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géologique géniques de _. ‘Madagascar /a 1/1 000 000 ry ; Principalix Fésultats an f Projet de Gouvernance des Ressources . Minérales de Madagascar Le présent projet est financé par la Banque Mondiale Résumé La synthase géologique et métallogénique de Madagascar montre la complexité géologique et la richesse du sous-sol du pays dans les zones anciennes qui constituent le bouclier Précambrien. Le Domaine d'Antongi-Masora se présente comme un équivalent du Craton du Dharwar Occidental en Inde et forme un noyau d’age Méso- a Néoarchéen a la périphérie duquel s'est accrété le Domaine d'Antananarivo, incluant les ceintures de roches vertes du Complexe de Tsaratanana, au Néoarchéen terminal. La notion de « Suture de Betsimisaraka » classiquement évoquée dans les schémas d'évolution conventionnels est donc A abandonner. Dans le sud de Madagascar, les formations de l'Anosyen et de |’Androyen sont constituées d'un socle, et pro-parte dune couverture, d'age Paléoprotérozoique. Nous les considérons donc comme un seul et méme domaine (i.e. : Domaine Anosyen-Androyen) affectés par un accident ductile majeur intra-domaine, la zone de cisaillement de Beraketa. Au nord-ouest de la plaine de Ranotsara, dans le centre-sud de Madagascar les formations du Domaine d'Ikalamavony et du sous-domaine Anosyen décrivent une « structure en forme de fleur » résultant de lextrusion du Domaine Anosyen-Androyen, en réponse a une convergence oblique entre les parties Est et Ouest du Gondwana. Le Domaine dikalamavony, marque une limite entre le Domaine d'Antananarivo et le Domaine Anosyen- Androyen. Les groupes dltremo, de Maha et de Sambirano-Sahantaha montrent un héritage paléoprotérozoique (1,90-1,79 Ga) dont la source serait le Domaine Ansoyen-Androyen et les terrains adjacents d'affinité indienne et antarctique. Les groupes de Manampotsy et d'Ambatolampy sont interprétés comme des bassins intracratoniques issus d'une distension intracontinentale sub-contemporaine du magmatisme Imorona-Itsindro (840-760 Ma). Au nord, le Domaine de Bemarivo, consiste en un arc magmatique néoprotérozoique charrié sur le bouclier Archéen a l'Ediacarien. Enfin, dans lextréme sud-est, le Domaine du Vohibory confirme ses affinités avec Afrique de Est et représente le seul bloc réellement exotique de Madagascar. Le demier épisode de évolution géodynamique de Madagascar est marqué par le magmatisme dlaffinité alcaline de la Suite d’Ambalavao-Kiangara-Maevarano, Elle est présente dans ensemble du bouclier malgache, excepté dans le Domaine du Vohibory et le sous-domaine d’Antongil. Ce contexte géologique complexe, marqué par des accrétions successives et de nombreuses phases de déformation et de magmatisme, de l'Archéen a la fin du Néoprotérozoique, est responsable de I'incroyable diversité des ressources minérales qui se sont déposées et/ou concentrées. Les ressources primaires, alluviales ou supergénes sont donc importantes et variées. L'affinité géologique d'une grande partie du socle malgache avec I'inde ouvre de nouvelles perspectives de recherche et de comparaison avec des minéralisations et/ou contextes connus dans ce pays. Les ceintures de roches vertes, les intrusions basiques, ultrabasiques mais aussi granitiques ainsi que les multiples phases tectoniques sont @ lorigine d'une grande richesse et d'une grande variété des ressources minérales du pays. Madagascar renferme donc des ressources déja connues, parfois exploitées et aussi en devenir pour le chrome, le nickel, les sables 4 minéraux lourds, le cuivre, les platinoides, les métaux de base, le zinc, le plomb et lor, avec des indices, parfois des gisements potentiels de premiere importance. Les minéraux lourds, les terres rares, le graphite, la bauxite et bien évidemment les pierres précieuses sont aussi des ressources majeures & prendre en considération. Des régions cétiéres au coeur des hauts plateaux, Thistoire géologique, géodynamique et minéralogique a favorisé les dép6ts puis concentrations de ressources naturelles du sous-sol. Les perspectives de découvertes et d'exploitation de substances minérales sont donc conséquentes et favorables au développement économique futur de la République de Madagascar. Abstract This note describing the bedrock geology and non-fuel resources of Madagascar summarizes the geological complexity and mineral wealth of the ancient Precambrian Shield, ‘The crystalline bedrock is described in terms of six geodynamic building-blocks, from southwest to northeast, the Vohibory, Androyen-Anosyen, Ikalamavony, Antananarivo, Antongil-Masora, and Bemarivo domains which define the constituent elements of the Precambrian shield. Our new interpretation of the Precambrian geology has important implications for prospecting and exploration of newly recognized potential mineral deposits throughout the crystalline shield of Madagascar. The Archean nucleus of the Precambrian Shield consists of the Antongil-Masora and Antananarivo domains. The eastern AntongilMasora domain consists of Paleo- to Mesoarchean TTG gneisses (8.3-3.2 Ga) and abundant paragneiss (metagraywacke, BIF, and meta-ultramafic gneiss) dated between 3.2Ga and 2.5Ga. The western Antananarivo domain consists mostly of juvenile Neoarchean orthogneiss, but it also includes distinctive belts of metamafic and ultramafic gneiss and schist that are best interpreted as recrystallized Archean greenstone belts (Tsaratanana Units). In general terms, the Antongil-Masora and Antananarivo domains represent the ‘continuation of an even larger craton that encompassed part of present-day India and Madagascar — the Greater Dhanwar Craton — which was amalgamated at 2.5-2.45 Ga. Three domains exotic to this Archean nucleus are the Vohibory, Androyen-Anosyen, and Bemarivo domains. In southern Madagascar, the basement to the Androyen-Anosyen Domain is a continental terrane of Paleoproterozoic age (2.0-1.8 Ga) that was accreted to the Antananarivo domain in pre-Stratherian time (~1.8-75 Ma). The Ikalamavony domain, situated between the Antananarivo and Androyen- Anosyen domains, is interpreted as the volcano-sedimentary and intrusive igneous rocks of a magmatic arc built mostly on continental crust of the Androyen-Anosyen and Antananarivo domains in Stenian-Tonian time (1.04-0.95 Ga). The Vohibory Domain, an oceanic terrane of early Neoproterozoic age, was accreted to the Androyen-Anosyen domain in Cryogenian time (~0.64- 0.62 Ga). The Bemarivo domain of north Madagascar is an exotic fragment of Cryogenian igneous rocks with a cryptic Paleoproterozoic basement that was accreted to Antananarivo and Antongil- Masora domains in Ediacaran to earliest Cambrian time. Superimposed within and across these domains are scores of granitic stocks and batholiths, as well as kilometre-long zones of steep- dipping, highly-strained rocks, which record the effects of Gondwana’s convergence and amalgamation in latest Neoproterozoic time. This complex geological setting, marked by successive phases of terrane accretion, deformation, and magmatism throughout Precambrian time, is responsible for the creation of the diverse assemblage of non-fuel resources. The concept of the Greater Dharwar Craton, which links the world-class resources of India with their counterparts in Madagascar, invites consideration of new Archean and Proterozoic targets for mineral prospection and exploration. In Madagascar these include the "greenstone" associations of the Tsaratanana units; banded iron-hosted Au and komatiite showings within the Vondrozo, Fenoarivo and Mananara Groups; Ni and Cr in mostly unexplored layered basic intrusions of the Beheloka-Andapa type; and prospective kimberlite near the edge of the Mesoarchean nucleus. Known and exploited deposits include Cr, Au, and Ni, as well as a host of industrial minerals and gems. Significant other occurrences of Ni, PGE, gold, and base metals are from prospects having geological settings similar to known world-class deposits, Heavy mineral sands, stratabound uranium, bauxite, and REE skarn and pegmatite occurrences also are major resources to consider. The potential for discovery and exploitation of minerals will be important for the support of future economic development of the Republic of Madagascar. Synthése géologique et métallogénique de Madagascar Au cours des demiéres années, de nombreux travaux ont été réalisés dans le cadre du PGRM & Madagascar avec le soutien financier de la Banque Mondiale. Ces études détaillées a échelle 1/100 000 ou de synthése a celle & 1/500 000 ont été concentrées sur le domaine Précambrien au nord, au centre et au sud du pays. En paralléle, d'autres investigations géologiques détaillées ont été menées au centre, par la coopération frangaise, au sud par la coopération japonaise, et & Touest par la coopération sud-africaine. Enfin, plusieurs travaux de recherche détaillés ayant fait Tobjet de théses avec le soutien financier du PGRM ont été réalisés en collaboration avec des universités frangaises, Le Symposium International sur la nouvelle cartes géologique et métallogénique de Madagascar est l'occasion de la restitution des principaux résultats de I'ultime projet du PGRM dédié a la synthése, a l'échelle du 1/1 000 000, des travaux géologiques et métallogéniques réalisés sur Tensemble du territoire. Sont ainsi présentées, les nouvelles cartes géologique, des substances métalliques et des roches et minéraux industriels de Madagascar. Ces travaux confirment a prédominance du socle d'age Précambrien sur la géologie de Madagascar. Le bouclier malgache couvre ainsi les deux tiers de [lle et il est bordé a l'ouest, au ‘sud, et dans une moindre mesure au nord et a lest, par des roches sédimentaires et volcaniques couvrant, de maniére quasi compléte, la période du Carbonifére jusqu’a 'actuel. Les compositions minéralogiques, les degrés de métamorphisme et l'histoire géodynamique des grands domaines géologiques de Madagascar sont a mettre en relation directe avec nombre de minéralisations réparties sur ensemble du pays. Les grands traits de l’évolution géologique et géodynamique de Madagascar Du point de vue géclogique, le socle précambrien de Madagascar peut étre subdivisé en six grands domaines ‘g€ologiques (Antongil/Masora — Antananarivo = Ikalamavony — Androyen-Anosyen — Bemarivo et Vohibory). Leurs limites ne correspondent pas nécessairement a de grandes zones de cisaillement ou a des ‘sutures entre _ blocs. Trois suites magmatiques singulléres sont transverses sur ces domaines. Il s'agit des suites de Dabolava (~1Ga), d'imorona-Itsindro (820- 760 Ma) et d’Ambalavao-Kiangara- Maevarano (570-520 Ma). ‘comme un fragment du Craton du Dharwar, en Inde. Le Domaine adjacent d’Antananarivo, est caractérisé par la présence de quatre unités de gneiss basiques-ultrabasiques connues sous le nom de «Complexe de Tsaratanana» et interprétées comme des ceintures de roches vertes métamorphisées. Dans le schéma d’évolution géodynamique antérieur & cette nouvelle synthése, les formations métasédimentaires _singuliéres, ‘séparant les domaines d’Antongil/Masora et d'Antananarivo, étaient interprétées comme une zone de suture panafricaine appelée + sous-domaine Anosyer Sous-domaine Ancroyen Domaine du Vohbory « Suture de Betsimisaraka ». existence de cette suture a itialement 6 avancée pour * expliquer opposition entre les terrains d’age Mésoarchéen d'affinité indienne du Domaine dAntongilMasora, et ceux d'age Lf Neoarchéen du Domaine d’Antananarivo, qui seraient d’affinité africaine. Dans ce méme schéma, le «Complexe de Tsaratanana » était, lul, considéré comme une seule et J méme unité lithotectonique charriée sur le sole granito-oneissique d’Antananarivo au cours de lorogenése panafricaine. Les éléments structuraux observés Fans ces ceintures de roches vertes de haut degré _métamorphique montrent une incompatibilité avec un modéle de nappe de charriage. De plus, les ages de métamorphisme et Fe “deformation temoignent dune évolution commune du « Complexe de Tseratanana » et des formations granito-gneissiques d’Antananativo depuis 2,7 Ga. Par conséquent, le F< Compiexe de Tsaratanana > peut tre interprété comme un domaine juxtaposé au Domaine @’Antananarivo au cours de fArchéen Les Domaines et sous-domaines géologiques de Madagascar Le centre de T'lle est représenté par les terrains dage Archéen du Domaine dAntongiMasora (a Vest) et du Domaine d’Antananarivo (a son contact occidental). Le Domaine ¢’Antongil/Masora est interprété terminal. On constate, d&s lors, que le Domaine d'Antananarivo et le « Complexe de Tsaratanana » sont {rs similaires au domaine oriental du craton du Dharwar od les memes caractéristiques structurales et géochronologiques et meétallogéniques ont été mises en évidence par ailleurs. A Madagascar, cette nouvelle interprétation permet de siinterroger sur ['évolution Panafricaine de Ile et en particulier sur ta véracité d'une suture entre les blocs Antananarivo et d'Antongil/Masora. Dans le Domaine d'AntongilMasora les données compilées pour I'élaboration des nouvelles cartes complétées nos travaux spécifiques ont permis: i) ¢’étendre la période de formation de la crotte archéenne ar accrétion juvénile a 3,32 Ga ; i) de définir un nouvel ensemble volcanosédimentaire déposé autour de 3,18 Ga et métamorphisé & 2,55 Ga; iii) de préciser age de dépét des autres formations supracrustales existantes entre 3,2 et 2,5 Ga, période caractérisée, a travers le monde, par la mise en place de komatiites ; iv) de mettre en évidence le méme épisoded'anatexie et de métamorphisme de haut degré a 2,5 Ga dans le Domaine d’Antananarivo et le « Complexe de Tsaratanana », a Touest de la suture supposée. On retrouve donc la méme évolution magmatique et métamorphique de Part et d'autre de cette suture supposée qui na donc ainsi plus lieu d’étre. Cette notion de «Suture de Betsimisaraka » a donc été totalement abandonnée au profit d'une limite entre deux blocs résultant de leur acorétion & TArchéen| terminal-Paléprotérozoique inférieur. Le Domaine d'Antongil est recoupé par un magmatisme plus —récent = d’ége Paléoprotérozoique représenté par des filons basiques et des orthogneiss tonalitiques @ dioritiques. Nous suggérons que certains complexes basiques a ultrabasiques non —_datées appartiennent également a cet évenement magmatique. Il est 4 noter que les images du magnétisme aéroporté semblent — montrer une prolongation de ce réseau filonien age Paléoproterozoique dans _ le Domaine d’Antananarivo. Bien que sa. signification reste a préciser & Madagascar, notons qu'un magmatisme du méme ge est également identifié en Inde. A échelle du Gondwana, on remarque que architecture et ensemble d'age Mésoarchéen. Le Domaine néoarchéen d'Antananarivo — incluant le «Complexe de Tsaratanana» est, quant & lui, 8s. similaire la partie orientale du Craton du Dharwar Oriental. Nous proposons done que les terrains d'age Néoarchéen du Craton du Dharwar Oriental et du Domaine Antananarivo aient —été—_disposés symétriquement autour d'un noyau d’age Mésoarchéen constitué par le craton du Dharwar Occidental et le Domaine dAntongil’Masora pour former le « Greater Dharwar Craton ». Les domaines les plus —_méridionaux (Androyen et Anosyen) étaient interprétés comme deux blocs différents limités par une suture majeure. Nos investigations, ainsi que les résultats des travaux de la coopération japonaise (JICA) montrent que ces deux domaines sont constitués d'un substratum d’age Paléoprotérozoique (2,0-1,8 Ga), ot dune couverture dont le dép6t s'est fait avant le Néoprotérozoique terminal. Le Domaine ‘Anosyen-Androyen est done considéré comme une seule et méme entité géologique recoupée par la zone de cisaillement « intra- domaine ». Du nord au sud et d'est en ouest du bouclier malgache, un certain nombre de groupes métasédimentaires sont caractérisés par des spectres d'ages de zircons détritiques. Ces spectres Pages de zircons détritiques GREATER DHARWAR CRATON la nature lithologique des blocs de l'Archéen de Madagascar sont trés similaires a ceux de inde. Ainsi le Domaine d’Antongil/Masora et la partie occidentale du Craton du Dharwar sont deux fragments d'un seul et méme montrent que l'ensemble de ces formations ‘ont un héritage commun de sources issues de terrains archéens et paléoprotérozcique (1,90-1,79 Ga). Le Domaine d’ikalamavony est, quant a lui, caractérisé par la présence de formations volcanosédimentaires déposées entre 1,03 et 0,98 Ga et d'une suite magmatique datée & ~1 Ga (Suite de Dabolava) Comme le montre clairement la géophysique aétoportée, les formations du Domaine diikalamavony et du sous-domaine Anosyen sont impliquées dans une déformation plicative complexe décrivant une « structure en forme de flour». Celle-ci résulte de extrusion du Domaine Anosyen-Androyen en réponse & une convergence oblique entre le Gondwana Est et le Gondwana Ouest. Le Domaine d'ikalamavony marque donc la limite entre le Domaine d’Antananarivo et le Domaine Anosyen-Androyen, En ce sens, cette zone pourrait trouver son équivalant dans le sud de finde, marquant ainsi approximativement la limite entre une crodte archéenne au nord, et des terrains d’age Paléprotérozoique au sud. Remarquons, enfin, que la Suite de Dabolava, intrusive dans le Domaine dikalamavony, a également été identifiée dans le sous-domaine Anosyen. Ceci implique que ces deux domaines étaient déja juxtaposés avant 1000 Ma De par la découverte dune crotte d'age Paléoprotérozoique dans le domaine Anosyen ainsi qu'une accrétion de ce domaine au bloc Archéen d’Antananarivo au Mésoprotérozoique (1000 Ma), nous proposons que les zircons « énigmatiques » (2,0-1,8 Ga) des formations métasédimentaires o'age Paléoprotérozoique proviennent des terrains du Sud Madagascar, des « Wanni and Highland Complexes » au Sri Lanka ainsi que du « Rayner Complex » en Antarctique. Le Domaine d'’Antananarivo forme le substratum de deux bassins sédimentaires formés au cours d'une période d'extension intracontinentale.Les _sédiments se seraient déposés légérement auparavant ou de maniére synchrone au magmatisme de la Suite d'imorona-Itsindro, cest-a-dire au Mésoprotérozoique entre 820 et 760 Ma ‘Au nord du Domaine o’Antananarivo affleure le Domaine de Bemarivo. Ce domaine est constitué dun are magmatique d’age Cryogénien (~750 - 740 Ma), charrié sur les formations métasédimentaires paléoprotéroziques, l'ensemble étant & son tour charrié sur les domaines d’Antananarivo et dAntongil, « soudés » depuis !Archéen terminal. Enfin, extreme sud-ouest de Madagascar est constitué par le Domaine du Vohibory. Ce domaine est interprété comme un arc insulaire intra-océanique acerété au Domaine Androyen-Anosyen au cours de l'Ediacarien (-630 Ma). Les roches juvéniles du Domaine du Vohibory partagent de nombreuses similarités, tant du point de vue lithologique que géochimique, avec les _nappes supérieures de la chaine mozambicaine Nappes de Cabo del Gado au Mozambique), Bien que certains protolithes du Domaine du Vohibory soient généralement plus jeunes que ceux observés en Afrique de l'Est, les resemblances dans la composition des roches, les Ages déduits des protolithes et les ges_métamorphiques, entre ces régions, suggérent que le Domaine du Vohibory représente un bloc exotique, formé dans Tocéan paléo-Mozambique puis suturé & Madagascar au début de I'Ediacarien. Le demier épisode de __'évolution géodynamique de Madagascar est marqué par le magmatisme de la Suite d'Ambalavao- Kiangara-Maevarano. Ce magmatisme est caracterisé par la mise place de plutons et de massifs «stratoides » de granites et syénogranites dans l'ensemble du bouclier malgache, excepté dans le Domaine du Vohibory et le sous-domaine ¢'Antongil. Ce magmatisme tardif et les rs nombreuses intrusions filoniennes pegmatitiques qui Vaccompagnent sont en relation directe avec certaines —minéralisations a — gemmes, uranium, —niobium-tantale et REE. Implications sur la métallogénie de Madagascar Lhistoire géodynamique complexe de Madagascar, caractérisée par Taccrétion successive de blocs continentaux et/ou océaniques, une déformation polyphasée et un important magmatisme au cours du Précambrien, est responsable de la mise en place d'une trés grande variété de minéralisations. Le concept de craton du « Greater Dharwar » qui relie les gisements de classe mondiale connus en Inde et ceux potentiels @ Madagascar, ouvre de nouvelles perspectives pour la prospection et exploration de ressources minérales dans les domaines Archéens et Protérozoiques. Lianalyse métallogénique _réalisée pour elaboration des cartes i) des Substances Métalliques ; et ii) des Roches et Minéraux industriels, complétées par la _ notice explicative, comprend 4 la fois les ressources rales connues @ Madagascar et celles dont la possibilité d'occurrences peut étre proposée au regard des _ informations géologiques disponibles. et _propices (lithologie, contexte métamorphique et/ou géodynamique). Les secteurs a potentiel favorable et avec des _ perspectives concernant certaines matiéres _premiéres ainsi que leurs de types de modéles de gisement sont basées sur les modéles desoriptits de minéralisations internationalement reconnus. Les minéralisations en Cr, Ni-Cu, et PGE sont souvent liées a un magmatisme basique & ultrabasique en association avec des lithologies de type komatiites, péridotites, et dunites dans des grandes provinces ignées (LIPS : Large Igneous ProvinceS), dans des veines de sulfures magmatiques au sein dintrusions basiques stratiformes (reef-type), des veines hytrothermales & métaux de base riches en éléments du groupe du platine etfou remobilisant et reconcentrant des platinoides préexistants (type _syn-orogenique). Ces éléments peuvent également former des minéralisations —secondaires par re- concentrations formées dans les zones daltération supergéne et/ou dans les placers alluviaux. Les secteurs identifiés comme favorables pour ces gisements sont principalement situés au sein des ceintures de roches vertes du Complexe de Tsaratanana (ex : chromite d'Andriamena ; platinotdes de Londokomanana). Toutefois, il s'avere que les lithologies basiques et ultrabasiques associées au magmatisme d'Imorone-Itsindro soient également favorables 4 la présence de telles concentrations minérales. Si des secteurs comme Ambodilafa, sur la céte est, sont déja prospectés en ce sens, et compte tenu de extension —_géographique considérable du magmatisme d’lmorona- ltsindro, il est probable que des ralisations de ce type soient également présentes dans d'autres secteurs de Madagascar. En outre, la découverte d'un événement —magmatique —basique a ultrabasique d’ége —_Paléoprotérozoique responsable des suites de Beheloka, Andapa, Ranomena dans le sous-domaine d'Antongil ouvre également un nouveau champ de —_prospection pour les. minéralisations a Ni, Cr, Cu, et PGE. Lanalyse des lithologies tant dans les domaines du Précambrien que du Phanérozoique suggére une compatibilité et donc une potentialité concernant des gisements de plomb, de zinc et de cuivre stratiformes (type SEDEX, MVT, Broken Hill, etc.). Il en va de mame pour le manganese, la potasse, les phosphates et uranium. Les gisements sédimentaires et volcaniques stratiformes & plomb, zinc, cuivre et barytine sont conus dans le Groupe de Sambirano- Sahantaha et traduiraient des phénomenes identiques ceux responsables des gisements de classe mondiale connus et exploités dans les formations de l'Aravali en Inde. Le Groupe de Sambirano-Sahantaha est. donc particuligrement favorable a la recherche de tels gisements. Par extension, le groupe d'tremo pourrait également constituer une cible pour la prospection de minéralisations stratiformes @ métaux de base. Enfin, les contextes géologiques similaires, présents dans la couverture sédimentaire du Phanérozoique, en. particulier les zones de transition marine @ continentale, sont également des zones potentiellement favorables aux minéralisations stratiformes en métaux de base. Les domaines d'arc sont favorables aux concentrations minérales de type VMS (Volcanic Massif Sulfides). Ainsi, le Groupe de Daraina-Milanoa dans le Domaine de Bemarivo au nord et le Domaine du Vohibory au sud-ouest sont particuligrement favorables 4 la présence de telles minéralisations. Ceci apparait clairement par les nombreux indices de cuivre recensés dans les roches voleaniques et dans les _ formations sédimentaires du Domaine de Bemarivo ainsi que dans le Domaine du Vohibory, bien que leur typologie ne soit pas précisée actuellement. Des minéralisations de type skam cuivre constituent une cible —potentielle non négligeable dans le Domaine d'itremo dans les secteurs ot les magmas basiques de la Suite d'lmorona-itsindro recoupent les niveaux carbonatés. Des gisements d'or primaire sont présents partout a Madagascar et ils sont fréquemment associés @ des groupes de placers @ Au. Quatorze districts auriféres peuvent ainsi étre présentés a échelle du pays. Les petits gisements en Au primaire associés aux roches du Précambrien du domaine d'Antananarivo sont connues dans plusieurs districts auriféres, dont chacun Pourrait contenir une veine économique ou un gisement a Au disséminé. Carte des districts auriféres et des zones & fort potentiel de Madagascar Les caractéristiques géologiques principales favorables un fort potentiel aurifére sont i) les zones de cisaillement; ii) les roches basiques et ultrabasiques ; et iil) les zones & faible degré métamorphique. Les formations qui renferment des « piéges géochimiques » sont également a souligner. En effet, un grand nombre de minéralisations primaires sont associées a des quartzites 4 magnétite eV/ou a des niveaux graphiteux. II est connu que ces formations possédent des caracteristiques géochimiques qui favorisent la précipitation de lor lorsque les fluides hydrothermaux les traversent. Ainsi_ les ceintures de roches vertes du Complexe de Tsaratanana (présence de quartzites a magnétite), les formations métasédimentaires d'age Néoarchéen = du Domaine d'Antananarivo (quartzites a magnétite et graphite) ainsi que les métasédiments mésoprotéroziques des bassins intracontinentaux de ce méme domaine (graphite) constituent des —_secteurs particuliérement favorables aux concentrations auriféres. Les gisements en Au primaire associés a des veines, des quartzites a magnétite et ceux associés aux zones de cisaillement majeures présentent des teneurs historiques et des caractéristiques qui montrent que les méthodes d'exploration modernes devraient offrir de meilleures localisations, définitions et estimations pour exploitation d'un certain nombre de gisements de moyenne a grande taille et ce, dans un ou plusieurs des districts auriféres connus de Madagascar Enfin, Yor épithermal est présent au nord principalement dans le._—_secteur @'Andavakoera dans le Domaine de Bemarivo et il est possible que ce type de gisement représente un certain potentiel dans les patties centrales du pays. Les roches magmatiques intrusives tardives sont nombreuses, variées et se sont mises en place principalement a la fin du Précambrien au Crétacé et au Néogéne, Elles présentent un potentiel pour différentes substances. Elles peuvent étre a Vorigine de gisements primaires de pierres précieuses tout autant que comme source pour des gisements secondaires de type alluvionn: Uor associé a des intrusions, les minéralisations & métaux de base ou les skams a U-Th sont ainsi possibles dans toutes les zones des intrusions plutoniques. Les pegmatites d’age Cambrien sont également une source potentielle pour les minéralisations Terres Rares, tout comme celui d'age Néogéne qui affleure au nord- ouest de Madagascar dans la presqu'lle d'Ampasindava. Les pierres précieuses, méme si elles sont essentiellement travaillées en exploitation artisanale de sources alluviales, restent une des richesses visuelle et économique de Madagascar avec les rubis, émeraudes, aigues-marines, saphirs, grenats, etc., généralement issus de skams eou de pegmatites, répartis sur l'ensemble du pays et principalement liés au magmatisme panafricain a 550 Ma Carte de répartition des pierres préciouses ot somipréciouses de Madagascar Le diamant, est signalé 4 Madagascar en association avec des_intrusions kimberlitiques, Le contexte géologique du Domaine d'Antongi-Masora, — seraient favorables @ ce type de gisement. Compte tenu de Taffinité « indienne » de Tensemble archéen de Madagascar, des modéles de gisement diamantifére associés un Magmatisme basique ultrabasique d'age Paléo- & Mésoprotérozoique comparables & ceux de linde sont a rechercher. Les principaux gisements alluviaux sont localisés le long du littoral malgache. Il s'agit de sables a minéraux lourds et a Ti qui constituent les grands gisements_alluviaux connus et exploités. A lintérieur des terres, des gisements alluviaux & Au, PGE, pierres précieuses sont également présents et représentent, au moins pour lor et les pierres précieuses, une part importante de économie locale car actuellement exploitées artisanalement. Il existe également un potentiel pour des gisements alluviaux de diamant. Nul doute que de nouveaux gisements alluviaux continueront a étre trouvés et exploités a Madagascar. Les gisements latéritiques connus a Madagascar concernent le Ni-latéritique et la bauxite (Al). Ainsi, les processus supergénes ont favorisé la concentration et donc augmentation des teneurs en.Ni et Co au droit de Tintrusion d'age Crétacé d’Ambatovy, rendant possible lexploitation de la cuirasse latéritique. Ces processus supergenes sont ‘également susceptibles d'augmenter_ les concentyations en or et en oxydes de zinc, Les latérites sont également une source potentielle pour aluminium des bauxites etiou le kaolin résiduel. Madagascar est également connu comme «Tile rouge », preuve que ces processus latéritiques ont été intenses sur ensemble du pays, et il est probable que les concentrations ‘minérales ligs @ ces processus soient encore sous- estimées. Les roches et minéraux industriels sont abondants & Madagascar et la plupart des matiéres premigres sont disponibles en quantité et teneurs suffisantes pour les besoins de lindustrie locale. Les matiéres premieres dominantes sont, en plus de la bauxite, le graphite, le quartz et la silice, Fargile, le mica (phlogopite), la magnésite, le talc, la vermiculite, le corindon, le manganese, la halite (le sel), le gypse, la barytine, le calcaire et probablement la potasse

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