s ⋅ Q
3V 3V 3V 3V
Les puissances active et réactive échangées par l’alternateur peuvent être exprimées à l’aide des projections de jXs I
sur les axes P’AP et Q’AQ comme suit :
3V 3V
P= ⋅ Ab et Q= ⋅ Ab'
Xs Xs
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6. Les Machines Synchrones triphasées
Xs
le montre la figure 6.18, avec Ab1 = ⋅ P . En ce point de fonctionnement, E p1 = V et l’alternateur consomme de
3V
X
la puissance réactive Q telle que Ab1' = − s ⋅ Q . L’intensité d’induit débitée détermine la chute de tension inductive
3V
jX s J 1 , et φ1 < 0 ; l’alternateur a un comportement capacitif.
Si par contre on veut que l’alternateur débite une puissance active P mais n’échange
n aucune puissance réactive, on
doit augmenter son intensité d’excitation à I e 2 > I e1 qui détermine le module de E p 2 telle
elle que E p 2 > E p1 . Le point
Xs
de fonctionnement passe alors de A en B2 tel que Ab 2 = Ab1 = ⋅ P et Ab '2 = AA = 0 , comme le montre la figure
3V
6.18. L’intensité d’induit débitée détermine la chute de tension inductive jX s J 2 , et φ 2 = 0 .
Si on veut que l’alternateur débite une puissance active P et fournisse également une puissance réactive Q, on doit
augmenter son intensité d’excitation à I e3 > I e 2 qui détermine le module de E p3 telle que E p3 > E p 2 . Le point de
Xs X
fonctionnement passe alors de A en B3 tel que Ab 3 = Ab1 = ⋅ P et Ab 3' = s ⋅ Q , comme le montre la figure 6.18.
6.1
3V 3V
L’intensité d’induit débitée détermine la chute de tension inductive
i jX s J 3 , et φ 3 > 0 .
Les points de fonctionnement B1, B2 et B3 du diagramme de la figure 6.18 sont des points d’équipuissance.
Il ressort également duu diagramme bipolaire de Blondel de la figure 6.18,, que la fourniture ou l’absorption de
puissance réactive par un alternateur est une question d’excitation : à puissance active P donnée, un alternateur peut
peu
fournir du réactif (point B3) ou fonctionner à cos φ = 1 (point B2) ou absorber du réactif (point B1), il suffit de varier
son intensité d’excitation Ie.
En général, la position du point de fonctionnement d’un alternateur en charge est imposée par :
la puissancee qui lui est fournie par la machine qui l’entraîne : Pméc = pc + Pj + P ;
et l’intensité du courant d’excitation Ie qui donne la valeur de la f.é.m Ep.
Si on néglige les pertes Joule de l’induit, la puissance active débitée est égale à la puissance électromagnétique :
Dans le diagramme de Fresnel des tensions de la figure 6.17, on obtient E p sin θ = X s J cos φ dont on tire J cos φ que
l’on introduit dans l’expression de Pem , d’où on tire le moment électromagnétique d’expression :
3EpV
Tem = sin θ
Ω ⋅ Xs
Si l’excitation est constante, le moment électromagnétique dépend uniquement de l’angle interne. La figure 6.20a
π 3E V
montre la courbe de Tem (θ) . Pour θ = , ce couple est maximal, et la puissance aussi Pmax = p . Si la puissance
2 Xs
π
débitée continue de croître, l’angle interne croît, et au-delà de θ = , le couple électromagnétique diminue s’annule
2
et s’inverse ; la machine d’entraînement rejette l’alternateur, le groupe s’emballe et s’arrête.
Figure 6.20 :
En régime permanent, le point de fonctionnement se situe dans la région du plan de la figure 6.20b, délimitée par :
l’échauffement de l’induit ;
l’échauffement de l’inducteur et du circuit magnétique ;
la puissance nominale de la turbine ;
l’angle interne maximal.
Si l’alternateur est auto-excité, il absorbe uniquement la puissance mécanique Pméc (Pabs = Pméc ) .
Du fait de la conservation de l’énergie d’un système isolé, la différence des puissances absorbées et fournies
représente la somme des pertes de puissance de l’alternateur.
• La vitesse de rotation n, qui est rigidement liée à la fréquence f N des f.é.m induites ;
• La valeur efficace des tensions entre les bornes des enroulements d’induit U N ;
SN
• La puissance nominale SN ; le rapport fournit l’intensité nominale I N du courant d’induit que
3 UN
l’alternateur peut débiter en permanence sans échauffement anormal du bobinage de l’induit.
• Une valeur du facteur de puissance cos φ N (AR ) . Elle indique indirectement le courant d’excitation IeN , c.à.d la
valeur du cos φ (AR ) pour laquelle le débit de I N nécessite le courant d’excitation nominal. L’alternateur peut
débiter I N sous U N pour tous les cos φ N (AV ) et uniquement pour les cos φ (AR ) compris entre 1 et
cos φ N (AR ) .
L’amortisseur de Leblanc se trouve souvent sur un alternateur triphasé et est indispensable pour un alternateur
monophasé à cause du champ inverse qui existe toujours, même sans dissymétrie. Dans une machine synchrone à
pôles lisses, la masse métallique du rotor joue le rôle d’amortisseur.
Si le réseau ne peut accepter l’appel de courant dû au démarrage en asynchrone sous pleine tension, on utilise un des
procédés de réduction du courant de démarrage du moteur asynchrone, tel que l’alimentant à tension et fréquence
progressivement croissantes, par un variateur de fréquence à étage intermédiaire en courant continu suivi d’un
onduleur de courant autocommuté. La puissance du variateur doit être légèrement supérieure à celle consommée à
vide par le moteur synchrone. Lorsque la vitesse de rotation est au voisine de la vitesse de synchronisme, il faut
séparer le moteur de l’onduleur et le brancher sur le réseau, avant de favoriser la synchronisation.
Parfois, arrivé au voisinage de la vitesse de synchronisme, avant d’alimenter l’inducteur, le moteur s’accroche de
lui-même grâce à un flux inducteur rémanent. Le plus souvent, la vitesse se stabilise un peu en deçà de la vitesse de
synchronisme ; on tente alors la synchronisation en alimentant l’inducteur. Si la puissance synchronisante est
positive et suffisante, la synchronisation se produit. On reconnait que le moteur s’est accroché au réseau lorsque la
valeur efficace des courants du bobinage induit diminue brusquement. Si la synchronisation échoue, la vitesse
diminue et la valeur efficace des courants du bobinage induit augmente.
Principe : Les enroulements statoriques triphasés du moteur synchrone reliés au réseau triphasé créent un champ
glissant dans l’entrefer. Le rotor toujours alimenté en courant continu est un électroaimant qui, lorsqu’il est entraîné
à une vitesse proche de la vitesse de synchronisme se trouve accroché et entraîné par le champ glissant du stator.
Pour des raisons de commodité, on préfère considérer le moteur synchrone comme un récepteur électrique, et donc
adopter la convention des sens récepteurs (CSR). Pour ce faire, on inverse le sens des courants d’induit.
Dans le cas général, pour un état magnétique quelconque, la f.é.m induite dans un enroulement d’induit du moteur
par la variation du flux total ϕt ( t ) , ou f.é.m en charge, peut s’écrire :
dj(t )
e t (t ) = e r (t ) + λ
dt
En régime sinusoïdal, cette f.é.m peut s’écrire sous la forme de symbole complexe des valeurs efficaces :
E t = E r (t ) + jωλ J
La chute de tension aux bornes de l’enroulement de résistance R est donnée par l’expression complexe :
V = E t + R ⋅ J = E r + (R + jωλ ) J
Dans le fonctionnement en moteur, la roue polaire, freinée par la charge entraînée, est tirée par le champ glissant
statorique : la f.é.m Er est en retard de phase de θ sur la tension V .
Comme pour l’alternateur, on adopte les modèles suivants permettent de prédéterminer les conditions de
fonctionnement du moteur synchrone triphasé alimenté par un réseau triphasé équilibré. En fonctionnement supposé
équilibré, on se contente d’étudier une seule phase.
V = E p + (R + jωL s ) J
Avec cette équation, on obtient le schéma équivalent monophasé de la figure 6.21a. La figure 6.21b montre le
diagramme vectoriel qualitatif des tensions et des courants, pour un comportement inductif. La figure 6.21c montre
le diagramme vectoriel qualitatif des tensions et des courants pour un comportement capacitif du moteur. Dans le
cas du comportement inductif, on constate que E p est inférieur à V : le moteur est dit sous-excité. Par contre dans le
cas du comportement capacitif, on constate que E p est supérieure à V : le moteur est dit surexcité.
Figure 6.21 :
V = E r + (R + jωλ ) J
Avec cette équation, on obtient le schéma équivalent monophasé de la figure 6.22a. La figure 6.22b montre le
diagramme vectoriel qualitatif des tensions et des courants pour un comportement inductif, et la figure 6.22c montre
le diagramme vectoriel qualitatif des tensions et des courants pour un comportement capacitif du moteur. Dans le
cas du comportement inductif, on constate que E p est inférieur à V : le moteur est dit sous-excité. Par contre dans le
cas du comportement capacitif, on constate que E p est supérieur à V : le moteur est dit surexcité.
Figure 6.22 :
La résolution analytique de ce
problème se fait également dans la
le diagramme bipolaire simplifié de
Blondel comme le montre la figure
6.23, dans lequel on peut lire les
puissances active et réactive.
La puissance électromagnétique
reçue du réseau par le moteur
synchrone est la puissance
synchronisante fournie par ce
réseau, dont l’expression est :
3E p V
Pem = sin θ
Xs Figure 6.23 :
C’est cette puissance synchronisante qui explique le fonctionnement de la machine synchrone. La puissance
π 3E V
maximale que peut fournir le moteur est donnée pour θ = , par Pmax = p . Si la puissance mécanique demandé
2 Xs
π
par la charge continue de croître, l’angle interne croît également, et au-delà de θ = , le couple électromagnétique
2
diminue, s’annule et s’inverse ; le moteur rejette alors la charge entraînée, le groupe s’emballe et s’arrête.
puissance mécanique Pméc . La différence des puissances absorbée et fournie représente la somme des pertes de
puissance du moteur, qui sont les mêmes que dans l’alternateur :
η=
Pméc
=
Pél + Pexc − ∑ pertes
= 1−
∑ pertes
Pél + Pexc Pél + Pexc Pél + Pexc
Placés près des grands centres de consommation d’énergie électrique, les compensateurs synchrones jouent le rôle
de condensateurs de capacité variable. Aux heures de forte demande, ils doivent fournir une grande puissance
réactive pour réduire les courants et les chutes de tension dans les lignes alimentant ces centres : on augmente la
puissance réactive fournie Q en augmentant l’intensité d’excitation Ie .
A certains moments, on leur demande de consommer l’énergie réactive, par exemple pour compenser l’élévation de
la tension créée par une longue ligne Haute Tension à vide, car cette dernière a un comportement capacitif : on
augmente la puissance réactive consommée Q en diminuant l’intensité d’excitation I e .
EXERCICE 6-2:
1) Un alternateur triphasé tourne à 250 tr / min et produit des f.é.m de fréquence 50 Hz . Quel est le nombre de pôles
inducteurs ?
2) Un alternateur triphasé produit des f.é.m de fréquence 60 Hz et possède 12 pôles. Quelle est sa vitesse nominale
d’entraînement ?
EXERCICE 6-3:
A vide, un alternateur monophasé, à aimants permanents fournit une f.é.m de valeur efficace 220 V lorsque la roue
polaire est entraînée à 500 tr / min . Quelle est la valeur efficace de la f.é.m si la roue polaire tourne à 600 tr / min ?
EXERCICE 6-4:
Un alternateur monophasé possède 8 pôles ; chacun d’eux fournit un flux utile de 0,12 Wb . L’enroulement induit du
stator présente une encoche par pôle et chaque encoche contient deux conducteurs. Le coefficient de Kapp est 2,3 . La
vitesse de rotation de la roue polaire est de 750 tr / min . Quelle est la valeur efficace de la f.é.m à vide ?
EXERCICE 6-5:
Un alternateur monophasé tétrapolaire comporte 100 conducteurs. Le flux par pôle vaut 0,025 Wb et la fréquence est
f = 50 Hz . On mesure aux bornes de l’induit une tension de valeur efficace 267 V . Déterminer le coefficient de Kapp de
l’enroulement et la vitesse de rotation de l’alternateur.
EXERCICE 6-6:
Un alternateur de la centrale hydroélectrique possède les caractéristiques suivantes : 50 pôles ; flux maximal par pôle
13,5 mWb ; fréquence des f.é.m fournies 50 Hz ; coefficient de Kapp 2,05 ; nombre de brins conducteurs de l’induit
13 224 .
EXERCICE 6-7:
La plaque signalétique d’un alternateur porte les indications suivantes : 60 kVA ; 220 / 380 V ; 50 Hz ; 1000 tr / min .
Quelle est la valeur efficace de l’intensité en ligne, et le nombre de pôles de l’alternateur ?
EXERCICE 6-8:
Le stator d’un alternateur triphasé comporte trois enroulements couplés en triangle, chacun de résistance r = 2,5 Ω et de
réactance Xs = 10,7 Ω . La tension entre les bornes de l’alternateur est maintenue constante égale à 220 V par réglage de
l’intensité du courant d’excitation.
L’alternateur débite un courant d’intensité 8 A dans une charge résistive.
EXERCICE 6-9:
Un alternateur triphasé est constitué par trois enroulements montés en triangle. Il a donné aux essais :
- A vide, les relevés dans le tableau suivant :
EXERCICE 6-10:
Un alternateur dont les enroulements du stator sont couplés en étoile fournit en charge nominale un courant d’intensité
I = 200 A sous une tension efficace entre phases U = 5000 V lorsque la charge est inductive (cos φ = 0,87 ) . La fréquence
du courant est 50 Hz , et la fréquence de rotation est 250 tr / min .
L’ensemble des pertes collectives et par effet Joule dans le rotor est 220 kW .
I e (A) 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
E (V) 0 1050 2100 3150 4200 5200 5950 6550 7000 7300 7500
Un essai en court-circuit a donné pour un courant d’excitation I e = 40 A , un courant dans les enroulements du stator
d’intensité I = 2500 A .
EXERCICE 6-11:
Une génératrice synchrone triphasée, induit au stator couplé en étoile, dont la fréquence f = 50 Hz est constante,
possède un rotor à 4 pôles lisses. On a relevé à la vitesse d’entraînement nominale :
I e (A ) 0 10 15 20 25 30 40 50
E s (V ) 0 1990 2730 3270 3670 3950 4300 4570
où on désigne par Ie le courant inducteur et par E s la force électromotrice induite dans un enroulement.
• un point en court-circuit : courant dans l’induit I cc = 100 A pour une intensité dans l’inducteur I e,cc = 14,5 A .
• un point de fonctionnement avec un récepteur purement inductif (cos ϕ = 0) : I e,dew = 40 A , I dew = 100 A et
U dew = 4500 V .
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