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EE Ses Sug Le cannibale mélancolique Le concept d’incorporation se soutient d’une image qui assure a l’oralité la fonction d’un modéle et qui permet ainsi de donner aux formes primi- tives de l’identification I’évidence d’un contenu corporel. Freud et K. Abraham ont désigné sous le terme de cannibalisme l’expression — fort par- lante il est vrai — de cette jouissance de lunité violente, toute limite perdue. De fait, s'il est devenu courant de parler de fan- tasmes ou de pulsions cannibaliques pour carac- tériser l'ambivalence régressive du désir de s’ap- proprier l’objet en le détruisant, il reste entendu que la dévoration est le moyen imaginaire dont se sert le moi-plaisir dans l’espoir de nier l'objet en tant que tel — soit comme existant séparément de lui. i Rien ne parait alors plus simple que faire du cannibalisme le concept auto-compréhensif de ‘ambivalence inhérente 2 I'identification narcs- sique dans Je choix d’objet. Les rapports de 'amour et de la haine, de I’adoration et de la Mw Ee 86 ‘Liabsence destruction, ete., ne trouventils pas dans le cay, nibalisme la parole mythique qui convient Yexpression violente de leur ambivalence ? Tl donc parfaitement clair que incorporation can, nibalique de Yobjet est — ainsi aue Vexprime Freud — «le prototype de ce que sera plus tary Videntification appelée jouer un role importany, dansle développement psychique! ». Et le concent [bénéficie d’un appui empirique dans observation du nourrisson telle que nous la rapporte K, ‘Abraham : « A I’étape de 'activité buccale de mor. ‘sure, objet est incorporé et subit la destruction, UI nvest que de regarder un enfant pour mesurer Tintensité de son besoin de mordre ott besoin ali- mentaire et libido sont mélés. Cest le stade des mpulsions cannibaliques. Llenfant succombe-il ‘aux charmes de Vobjet, il risque ou est aussitot obligé de le détruire. ‘A partir de la ambivalence régne sur la relation du moi @ Vobjet’. » Les déter minations de cruauté violente engagées dans Taction physique des fantasmes. cannibaliques rap- portés par Melanie Klein (dévorer, couper, mettre en pidces, mordre, etc.) n’enrichissent le concept que pour confirmer la variété: concrete de la réalité ‘psychique qu'il recouvre ; la clinique psychana- Iytique nous rend attentifs aux dévorations des tuctrices qui se dissimulent sous les mots les pls rretenus et parfois les plus anodins sans que, Pour autant, eur expression manifeste une quelcong® action de mordre et de mettre en pidces. La lecture des travaux psychanalytiques conduit A se demander si le cannibalisme ne constitu as un theme — pour ainsi dire illustratif, voil® Le cannibale méancoique mélancli z ecdotique — dont linterettiendrait princ anes ala varieté d'un pittoresque clinique ct aeey ie pun thrive seit relate: Tae Pens Toceasion de mettre en cause, i Prejeuse richesse fantasmiatique acme fers nous rebattent les ores lonale et uee comme preuve de clinicité dela psyches eee ee Macore moins des icOnes® il convient de le savoir viter le fétichisme du fantasme auquel Prrite inévitablement une théorie intuitive du cannibalisme. "} moins que le cannibalisme — tout comme le totémisme et comme le fétichisme quoique diffe yemment selon la fonction — gagne a se re- découvrir et & sinterpréter dans la psychanalyse sous le rapport d'une confrontation avec la mytho- logic, Vhistoire des religions et des idéologies, Tethnographie : quelques-uns, depuis peu (jepense a Vernant, Vidal-Naquet, Destienne, Pouillon...) ont collaboré & l'ouverture de cette voie dont on peut espérer qu’elle évitera au psychanalyste le risque de certaines dogmatisations totémiques ou fétichiques ! Il s‘agit moins, d'ailleurs, de référer Japsychanalyse & une mythologie ou a une ethno- logie vraie que de laisser fonctionner un écart Gislémologique entre le mythe du mythologue et celui du psychanalyste. Cette question concerne aussi, on sen doute, le rapport dela psychanalyse la biologie : on est tenté de penser que les décou- ‘ertes primordiales de la psychanalyse se déve- loppent asymptotiquement par rapport 8 une LD 8 8 Labsence Le cannibal mélancolgue Science « vraie », done sur un écart d’erreur ou de ine, une Togique de la iiation et de F fausseté de fonction irréductible. alimentl wigue dela fliation et de Vien an ier etagt, certes, de Vensemble dey a Ges considerations portent done & articaje, | i. Sal cores de Uenserble des descr. divers probltmes relatifs ow cannbalisme dang] nants weet font a eniication rappel champ de la psychanalyse. : autre sans Ja dimension de la fonction a Et tout dabord, dou ls psychanalyse acl Prony rensaité ct celle de ce rapport hla eons Fmporté cette notion et sous quellescondiionsey J com Nac faudrait parvenind eon, a-telle fait un concept ? Certaines pages de Freud sutjon didentité de tout contenu peycholosigee Ade Toten et Tabu donnent une premiere pone setectif: dans ces conditions on pourit aes Reette question: une lecture parle psychanalyie Jaa en te pactcie dum concent ee de descriptions et de récits relatifs & des pratique, {ite ne relevant pas d'une problématique subjec- Fitueles, des conte, des légendes oudes mythes | te ae rere ete du processus Giles peut solliciter le soucl de verifier et de conforter tion. Autrement dit, un probleme de Fidentité ae les données de observation clinique individuelle semble pouvoir prendre sens quéen rupture sym ‘ou encore des hypotheses génétiques. Mais cette bolique avec le fonctionnement pulsionnel ambi- Jecture travaille aussi a un autre niveau : celui de er dea den een Ja démystification des représentations intuitives Mais revenons au mythe cannibalique. Il peut qui se donnent pour contenu des images de la ‘tre le scénario et la mise en sctne imaginaire de primitivité naturelle. De ce point de vue la notion | inceste alimentaire: Vanalyste y retrouvera fa ethno- et mytho-culturelle de cannibalisme fat lement des expressions fantasmatiques verbali- apparaitre — a Yencontre de l'idée de nature pri- sées mais plus sfrement des comportements: mitive — Vorganisation extrémement complexe corporels (boulimie, anorexie) et processus soma- des rapports généalogiques entre individus selon tiques qui engagent le cannibalisme selon une Tordre des échanges symboliques qui font inter économie de cette conservation paradoxale de venir les aliments (les pratiques qui en sou: | Yauto-consumation ou. de Tauto- ans une ae une ville teduisant tous les hommes ag He inet taaiplté de Vabsence dans la déprese 8°. ot sive. Mais limitons-noug s tit comment on retrouve dans |; eon Un mode inverse mats “thats 2, Ainsi Tisomorphisme des couples“; ques ou intermittents ou encore ci de «contraires » (manie-mélancolie et n° dépression) ne saurait étre concu sur Je ca descriptif sémiologique. On se trouve en préses, dun double isomorphisme dont la comprehen, sion tant phénoménologique et existentielle qu métapsychologique (psychanalytique) engag complémentairement Je dévoilement des mods de rupture de J'intersubjectivité (cf. Binswange, Kuhn) et par la méme de la subjectivité? ainsi qe de I’élucidation de organisation topique — dyn mique et économique — des rapports du gaat moi-idéal, du moi au soi, du ga au sur-moi, isomorphisme structure] gagnerait apparel e & se concevoir dans la notion d'une Berea taire (cf. la notion de monomanie ou de is condition que celle-ci ne voile ni ne ee déplacements et transformations ey Sede dans Je développement de I’histoire its cy rculaires — mI Lagir dépressif i rapporté, il est tout a fait vider guerison symptomatique de acces mélancolig = “une _fonction Wenrayage: elie repos a Gne nouvelle organisation Gconomique (ee mélancolie et contre la manie). Mais ce point de yue — dont on sait aujourd'hui le succes dane Ia théorie psychanalytique — est insuffisant dans le principe de son explication s'il ne se fonde pas sur une compréhension de ce qu’on appelle inter- subjectivité, subjectivité, temporalisation subjec- tive du corps & V'intérieur meme de histoire de la vie (Lebensgeschichte) et, intrinstquement a celle-ci, de Phistoire de la maladie (Krankheitsge- schichte).. 3. La dépression peut a la fois étre comparée (ou méme assimilée) 4 un travail de deuil et se concevoir comme une organisation narcissique primaire protectrice d'un deuil et défensive contre un il. Ces aspects — apparemment contradic-| toires — font la complexité du phénoméne dépressif. Dans le cas de notre patient, on peut dire, certes, que sa dépression est thérapeutique- ment mise en ceuvre comme un véritable travail de deuil concernant sa femme qui I'a quitté. Mais est-ce un deuil ? Car la mort n’engage pas laméme\ ‘tenes == ta srapcra eae qu'une rupture amoureuse ou un abandon sent mental, Et dans la dépression il arrive souvent, au cours de la cure, que le patient appelle précisément un deuil pour sortir de son état*. Nous avons vv ie Labsence = a Liagir dépressip que, pournotre patent, inhibition A aginge, aa w are Jominée par Yenvahissement dune ay," femme. Si Jogiseas, était dans vat absent —venant a figurer Vactivité poses jmnaginaire ot [a faclté me deven oo a représenter entierement — était ume fle fre.» Ne rien faire, rester im ti 7 eae 5 - si hallucinatoire d'intense activité educa formir me protégeait au moins cg, ~ dans notre Une imitation ait encore plus mobile, manger, le Villusion de la qua: fic ce é ie i ir dans notre aj Gidentifiant a cette scene, activité psyeyy faire rovenit dans note appartement.» Ajoutons exremement mobile fait du corps une figura’ f 2 ‘que fe sommel lant, en quelque sorte, techy ; ai ane ile — comme attentif d’une attente, on™ iquement 'am&nagement de la cure —entretient immobi chs 2 rement impressionnable et a vifde tous ses pave | _ ici avec Ja dépression un rapport de nature thera. ai lutique. De telle sorte que le réve ainsi que son Limpossibilité de faire le moindre geste, d'agi's etelle sor ce a — moindre acte, le poids dont se ressent ici ean souvenir puis eee dans la séance sentendent Bien, la lourde lenteur d'une représenat® | comme Jes conditions de elaboration dun corporelle dessinant la limite d’une enceinte gt} deuil — deuil de sot investi de la forme de Tabsent a sevet de la lente découverte de la capacité dire aguets, etc., répondent a une signification de nee ‘ veille ou le temps de Vabsente est préciséres seul et de la symbolisation de absence. Lorsque celui dun deuil impossible: le corps est moing | 22e patient trouve un geste puls un autre git terrorisé par la séduction d'une scéne imaginaie semblent_sextraire_de_Yimmobilité tendue et ov serait activement agie une répétition quil es, silencieuse de son corps, il les connait comme lui parson immobilité silencieuse, le guetteur imme | 2PPArtenant_en_propre_et_eréés_par_Iui_seul rt jatement_impressionnable it _ce qui = «laver ses chaussettes», déplacer un objet,|2° passe, De facon tout a fait subtile et précise, notre remplir un formulaire... rus « ee sa lampe! patient — plusieurs mois plus tard, sorti de de chevet »... ou enfin « planter un arbre dans son dépression — peut parler en ces termes de ce quil jardin » — au travers d'un long et pénible chemic en était de son immobilité et de son incapacité’ nement souterrajn. Lagir concere ic farm: : agir: « Quand je restais assis pendant des heurs J © Son fondatrice d'un acte dans un dit: Vacte pep rapport & ce qu’on appelle « passage 4 lacte » ou dans mon fauteuil ou au bord de mon lit, je me y ressentais comme perméable et transparent le encore « acting » — s‘entend comme une ruplure moindre impression de lextérieur, Quand il mé avec la répétition et ainsi comme le pouvoir tem- venait l'idée volontaire de me remuer, de me sort Po ‘un projet. Cette transformation —q de la avec de la volonté, je m’apercevais aussi | SHPPOse un véritable travail élaboratif du corps a que le geste que je trouvais était un geste de le moindre des gestes est entendu comme « femme et que j/accomplissais ce geste parce a! ment » dynamique de l'association — concerne, était porté par le souvenir présent du geste dem | & fin de compte, la restauration dune commis / 4 | nication inter-subjective et corrél, ca 7 erte (lige une rupture amoureuse et at «abandon »). Dans une conférence consacrée 315 a Labsence See oie d'une subjectivité, . Sai développé Vidée selon lagu tation métapsychologique ere ntron, colic m’apparaissait moins pertinente que entre deuil et sommeil et réve et mélatee ss ensée d’éclairer la dépression par le deuilc& Proquement pourrait étre plus féconde, pret ment en raison méme de ce que le ori f nous aide a comprendre de la depression, Mar i convient — je le rappelle — de ne point ase! trop facilement la morta TabsencectledeenS ativement lk dépression nerveuse®, Roland Kuhn donne lecture de quelques phrases extraites d'un roman de Jere mias Gotthelf intitulé Hansjoggeli le cousin 4 héritage. Ce texte trouve son intérét, notamment par la simplicité toute prosaique dans laquelle se dit le deuil : Un sentiment étrange s‘abat sur les habitants d'une maison ot repose un cadavre ; tout le mondes Timpression que se wouve dans la maison quelqu'un qui dort doucement aprés une longue maladie, et dont on ne peut pas déranger le repos. On parle moins ent, on marche moins bruyamment, ¢ malgré tout, un sentiment de vide et de désolation attire de nouveau vers le défunt ; on a l'impressioo qu'on devrait léveiller ou le trouver éveillé dans son lit. De plus, on n’aime pas travailler, dans tout ce quot entreprend on doit penser a lui, se demander « Et que a lui conviendrait vraiment ou est-ce quille drait autrement ? » On a l'impression qu’avec Ia éteinte sa propre vie est ‘que ses forves se sont dérobées, Pour rien l'on n'a de 125 Liagir dépressif ee arden oe .. Enfin Babeli se ressaisit, elle prit en mains rénes de la maison, mais avec des membres lng er Soue alle aval souvent enpnetee oud devait sombret dans la terre, longtemps avant quil ne sonne pour Venterrement du défunt, et les youy hi ‘Babeli avait obéi a la volonté de elle avait préparé un repas, mais personne ne sen réjouissait. Les bouchées restaient dans la gorge. Tous weet Tmpression de deve mee eae Ta toujours de la maison paternelle, du pays. Un tel congé 6te la faim, ce sont d'autres puissances qui emplissent l'me et commandent méme au corps de contracter ses muscles et ouvrent les sources de la douleur. On ne parlait guére plus, personne ne voulait. exposer son inquiétude au regard. «qué quelque chose quon Thomme de loi, Cest bien, sans doute, une sorte de dépression que désigne ce « sentiment étrange » qui « sabat sur les habitants d'une maison ot repose un cadavre ». Mais ne faut-il pas se demander si préci- | sément la dépression, ici, ne conserve pas le cadavre tout en se protégeant de la mort qu'il réalise ? Quant. au _deuil proprement dit, il est, en effet, Févéne- ment de Vétrange au coeur du familier, de ce qui est heimlich et qui concerne Vinquiétante intimité du secret (cf, Das Unheimliche de Freud). Comme Sile familier — fait d’un entrelacement de gestes etde ii appartiennent & penser et habiter, lié dans un ray tem tres, des choses AC dans un rapport temporel des étres, des chose et des lieux — se distendait tout a coup eb 8 6 | tail livrer ce qu’il cachait en lui: - ination de soi dans la mort de Vauire. Les 126 Labsence Sens Sestes me prennent plus : s rete obgent dun éeart qu'ils portent gota Fagen pent sur leur propre lassitude, se qe be tre captés par la pensée dy gee ain a su, dans cette page, nous restigy. tt €xpressions significatives d'une dépressign tS Te deuil. Ce qui pase sur la maison, c'est le oa SY ouvre mais le cadavre y réside encore. 14% i ralentit et s‘assourdit et chacun malgré soi nee vers le cadavre. L'immobilité que suscite len est corrélative d'une attente kinesthésique a 7 rr cadavre (croire le voir bouger). On s'attend 4 i trouver éveillé dans son lit». Le silence ren, avons-nous dit. Et, en ce momentla, la mod prend la toute-puissance de désceuvrer les gest de faire affluer souvenirs et pensées, de donner aux paroles un étrange écho de leurs mots, 5; chacun retire tout appétit des choses qui lentoy. Tent et retrouve un temps qui approfondit his. toire, le regard recoit une nouvelle violence, Honte, deuil, pudeur sont des moments historiques constitutifs d'une temporalité subjective du corps ou limmobilité silencieuse et retirée ressaisit le pouvoir de ré-engendrer le projet d'un agir. Et dans Texpérience du deuil, le regard forme un espace spéculaire par lequel se comprend le ren- forcement des limites protectrices de soi. Je ne poursuivrai pas cette description de l'expé- rience du deuil. Je pense que sa phénoménologie nous permettrait de mieux comprendre ce qui la différencie du « deuil dépressif », du devil méar coligue ou encore du deuil maniaque. Elle invite aussi 4 retrouver les rapports qu’entretient le: deuil s trainent, la Liagir dépressi oe 27 _ jeu, 1a fete, la joie, Disons ¢ ave i oménologiques nous ches. ae ‘et a mieux spécifier ] que ces , appro- aideraient & mieux le phénoméne psy- recs gique de la dépression — pre thologiau ‘pression — notamment opar't de vue de la création ow pre pint de Prend sens du Po yagit « ye probleme que lous avons abordé et que nous qyons, ie dans une premitre approximation, ful, 6D" istoriquement, & une double ure. conjonvaux phénoménologiques de langue alle mande ainsi quultérieurement ceux de langues anglaise et frangaise se sont trés anciennement ntéressés & la dépression mélancolique et on ne gaurait manquer de reconnaitre la une surpre- nante tradition de pensée ott les approches des- criptives et génétiques de la dépression mélanco- Jique semblent trouver une adéquation avec la démarche phénoménologique elle-méme. On ne peut donc parler d’une quelconque « application » dela théorie phénoménologique a la psychopatho- logie : le dévoilement des structures d’existence et, a travers elles, la description des modes consti- tutifs de la subjectivité et de lintersubjectivité seffectuent dans un mouvement synchrone & celui qui est engagé par la phénoménologie de la dépression. Je pourrais, peut-étre, oser cette hypo- these selon laquelle la dépressi icite la phé- noménologie dans ses actes de compréhension we fondement temporel de la subjectivité. ———_a tempore! de la subjecttvite. ae 128 absence Sion compare ce dévelo recherches Phénoménologignes chi et la depression avec celui dee gut 4 Iytique dans le meme champ af dabord quelque peu surprie nem échanges entre ph Anzieu a clairement Freuda entrepris son lutter contre ses ten n auto-analyse : « dances dépy 4 entrepris son auto-analyse et de la théorie psychanalytique, pa ses, pear panies i conor Pondu a Vétablissement des défends nelles contre langoisse deme {psetson Ia dépression et le processus anahye Anzieu, est bien sir dominé par la du deuil et de la perte de objet. Jen ici Vintéressante histoire des élaborations there? ques de Ja dépression®, 1 m’importe seulement de souligner que le retour du theme de la dey, sion dans Iactualité psychanalytique pose, dans des conditions tout a fait nouvelles, le sens d'une contribution phénoménologique a la technique et 4 la théorie psychanalytiques des dépressions, 1 est, de ce point de vue, remarquable que, dans son propre mouvement d'interrogations sur les cas- limite et sur Jes limites de l’analysable, la psychana- lyse réveille son intérét pour des concepts depuis Jongtemps mis en euvre parla pensée phénomén Jogique (tels par exemple le Soi, le vide, Vespace subjectif, la temporalité dépressive, etc.) et qui peu- vent ainsi dans la phénoménologie trouver leur veritable fondement, La spécification rticuligre, Problématique le retracerai pas Liagir dépressif e des concepts qui viem: ns une pratique ne saura ytia pana mécon y yt extrémement riche de cette pensée snenoloZiaue PSecourr? pheno” cet exposé sur une mise au point ci stai{ait le psychanalyste a la r€putation com- Onle salt mettre le corps @ la parole et ainsi de de ora parole sur Vagir. La suspension de priviléie e dans le cadre protocolaire dela cure toute Mor vest référée a la régle de verbalisation analytiat jus afférents @ la conscience dans les des conte™ ations. Et, il est vrai, une tradition de libres astaire psychanalytique tient pour suspects Ja tices & Vagir quelles quen soient les formes les passion : « passages a Vacte », bien sr; mais oa actings out ou in, voire « mises en actes » et aie décisions d'action se donnant pour alibi un « choix conscient ». De la se soutient Vidée que la cure analytique est « abstraite » et « artificielle » etqu'en réprimant Yexpression active par le corps, elle place le patient dans une sorte diisolation. sensorielle et de dépendance absolue & Yegard dune omnipotence de la parole, Autrement dit, la psychanalyse serait une figure de Vimmobilité allongée ou assise et non pas de cette upright ‘Pos- ture par laquelle Erwin Straus définit la condition cxistentielle de homme. Si exister signifie littéra- lement un mouvement hors de soi (ek-sistere), la Subjectivité du soi est affirmée non comme un Je conc! 132 Liabsence que la cure leur fera préférentiellement agi. motions pulsionnelles et augmentera aing ° impulsivité violente et leur impatience, La compréhension psychanalytique de Sest cliniquement enrichie en bénéficiant, ment, de I'expérience acquise dans la aupres des psychotiques et des cas-limite et ga! aussi A une évolution de la technique prengnt’ considération le caractére, en quelque sorte a vitable, des agis. On constate couramment i Tusage de Vacting par le patient est de compositio, complexe dans l'économie d’une cure et we Yanalyste peut s'en servir comme de scansion, majeures thérapeutiquement favorables, sous |, condition toutefois que la parole y retrouve ‘son, droit. Cest ainsi que l'acting mérite d’étre écouys dans le fil associatif au sein du processus d’élabo. ration : il a ainsi quelquefois le pouvoir de rétablir une parole momentanément bloquée ou encore de mettre Je patient intérieurement en contact avec ses propres résistances et de lui faire ainsi pres- sentir en lui les formations fantasmatiques sous Jesquelles se manifeste le retour du refoulé: St ley, Vac nota! Pratique Je pense ici a une patiente dont les actings — principalement sexuels — au cours d’une phase de la cure (& la suite d'une longue période ob, pour elle, apparemment « il ne se passait rien ») ont mis en acte des motions pulsionnelles homosexuelles dont les scénarios — d'une fois a Yautre dif férents — exprimaient un processus de S «recherche » avec un souci précis d’en entendr® en séance, l'enjeu. La dénomination des situations Liagir dépressif 133 nes que Vacting se donnait pour cadre ns la parole de séance, les chainons rement occultés et aprés coup pulsionnelle de Vacte. C'est & ier, dailleurs, sil ne revient pas a la se demlue des actings d’agir dans le sens de la mamiav'tion économique des investissements reorean'sC. cas — que j‘évoque briévement — du Ti je meme une question déterminante sur le sav snnement concentrique des « déplace- fonction! ansférentiels : comme si, par rapport & lay, ricité (plutét que centralité) du transfert, ae cles formés par les actings fonctionnaient a titre d’écrans projectifs jouant le réle extréme- Beit composé de pare-excitations. En se plagant hors-séance et S¢ Fapportant, pourtant, a celle-ci eren se déplagant, l'aire d'illusion des actings sui- yait les réorganisations jouées en réves dont la remémoration était possible consécutivement & Vacting. Fai volontairement choisi ce cas « exemplaire » pour illustrer mon propos sur une fonction psy- chothérapeutique de Vacting en cours d'analyse. Toute généralisation serait immédiatement abu- sive et ne manquerait certainement pas d'en- trainer de graves erreurs d’appréciation. Les limites en sont donc fixées par le rappel d'une Prise en considération technique — aussi exacte que possible — de la fonction dynamique de "acting dans la cure en évitantle principe normatif de Valternative entre agir et parler. 134 Labsence . Ces considérati. ermett Présent, sous Bias ones Pr Ccise, Bete 2 it que intervie résurence du ‘oul se mode dane Ss 1 acte, on ne peut se satisfaire de Pulsion pues « imaginaire » — «réel» — «sym sin ur avancer la tic e que , dans le réel eee fantas ting est certainement un appel au réel pore = Soit restitué dans une sorte de vérité orn (nécessairement bonne de plaisir pour jon Que cet appel fasse écran a 'entendu du désinn” doutons pas non plus: lacting participe qu non-dit ou inentendu et la parole est seule & voir — dans et par analyse — donner au desig ee Je lieu et le temps de son entendu dang le dit. 2. L’agi de Yacting posséde certainement une rectitude pulsionnelle qui concerne, quelque part chez le sujet, une vérité de son « choix », On dirait alors que lacting pré-figure — sous une forme non élaborée et soustraite & la symbolisation—et anti cipe objet d'un acte libre supposant le temps de son effectuation. 3. Ce qu’on appelle un acte (et non plus une mise en acte ou un acting) reléve d’un geste qui peut fonder parce qu'il a pouvoir de rompre et de séparer. La dynamis de cet acte reléve nécessaire ment d’un temps pulsionnel dont les dimensions sont présentes au verbe conjugué et dont les agir dépressif 135 tentielles sont celles des ten- ification présence. (Tempus = tendre.) sig shy} ipture temporelle (Kairos) de sith lui nent du projet: le projet est Bajo ns le présent de la présence. oe won pourrait distinguer it d see Vacting : Yacting se joue ere de! 28" Con — joue une répétition — en re nef de son sens et ainsi de libé- stance ion de ‘est dans un rapport co- a pas een du dire et ainsi de csentiel 8 te est engagé dans le dit qui se Tentendls Te perte, dune séparation, d'un délie- signifie, Cont I'homme a horreur c'est de perdre mont, Ce Cm quill vient & entendre ce quill dit, en Paige Yacte est fondateur, de par la rupture a j]s'institue : il est ’événement de la négativité so soit du langage et de V’historicité. Lanalyse Tuomet a lécoute dune parole qui —en dea de ton dit mais pour autant frappée de non-dit — peut faire de son raconter son propre acting : est, iors une parole ot les représentations du réel, les intentionnalités de réalité sont présentes en elle au titre d'une emprise de nature hallucinatoire. Cette parole faussement psychothérapeutique est en elle-méme solicitation a des actings et cela surtout si l’écoute de l’analyste laisse contre- transférentiellement passer une sorte de crédit de Nalité, Cest toute 'ambiguité du comprendre en. analyse chez Yanalyste, par rapport a la stricte exi- Ha Heel la neutralité de Yentendre.) Le dit est & T essentiellement comme un acte : l'acte 136 Labsence du dit accueille dans la parole la faire dont i est vrai qu’elle reste |, €t cr€ative de Tanalysant. Du dire et de Tagir on peut penser quills dey gnent — comme la génitalité de Yamour et a Sans rapport avec elle — un idéal pour ainsi gi, asymptotique de tout comportement, Peutetre est-on en droit de se demander si, dans ces cond. tions, le génital est un concept sexuel. Ces sur Cette question que je marréterai, en formant Vhypothése de cette génitalité de Vacte du dit (de Yacte comme dit et du dit comme acte) dont |e Pouvoir de fondement se con¢oit de cette négati. Vité que donne a entendre la castration. Pregénita; @ Source Via

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